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CPN. En route vers le premier congrès
du NPA
NPA 3 juin 2010
Crédit Photo:
Photothèque Rouge/Milo
Le Conseil politique national (CPN) s’est réuni les 29 et 30 mai, en préparation du congrès de novembre.
Environ 130 membres du Conseil politique national (CPN) se sont retrouvés ce week-end à Clichy (Hauts-de-Seine). L’ordre du jour était centré sur la discussion des premiers projets de documents
mis en débat. Il existe au sein du CPN une commission « programme », qui a proposé qu’un débat soit lancé sur quatre sujets : l’écologie, les questions stratégiques, l’internationalisme et le
syndicalisme. Des contributions existent déjà sur les deux premiers sujets. Il reste à déterminer la manière dont les comités peuvent s’emparer de ces questions dans la préparation du congrès. À
propos des statuts pour l’instant provisoires, l’objectif est l’organisation d’un premier aller-retour avec les comités, à partir d’un premier état des problèmes ou manques relevés.
Mais c’est sur deux autres textes que les échanges ont porté durant la journée du samedi, en séance plénière et en commissions parallèles. D’abord un projet de texte intitulé « Nos réponses face
à la crise », élaboré dans le cadre d’une collaboration entre des membres du Comité exécutif, du Groupe de travail économique (GTE), de la Commission d’intervention sur les lieux de travail
(Cilt) et de la Commission écologie. Il s’agit de tenter d’élaborer une réponse politique à la hauteur de la situation. Il a occasionné une discussion riche et intéressante, s’interrogeant tour à
tour sur le contenu et la méthode. Comment articuler entre elles les différentes dimensions de la crise ? Faut-il vraiment tenter d’avancer des mesures d’urgence dans le cadre d’un plan
anticrise, comme carte d’identité politique du NPA ? Faut-il au contraire se l’interdire au prétexte qu’il peut distiller des illusions sur la capacité de les imposer par en haut ou par une
simple victoire électorale ? Que signifie aujourd’hui une démarche transitoire partant des préoccupations et des revendications immédiates des salariéEs ? Gageons que les comités s’empareront de
la discussion, notamment dans le cadre des coordinations régionales ou départementales du mois de juin.
Ils débattront sans doute aussi du document d’orientation que devrait adopter le congrès, livrant une analyse de la situation actuelle et définissant la manière dont le NPA doit y intervenir. On
n’est donc plus dans le débat de bilan. Pourtant la période précédente nourrit des désaccords et des divergences qui s’expriment aussi sur le terrain des thèses politiques. Dans le même temps,
les discussions mûrissent, permettant d’éclairer à la fois l’ensemble des points qui font un accord très large et ceux qui donnent lieu à des lectures et des propositions divergentes, notamment à
propos du paysage à la gauche de la gauche, du lien entre luttes et élections, du front unique ou plus généralement de la définition de l’identité du NPA comme parti.
Après un point financier qui confirme une difficulté assez répandue à faire remonter les cotisations nécessaires au fonctionnement du parti, un autre sur la deuxième Université d’été du NPA, une
série de discussions ont eu lieu au sein de groupes de travail. L’un d’eux s’est penché sur la question de la presse du NPA et notamment de son hebdomadaire, dont la diffusion est aujourd’hui
insuffisante. Cela s’explique sans doute par le fait qu’il n’a pas été approprié par le parti au moment de sa conception, mais beaucoup d’autres arguments sont avancés, de la crise de la presse
au contenu du journal lui-même. La variété des points de vue semble indiquer la nécessité d’une remise à plat globale de sa conception et surtout de sa fonction.
La discussion s’est poursuivie à propos des porte-parole, bien que la proximité du congrès vienne télescoper le travail en cours. Le débat sur l’organisation et le contenu des coordinations
régionales de juin indique des préoccupations différentes qu’il faut toutes prendre en compte : les questions d’orientation ne peuvent occulter la discussion sur « Nos réponses face à la crise »
qui elle-même ne doit pas empêcher que les enjeux substantiels liés au fonctionnement et à la construction du NPA soient abordés avec sérieux.
Coralie Wawrzyniak, Ingrid Hayes
Besancenot en
lutte mineure
Désaccords à la direction, heurts sur la laïcité…
Un an à peine après sa création, le NPA est en plein malaise.
Le porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, à Bordeaux, le 20 mai 2009 (Olivier Pon / Reuters)
Mais où est passé Olivier Besancenot ? Absent des médias depuis la claque reçue par le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) aux régionales (3,4%), le double candidat à la présidentielle est
réapparu à l’occasion des manifestations du 1er mai. La bataille contre la réforme des retraites en étendard. «Nous sommes partisans de la bataille unitaire la plus
large, a-t-il expliqué, dimanche, dans un entretien au Parisien. En mars 2006, l’ensemble de la gauche politique et syndicale a bien réussi à faire reculer le gouvernement de Dominique de Villepin sur le
contrat première embauche. Et si on recommençait ?»
A la recherche d’un salut unitaire dans les luttes, à défaut de l’avoir été dans les urnes, le porte-parole du NPA a même appelé la première secrétaire du PS, Martine Aubry, à participer, jeudi à
Paris, au meeting commun de la gauche «pour sauver la retraite à 60 ans». Le porte-parole des socialistes, Benoît Hamon, est déjà annoncé à la manifestation, organisée par la
fondation Copernic et Attac.
La bataille des retraites en forme de rédemption pour un parti déboussolé après à peine un an d’existence ? Entre choix stratégiques, place de la religion dans le parti et ultradépendance à
Besancenot, les camarades anticapitalistes entament à peine leur thérapie collective dont le point d’orgue sera leur congrès de novembre. Trois débats décisifs pour l’avenir d’une formation à la
peine dans sa tentative de dépassement de la Ligue communiste révolutionnaire.
Eviter le «syndrome Arlette Laguiller»
Depuis son échec aux régionales (3,13% en Ile-de-France), Olivier Besancenot ne sort que pour les «luttes» et a déserté l’arène politique. Il était absent des réunions de la
direction du NPA jusqu’à fin mars et n’a fait qu’un passage furtif lors du conseil politique national (le «parlement» du parti) le 28 mars. «Pour le moment, je ne m’exprime pas sur
la préparation du congrès, précise-t-il à Libération. On a besoin de temps pour mener un débat où la base ne soit pas dépossédée.» «Il doit retrouver de la
sérénité, défend Christian Nguyen, membre de la direction. Il a un rôle difficile et tire depuis un moment le signal d’alarme.»
Le costume d’unique porte-parole lui pèse et des divergences avec son bras droit, Pierre-François Grond - sur le voile ou la stratégie électorale - apparaissent. «J’ai l’impression qu’il
en a marre de faire le sherpa et de devoir rattraper les coups en permanence», confie un dirigeant.
Besancenot absent de l’élection présidentielle de 2012 ? «L’éventualité» est évoquée par plusieurs responsables. Pour 2012, «il y a différentes hypothèses de
travail mais on met ça de côté pour l’instant», confirme Pierre-François Grond. «Ce que je souhaite, c’est que la future direction du NPA fasse émerger plusieurs porte-parole»,
a confié Olivier Besancenot au Parisien.
Seule certitude, il y aura un ou une candidat(e) du NPA, choisi(e) en juin 2011. «Il y a un engagement collectif pour sortir Olivier de ce système de porte-parolat unique»,
souligne Pierre-François Grond. Et enrayer la personnification extrême du NPA, ce«syndrome Arlette Laguiller», tant redouté par Olivier Besancenot, mais dont les anticapitalistes ont
bien du mal à se dépêtrer.
Trancher sur les alliances électorales
L’unité ou le cavalier seul ? Aux européennes, la formule du solo avait échoué (4,9% des voix) et le NPA s’était fait doubler par le Front de gauche (6,5%). En s’alliant, communistes et
partisans de Jean-Luc Mélenchon ont piqué au NPA cette place à la gauche du PS que convoitaient tant les anticapitalistes. Rebelote pour les régionales. Malgré des accords locaux avec des
microformations de la gauche radicale et l’union avec le Front de gauche dans trois régions, le NPA a perdu le leadership de la gauche radicale. «Maintenant, il faut décider d’une
orientation claire», réclame Danièle Obono, membre de la direction et tenante de la ligne la plus unitaire. «Il y a deux NPA. Il faut choisir», renchérit Leila Chaibi du
collectif l’Appel et la Pioche. Même au sein de la direction, les proches d’Olivier Besancenot, sur une ligne plus indépendante, divergent désormais des positions plus ouvertes du noyau dirigeant
autour de Pierre-François Grond. «Il n’y a plus de majorité, on maintient une façade», observe un membre de la direction. Pour régler ce problème, certains souhaitaient un congrès
avancé à juin.
La direction a préféré renvoyer les débats dans les comités locaux jusqu’en novembre. «C’est la qualité de l’approfondissement des questions politiques qui donnera un congrès
réussi», justifie Grond qui mise sur les luttes sociales pour«reforger un collectif». Mais du côté des plus unitaires, on craint le découragement :«Plus le temps passe,
moins une orientation claire émerge et plus on prend le risque d’être affaibli numériquement», juge Danièle Obono.
Ecarter la menace d’un clash massif sur le voile
La plaie est béante. Pour un NPA issu d’une LCR ultralaïque et dont le féminisme fait partie du caryotype, la candidature aux régionales dans le Vaucluse d’Ilham Moussaïd, jeune militante
d’Avignon portant un voile, crée une vraie déchirure. «La question qui se pose n’est pas tant de savoir si une personne qui porte le voile peut être au NPA, mais de dire si elle peut le
représenter publiquement», explique Pierre-François Grond.
«On ne peut pas nous dire : "Tu peux venir mais pas nous représenter". Il n’y a pas de sous-militants», prévient Abdel Zahiri, un des animateurs du «comité
populaire»d’Avignon. «Quel parti veut-on ? Un parti de masse ou un parti sélectif ?», ajoute-t-il. Avant même le congrès où un débat sur religions et laïcité sera
organisé dans le Vaucluse, la rupture est déjà actée. Les militants NPA proches d’Ilham Moussaïd et ceux qui n’ont pas apprécié sa mise en avant se sont éloignés. «Si on se barre, ils
pourront toujours dire que le NPA est un parti ouvert mais personne ne pourra le croire», observe Abdel Zahiri.
Des départs de militants des quartiers ? Un cauchemar pour Besancenot. En mars, durant la campagne régionale, il confiait à Libération que le NPA «serait un
échec», si «les équipes de prolos ou celles des quartiers populaires venaient à nous quitter» : «Si les problématiques de gens issus d’horizons différents deviennent des
obstacles insurmontables, on se sera planté.»
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Un an après sa création, l'atterrissage douloureux du NPA d'Olivier Besancenot
Le Nouveau Parti anticapitaliste a à peine un an et son anniversaire a un goût bien amer. Déception militante, déconfiture électorale,
crise interne majeure et un porte-parole aux abonnés absents... Il semble loin le temps où les amis d'Olivier Besancenot claironnaient être "la nouvelle force
pour changer le monde".
C'était en février 2009 et pas loin de 10 000 cartes d'adhérents avaient été placées. Le "parti d'Olivier" avait réussi à attirer beaucoup de jeunes radicaux, des ouvriers lassés des
syndicats considérés comme trop mous, d'altermondialistes et de syndicalistes en mal de politique et plein de "novices" dont le seul bagage est l'antisarkozysme. La Ligue communiste
révolutionnaire (LCR) venait d'être dissoute et ses dirigeants mis à la retraite. L'étendard était passé du trotskisme à "l'anticapitalisme" et à "l'indépendance totale vis-à-vis du
PS". Dans les entreprises, les militants du NPA se voyaient en "superdélégués syndicaux" appelant à la grève générale.
Le "camarade Olivier" caracole alors dans les sondages, apparaissant comme le seul opposant à M. Sarkozy face à une gauche à la peine. Le facteur alterne plateaux de télé "punchy" et visites dans
les usines. Fini "la vieille gauche défaillante" - un PS englué dans ses querelles, un PCF moribond et des Verts qui se cherchent -, place à la "vraie gauche qui résiste".
L'atterrissage est douloureux. Le NPA s'est vu distancé électoralement par le Front de gauche, l'alliance entre le PCF et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon.
Avec Martine Aubry, le PS est redevenu crédible. Et pour la nouveauté en politique, c'est Europe Ecologie. "On s'est
auto-intoxiqués en disant qu'on était les seuls à gauche à résister à Sarkozy et on a oublié de faire de la politique", reconnaît Pierre-François Grond, numéro
deux du parti. Ajoutant même : "Tous ceux qui étaient contre Sarkozy ont eu le vent dans les voiles sauf nous..."
Sur le terrain social, le mouvement du printemps 2009 semble bien loin. Les grèves sont en recul et quand les ouvriers occupent leurs usines, c'est pour obtenir de meilleures indemnités de
départ. Pas pour lancer la grève générale. "Le NPA a cru pouvoir se substituer aux syndicats et pensé qu'il allait tout écraser sur son passage. C'était une illusion totale", remarque
Léonce Aguirre, membre de l'exécutif.
La déception est aussi perceptible chez les militants. La présence d'une candidate voilée dans le Vaucluse a entraîné un vrai malaise, mais c'est la ligne isolationniste du NPA lors des
régionales qui a provoqué le plus de retraits. La direction nie toute hémorragie mais reconnaît une vingtaine de départs au Conseil politique national et admet que le parti ne comptait plus que 8
000 militants en décembre. "On sera en dessous au prochain congrès", concède M. Grond. Quant aux comités locaux, ils se réunissent avec un tiers de militants en moins. "C'est un peu
la redescente. On se demande si ça vaut la peine de continuer avec une organisation où seule une poignée de personnes autour de Besancenot dirige", lâche Leila
Chaibi, démissionnaire de la direction.
Enfin, l'image de M. Besancenot a souffert elle aussi. Le dernier baromètre IFOP pour Paris Match du 15 avril le met à 46 % de bonnes opinions, soit dix
points de moins depuis décembre 2009. "Il est ramené à son plus bas niveau de fin 2006", note Jérôme Fourquet, directeur de l'institut. Le jeune facteur est toujours populaire, mais cela
ne suffit plus. "Il ne peut remonter que si les autres font des erreurs. Le NPA n'est plus maître de son destin", souligne Vincent Tiberj, chercheur au
Centre d'études européennes de Sciences Po.
Après une telle gueule de bois, la direction tente de colmater les brèches en évitant une réunion extraordinaire en juin demandée par la minorité. Trop sensible dans l'immédiat, le débat est
renvoyé au congrès en novembre. Et là, promis, on parlera programme, voile et stratégie. "Il faut un débat de qualité donnant un second souffle au NPA", insiste M. Grond.
Mais le profil du parti ne devrait pas changer. Le NPA y réaffirmera sa laïcité et reconnaîtra son "erreur" sur le voile. Il acceptera les "confrontations" pour apparaître moins
sectaire, mais refusera "tout Meccano avec le PS" ou de s'allier avec le Front de gauche. "Nous avons besoin de ce congrès de fondation pour nous regrouper autour de solutions
simples à la crise", estime Yvan Lemaître, membre de la direction. Quant à la présidentielle, le choix de la candidature se fera seulement en 2011.
D'ici là, M. Besancenot fait le dos rond. Plus de télévisions ni interviews dans les journaux - "Il n'a pas envie de répondre aux questions sur l'échec du NPA", dit son bras droit -,
aucune contribution interne ne porte sa signature, il s'est retiré. "Il faut qu'on apprenne le silence", insiste M. Grond. Pour lui, le NPA peut rétrécir mais "passera le cap de
2012". Grâce à "Olivier", pensent-ils tous.
Les régionales se sont déroulées en pleine campagne sur « l’identité nationale » raciste et islamophobe. Le NPA est le parti politique le mieux à même de s’y opposer sans se soucier des effets
électoraux de son positionnement. Issue d’un quartier populaire, la candidature d’Ilham portant le foulard était un atout pour rejeter (et non pas soutenir) l’ethnicisation des questions
sociales, montrer la voie de l’engagement politique contre les replis communautaristes ; changer les perceptions en faisant partie de notre « tous ensemble ». On peut afficher sa foi et être
féministe, laïque et anticapitaliste.
En France, et au sein-même des régimes islamiques les plus dictatoriaux, contre des courants intégristes et répressifs, le clivage essentiel n’est pas la religion ni un foulard porté avec des
intentions et logiques contradictoires : c’est la défense concrète de droits sociaux et de libertés individuelles et collectives, contre l’ingérence de pouvoirs religieux dans les choix
individuels, y compris religieux. Le NPA doit aider à l’émergence d’un parti de masse anticapitaliste qui combat en pratique, en son sein et dans la société pour que la religion ne soit pas un
obstacle à l’engagement politique et militant commun écologiste, anticapitaliste et sur les axes suivants.
Féminisme. Nous nous revendiquons du combat contre le patriarcat et contre toutes les violences faites aux femmes, pour leur émancipation. C’est en tant que féministes qu’il
s’agit de reconnaître la diversité des cheminements vers l’émancipation et soutenir toutes les femmes qui luttent concrètement (avec ou sans voile) pour leur pleine reconnaissance comme être
humain et responsable.
Luttes combinées. Nous critiquons l’hypocrisie des discours émancipateurs accompagnant les guerres des puissances impérialistes. Mais nous combattons aussi les oppressions qui
divisent les travailleurs et cherchons leur unité politique contre toutes les discriminations. La lutte contre l’impérialisme, le racisme blanc civilisateur ne signifie donc pas l’arrêt de la
critique à l’égard des relations d’oppression au sein des nations (ex) colonisées ou non occidentales ; de même que la lutte contre l’islamophobie n’empêche pas la critique de l’islamisme et des
intégrismes religieux.
Laïcité. Nous considérons comme un acquis la séparation de l’État de tout pouvoir d’ingérence politique de l’Église et de tout clergé. Et nous nous appuyons sur la jurisprudence
et l’interprétation de la laïcité produite par la Ligue des droits de l’homme qui distingue deux sphères publiques. Celle des institutions d’État où devrait s’imposer la neutralité, d’une part ;
et la sphère sociétale d’autre part, où la laïcité permet aux usagers et citoyen-ne-s (à leurs élu-e-s, qui ne sont pas des fonctionnaires !) d’exprimer leurs convictions ou croyances en toute
liberté, dans le respect des libertés publiques. C’est pourquoi dans cet espace public et politique, la visibilité du foulard n’est pas anti-laïque.
Rendre visible notre égalité dans la diversité et l’unité de nos luttes. Venant de cheminements variés, tou-te-s nos membres doivent être égaux et égales sur la seule base de l’adhésion à notre
programme. Les luttes de Franz Fanon et Malcolm X, Martin Luther King et bien des théologies de la libération s’intègrent à nos bilans... Et si la religion sert à justifier l’ordre inégalitaire
et les oppressions, la foi peut aussi se retourner contre eux.
Environ 10% des membres du Conseil politique national (CPN, parlement) du NPA ont démissionné
récemment de leur fonction, la moitié d'entre eux quittant également le parti, selon la direction du NPA qui dément toutefois toute "chute vertigineuse" du nombre de ses adhérents (8.000).
Sur les 191 membres du CPN du NPA, "18 départs ont été constatés" après les régionales, souvent pour des questions de "divergences politiques", et "environ la moitié d'entre eux" ont également
quitté le parti, a annoncé vendredi Ingrid Hayes du comité exécutif du NPA, interrogée par l'AFP.
Selon elle, "trois ou quatre ont rejoint la Gauche unitaire" de Christian Picquet (ex-NPA), une des composantes du Front de gauche
PCF-Parti de gauche (6,5% des voix aux régionales contre 2,5% au parti d'Olivier Besancenot).
"C'est une usure qui n'est pas beaucoup plus élevée que dans n'importe quelle autre direction" de parti, a-t-elle tempéré. "On ne sent pas de grand mouvement du point de vue des adhérents
eux-mêmes", a-t-elle affirmé.
"On reste sur l'estimation de 8.000 adhérents", il n'y a "pas de chute vertigineuse", a-t-elle fait valoir, tout en reconnaissant "la difficulté de mesurer exactement l'ampleur des départs".
"Une série de gens attendent le congrès (11-14 novembre, ndlr) pour prendre une décision", selon Mme Hayes : tout "l'enjeu" sera "d'arriver à relancer la dynamique du NPA" et "son projet de
rassemblement".
Quant à la situation dans le Vaucluse où une scission s'est produite à la suite de la présence d'une candidate voilée sur la liste NPA en Provence-Alpes-Côte d'Azur, "il y a des comités qui, pour
des raisons de divergences politiques, ne souhaitent plus fonctionner ensemble", a dit Mme Hayes, soulignant qu'il n'était "pas question d'exclusion".
"La tâche de la direction est de faire en sorte que tout le monde puisse à nouveau vivre ensemble" et "rassembler sur un projet politique", a-t-elle déclaré. Elle a renvoyé au congrès la question
du voile qui divise fortement au sein du NPA qui est par ailleurs dans "une situation compliquée" d'un point de vue financier.
Un an après sa création, c'est la crise au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Le bilan ainsi formulé a été tiré par le conseil
politique national les 27 et 28 mars. Pas moins de six positions se sont exprimées, dont quatre issues de la majorité. Vendredi 2 avril, les militants recevront ces contributions. La thérapie de
groupe est lancée.
Depuis son score calamiteux de 2,5 % aux élections régionales, le NPA était muet. L'hebdomadaire de l'organisation, Tout est à nous, avait sobrement avoué le 18 mars, que "les
résultats obtenus par le NPA ne sont pas bons".
Le journal reconnaissait un "très net affaiblissement", un repli sur son électorat traditionnel d'extrême gauche et même - fait nouveau - une désertion des électrices due à la présence
d'une candidate voilée dans le Vaucluse. Elles ne sont plus que 35 % alors qu'il existait "une parité parfaite auparavant", expliquait le journal. Le débat a ébranlé les militants et la
direction a reconnu son "erreur".
"Un message diviseur"
Mais la crise résulte de divergences plus profondes au sein de la direction sur la stratégie isolationniste adoptée par le NPA. Le noyau le plus proche d'Olivier
Besancenot et l'aile la plus identitaire emmenée par les anciens de Lutte ouvrière continuent à défendre la présentation en solo des listes aux régionales. Ils estiment que le NPA aurait
dû être plus offensif, en " dénonçant clairement et publiquement leschoix du PCF et de ses alliés" d'aller dans les institutions régionales. Si le NPA n'a pas réalisé de bons
scores, expliquent-ils, c'est à cause de l'absence de lisibilité et de l'entrée tardive en campagne.
D'autres membres influents de la direction, impliqués dans les négociations avec le Front de gauche, font le constat inverse : le NPA a "délivré un message diviseur" et son insistance à
faire de la non-participation aux exécutifs un préalable à l'union, a été une erreur.
"Pour être audible, il faut être candidat au pouvoir. Et ne pas apparaître comme refusant a priori toute responsabilité", écrivent Pierre-François Grond,
bras droit de M. Besancenot, Myriam Martin et Anne Leclerc, respectivement têtes de liste en Midi-Pyrénées et à Paris. Prenant le
contre-pied des discours officiels, ils ajoutent : "Les élections ne sont pas qu'une tribune" où le NPA se limiterait à un discours de "syndicat rouge".
Cette analyse n'aura pourtant pas de suite. La direction a refusé d'organiser un congrès extraordinaire comme le demandait la minorité unitaire emmenée par Yann
Cochin. La résolution de synthèse adoptée réaffirme un positionnement d'opposition au reste de la gauche. Le NPA fait le dos rond... jusqu'à son congrès en novembre. Objectif : la
présidentielle de 2012 avec le "camarade Olivier".
Le CPN s’est réuni les 27 et 28 mars à Pantin (Seine-Saint-Denis). Au menu : le bilan des régionales et un premier débat sur le thème « religion, émancipation, laïcité, féminisme,
antiracisme ».
Le bilan de la séquence électorale impliquait d’une part d’avancer des éléments d’analyse de la situation politique et sociale, marquée à la fois par l’approfondissement de la crise avec le
tournant incarné par la Grèce, un regain de l’activité revendicative en France dans les dernières semaines, et la claque reçue par Sarkozy et son gouvernement dans les récentes élections ;
d’autre part de se pencher sur la campagne et les résultats des listes dont le NPA a été partie prenante, seul ou avec d’autres. Le poids des facteurs objectifs (abstention, vote utile) en faveur
du PS, fait un large accord. Mais, par définition, ce sont ceux sur lesquels nous avons le moins de prise… Le débat a donc porté avant tout sur le second aspect : notre rôle dans ces résultats.
Cette discussion a donné lieu à la présentation de six rapports de bilan différents (ils seront publiés sur ce site). Ceux-ci ont fourni aux membres du CPN des appréciations différentes des
erreurs que nous avons pu commettre et de leur poids dans la situation qui est aujourd’hui celle de notre jeune organisation.
Trop d’unité ? Pas assez ? Quelle gestion alternative du processus unitaire aurait été possible ? Quelle appréciation du profil défendu dans ces élections, avec des déclinaisons régionales qui
ont parfois été différentes ? Comment être audible et crédible ? La discussion a également permis aux représentants des différentes régions de faire état des enseignements qu’ils tirent de leur
campagne.
Mais le bilan ne vaut que s’il est porteur… de perspectives ! Comment traduire dans la rue la défaite de la droite, notamment sur les retraites ? Comment se positionner dans un champ politique
assez différent du contexte de début 2009, notamment avec la crise de la droite, le retour de l’extrême droite, et la réorganisation de la gauche en trois pôles avec le PS, Europe Écologie et le
Front de gauche, sortis de leur crise post 2007 ? Comment s’inscrire dans le rejet de Sarkozy en rassemblant sur une orientation anticapitaliste indépendante qui pèse dans la situation, face à la
nouvelle mouture de l’union de la gauche en gestation dans la perspective de 2012 ?
La résolution majoritaire, qui trace à grands traits un profil pour les mois à venir, lance la discussion dans l’ensemble de l’organisation, non seulement sur la courte période électorale qui
s’achève, mais aussi sur le projet et la dynamique du NPA. Un peu plus d’un an après son congrès fondateur, il est important que tous les comités puissent s’inscrire dans la perspective de son
premier congrès ordinaire qui aura lieu du 11 au 15 novembre 2010. Le CPN travaille d’ores et déjà pour qu’à l’issue du prochain CPN des 29 et 30 mai soient envoyés les textes de préparation du
congrès. Des coordinations régionales ou départementales se tiendront en juin dans cette optique.
La présentation, sur les listes du NPA, d’une camarade du Vaucluse portant un foulard islamique et les discussions que cela a suscité, ont naturellement été au cœur du débat sur le féminisme et
la laïcité. Cet échange s’est déroulé dans une relative sérénité. Toutes les positions se sont exprimées, de celles et ceux qui s’opposent vivement à ce qu’une camarade portant un foulard puisse
représenter le NPA, au nom du féminisme et de la laïcité, à celles et ceux qui le voient comme un atout pour le NPA, en passant par celles et ceux qui, sans en faire un étendard, pensent qu’on ne
doit pas lui donner trop d’importance ou celles et ceux qui, convaincus qu’il s’agit d’un signe d’oppression, cherchent tout de même le moyen de gérer la contradiction jusque dans la
représentation publique.
Le débat n’avait pas pour but d’arriver à un positionnement du NPA, c’est une étape où chacun et chacune a pu argumenter sur son point de vue. Les discussions se poursuivent dans le NPA et un
débat sur ces questions est à l’ordre du jour du congrès.
Le CPN a également permis une brève discussion sur la situation financière du parti, après des élections régionales coûteuses, puisque les résultats obtenus par le NPA ne lui permettent pas
d’être remboursé. Il faut notamment travailler à combler le déséquilibre entre dépenses et recettes en améliorant les remontées de cotisations. Les membres de la direction ont également travaillé
en commissions thématiques, dans l’objectif du congrès, autour des statuts encore provisoires, du programme et de la composition d’une future équipe de porte-parole.
Le NPA, qui réunissait ce week-end son parlement, s'est interrogé sur ses "propres erreurs de positionnement" aux régionales
et a longuement débattu de la question du voile qui l'avait agité pendant la campagne, a annoncé dimanche le parti d'Olivier Besancenot.
Au cours de "longues discussions sur le bilan" des régionales samedi lors du Conseil politique national (parlement), "on s'est interrogé sur l'abstention, le vote utile, la reconstitution d'une
gauche de gouvernement sans le MoDem" et sur "nos propres erreurs de positionnement politique", a dit à l'AFP Pierre-François Grond, du Comité exécutif du NPA qui n'a obtenu que 2,5% des voix au
niveau national.
Les discussions à huis-clos, réunissant quelque 150 délégués à la Porte de Pantin, se sont déroulées "dans un climat grave" pour "chercher à comprendre la situation politique" et "trouver les
voies pour rebondir", a-t-il ajouté.
L'idée était de "lancer une discussion approfondie", "sans tabou", a expliqué M. Grond, indiquant qu'Olivier Besancenot était "passé" au CPN pour "réfléchir comme nous tous" à la situation du
NPA.
Le parti s'est aussi penché sur les écarts de scores, notamment entre l'Alsace (1,64%) et le Limousin, une région où le NPA, associé au Front de gauche PCF-PG, s'est maintenu au second tour
(19,1%), obtenant deux conseillers régionaux.
Dimanche, une autre "longue discussion", sans vote, s'est tenue sur la question du voile islamique après la polémique autour d'une jeune candidate NPA portant un foulard dans le Vaucluse. Les
débats ont porté tant sur "l'événement" lui-même que "sur la méthode qui a choqué, avec une décision locale imposée nationalement", selon M. Grond.
En attendant le congrès de novembre où ces questions seront tranchées, des réunions préparatoires se tiendront en juin dans les comités départementaux du parti.
Dans ce contexte, M. Grond a noté toutefois une "bonne nouvelle, c'est la défaite de Sarkozy". "Logiquement, on devrait connaître sur le plan social les répliques de ce qui a existé sur le plan
électoral", a-t-il affirmé, désireux de "tourner la page" des régionales pour s'attaquer à la "mobilisation" sur la "question centrale" des retraites.
«Si même la carte Olivier Besancenot ne suffit plus… » Au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), les
résultats des régionales passent mal. Et contrairement à ce que beaucoup pensaient en interne, il n’y a même pas eu d’effet Besancenot en Ile-de-France, puisque la liste tirée par le médiatique
facteur de Neuilly n’a recueilli que 3,13 % des voix.
Soit moins que le score national (3,4 %). Dès dimanche soir, celui-ci a concédé que « le résultat était mauvais ».
« On n’a pas créé ce parti pour faire un groupuscule »
«Cela nous ramène en arrière, on perd des électeurs par rapport aux européennes », renchérit Pierre-François Grond, membre de la direction. La présence d’une femme voilée sur la
liste du NPA en Paca a créé des remous en interne mais a aussi pu créer un rejet électoral. « Moins de femmes ont voté pour nous », reconnaît un cadre en analysant les résultats. Mais surtout, le
choix de ne pas s’allier avec le Front de gauche explique ce faible score. Pourtant, la direction ne regrette pas cette stratégie et assure que les électeurs de Mélenchon et ses amis communistes
vont vite être déçus quand ils verront qu’ils ne sont pas indépendants vis-à-vis du PS.
Ces propos ne calment toutefois pas ceux qui, en interne, s’étaient élevés contre le choix de partir seuls aux régionales. Tous attendent une remise en cause de la direction et de
Besancenot.
«On s’est pris une bonne tôle, s’agace Leïla Chaibi, membre du collectif l’Appel et la pioche, et c’était prévisible. » Après
avoir rejoint le NPA lors de sa création en février 2009, la jeune femme a démissionné provisoirement de la direction en début de campagne. « On n’a pas créé ce parti pour faire un groupuscule »,
grince-t-elle. Pour elle, il faut désormais que le NPA tranche : être un parti révolutionnaire qui se satisfait des luttes dans la rue ou être un parti qui veut peser sur la gauche. « Quand
le NPA se sera décidé, je prendrai mes responsabilités », assure-t-elle. Yann Cochin, du courant minoritaire Convergences et
alternative, a également critiqué le choix « isolationniste » du NPA et demande aussi une clarification rapide. « Nous ne devons pas attendre le congrès de novembre prochain pour débattre »,
prévient-il. Une réunion nationale devrait effectivement être convoquée dès le mois de juin. La décision sera arrêtée lors du conseil politique national du 27 mars qui promet déjà d’être agité.
L’annonce de la candidature d’Ilhem Moussaïd a précipité une tourmente médiatique. Il ne s’agit pas évidemment ici de confondre, de quelque façon que ce soit, les charges violentes d’une grande
partie de la classe politique avec les arguments qu’échangent militantes et militants du NPA, du mouvement social et féministe.
Sans surprise, l’affaire autour d’Ilhem a révélé les incompétences ou le manque d’objectivité de certains médias. Quand une radio de grande audience annonce que le NPA a fait le choix de
présenter aux élections une « intégriste musulmaneportant la burqa », on n’est plus dans l’info mais bien dans l’intox. Quoique l’on pense de sa candidature, il vaut mieux partir de la réalité.
Ilhem porte un foulard et pas une burqa. Elle marque sa croyance religieuse, mais elle proclame son accord avec les principes fondateurs du NPA basés sur l’anticapitalisme, l’antiracisme, le
féministe et la laïcité. Rien à voir avec l’intégrisme. Les mêmes
savent faire preuve de plus de nuance en faisant la différence entre Gaillot et Benoît XVI quand il s’agit des cathos.
Relayée par exemple par un Mélenchon mal inspiré, la thèse du « coup politique » a connu un certain succès. En réalité, la direction du NPA a été obligée de gérer dans l’urgence le contre-coup
d’une secousse dont l’épicentre est localisé dans le Vaucluse. C’est le Figaro, relayé par tous les médias, qui a fait le choix de braquer les projecteurs sur une de nos 2000 candidat-e-s.
Les porte flingue de Sarkozy n’y sont pas allés de main morte. Ne concevant la communication politique que comme de la manipulation, Xavier Bertrand y a logiquement vu... la manip chez Olivier
Besancenot. Nadine Morano a dénoncé « un coup médiatique contre les valeurs de la République ». Valeurs de la République auxquelles elle attribue tout de même un sens particulier quand tout
récemment elle exhortait les « musulmans à enlever leur casquette », participant d’un climat islamophobe et raciste détestable. Le gouvernement est un expert en manipulations de toutes sortes. Le
débat nauséabond sur l’identité nationale dont l’un des buts est de faire oublier le chômage, les licenciements, la crise écologique en est un exemple.
Pas de problème en revanche quand le chef de la meute, à la fois président de la République et chanoine de Latran, reçoit le Pape en grande pompe et lui tombe dans les bras ou quand il se signe
en public dans le cadre d’un voyage officiel. Pas de problème non plus quand la très bigote et homophobe Boutin brandit la Bible à l’Assemblée nationale.
PS et PCF ne sont pas en reste. La socialiste Aurélie Filipetti nous invite à relire Marx. Ce ne serait pas mal qu’elle ne se contente pas de le feuilleter mais qu’elle le lise entièrement, ce
qui lui permettrait de comprendre à la fois les causes profondes de la crise majeure du capitalisme et l’insipidité des réponses du PS. Il faut par ailleurs rendre à Marx, ce qui est à Marx. Très
utilisée, la citation « la religion est l’opium du peuple » est tronquée. En réalité, celui-ci disait : « La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour
une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit
est exclu. Elle est l’opium du peuple. (...) L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur
sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions ». On voit que l’idée est un brin plus sophistiquée.
Mais sur la question de la laïcité, on croit rêver ! N’est-ce pas le Parti socialiste qui a subventionné main dans la main avec le droite à coups de millions d’euros les écoles privées
confessionnelles, notamment catholiques ?
Faussement désintéressé, Pierre Laurent, le futur numéro 1 du PCF a déclaré ne pas vouloir se « mêler des affaires internes du NPA », mais pour ajouter immédiatement que les féministes de notre
parti « ont sans doute dû être désarçonnées par ce type d’utilisation ». Peut être faut-il y voir la marque de l’expérience quand on sait qu’à Échirolles (Isère) siège, pour le compte du PCF, une
élue portant le foulard. Quant à Martine Aubry, elle ferait bien elle aussi d’être plus prudente car à Échirolles, il s’agit d’une majorité municipale d’union de la gauche et à Creil (Oise),
c’est une élue socialiste qui est concernée. Vont-il demander leur démission ?
Au bout du compte, nous prenons la mesure de l’ensemble de ces attaques sans toutefois nous vivre comme une citadelle assiégée. Le NPA y fait face ensemble, tout en assumant un débat approfondi,
aussi nécessaire que public.
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Déclaration du Comité exécutif national du NPA (8 février 2010)
Crédit Photo:
Photothèque Rouge/Franck Houlgatte
1/ En même temps que le gouvernement approfondit sa politique antisociale, multiplie les expulsions de sans papiers, le pouvoir cible le NPA dans le cadre du débat sur l'identité nationale.
Le NPA est confronté à une campagne médiatico-politique autour d'une de ses 2000 candidat-e-s aux régionales, Ilham Moussaid, qui porte un foulard, quatrième de la liste NPA - Alternatifs du
Vaucluse (PACA) dont la tête de liste départementale est Jacques Hauyé.
Contrairement à ce que certains ont laissé entendre, il ne s'agit en rien d'un « coup politique et médiatique » orchestré par la direction du NPA mais bien une décision prise dans le Vaucluse.
Une minorité de membres du NPA de ce département s'y est opposée. La décision prise par les camarades du Vaucluse ne peut faire office de position pour l'ensemble du NPA, puisqu'il n'a pu en
discuter avant à quelque niveau que ce soit.
2/ Notre camarade Ilham Moussaid est membre du NPA et, à ce titre, peut postuler à la candidature au même titre que les autres membres de notre parti. Une majorité de camarades du Vaucluse a
décidé d'acter cette candidature. Quoi que l'on pense de cette décision, celle-ci est statutaire. Nous assurons la liste NPA-Alternatifs, l'ensemble des ses candidates et candidats, de notre
solidarité dans ce moment difficile.
3/ Ilham porte un foulard (et pas une burqa comme on a pu l'entendre ou le lire). Elle n'y voit pas de contradiction avec les principes fondateurs dont la dimension féministe et laïque constitue
une des clés de voûte et affirme son attachement à ces valeurs ainsi qu’à l’ensemble des principes fondateurs du NPA.
Le foulard est non seulement un symbole religieux visible mais il est également un instrument de soumission des femmes utilisé sous diverses formes et à diverses époques par les trois
monothéismes même si Ilham ne le vit pas comme tel et elle n'est pas la seule dans la société.
4/ L'annonce de la candidature d'Ilham Moussaid a suscité de nombreuses réactions. Toutes ne sont pas de la même nature. Les critiques et désaccords formulés, à l'intérieur du NPA ou par des
mouvements ou des militante-s du mouvement social et du mouvement féministe sont autant d'arguments qui alimentent la discussion et le débat va continuer.
En revanche, nous dénonçons le flot haineux et hypocrite provenant de l'extrême droite, de l'UMP, ou du PS voire du PG et du PCF. On les entend moins quand le Président de la République se jette
dans les bras du pape, se signe de la croix en public en voyage officiel, ou quand Boutin brandit la Bible à l'Assemblée. Les partis institutionnels financent par millions les lycées privés
confessionnels, notamment catholiques. Quant au PCF, il ferait mieux d'être plus prudent, lui qui, aux côtés du PS, a accepté sur ses listes une candidate qui portait le foulard pendant la
campagne et continue de le porter au sein du conseil municipal d'Echirolles (38) où elle siège.
5/ Au sein du NPA, le CE confirme que le débat sur « religion et émancipations », prévu avant cette campagne politico médiatique, aura lieu. Le débat interne qui nous traverse est un débat
public. La décision prise dans le Vaucluse ne crée aucune « jurisprudence » en la matière. Le congrès du NPA est souverain.
6/ L'heure est d'abord et avant tout à la campagne derrière les listes que nous présentons ou soutenons, une campagne pour faire entendre notre véritable spécificité, celle d'une gauche
anticapitaliste, antiraciste, écologiste, internationaliste, féministe, qui a toujours été solidaire des femmes qui résistent à ceux qui veulent leur imposer le voile.
Adopté à l'unanimité des présent-e-s, moins une abstention, le 8 février 2010
Le Nouveau Parti anticapitaliste vit sa première crise de croissance. Et Olivier Besancenot son premier
trou d'air. La direction de l'organisation, réunie samedi 12 et dimanche 13 décembre à Paris, a réussi à sauver les apparences en retrouvant une majorité après un vote des adhérents qui l'en
avait privé. Mais le signal d'alarme est tiré.
Voilà des semaines que le leader du NPA paraît moins sur les écrans. L'agenda politique, entre le sommet de Copenhague et le débat sur l'identité nationale, lui laisse peu d'espace médiatique. La
situation sociale, depuis les échecs des journées d'action syndicale du printemps, semble plus morose. Olivier Besancenot continue à aller soutenir quelques conflits locaux, mais l'humeur des
travailleurs n'est plus à la grève générale. "C'est devenu difficile pour la gauche radicale", note un responsable de la direction.
L'approche des régionales ne s'annonce guère plus riante. Les négociations avec le Front de gauche pour une alliance électorale ont tourné court. Le PCF a décidé de partir sans le PS dans une
majorité de régions et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon suit. La tactique dite de "la démonstration" - démontrer que ce sont les autres qui sont
responsables de la désunion - n'a pas fonctionné. Aux yeux de la gauche radicale, ce sont bien les amis de M. Besancenot qui n'ont pas voulu de listes communes.
Le NPA prépare donc seul sa campagne, essentiellement axée sur la confrontation contre la politique de Nicolas Sarkozy. "C'est le dernier rendez-vous électoral
avant la présidentielle de 2012 ", explique-t-on un dirigeant. Les sondages ne s'annoncent guère prometteurs : 4 % contre 7 % au Front de gauche selon les études confidentielles commandées à
l'IFOP. Les élections locales sont généralement moins porteuses pour l'organisation contestataire, il n'empêche. "C'est la seconde séquence consécutive où le NPA va se retrouver seul face au
Front de gauche, en termes de dynamique, cela risque de peser comme lors des européennes", remarque Jérôme Fourquet, directeur de l'institut.
Olivier Besancenot continue cependant de collectionner les bons sondages. Selon le tableau de bord politique IFOP pour Paris Match (réalisé les 3 et 4
décembre auprès de 1 002 personnes), il atteint pour le troisième mois 57 % de bonnes opinions. Mais le dernier palmarès Ipsos pour Le Point lui fait perdre neuf points et cinq places.
Sa popularité est encore forte, surtout comparée à d'autres à gauche, mais elle ne profite pas à son organisation. "Il se passe au NPA ce qui est arrivé au MoDem : il existe comme machine
pour un leader, peu comme parti", note Vincent Tiberj, chercheur au Centre d'études européennes de Sciences Po.
En interne, les lendemains du congrès de fondation sont aussi moins prometteurs que prévu. Alors que l'organisation claironnait avoir eu 9 123 adhérents à son lancement en février, elle en compte
8 000 aujourd'hui. "Nous avons connu une petite contraction. On a moins le vent dans le dos qu'au printemps", avoue la direction. Construire une organisation "nouvelle" et
"en rupture avec la vieille gauche" n'est pas si facile.
De nombreux militants venant du mouvement social ou de l'altermondialisme désireux d'unir la gauche radicale se sont lassés. Du coup, ce sont les "durs" issus de petits courants révolutionnaires,
comme ceux venus de Lutte ouvrière, qui ont pris du poids et appuyé pour qu'une ligne plus identitaire encore soit affirmée. Le NPA a aussi du mal à imposer d'autres porte-parole. En dehors
d'"Olivier ", personne n'a émergé.
Début décembre, c'est à une vraie crise de direction que le NPA a été confronté quand les adhérents ont refusé l'orientation pour les régionales proposée par leur leader. A la question faut-il ou
non s'allier avec le PCF et le Parti de gauche, les militants ont répondu en se divisant en trois tiers : 36% pour la position défendue par le facteur - pas d'alliance nationale mais une
possibilité dans certaines régions avec le PG là où le PCF part avec le PS au premier tour -, 28,5% sur une position de refus de toute alliance, et 31,5% pour des listes communes avec le Front de
gauche.
Avec ce résultat, l'organisation n'avait plus de majorité. Après un appel à "l'unité de l'organisation" lancé par la direction, 70% des membres du conseil politique national se sont
retrouvés, dimanche, pour sauver les meubles, en votant une résolution sur les régionales : le NPA part seul en campagne à l'exception de quelques tentatives d'union en Lorraine, en
Basse-Normandie et en Bretagne. "Il n'y a pas de crise de direction. On a dépassé les divergences ouvertes par le vote", affirmait un proche de M. Besancenot. "La ligne sectaire de
la direction n'est comprise ni à l'intérieur ni à l'extérieur", tacle Yann Cochin, chef de file de la minorité.
Deux jours avant, dans une petite salle de cinéma parisienne, la réalisatrice Camille de Casablanca projetait son film sur la naissance du NPA, C'est parti,
qui doit sortir en février. On y voit des militants jeter des ouvrages de Lénine dans une benne et l'enthousiasme des militants à "créer du neuf à gauche". A la sortie, on se disait
qu'on en est aujourd'hui bien loin.
Le NPA a affirmé dimanche son souhait de poursuivre les discussions avec la gauche radicale pour une éventuelle alliance aux régionales de mars, mais a exclu de participer à des exécutifs
régionaux "dominés par le PS et Europe-Ecologie", contrairement à ce que souhaite le PCF.
Le Conseil politique national (CPN) du parti d'Olivier Besancenot, réuni samedi et dimanche à Clichy, s'est prononcé à 66% pour un "accord national"
sur des "listes indépendantes de celles présentées par le PS et Europe-Ecologie" au premier tour avant des "fusions démocratiques" au second, a déclaré Myriam Duboz, membre du comité exécutif du
NPA, lors d'une conférence de presse.
Cette motion est en fait un texte amendé de la proposition du Front de gauche (PCF-Parti de gauche-Gauche unitaire) faite le 28 octobre aux formations de gauche radicale.
Principal sujet de discorde entre NPA et PCF, le parti anticapitaliste estime dans sa motion que la participation aux exécutifs "ne sera pas possible dans le cadre d'exécutifs qui seraient
dominés par le PS et/ou Europe-Ecologie qui mènent des politiques d'adaptation au libéralisme".
Le NPA ajoute également des mesures programmatiques face à la "recomposition rose-orange-verte au centre qui s'affirme".
Une nouvelle réunion "unitaire" sur les régionales entre NPA, PCF, Parti de Gauche et autres formations de la gauche radicale se tient mardi au siège du parti de Jean-Luc Mélenchon.
C'est la "réunion de la dernière chance", le "dénouement" après un mois et demi de rencontres à l'initiative du NPA, a déclaré Olivier Besancenot. Le porte-parole du NPA a tenu à "rappeler notre
volonté d'aboutir à un accord unitaire".
Une consultation des militants NPA sera organisée du 30 novembre au 6 décembre "sur ce qui est sorti du CPN et de la réunion du 10 novembre", a-t-il précisé.
Dix jours plus tôt (19-21 novembre), les militants communistes se seront prononcés sur l'autonomie vis-à-vis du PS d'un Front de gauche élargi. Dans quelques région toutefois, ils pourraient
décider de partir avec le PS dès le premier tour.
Régionales :
le NPA réunit son Conseil national sur l'union à gauche de la gauche
Le NPA d'Olivier Besancenot tient ce week-end son Conseil politique national, nouvelle étape de la construction d'une éventuelle alliance avec le PCF et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon
aux régionales, au coeur d'un mois décisif pour "l'autre gauche".
Les discussions "unitaires", initiées le 28 septembre par le NPA, paraissaient pourtant vouées à l'échec en début de semaine dernière.
Le 27 octobre, Olivier Besancenot avait semblé balayer toute perspective d'unité avec le PCF en l'accusant de "refuser" sa main tendue "pour privilégier des accords avec les socialistes".
Le lendemain, à l'issue d'une quatrième réunion avec les autres formations de la gauche radicale, le NPA changeait de ton, accueillant de façon "plutôt positive" la proposition d'union du Front
de gauche, constitué autour du PCF, du Parti de gauche (PG) et de Gauche unitaire (GU).
"Comprenne qui pourra", lance l'ex-NPA Christian Picquet (GU) qui demande à son ancien parti de "se prononcer clairement", lui signifiant que "la stratégie du cavalier seul est une impasse". Aux
européennes de juin, le Front (6%) avait devancé le NPA, parti en solo (4,9%).
"L'affaire n'est pas pliée", "je suis persuadé que ça va marcher", renchérit un Mélenchon toujours optimiste, mercredi à Mediapart.
Lors du Conseil national qui se tient samedi et dimanche à Clichy, "des amendements sur les questions qui fâchent, notamment les exécutifs régionaux, seront proposés au texte du Front de gauche",
explique à l'AFP Olivier Besancenot, qui refuse les accords de gestion avec le PS.
Selon cette offre du Front, les listes de premier tour seront "différentes de celles présentées par le PS et Europe-Ecologie" et "s'engageront sans ambiguïté" au deuxième tour "en fusionnant avec
les autres listes de gauche et écologique", à l'exclusion du MoDem.
Il s'agira "si les conditions en sont créées", de travailler à la mise en oeuvre de "projets de transformation sociale réelle", "jusque dans les exécutifs régionaux".
"La position majoritaire du Comité exécutif du NPA, c'est de rester disponible pour un accord unitaire", a fait valoir M. Besancenot : "il faut lui laisser une dernière chance" et "qu'on puisse y
voir plus clair entre l'offre nationale du PCF qui ne nous va pas et celle du Front de gauche". Une nouvelle réunion unitaire pour aborder la question est prévue mardi.
"Il n'y a pas de position figée" au NPA, assure le postier de Neuilly.
"Les militants ne comprennent pas où va la direction", déplore de son côté Yann Cochin, du courant minoritaire Convergences et
Alternative.
Alors que certains au NPA souhaitent durcir un peu plus le ton, il veut encore croire possible l'union avec le Front de gauche et regrette "des crispations sectaires".
Les militants du parti anticapitaliste seront consultés sur la question fin novembre.
Après des conférences régionales réunissant élus et militants les 7 et 14 novembre, les adhérents du PCF se prononceront, eux, du 19 au 21 novembre sur la stratégie d'autonomie de la direction
vis-à-vis du PS au premier tour.
Dans un parti qui compte 185 conseillers régionaux, les communistes pourraient alors décider, dans plusieurs régions, de former des listes avec les socialistes dès le premier tour, ce qui devrait
irriter le NPA.
Internationalistes
et fiers de l’être !
NPA 4 novembre 2009
Dans le contexte de crise économique et politique actuelle, Sarkozy, relayé par son fidèle « caniche » Besson joue la carte du nationalisme et du racisme: « Il faut réaffirmer les valeurs de
l’identité nationale et la fierté d’être français ».
Le bilan du gouvernement est catastrophique : 700 000 chômeurs de plus en un an, un gel généralisé des salaires, une précarité grandissante, on est loin du « travailler plus pour gagner plus »,
sans parler des scandales à répétition… À cinq mois des élections régionales, cette offensive politique vise à ressouder l’électorat qui pourrait s’emparer du vote FN pour protester de la pire
des manières contre la politique actuelle.
Besson avoue ouvertement l’objectif politique de cette opération lorsqu’il dit : « Nous n’aurions jamais dû abandonner au Front national un certain nombre de valeurs qui font partie du patrimoine
républicain ».
On croit rêver, car depuis des années Sarkozy récupère tous les thèmes racistes et sécuritaires du FN afin de phagocyter son électorat. Mais pour que cela marche, il lui faut aller toujours plus
loin dans la surenchère. Cette politique n’est pas seulement électoraliste. Elle vise à entretenir les divisions au sein de la classe ouvrière. En faisant de l’immigration un problème, le
gouvernement veut faire croire que les étrangers sont une menace, d’où la nécessité de « réaffirmer notre identité nationale ». On trouve des boucs-émissaires qui « piquent le boulot des
travailleurs français », on détourne la colère des vrais responsables, les capitalistes. Cet argument fut largement utilisé dans les années qui suivirent la grande crise de 1929, avec les
conséquences tragiques que l’on connaît.
Sarkozy s’inscrit complètement dans la politique du « choc des civilisations » qui sert de couverture aux campagnes impérialistes en Orient. Lorsque Besson déclare : « il n’y a pas de débat : la
burqa est inacceptable et contraire aux valeurs de l’identité nationale », il instrumentalise les quelques centaines de femmes concernées en les diabolisant, il les enferme chez elles alors qu’il
faudrait au contraire leur permettre de se tourner vers l’extérieur, ce qui signifie des moyens pour des centres sociaux, des formations gratuites…
La défense de la laïcité, « valeur nationale », ne manque pas non plus de cynisme, alors que Sarkozy fraîchement élu déclarait en 2007 que « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le
pasteur », que le gouvernement ne cesse de multiplier les cadeaux à l’enseignement catholique sous contrat...
En fait, cette campagne de stigmatisation est la justification idéologique de la guerre meurtrière que la France mène actuellement en Afghanistan, c’est la préparation d’une éventuelle guerre
contre l’Iran…
La gauche devrait dénoncer la manœuvre politique raciste qui ne mènera qu’à opposer les communautés entre elles : blancs contre noirs, occidentaux démocrates contre intégristes musulmans… Or
c’est l’inverse ! Ségolène Royal déclare : « ilfaut reconquérir les symboles de la Nation… La Nation, à l’origine, c’est un concept de gauche » et Arnaud Montebourg : « Nous irons défendre les
valeurs de la France éternelle ».
Pour nous, anticapitalistes, il faut refuser de défendre l’identité nationale. La nation n’est pas un concept de gauche ! C’est au nom de cette identité, de la mission « civilisatrice de la
République française » que l’on a colonisé la moitié du monde de 1880 à 1914. C’est au nom de cette République que l’on a assassiné 35 000 Algériens le 8 mai 1945… Contrairement à Ségolène Royal,
nous ne sommes pas fiers du drapeau « bleu-blanc-rouge ». Il est devenu le symbole de l’oppression et de l’exploitation.
C’est toujours derrière le drapeau de la nation qu’on a entraîné les peuples dans les guerres mondiales. Manouchian, dont tout le monde se réclame aujourd’hui, ne luttait pas contre les Allemands
mais contre les nazis, son drapeau était rouge et non tricolore. Dès le xixe siècle, les premiers socialistes avaient montré que le nationalisme est l’un des pires obstacles pour abattre le
capitalisme car il masque les véritables antagonismes, la lutte des classes. Il donne l’illusion que « Français », nous aurions des intérêts communs avec Pinault, Bouygues, Dassault…
Il est temps d’agir, en regroupant tous ceux qui veulent lutter contre le racisme, pour la régularisation des sans-papiers, contre l’Europe forteresse et impériale. De Bamako, de Caracas, de
Gaza, de Kaboul, d’Alger, de New York… nous devons nous unir autour du drapeau de l’internationalisme, reprenant à notre compte la conclusion du Manifeste du Parti communiste, écrit il y a 160
ans, « Travailleurs de tous les pays, unissez-vous ».
Nous sommes internationalistes et fiers de l’être.
Antoine Boulangé
«Le NPA ne veut pas faire le grand écart»
(interview à Libération d'Olivier Besancenot)
Après avoir été dépassé par le Front de gauche (PCF et Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon) aux européennes, Olivier Besancenot a engagé le NPA dans une énième tentative unitaire à la
gauche du PS. Il répond dans Libération à l’offre nationale arrêtée ce week-end par les communistes.
Le PCF a choisi de partir au premier tour des régionales avec le Front de gauche, sans le PS. En êtes-vous ?
On nous parle d’une offre nationale, mais c’est une politique à géométrie variable. On sait déjà qu’il y aura entre un tiers et la moitié des régions où le PCF ira avec le PS dès le premier
tour. Ailleurs, ce seront des listes Front de gauche «élargies», mais la direction du PCF pose comme préalable la constitution de majorités de gestion avec le PS. Le PCF refuse ainsi la main
tendue par une partie de la gauche radicale dont le NPA, pour privilégier ses accords avec les socialistes.
Jean-Luc Mélenchon semble prêt à y aller…
On a vu que Jean-Luc Mélenchon se dit partant, on verra. Mais s’il est sorti du PS pour se fixer pour objectif de reconstituer des majorités de gestion avec le PS, ça sert à quoi ?
Que proposez-vous, alors ?
L’offre du PCF n’étant pas acceptable, nous allons proposer demain soir la constitution de listes unitaires de la gauche radicale, indépendantes du PS dans toutes les régions.
En quoi votre projet est-il incompatible avec celui du PS ?
Deux exemples : proposer que des régions portent plainte pour détournements de fonds publics contre les entreprises qui licencient, cela permettrait au moins aux salariés de s’appuyer
sur une jurisprudence. Je ne me vois pas aller voir des salariés licenciés pour leur dire qu’on va essayer de récupérer les subventions publiques touchées par leur boîte, et au même moment
voter ses subventions dans les exécutifs. On ne veut pas le faire, ce grand écart. On avait cru comprendre que le PCF non plus… Autre exemple : dans le cadre de la libéralisation totale
du trafic des voyageurs, chaque région va devoir se prononcer sur la mise en concurrence des TER ; elles doivent poser un droit de veto.
Intégrer les exécutifs de gauche n’obligerait pas pour autant les élus du NPA à voter les décisions qui les dérangent…
Pour que nos élus aient leur liberté de parole, de proposition et de vote, nous pensons qu’il n’y a pas besoin d’être dans les exécutifs. La direction du PCF explique qu’elle a obtenu la
gratuité des transports collectifs pour les chômeurs en Ile-de-France parce qu’elle était dedans. Nous leur avons rappelé qu’en Midi-Pyrénées, lors du mandat précédent, nos deux élus LCR
avaient obtenu la même chose en lien avec les mouvements sociaux.
Estimez-vous avoir joué le jeu de l’unité ?
Après les européennes, on a constaté l’émergence d’un bloc de centre gauche autour du PS, Europe Ecologie et Modem. Ces trois courants jouent la concurrence au premier tour pour se disputer
le leadership, mais n’insultent pas l’avenir. La discussion est de savoir si, à ce bloc de centre gauche, on oppose un bloc de la gauche radicale, fort de ses nuances et de sa diversité, mais
qui assume son indépendance.
Encore une fois, on a l’impression que l’enjeu est de rejeter sur l’autre la responsabilité de la désunion…
L’unité de la gauche radicale, ce n’est pas une fois l’union avec le PS et une fois avec le NPA. J’espère que du côté du PCF ces discussions unitaires n’étaient pas des postures pour faire
monter les enchères avec le PS.
N’allez-vous pas faire le jeu de la droite qui part unie ?
La droite part unie car une orientation, l’UMP, a su gagner l’hégémonie politique sur les autres courants. A gauche, certains peuvent se dire : ce qui se passe autour du Modem, d’Europe
Ecologie et du PS sera le meilleur moyen de dégager Sarkozy. C’est une illusion. Nous, nous avons intérêt à créer l’événement en disant : «Pour une fois, on s’assume ensemble, on
s’affranchit de la tutelle du PS, et on aura des élus pour contester son hégémonie.» Qu’on ne nous dise pas que faire ça, c’est refuser de battre la droite : il y a des possibilités de
«fusions démocratiques» qui respectent la proportionnelle au second tour. On demande un accord au PS sur cette base. Ce qui manque dans les régions aujourd’hui, c’est une bonne opposition de
gauche.
Le NPA ne va-t-il pas jouer à gauche le jeu que le FN à longtemps eu à droite ?
Comme allié de la droite, on fait mieux… Si une partie de la gauche institutionnelle n’est pas capable de se remettre en cause et préfère se trouver des boucs émissaires, ce n’est pas de
notre faute. Sur le fond politique, on nous traite de diviseurs. Les socialistes savent très bien se tirer dans les pieds tout seuls. Electoralement, quand le PS et la gauche se portent bien
comme aux dernières municipales, nous aussi. Et quand le PS descend, comme aux européennes, nous ne faisons pas une percée fracassante : 5% ! Ceux qui leur grappillent des voix sont
du côté du Modem et d’Europe Ecologie. On ne peut pas nous dire : «Vous êtes les diviseurs qui piquez des voix à la gauche, et vous vous êtes cassé la gueule aux européennes !» Qui
a fait la démonstration à gauche qu’il était efficace pour battre Sarkozy ? Un peu d’humilité ! Le problème n’est pas de faire un coup électoral, mais de consolider un bloc
anticapitaliste dans les années qui viennent.
Olivier Besancenot, ministre dans un gouvernement de gauche ?
J’entends 10 000 fois dire : «Olivier, avec ta grande gueule tu vas y aller et imposer tes idées.» Il faut expliquer que des accords de gestion, c’est tout sauf un mec qui met un
coup de pression à un autre. Dans un exécutif régional ou national, il y a une orientation. Pas deux. On vote quotidiennement pour ou contre telle privatisation, telle subvention à la
formation, à l’école privée…
Vous êtes anticapitaliste et n’engrangez pas sur la crise. Vos appels à la grève générale ont tourné court au printemps…
Certains nous avaient annoncé un grand boulevard pour les anticapitalistes au moment du congrès de formation du NPA, en pleine crise et après la première journée de grève générale. Les mêmes
nous expliquent aujourd’hui qu’on est morts et enterrés et que nos militants se sont barrés. La réalité est entre les deux : le NPA est une organisation qui compte 10 000 militants
et s’est stabilisée dans une situation de reflux social et politique. Si on veut éviter un second quinquennat de Sarkozy, il faut fragiliser sa politique maintenant. Je pense qu’on peut
remporter une victoire contre la privatisation de la Poste. Résistons ensemble face à la droite. Pendant dix ans, le PS a estimé que, pour être fréquentables dans les mobilisations sociales,
il nous faudrait accepter d’aller dans un gouvernement avec Aubry, Bayrou et Cohn-Bendit. Ça n’a pas marché, tout le monde s’en mord les doigts. Résultat, à mi-mandat, Sarkozy n’a pas
enregistré de défaite sociale majeure.
Par Matthieu Ecoiffier, le 27 octobre 2009.
"Le mégaphone et le cambouis", réponse à Michel Onfray,
par Alain Laffont
Le NPA est souvent accusé de préférer une posture protestataire à une prise de responsabilités dans les exécutifs. Faux ! répond ici un responsable du NPA de
Clermont-Ferrand.
Voici ce qu’écrivait Michel Onfray à propos du NPA dans le Monde daté du 6 juin 2009, trois jours avant les élections européennes : « On ne peut vouloir faire
de la politique uniquement avec un mégaphone, ni appeler à la révolution planétaire sans même être capable de présider aux destinées d’un village de campagne. Le mégaphone n’est
pas une fin en soi, mais un moyen pour plus et mieux que lui. »
Nous sommes face à cette légende tenace, entretenue par quelques commentateurs politiques peu au fait des subtilités de la gauche de gauche (peut-on leur en vouloir ?) et
malheureusement aussi, comme on le voit, par certains philosophes certes sympathiques mais pour le moins versatiles : le NPA refuserait de mettre les mains dans le cambouis.
Eh bien, c’est faux. Mais disons-le sans nuances : s’il s’agit de diriger une municipalité, une agglomération, une région ou un gouvernement sous hégémonie sociale-libérale
avec l’obligation de voter pour leur politique en votant le budget, c’est non !
Beaucoup voudraient que nous y allions dans ces conditions. Certains sincèrement, car ils pensent que, si nous prenions des responsabilités dans l’exécutif, nous serions capables
d’infléchir sa politique. D’autres, pour nous entraîner dans la pente où ils se sont eux-mêmes placés. Je pense au PCF, aux Verts et même à Lutte ouvrière, qui, comme à
Clermont-Ferrand, vient de goûter les délices du vote du budget social-démocrate.
Il suffit de se rappeler ce qui leur est arrivé pour être prudent. Au gouvernement, avec le Parti socialiste dominant, ils ont été contraints de tout cautionner, la politique de
privatisation, d’austérité, les attaques répétées contre les acquis des travailleurs, la politique de gestion du système capitaliste. Dans les municipalités, les communautés de
communes, les conseils généraux et les conseils régionaux, ils votent et appliquent la politique décidée par la majorité socialiste. Nous ne pouvons pas manger de ce pain-là.
Médecin dans les quartiers populaires de Clermont-Ferrand, militant depuis 1973 à la LCR et maintenant au NPA, élu municipal depuis 1995, j’ai quelques légitimités à parler sur ce
sujet. De ce point de vue, l’expérience clermontoise est éclairante. Au conseil municipal, notre groupe de quatre élus (3 NPA et un Alter Ékolo) a proposé de participer à la
gestion municipale sans pour autant entrer dans l’exécutif. Dans ce cadre, nous espérions pouvoir faire nos propositions, répondant aux besoins des plus défavorisés, et continuer
à mobiliser sur nos objectifs. Aussi, nous avons émis l’idée de participer aux conseils d’administration de la CCAS (Action sociale), des organismes de HLM, du SMTC (Service
public des transports) et de bien d’autres organismes qui comptent vraiment dans la gestion de la commune ou de l’agglomération. Notre demande était sincère, sans arrière-pensée.
Nous voulions faire des propositions dans le cadre de la gestion. Malheureusement, Serge Godard, maire PS de Clermont-Ferrand et président de Clermont Communauté, supporte
difficilement, comme ses collègues socialistes, l’indépendance des autres élus. Il a préféré passer un accord aussi discret que réel avec le MoDem local. Les trois élus MoDem
siègent dans tous les organismes pour lesquels nous avions postulé, alors que nos quatre élus ne bénéficient d’aucune fonction. Pourtant, nous avons obtenu plus de 15 % des
suffrages lors du 2e tour des élections municipales, contre 10 % à la liste MoDem ! Un bel exemple de démocratie et de pluralisme prôné par cette « gauche de
gouvernement » qui confond si souvent le cambouis et le pot de confiture. Le Parti socialiste préfère des alliés serviles, c’est pourquoi il a rompu les négociations et a
refusé la fusion avec les listes de la LCR entre les deux tours des municipales de 2008.
Le choix est clair. Dans beaucoup de collectivités locales, le Parti socialiste passe des alliances avec le MoDem, et celui-ci s’engage à le suivre dans sa gestion. D’ailleurs,
son représentant à Clermont vient de voter le budget. Face à cette situation, que disent les élus du parti communiste ou des Verts ? Rien, ils continuent à voter la politique
des socialistes. Considérant l’évolution politique des Verts, cela n’a rien de surprenant. Mais la question est plus préoccupante pour le PCF, avec lequel nous souhaitons nous
allier. Car si, comme le dit justement Michel Onfray, « la politique est affaire de rapport de force et non d’idéaux flottant dans un ciel platonicien », il en est de
même pour l’unité, qui ne peut pas seulement reposer sur un fantasme mais doit être attestée sur le réel des pratiques concrètes. Nous continuerons d’agir afin de pouvoir en toute
indépendance participer à la gestion. Nous l’avons démontré concrètement. Lors du vote de la délégation de Clermont Communauté au Valtom (Syndicat départemental de gestion des
déchets), le président, Serge Godard, a présenté une liste de cinq personnes, sur laquelle je ne figurais pas. Fort de la légitimité que me donne mon rôle dans la mobilisation
contre l’incinérateur de Clermont et la confiance acquise auprès de la population, des médecins mobilisés et de très nombreux élus de l’agglomération en matière de gestion des
déchets, je me suis donc proposé. Cette fois-ci, le président n’a pu faire autrement que d’accepter et, depuis, je participe au conseil d’administration du Valtom.
Mes interventions ne s’y font pas avec un mégaphone, même si je ne récuse pas cet instrument, mais sont guidées par le souci du bien commun et de la santé de la population. Ainsi,
nos détracteurs répandent le bruit selon lequel nous refusons de mettre les mains dans le cambouis. Nous leur répondons que c’est faux et que nous le faisons chaque fois que cela
est possible. Le problème qui leur est posé est que nous ne concevons pas notre participation comme une récompense en échange de notre servilité, qui impliquerait notre engagement
à suivre la politique des majorités sociales-libérales.
Alain Laffont Militant du NPA, président du groupe d’opposition de gauche « À gauche 100 % » du conseil municipal de Clermont-Ferrand.
Le NPA, l'unité de la gauche radicale et les élections régionales
Motion du Comité Politique National (CPN) du NPA sur les élections régionales (20.09.09)
Précision : cette motion votée par le CPN ne fige pas l'orientation du NPA pour les régionales. C'est une motion d'étape, un cadre fixant les
pistes d'orientation à la fois pour alimenter le débat interne et pour mandater les directions du NPA, à l'échelle nationale et locale, pour explorer les possibilités d'un accord unitaire. Le débat
se poursuit au sein des comités. Les modalités précises de la consultation interne de novembre seront précisées par le prochain CPN des 7 et 8 novembre conformément à nos statuts.
.
1) Les prochaines élections régionales s'inscriront dans l'offensive politique et sociale du gouvernement et des classes dominantes contre les classes
populaires qui s'intensifie avec la crise. Sarkozy veut en faire une revanche par rapport à celles de 2004, affaiblir encore plus une opposition parlementaire largement discréditée et ouvrir la porte
à de nouvelles attaques contre le monde du travail. Son ouverture à la droite souverainiste flétrit encore plus les ralliés de gauche, réaffirme la prétendue « victoire
idéologique » de la droite, étayée par les dérives libérales du PS et des Verts, et accrédite l'idée qu'il n'y a pas d'autre politique possible que la défense de l'ordre capitaliste fut-ce
au prix de profondes régressions sociales.
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2) Ce contexte est cependant marqué par des résistances populaires, d'abord contre les licenciements mais aussi les violences policières ou encore la dégradation de
l'environnement...
Cette période - incluant les élections - nécessite de redonner confiance au monde du travail, dans ses propres forces et dans l'objectif d'une lutte d'ensemble. Ceci implique de
travailler au regroupement de ceux qui ne se soumettent pas au capitalisme (…)
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Dans la continuité de la motion votée au congrès de fondation du NPA englobant élections européennes et régionales, nous proposons à toutes les forces antilibérales et
anticapitalistes (PCF, PG, LO, Alternatifs, Fédération, Mouvement des objecteurs de croissance, militantes et militants du mouvement social et des quartiers populaires) de porter ensemble les
exigences issues des luttes et des courants d'opinions populaires qui ne veulent pas payer la crise.
Les élections et les luttes sociales ou écologiques sont deux aspects d'une même bataille où nous visons à renforcer l'adhésion aux perspectives anticapitalistes et à permettre
leur expression.
Face au déplacement à droite d'un nombre substantiel de forces de la gauche traditionnelle et le projet de mise en place d'une force de centre gauche, nous voulons convaincre
qu'une autre voie est possible, correspondant à l'aspiration de la population à l'unité et à la convergence des luttes.
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Nous devons construire une gauche combative indépendante du PS.
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3/ C'est dans cette perspective que nous entendons poursuivre publiquement les discussions avec les forces antilibérales et
anticapitalistes en vue d'un accord unitaire dans le cadre suivant :.
a) Un accord national sur une plate-forme de
soutien aux luttes des salariés et des opprimés et des exigences sociales et écologiques favorisant des formes de lutte unitaire, autogérées et démocratiques, impliquant dans l'activité et les prises
de décision, l'ensemble des acteurs et actrices de ces luttes. C'est ce dont nos élus seront les relais et porte paroles autour d’un programme de mesures d’urgence contre
l’offensive patronale, en opposition déterminée à la politique gouvernementale et à l’extrême droite, dans l’indépendance vis-à-vis du PS et du parti des Verts. (…) Ce programme est un plan de
rupture avec les politiques libérales et le capitalisme loin des illusions qui prétendraient le rendre plus « humain » et/ou le « repeindre en vert ».
b) dans ce cadre général, un accord sur une
plate-forme de mesures sociales et écologiques adaptées aux prérogatives des conseils régionaux : sur l'éducation, la formation, les transports, les services publics, sur l'emploi, l'environnement,
le logement, l'agriculture, la culture... avec pour point d'orgue la mobilisation des fonds publics au service des intérêts généraux de la population et donc le refus de toute subvention aux intérêts
privés et patronaux. Un programme qui tranche avec les déclinaisons locales des politiques d'adaptation au capitalisme menées par les majorités d'union de la gauche sortante, un programme prenant
appui sur l'organisation et la mobilisation des classes populaires pour qu'elles se donnent les moyens de contrôler et décider.
La question du deuxième tour n'est pas la discussion prioritaire. C'est une question tactique qui
dépend des rapports de forces, notamment des résultats du premier tour. Notre objectif est d'impulser la plus large dynamique pour battre la droite et infliger une défaite à Sarkozy...
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(…)
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Il convient cependant de définir avec nos partenaires la façon dont nous abordons cette question :
- Favorables à la proportionnelle, nous considérons que nos électeurs doivent être représentés.
Cela implique de mettre devant leurs responsabilités le PS et les verts pour qu'un accord technique pour une fusion démocratique puisse être conclu entre les deux tours.
Il ne saurait en aucun cas être constitué sur la base d'un accord programmatique de gestion des régions avec ces partis d'abord parce que les bases
politiques n'existent pas comme le montre le bilan des équipes d'union de la gauche sortantes, ensuite parce que nous ne voulons pas que nos élus perdent leur liberté de vote et de parole au sein du
conseil régional. Cela exclut toute alliance avec le Modem qui est un parti de droite.
- Si le PS et les Verts s'allient avec le Modem ou s'ils refusent la fusion, et dans les cas où nos
listes unitaires réaliseraient plus de 10% des suffrages, elles se maintiendront au second tour.
- Dans les autres cas, les listes adopteront la position la mieux
adaptée à la situation locale : appel à battre la droite, appel à l'abstention, absence de consigne de vote...
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4/ Des maintenant, le NPA propose que des débats publics soient co-organisés au niveau local entre les organisations et partis
concernés pour permettre à chacune et chacun de s'emparer des débats de fond, en lien avec les mobilisations.
Nous militons pour un accord démocratique qui laisse la liberté à chacune des composantes de défendre ses propres orientations dans le
cadre du soutien aux listes unitaires, en toute solidarité et dans le cadre d'une campagne de terrain.
Cette accord ne peut et ne doit pas se contenter d'accords électoraux de sommet, sans matérialisation au niveau local. Le NPA propose que se constituent des comités unitaires
locaux, une fois acté l'accord politique national.
L'unité pour créer une réelle dynamique doit être démocratique à l'image de l'expérience commune encore présente dans les consciences de la bataille de 2005 pour le Non au TCE.
C'est bien au même regroupement, élargi à Lutte ouvrière, que nous souhaitons aboutir autour du Non à la politique libérale de la droite et du patronat.
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5/ Si notre démarche unitaire échoue, le NPA se présentera aux scrutins régionaux dans une démarche ouverte à toutes celles et tous ceux, militants associatifs,
syndicaux, politiques qui se reconnaissent dans l'orientation que nous défendons.
(…)
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Sur la base des discussions avec les diverses composantes de la gauche antilibérale et anticapitaliste ( seule LO n’a pas accepté la rencontre), le CPN des 7 et
8 novembre proposera aux militantes et militants de décider du choix définitif de notre orientation.
Après six mois d'existence, le NPA fait son premier bilan de santé. Réunis en université d'été à Port-Leucate (du
23 au 26 août), les militants anticapitalistes ont franchi une nouvelle étape de leur«parti
processus permanent», comme aime à le définir leur porte-parole Olivier
Besancenot.
Ce dernier a lancé dimanche soir dans un discours«à usage interne»la deuxième étape d'un parti qu'il veut désormais inscrire dans le temps long (lire notre compte-rendu).
Contrairement aux craintes de certains dans la direction du mouvement, l'ambiance est restée bon enfant, durant quatre
jours d'ateliers et de bains de mers. Plus de monde encore que l'année passée (plus de 1.300 inscrits), un nombre de jeunes, de femmes et de catégories populaires jamais atteint par la défunte LCR.
Mais encore beaucoup de débats à trancher. Tour d'horizon en quatre points cardinaux des problématiques anticapitalistes, qui se posent à une organisation encore en chantier (lire notre enquête) et se demandant comment durer, dans une situation sociale morose et un
avenir électoral incertain.
Améliorer l'organisation interne:
A l'heure de l'apéro, on croise de grandes tablées informelles où se succèdent des prises de parole échangeant
expériences locales et questionnements face à l'avenir. Région par région, les militants se retrouvent et parfois se découvrent. Avec la malice du vieux sage sachant faire la grimace, Alain Krivine
explique: «On a suscité ces rencontres afin de faire prendre conscience qu'un peu d'organisation ne fait pas de mal. Il y a un basisme incroyable chez tous nos nouveaux adhérents, pour qui la
seule unité de mesure militante valable reste le comité local. A la LCR, l'organisation par fédérations allait de soi, désormais il faut y aller en douceur. Et ce genre d'apéros le permet.» S'il
regrette que certains «anciens» de la Ligue aient déserté le NPA, Krivine semble admiratif devant le renouveau générationnel et se dit partisan du temps long: «Il ne sert à rien de brusquer les
choses.» Dirigeant du NPA, considéré comme le n°2 du parti, Pierre-François Grond résume l'état d'esprit: «Il faut sortir du climat euphorique qui nous a entourés de 2007 à notre congrès
fondateur de février, et qu'on a peut-être contribué à alimenter. Face aux militants présents, qui sont un peu nos relais dans les comités locaux, Besancenot a ressenti le besoin de faire un discours
de cadrage, pour dire qu'il convient de réapprécier la situation politique d'ensemble: la crise du capitalisme ne provoque pas forcément sa chute…»
A l'heure actuelle, le NPA compte environ 500 comités locaux, et le nombre d'adhérents est toujours estimé à quelque
9.000 («les départs de certains sont compensés par l'arrivée d'autres», assure-t-on). D'après la direction du parti, un besoin de formation supplémentaire remonterait de la base. La société
Louise-Michel, cercle de réflexion théorique dirigé par le philosophe Daniel Bensaïd (figure trotskyste de la LCR) où l'on retrouve aussi le sociologue Luc Boltanski et l'éditeur Philippe Pignarre,
devrait prendre en charge une bonne part de cette formation.
En revanche, la question de la nomination de nouveaux porte-parole est toujours remise à demain, malgré les états d'âme
de Besancenot, qui confie son désir de ne plus être seul sur le devant de la scène. Grond se justifie: «On a fait émerger un paquet de nouveaux visages avec nos têtes de liste aux européennes,
mais on a encore rien formalisé. On ne peut pas aller trop vite non plus, car sinon ce seront les plus expérimentés qui se démarqueront, c'est-à-dire pour majeure partie les anciens de la
Ligue.»
Or, la prise en compte de la parole de la base est l'une des critiques les plus récurrentes que l'on entend dans les
ruelles du village vacances des Carrats. Un membre d'Alternative libertaire ayant intégré la direction du NPA estime ainsi:«Avant les européennes, il y avait eu ce problème d'absence de prise en compte des attentes du bas vers le haut. Mais
tout le monde avait été très discipliné. Ce coup-ci, avec les régionales, il faut arrêter de décider au sommet et interroger les militants, dont on ne connaît pas les aspirations du moment, unitaires
ou pas.»
Les régionales encore dans le flou
Face à des militants échaudés d'avoir vu Mélenchon et Besancenot tenir conférence de presse commune, dans la foulée des européennes, annonçant l'hypothèse
de listes communes, le NPA a voulu faire preuve de davantage de transparence. Lors d'un forum avec d'autres représentants de la gauche de gauche, Pierre-François Grond n'a pas caché s'être
exprimé«surtout à l'attention de la salle, plutôt qu'à nos interlocuteurs. Les gens avaient besoin
d'assister en toute transparence à la confrontation de nos divergences».
Sur la question stratégique, rien de bien neuf depuis juin, si ce n'est que le principe d'une consultation militante
pour avaliser les accords électoraux semble acté. Pour l'heure, le NPA appelle à «une totale indépendance avec le PS», mais se prononce sur la possibilité de «fusion technique» avec les
socialistes entre les deux tours (soit accepter de faire liste commune, mais sans participation aux exécutifs). Le Parti de gauche se dit prêt à suivre cette ligne, mais le PCF, qui détient un très
grand nombre d'élus régionaux sortants participant aux exécutifs, gère ses contradictions, que d'éventuels rapprochements locaux PS/MoDem n'arrangeraient pas. En tout état de cause, l'un des
dirigeants du parti, Patrice Bessac, plaide pour «la possibilité de mettre en œuvre des politiques de gauche».
Prenant l'exemple de la gratuité des transports en Île-de-France pour les précaires et chômeurs obtenue par les élus
communistes, il insiste pour «prendre en compte l'efficacité de l'action politique». Ce à quoi Besancenot rétorque: «Nous avions obtenu la même chose en Midi-Pyrénées (1998-2004), avec
des élus qui n'étaient pas dans l'exécutif.» PCF et NPA ont convenu de débattre publiquement du bilan des élus communistes en région. «Déjà on rediscute, et on espère qu'il n'y aura pas de
leur part du dénigrement comme aux européennes, confie Besancenot. La gauche radicale ferait bien de s'inspirer de ce qui se passe au centre-gauche sur une chose: ils s'engueulent mais ne se
fâchent pas, et ils n'oublient pas de penser à la suite.
Pour le porte-parole du NPA, «si l'on part ensemble aux régionales, chacun ne peut pas faire ce qu'il veut une fois
élu. On ne veut plus mener une campagne collective qui crée de l'enthousiasme, et créer de la déception derrière. Comme au référendum sur la constitution européenne…»
Un rapprochement avec le parti de gauche et sans le PCF n'est pas à exclure, même si on semble méfiant chez les
anticapitalistes. Obsédé par une perspective de candidature à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon parviendrait ainsi à démontrer qu'il est le trait d'union de la gauche radicale, capable de
s'allier avec le PCF puis avec le NPA. A noter également, la présence au forum de Port-Leucate d'autres composantes associatives et politiques modestes comme les Objecteurs de croissance, le Mouvement de l'immigration et des banlieues (MIB) et les
Alternatifs. Ces derniers font clairement l'objet d'une démarche de discussion, en vue d'une intégration dans le NPA.
Le rapport aux luttes sociales… et aux syndicats
La priorité demeure celle d'un parti de la colère, et le choix d'une implantation dans les entreprises est plus que
jamais maintenu, notamment dans le privé. Le malaise avec la CGT, qui a refusé d'envoyer un représentant à Port-Leucate («une grosse bêtise», pour Grond), ne semble pas près d'être levé. Le NPA fait en
revanche la part belle à des figures sociales des conflits locaux. Le leader des Molex, Alexis Antoine, a pris sa carte, le délégué CGT de l'entreprise bretonne SBFM, Pierre Le Ménahès, aussi (mais
n'a pu faire le déplacement). Quant à Xavier Mathieu, le porte-parole des Continental qui a récemment
traité de «racailles» la direction cégétiste, il est venu en voisin de ses vacances familliales de Port-la-Nouvelle, et est resté présent tous les jours, participant à de nombreux ateliers et
nouant des discussions avec plusieurs militants.
Au vu des témoignages de la salle lors du débat avec Gérard Aschieri de la FSU et
Annick Coupé de Solidaires, l'on se dit que le choix de la CGT n'est pas si incohérent. S'ils en ont reconnu les limites, les deux leaders ont défendu l'unité
intersyndicale qui a orchestré les manifestations du printemps. Avec l'espoir de pouvoir construire une nouvelle étape avec l'organisation d'un référendum auto-organisé sur la privatisation de La
Poste, le 3 octobre prochain.
Christine Poupin, l'une des dirigeantes du NPA, avait donné le ton dans son introduction, se référant comme lors des européennes au LKP guadeloupéen:«On se félicite du caractère unitaire des huit syndicats, mais cette stratégie n'a débouché sur aucun recul du gouvernement. Un mot
d'ordre désormais: agir nous-mêmes, prendre des initiatives et participer à tous les fronts possibles, locaux et nationaux. »
Pêle-mêle, une grosse soixantaine d'interventions, pour la plupart de militants anticapitalistes syndiqués (pour la
majeure partie à Sud ou à la FSU, quelques-uns à la CGT), ont illustré le ressentiment de la base face à leurs directions.
On retiendra celle de Valérie, institutrice à Bordeaux, «très inquiète par vos interventions, car on est en train de
comprendre qu'on va revivre la même chose: entamer des journées de mobilisation en étant sûrs de perdre. Et on voit autour de nous de plus en plus de collègues bien plus offensifs, et des réseaux se
mettre en place en parallèle des syndicats».
Véronique, du «NPA 93», ajoute: «Une mobilisation réussie, ce n'est pas être plein à marcher sous un ballon en
perdant une journée de paye, c'est qu'on obtient des choses! Il n'y a même pas eu de soutien aux désobéisseurs de l'éducation nationale…» Marc, de Roubaix, estime lui qu'«il faut reposer la
question de la démocratie dans les luttes, car il y en a marre de voir une manif géante se terminer par les huit mêmes qui se réunissent pour parler de la suite. Il faut inventer de nouvelles
structures: coordinations, comités de grève, soviets, on les appelle comme on veut…»
Tête de liste aux européennes dans le Sud-Ouest, Myriam Martin (encarté à la CGT) interpelle à son tour: «Vous nous
dites qu'un LKP ça ne se décrète pas et que ça se prépare. Oui, mais c'est le rôle des syndicats de lancer le coup d'envoi de la préparation en se disant prêts à faire un LKP…»
La lente construction d'un réseau anticapitaliste européen
François Sabado est content. Pour la première fois depuis que le représentant français de la Quatrième internationale s'occupe de coordonner une nouveau réseau européen, un représentant de Die Linke, candidat à la députation en
Rhénanie-Westphalie, est présent. Rien de formalisé encore, mais des discussions qui progressent, vers une «Quatre et demie» elle aussi détachée de l'appareillage trotskyste.
Lors d'un atelier riche en intervenants étrangers, consistant en un état des lieux de l'extrême gauche non-communiste de
combat au sortir des européennes, le NPA est apparu dans la bouche des partis frères anticapitalistes comme un modèle à suivre, ainsi que l'a déclaré l'allemand Andrej Hunko, qui «regarde avec
envie la sociologie du NPA, avec tous ces jeunes et ces femmes». Chris Harman du SWP anglais s'est dit «admiratif de ne plus faire parti de la plus grosse organisation anticapitaliste
d'Europe». Quant à l'espagnole Esther Vivas (Isquierda anticapitalista), elle voit dans le NPA «un point d'appui et une référence».
L'occasion de se rendre compte également du travail à accomplir, tant pour l'essentiel les représentants proviennent de
petits partis en construction, dont l'audience est encore très marginale. Ainsi Eva Grozweska a narré la difficulté du Parti des travailleurs polonais à«gérer l'héritage complexe du "socialisme réel" et de "Solidarnosc", qui troublent fortement la conscience de
classes». Seul le Portugal semble aujourd'hui surfer sur la vague de la réussite électorale, les
révolutionnaires du Bloc des gauches escomptent doubler leur nombre de députés au Parlement lusitanien, soit une quinzaine d'élus espérés. Un score auquel le NPA n'est pas encore prêt à
rêver…
Le Nouveau Parti anticapitaliste se réunit à partir de demain à Port-Leucate
(34). Les enjeux avec Olivier Besancenot
Vous n'avez atteint que 4,8 % des voix aux européennes et pas d'élu. Vous semblez loin des 9 000 adhésions
annoncées lors de la création du NPA ?
Olivier Besancenot. Cette vision catastrophique des choses me fait bien marrer. Il y a une campagne contre le NPA : il
ne devait pas voir le jour, il devait être mort-né, il ne devait pas réussir à grandir. Aujourd'hui, on raconte qu'on aurait perdu 3 000 militants sur 10 000 et on ne s'en serait pas rendu compte ?
C'est complètement erroné, nous avons une campagne de remise de cartes qui va durer jusqu'au mois de décembre, le seul indice que nous ayons, c'est l'affluence dans nos réunions
publiques.
L'université d'été de l'année dernière avait accueilli 1 000 personnes, et 1 500 sont inscrites cette année à
Port-Leucate, au point que nous avons dû refuser du monde. Il y a une gauche anticapitaliste et cela en dérange quelques-uns.
Votre université d'été est placée sous le signe de la crise, juste au moment où les premiers signes de reprise
sont annoncés.
Et même plus que cela : certains commencent à voir le bout du tunnel. Au niveau du gouvernement, on simule l'étonnement
alors que tout cela était prévu. On ne peut pas imaginer que des sommes colossales soient investies dans l'économie sans que cela ait une incidence. Cela n'a fait que différer les effets de la crise.
Sans traiter le problème, on a transformé la bombe en bombe à retardement. L'État emprunte à ceux qu'il a moins taxés et cela met ceux qui spéculent sur la dette de l'État en position de force. Dans
les milieux économiques, pas seulement marxistes, on redoute une nouvelle « bulle » financière.
Comment parler de la crise en l'absence de ceux qui la vivent, comme la CFDT et la CGT qui ont décliné votre
invitation ?
Gérard Aschieri de la FSU sera là, comme Annick Coupé de Solidaires. Le responsable CGT de Continental sera là aussi, et
il a probablement ses raisons. Il y a une partie de la base de la CGT qui doit se demander pourquoi la confédération participe à l'université du Medef et pas à celle du NPA. Nous ne partons pas en
guerre contre la CGT, nous partons en bataille contre la droite et contre le patronat. Nous avons besoin de victoires comme on a pu en connaître contre le CPE.
En 2010, il y aura les élections régionales.Vous avez commencé à négocier un accord avec le Parti de gauche. Où en êtes-vous avec les autres ?
Nous avons rencontré Lutte ouvrière, la fédération des Alternatifs, le PCF et le PG, la réponse n'est pas tout à fait la
même selon les interlocuteurs. On rencontre aussi les militants des associations de quartiers. On va créer un groupe de travail pour savoir si on peut trancher la question épineuse des alliances et
l'indépendance vis-à-vis de la direction du PS, qui nous tient à coeur. On leur propose la constitution d'un front anticapitaliste, notamment aux élections régionales. L'indépendance signifie notre
refus de participer aux exécutifs régionaux.
Ce qui signifie le refus de participer à des fusions de liste avec le PS au second tour
?
Pas automatiquement mais, pour nous, il n'est pas question de participer à des accords de second tour qui signifieraient
notre participation à ces exécutifs.
Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, tire un "bilan positif" des premiers mois d'existence de son parti qui tient sa première Université d'été à Port-Leucate (Aude) de dimanche à
mercredi, et souligne le "besoin d'unité sociale et politique" face au gouvernement.
Q : Quel bilan tirez-vous du NPA six mois après sa fondation?
R : C'est un bilan positif, on n'a pas à rougir. On a eu un congrès de fondation (6-8 février) quelques jours après la première grande journée de grève (29 janvier) où on était des millions dans
la rue. Six mois après, la droite est vainqueur des européennes. Pour la manifestation de juin, il n'y avait pas grand monde dans la rue et c'était prévisible.
Ce n'est donc plus tout à fait le même contexte, il faut l'analyser. Il y a en tout cas une gauche anticapitaliste qui existe bel et bien, qui est présente dans les luttes sociales et dans les
élections même si on a été plus touché que d'autres par l'abstention et qu'on n'a pas d'élus européens. 5%, ce n'est pas une entrée fracassante mais ça prouve qu'on est là et bien là.
Q : Le NPA va-t-il s'associer à d'autres partis pour les régionales?
R : On discute avec tout le monde, on a rencontré la Fédération, les Alternatifs, Lutte ouvrière, le PCF, le Parti de gauche, des militants d'associations de quartiers. Pour la gauche radicale, il
ne s'agit pas de rajouter du dénigrement à l'émiettement.
On propose d'assumer l'indépendance totale du PS sur le long terme, pas simplement avoir des accords de circonstance pour des exécutifs régionaux, mais assumer une rupture avec l'union de centre
gauche qui semble se profiler avec les discussions PS, Verts et MoDem. Jean-Luc Mélenchon semble parler d'autonomie, d'indépendance vis-à-vis du PS. Mais on n'a pas les mêmes réponses entre le PCF et
Mélenchon (associés pour les européennes, ndlr).
Q : Comment voyez-vous la rentrée sociale alors que la CGT a refusé votre invitation à Port-Leucate?
R : On n'est pas des astrologues. Elle peut être chaude ou froide. Mais il ne faut pas tomber dans le panneau de se tromper d'adversaire. On ne fait pas campagne contre la CGT à la rentrée mais
contre le patronat et la droite.
On a besoin d'unité sociale et politique. Il faut s'en donner les moyens et discuter franchement, y compris avec les organisations syndicales. On va leur retendre la main et je suis persuadé que
la CGT acceptera de discuter. Pas mal de militants CGT ne comprendraient pas que leur confédération qui participe régulièrement à l'Université d'été du Medef ait décliné l'invitation du NPA. C'est un
peu disproportionné.
L'année a été marquée par la dissolution de la LCR et la création du NPA, dont Olivier Besancenot est le porte-parole. Mais le nouveau parti n'a pas su répondre aux
attentes, n'enregistrant qu'un petit 4,98% aux élections européennes.
2009
23-26 août
Le NPA organise sa première Université d'été à Port-Leucate (Aude).
10 juillet
Le NPA n’est pas appelé par Martine Aubry (PS) à "participer à l'élaboration d'un projet commun de la gauche en
2012", contrairement à toutes les autres formations de gauche.
30 juin
Olivier Besancenot rencontre Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche). Ils se prononcent "pour des listes
indépendantes" du PS au premier tour des régionales de mars 2010, "associant les forces" qui composent le Front de gauche (PCF et PG), le NPA, LO, les Alternatifs et des "militants de quartiers ou du
mouvement social". Au deuxième tour, des "fusions techniques" avec le PS sont évoquées pour battre l'UMP, mais le NPA continue à refuser toute alliance avec les socialistes.
12 juin
Le NPA tend la main aux partis de gauche mais "indépendamment du PS".
7 juin
Le NPA fait un score de 4,98% aux élections européennes. (Le Front de gauche : 6,47%)
1er mai
Olivier Besancenot défile en Guadeloupe dans un cortège formé de 13 organisations syndicales membres du LKP, collectif qui a mené le grève en Guadeloupe début 2009.
2 avril
1er meeting de campagne des élections européennes à Montreuil, aux allures pro-LPK, avec, en invité, Alex Lollia, représentant du LPK.
26 mars
Remous au NPA : des militants dénoncent un "bug démocratique". Des anciens de la LCR sont accusés de verrouiller la direction et les listes aux élections européennes.
12 mars
Le NPA "exige" la libération pure et simple de Jean-Marc Rouillan, cofondateur d’Action Directe (AD).
8 mars
Le NPA rejette une alliance avec le Parti de Gauche pour les européennes de juin 2009 par un vote du Conseil
politique national. La motion favorable à l’alliance avec le Front de Gauche n’a recueilli que 7 voix sur 190. Besancenot décide de ne pas être tête de liste aux prochaines européennes .
5-8 février
Congrès fondateur à Saint-Denis :
- 7 février
Naissance officielle du NPA qui se veut "le parti dont la gauche révolutionnaire a besoin au XXIème siècle". Le NPA revendique 9.100 adhérents (contre 3.200 à la LCR), dont 35% de femmes.
- 5 février Dissolution de la LCR, après 40 ans d’existence.
9 janvier
Première rencontre entre le Parti de Gauche (PG) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) pour, entre autre,
discuter des prochaines élections européennes.
2008
8 et 9 novembre
Meeting à la Plaine-Saint-Denis. Définition des contours du nouveau parti (programme, orientation, statuts et
nom).
1er octobre
Une interview de Jean-Marc Rouillan dans L’Express fait polémique. L’ancien d’Action Directe indique vouloir adhérer au NPA et laisse entendre qu’il n’éprouve aucun regret pour l’assassinat
en 1986 du PDG de Renault Georges Besse. La veuve de l’industriel accuse Besancenot de cautionner le
terrorisme.
13 septembre
Besancenot joue les trouble-fête à la fête de l’Huma. Il n’est invité à aucun débat central par le PC.
6 et 7 septembre
Vote de la dissolution de la LCR prévue fin janvier 2009 par la direction nationale.
5 septembre
Selon un sondage Opinion Way-Le Figaro, 21% des sympathisants socialistes désignent Olivier Besancenot comme "meilleur opposant" à Nicolas Sarkozy (Bertrand Delanoë, premier socialiste cité,
plafonne à 12%)
22 et 23 août
Dernière Université d’été de la LCR à Port-Leucate (Aude). "C'est la dernière université d'été de la LCR, mais
cela ne nous rend pas triste, car elle est tournée entièrement vers l'avenir : elle écrit une nouvelle page d'une partie de l'histoire de la gauche anticapitaliste", affirme Olivier Besancenot.
28 et 29 juin
La ligue organise la première réunion nationale du futur NPA afin de définir cette nouvelle formation à La
Plaine-Saint-Denis.
Ciel bleu, soleil, mer et anticapitalisme…
23-28.08.09 : Université d'été du NPA
La première université d’été du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) va permettre de prendre du recul sur une année riche en luttes et de discuter, dans une atmosphère détendue, des
perspectives politiques durant ces quatre journées, se déroulant à Port-Leucate (Aude), du dimanche 23 au mercredi 26 août.
Le capitalisme s’enfonce dans une crise profonde et historique, qui ne se réduit ni à sa seule dimension financière, ni à l’échec de la régulation libérale, mais bel et bien à la faillite de ce
système. A travers une quinzaine d’ateliers de formation et de débats, nous comprendrons comment s’est développée la crise financière de ces derniers mois, mais nous réfléchirons aussi aux dimensions
sociale, écologique, alimentaire des crises capitalistes. Dans ce cycle préparé par les commissions nationales du NPA, il s’agira d’avancer des éléments de réponse : quel programme pour que les
salarié·e·s et la population ne fassent pas les frais de cette crise ? Quel socialisme du XXIe siècle peut-on construire?
Alors, justement, parlons-en, du programme. Au-delà du thème de la crise, celui de cette première université d’été permettra à chacun-e de choisir en fonction de ses goûts et de
ses envies. 72 séances durant ces quatre journées! Alors (dans le désordre et avec de nombreux oublis), risquons-nous à un petit inventaire à la Prévert. Des invités internationaux, dont des
camarades pakistanais et palestiniens; un cycle sur les Antilles et les « DOM TOM », avec la participation des animateurs et animatrices des grandes mobilisations de Martinique, Guadeloupe et de la
Réunion; des formations sur l’histoire du mouvement ouvrier avant Marx et les grandes révolutions en France; des débats (très) animés par les commissions nationales du parti, pour les droits des
femmes et des LGBTI, sur notre intervention politique dans les entreprises et les services publics, sur les luttes de ces derniers mois dans la jeunesse, etc.; un grand cycle impulsé par la société
Louise Michel, avec de nombreux invités (sociologues, scientifiques, écrivains…); des soirées animées autour de rencontres avec invités, projections et musique…
Et si tout cela ne vous a pas convaincus de sacrifier quelques jours de vacances, fin août, sachez enfin que nous ne serons qu’à quelques dizaines de mètres de la plage (ouverte
matin, midi et soir), qu’à quelques mètres de notre discothèque (où tous les goûts sont permis) et qu’à quelques centimètres du bar (un lieu de convivialité très fréquenté en soirée…). Non
décidément, il ne reste plus qu’une chose à faire : penser à s’inscrire sans attendre !
Les déclaration communes que le Comité exécutif (CE) du NPA a signées avec le PG, le PCF et la Fédération pour une alternative sociale et écologique outrepassent à l’évidence le mandat que
lui avait confié le Conseil Politique National (CPN), comme le soulignent à juste titre de nombreuses protestations de comités locaux et départementaux et d’un certain nombre de membres du
CPN. Cette atteinte à la démocratie s’ajoute à bien d’autres, notamment celles qui avaient marqué l’élection même du CPN à la fin du congrès de fondation ou la désignation des têtes de liste aux
européennes, décidée par le CE sans consultation des comités et avant même la tenue du premier CPN. Plusieurs démissions du CPN ont d’ailleurs été justifiées par un refus de cautionner un
fonctionnement insuffisamment démocratique, voire en des termes moins choisis.
Suite aux nombreuses protestations, le Comité Exécutif a tenu à indiquer aux comités qu’aucun accord électoral n’avait été scellé, qu’il reviendrait au CPN de septembre de décider ou non de tels
accords et qu’il serait proposé une procédure de ratification par l’ensemble des membres du parti. Il n’en reste pas moins que des « déclarations communes » suivies de conférences de presse
sont des actes politiques forts et que celles faites avec le PG et la Fédération indiquent clairement les contours d’un accord pour le premier tour et se prononcent ouvertement pour des
« fusions démocratiques » avec le PS au second tour, alors que le mandat confié par le CPN au CE se limitait à la décision de rencontres sans engagement. Mais au-delà de cette nouvelle
atteinte à la démocratie, le problème principal posé par ces déclarations communes relève du fond : leur logique met en cause le projet même du NPA en tant que parti anticapitaliste au service
des luttes, partisan d’une « transformation révolutionnaire de la société », indépendant des institutions et notamment du PS :
La direction du parti aggrave la dérive électoraliste déjà constatée durant la campagne pour les européennes, en faisant de la préparation des régionales, dix mois avant
l’échéance, une priorité du parti. Le temps n’étant pas extensible, cette activité se fera nécessairement au détriment de l’intervention dans les luttes et des discussions de fond en
interne. Plus fondamentalement, la construction d’un parti anticapitaliste cohérent et conséquent n’a pas pour but de réaliser le meilleur score possible aux élections, mais de servir la lutte de
classe en combinant l’efficacité immédiate par des initiatives concrètes et la popularisation de notre objectif ultime : la conquête du pouvoir par les travailleurs eux-mêmes. La tâche de construire
un tel parti est certes difficile, elle se heurte à toutes les pressions de la société bourgeoise, mais elle exige patience et détermination : la recherche d’une voie de traverse électoraliste
ne peut conduire qu’à une impasse programmatique et stratégique.
De fait, la direction du parti place le NPA dans une position de dernière roue du carrosse réformiste : même si elle refuse la participation à la gestion des régions avec le
PS, la direction voudrait que notre parti aide au succès électoral du PG, voire du PCF, alors que ces partis ne sont pas anticapitalistes (contrairement à ce qu’elle prétend), mais se revendiquent
seulement de l’« anti-libéralisme », tout en gérant « loyalement » les régions avec le PS depuis cinq ans (de même qu’ils ont participé à des gouvernements du PS entre 1981 et
2002, dans tous les cas au service du capitalisme). Cela n’a rien à voir avec une ligne de front unique ouvrier, qui consiste à combattre ensemble, ponctuellement, pour des revendications
précises, sans se subordonner aux partenaires, donc sans conclure un « accord durable » d’ordre programmatique ou stratégique avec eux. Or il est évident que notre orientation
programmatique et stratégique est incompatible avec celle du PG, de la Fédération et du PCF :
Dans les élections, nous devons populariser notre programme anticapitaliste : par définition, il ne peut pas faire l’objet d’un accord avec les réformistes qui gèrent le
capitalisme ! Le seul accord électoral acceptable se limite aux forces anticapitalistes indépendantes des institutions comme par exemple LO (mais il faudrait alors que LO renonce à tout accord
avec le PS, contrairement à ce qu’elle a fait aux municipales de 2008, et qu’elle rompe avec la passivité politique qui la conduit à s’enfoncer dans le sectarisme à l’égard du NPA).
Dans les luttes, nous devons développer une stratégie offensive pour aider les travailleurs à résister à la crise et à la politique du gouvernement : elle doit bien sûr inclure le combat
pour le front unique sur la base de revendications claires, nettes et précises (tout le contraire des paroles vagues que l’on trouve au début des déclarations communes !), mais son axe ne peut être
que celui d’un programme d’action anticapitaliste que seul la lutte de classe la plus intense, la convergence des luttes et la grève générale pourront imposer. Mais nous savons très bien que le
principal obstacle à la montée et à l’unité à des luttes entre janvier et mai a été la politique des directions syndicales et des réformistes, avec leur stratégie de « dialogue social »
avec le gouvernement, leurs journées d’action sans perspective, leur refus de la convergence des luttes et du combat pour la grève générale. Or, qui sont les bureaucrates qui dirigent les
confédérations, sinon les mêmes que ceux qui dirigent le PS, le PCF, le PG et la Fédération ? Dès lors, comment pourrions-nous dénoncer côté cour la politique des directions syndicales et
s’allier côté jardin avec les directions du PCF, du PG et de la Fédération ? De fait, les déclarations communes ne disent pas un mot sur le bilan des luttes du premier semestre et sur les
directions syndicales — de même que toutes les déclarations signées auparavant (à la veille de chaque « journée d’action ») par la direction du NPA avec les « partis de
gauche » (y compris le PS !) ne contenaient pas la moindre critique des directions syndicales et de leur stratégie…
Enfin, alors que le NPA s’est constitué comme parti indépendant du PS, la direction voudrait nous engager à nous unir avec lui au second tour, sous prétexte de « fusions
techniques » — y compris dans le cas où nos listes dépasseraient 10% et seraient donc en position de se maintenir et d’avoir des élus sans l’appui « technique » du
PS : pour le CE, il s’agit de « faire gagner la gauche et empêcher que des régions basculent à droite ». Pourtant, malgré son passé ouvrier déjà lointain, le PS est aujourd’hui un
parti bourgeois que seules des nuances secondaires distinguent de l’UMP ou du MODEM : il sert les intérêts des capitalistes quand il est au pouvoir, notamment en privatisant et en brisant les
acquis sociaux, il ne se réclame d’ailleurs même pas en paroles de la défense des intérêts spécifiques de la classe ouvrière, mais défend ouvertement le capitalisme comme « horizon
indépassable » de l’humanité. C’est pourquoi nous ne devons pas accepter la moindre intégration de nos candidats anticapitalistes dans les listes pro-capitalistes du PS, nous ne pouvons vouloir
des élus qui ne l’auraient pas été par les travailleurs sur base de notre programme anticapitaliste : il serait déshonorant, car contraire à nos principes, que nous devions nos élus au bon
vouloir du PS ou à un quelconque marchandage avec lui.
Il est urgent que l’ensemble des militants du NPA, l’ensemble des comités prennent position et condamnent les déclarations communes avec le PG, le PCF et la Fédération : nous
appelons à soutenir les nombreuses motions qui circulent déjà en ce sens. Il faut que cette protestation, qui concerne à la fois la méthode et le fond, devienne majoritaire dans le parti !
Mais au-delà, étant la récurrence des manquements à la démocratie et la gravité de la question, où il en va du projet même du NPA, on ne saurait se contenter des décisions du prochain CPN et d’une
« ratification » de celles-ci par les militants, comme le propose désormais le CE : nous demandons que le congrès national du NPA soit convoqué et préparé rapidement, qu’il ait
lieu par exemple en janvier 2010, afin que le bilan d’un an d’activités puisse être établi collectivement et que notre position définitive à l’égard du PG, du PCF et du PS soit tranchée
démocratiquement. C’est la moindre des choses que l’ensemble du parti prenne le temps de débattre à fond de ces problèmes et seul un congrès est légitime pour prendre ce type de décisions.
D’ailleurs, si une organisation de taille comparable comme LO est capable de tenir son congrès chaque année, il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas faire pareil.
Enfin, constatant que la dérive électoraliste et droitière de la direction du NPA est rendue possible par les ambiguïtés programmatiques et stratégiques validées par le congrès de fondation, nous
nous prononçons pour une orientation clairement ouvrière et révolutionnaire. Un certain nombre de courants, comités et militants partagent cette idée, mais ils sont aujourd’hui dispersés, sans
cohésion et même sans discussions entre eux, alors même que la constitution du courant droitier « Convergences et alternative » contribue à pousser la direction dans le sens de
l’électoralisme et de l’aggravation des ambiguïtés. C’est pourquoi nous appelons dans l’immédiat à un regroupement, par delà les différences pouvant exister par ailleurs, de tous les
militants, comités et courants de gauche au sein du NPA, de tous ceux qui se reconnaissent dans les points suivants :
Nécessité de construire le NPA en priorité dans la classe ouvrière, pour en faire un parti de lutte de classe conséquent et cohérent ;
Refus de tout accord programmatique ou stratégique avec le PG ou le PCF, que ce soit dans les luttes ou pour les élections ; le front unique ouvrier est indispensable pour
lutter contre le patronat et Sarkozy, mais sur la base de revendications précises, qui n’ont rien à voir avec un programme commun de la « gauche de la gauche » : nous voulons que le
NPA reste un parti totalement indépendant du réformisme cogestionnaire, un parti qui milite pour la transformation révolutionnaire de la société par le pouvoir des travailleurs ;
Intervention offensive du NPA dans les luttes par la mise en avant sans complexes de ses propositions : pour l’impulsion de l’auto-organisation (AG, collectifs de
lutte, comités de grève…), pour le combat frontal et systématique contre les directions syndicales collaboratrices du patronat et du gouvernement, pour la convergence des luttes, la coordination des
entreprises en lutte, avec l’objectif de la grève générale comme seul moyen de stopper le patronat et Sarkozy.
Nous appelons les courants, comités et militants du NPA qui se reconnaissent dans ces trois points, quelle que soit par ailleurs leur sensibilité plus précise, à nous contacter pour organiser dès
que possible une première rencontre de ce qui pourrait devenir un large « bloc des gauches » au sein du NPA.
« Folklorique de dire qu'il y a une désertion des militants du NPA »
Les dirigeants du parti d'extrême gauche démentent le départ d'un tiers de leurs adhérents depuis le printemps.
Le chiffre circule depuis quelques jours et a été annoncé ce
mercredi matin par Europe 1 : selon les informations de la radio, le Nouveau parti anticapitaliste de Besancenot aurait perdu un tiers de ses adhérents depuis le printemps, soit près de 3000
sur 9000.
Une annonce qui a fait bondir au siège du NPA de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Non que les responsables du parti voulaient garder secrets ces chiffres, mais parce qu'ils affirment qu'eux-mêmes
n'ont pas connaissance d'un tel pointage.
Contacté par Rue89, Pierre-François Grond, membre de la direction du parti d'extrême gauche et l'un des principaux artisans du processus d'adhésion, explique pourquoi il serait impossible
d'avancer de tels chiffres :
« C'est complètement folklorique de dire qu'il y a une désertion des militants du NPA. Je ne sais pas d'où ça vient, on vient à peine de commencer à convertir les cartes des 9300 membres
fondateurs en cartes 2009. On ne connaîtra pas ces chiffres avant cet automne, on verra alors les cotisations qui nous auront été retournées. »
« Je ne suis pas capable de dire s'il y en a 8000 ou 12 000 »
Interrogé par Reuters, Alain Krivine, leader historique du mouvement
anticapitaliste depuis la LCR jusqu'au NPA, dément de la même façon, en affirmant que lui non plus ne connaît pas les chiffres actuels :
« Il n'y a pas eu de vague de départs. Il y a des gens qui sont venus et qu'on n'a pas revus ensuite et beaucoup d'autres qui ont adhéré, comme dans tout parti. Nous avons aujourd'hui 540
comités. (…) Je ne suis pas capable de dire s'il y en a 8000 ou 12 000. »
En guise de démenti, les têtes d'affiche du parti avancent donc l'absence de calcul récent du nombre d'adhérents. La parade est facile mais crédible, si l'on en juge par la difficulté à connaître
au jour le jour les mêmes chiffres dans des formations politiques plus structurées comme l'UMP ou le PS. Alors au NPA qui a moins de six mois…
« Je crains qu'on n'occupe la même place que Lutte ouvrière »
Les indices de l'enrayement de la montée en puissance du Nouveau parti anticapitaliste demeurent toutefois nombreux. Durant la campagne des
européennes d'abord, une frange minoritaire déjà contestataire du temps de la LCR et emmenée par Christian Piquet s'est rangée du côté du Front de gauche, avec le Parti de gauche de Jean-Luc
Mélenchon et le PCF de Marie-George Buffet.
Le match des extrêmes à gauche était lancé. Il a été remporté par le Front de gauche avec plus de 6% des suffrages exprimés contre moins de 5%, et surtout quatre sièges contre zéro. Aussitôt, les
critiques ont commencé à poindre chez les militants déçus, comme celles-ci recueillies par Europe 1 :
« Ce que je crains, c'est qu'au fil des mois, des semaines, on arrive à occuper la même place qu'occupait Lutte ouvrière pendant des années. »
« Je n'admets absolument pas, quand on fait de la politique, qu'on ait des arrières-pensées de pouvoir pour défendre ses propres stratégies. »
« Deux types de discours et de stratégies se télescopent »
Déjà courant mars, Ernst T. Tho, riverain de Rue89 et furtif membre du NPA, nous
faisait part de ses réserves concernant l'évolution du parti d'Olivier Besancenot et de ce qui constitue, selon lui, « une courte vue dogmatique » :
« Deux types de discours et de stratégies se télescopent ici : par exemple, sur le plan national, le NPA se targue d'un côté de vouloir instituer un gouvernement “socialiste du XXIe
siècle” afin de redistribuer les richesses, principalement par l'intermédiaire de services publics restaurés et élargis ; de l'autre, il entend le faire à la suite d'une révolution qui aura pour
objectif l'éradication de l'Etat, instrument politique jugé intrinsèquement bourgeois donc mauvais par essence, et du capital. »
Sans reconnaître ouvertement un certain sectarisme envers les autres formations de gauche ou les organisations syndicales, les dirigeants du NPA semblent cependant prendre la mesure des
différentes critiques énoncées. En témoigne le processus
de rapprochement enclenché avec le parti de Jean-Luc Mélenchon en vue des prochaines élections régionales.
| Rue89 | 08/07/2009 |
Des cadres du NPA démissionnent au lendemain d'un scrutin européen qui n'a pas répondu à leurs espoirs
Le NPA connaît quelques difficultés après les élections européennes. Avec les 4,88 % des voix, les listes du parti d'Olivier Besancenot
n'ont pas répondu aux espoirs des militants, qui accusent le coup. Et les démissions de cadres semblent se succéder. Les 20 et 21 juin, la direction a annoncé avoir enregistré quatre démissions de
membres du conseil politique national qui se tenait alors. Il s'agit, notamment, d'une militante de quartier à Avignon, d'un adhérent du 19e à Paris et d'un cadre CGT à Marseille, qui,
lui, a décidé de quitter aussi l'organisation. Ce dernier exemple est un coup dur dans une ville où le NPA s'était enorgueilli d'avoir recruté des syndicalistes.
Jean-Claude Labranche était une grosse prise : membre de la direction de l'union départementale CGT, ce militant aguerri n'a pas digéré l'isolement dans lequel son parti s'est enfermé en partant
seul aux européennes. "Le score obtenu n'est pas digne du projet qui était celui du NPA : faire un grand parti de masse et de classe. La direction n'a tiré aucune leçon et va recommencer les
mêmes conneries aux régionales", explique-t-il. Il ajoute qu'il est las d'entendre ses camarades dénoncer "la trahison des bureaucrates syndicaux" comme la volonté de la direction de
"doubler" les syndicats en appelant à organiser des "marches régionales contre les licenciements".
"AFFIRMATION SECTAIRE"
L'alliance entre le mouvement social et le politique à laquelle avait appelé Olivier Besancenot a volé en éclats pour une affirmation identitaire et sectaire", ajoute ce militant de 52
ans. Ses critiques ont trouvé un écho dans la fédération, où trois autres militants l'ont suivi.
D'autres départs ont été annoncés dans une lettre publiée par huit militants de Clermont-Ferrand, eux aussi échaudés par
les européennes, où, dénoncent-ils, le NPA s'est illustré par "l'affirmation durable d'une ligne de division" de la gauche du PS. Ils critiquent le fonctionnement du nouveau parti, où M.
Besancenot aurait un "poids politique démesuré dans les débats internes".
Cette critique d'un fonctionnement trop centralisé et pas assez démocratique revient régulièrement depuis la constitution des listes aux européennes, en mars. Il semble que plusieurs comités
connaissent des "départs sur la pointe des pieds" de militants déçus. "Le nombre d'adhérents est en baisse et les départs sont nombreux. L'impression générale des nouveaux militants est
que Besancenot et sa direction verrouillent les débats", assure M. Labranche. La minorité Convergence et
alternative a réclamé un nouveau décompte des adhérents. "Beaucoup de militants se posent des questions sur la place du NPA et sa tendance à seulement suivre l'ancienne direction de la
LCR", assure Yann Cochin, l'un de ses animateurs.
La direction du NPA tente de minimiser la portée de ces départs. Dans une lettre aux militants, elle explique que "nos amis des médias ne manqueront pas l'occasion d'annoncer une crise majeure
à la direction du NPA. Nous souhaitons assurer que ce n'est pas le cas". "Dans un collectif de 191 personnes, il y en a toujours qui ont du mal à trouver leur place", insiste
Pierre-François Grond, bras droit de M. Besancenot.
Le NPA cherche à rebondir après les élections européennes (Mediapart.fr)
lundi 22 juin 2009
Le NPA a beau être toujours un parti en chantier, il dresse déjà un premier bilan.
La page des élections européennes tournée, les participants au conseil politique national se sont réunis les 20 et 21
juin. Priorité: les luttes qui pourraient avoir lieu cet été et à la rentrée. Ils le martèlent: «La gauche doit reprendre la main au niveau social et politique.» Réunies autour d'Olivier
Besancenot dimanche à Saint-Denis, les têtes de listes du Nouveau parti anticapitaliste aux européennes (4,8% des voix) sont revenues sur les débats du week-end. Deux manquaient à l'appel: Yvan
Zimmermann (Est) et Laurence De Bouard (Ouest).
Pour Myriam Martin, candidate dans le Sud-Ouest, «l'abstention a pesé sur le score mais les résultats sont
corrects». Même son de cloche du côté de Raoul-Marc Jennar (Sud-Est): «Les européennes sont arrivées un peu tôt par rapport à la construction du parti» mais «elles ont été
l'occasion de mieux s'implanter localement». Le politologue revient sur le succès du parti Europe Ecologie de Daniel Cohn Bendit et en profite pour préciser la position du NPA. «Aujourd'hui,
on ne peut pas être anticapitaliste sans être écologiste.» Olivier Besancenot a de son côté précisé que le combat pour l'écologie n'avait rien à voir avec «la lutte écologique
sociale».
Le conseil politique de ce week-end devait entériner la liste des membres du NPA aptes à s'exprimer «officiellement» au
nom du parti. Ce qu'il n'a finalement pas fait. Olivier Besancenot reste pour l'instant le seul porte-parole mais les mois à venir devraient voir émerger de nouvelles têtes. «Une commission
travaille en ce moment sur leur nomination. De toute façon, ce n'est pas le monde qui manque pour devenir porte-parole», indique le leader du parti. En attendant, une sorte d'intérim est assuré
par chaque tête de liste aux européennes.
Vers un front commun avec la gauche
L'union ratée avec le Front de gauche lors du dernier scrutin a marqué les esprits. «Nous avions tendu une main
fraternelle» aux formations voisines, affirme Olivier Besancenot. «Dès cet été», le leader anticapitaliste veut créer «des contacts unitaires tous azimuts avec la gauche». Il a
dévoilé dimanche sa proposition de mettre en place «une plateforme revendicative sur l'emploi» avec les partis et les organisations syndicales. «Nous souhaitons rencontrer l'ensemble des
partis à la gauche du PS au plus vite: PCF, Lutte ouvrière, Parti de gauche et alternatifs.» Un rendez-vous est déjà pris le 30 juin avec Jean-Luc Mélenchon.
Si le NPA se dit prêt à tisser des alliances avec la gauche de la gauche, pas question de composer avec le PS aux
régionales de 2010. «Nous désapprouvons le bilan régional du parti socialiste et nous souhaitons avoir une indépendance totale vis-à-vis de lui.» Pas de pacte électoral donc, mais une main
tendue pour s'opposer au gouvernement. «Nous voudrions nous retrouver avec lui dans les luttes. Le tout ou rien à gauche, c'est fini mais il existe une étape intermédiaire: l'expression des
désaccords sur le terrain.» Olivier Besancenot prend comme exemple la prochaine modification du staut de La Poste: «Si l'ensemble de la gauche prenait position, nous serions plus
forts.»
Le texte a été envoyé aux quelque 500 comités locaux du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), après avoir été débattu en comité exécutif.
La ligne est désormais fixée : le résultat du parti d'Olivier Besancenot aux européennes du 7 juin est "plutôt satisfaisant" et ses dirigeants sont décidés à
continuer en solo sans rien changer. Une nouvelle réunion de direction est prévue lundi 15 juin pour faire passer le message avant une réunion du conseil politique national les 20 et 21 juin.
En recueillant 4, 8 % des voix et en n'obtenant aucun élu, le NPA n'a pas réussi sa démonstration d'être "la seule vraie gauche", face au reste de la gauche radicale. Les militants sont
déçus et la minorité "unitaire" critique le refus de rallier la proposition d'union faite par le Front de gauche - alliance du Parti communiste (PCF), du Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon et de la Gauche unitaire (ex-NPA) - et les Alternatifs.
La direction a pourtant décidé d'adopter un discours résolument positif et volontariste, résumé dans une résolution sur "la situation politique après les élections européennes". Selon son
auteur, Pierre-François Grond, bras droit d'Olivier Besancenot, si le NPA n'a pas obtenu de meilleur score, c'est surtout la conséquence de facteurs extérieurs. Pour
lui, le pari de lancer un "Nouveau Parti anticapitaliste", seule relève à gauche, était juste et le demeure.
L'abstention massive des jeunes et des classes populaires est présentée comme la première cause du score du 7 juin. Si elle exprime "un rejet de la construction actuelle de l'Europe",
elle serait aussi "l'expression d'une colère et d'un rejet de la crise du système capitaliste". Alors que la campagne appelait l'électeur à se servir du vote NPA pour "exprimer sa
colère", peu l'ont fait : " (Cela) a évidemment joué un rôle dans notre campagne et sur notre score", explique le texte.
"BULLE MÉDIATIQUE"
Cette abstention aurait été renforcée par une baisse des mobilisations sociales, une "inversion de la courbe" des luttes, dont "les directions syndicales portent l'essentiel de la
responsabilité".
Quant au meilleur sort connu par le Front de gauche, il ne serait dû qu'à la présence d'un électorat du PCF "plus structuré et plus âgé", qui s'est "massivement mobilisé pour le
scrutin".
Au final, analyse-t-on au NPA, le Front de gauche "ne réalise pas de percée réelle mais parvient à contenir (la) progression" du parti d'Olivier Besancenot. S'allier avec lui n'a
pas de sens puisque "les divergences se sont confirmées".
Pierre-François Grond cite le choix du Front de gauche de "coller à la stratégie des directions syndicales sans aucune critique" dans les mobilisations sociales. Ou celui de ne pas parler
de "la lutte exemplaire du LKP" en Guadeloupe.
Enfin, si le NPA n'a pas mieux percé, c'est aussi du fait de l'existence d'"une bulle médiatique très exagérée" autour d'Olivier Besancenot, "finalement malveillante autour de
nous".
Il faut donc continuer, avec comme ligne de fond les luttes à venir, et en "consolidant et implantant le NPA". Pour les élections régionales de 2010, la direction propose d'entamer des
démarches "unitaires", auprès de Lutte ouvrière (LO), des Alternatifs, du PCF et du PG. Toujours sur "un programme anticapitaliste" et en refusant d'entrer dans les exécutifs avec
le Parti socialiste. Samedi, le NPA annonçait son alliance avec LO pour la municipale partielle de Perpignan.
Les résultats détaillés du NPA....
mardi 9 juin 2009
4,98 %1 des suffrages et 840 713 voix, tels sont les résultats du NPA aux
dernières élections européennes dans les sept circonscriptions de la France métropolitaine.
Un résultat solide, qui permet d’envisager l’avenir avec confiance. Le processus d’enracinement d’une force
anticapitaliste se poursuit. Pour être tout à fait satisfaits, il nous faudrait un ou une élu. Cela s’est joué à peu de chose dans la circonscription Nord-Ouest.
La très forte abstention (59,5%) est encore amplifiée en ce qui concerne notre électorat, jeune et populaire.
Selon un sondage TNS-Sofres, celle-ci s’élève à 70% chez les 18-24 ans et à 72% parmi les 25-34 ans. De même, le taux d’abstention dans les quartiers populaires avoisine souvent les 80%. Pour
ne donner qu’un seul exemple, à Saint-Denis, en banlieue parisienne, le bon score du NPA (7,15%) est tempéré par un taux d’abstention dépassant les 72%. Malgré la faible mobilisation des
franges qui sont le plus favorables au NPA, partout où celui-ci avait une implantation, il a obtenu des scores tout à fait significatifs, dépassant souvent les 10%. Pour un parti qui a tout juste
quatre mois d’existence et qui est confronté à une « certaine » hostilité, il s’agit d’un bon début. Il nous faut désormais consolider nos interventions, continuer à nous déployer le plus
largement afin de renforcer notre audience politique.
Enfin, même si ce fut sans conséquences significatives sur nos résultats, il faut signaler la difficulté à obtenir des
bulletins du NPA dans un certain nombre de bureaux de vote, voire dans des villes entières. Une simple remarque ou l’intervention de la préfecture ont permis de retrouver en général un carton de
bulletins malencontreusement égaré. Que dans la quasi-totalité des cas, il se soit agi d’une mairie PCF n’est évidemment que pure coïncidence…
(1). 4,98% en France métropolitaine et 4,89% avec l'outre-mer (où le NPA ne présentait
pas).
Est
Succès de l’UMP, baisse du PS et poussée des Verts, les résultats dans la circonscription Est s’inscrivent dans la
tendance nationale. Là où Le Pen avait encore obtenu près de 14% en 2007, le FN est nettement en baisse, avec 7,57% pour la liste de Bruno Gollnisch.
Celle du NPA obtient, quant à elle, 5,65%. C’est en Franche-Comté (6,51%), et en Lorraine (6,57%) que le NPA réalise ses
meilleurs scores. Dans dix des dix-huit départements de cette circonscription, il franchit la barre des 6%. Le NPA atteint même 7,10% dans la Meuse, 7,12% dans le Territoire de Belfort, 7,14%
en Haute-Saône et 7,54% dans les Ardennes (7,78% à Sedan). Notons qu’à Jarny (Meurthe-et-Moselle), où il aura fallu l’intervention de la préfecture pour que les bulletins du NPA soient dans tous les
bureaux, le score atteint 7,57%. La liste conduite par Yvan Zimmermann, ouvrier PSA à Mulhouse, obtient 9,12% à Sochaux (Doubs), siège de la principale usine Peugeot.
Dans les cinq régions de cette circonscription (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardennes, Franche-Comté et Lorraine), le
NPA devance le Front de gauche, qui ne franchit la barre des 5% que dans une seule de ces régions.
Ile-de-France
Le bon score de l’UMP (29,60%), mais surtout le score de la liste Europe écologie menée par Daniel Cohn-Bendit (20,86%)
et l’effondrement du Parti socialiste (13,57%, en baisse de 11,46 %) sont les principaux enseignements des résultats en région parisienne. Le FN et Libertas (Philippe de Villiers), qui totalisaient
près de 15% des voix en 2004, n’en pèsent plus que la moitié, perdant ainsi le député obtenu la fois précédente. De son côté, le Front de gauche maintient les scores du PCF de 2004, en enregistrant
une très légère progression (6,32% contre 6,04%) et préserve son député européen.
Avec 97446 voix et 3,46%, le NPA décroche son plus faible score, comparativement aux autres circonscriptions. Dans cette
région, la plus riche d’Europe, l’écart entre l’Ouest parisien et les départements de l’Est est particulièrement sensible : 2,56% dans les Hauts-de-Seine (92) ou encore 2,83% à Paris intra-muros
d’un côté, mais 5,07% en Seine-Saint-Denis (93). L’abstention, qui a particulièrement frappé les couches populaires, apparaît clairement dans le différentiel de participation entre ces deux
départements : 54,39% d’abstention dans le 92, mais 67,13% dans le 93. C’est dans ce dernier département que le NPA obtient ses meilleurs scores, comme les 7,10% obtenu à Montreuil. A noter
aussi, l’excellent score à Argenteuil (6,91%), la ville de la tête de liste du NPA, Omar Slaouti.
Massif Central-Centre
Les résultats dans cette circonscription, très différente dans ses traditions politiques entre la région Centre au Nord
et l’Auvergne et le Limousin plus au Sud, ne dérogent pas aux tendances nationales. Le FN divise presque par deux ses résultats, en passant de 9,69% à 5,12%. Le Front de gauche (8,06%) progresse de
près de deux points par rapport aux élections de 2004.
Dans cette circonscription, qui n’élit que cinq députés, les chances que le NPA obtienne un élu étaient nulles, dans
tous les cas de figure. Ses résultats (5,45%) n’en sont que plus significatifs. Si les scores de la région Centre sont en retrait (4,71%), à l’exception du département du Cher (6,83%), les scores
atteints dans les deux autres régions sont en revanche particulièrement intéressants : 5,91% en Auvergne et 6,87% en Limousin. La liste conduite par Christian Nguyen dépasse les 5% dans
l’ensemble des départements de ces deux régions, atteignant 6,2% dans le Puy-de-Dôme, 6,32% en Haute-Loire et même 7,14% en Haute-Vienne et 8,80 % en Creuse. Au final, ces résultats, tout à fait
prometteurs, récompensent une intense campagne de terrain.
Nord-Ouest
Réunissant le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Basse et la Haute-Normandie, cette circonscription est celle qui, au
cours des derniers mois, a été le plus durement touchée par les plans de licenciements. Au-delà de la déroute du PS et des progrès de l’UMP, il faut noter que le Front national, emmené par Marine Le
Pen, résiste mieux qu’ailleurs. S’il perd un élu, son score dépasse encore les 10%, obtenant ainsi son meilleur résultat. Le Front de gauche préserve son élu, avec un résultat stable en pourcentage,
mais en régression en termes de suffrages. Il obtient 6,84% (6,80% en 2004), notamment grâce aux résultats dans ses bastions du Nord-Pas-de-Calais.
Confirmant la présidentielle de 2007 et les scores obtenus par Olivier Besancenot, le NPA enregistre dans ces régions
son meilleur résultat, avec 5,80% pour l’ensemble du Nord-Ouest. En dépassant les 5% partout et en obtenant même 6,13% en Seine-Maritime et 6,16% en Picardie, il réalise aussi des scores tout à fait
remarquables dans un certain nombre de villes. Citons, entre autres, Vire (Calvados, 9,15%), Sotteville-les-Rouen (Seine-Maritime, 9,10%) ou encore Abbeville (Somme, 9,21%). La tête de liste du NPA,
Christine Poupin, manque de peu d'être élue.
Ouest
Comme partout lors de ces élections, le Parti socialiste s’effondre, en perdant 13,65%, et les listes Europe écologie
obtiennent d’excellents résultats. C’est en particulier le cas en Bretagne, où elle devance, avec 17,94%, celle du PS. Particularité « locale », le poids de la liste conduite par Philippe
de Villiers, qui dépasse les 10% dans deux des trois régions (Pays-de-Loire et Poitou-Charente).
Le score réalisé par la liste du NPA, conduite par Laurence de Bouard, atteint 5,13% pour l’ensemble de la
circonscription (5,40% en Bretagne, 5,28% en Poitou-Charente et 4,80% en Pays-de-Loire). Là encore, le NPA obtient ses meilleurs scores dans les villes populaires, comme à Lanester dans le Morbihan
(8,12%), à Rezé dans la banlieue nantaise (7,06%) et bien sûr à Carhaix (Finistère), où travaille Laurence, avec 11,48%.
De son côté, le Front de gauche, emmené par une tête de liste PCF, ne rencontre pas de dynamique particulière. D’une
élection à l’autre, il passe de 4,10% à 4,58%, ne dépassant les 5% que dans la seule Bretagne (5,02%)…
Sud-Est
Dans la circonscription Sud-Est, la liste Europe écologie devance nettement celle du Parti socialiste (18,27% contre
14,49%). Il n’est pas sûr que Jean-Luc Bennahmias, qui est passé des Verts au Modem (7,37%) entre les deux élections, soit convaincu d’avoir fait le bon choix. Enfin, dans des régions où le FN a
toujours fait de gros scores, Le Pen (8,49%) passe sous la barre des 10%, en perdant plus de 4%.
Cette circonscription, la plus importante par le nombre d’inscrits, n'était pas particulièrement favorable au NPA. La
liste conduite par Raoul Jennar réalise 4,33%. En particulier, la composition sociologique des départements de la Côte d’Azur pèse sur le score obtenu par la liste du NPA : 2,83% dans les
Alpes-Maritimes et 3,61% dans le Var. Malgré une intense campagne, le contexte d’une très forte abstention, notamment dans les quartiers populaires, a empêché un meilleur score. Ainsi, par exemple,
si nous obtenons entre 6,5% et 7% dans les 14e, 15e et 16e arrondissements de Marseille, le taux d’abstention dans les quartiers nord, est lui compris entre 67 et 74,5%. Le NPA réalise ses meilleurs
résultats dans les villes populaires, comme à Vénissieux (7,34%) ou Vaulx-en-Velin (6,76%). A noter, un bon résultat en Corse (7,61%).
Sud-Ouest
Dans des régions marquées par une forte tradition socialiste, le PS subit un lourd revers, essentiellement au
profit de la liste Europe écologie emmenée par José Bové, qui passe, d’une élection à l’autre, de 7,86% à 15,34%. La circonscription du Sud-Ouest est aussi la seule grande région où le Front de
gauche obtient un progrès significatif par rapport aux scores du PCF de 2004. Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) obtient ainsi 8,15% (6,46% en 2004), essentiellement grâce à une poussée dans les
terres républicaines et radicales-socialistes de Midi-Pyrénées (+2,5%).
La liste du NPA conduite par Myriam Martin obtient 5,61%. Elle dépasse les 6% dans les Hautes-Pyrénées (6,58%), la
Dordogne (6,30%), le Lot (6,35%), ou encore l’Aude (6,03%). Dans certaines villes, traduction d’une implantation ancienne, les scores sont encore plus significatifs, comme par exemple à Carmaux
(Tarn, 8,25%), à Millau (Aveyron, 7,47%) ou à Sarlat (Dordogne, 7,97%).
Communiqué NPA
Olivier Besancenot et les salariés de Célanèse :
quand les médias désinforment
vendredi 22 mai 2009
Olivier Besancenot est venu mardi 19 mai apporter son soutien et celui du NPA aux ouvriers de Célanèse,
ayant fait le voyage du Béarn jusqu’à Paris pour manifester devant l’Assemblée nationale contre le plan de licenciements dont ils sont l’objet.
Invité par la CGT et bien accueilli par les salariés comme le montrecette vidéo (mais les
médias dominants n’ont bien sûr pas repris ces images), il s’est vu « alpaguer » par un individu, que l’ensemble des journalistes ayant fait de cette « altercation » un
« événement médiatique » ont présenté comme un ouvrier de Célanèse. Il s’agissait en fait, on le sait maintenant, d’un militant socialiste qui n’est pas salarié de l’entreprise. Bien
évidemment, cette « affaire » a essentiellement un caractère politique. A la traîne dans les sondages d’opinion (qui leur importent bien davantage que de définir une politique juste pour
des millions de travailleurs), le PS tente – par une manœuvre pathétique – de délégitimer ce qu’il semble considérer comme un adversaire important : le NPA. Il est vrai qu’il y a bien peu à attendre
d’un parti qui a témoigné de son « utilité » au Parlement européen en votant avec la droite dans 97% des cas en 2008.
Mais ce qui doit également nous intéresser dans cette « affaire », c’est l’extrême célérité
avec laquelle les grands médias ont relayé cette combine pathétique, et la manière dont ils ont présenté et relaté les faits. De France 2 à iTélé en passant parLe Figaro(dont on n’attendait pas autre chose), tous ces médias présentent – sans vérification, par exemple auprès de l’intersyndicale ou des
salariés eux-mêmes – le militant socialiste venu accompagné d’une conseillère municipale PS de
Paucomme un ouvrier de Célanèse. Bien entendu, aucun de ces médias n’a pris la peine
d’informer ses téléspectateurs ou ses lecteurs – le lendemain, lorsqu’est parule communiqué de la section CGT de
l’usine– qu’il ne s’agissait pas d’un salarié en colère contre Olivier Besancenot mais bien
d’un militant PS en désaccord avec les choix politiques du NPA. Comment se fait-il que les médias dominants, qui disposent d’un pouvoir de consécration et de stigmatisation dont ils aiment à croire
qu’il est infini, ne sont jamais contraints de répondre de leurs prises de position, notamment lorsque leur traitement de l’actualité révèle des erreurs – pour ne pas dire des mensonges – aussi
manifestes ?
Un autre « enseignement » de cette histoire doit être relevé à l’attention de ceux,
notamment du côté du PS ou du PCF, qui font d’Olivier Besancenot le « jouet de Sarkozy » ou le « chouchou » des médias. Cela fait des mois que ces derniers, par la voix de
leurs intervieweurs et éditorialistes « vedettes », ont pris pour cible le NPA. Souvenons-nous d’Arlette Chabot enjoignant Olivier Besancenot, lors d’une émission sur la crise, de s’excuser
auprès de Mme Besse pour les actes commis par Action directe. Rappelons-nous commentJean-Michel Apathie (sur RTL) et Thierry Guerrier (sur France
5)ont très récemment accusé le même Besancenot de « violence » parce que celui-ci
avait traité de « chiens » des patrons licencieurs qui ont menti à leurs salariés depuis des mois (ceux de Caterpillar en l’occurrence). Gardons enfin en mémoirela campagne médiatico-politique qui a pris pour cible l’extrême-gauche, aussi bien LO que le NPA d’ailleurs, les accusant de manipuler en sous-main les travailleurs qui se révoltent contre le sort qui leur
est fait (comme si ces derniers étaient incapables de s’organiser eux-mêmes). Comme on dit : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ».
NPA
Le NPA tente d'attirer les abstentionnistes sur un "vote clair" à gauche
Pas de doute chez Olivier Besancenot. Le leader du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) était venu soutenir,
lundi 25 mai à Nancy, Yvan Zimmermann, la tête de liste de la région Est de son parti aux élections européennes. Les sondages ont beau montrer une légère pause dans sa
progression – entre 6 % et 7 % des intentions de vote – et une concurrence plus rude des listes du Front de gauche – les deux listes sont presque au coude à coude –, le porte-parole et ses camarades
affichent la même certitude. Le NPA remplit les salles et sa cote serait toujours aussi bonne auprès des "siens", les "prolos" et les jeunes.
Ils ont voulu en faire la démonstration devant une salle de plus de 600 sympathisants. "Si on est tant calomniés, c'est qu'on doit quand même les gêner !", a lancé M. Zimmermann après
avoir rappelé le rôle de ses amis dans les grèves, les luttes étudiantes et les manifestations. "Avec nous, le mouvement social ne fait que commencer", a prévenu cet ouvrier de l'automobile.
Le NPA n'a qu'un but dans ces élections : être le "porte-parole de ceux qu'on assassine en silence", a-t-il ajouté. Ce fut le leitmotiv de la soirée.
Olivier Besancenot veut "ramener la réalité, nos vraies vies" dans la campagne électorale. Face à des "politiciens" qui "font tout pour faire oublier la crise", il
souligne la responsabilité de l'Europe dans la récession et annonce que "le gros des résistances sociales reste devant nous".
"MÊME À 6 %, CE SERA UN BOND"
A ceux qui l'accusent d'attiser le mécontentement social, il répond : "Et ouais, on la veut la grève générale". La salle crie "anti ! anti ! anticapitaliste ! " L'enjeu du
renouvellement du Parlement européen n'a guère de place dans les discours. Tout est centré sur les luttes et leur unification. "Donnez nous un mandat pour continuer à faire après les élections ce
qu'on faisait avant", lance M. Besancenot.
Pour mobiliser, les dirigeants du parti assènent que "le vote le plus clair à gauche, c'est toujours le NPA". Mais dans les couloirs, la concurrence avec les amis de Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon est l'objet de toutes les attentions.
Avec la popularité de leur leader, les jeunes militants du NPA pensaient qu'à la gauche du PS, ils étaient désormais les seuls à exister. Les sondages montrent une meilleure résistance du vote
communiste, dopé par M. Mélenchon. En outre, les listes du jeune parti semblent, plus que d'autres, exposées à l'abstention.
"Là où Besancenot peut faire un tabac, son électorat ne se déplacera pas. Dans ce paysage, chaque voix va peser", note Jérôme Fourquet, directeur de l'IFOP. "Le climat social ne nous
aide pas, car depuis le 1er mai, on sent un ressac des luttes. Les directions syndicales ont tout fait pour les canaliser !", reconnaît Pierre-François Grond, bras
droit du porte-parole. Avant d'ajouter : "Si on atteint le score qu'on nous annonce, même à 6 %, ce sera un bond. En 2004, avec LO, on avait fait 2,5 %."
19.05.2009
Invité du Talk Orange-Le Figaro, Olivier Besancenot, leader du NPA, appelle à «l'unité» des luttes radicales, «dans un souci d'efficacité». «Je crois qu'on est encore dans un cycle où l'on
peut remporter des victoires sociales», juge-t-il.
"Convergences et alternative", un courant pro-unité à gauche au sein du NPA
lundi 18 mai 2009
PARIS, 18 mai 2009 (AFP) - Le courant "Convergences et alternative" a été officiellement constitué dimanche au sein du NPA d'Olivier Besancenot, avec l'objectif de créer un "front unitaire dans
les luttes comme dans les élections", a indiqué un de ses fondateurs lundi.
"On a décidé de se constituer en courant qu'on a appelé +Convergences et alternative+ à l'intérieur du NPA", a expliqué à l'AFP Yann Cochin, syndicaliste et membre du comité exécutif du Nouveau
parti anticapitaliste. Ce mouvement se situe dans "une démarche pédagogique, d'ouverture, de débat" afin de "faire vivre la démocratie au sein du NPA".
Réunissant des militants favorables au Front de gauche (PCF-Parti de gauche) dont la motion avait recueilli 16% des voix lors du congrès fondateur du NPA en février, "Convergences et alternative"
se veut "non polémiste" mais compte "s'affirmer ouvertement au sein du NPA", a ajouté M. Cochin.
"On vote et on appelle à voter NPA aux européennes", a-t-il souligné, pour bien marquer la différence avec Christian Picquet, figure minoritaire de l'ex-LCR, qui a rejoint le Front de gauche en
mars. Le NPA avait refusé d'entrer au Front, estimant notamment qu'il s'allierait au PS dès les régionales (2010).
"On est pour un front unitaire dans les luttes comme dans les élections", a dit M. Cochin, relevant qu'il y a déjà, entre les partis de la gauche de la gauche, des "convergences sur les
revendications" (arrêt des licenciements, suppression du bouclier fiscal, défense des services publics, contrôle public des banques, etc.).
Un texte de quatre pages, adopté dimanche, va être adressé à l'ensemble des adhérents et aux instances du NPA, a précisé M. Cochin dont le courant revendique un "petit millier" de militants sur
les 9.000 que s'attribue le NPA. "On est un courant en mouvement, en devenir, à l'image du NPA", selon lui.
Raoul Marc Jennar dans l'émission "La voix est libre" sur France 3 - 9 MAI 2009
Besancenot :
«La radicalité face à la crise»
8 mai 2009
Porte-parole du NPA (le Nouveau parti anticapitaliste), Olivier Besancenot expose la stratégie de sa formation pour les élections européennes du 7juin et fixe les priorités de son
organisation en matière de luttes sociales.
Pourquoi le NPA, très présent sur le terrain social, semble-t-il absent de la campagne pour les élections européennes?
Ce n'est qu'une impression. Nous allons tenir 14 grands meetings centraux d'ici au 7juin, et nous avons programmé des déplacements à l'étranger, au Portugal, en Espagne et en Pologne. Nos têtes de
listes multiplient par ailleurs les réunions locales. Ramené à nos forces militantes et, en comparaison avec les autres formations politiques institutionnelles, nous en faisons largement plus que
d'autres. C'est notre façon d'appréhender l'élection européenne qui nous différencie. On se bat pour que tout ce qui émerge actuellement au niveau social et politique dans le cadre de la résistance
face aux dégâts de la crise trouve une expression radicale à l'occasion du scrutin européen.
Figure emblématique du NPA, vous êtes candidat aux européennes, mais en position inéligible. Pourquoi ?
Nous respectons nos engagements pris en janvier au moment de la création du NPA. Nous voulons prouver que le NPA n'est pas le parti d'un seul homme et qu'il est temps pour nous de faire émerger de
nouvelles figures. C'est maintenant chose faite avec des têtes de listes comme, par exemple, dans la circonscription Grand Ouest, Laurence de Bouard qui travaille à l'hôpital de Carhaix.
Pourquoi avez-vous refusé la main tendue par le «Front de gauche» de Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon ?
Nous leur avons proposé de constituer un véritable front anticapitaliste militant pour des solutions radicales, comme l'interdiction des licenciements, l'augmentation des salaires. Nous avons proposé
un front anticapitaliste qui soit indépendant durablement de la direction du Parti socialiste. Pour parler clair, il est impossible de réaliser un coup au moment des élections européennes pour qu'à
l'élection suivante - les régionales - certains repartent avec le PS. Je pense que si nous avions accepté cela, nous aurions créé beaucoup d'espoir pour mieux décevoir ensuite. Et, en politique, il
n'y a pas pire qu'un espoir déçu. Voilà pourquoi nous refusons les calendriers alternés où l'on fait une année avec nous et, l'année suivante, avec le Parti socialiste.
L'action sur le terrain social, sur lequel vous êtes très présents, n'amène-t-il pas le NPA à négliger les échéances électorales ?
À nos yeux, il y a une liaison entre les deux. Le social n'est pas cantonné seulement à la rue et la politique pas réservée aux institutions. Nous contestons cette division. Ce qui se passe
aujourd'hui est politique dans les entreprises pour tous les salariés qui résistent pour sauvegarder leurs emplois ou leurs salaires et pour tous ceux qui cherchent à sauver les services publics dans
le domaine de la santé, dans l'éducation ou l'énergie. Ces personnes résistent tout en élaborant elles-mêmes leurs propres solutions alternatives pour que la crise soit payée par ceux qui en sont
responsables. Il suffit de regarder ce qui se passe en Guadeloupe pour comprendre que, dans les luttes sociales il n'y a pas que de la contestation; il y a aussi des personnes qui font de la
politique, des personnes qui débattent des choix de société.
François Bayrou se pose aujourd'hui en «meilleur opposant» à Nicolas Sarkozy. Lui contestez-vous ce titre ?
Nous avons trouvé le meilleur opposant à la politique de Nicolas Sarkozy. Il ne figure jamais dans les sondages. C'est l'opposition sociale. Ce sont les millions d'anonymes qui, d'une manière ou
d'une autre, sont concrètement confrontés à la nécessité de résister aux mauvais coups de Sarkozy. Pour l'instant, la difficulté tient au fait qu'il s'agit seulement d'une opposition sociale sans
relais politique. Nous, humblement, nous essayons de répondre à cette carence avec la création du NPA. Celles et ceux qui nous rejoignent sont d'abord des militants syndicalistes et associatifs qui
se sentaient orphelins d'un parti politique.
Voici la retranscription écrite du chat organisé avec la tête de liste du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) en Ile-de-France, le 6 mai 2009, dans le cadre des élections
européennes.
Ricardo : "Omar Slaouti, quel âge avez-vous et comment avez-vous atterri au NPA ?"
Et bien j'ai 42 ans, et j'ai atterri au NPA en passant par la LCR donc je milite depuis de nombreuses années à la LCR, depuis vingt ans.
Kluis : "Pourquoi avoir créée le NPA ? La LCR n'était-elle pas bien ?"
Eh bien non, ce n’est pas que la LCR n'était pas bien; puisqu’elle a créé le NPA ! La LCR a montré qu’elle pouvait évoluer, non pas dans un fonctionnement dogmatique, mais le NPA s'imposait par
l'histoire et les références historiques de la LCR qui n'avaient plus lieu d'être notamment les positions en référence au stalinisme. D'autre part, le mouvement gauchiste en Europe termine sa mue
libérale, très droitière, et crée un espace sur sa gauche plus important qui nous était demandé d'occuper.
Louve Tabby : "Bonjour, j'aurais aimé savoir (et comprendre !) pourquoi le NPA ne s'est pas allié au Front de Gauche de monsieur Mélenchon pour ces Européennes ?
N'auriez-vous pas eu plus de forces en faisant liste commune ? Cordialement"
Nous pensons au NPA qu'il est nécessaire de faire l'unité dans tous les cadres possibles. Dans les élections et en l'occurrence nous avions demandé à faire front. Nous avions exigé l'indépendance par
rapport au Parti socialiste et le Front de Gauche s'y est refusé.
Leader Maximo : "Pourquoi Olivier Besancenot ne s'est-il pas placé en tête de liste pour ces élections européennes ? Est-ce stratégique ?"
La réponse est très simple. Olivier - et pas seulement lui, mais l'ensemble du NPA - a souhaité qu'il soit disponible dans le cadre des mobilisations pour se déplacer sur les lieux de lutte. Il
aurait été très difficile qu'il soit absent de ce terrain là ; et évidemment, tout ceci est incompatible avec une présence à Bruxelles. Ce qu'il faut retenir de cela, c'est qu'Olivier a déjà été
candidat, il aurait pu être élu. Aussi, à aucun moment il s'agissait qu'il ne mette pas les mains dans le cambouis. Le choix a été fait qu'il y ait des rotations au sein du NPA en terme de
responsabilité et ma présence en témoigne.
Lola521 : "Je trouve que votre combat est sympathique, mais vain. Comment me convaincre qu'il faut se battre et ne pas baisser les bras alors qu'on ne peut rien faire
contre les gros groupes du CAC 40 et que les Etats même sont inefficaces... ?"
Il est vrai que dans la situation actuelle, il y a de quoi désespérer lorsque l'on voit les multiples attaques. Et en même temps il y a des luttes qui rassemblent plusieurs millions de travailleurs
et dans ce rapport de force le gouvernement sent bien qu'il ne peut pas faire tout ce qu'il veut à son rythme et que le seul moyen de changer la situation actuelle ne peut passer que par une
convergence des luttes pour interdire l'ensemble des licenciements et plus généralement de refuser de payer la crise.
Magic : "Pensez-vous que les institutions européennes, telles qu'elles existent actuellement, sont à même de répondre aux difficultés économiques et sociales des
Français ?"
Non seulement les institutions européennes ne peuvent pas répondre aux difficultés, mais elles sont même faites pour accroître et augmenter les difficultés de tous les travailleurs. Cette Union
européenne, de traité en traité, de directive en directive, fait passer le droit des affaires avant le droit social. En témoignent, par exemple, les arrêts rendus par la Cour européenne de justice
qui autorise la concurrence entre les travailleurs, leurs droits, leurs salaires, c'est à dire à terme le nivellement par le bas de tous les acquis sociaux.
Eemazdarne : "Bonjour, concrètement, que peut faire l'Europe dans la crise selon vous ?"
Nous estimons que cette Europe - ou plutôt cette Union européenne - est responsable pour partie de la crise, ne serait-ce que parce qu'elle accroît de par les différents traités les inégalités dans
le partage des richesses. Concrètement, ce sont 10% des richesses produites qui sont passées de la poche des salariés à la poche du capital, soit 70 milliards d'euros en France. C'est cette même
Europe qui casse l'ensemble des services publics par des privatisations rampantes avec à chaque fois l'aval des gouvernements, qu'ils soient de droite ou de gauche. Par exemple, l'hôpital
aujourd'hui, mais aussi l'université par le biais de la LRU, la Poste, les transports et EDF-GDF.
Patricia : "Selon vous, la crise économique et financière a-t-elle sonné la mort du capitalisme en Europe ?"
Nous ne pensons pas en être là... Ce qu'elle révèle, ce sont les incohérences propres à ce système qui, à force de creuser les inégalités, finit par provoquer des bulles financières qui, elles-mêmes,
finissent par exploser. Et toutes les réponses des pays du G20, consistent de nouveau à nous faire payer la facture, et donc à terme, à creuser de nouveau les inégalités avec des risques de crises
récurrentes. Voilà pourquoi nous militons pour une autre société qui partirait des besoins sociaux de la très grande majorité, mais aussi des besoins écologiques.
Cyberchouettos : "Les institutions européennes et le social : incompatible. N'oublions pas que c'est le PPE en Europe qui décide finalement".
En Europe - ou plutôt dans l'Union européenne -, le PPE et le Parti socialiste européen dirige ensemble depuis le traité de Rome. Ensemble, ils donnent tout pouvoir à la Commission européenne ; et
avec le Conseil des ministres, ils orientent l'ensemble des directives dans une orientation qui est toujours la même : la concurrence libre et non faussée et la libre circulation des capitaux et des
services. Ce sont bien ces deux piliers qui s'attaquent à la fois à nos conditions de vie et au service public.
Un exemple : la libéralisation de la Poste votée par la droite et le parti socialiste se traduit par la présence de la Poste hollandaise (TNT) en Allemagne, pratiquant ainsi des salaires inférieurs à
la moyenne ; et du coup, c'est la disparition de 35.000 emplois en Allemagne. Inversement, la Poste allemande présente en Hollande emploie des salariés moitié moins chers, parce que précaires, que la
Poste hollandaise, ce qui se traduit par 7.000 pertes d'emplois.
En plus de cela, le nombre de bureaux de Poste qui disparaissent augmente. En France, on passerait de 14.500 à 7.500. C'est-à-dire moins de services, dans les zones rurales et les quartiers
populaires en priorité. Par ailleurs, le mythe a été de nous faire croire que cette concurrence allait se traduire par une baisse des prix ; le gaz a augmenté de 93% au Royaume-Uni depuis sa
privatisation, les prix dans les transports en France augmentent, quand le nombre de dessertes diminue, etc.
Français : "Sans vous offenser, mais tous les partis quels qu'ils soient communistes, UMP, PS - tous pro-libéraaux -, tous ont ruiné notre pays ! Ne faudrait il pas
revenir au protectionnisme ?"
Je ne me sens pas du tout offensé, rassurez-vous ! Le protectionnisme reste une politique qui consiste à défendre l'intérêt de quelques multinationales implantées sur le territoire. Autrement dit,
cela reste une politique en faveur du patronat, bien loin des préoccupations du pouvoir d'achat de l'ensemble des travailleurs. Il ne s’agit donc pas de se défendre d’entreprises extérieures, mais
des intérêts des multinationales tout court, quelle que soit leur implantation.
Ritaworth : "J’ai 46 ans, je vis seule avec un enfant. Que pouvez-vous me dire pour me convaincre de voter pour vous ?"
Nous ne sommes en rien de ces vendeurs d’illusion qui, en période électorale, promettent pour ramasser des voix. Nous disons que le seul moyen d’augmenter le revenu minimum reste la lutte de
l’ensemble des travailleurs, c'est-à-dire la convergence des huit millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, et de tous les travailleurs dont 80% gagnent moins de 2.000 euros par mois.
Nous proposons par ailleurs, en partant des besoins sociaux - se loger, se nourrir, se cultiver, s'éduquer, s'épanouir... -, qu'aucun revenu ne puisse être inférieur à 1.500 euros nets par mois. Dès
lors, la seule question est la suivante : y a-t-il dans ce pays suffisamment de richesse pour permettre à tous et toutes d'accéder à ce revenu minimum ? Et à cela nous répondons : oui !
Patricia : "Quelle importance apportez-vous à l'écologie ? Quelles réponses, selon vous, l'Europe peut-elle apporter à ces questions ?"
L'Europe est le bon échelon pour aborder la question de l'écologie, qui n'est pas qu'un problème environnemental. Or la présidence française de l'Union européenne a décidé de réduire de 20%
seulement les gaz à effet de serre d'ici à 2020. Ce qui reste très insuffisant, selon les experts du GIEC.
Strabourland : "Quelles sont, en quelques mots, tes solutions concrètes et immédiates face à la crise ?"
Si on ne revient pas sur la répartition capital travail, revenir sur le partage des richesses entre ceux qui forme la majorité des travailleurs et ceux qui les exploitent. Concrètement, ce sont les
170 milliards par an qui passent de la poche des salariés dans celle du capital. Cette somme permettrait de faire en sorte qu'aucun revenu ne soit inférieur à 1.500 euros net par mois. Et par
ailleurs, il faut se détacher du carcan que constitue cette Union européenne avec l'ensemble des traités qui privilégient le droit des affaires sur le droit social, les services publics par
exemple.
Maximumride : "C'est bien gentil d'aider les travailleurs. Mais quand nous avons une PME, c'est très difficile de payer les salariés, surtout dans le cadre des 35
heures (lois de Martine Aubry). On aimerait en embaucher davantage, mais cela a un coût !! Que proposez-vous pour les petits patrons ?"
Sur cette question, nous pensons que plusieurs de ces PME sont rattachées à des grands groupes : les donneurs d'ordre. Ceux-là mêmes qui dans la situation actuelle assèchent les commandes. Par
ailleurs, ces mêmes PME se voient interdire certains emprunts auprès des banques du fait des taux trop élevés que celles-ci effectuent pour refaire leur marge. Nous pensons donc que l'une des
priorités est de constituer un monopole bancaire et financier pour orienter les crédits.
Ces PME sont en effet prises en étau entre les grands groupes et le système bancaire et financier. Nous rappelons, par ailleurs, qu'aucun licenciement ne doit être autorisé, y compris dans les PME.
C'est au groupe donneur d'ordre d'honorer le salaire, le contrat de travail, et la reconversion si nécessaire. Pour les très petites entreprises ne dépendants pas de donneur d'ordre, l'interdiction
des licenciements doit passer par la mise en place d'un fond financé par le patronat pour assurer le maintien du contrat de travail et le salaire.
Antoinou : "Que dites-vous à ceux qui disent de vous que vous manipulez les grévistes et récupérez tous les mouvements sociaux ?"
C'est assez récurrent en période de contestation de faire de ceux et celles qui se mobilisent en toute légitimité des pantins, des manipulés, des inconscients... Nous récusons, et cette forme de
mépris à l'égard des travailleurs, et ces accusations contre des militants et militantes du NPA, qui sont tous les jours de l'année dans les entreprises publiques et privées avec l'ensemble des
autres salariés.
Nous vivons ce que la majorité des travailleurs vit. Et c'est pour cette raison que nous revendiquons la même légitimité d'être avec les salariés de "Conti", de Moleix, de Caterpillar, et de tous les
autres licenciés dans le silence - intérimaires et fin de CDD - pour lutter contre ce gouvernement et patronat arrogant et cynique.
Eradic : "Dire non aux licenciements, n'est-ce pas démagogique ?"
Nous pensons que non dans la mesure où les salariés n'ont pas à payer une crise qui n'est pas la leur ni une crise qui est le résultat d'un accroissement des inégalités entre les salariés et les
dirigeants.
Il y a la possibilité matérielle et financière d'assurer le maintien du contrat de travail à condition de s'en prendre aux gros actionnaires, à ceux qui spéculent avec notre argent.
<Babilon> Le Parti ouvrier indépendant (POI) a lancé un appel le 7 décembre 2008 aux partis de gauche pour l'organisation d'une marche unie sur Paris pour l'interdiction des
licenciements. Puisque le NPA y est désormais favorable, pourquoi ne le contacte t’il pas ?
<Omar Slaouti> l'idée c'est en effet de faire converger l'ensemble des luttes de tous ceux et toutes celles licenciés ou en voie de l'être. Et l'impact de cette mobilisation, sera d'autant plus
conséquent que le cadre de préparation est large et unitaire. En ce sens, nous avons proposé avant le 1er mai une lettre commune à toutes les formations de gauche pour soutenir les travailleurs. Nous
estimons que la marche contre les licenciements nécessite une unité d'une ampleur équivalente et nous continuerons à mettre l'ensemble des forces de gauche sur cette question en face de leurs
responsabilités.
Marie : "Pourquoi, dans ce contexte de crise, un parti aussi populaire et contestataire que le vôtre ne rassemble-t-il pas plus de personnes ?"
Actuellement, le NPA rassemble plus de 11.000 militants après trois mois d'existence ! Nous sentons bien que la période actuelle se traduit pour beaucoup par une condamnation du système capitaliste.
Nous pensons du même coup que notre audience est importante, à la hauteur des enjeux et nous souhaitons dans le cadre de ces mobilisations et des élections européennes faire entendre que d'autres
choix sont possibles.
Brbi : "Est-on dans un climat révolutionnaire ? Villepin et le NPA, c'est pareil ?" ;)
Alors nous sommes dans un climat de contestation radicale du système qui produit des exclusions sociales, la destruction écologique, des inégalités... Du même coup, les attentes face à ces enjeux
exigent un autre projet de société qui devra partir des besoins sociaux et écologiques. C'est ce que nous appelons une rupture radicale avec le système capitaliste. Nous serons de ceux qui porteront
ce projet et dans les luttes et dans le cadre des élections européennes.
Sophie : "La révolution, c'est pour quand ?"
On vous appelle Sophie, et on se retrouve sur les barricades ! Pour l'instant, pas de rencart prévu. Mais une chose est sûre : il n'y a aucune raison de se résigner à un système qui exclut sans cesse
davantage, qui décide de jeter 5.000 milliards de dollars dans le brasier de la crise économique pour les industries et les banques, lorsque dans le même temps un tiers de la population
mondiale vie avec moins de 2 dollars par jour.
Patricia : "En quoi votre programme est-il différent de celui de Lutte Ouvrière ?"
Notre programme présente plein de points de convergence avec celui de Lutte Ouvrière. Le premier d'entre eux, et sans doute le plus important, est la nécessité d'une autre société et d'une rupture
radicale avec le système capitaliste. Les différences, pour autant, résident dans la stratégie. Nous pensons qu'il faille développer les cadres unitaires les plus larges, qu'il faille s'inspirer de
toutes les expériences du mouvement ouvrier et qu’il faille porter dans nos actions militantes aussi bien les questions de répartition des richesses que celles des discriminations contre les
immigrés, ou contre les femmes.
A ce sujet, puisque nous sommes aussi en période électorale, je rappelle que Bruxelles qui fait passer le droit des affaires avant celui du droit social, fait aussi passer le droit des affaires avant
le droit des femmes puisqu'il propose aux partisans du non irlandais au Traité de Lisbonne de laisser l'interdiction de l'IVG dans ce pays si dans le même temps, ils acceptaient ce fumeux
traité...
Berthille : "Bonjour, Dieudonné se réclame de la gauche de la gauche. Qu'en pensez-vous ? Pensez-vous qu'on devrait interdire ses listes ?"
Dieudonné est un antisémite notoire dont les options politiques ne servent que les intérêts de l'extrême-droite française. Nous condamnons l'ensemble de ses positions politiques. Nous pensons dans le
même temps qu'il faut le battre sur le terrain des idées et non pas par un quelconque décret qui jusque là ne lui fait que de la publicité
Mais au final, vous êtes contre l'Europe, non ? Alors, pourquoi présenter des listes ?
C’est une bonne question. Nous sommes contre les traités et les directives de cette Union européenne. Nous pensons par ailleurs qu'il est nécessaire dans le cadre de ces institutions d'y envoyer des
militants et des militantes du NPA pour porter la voix des travailleurs en lutte et pour faire la transparence sur un ensemble de dispositifs.
En effet, 85% des lois votées au parlement national émanent de l'Union européenne. Il est donc nécessaire de décrire les responsabilités des chefs d'état, des ministres, des commissaires européens de
droite comme des partis socialistes européens
Maria : "Quel est votre pronostic pour votre liste lors de l'élection ?"
Le meilleur possible, pour répondre comme tout le monde ! Nous espérons envoyer des députés européens NPA dans ces institutions pour rentre compte de leur fonctionnement et dysfonctionnement
démocratique, de ce qu’il s'y trame et de porter la voix des travailleurs en lutte.
RTL.fr : "Le mot de la fin, Omar Slaouti"
Ces élections européennes restent un enjeu important, ce sont les premières depuis l'élection de Sarkozy. Ce sont les premières également depuis la création du NPA. Il s'agit dès lors de lui montrer
une opposition radicale, internationaliste, écologiste et sociale ! Voilà pourquoi, nous vous appelons à vous mobiliser dans les luttes et à voter pour les candidats et candidates du NPA.
RTL.fr : Merci beaucoup, Omar Slaouti.
Olivier Besancenot :
«Que la colère sociale s'exprime»
O5.05.2009
INTERVIEW - Le fondateur du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a répondu à «20 Minutes»...
Les Européennes vous intéressent-elles vraiment?
Contrairement à d'autres, on aborde ce scrutin autrement que comme un rendez-vous électoraliste. Au NPA, nous organisons quatorze meetings centraux et trois déplacements à l'étranger, mais on veut
surtout que la colère sociale qui monte puisse s'exprimer et trouve une expression radicale lors du vote.
Le vote-sanction ne prend pas, au regard des intentions de vote...
J'ai pour habitude de ne pas commenter les sondages. Les classes populaires qui forment la base anticapitaliste ne sont pas les plus visibles. Ce sont les jeunes, les salariés précaires, les
exclus... A nous de les convaincre que l'on peut détourner ce scrutin pour construire une autre Europe.
Laquelle?
Celle, par exemple, d'un salaire minimum européen ou de services publics européens. L'Europe capitaliste a été capable de s'entendre sur des critères de convergence économique pour créer l'euro.
Nous réclamons des critères de convergence sociale.
Un million de manifestants le 1er Mai en France, échec ou succès?
C'est beaucoup pour un 1er Mai, mais ce qui compte, c'est la suite. On ne peut se contenter d'une manif tous les deux mois. L'ensemble de la gauche sociale et politique doit trouver un moyen de
fédérer tous ceux qui refusent de payer les factures de la crise.
Vous préconisez la grève générale?
C'est la seule solution face à une oligarchie qui impose un rapport de force inouï. La Guadeloupe est un exemple à suivre, celui d'un mouvement à la fois radical et uni. Actuellement, on observe
plusieurs conflits radicaux, mais chacun dans leur coin. Il faut créer un mouvement d'ensemble.
Sinon?
Sinon, les réactions des salariés peuvent devenir de plus en plus radicales. Le plus gros de la casse sociale est devant nous, l'exaspération ne fait que commencer, surtout avec un gouvernement
qui refuse de changer de cap.
Le porte-parole du NPA s’était déjà rendu sur place en février dernier, «pour apprendre» et dans l’intention de reproduire en métropole la grève générale qui avait duré 44
jours.
Olivier Besancenot, à Pointe-à-Pitre, le 23 février 2009 (Jacky Naegelen / Reuters)
Olivier Besancenot défilera le 1er mai avec le collectif LKP en Guadeloupe et doit, à cette occasion, rencontrer le porte-parole du LKP, Elie Domota, a annoncé mardi Pierre-François Grond, du
NPA.
La manifestation aura lieu dans la ville de Petit-Canal, un «endroit symbolique de l’esclavage» situé à 20 km de Pointe-à-Pitre. «C’est une manière aussi pour le 1er mai de mettre
l’éclairage sur l’endroit où ça été le plus combatif ces derniers temps et puis où il y a une victoire», selon Grond, alors que le NPA appelle depuis plusieurs semaines à reproduire en métropole
le mouvement guadeloupéen de grève générale et prolongée.
Besancenot doit rester en Guadeloupe «jusqu’au week-end» avant de se consacrer à la campagne électorale des européennes. Lors de son déplacement en février dernier, le porte-parole du
Nouveau parti anticapitaliste avait affirmé qu’il était «venu pour apprendre et faire là-bas ce que vous avez fait».
Quatorze organisations de gauche avaient, par ailleurs, signé samedi un appel commun pour réussir un 1er mai «historique» et «mettre un coup d’arrêt à la politique de Nicolas Sarkozy
et du Medef». Parmi les signataires, le PS, le NPA, le Parti de Gauche, le PCF,le MRC et le PRG.
Européennes : 14 meetings dont trois à l'étranger pour Besancenot
Olivier Besancenot participera à 14 meetings, dont trois à l'étranger, pour "soutenir des listes jumelles" au NPA, dans le cadre de la campagne pour les élections européennes du 7 juin, a
annoncé mercredi le Nouveau parti anticapitaliste (NPA).
A l’occasion du contre sommet de l’OTAN s’est tenue, à l’invitation du NPA, une nouvelle conférence de la gauche
anticapitaliste européenne.
Etaient représentées : Le « Bloco de Esquerda »du Portugal, « Izquierda Anticapitalista »
de l’Etat espagnol », « Sinistra critica » d’Italie,« Syriza » et « Antartsia » de Grèce, le « Parti Polonais du travail »,l’ « ISL »
et le « RSB » d’Allemagne, la « Gauche Anticapitaliste » et le « Mouvement pour le Socialisme » de Suisse, la « LCR » et le « PSL » de Belgique,
le « SWP » de Grande Bretagne, le « Socialistiska Partiet » de Suède. « L’Interventionistische Linke » d’ Allemagne, le
« Pore » d’Espagne, le « SP » de Grande Bretagne et le « SSP d’Ecosse » , n’ont pu participer à la réunion et ont envoyé des messages de
solidarité.
Cette conférence a discuté de la situation internationale et des prochaines élections européennes. Elle a dénoncé
l’imposture du G20 qui prétend «organiser un nouvel ordre mondial » et insisté pour « déconstruire » toutes les annonces des grandes puissances du FMI. Elle a marqué une approche
commune des participants sur le lien unissant les deux évènements de la semaine : le G20 et le sommet de l’OTAN, qui constituent deux des dispositifs essentiels de la domination impérialiste
mondiale.
« Ce n’est pas aux peuples de payer la crise, c’est aux capitalistes ! Reprenant ce slogan de toutes les
manifestations, la conférence a adopté une déclaration qui met l’accent sur toutes les revendications et objectifs d’un « Plan d’urgence social, écologique, démocratique ». Lutte
contre les licenciements, pour des augmentations de salaires, pour la défense des services publics e de la protection sociale, pour l’harmonisation des droits sociaux par le haut, pour l’éradication
des paradis fiscaux et la mise sur pied d’un service bancaire et financier public unifié sous contrôle populaire. Elle a aussi montré que pour s’attaquer vraiment à la crise, pour définir de
« nouvelles régulations », il faut s’attaquer au noyau dur du capitalisme, imposer une nouvelle répartition des richesses et prendre des mesures d’incursion dans la propriété
capitaliste.
La conférence a aussi fait aussi un tour sur les résistances sociales à la crise dans chaque pays, d’où se dégage une
situation contradictoire : journée de grèves nationales en Grèce, Portugal, Italie ,France, mobilisations de secteurs du mouvement syndical en Allemagne , grèves en Grande Bretagne mais
aussi acceptation voire peur de la crise, où les ouvriers, sous la pression du patronat et de la bureaucratie syndicale, comme à la Seat en Espagne acceptent, par référendum de bloquer leur salaires.
La crise renforce par ailleurs, dans des pays comme l’Italie ou l’Angleterre des réactions nationalistes ou xénophobes. Enfin, rappelant que la politique de la gauche anticapitaliste, rejetait tout
soutien ou participation à des coalitions sociales libérales avec les PS et le centre gauche, toutes les organisations ont décidé, pour les prochaines élections européennes, de renforcer leurs lien
et de participer à des initiatives et meetings communs. Le premier meeting de la gauche anticapitaliste européenne, où chaque organisation est intervenue, s’étant tenu à Strasbourg devant plus de 800
personnes !
Christian Picquet, chef de file des «unitaires», dénonce les méthodes visant à l’exclure du parti de Besancenot :
Christian Picquet, chef de file de la minorité «unitaire» de la LCR, voulait défendre la tradition pluraliste de l’ex-Ligue communiste révolutionnaire au sein du Nouveau Parti anticapitaliste
(NPA). Après avoir été écarté de la direction politique du parti d’Olivier Besancenot, il a fondé l’association Gauche unitaire et rejoint le Front de gauche aux européennes avec le Parti de gauche
(PG) de Jean-Luc Mélenchon et le PCF. Dans Libération, il rejette son exclusion du NPA. Ironie du sort, Christian Picquet sera candidat en juin en troisième position sur la liste du Front de
gauche en Ile-de-France face à Olivier Besancenot, en troisième position sur la liste du NPA.
Etes-vous toujours membre du NPA ?
Je ne ferai pas campagne pour le NPA, qui refuse le rassemblement de la gauche de gauche pour ces européennes. Point barre. Où la logique de l’esprit de parti va-t-elle s’arrêter ? A la LCR, on
traitait les divergences par la discussion politique. Pas en se désignant des «ennemis». Ces jours-ci, nous recevons des menaces et des insultes sur nos portables du type : «Vous êtes pas mal dans
vos baskets d’aller chanter la Marseillaise avec Marie-George Buffet au Zénith ?», «On va pas être aussi patients avec vous que les vieux trotskistes». Cela suffit. Cela rappelle le
«Fusillez ces chiens enragés» des staliniens au temps des procès de Moscou.
Etes-vous formellement exclu du NPA ?
Il y a eu une «note» du comité exécutif suggérant que nous nous serions de nous-mêmes «mis en dehors du parti». La constitution de Gauche unitaire y est même présentée comme une opération
du PCF et du PG contre le NPA ! C’est la veille théorie du complot. Mes camarades s’assoient sur les statuts : pour exclure quiconque du NPA, il faut un vote des adhérents.
Etes-vous victimes, vous et vos camarades unitaires, d’une épuration ?
Au congrès fondateur du NPA, en février, la sensibilité «unitaire» représentait un délégué sur six (17 %) du NPA. La direction nous a refusé la proportionnelle, choisissant, selon ses
propres critères, 13 noms pour le parlement du parti, dont certains n’avaient même pas voté notre motion. Tout cela dans une ambiance détestable, où des camarades ont été traités
d’«enculés». J’entends dire que le NPA doit «se débarrasser des mauvaises habitudes de la LCR». J’y vois la remise en cause du droit de s’organiser en tendances à l’intérieur du parti et de
s’exprimer à l’extérieur. Veulent-ils un parti où la direction du NPA, qui est identique à celle de l’ex-LCR, a tous les pouvoirs ?
En étant candidat face à Besancenot, ne poussez-vous pas le bouchon un peu loin ?
Je ne pouvais accepter que la direction du NPA fasse passer ce qu’elle croit être un intérêt de parti avant celui du peuple de gauche. Je fais ce que le NPA aurait dû faire. Le Front de gauche est
la seule offre unitaire vraiment à gauche. Olivier Besancenot a d’immenses qualités, l’anticapitalisme est largement partagé. Mais il a quelque chose de lunaire lorsqu’il explique que le NPA est
l’unique réponse à la situation. Le NPA, ce ne peut être «nulle part ailleurs», un parti doit proposer une traduction à la colère sociale et ne peut se contenter d’en appeler à la grève générale
comme à la Guadeloupe. Les rendez-vous électoraux sont incontournables. Que Besancenot ait choisi de ne pas conduire de liste marque le peu d’importance qu’il accorde aux élections.
Leila Chaibi est l'une des animatrices du comité NPA (Nouveau parti anticapitaliste) "L'Appel et la Pioche", connu pour organiser des opérations de redistributions sauvages dans des
grandes surfaces. Elle répond aux questions de LEXPRESS.fr sur la polémique dévoilée par des médias entre les anciens de la LCR d'Olivier Besancenot et de nouveaux membres du NPA.
Vous avez dénoncé un "bug démocratique" au sein du NPA ?
Nous avons gueulé il y a quinze jours, mais nous souhaitions que cette explication reste interne. Nous n'avons jamais alerté ni Politis, ni Le Monde. Il n'y aucune guerre entre
nous. Ce qui s'est passé est entièrement normal dans un nouveau parti avec un tiers d'ex-membres de la LCR et deux tiers d'anciens non-organisés. Si on ne débattait pas entre nous, c'est que ce
serait un parti stalinien.
Mais, pour les élections européennes de juin prochain, vous avez tout de même voté le fait que 4 têtes de liste sur 6 soient d'anciens membres de la LCR ?
Oui, parce que le choix des candidatures s'est fait trop vite. Nous aurions préféré pouvoir discuter des noms des têtes de liste.
Vous faites désormais parti de l'exécutif du NPA ?
Nous avions critiqué l'absence d'appel à candidatures pour l'exécutif. Je me suis donc porté candidate. J'ai désormais le même statut qu'un ancien dirigeant de la LCR comme Pierre-François Grond
[bras droit de Besancenot]. Les problèmes que nous venons de rencontrer ne se reproduiront plus.
Des militants du parti de M. Besancenot dénoncent un "bug démocratique"
Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) connaît ses premiers remous. Après un congrès de fondation réussi, des sondages flatteurs et un climat de luttes sociales très
porteur, les amis d'Olivier Besancenot ne doutent plus de leur avenir politique. Un nouveau journal – intitulé sans complexe Tout est à nous –, doit paraître
jeudi 26 mars, pour donner corps à cette nouvelle puissance. Les élections européennes de juin doivent donner la mesure de leur nouvelle audience. C'est pourtant sur cette échéance que s'est greffée
la première discorde interne.
Le 12 mars, M. Besancenot présentait la campagne de son parti et les six têtes de listes qui la porteraient. Le dispositif avait été rapidement avalisé la veille par le Conseil politique national
(CPN), nouvelle direction de l'organisation. Sur les six têtes de listes proposées, quatre sont des anciens cadres de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
Le nouvel exécutif a été entériné de la même façon. Les deux sujets avaient été préparés par l'ancienne direction de la LCR. Cette maîtrise des décisions par le cercle proche de M. Besancenot a
fait grincer dans les rangs des nouveaux adhérents.
La première salve est venue des militants de l'Appel et la pioche, un collectif de salariés et précaires qui organise des pique-niques sauvages dans les supermarchés. Dans une lettre ouverte, ses
animateurs rappellent qu'"en lançant le NPA, la LCR avait annoncé la couleur : faire le pari du renouvellement", ajoutant qu'ils y avaient cru "dur comme fer". Mais "après la
première réunion du CPN, nous fûmes nombreux à avoir la gueule de bois", poursuivent-ils, dénonçant en vrac, des têtes de liste présentées "sans discussion", un exécutif désigné sans
appel à candidatures, et surtout, une direction "provisoire" qui décide de tout.
"C'est l'ancienne LCR et les gens qu'ils placent qui sont dans la direction. On a raté le coche de la démocratie", assure Simon Cotin-Marx, uns des
animateurs du collectif.
"MANQUE D'INFORMATION"
La critique a été relayée par des motions de protestations de plusieurs comités, notamment dans le Tarn, la Charente, à Saint-Nazaire ou à Angers, qui ont dénoncé la "dépossession" des
adhérents. La déception est aussi perceptible sur le site de discussion d'extrême-gauche, Forum marxiste révolutionnaire, où quelques militants ont fait aussi part de leur amertume.
"On a tous ressenti un manque d'information et de discussion dans les comités", remarque Victor Purcel, militant de l'Appel et la pioche. "Cela a été un
vrai bug démocratique", dit encore Leila Chaibi, elle aussi animatrice du collectif.
La critique est sévère pour un parti qui s'est présenté comme porteur de nouvelles pratiques politiques. La direction du NPA a tenté de se justifier en invoquant "l'urgence" du dépôt des
listes. Mais elle assume son rôle dans la formation des directions.
"Il est logique qu'il y ait une équipe constituée venant de la Ligue. On ne va pas s'effacer", justifie Pierre-François Grond, bras droit de M.
Besancenot.
Des "ajustements" ont cependant été opérés : Leila Chaibi a été intégrée à l'exécutif et un groupe de travail sur la démocratie interne a été concédé aux "trublions". Ses travaux seront
rendus publics lors du prochain CPN le 21 juin.
Le même jour, un nouveau courant d'opposition rassemblant des anciens proches de Christian Picquet et des nouveaux adhérents attachés à défendre un parti ouvert sera
officiellement annoncé.
le premier numéro de l'hebdomadaire "Tout est à nous" en vente jeudi
Le premier numéro de "Tout est à nous", l'hebdomadaire du Nouveau parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot qui remplace l'historique "Rouge" de l'ex-LCR, sort officiellement mercredi
prochain et sera mis en vente jeudi au prix de 1,20 euro.
La Une du nouveau "journal militant", qui est financé par les cotisations des militants et vit "sans publicité ni subvention", sera dédiée à l'"après 19 mars", journée de mobilisation qui
a réuni de 1,2 à 3 millions de personnes dans les rues, a indiqué un responsable du NPA. Le titre de l'hebdomadaire, qui comprendra 12 pages, rappelle le slogan "tout est à nous, rien n'est à eux"
repris par les militants dans les manifestations.
Le dernier numéro de "Rouge", qui a accompagné la Ligue communiste révolutionnaire depuis sa création en 1969, est paru le 12 février, quelques jours après la dissolution de la LCR et la
création officielle du NPA. Il avait comme titre "NPA: ce n'est qu'un début...".
NPA 20 MARS 2009
Besancenot :
"Une révolte légitime de salariés à bout"
(interview au JDD)
Olivier Besancenot, en grève lui-même à La Poste, comprend les actions des salariés de Sony, qui ont séquestré leur patron toute la nuit de jeudi à vendredi.
Le leader du NPA explique au Journal du Dimanche pourquoi des conflits minoritaires et radicaux se multiplient, pour "l'honneur". "L'unité et la radicalité, ce sont des bons mots
d'ordre", affirme l'ancien porte-parole de la LCR.
Le PDG de Sony retenu par les salariés, c'est le symbole des nouveaux conflits ?
C'est comme pour le patron de Continental qui se prend des oeufs, c'est une révolte légitime de salariés à bout. Ils sont traités comme des moins que rien, exploités et virés. Nous, si on occupe le
siège de La Poste jusqu'à ce qu'on soit reçus, c'est la même chose. Des milliards d'euros volent au-dessus de nos têtes et on n'en voit jamais la couleur... C'est un mouvement qui s'étend et se
radicalise. L'unité et la radicalité, ce sont de bons mots d'ordre. Dans le camp d'en face, ça se radicalise aussi. Les patrons disent: "On ne lâchera pas." Ceux qui sont responsables de la
crise sont renfloués par les deniers publics et les salariés doivent se serrer la ceinture. Alors, forcément, l'air du temps reprend de la couleur.
Pour l'instant, à La Poste, vous avez obtenu quel résultat ?
Aucun pour le moment. La direction nous envoie plus souvent au tribunal et au commissariat qu'à la table de négociations. Ils veulent nous mettre la tête sous l'eau. Mais cette grève est à l'image
d'autres conflits en ce moment, radicaux mais déterminés, qui ne lâchent rien. Ils se font sur des ressorts autres que comptables, sur la fierté, la dignité. Un gréviste m'a dit au début du
mouvement: "Je ne suis pas sûr qu'on puisse gagner grand-chose, mais je veux relever la tête, je ne suis plus une machine à trier." Et quand vous gagnez 1150 euros et que chaque jour de
grève vous coûte 50 euros, vous ne pouvez pas arrêter sans avoir rien obtenu. La seule issue, c'est qu'on obtienne des victoires sociales. Le gouvernement peut lâcher, il l'a montré dans l'éducation
ou en Guadeloupe.
La Guadeloupe, c'est un modèle? Domota, votre nouveau Malcolm X ?
Domota est une grande figure, il a fait un sans-faute. Le LKP est un exemple à suivre et à méditer. Au-delà de l'histoire coloniale, tout le monde a un point commun avec eux, c'est la spoliation, la
"profitation" comme ils disent. Il faudrait faire des collectifs contre la "profitasyon" partout en France.
La "profitation", ça devrait être ça, les mots d'ordre des manifestations du 19 mars ?
Le 19 mars doit être un succès, mais vingt-quatre heures de mobilisation, ça ne suffit pas. Il faut taper plusieurs jours de suite avec le même marteau sur le même clou. C'est là que les
organisations syndicales et politiques pourraient s'inspirer de la Guadeloupe. Grâce à la grève générale, l'augmentation des salaires est devenue acceptable !
Madoff en prison, c'est une bonne nouvelle ?
Je ne vais pas verser une larme de crocodile sur Madoff. Mais c'est l'arbre qui cache la forêt. Il ne faut pas faire le procès d'un seul homme, mais celui du système: le procès du capitalisme dans
son ensemble, et pas seulement celui du capitalisme financier. Le capitalisme entrepreneurial célébré par Sarkozy est un anachronisme. D'ailleurs, quand il part en vacances, il ne va pas chez des
artisans boulangers ou des plombiers, mais chez Bouygues, Bolloré, chez des chefs de holdings qui sont dans l'industrie et la finance ou chez un milliardaire mexicain, tout récemment.
Comment qualifiez-vous le sarkozysme ?
Comme une politique de classe. Il est élu par 53% des voix mais il agit pour les 6 à 7% qui ont tout le patrimoine. Tout le reste, la surenchère verbale, les commentaires sur son style, je m'en fous.
Je le critique sur le fond, sur sa politique de classe menée de manière autoritaire.
Propos recueillis par Cécile Amar. Le Journal du Dimanche
Statuts provisoires du Nouveau Parti Anticapitaliste adoptés par le congrès du NPA
Les statuts provisoires ont été adoptés par 533 pour, 8 contre, 28 abstentions et 2 refus de vote.
Les statuts provisoires ont été adoptés par 533 pour, 8 contre, 28 abstentions et 2 refus de vote.
Préambule
Le NPA est un parti qui se bat pour les principes définis dans le document programmatique adopté au
congrès de fondation. Notre parti vise à favoriser la prise de conscience politique et l’organisation des salariés et de tous les opprimés. Il est un outil au service de la lutte contre
l’exploitation et l’oppression du système capitaliste pour un socialisme démocratique et écologique.
Notre projet commun est de construire une nouvelle société qui rejette toute forme d’exploitation,
d’oppressions et d’aliénations qu’elles soient économiques, sociales, écologiques, idéologiques ou culturelles. Ceci nécessite le renversement du système capitaliste. L’organisation qui porte un tel
projet doit donc, dans ses pratiques mêmes, au quotidien, combattre les effets de l’idéologie dominante.
Nous voulons construire une organisation où chacun, chacune puisse trouver sa place à l’égal de tous les
autres. Une formation où chacun(e) est acteur ou actrice et qui permette la participation de tous et de toutes aux initiatives décidées en commun, à la critique, à l’élaboration de la stratégie, du
projet et des programmes, tel est en effet l’enjeu.
Les formes d’organisation et le fonctionnement ne sont pas neutres. Il n’y a pas de doute que la forme
rejoint le fond, et il faut donc que l’organisation interne qui sera la nôtre donne à voir la sincérité de nos convictions et de notre projet d’émancipation. Le bilan que nous pouvons faire du XXème
siècle, en particulier le stalinisme et toutes les expériences de bureaucratisation du mouvement ouvrier, nous imposent de tirer toutes les leçons pour construire une organisation vivante,
démocratique où chacun et chacune puisse trouver sa place à l’égal de tous les autres. Nous voulons un parti qui rompe avec la tradition des structures hiérarchisées qui filtrent et étouffent la voix
des militants. Nous voulons un parti qui innove dans la manière d’organiser l’action militante ou le débat n’est confisqué ni par les minorités agissantes, ni par un appareil caporalisé. Nous
voulons un parti qui brise toutes les formes de professionalisation de l’engagement politique.
Il doit être démocratique et pluraliste. Le parti que nous voulons construire entend d’emblée intervenir
dans tous les domaines de l’activité économique, politique et sociale. Il n’est pas une somme de comités atomisés mais un collectif de militantes et militants qui par leurs discussions et leurs
décisions entendent faire évoluer les rapports de forces sociaux au profit de l’immense majorité de la population. Faire des expériences ensemble, tirer des bilans n’est possible qu’à partir
d’activités menées ensemble. Les discussions et les décisions que nous prenons engagent l’ensemble du parti, c’est un gage de démocratie.
Ce qui rend nécessaire une centralisation des activités du parti, c’est que le capitalisme dispose d’un
cadre centralisé d’où s’organise sa domination : l’État, les puissances économiques et financières. L’enjeu est bien un changement de pouvoir et une rupture révolutionnaire avec l’ordre
établi.
1/ Adhésion et comité
Est membre du parti celui ou celle qui partage l’essentiel des “principes fondateurs” et adhère à un
comité, c’est-à-dire qui prend sa carte, participe aux activités et aux réunions du parti dans la mesure de ses disponibilités et verse ses cotisations.
Les militant-e-s sont membres d’un comité qui est la structure de base du parti. C’est lui qui recueille
les nouvelles adhésions, accueille et accompagne les nouveaux venus. Un comité est un regroupement de militant-es organisés sur la base d’une intervention sur un territoire, une entreprise, lieu de
travail ou secteur professionnel dont les précaires, ou dans la jeunesse. Chaque fois que c’est possible la création d’un comité d’entreprise doit être débattu.
Le comité gère librement ses activités dans le cadre des orientations nationales et locales fixées par
les congrès. Il dispose d’une autonomie d’adaptation de ces orientations aux réalités locales.
Le comité est le lieu de débat politique, où se discutent et se déterminent les initiatives, et un lieu
de formation. Chaque comité désigne un trésorier.
Il peut procéder à une éventuelle radiation du parti, dans des cas exceptionnels à définir et à encadrer
(violence, sexisme, racisme, LGBTI phobie…). La procédure de radiation doit être encadrée afin de préserver les droits de la défense : information du militant des faits qui lui sont
reprochés par écrit un mois avant la réunion où doit être votée la radiation ; possibilité de se faire assister par un autre membre du NPA ; vote de la radiation à une majorité des 2/3 des
présent-e-s. Chaque militant-e dispose du recours d’une procédure d’appel nationale.
Lorsqu’un autre courant politique local demande à adhérer à notre parti, un processus de discussion est
engagé localement; un éventuel accord est ratifié par une assemblée générale des membres du parti.
Lorsqu’il s’agit d’un courant national, la même démarche politique est engagée, sous mandat, par
l’exécutif national et soumise à la direction nationale ou au congrès.
2/ Le congrès et représentation du NPA.
Le congrès est souverain en matière de programme, de fonctionnement et d’orientation nationale. Il
établit les relations internationales durables du NPA, adhésion à une internationale ou autre type de regroupement. Il élit à la parité un conseil politique national (CPN) représentatif du parti, de
sa réalité géographique comme de ses commissions nationales, et de ses sensibilités politiques. S’il existe des orientations politiques contradictoires soumises au vote du congrès, le CPN est élu à
la proportionnelle. Pour permettre de représenter correctement l’ensemble de la réalité du NPA, sa taille devrait donc avoisiner les 150 membres ce qui nécessite une réflexion sur son fonctionnement.
Le congrès a lieu au moins tous les deux ans, il est convoqué et préparé par le CPN. Les militants du NPA disposent du droit de convoquer un congrès extraordinaire, selon des modalités à fixer
ultérieurement.
Le CPN est chargé d’appliquer les mandats nationaux entre deux congrès. Il peut consulter les militants
sur toute question qu’il juge suffisamment importante ou inédite et qui nécessite l’avis de tous. Le CPN se réunit au moins quatre fois par an, détermine les choix de campagne nationale, Il ratifie
la composition des équipes responsables proposées par les commissions de travail. Il élit le comité exécutif en son sein dont il contrôle l’activité. Toute réunion du CPN doit être précédée et suivie
d’un débat dans les comités sur les points à l’ordre du jour. Pour cela l’ordre du jour doit parvenir aux comités le plus rapidement possible. Les élus au CPN doivent rendre compte des débats
internes, des orientations politiques nationales aux militant-e-s.
Le CPN, ainsi que le comité exécutif , doivent pouvoir être saisis par n’importe quelle instance
(nationale ou locale).
Le comité exécutif est responsable de l’activité nationale : représentation du NPA, animation
nationale des campagnes, réaction à l’actualité politique et sociale française et internationale, collectif de porte-paroles… Il peut se doter d’un secrétariat et de permanents. Ce qui implique de
mettre en place des règles de rotation des permanents, avec des permanentats limités dans le temps, de préparer des solutions de reclassement , de privilégier les temps partiels, et d’établir
une grille salariale afin que le passage d’un militant à temps partiel n’entraîne pas pour lui de perte de revenus. Quand les postes de permanens sont politiques, ils doivent être attribués à la
proportionnelle et être révocables.
Le principe de rotation de l’ensemble des directions, soit en nombre de mandats successifs (2, 3 ou 4)
soit en nombre d’années, est discuté pour être adopté dans les statuts définitifs. Deux soucis apparaissent : qu’une véritable rotation soit mise en place, et en même temps prendre le temps de
faire émerger et mûrir de véritables directions…
Une commission de médiation est mise en place au congrès. Elle vise en l’absence de statuts définitifs à
tenter de régler les problèmes par la discussion. Elle sert aussi d’instance d’appel.
Les instances nationales respectent le principe de parité hommes/femmes dans leur désignation. La parité
ne suffit pas, il faut l’accompagner d’une réflexion collective et d’autres mesures destinées à favoriser la présence de femmes à tous les niveaux de responsabilité, à renforcer leur confiance en
elles et éviter leur démission prématurée.
Chaque instance produit des comptes-rendus accessibles à l’ensemble des militants.
Le NPA respecte donc les principes d’élection, de rotation et de révocabilité qui permettent à tous les
membres de contrôler leurs représentants.
3/ Structuration : intervention nationale et autonomie locale
Cela suppose
- Un principe démocratique : des directions élues, représentatives, et qui rendent compte de leur
mandat à la base et expliquent leurs décisions
- Un principe d’efficacité : centraliser l’activité à l’échelle la plus adéquate
L’échelon de regroupement des comités le plus efficient est choisi localement. Dans chacun d’entre eux
les comités décident soit de tenir un congrès local qui élit un exécutif, soit de mettre en place une coordination. Ceux-ci fixent les objectifs d’implantation, coordonnent l’activité et élisent ou
désignent selon les modalités de leur choix, une équipe d’animation dont les tâches sont : représenter le NPA, impulser et coordonner son travail militant, éditer une presse, gérer un site,
mettre en place un système de formation, coordonner l’activité des commissions, faire circuler l’information, s’occuper de la trésorerie… Un principe de rotation s’applique à ces équipes. Elles sont
mises en place à la parité homme/femme. Elles peuvent être révoquées si une majorité de membres le réclame.
Un parti à l’image de notre projet émancipateur implique une démarche volontariste d’implantation dans
les entreprises, cœur de l’exploitation capitaliste. La création de comités NPA d’entreprises, de secteurs , de branches, est un objectif central de l’organisation. Ces comités sont essentiels à la
cohérence de notre politique dans la lutte de classe, dans les intervention syndicales, et, de fait un des pivots du npa . Partout où les comités locaux sont en place, il faut rechercher les
possibilités de créer ces structures.
Des coordinations régionales se mettent en place pour s’occuper de la coordination du travail à cette
échelle : campagnes régionales, formation et autres…
Une consultation des comités est nécessaire sur toute question jugée importante par l’équipe de
coordination ou sur demande des comités concernés.
4/ Commissions nationales et locales et secteur jeune
Des commissions thématiques sont mises en place. Elles participent à l’élaboration d’orientations et
formulent des propositions d’actions. Elles sont ouvertes à tous et toutes. Elles sont coordonnées régionalement et nationalement. En outre, elles peuvent avec l’accord du CPN mandater un de leurs
membres pour servir de porte-parole du NPA sur es questions techniques qui ne pourraient être traités par les porte-paroles nationaux.
Le NPA favorise également les réunions de secteurs professionnels, de secteurs d’activité ; tout ce
qui permet d’agir ensemble avec plus d’efficacité.
De par la place qu’elle occupe dans la société et l’oppression qu’elle subit, la jeunesse joue un rôle
spécifique dans la lutte des classes. Elle a des modes de mobilisation différents, elle est prompte à se révolter contre le système et vient à la politique par des biais spécifiques. Ce qui rend
nécessaire une autonomie d’intervention des jeunes du parti leur permettant de faire leurs propres expériences.
Le secteur jeune rassemble les comités jeunes et les jeunes qui souhaitent coordonner leur intervention
en direction de la jeunesse. Il élabore une orientation en direction de celle-ci (campagnes, matériel, journal…). Une fois par an, une conférence nationale jeune est organisée rassemblant des
représentants de tous les comités jeunes, des commissions et des jeunes présents dans les comités locaux. Les jeunes du npa sont représentés dans l’ensemble des instances de celui-ci (localement, cpn
et éxécutif).
Un secrétariat jeune est ratifié par le CPN sur proposition de la conférence jeune.
5/ La formation et les débats
Un haut niveau d’information, d’accès aux débats, à une formation politique approfondie est une
nécessité démocratique, la condition sine qua non d’égalité entre les militants. La force que nous voulons construire doit se vivre comme une intelligence collective du monde que nous voulons
révolutionner. Nous devons être nos propres « experts. Cette formation est indispensable pour permettre la rotation des mandats et le respect de la parité. Elle nécessite un investissement
militant de longue durée et une politique volontariste. C’est dans une conception pluraliste de l’accès aux savoirs critiques et aux outils de compréhension du monde que nous nous situons. L’objectif
essentiel de notre formation est de transmettre de manière non dogmatique les acquis du mouvement ouvrier. Dans l’ordre du jour des comités, lors de stages décentralisés (régionaux), à l’université
d’été du NPA ; autant de lieux d’une formation qui doit constamment se situer dans une perspective militante.
C’est avant tout dans les débats politiques autour d’échéances concrètes que se construit une conscience
politique et une capacité d’intervention politique. En ce sens, la qualité des débats du parti et leur accessibilité, au moment des congrès comme entre ceux-ci, sont déterminantes. ». Cela implique
du matériel, des publications, des conférences sur le site, un institut de formation et des équipes de militants chargés de celle-ci… Une commission formation est élue par le CPN.
6/ Système de presse et communication
Le NPA est doté d’un système de presse et de communication. La commission communication est élue par le
CPN. Ceux-ci, en dehors de défendre l’orientation du NPA, sont autant de lieux d’échanges, de débats, de connaissances et de contre-expertises au service de notre projet.
Le système de communication est animé par une équipe sous la responsabilité du comité exécutif. Il
s’articule autour de 3 supports essentiels et complémentaires qui fonctionnent en synergie :
- un site, qui constitue, à l’heure de la révolution internet, un aspect central du dispositif. Il ne
s’agit pas seulement du portail de l’organisation mais d’une publication en tant que telle. Le site est chargé notamment au quotidien de la réactivité à l’actualité, il héberge des vidéos, du
matériel, des communiqués, des articles, des débats : c’est un site vivant et organisé, qui met à profit l’absence des contraintes liées à la diffusion papier
- un journal sous forme papier diffusé essentiellement par le biais des abonnements et de la vente
militante, accessible, structurant et nourrissant l’intervention politique des militant-es, capable, en plus de l’actualité, de relayer les campagnes du NPA.
Le site et le journal sont fortement connectés du point de vue du contenu.
-une revue mensuelle en direction des militant-es et du milieu proche, de manière à pouvoir approfondir
les sujets, nourrir la réflexion.
Ces trois éléments sont gérés et animés par des instances élues dans le cadre de mandats nationaux pour
les outils nationaux, locaux pour les outils régionaux ou départementaux. Ils travaillent en lien avec les directions du parti correspondant à leur diffusion. Les comités de rédaction de l’hebdo des
revues organiques et périphériques, ainsi que les équipes des sites nationaux et locaux sont des formes de représentation publique du parti et doivent être constitués vers la parité de genre au même
tître que les instances politiques.
Le droit d’expression des tendances et des fractions existent dans le système de presse du NPA. Une
lettre électronique sera proposée aux sympathisants.
7/ Un parti démocratique à l’image de notre projet
La démocratie est une exigence et un atout pour notre parti. La démocratie est au cœur de notre projet.
Elle implique la transparence, la circulation des informations, la mise à niveau systématique des éléments d’un débat, la connaissance de la pluralité des choix, elle reconnaît la possibilité de
s’organiser pour faire changer l’orientation du parti, c’est-à-dire le droit de tendance et le droit de fraction
Notre objectif est de permettre à chaque militant de trouver sa place et de pouvoir exercer pleinement
sa souveraineté au sein du parti. Les débats à l’intérieur du parti doivent être simples, accessibles mais pas simplistes : un parti des travailleurs, de tous les travailleurs, des
travailleuses, manuels ou intellectuels.
Nous construisons un parti militant. Pour autant nous voulons rompre avec les logiques de parti élitiste
au rythme impossible à suivre, où ce sont celles et ceux qui militent le plus qui fixent à la fois le rythme et l’orientation politique. Il s’agit ainsi de veiller à la durée des prises de parole, au
respect de la parole de chacun, à l’alternance de celle-ci, à la place de chacun, à la durée et au rythme des réunions, à la longueur des textes et donc des bulletins de débat.
En retour par leurs cotisations, les militants participent à l’indépendance et à la vie du parti. Le
congrès décide la grille indicative de cotisations au prorata des revenus prenant en compte le quotient familial, et la répartition de celles-ci entre l’échelon national et l’échelon local. Les
activités financières sont exercées à chaque niveau par des trésoriers ou des co-trésoriers élus qui rendent compte de leur mandat.
L’égalité homme/femme ; la parité dans les directions et dans la représentation publique, la prise
en charge de la garde d’enfants permettant la participation des parents aux réunions sont des préoccupations constantes. De même il s’agit également de veiller à la représentation au sein du parti
des populations qui subissent des discriminations particulières dans la société, mais également des couches sociales les plus exploitées. Dans le même sens, la place des jeunes est une préoccupation
constante du parti.
La sécurité du parti est l’affaire de tous ses membres. Le service d’ordre est composé de membres élus
par les comités.
Les membres du NPA élus sur des listes plus larges, défendront les idées et propositions émanant de la politique
nationale et locale du NPA. La section locale du NPA discute régulièrement de l’intervention et l’activité des élus qui en sont membres, pour assurer collectivement l’accompagnement politique de
l’élu et garantir la formation de l’ensemble des militants sur cette questions.
Les instances de base et le conseil politique national devront se prononcer au préalable sur la participation à un
exécutif pour les communes importantes, les départements, régions.
Les élus membres du NPA ou élus sur des listes NPA qui reçoivent des indemnités, défraiements… en informent annuellement
leurs instances de base, ainsi que le CPN (le collectif responsable du suivi des élus). Les fonctions électives ne devant pas être source d’enrichissement, ces sommes et d’éventuels avantages fiscaux
sont reversés au parti au niveau national. Les fonctions électives ne devant pas être cause d’appauvrissement, les conseillers municipaux qui reçoivent (et donc reversent) une indemnité, recevront
une compensation pour leurs frais de fonctionnement et hausse éventuelle de leurs impôts. Pour les mandats électifs nécessitant un travail à plein temps ou temps partiel, la rémunération de l’élu-e
sera déterminée de la même façon que pour les salariés du NPA et tiendra compte de la situation de l’élu-e avant et après le mandat.
L’utilisation du sigle NPA dans les élections suppose que le candidat s’engage à respecter les exigences ci-dessus. Les
candidatures seront validées par les instances de base de la circonscription concernée. En cas de désaccord, le CPN tranche souverainement.
Le non-cumul des mandats est un principe absolu.
Le NPA a comme règle que es élu-e-s ne fassent pas plus de 2 mandats consécutifs. Toute exception suppose un accord du
CPN.
En cas de démission du NPA, l’élu-e abandonnera son mandat, les instances locales auront à en
discuter.
Quand un élu-e d’une commune importante et notamment lorsqu’il/elle est membre de l’executif, département, région, un-e
député-e, demande son adhésion au NPA, celle-ci se fera après l’accord des instances locales et nationales.
Les élus doivent coordonner leur action, leur intervention dans les institutions doit être maîtrisée à tous les échelons
adéquats par les instances du parti. Leur activité, les indemnités éventuelles doivent être contrôlées également dans les mêmes conditions.
Un groupe de travail sera mis en place après le congrès pour évaluer l’application de ces statuts
provisoires, il sera amené à proposer en lien avec l’ensemble des structures du NPA les modifications à apporter à ce document au prochain congrès.
Un prochain congrès sera convoqué dans un délai de un an à dix-huit mois maximum.
Il adoptera les statuts définitifs à la majorité simple.
Olivier était interviewé sur France 5, le dimanche 3 janvier 2009.
Olivier est l'invité principal de cette émission de France 3, diffusée le 16 janvier 2009. Il répond aux questions du présentateur Samuel Etienne et débat avec le député européen
"socialiste" Henri Weber.
Le 14 janvier 2009, Olivier était l'invité du 'Grand Journal' de Canal+ et répondait aux questions de Michel Denisot, Jean-Michel Apathie, Arianne Massenet, Ali
Baddou et commente notamment la sortie du livre qu'il a co-écrit avec Daniel Bensaïd : "Prenons Parti pour un socialisme du XXIè siècle".
NPA. Trois lettres, un nouveau sigle pour un nouveau départ. Sous l'impulsion de son porte-parole, Olivier Besancenot, la Ligue
communiste révolutionnaire (LCR) va donner naissance, les 6, 7 et 8 février, au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Un parti que ses dirigeants veulent sortir de la
marginalité, hisser à la hauteur de la popularité de leur leader, et dont ils entendent transformer l'image. Les militants sont au rendez-vous du changement : près de 9 000 d'entre eux ont fait
savoir qu'ils adhéraient à cette métamorphose en prenant la carte de ce nouveau parti d'extrême gauche. Besancenot et sa garde rapprochée peuvent savourer leur succès : ils ont presque atteint
"le parti des 10 000", vieux mythe des années 1970.
Voilà presque deux ans que, par petites touches, les dirigeants de la "Ligue" préparent la mutation d'un groupuscule de la révolution en un parti des luttes et de la résistance. C'est au
lendemain du 22 avril 2007 que le top départ du changement a été donné par le bureau politique de la LCR. Réunis dans leur local dissimulé dans une impasse de Montreuil (Seine-Saint-Denis), où
s'entassent de petits bureaux encombrés et crasseux et l'imprimerie artisanale de Rouge, l'hebdomadaire de la LCR, les dirigeants trotskistes exultent à la vue des résultats obtenus au
premier tour de l'élection présidentielle. Olivier Besancenot vient d'atteindre 4,1 % des voix, écrasant tous ses concurrents de la gauche radicale - Marie-George Buffet
(1,93 %), José Bové (1,32 %), Arlette Laguiller (1,33 %), et Gérard Schivardi (0,34 %). Dans un contexte où
le vote utile avait fortement pesé, le candidat de la LCR se paye le luxe de faire un meilleur score qu'en 2002, en enregistrant 1,5 million de voix, soit 280 000 de plus.
Olivier Besancenot est alors bien installé dans le paysage de la gauche française. "C'est un grand moment", souffle François Sabado, un des dirigeants
historiques de la LCR. C'est lui qui coache depuis huit ans "Olivier", et il connaît les heures de travail derrière ce beau résultat. Pour lui, la preuve est faite que son champion s'est imposé pour
durer. Il faut donc lui construire une organisation à son image : jeune, ancrée dans ces couches moyennes déclassées, révoltées par les inégalités, ne supportant pas Nicolas
Sarkozy, aux indignations multiples et variées, des OGM à la publicité, des enfants de sans-papiers aux logiciels libres. La vieille "Ligue" a beau avoir recruté de nouveaux électeurs pendant
la campagne, elle n'offre plus le cadre adéquat pour ces nouvelles révoltes. Il faut tout changer : le nom, le programme, le fonctionnement, les débats, les dirigeants, leur image. Pour ne pas
renouveler l'erreur de 2002.
Cette année-là, Olivier Besancenot, alors jeune candidat inconnu de la LCR, à qui Alain Krivine avait laissé la place, avait fait une campagne dynamique et réussi
l'exploit d'attirer 4,25 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle. Le choix de la "rupture générationnelle" avait marché, et même au-delà des espérances de la LCR. Le nouveau
champion de ce mouvement se retrouvait derrière Arlette Laguiller (5,72 %) mais devant Robert Hue, le candidat du PCF (3,37 %).
Déjà, la "Ligue" avait vu affluer dans ses meetings ces nouveaux visages de jeunes salariés qui s'identifiaient à la révolte portée par le postier de Neuilly-sur-Seine. Déjà, les télévisions et la
presse s'étaient piquées de curiosité pour ce nouveau venu à la gouaille percutante qui ringardisait soudainement les autres candidats de la gauche radicale. Déjà, les rangs de l'organisation
("l'orga") avaient grossi brusquement. Mais la LCR restait ce qu'elle avait toujours été : un groupe d'intellectuels et de militants quasi professionnels, avec des réunions interminables et
une doxa trotskiste datée. Les nouveaux venus ne sont pas restés, les effectifs ont stagné, entre 2 500 et 3 000 adhérents.
Mais la donne politique va progressivement évoluer entre 2002 et 2007. La gauche, qui pensait apercevoir le bout de son tunnel d'échecs après ses bons résultats aux élections régionales de 2004,
se déchire quand survient le débat sur la Constitution européenne, en 2005. L'aile radicale - PCF, LCR - va s'allier dans la "bataille du non" à la gauche des Verts, aux socialistes contestataires
menés par Jean-Luc Mélenchon et aux républicains de gauche de Jean-Pierre Chevènement. Et après une campagne qui les a vus tout étonnés de
pouvoir tenir meetings et discours communs, ils vont, grâce à l'apport de milliers de petites mains altermondialistes et antilibérales, faire basculer vers le non le résultat du référendum sur la
Constitution européenne. C'est l'époque où la gauche de la gauche pense qu'il est possible de présenter un candidat commun à l'élection présidentielle qui suit.
La LCR sera la première à doucher cet élan collectif en déclarant qu'elle présentera son candidat, Besancenot. Parce qu'il est "le meilleur" pour capter l'électorat "noniste". Les
accusations de "division" ou de "trahison" n'y feront rien. La LCR tient son champion et entend l'imposer malgré la concurrence. Ses militants sont les premiers à avoir senti que
les discours raisonnables du PS ne passent plus dans le peuple de gauche. Avec le succès des mouvements altermondialistes, et, bientôt, la crise du capitalisme, l'utopie est de retour. Et Besancenot
ne laissera personne lui voler cette opportunité.
Après sa consécration à la présidentielle 2007, le jeune porte-parole de la LCR veut pousser son avantage et donner un coup de balai à son organisation. En finir avec sa ligne de "front
unique" qui lui faisait chercher sans cesse des alliances contre la droite et nouer des accords électoraux avec tantôt Lutte ouvrière (LO), les Alternatifs ou d'autres structures trop
"floues" à ses yeux. Olivier Besancenot n'y a jamais cru, et ne veut plus avoir affaire à cette "vieille gauche". Lui qui avait fait ses débuts dans une tendance minoritaire
reprochant à la direction de la LCR de n'être pas assez révolutionnaire est persuadé qu'après des années de vaches maigres et de scores marginaux, son heure et celle de ses camarades a sonné. A
condition de changer de tactique et de s'affirmer.
Il va agir vite. En août 2007, le jour de l'ouverture de l'université de la LCR, les militants sont sidérés en découvrant le titre de "une" du Parisien : "Besancenot veut supprimer la
LCR." Il calme le jeu en disant que ce n'est pas ce qu'il a déclaré, mais le message est passé. Le lendemain, en meeting, il précise sa pensée : "Se représenter seuls, c'est la clé." Il faut
donc créer un nouveau parti, car "on ne peut faire du neuf avec du vieux".
Pour lui, la LCR doit rompre avec ses choix tactiques toujours liés à ce que dit le PS ou à ce que fait le PCF. Il ne cesse de répéter son credo à ses camarades : "Il est temps de tourner la
page du vieux mouvement ouvrier pour écrire une nouvelle page vierge", et de regrouper "tous ces héros de la vie quotidienne qui n'ont plus envie de se laisser faire" Selon lui, il y a
urgence : on est à la veille d'"un nouveau Mai 68", où la colère accumulée et les grèves qui se multiplient peuvent "mettre le feu à la plaine".
La nouvelle ligne, davantage gauchiste, fait tiquer les plus anciens, mais elle plaît en interne aux jeunes. La direction a compris que Besancenot veut accélérer. Après l'avoir formé, ses mentors
regardent, un peu fascinés, leur poulain prendre de l'épaisseur et imprimer sa marque. Ils se rangent derrière lui, sachant qu'il ne sera jamais comme eux, tout dévoué à "l'orga". "Il
est exclu que la Ligue fasse de moi ce que LO a fait avec Arlette", a-t-il prévenu de longue date.
Il n'a jamais cessé de marquer sa différence avec son camarade Krivine. Pas question de "signer pour vingt ans" comme candidat. Il revendique ses amitiés, même si elles font tiquer, comme
lorsqu'il s'affiche avec Joey Starr, au discours pas toujours féministe. Il veut aussi préserver ses matches de foot, ses soirées fêtardes et sa petite famille. On ne
touche pas à sa "part d'intime".
Besancenot ne change pas seulement le style ou les pratiques dirigeantes de la "Ligue". Il bouleverse aussi les références et l'imagerie politique. C'est désormais Che
Guevara qu'il invoque régulièrement comme son héros, ou encore la tradition libertaire. Il en oublie Trotski, décidément trop old fashion. Et après L'Internationale, ce sont
souvent ses "potes" rappeurs qu'on entend à la fin de ses meetings.
Il a installé son image "prolo", jeune salarié à 1 100 euros par mois. Cette faculté à ressembler à ses électeurs est son atout : "Un capital précieux dans une société minée par la crise de
légitimité du personnel politique", analyse Denis Pingaud dans son ouvrage L'Effet Besancenot (Seuil, 2008). Le jeune leader
travaille donc son image de poulbot d'extrême gauche au langage direct, qui veut rendre la politique accessible. Les discours et les émissions de télévision sont précédés d'un "training" minutieux.
Des fiches lui sont régulièrement rédigées afin qu'il puisse sortir les bons chiffres, qui disent mieux qu'un discours les difficultés rencontrées par les "gens de peu".
Son "plan média" est résolument orienté vers le grand public. Interviews régulières au Parisien, à 20 Minutes ou à RMC Infos, apparitions dans l'émission satirique "Groland", sur
Canal+, et même à un "Vivement dimanche", de Michel Drucker, sur France 2, diffusé le jour où Arlette Laguiller prononce son dernier
discours à la fête de Lutte ouvrière. Les travailleurs, clame-t-il, ont besoin d'"un parti qui les défende jusqu'au bout". Et lui "ne lâche rien", étant "le seul à être
totalement indépendant", viscéralement opposé à Nicolas Sarkozy, mais aussi au PS.
La recette fonctionne. Les élections municipales de mars 2008 ont vu les listes de la LCR s'implanter dans les terres communistes et jouer avec les nerfs des socialistes, en refusant d'appeler à
voter pour la gauche au second tour. Besancenot a d'excellents résultats dans les sondages d'opinion, devançant même les leaders du PS. Les Français le trouvent "sympathique", "proche
des gens", "courageux", "honnête". En septembre 2008, un an et demi après la présidentielle, s'ils avaient à revoter, 13 % des sondés lui donneraient leur suffrage (sondage
Opinion Way des 17 et 18 septembre). N'en jetez plus !
Côté militants, le succès ne se dément pas. Depuis que la LCR a lancé des comités pour lancer un nouveau parti, les salles de réunion ne désemplissent pas. "On a choisi de se dépasser et on a
réussi", claironne Pierre-François Grond, bras droit d'Olivier Besancenot. Jeunes salariés du privé, fonctionnaires, précaires,
intermittents ou chômeurs, le public est varié. A côté des quelques militants aguerris dans l'altermondialisme ou le syndicalisme, la très grosse majorité sont des "primo-militants", comme
les appelle Florence Johsua, doctorante au Cevipof. Une gauche plus ouvrière, plus jeune et plus rageuse : "Ils débarquent avec leur révolte brute",
remarque-t-elle.
Ce sont des adhérents impatients qui veulent être sur tous les fronts, haïssent le PS qui "a trahi" et attendent tout du NPA et d'"Olivier". Trop peut-être. "Olivier a
imprimé sa manière de voir, à marche forcée, sans prendre le temps de discuter les contours politiques du NPA, qui se limitent à l'annonce d'une volonté de "rupture". Tout cela au prix d'une
dépolitisation certaine", souligne Christian Picquet, issu des rangs de la minorité, à la LCR.
La critique n'ébranle pas la foi des amis de Besancenot. Peu leur importe ! Les 9 000 cartes d'adhérents annoncées sont là. Le cap du "grand parti" est franchi.
LEMONDE.FR
Naissance du NPA. Entretien avec Olivier Besancenot : «Notre stratégie peut paraître frustrante mais il n’y a pas pire qu’un espoir déçu»
Tentatives d’ouverture ? Sortie du champ minoritaire ? Invention d’un nouvel anticapitaslime ? Olivier Besancenot tente de répondre à ces questions. Mais s'il
affirme que le dialogue avec l’ensemble de la gauche de gauche n'est pas fermé, il ne cache pas non plus sa méfiance. Entretien.
A un mois du congrès fondateur du NPA, quel est votre sentiment sur le processus que vous avez lancé ?
Olivier Besancenot. Je crois que cette étape sera réussie au regard des objectifs que nous nous étions fixés. Il s’agissait de franchir une étape quantitative et qualitative par
rapport à la Ligue, et je pense que le contrat est rempli. Qualitativement, il y a des gens qui viennent d’horizons différents, qui dépassent les seuls sympathisants de la Ligue. Quantitativement, on
sera dans la fourchette que nous nous étions fixée, c’est-à-dire deux à trois fois plus que les 3 000 que nous étions à la Ligue.
Environ 10 000 ?
O.B. On verra. De toute façon, on n’avait jamais voulu faire un téléthon militant. Le souci, c’est de voir ce qui va en rester. L’engouement pour un processus, c’est une chose.
C’en est une autre que de trouver un fonctionnement militant stable qui permette que chacun puisse y trouver sa place et à d’autres de venir, un fonctionnement qui soit suffisamment souple, à la fois
dans la taille, dans les rythmes et les durées de réunion, pour que chacun puisse contrôler toutes les décisions du parti. Ce n’est qu’à l’épreuve des faits qu’on pourra le vérifier.
Comment se passe le passage d’un parti trotskyste à un autre, plus large ? A-t-il été difficile de quitter le « dogme révolutionnaire » ?
O.B. Mais il n’a jamais été question d’abandonner nos idées ! On a toujours dit qu’on voulait puiser dans différentes traditions, des histoires les plus anciennes aux apports
les plus récents des mouvements sociaux et de les fusionner dans la pratique et la réflexion. Cela n’a jamais été de renier son héritage, quel qu’il soit. Avoir des militants qui viennent de la
culture syndicale CGT et des militants de l’écologie radicale et de la décroissance, forcément cela fait des étincelles. Il y a aussi des approches générationnelles, sociales, qui ne sont pas
forcément les mêmes. Le plus difficile, c’est de pousser les uns et les autres à avoir une vision globale. Car chacun vient à cet outil politique avec sa propre approche, ce qui est légitime. Mais ce
nouveau parti ne peut pas être la somme d’interventions sur tel ou tel sujet. Nous avons toujours dit que nous allions apprendre en marchant. On assume notre statut un peu paradoxal, qui le sera un
peu moins à l’issue de notre congrès de fondation, fin janvier. Et quand bien même on existera, tout n’aura pas été réglé. Certaines questions programmatiques et d’orientation resteront en suspens.
Je dirais, pour faire un peu de provocation, que le sujet même de notre outil politique, c’est une démarche de refondation programmatique autour de l’anticapitalisme. Ensuite, l’idée d’un nouveau
parti est un vieux projet. La LCR n’était plus l’outil politique le plus adapté à la période. Et à la différence des années 1990, il y a eu une opportunité, au bon sens du terme, politique et
sociale, pour en créer un nouveau. Ensuite, je crois qu’il y a eu la fin de deux illusions : celle qu’on pouvait fédérer la gauche radicale en recollant les vieux morceaux du mouvement ouvrier avec
le dernier épisode de 2005, cette idée de recomposer autour d’un cartel, d’une alliance unitaire en partant par le haut plutôt que par le bas ; et celle que le mouvement social pouvait se suffire à
lui-même. Mais à force de se suffire à lui-même depuis 1995, le mouvement a surtout servi de boîte à idées aux partis de la gauche institutionnelle.
Pour des militants comme vous, qui ont eu pour berceau politique la LCR, est-ce douloureux de la fermer ?
O.B. A titre personnel et militant, vraiment pas. Daniel Bensaïd parle de se « sublimer ». Je n’ai pas du tout l’impression de renier aucune de mes idées. C’est
vrai qu’il y a une certaine injustice pour les militants de la Ligue en général et ceux de ma génération en particulier, car le travail de renouvellement de refondation programmatique, nous l’avons
déjà fait au sein de la Ligue. Mais, autour de nous, beaucoup de personnes n’étaient pas prêtes à entrer à la Ligue. Il faut être cohérent : si on veut écrire une nouvelle page avec d’autres, il faut
forcément tourner une page sur sa propre histoire et dire qu’on ne veut pas faire un nouveau parti trotskyste. Cela n’est pas simple pour certains, il y a toujours des réticences.
Dans la sphère militante, syndicale et politique, beaucoup de personnes s’interrogent sur le fait de rejoindre le NPA et, pour le moment, n’y vont pas. Est-ce que cela vous
soucie ?
O.B. Le problème, ce sont les rencontres et les démonstrations. Pour le moment, ce qui est important, c’est de consolider notre espace. J’avais cité à l’université d’été pour
lancer l’appel pour un NPA, le poète cubain José Marti, qui dit que « le meilleur moyen de dire, c’est faire ». On n’a pas la prétention de tout représenter, on fait à notre
échelle et on continue d’avancer. Ce qui veut dire être attentif à ce que vous dites. Nous constatons déjà une rotation importante en notre sein et nous savons bien que certains autour de nous
attendent de voir. Mais nous ne pouvons rien répondre d’autre que le fait que ce processus continue d’en être un, un processus qui va du bas vers le haut, et pas le contraire. Ensuite on discute et
on continuera de discuter avec toutes les mouvances politiques et sociales qui le souhaitent, avec toutes les organisations de la gauche radicale, avec LO, avec le PCF, avec les Alternatifs, avec
Jean-Luc Mélenchon, avec la nouvelle Fédération qui s’est montée, avec Alternative libertaire, avec les militants d’AC le Feu, etc. Pour résumer, et sans faire de démagogie, nous cherchons à faire le
mélange entre le vieux et le neuf. On ne fait pas le parti des ex et des déçus ! Il y a une recomposition politique qui s’accentue et c’est tant mieux. Entre le PS et nous, beaucoup de choses
sont en train de se passer. Mais je crois que la polarisation de la politique va continuer à s’accentuer. Notre propos, c’est de cristalliser un pôle un peu stable, qui donne un point de repère.
A plusieurs reprises, dans la manière dont vous avez expliqué cette polarisation, on a pu avoir l’impression que pour vous, il n’y avait que deux pôles, le NPA d’un côté, le PS de
l’autre et rien d’autre au milieu…
O.B. Bien sûr que non ! Nous n’avons jamais pensé ni dit qu’entre le PS et nous, il n’y avait rien. Pour prendre un seul exemple, on n’a même eu de cesse de proposer une
riposte unitaire au PCF, qui l’a systématiquement rejetée. Cette polarisation s’effectue à gauche entre deux grands types d’orientation, celle du PS, de plus en plus libérale, et celle d’une logique
anticapitaliste, indépendante du PS, dont nous avons toujours dit que nous n’en étions pas les seuls représentants. Il y a en effet un débat au sein de la gauche radicale. Certains pensent qu’un
autre espace est possible, celui que j’appellerai l’espace d’un réformisme conséquent. C’est ce que dit Mélenchon. Sa sortie du PS va dans le bon sens. Mais il dit qu’il n’est pas d’accord avec le
choix stratégique du NPA. Son idée, c’est de faire une sorte de Die Linke et donc il se rapproche du PCF. Die Linke et le PCF ont un point commun : gérer ensemble des collectivités locales avec la
social-démocratie et laisser ouverte la question de la participation gouvernementale. On a deux options, soit essayer de peser de l’intérieur de la gauche, soit renforcer un pôle indépendant pour
construire une autre gauche et contester l’hégémonie du PS. Ce n’est pas jeter l’anathème contre qui que ce soit. Premièrement, nous n’avons pas d’ennemis dans le camp de la gauche radicale.
Deuxièmement, nous allons discuter et faire tout ce qu’on pourra faire avec les uns et les autres. Les médiations politiques, ça existe, et on va continuer à les mener.
Vous posez comme préalable à des alliances avec le reste de la gauche radicale la non-participation à des exécutifs où le PS est présent.
Comprenez-vous que ce préalable, dans sa généralité et en dehors de toute analyse des rapports de force, fait débat ? Est-ce que toutes les expériences de participation à des
exécutifs avec le PS doivent être reniées ?
O.B. Notre stratégie peut paraître frustrante mais il n’y a pas pire qu’un espoir déçu. Nous avons conscience de l’urgence sociale et de la nécessité de peser au plus vite. Nous
ne faisons pas la politique du pire : tout ce qu’on peut arracher, on va l’arracher maintenant y compris dans le cadre institutionnel. Le problème, c’est de faire émerger, à partir de ce qui existe
au niveau social, un correspondant politique qui ne sera pas pris dans l’engrenage du pouvoir et qui ne sera pas satellisé par le PS. Car dans ce cas, on recrée de la désespérance. C’est vrai que
notre stratégie de rupture et d’indépendance a un coût : en l’absence de proportionnelle, et en refusant les alliances avec le PS, nous ne sommes, pour le moment, pas représentés à la hauteur de ce
que nous pesons réellement. Dans le mouvement social, il y a eu beaucoup d’expériences, je le sais bien. Certains ont été présents sur des listes, d’autres ont participé à des exécutifs. Je continue
à les estimer. Certains sont des écorchés vifs, on sait bien qu’ils et qu’elles ne se laissent pas instrumentaliser. Mais quand on rentre dans une logique collective, la seule garantie politique pour
ne pas se laisser absorber par ce système institutionnel-là ne peut pas être d’avoir que des écorchés vifs dans les postes où il faut. Il faut être cohérent. Si la droite est reconduite, il faut lui
opposer une gauche radicale, unitaire, indépendante, capable d’apporter un débouché politique aux luttes sociales. Si le PS l’emporte, il lui faut une opposition très forte à sa gauche. Contrairement
aux trente dernières années, il pourra y avoir alors une incidence sur le rapport de force, y compris sur le système institutionnel. Du point de vue de l’espoir, nous pensons que notre stratégie est
la bonne. On peut aussi regarder ce qui s’est passé au niveau international, par exemple ce qu’a fait Rifondazione Comunista en Italie ou ce que s’apprête à faire la direction de Die Linke en
Allemagne. On n’a pas le droit de décevoir demain les espérances d’aujourd’hui.
Mais le mouvement social, les luttes expriment souvent leur besoin d’élus, qui se battent et qui pèsent…
O.B. Oui, mais dans quel système institutionnel ? Car la question du pouvoir comme question stratégique, elle n’épargne personne. Ce n’est pas seulement la gauche politique
qui doit en discuter. Et cette réflexion, on doit l’avoir non seulement en France mais aussi depuis l’expérience du Venezuela ou du mouvement zapatiste. Notre idée, c’est de « prendre le
pouvoir sans se faire prendre par le pouvoir ». En effet, si on veut faire un nouvel objet politique, en termes de révolution culturelle, c’est aussi admettre que nous ne sommes pas
condamnés à être éternellement minoritaires. On peut créer des majorités d’idées et notre but, c’est qu’un jour, ces idées gouvernent. Mais même avec un gouvernement anticapitaliste, quel que soit
son échelle, le problème du type de fonctionnement du pouvoir demeure. Et toutes nos options impliquent qu’il y ait une masse de la population, sans parler du mouvement social organisé, qui fasse
irruption sur ce terrain-là. Sinon, cela ne marchera pas.
Le NPA veut être le parti des luttes. Mais ce n’est pas si évident pour le mouvement social d’avoir « son » parti. L’échec de Rifondazione Comunista en Italie en a aussi
montré la difficulté. Comment l’appréhendez-vous ?
O.B. Le problème, c’est d’être le carrefour entre une gauche sociale et une gauche politique. En France, on nous fait le procès que nous ne sommes pas tentés par le jeu
institutionnel. Mais on a été vacciné par l’expérience brésilienne et l’expérience italienne ! Rifondazione apparaissait comme un correspondant possible à une mobilisation sociale forte. Et la
gauche s’est suicidée, notamment à cause de la logique de la solidarité de gestion. On a ainsi vu certains parlementaires de Rifondazione qui manifestaient contre l’envoi des troupes en Afghanistan
et qui se retrouvaient ensuite sur les bancs du Sénat et de l’Assemblée italiens à voter l’envoi des troupes en raison de la solidarité de l’exécutif avec Romano Prodi. On ne peut plus aujourd’hui se
permettre cette désillusion. Dans les discussions qu’on a entre nous en ce moment, il est justement question de consolider nos liens avec des nouvelles organisations, en Italie, en Allemagne, en
Pologne, en Suède, en Irlande, pour essayer de bâtir une nouvelle force anticapitaliste européenne. Le PSE a son parti, les Verts et le PC aussi. Cet espace politique de l’anticapitalisme, il va
falloir l’occuper.
Vous avez reçu froidement l’idée d’une alliance avec le Parti de gauche et le PCF pour les élections européennes. A votre dernier Comité d’animation nationale, la discussion a
semblé moins close. Le camp antilibéral n’a pas de divergences programmatiques majeures. Qu’est-ce qui empêcherait des listes communes ?
O.B. Ce qui nous anime, c’est autre chose. Toute la gauche a les yeux braqués sur les élections européennes. C’est bien beau, mais on a une autre perspective, celle de la grève
générale du 29 janvier prochain et, vu ce qui se passe en Italie et en Grèce, je pense vraiment que ça peut tout changer. Je trouve ça hallucinant qu’on puisse se réfléchir à partir des échéances
électorales. Après, nous allons discuter. Pour le moment, il y a comme un parfum de déjà vu : si c’est pour faire du réchauffé de l’après 2005 et de la candidature unitaire, en oubliant ce qui n’a
pas pu se faire à l’époque, non, merci ! Les raisons de l’échec n’ont pas été réglées depuis. On ne peut pas remettre cent balles dans la machine simplement pour faire un score à deux chiffres.
Si c’est ça la discussion, je passe mon tour ! Par contre, si on a une discussion sur le contenu, sur quel type d’alternative on fait naître à partir des luttes et de la crise du système capitaliste,
c’est différent. Ensuite, il est faux de dire que nous sommes d’accord sur tout. Ce n’est pas vrai. Par exemple, nous proposons un service public bancaire unique qui ait le monopole du crédit et non
pas un pôle public qui évoluerait dans un espace privé. On propose de réunifier toutes les banques publiques et privées, en expropriant les intérêts privés sans rachat, sans indemnité, pour financer
un plan de relance sociale, en augmentant les salaires, en interdisant les licenciements et en développant les services publics. Il ne s’agit pas de laisser de la concurrence. Est-ce qu’il s’agit de
laisser de nouveau de la place pour le keynésianisme ou s’agit-il d’avoir une option clairement anticapitaliste ? La discussion est profonde et doit avoir lieu.
Vous voulez dire qu’actuellement, cette discussion-là n’existe pas ?
O.B. Non, cela veut dire qu’on va l’avoir. Mais on va prendre le temps. On ne va pas nous refaire le coup du score à deux chiffres et de l’unité, au détriment de ça. On a assez
donné. J’ai passé des mois, après 2005, à mener une campagne où je disais qu’il y avait un problème de contenu entre nous. On me répondait : « Non, tu casses l’ambiance. » J’avais raison, puisque
juste après la présidentielle, Marie-George Buffet a été voir Ségolène Royal, et José Bové, entre les deux tours, apparaissait comme ministrable. C’était leur droit le plus strict. Mais j’aurais aimé
qu’on débatte de ce désaccord, avant et devant la base. Cela veut dire qu’il faut qu’il y ait un débat et qu’il soit assumé en tant que tel. L’alternative anticapitaliste, c’est clairement ne pas
donner l’illusion qu’on pourrait d’une manière ou d’une autre, moraliser le capitalisme. Entre un plan de sauvegarde pour le peuple ou un pour les banques, il faut choisir. Quand je discutais du
réformisme sincère, j’aimerais avoir la discussion de fond avec eux. Est-ce qu’il y a encore de la place pour le réformisme, au sens premier et historique du terme ? Ceux qui sortent du PS ou de
la gauche radicale, qui ne veulent pas aller au NPA, je l’entends et je le respecte. Mais ce que j’aimerais, c’est qu’on discute pourquoi. Il y a une séquence nouvelle qui est en train de s’ouvrir et
nous allons y prendre notre place. Mais nous ne lâcherons pas la proie pour l’ombre.
Au-delà de la discussion que vous aurez sur le nom de votre parti, ne croyez-vous pas qu’il faudrait construire autour de l’idée du post-capitalisme plutôt que de
l’anticapitalisme ?
O.B. Nous sommes bien conscients que le nom de « NPA » a un inconvénient, dans la mesure où nous apparaissons d’abord en négatif. En même temps, il a le mérite d’être
clair. La refondation programmatique d’un projet d’émancipation sociale qui fera vibrer à nouveau des millions de personnes, cela ne va pas naître du NPA seul, de la réflexion féconde de tel ou tel
intellectuel. Cela naîtra d’expériences fondatrices. Nous ne sommes qu’aux prémices d’un cycle de remobilisation dans lequel il commence à y avoir quelques expériences fondatrices. Mais il en faudra
plein d’autres. Peut-être que ce projet de société s’appellera autrement, écosocialisme, communisme, autogestion libertaire, etc. Un nouveau nom finira par s’imposer. Dans l’Histoire, chaque fois
qu’un mot a apporté quelque chose, c’est parce qu’une expérience collective le portait et que cela ne faisait plus débat à ce moment-là.
Entretien réalisé par Emmanuelle Cosse, le 16 décembre 2008
Dans son numéro du 27 janvier, Libérationa publié un long entretien avec le philosophe Alain Badiou, où celui-ci exprimait son scepticisme
face au lancement du Nouveau Parti Anticapitaliste. Le philosophe Daniel Bensaïd lui répond ici.
La révolution est devenue «un concept vide» et «même le NPA ne prépare pas la révolution», dis-tu. La situation est en effet
«comparable à celle des années 1840». Au lendemain d’une Restauration, survient un moment de renaissance des luttes sociales et de fermentation utopique. L’idée de révolution survit alors
comme mythe, plutôt que comme projet stratégique: «Ce qui s’est passé à l’époque, c’est une reconstruction intellectuelle nourrie par des expériences ouvrières isolées : les communistes
utopiques, le Manifeste de Marx, etc.» Cet «etc» énumératif gomme le fait que s’esquisse alors une différenciation entre socialismes utopiques et communisme, une transition du
«communisme philosophique» au communisme politique, que sanctionne, en 1848, la rencontre d’une idée (le Manifeste) et d’un événement (la révolution de Février et la tragédie de Juin).
De même, depuis le tournant des années 90 – le soulèvement zapatiste de 1994, les grèves de l’hiver 1995 en France, les manifestations altermondialistes de
Seattle en 1999 – des différenciations sont à l’œuvre entre un antilibéralisme résistant aux excès et abus de la mondialisation, et un anticapitalisme renaissant qui remet en cause la logique même de
l’accumulation du capital. Reprend ainsi des couleurs, comme tu l’écris fort bien, «l’idée d’une société dont le moteur ne soit pas la propriété privée, l’égoïsme et la rapacité». Cette idée
ne suffit certainement pas à refonder un projet de renversement de l’ordre établi. Mais elle commence à tracer une ligne de partage entre les prétendants à la refondation d’un capitalisme moralisé et
ses adversaires irréductibles, qui entendent le renverser : «L’hypothèse communiste est une tentative pour réinvestir le présent d’un autre biais que sa nécessité.»
Nous partageons avec toi ces convictions et l’opposition intransigeante à l’ordre établi. Nous sommes beaucoup moins d’accord avec la manière d’aborder le bilan du Siècle auquel tu as
consacré un beau livre. Tu as raison de dire que les critères de jugement généralement appliqués à ce qu’il est convenu d’appeler l’expérience communiste sont ceux de l’efficacité économique et des
normes institutionnelles du monde occidental. De sorte que le verdict est acquis d’avance. Suffit-il pour autant, du point de vue opposé des exploités et des opprimés, de constater que «les
moyens adoptés ont été désastreux», comme s’il s’agissait d’une simple erreur – ou d’une simple «déviation» comme le soutint naguère Louis Althusser.
La question qui n’est toujours pas réglée entre nous est celle du bilan du stalinisme, et – sans toutefois les confondre – du maoïsme. «Du temps de
Staline, écris-tu dans ton pamphlet contre Sarkozy, il faut bien dire que les organisations politiques ouvrières et populaires se portaient infiniment mieux, et que le capitalisme était
moins arrogant. Il n’y a même pas de comparaison.» La formule tient, bien sûr, de la provocation. Mais, s’il est indiscutable que les partis et le syndicats ouvriers étaient plus forts «du
temps de Staline», ce simple constat ne permet pas de dire si ce fut grâce ou malgré lui, ni surtout ce que sa politique a coûté et coûte encore aux mouvements d’émancipation.
Ton entretien à Libération est plus prudent : «Mon seul coup de chapeau à Staline : il faisait peur aux capitalistes.» C’est encore un coup de chapeau de trop. Est-ce Staline qui
faisait peur aux capitalistes, ou bien autre chose : les grandes luttes ouvrières des années trente, les milices ouvrières des Asturies et de Catalogne, les manifestations du Front populaire? La peur
des masses, en somme. Dans nombre de circonstances, non seulement Staline ne fit pas si peur aux capitalistes, mais il fut leur auxiliaire, lors des journées de Mai 1937 à Barcelone, du pacte
germano-soviétique, du grand partage de Yalta, du désarmement de la résistance grecque.
Ces différences de jugement sur le sens et la portée du stalinisme sont la conséquence d’une approche différente de l’histoire. Tu enregistres une
succession de séquences – le communisme-mouvement au XIXe siècle, le communisme-étatique au XXe, l’hypothèse communiste ouverte aujourd’hui – sans trop te préoccuper des processus sociaux qui y
furent à l’œuvre et des orientations politiques qui s’y trouvèrent opposées. L’enjeu est pourtant de taille, non pour le passé, mais pour le présent et l’avenir : ni plus ni moins que la
compréhension du phénomène bureaucratique et des «dangers professionnels du pouvoir», afin de mieux leur résister sans garantie d’y parvenir.
Tu réduis ta critique du stalinisme à une question de méthode :«On ne peut diriger l’agriculture ou l’industrie par des méthodes militaires. On ne peut
pacifier une société collective par la violence d’Etat. Ce qu’il faut mettre en procès, c’est le choix de s’organiser en parti, ce que l’on peut appeler la forme-parti.» Tu finis ainsi par
rejoindre la critique superficielle des ex- eurocommunistes désabusés qui, renonçant à prendre la mesure de l’inédit historique, font découler les tragédies du siècle d’une forme partisane et d’une
méthode organisationnelle. Il suffirait donc de renoncer à la «forme-parti» ? Comme si, un événement aussi important qu’une contre-révolution bureaucratique, soldée par des millions de morts
et de déportés, ne soulevait pas des interrogations d’une tout autre portée sur les forces sociales à l’œuvre, sur leurs rapports au marché mondial, sur les effets de la division sociale du travail,
sur les formes économiques de transition, sur les institutions politiques.
Et si le parti n’était pas le problème, mais un élément de la solution ? Car il y a parti et parti. Pour que s’impose à partir de 1934, le «Parti des
vainqueurs» et de la Nomenklatura, il a bien fallu détruire méthodiquement, par les procès, les purges, les déportations et les exécutions massives, ce que fut le Parti bolchevique d’Octobre. Il a
fallu anéantir, les unes après les autres, les oppositions. Il a fallu, à partir du cinquième congrès de l’Internationale communiste, sous le prétexte fallacieux de «bolchevisation», militariser les
partis et l’Internationale elle-même.
Un parti peut au contraire être le moyen – certes imparfait – de résister aux puissances de l’argent et des médias, de corriger les inégalités sociales et
culturelles, de créer un espace démocratique collectif de pensée et d’action.
Tu constates toi-même les limites des alternatives à la «forme-parti» : «On a beau parler réseau, technologie, Internet, consensus, ce type
d’organisation n’a pas fait la preuve de son efficacité.» Il ne te reste plus alors qu’à constater que «ceux qui n’ont rien», n’ont «que leur discipline, leur unité». Il paraît
curieux d’aborder ainsi le problème de l’organisation politique sous l’angle de la discipline, pour en conclure que «le problème d’une discipline politique qui ne soit pas calquée sur le
militaire est ouvert». Nous sommes bien loin aujourd’hui, dans la plupart des organisations de la gauche révolutionnaire, d’une discipline militaire et de ses mythologies. La question de la
discipline y est subordonnée à celle de la démocratie : l’unité (la discipline) dans l’action est l’enjeu qui distingue la délibération démocratique du bavardage et du simple échange d’opinion.
A la fin de l’entretien, tu souhaites au NPA un score électoral de 10 % qui mettrait «un peu de désordre dans le jeu parlementaire». Mais, fidèle
à ton refus principiel de participation au jeu électoral, tu annonces ton refus d’y contribuer: «Ce sera sans ma voix». Tu avais souhaité de même, en 2005, la victoire du Non contre le
Traité constitutionnel européen, sans y apporter non plus ton suffrage. D’aucuns pourraient voir là une coquetterie ou une inconséquence. Il s’agit en réalité d’une position consistante, dont tu
résumes bien les fondements dans l’entretien : Il s’agirait de se garder d’un double écueil : «se définir à partir de l’Etat» et «jouer le jeu électoral».
Sur le premier point, nous sommes d’accord. Le NPA ne se définit pas à partir et en fonction de l’Etat, mais à partir des intérêts de classe, des
mobilisations «d’en-bas», de l’auto-émancipation, de ce que nous appelons une politique de l’opprimé. Sur le deuxième point, tout dépend de ce qu’on entend par «jouer le jeu électoral». Si
jouer ce jeu, c’est simplement participer à des élections, le fait est que nous le jouons dans la mesure où les rapports de force électoraux ne sont pas étrangers, fût-ce de manière déformée, aux
rapports de forces entre les classes. Mais si le jouer, c’est subordonner l’auto-organisation et la lutte aux calculs et aux alliances électorales, alors nous ne le jouons pas. Et c’est bien ce qu’on
nous reproche quand on nous accuse de «faire le jeu de Sarkozy» sous prétexte que nous refusons toute coalition majoritaire dans les exécutifs avec le Parti socialiste.
Aux deux écueils précédents, tu en ajoutes un troisième, sur lequel nous serons d’accord : «Savoir résister au fétichisme du mouvement, lequel est
toujours l’antichambre du désespoir.» Nous avons en effet combattu avec constance «l’illusion sociale» qui oppose caricaturalement un mouvement social, propre et sain, à la lutte politique,
salissante et compromettante par nature. C’est là un évitement de la politique qui dans une conjoncture de défaite et de reflux, fait d’impuissance vertu.
Ta conclusion sur le NPA relève du procès d’intention et du pronostic hasardeux : «Cette combinaison de la vieille forme-parti à justification
marxiste, et d’un jeu politique traditionnel (participation aux élections, gestion des pouvoirs locaux, noyautage des syndicats) renvoie tout simplement au bon vieux Parti communiste d’il y a
quarante ans.» Passons sur le «noyautage des syndicats» qui reprend une vieille formule de la bureaucratie syndicale, comme si les militants révolutionnaires qui participent à la
construction d’un syndicat avec leurs collègues de travail y étaient des corps étrangers. Et arrêtons-nous sur ta proposition finale : «Pour le moment, ce qui compte, c’est de pratiquer
l’organisation politique directe au milieu des masses populaires et d’expérimenter de nouvelles formes d’organisation.» Cela compte, en effet. Et c’est ce que font au quotidien tous les
militants engagés dans les luttes syndicales, dans le mouvement altermondialiste, dans les luttes sur le logement, dans les réseaux comme Education sans frontières, dans le mouvement féministe ou
écologiste.
Mais est-ce suffisant ? Le «fétichisme du mouvement» que tu dis redouter n’est-il pas la conséquence du renoncement à donner forme à un projet
politique - qu’on appelle cette forme parti, organisation, front, mouvement, peu importe – sans laquelle la politique, si fortement invoquée, ne serait qu’une politique sans politique ?
Daniel Bensaïd est membre de la Ligue communiste révolutionnaire et philosophe.
Depuis près d’un an et demi, suite au relatif succès d’Olivier Besancenot qui a recueilli plus de 4 % des voix lors de la dernière élection présidentielle, la LCR
s’est lancée dans la construction d’un nouveau parti anticapitaliste. La Fraction L’Étincelle de Lutte ouvrière, contrairement à LO, a répondu « chiche » à cet appel. En effet, si, parmi ceux qui ont voté pour Olivier Besancenot ou ceux qui sont séduits par son discours radical, quelques dizaines de milliers d’hommes
et de femmes, voire simplement quelques milliers, étaient prêts à former un nouveau parti qui entende combattre le capitalisme et ses méfaits — en décidant d’y consacrer un peu de leur temps et de
leurs moyens — il nous semblait bien, et nous semble toujours, de la responsabilité des communistes révolutionnaires trotskistes de le faire avec eux.
À quelques semaines des congrès de dissolution de la LCR et de fondation du NPA, il est pourtant toujours difficile d’avoir une vision quantitative du futur parti.
Indéniablement, l’écho que peut trouver le NPA dans la jeunesse et dans les milieux populaires est positif. Ses meetings publics, en tout cas ceux d’Olivier Besancenot, attirent du monde. Pour
autant, à ce jour, il n’y a pas d’afflux massif dans les 400 comités NPA, où le turn-over reste fort.
Mais l’importance numérique du futur parti (il semble en effet difficile de former un nouveau parti sans nouveaux membres…) n’est que le tout premier problème posé par
la construction du NPA aux communistes révolutionnaires. Il est même sans doute secondaire par rapport à celui de la politique et des orientations du nouveau parti, à propos desquelles les
interrogations ne sont pas moins importantes. Durant l’année écoulée le NPA — en formation il est vrai — n’a guère eu d’apparition nationale propre. Et, bien plus que ce qui peut sortir du congrès
fondateur de février prochain, ce sont les orientations prises dans l’année à venir qui pourront apporter des réponses à ces interrogations.
Nul ne sait aujourd’hui quels seront les effets de la crise. Pour le moment, elle accentue surtout l’agressivité des politiques patronales et gouvernementales. Mais
allons-nous rapidement vers des situations politiques proches, par exemple, de celle qu’a connue l’Argentine en 2001 ? Le mécontentement se transformera-t-il en explosion de colère ? C’est
ce qui s’est produit il y a quelques mois dans des pays du tiers-monde avec des émeutes de la faim. Tout récemment, la jeunesse grecque était dans la rue, refusant d’être une « génération 600
euros », dans un pays où la corruption est notoire et où, comme ailleurs, les milliards coulent à flot pour ceux-là mêmes qui plongent l’humanité dans la crise. Si demain la politique mise en
œuvre par le gouvernement et la bourgeoisie suscite de tels mouvements, nul doute qu’un parti anticapitaliste aura une énorme responsabilité sur les épaules pour tenter de répondre à la situation. Et
il n’y aura alors plus beaucoup de place pour cultiver ambiguïtés, contradictions et tentative de concilier la gauche, même soi-disant radicale, et la révolution. Le NPA, comme toute l’extrême gauche
d’ailleurs, devra alors faire ses choix.
3 janvier 2009
Lutte ouvrière face au NPA :
rejet et tentations
Le congrès de Lutte ouvrière qui s’est tenu en décembre 2008 a conclu à propos de l’entreprise NPA de la LCR (et à l’unanimité, la Fraction l’Étincelle ayant été préalablement exclue) : « Ce qui est sûr, c’est que nous n’avons rien à faire dans un tel projet. » La conclusion est nette et
sans bavure, les arguments qui l’amènent plus sinueux.
Faux parce que pas trotskyste !
Le premier d’entre eux, souligne que « la démarche de la LCR ne consiste pas à essayer de se renforcer en tant qu’organisation se réclamant du
communisme révolutionnaire. Elle annonce qu’elle veut attirer au sein de ce NPA potentiel, sur un programme encore indéterminé, la nébuleuse des associatifs, des syndicalistes plus ou moins critiques
par rapport à leurs confédérations, des écologistes de tous genres, etc. » LO invoque également des choix et prises de position passées de l’organisation cousine : la campagne en
faveur de Pierre Juquin aux présidentielles de 1988 (dont effectivement la LCR se vante comme de prémisses à la construction du NPA), les références à Guevara plutôt qu’à Trotsky et Lénine d’Olivier
Besancenot, un vieux dossier de Rouge de l’an 2000 contenant quelques perles contre les révolutionnaires russes de 1917. Certes.
Mais comment se pose le problème d’un parti aujourd’hui ? Comment le pose la LCR ? Comment des révolutionnaires communistes trotskystes et prolétariens
pourraient-ils et devraient-ils le poser ? Là curieusement, davantage d’arguments qui iraient dans le sens d’une participation au processus… s’il s’agissait d’un franc PSU !
Juste si gauche de la gauche ?
La résolution du dernier congrès de Lutte ouvrière affirme qu’« après tout, si la Ligue gagnait son pari, s’il se formait un regroupement de tous
ceux qui contestent tel ou tel aspect de la société capitaliste à la gauche d’un Parti socialiste ouvertement au service de l’ordre capitaliste, à la manière de ce que le PSU a pu représenter pendant
les années de la guerre d’Algérie et autour de 1968, cela serait plutôt positif pour la vie politique française » . Passons sur cet être mal défini d’un point de vue de classe que serait
« la vie politique française » . Constatons que LO jugerait donc « positif » un genre de regroupement mi-révolutionnaire mi-réformiste, reprochant même à la
LCR de ne pas se fixer un tel but ni d’avoir les moyens de l’atteindre ! Une contradiction mais une constante… Dès l’appel à la création du NPA, à l’été 2007, Arlette Laguiller déclarait au
Journal du Dimanche :« Si la direction de ce nouveau parti doit graviter autour de la LCR, ce sera non, on n’ira pas. Mais si un grand parti à la
gauche de la gauche se fait, de façon ouverte, avec tous les camarades, pourquoi pas ? » .
Clarté politique ou gyrophare ?
Alors que reproche LO à la LCR au juste ? De chercher à rassembler dans un « fourre-tout », ou de ne pas en être capable ? Les deux,
semble-t-il !
Pour montrer combien laxiste est le NPA sur ses adhésions, LO ironise sur ce jeune révolté mais peu politisé, cité par Alain Krivine, qui demande « c’est qui, ce Marx dont tout le monde parle ? » . La curiosité n’étant pas un vilain défaut, autant se réjouir que des jeunes posent de telles questions ! Rappelons
que la démarche consistant à appeler à un parti plus large que l’une des petites organisations d’extrême gauche actuelles ne fut pas dans le passé le seul fait de la LCR. Sans remonter aux efforts de
regroupement de LO dans l’immédiat après 68, LO a appelé encore à la « création d’un grand parti se plaçant résolument, et uniquement, sur le terrain de la défense politique des
exploités » après le succès d’Arlette Laguiller à la présidentielle de 1995. Formule n’incluant volontairement pas les termes de « révolutionnaire », « communiste » ou
« prolétarien »… ce qui ne voulait évidemment pas dire que les initiateurs du projet, loin de là, abandonnaient leur programme et perspectives.
Alors pourquoi aujourd’hui cette dévalorisation a priori de ceux que le NPA peut attirer, sous prétexte qu’ils ne seraient – au mépris de la réalité – que des
réformistes endurcis, en mal d’une gauche plus présentable ?
Nous avons déjà dit notre conviction qu’il serait de la responsabilité de LO de prendre part à la démarche enclenchée par la LCR de construction d’un parti des
travailleurs. Et ainsi d’influer sur son cours, plutôt que d’en rester à une attitude d’observateur et distributeur de bons ou mauvais points. Dans le contexte politique et social actuel, la
situation est plus propice, la nécessité plus pressante pour les révolutionnaires d’appeler un monde du travail écœuré et révolté à créer un parti de défense inconditionnelle de ses intérêts.
Cousin, cousine… ou quelle cuisine ?
Plutôt que d’ironiser sur l’incapacité de la LCR à atteindre son but tout en lui présageant la fin sans gloire du PSU (comprenne qui pourra !), il serait
effectivement indispensable que LO utilise son potentiel politique et militant à mener une politique en direction de la LCR, l’organisation politique la plus proche, à apporter ses convictions et ses
expériences à la création commune d’un parti et à son implantation dans la classe ouvrière – ce qui ne signifie aucun reniement de programme et de priorités militantes. Le nouveau parti en question
ne serait encore qu’un rassemblement de courants politiques organisés, comme le sera le futur NPA ? Eh oui. Comme LO fut capable de l’imaginer, quand elle s’est proposée d’en mettre elle-même un
sur pied.
La LCR a, il est vrai, une attitude symétrique. La « Résolution générale sur la situation politique et sociale » proposée pour le
congrès de fondation du NPA émet quelques jugements sur les alliés possibles : espoirs du côté de l’Alternative libertaire, des Collectifs unitaires anti-libéraux, des associations de chômeurs
ou du Droit au logement, de ce qui reste du mouvement Altermondialiste, mais jugement sans appel pour LO : « Après avoir fait le choix de l’alliance avec le PS au 1ertour des municipales, Lutte ouvrière persiste dans son refus de s’associer à la construction d’un nouveau parti anticapitaliste au nom de désaccords
stratégiques. Cette organisation a fait le choix de poursuivre une politique d’auto construction ». Passons sur le fait que la LCR a fait des choix similaires d’alliance avec la gauche
institutionnelle dans quelques villes au premier tour et les a érigés en principe (mais sans succès) partout pour le second tour… S’il s’agit d’avancer un programme pour organiser la riposte à la
politique anti-ouvrière, sur qui d’autre compter sinon sur l’autre principale organisation d’extrême gauche, la plus implantée dans la classe ouvrière ?
La résolution du congrès de LO raille l’aspiration du milieu qui entoure la LCR (et l’entoure évidemment aussi, reconnaît-elle), à « l’
unité »… « une valeur d’autant plus porteuse que le niveau de conscience politique est bas » . Bien vite dit. Les aspirations à l’unité dans la classe ouvrière française des
années 1934 et 1935, ou d’autres périodes de montée sociale, n’exprimaient certainement pas un niveau de conscience bas ! Pour la simple raison qu’aspirer à l’unité dans la lutte, c’est aspirer
à quelque chose ! Comment ensuite les bureaucraties politiques et syndicales utilisent cette aspiration, pour quel front populaire anti-ouvrier, c’est une autre affaire.
Rappelons qu’il y a à peine 10 ans, en 1999, LO écrivait à la LCR : « Nous pouvons, en somme, nous comporter, sur le plan politique comme
sur le plan matériel, comme deux fractions d’un même parti, même si la proclamation d’un parti communiste n’aurait pas grand sens sans l’apport d’une nouvelle génération de militants, venant du monde
du travail et de la jeunesse, assez nombreuse pour que nous soyons capables d’investir de larges secteurs d’où nous sommes aujourd’hui absents. C’est cet apport qui pourrait transformer l’union de
deux organisations de taille restreinte en un parti capable de peser réellement sur la vie politique » .
Comme nous ne suspectons pas LO de n’avoir répondu qu’à un besoin conjoncturel d’alliance électorale pour les européennes de 1999, nous posons à nouveau la
question : qu’y aurait-il de changé, depuis dix ans, qui rende vain, a priori et avant tout inventaire militant, tout effort pour franchir une étape en direction d’un parti pour les
travailleurs ? Quoi de changé si ce n’est un peu plus d’urgence face à la crise ?
Propositions d’organisation pour le congrès de fondation
Le congrès aura lieu les 6, 7 et 8 février 2009. Le congrès de dissolution de la LCR
aura eu lieu préalablement le 5 février 2009.
1. Dans ce cadre, les assemblées électives locales auront donc lieu courant janvier, vraisemblablement durant les
deuxième et la troisième semaines de janvier.
Dans ces assemblées, la discussion s’organisera principalement autour des 4 documents issus de la réunion des 8 et 9
novembre, ainsi que sur la question du nom et d’autres sujets qui pourraient émerger, notamment liés à l’actualité.
Le CAN provisoire proposera un ordre du jour détaillé de ces assemblées électives.
2. Les 3 groupes de travail sur les textes restent en place, ils ont pour fonction de faire le travail de recensement
des amendements envoyés par les comités, pas de modifier les textes d’ici le congrès au cours duquel travailleront des commissions d’amendements des textes éventuellement préparées en amont du
congrès.
3. Un bulletin électronique de débat des comités sera mis en place, permettant la publication de textes émanant de
comités, de militant-es ou de groupes de militant-es.
Le CAN provisoire se charge de l’organisation de ce bulletin.
Le secrétariat du CAN et le CAN sont mandatés pour éditer sous forme papier toutes les contributions et amendements
soumis au vote (discutés dans les comités, les commissions ... signés par l’instance ou les camarades qui les présentent) , et remontés au 20 décembre.
4. Le corps électoral potentiel du congrès fondateur est constitué de l’ensemble des militant-es ayant pris leur carte
de membre fondateur avant le 31 décembre 2008. Ces cartes doivent être remontées pour le samedi 17 janvier.
5. C’est le nombre de votants dans les assemblées électives qui déterminent le nombre de délégué-es au congrès, à raison
d’un délégué de 1 à 10 votant-es, 2 de 11 à 20, 3 de 21 à 30 etc.
Le type de pratique que représente le NPA impliquera sans doute d’interdire ou de restreindre très fortement la
possibilité de procuration. Cependant ce congrès est fondateur et en cela exceptionnel. Il faut faire en sorte que le maximum de militant-es impliqué-es dans le processus soient au rendez-vous. C’est
dans cet objectif qu’il faut envisager les procurations. Ces procurations doivent être l’exception et non la règle, pour des motifs de déplacement prévu de longue date, professionnels, médicaux, ou
pour des raisons liées aux impératifs de gardes d’enfants. Cependant les comités sont incités à prendre collectivement en charge la question des gardes d’enfants.
6. Vu le nombre de délégué-es potentiels, il convient qu’une bonne partie du congrès se déroule sous la forme de
commissions, pour que le maximum de congressistes participent directement aux discussions.
7. Les comités sont encouragés à se regrouper pour que les assemblées électives représentent 40 cartes et donc soient en
mesure de déléguer 2 ou 3, voire 4 ou 5 personnes au congrès. Ces délégations doivent être paritaires. Cet objectif doit être facilité par de tels regroupements. Lorsqu’il n’existe qu’un comité dans
un département, l’assemblée élective n’est évidemment constituée que de ce seul comité.
8. Deux commissions sont mises en place par le CAN : l’une sera chargée de la préparation et de l’organisation du
congrès, l’autre sera une commission des candidatures présentées pour l’élection du CPN : cette question ne doit pas être réglée au congrès dans la précipitation. Les candidatures sont
présentées préférentiellement dans le cadre des assemblées électives.
9. Le CAN se charge d’inviter les forces politiques, syndicales, associatives qui viendront assister au congrès comme
observatrices, et examine la possibilité d’une retransmission du congrès en direct.
10. Les membres du CAN invités au congrès pour rendre compte de ses travaux des 6 derniers mois, sans droit de vote sauf
s’ils/elles sont délégués par leur comité.
2 bulletins de débats présentants l'ensemble des amendements remontés au 19 décembre....
Le XVIIIe Congrès national de la LCR se tiendra le 5 février prochain. Sauf imprévu, il s’agira en fait du dernier, l’enjeu central du débat étant le dépassement de la LCR dans le
cadre du nouveau parti anticapitaliste (NPA), dont le congrès de fondation se déroulera immédiatement après, du 6 au 8 février 2009. Convaincu que la discussion qui se mène au sein de la LCR peut
intéresser bien au-delà des ses rangs, « Rouge » donne la parole aux deux plateformes qui se sont constituées pour l’occasion.
PLATEFORME A
Sans hésitation, le NPA !
Rouge n° 2280, 25/12/2008
Le XVIIIe Congrès national de la LCR se tiendra le 5 février prochain. Sauf imprévu, il s’agira en fait du dernier, l’enjeu central du débat étant le dépassement de la LCR dans le
cadre du nouveau parti anticapitaliste (NPA), dont le congrès de fondation se déroulera immédiatement après, du 6 au 8 février 2009. Convaincu que la discussion qui se mène au sein de la LCR peut
intéresser bien au-delà des ses rangs, « Rouge » donne la parole aux deux plateformes qui se sont constituées pour l’occasion.
Le congrès de dissolution de la LCR est la conclusion logique de l’orientation mise en œuvre depuis plus d’un an. L’heure est venue de répondre à une question simple :
pensons-nous que le NPA est un outil qui permettra de faire plus et mieux que la LCR ? Répondre à cette question, c’est juger le processus à la fois à la lumière des textes soumis au vote et aux
faits.
Le NPA est un parti de classe, de rupture claire et nette avec le capitalisme, pour la transformation révolutionnaire de la société, pour le renversement des institutions au service
de la classe dominante afin d’ouvrir la voie à une société pleinement démocratique, égalitaire et écologique, sans parenté avec les pays du « socialisme réel ». Les textes illustrent la
volonté de se battre au quotidien pour des mesures d’urgence répondant aux besoins sociaux et traçant les contours d’une autre société. Le NPA ne revendique pas de filiation spécifique avec le
trotskysme, mais une continuité avec celles et ceux qui ont affronté jusqu’au bout le système depuis deux siècles.
Le NPA est un parti pluraliste et démocratique. Le processus constituant a commencé « par en bas », puis il y a eu un réel élargissement politique avec la participation de
camarades venant de diverses composantes du mouvement social, de la gauche antilibérale, de l’écologie politique, de camarades issus du PS, du PCF, du mouvement libertaire, de la gauche
révolutionnaire. Sans s’affadir, le NPA a tout à gagner à s’ouvrir plus encore. Ses statuts, le haut degré d’exigence démocratique qui s’y exprime sont une garantie pour la vivacité du débat interne.
Les règles fixées permettent de faire des choix clairs.
Bénéficiant dès le départ d’une tout autre implantation sociale que celle de la LCR, le NPA est un instrument qui répond aux exigences de l’heure. Avec la crise du PS et celle du
PCF, l’offre politique est éparpillée : PdG de Mélenchon, NEP de Hue et Gayssot, Fédération pour une alternative sociale et écologiste. Le NPA a de bonnes chances de se renforcer dans cette
période de décantation, car il offre une issue radicale, totalement neuve, et revendique sa complète indépendance vis-à-vis de toutes les formes d’alliance avec le PS. Il propose une solution à la
hauteur de la crise capitaliste : la rupture avec le système lui-même.
Cette orientation forme un tout cohérent. Là réside la divergence majeure avec les camarades de la PFB, qui affirment vouloir « dépasser vraiment la LCR », mais
qui, en réalité, veulent surtout dépasser… le NPA ! Ils appellent à dissoudre la LCR, à fonder le NPA, sans aucune appréciation positive de ce processus, et proposent de nouveau une orientation
qui a échoué, en voulant marier ceux qui n’ont pas renoncé à gouverner avec le PS et des mouvements en rupture avec lui.
En cette fin 2008, en Grèce, en Italie, en Espagne et maintenant en France, la jeunesse sonne le tocsin de la révolte sociale pour refuser de payer leur crise. Elle a besoin de
puissants relais pour étendre, généraliser, politiser l’affrontement. C’est modestement ce que nous cherchons à faire avec le NPA. À notre échelle, c’est un choix historique. La LCR ne meurt pas.
Elle se dépasse dans le NPA, un NPA qui aura besoin de toute l’expérience accumulée par les militantes et les militants de la LCR, qu’ils en soient membres depuis quelques mois, quelques années ou
quelques décennies. Ce choix est fondamental, bien loin des petits calculs de congrès. Nous ne lâchons rien ! Le combat continue ! ■
Anne, Basile, Christine, Flavia, Fred, Galia, Guillaume, Ingrid, Jean-François, Jean-Philippe, Monique, Myriam, Olivier, Pierre-François, Roseline, Sandra, Vanina, Yvan (membres
du bureau politique de la LCR)
PLATEFORME B
Quel message de la LCR ?
Rouge n° 2280, 25/12/2008
C’est à un congrès bâclé, de par la volonté de leur majorité de direction, que les militantes et les militants de la LCR se voient confrontés. Organisé sur quelques heures,
localement et nationalement. Sans bilan des apports – et erreurs – de leur organisation au fil de ses 40 ans d’existence. Pour nous, qui militons depuis longtemps en faveur du dépassement de la LCR
dans un cadre plus large où elle pourrait faire fructifier son héritage, cette liquidation est de mauvais augure.
Voilà pourtant un congrès qui n’a rien d’une formalité. Une dissolution n’est pas un acte banal. Non seulement en raison de sa forte charge symbolique, mais parce qu’il s’agira de
savoir quel message la LCR va délivrer à celles et ceux qui se sont engagés à ses côtés dans la formation d’un nouveau parti. Rien de moins !
La démarche de la majorité de la direction nationale affiche une vision étriquée du NPA, qui peut conduire à ce qu’il ne soit qu’une simple extension de ce qu’était la LCR. Elle
évalue le processus à l’aune unique du « triplement » espéré des effectifs de l’actuelle LCR et du « dépassement » des histoires existantes au sein de celle-ci.
Elle ne reprend plus les appels – bien trop timides, déjà – un moment émis en direction de quelques secteurs militants ou « personnalités ». En niant aux membres de la IVe
Internationale le droit de le demeurer, dans le cadre d’une association qui ne s’immiscerait pas dans les débats du NPA, tout en faisant assumer à ce dernier les liens avec une Internationale dont il
ne sera pas membre, elle contredit gravement le principe de transparence et nie de facto le pluralisme qui devrait être celui du nouveau parti.
Tout cela marque l’aboutissement d’une méthode. Depuis le début, la majorité de direction a exalté le caractère « révolutionnaire » du NPA, elle a rétréci son champ de
vision à quelques groupes d’extrême gauche, et elle a fait capoter tout dialogue avec des courants n’assumant pas l’histoire de la gauche révolutionnaire. Du coup, alors que la proposition d’un NPA
avait recueilli un incontestable écho, le nombre d’adhérents escomptés a fondu, et la place du NPA risque d’être celle d’une organisation un peu élargie d’extrême gauche.
Il est possible de redresser la barre. C’est même devenu indispensable, au moment où la crise rend plus urgente que jamais une alternative antilibérale et anticapitaliste crédible à
une échelle de masse. Alors que toutes les lignes bougent de nouveau au sein de la gauche, faisant surgir de nouveaux partenaires, comme le Parti de gauche ou la Fédération. Et au moment où les
élections européennes peuvent devenir l’occasion incontournable d’offrir un début de traduction politique à la crise sociale qui se dessine, de bouleverser la donne à gauche.
Il est pour cela un moyen. Que l’ultime congrès de la LCR se prononce pour un NPA ouvert, orientant résolument son combat en direction de la gauche et du mouvement ouvrier. Un NPA
qui devienne un instrument pour la construction de résistances majoritaires et unitaires aux attaques de la droite et du Medef. Et qui agisse immédiatement en faveur d’un front de toutes les forces
en quête de rupture avec l’ordre dominant, aujourd’hui dans les luttes et demain aux européennes. Un NPA qui, loin de se croire une fin en soi, agisse comme un levier en vue de l’émergence à terme
d’un grand parti pluraliste pour le socialisme. Un parti à même de contester durablement l’hégémonie du social-libéralisme porté par le PS au sein de la gauche. Le congrès doit porter haut et fort
cette ambition. Manquer cette ultime opportunité serait menacer le NPA d’une pente dangereuse. ■
Michelle Ernis, Alain Faradji, Marianne Mugnier, Christian Picquet
Construire un parti radicalement écologiste
Communiqué de la LCR.
Plus de quatre-vingt militants se sont retrouvés les 13 et 14 décembre pour échanger, débattre et enrichir le programme qui sera adopté au congrès de fondation du NPA. Des
représentants du mouvement des « Objecteurs de la Croissance » ont participé à ces travaux en qualité d’observateurs. Après un échange sur l’expérience militante de chaque participant, les
débats ont porté l’eau, la crise climatique, les alternatives énergétiques, l’agriculture, du développement et de la décroissance, de l’écologie politique. La réflexion a porté également sur la
nécessité de rendre l’écologie transversale afin qu’elle soit partie intégrante des préoccupations des différentes commissions thématiques du nouveau parti. Le souci d’articuler le social et
l’écologique a été clairement affirmé, ainsi que la nécessité de donner à la question écologique une dimension internationale. Ce week-end de travail est une étape importante pour la fondation d’un
parti anticapitaliste radicalement écologiste.
Le 17 décembre 2008.
Lettre ouverte aux sympathisant-e-s de la LCR, aux anticapitalistes
"Cher-e-s ami-e-s, camarades,
Notre mouvement politique, la LCR, est sortie des braises de mai 68, il y a quarante ans.
Dans moins de deux mois, nous allons la dissoudre. Si nous voulons le faire, ce n’est évidemment par pour prendre nos charentaises. Au contraire : il n’y a pas pas moins
de raisons, mais plus de raisons de se révolter aujourd’hui qu’en mai 68.
Si nous avons pris cette décision, c’est parce que nous proposons de fonder avec d’autres un nouveau mouvement politique plus important que la LCR, un mouvement politique
mieux implanté, dans toutes les entreprises, tous les établissements scolaires, toutes les villes et tous les villages, dans tous les quartiers populaires. Qu’existe un nouveau parti anticapitaliste,
contre les discriminations, écologiste, féministe, pour la transformation révolutionnaire de la société est une nécessité absolue.
Si nous avons pris cette décision, c’est parce que nous pensons qu’aujourd’hui, des millions de salariés, de jeunes, de chômeurs, de précaires, de femmes et d’hommes ont envie
qu’une gauche digne de ce nom prenne son essor. Une gauche pour tenir tête à Sarkozy en s’opposant méthodiquement à sa politique. Une gauche pour lancer la contre offensive face à cette minorité
privilégiée qui s’en met plein les poches, ne nous laisse que les miettes et cherche à nous faire payer la crise. Une gauche internationaliste, solidaire de tous les peuples qui luttent pour leur
libération. Une gauche qui veut préserver la planète des guerres et du réchauffement climatique.
La crise profonde du capitalisme met en lumière l’absurdité, le caractère totalement dépassé, la monstruosité de ce système qui se nourrit de l’exploitation et détruit
l’environnement. Elle renforce notre détermination pour y mettre un terme.
Mais nous n’avons que faire d’une gauche de la conjuration des égos, dirigée par des énarques qui n’ont aucune idée concrète de ce qu’est la misère ou la difficulté à joindre
les deux bouts. Le spectacle lamentable du congrès de Reims achève de discréditer la direction du PS qui se met à plat ventre devant Sarkozy et les privilégiés.
Nouveaux venus en politique, ou venus de diverses traditions, socialiste, communiste, écologiste, libertaire, révolutionnaire, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir
faire du neuf !
Le nouveau parti anticapitaliste (c’est son nom provisoire) est aujourd’hui un mouvement de plus de 400 comités composé de milliers et de milliers de membres. Il va organiser
son congrès de fondation à la fin du mois de janvier.
Nous savons que parmi vous, nombreux sont celles et ceux qui applaudissent ce projet mais confient à d’autres le soin de s’y engager. D’autres hésitent. D’autres encore nous
disent attendre que nous ayons fondé le parti pour pouvoir y entrer. Nous vous le disons sans détour : nous avons besoin de vous toutes et de vous tous ! Et sans attendre ! Car pour
propulser le NPA, il faut que nous soyons les plus nombreux possible à le fonder.
Rassurez-vous, nous ne voulons pas vampiriser tout votre temps libre, ni siphonner vos maigres revenus. Chacune et chacun trouvera sa place, à son rythme, avec ses moyens et
ses envies. Nous avons juste besoin de vous, de votre énergie, de vos (saines) colères, de votre refus de l’intolérable, de votre fraternité. Chiche ?
Bien à vous,
Olivier Besancenot, Alain Krivine, Roseline Vacchetta, porte paroles de la LCR"
POUR PRENDRE PARTI, VOUS POUVEZ :
• en parler à un-emilitant-e de votre connaissance
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Finance Dissertation (lundi, 07 février 2011 10:55)
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