"La publicité n'est que la partie émergée de cet iceberg qu'est le système publicitaire et, plus largement, de l'océan glacé dans lequel il évolue : la société marchande et sa croissance dévastatrice. Et si nous critiquons ce système et cette société, c'est parce que le monde se meurt de notre mode de vie."
Groupe Marcuse, "De la misère humaine en milieu publicitaire"
Des amendes requises contre les "Déboulonneurs"
Deux membres du collectif anti-pub avaient gribouillé cinq panneaux sur les Champs-Elysées le 26 janvier 2008.
Un panneau publicitaire gribouillé sur les Champs-Elysées à Paris (AFP)
Des amendes ont été requises vendredi 19 mars devant le tribunal correctionnel de Paris contre deux membres du
collectif antipublicitaire des Déboulonneurs, la défense réclamant la relaxe en forme de "signal au pouvoir politique".
Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 2 avril.
Les faits jugés sont le "barbouillage" de cinq panneaux publicitaires sur les Champs-Elysées le 26 janvier 2008. Il s'agit du 12e procès à l'actif des Déboulonneurs, collectif
créé en 2005 et prônant la "désobéissance civile" face à la publicité envahissante.
Une amende de 3.000 euros
Au départ, il y avait deux prévenus dans ce procès, dont la première audience s'est tenue le 12 mars: Yvan Gradis, 51 ans, écrivain et "barbouilleur" récidiviste, et
Arthur Lutz, 29 ans, informaticien.
Ce vendredi, ils étaient huit, puisque six de leurs camarades "comparants volontaires", qui avaient participé aux faits sans avoir été interpellés, avaient demandé à être jugés à leurs côtés, ce
qui a été accepté.
Les six étaient d'ailleurs tout déçus vendredi que la procureure demande pour eux la relaxe, alors que 3.000 euros d'amende (100 "jours amendes" à 30 euros) étaient requis contre
Yvan Gradis, et 300 euros (30 jours amendes à 10 euros) contre Athur Lutz.
Dans son réquisitoire, le ministère public a déploré un "dévoiement de procédure", considérant que les militants utilisaient la justice comme "tribune" pour faire valoir leurs idées.
"S'il y a dévoiement, c'est plutôt du côté des pouvoirs publics"
Devant une salle remplie de militants "antipub" de tous âges, silencieux et attentifs, l'avocat du collectif, Me William Bourdon, a répondu qu'un prétoire était par nature "un
lieu de débat public". "Et s'il y a dévoiement, c'est plutôt du côté des pouvoirs publics" qui, depuis des années, ne tiennent pas "leurs promesses" et cèdent aux
"lobbies de l'affichage", a lancé l'avocat.
Et, appelant Bernanos à la rescousse ("il faut beaucoup d'indisciplinés pour faire un peuple libre"), Me Bourdon a demandé au président, Olivier Géron, de relaxer tous les prévenus, qui ne sont
pas des "délinquants", mais des "dissidents".
Les Déboulonneurs considèrent que plus d'un tiers du million de panneaux publicitaires implantés sur le territoire ne respectent pas la loi de 1979, dont ils demandent en outre
le durcissement.
Le « Greenwashing », ou comment la pub peint en vert des produits pas vraiment écolos
Par (26 novembre 2009)
Communication et marketing sont devenus de véritables armes pour les entreprises, des armes au service de leur image pour faire oublier leurs errements en matière de politique environnementale ou sociale. Voici deux exemples édifiants de « Greenwashing » : un pesticide « durable » produit par Syngenta et du jambon industriel « 100% naturel » de la marque Herta. Cet article est extrait du livre « Lobby Planet Paris », que vient d’éditer l’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs. Ce guide du lobbying décrypte les pratiques des grandes entreprises pour influencer les élus et leurs décisions.
Le greenwashing signifie littéralement « laver en vert ». Il désigne un procédé marketing exagérant les propriétés environnementales d’un produit ou d’une action menée par rapport à la réalité. Pour faire court : c’est parler d’environnement plus qu’on en fait vraiment. Certaines publicités jouent un rôle important dans le maintien d’une offre et d’une demande de produits et de services polluants par la transmission de certaines valeurs non compatibles avec l’urgence écologique, voire par la transmission de messages mensongers. Des associations de défense des consommateurs et de l’environnement s’emploient à dénoncer auprès des instances de régulation de la profession les communications mensongères ou trompeuses qui ne font souvent que camoufler le peu d’efforts consentis par beaucoup d’entreprises au regard des enjeux écologiques actuels.
Le greenwashing, ou éco-blanchiment en français, entraîne plusieurs conséquences :
Des consommateurs bien
intentionnés trompés dans des achats qui ne reflètent pas la promesse environnementale exprimée dans les messages publicitaires ;
Les produits qui offrent de
meilleurs bénéfices environnementaux sont éloignés du marché et la pénétration de réelles innovations est ralentie ;
Il pérennise des attitudes de
cynisme et de doute à l’égard des promesses environnementale ;
Il affaiblit les efforts
importants de sensibilisation à l’environnement par les associations et par les pouvoirs publics.
Le secteur automobile, bon premier en termes de dépenses publicitaires, est remarquable dans le domaine.Les agences de communication et de publicité, en accord avec leurs clients annonceurs, associent l’achat de la voiture à un geste de préservation de l’environnement mais les cas de mensonges publicitaires « verts » sont courants dans tous les domaines. Voici deux exemples avérés de greenwashing :
Syngenta DEFI© : un désherbant pour le meilleur... et pour le pire
La question de l’innocuité des pesticides est devenue préoccupante pour l’opinion publique. Les leaders du marché ont donc adopté une attitude plus prudente et discrète dans leur communication dédiée au grand public. Le projet de loi Grenelle 2 vise, dans l’article 40, à limiter l’utilisation des produits phytopharmaceutiques par les particuliers, en interdisant la publicité pour la vente de phytosanitaires à destination des jardiniers amateurs. Cette proposition n’entrave pas la communication destinée aux professionnels. Mais l’Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces verts (UPJ), dans un communiqué de presse daté du 25 juin 2009 conteste l’article 40 du projet de loi Grenelle 2 et recommande de pouvoir s’autoréguler, grâce à une charte UPJ renforcée sous le contrôle de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP).
Dans la publicité ci-contre, Syngenta fait la promotion de DEFI© un herbicide destiné à éliminer les adventices ou mauvaises herbes dès l’automne. L’idée principale est d’identifier l’utilisation de l’herbicide à la fois à un gain d’argent et à la “durabilité environnementale”. Ce qui est loin d’être démontré. Pour information, le classement de la formule du DEFI© est N, dangereux pour l’environnement, XI, irritant.
« Durable » renvoie implicitement à développement durable. En l’occurrence, la compatibilité des pesticides avec le respect de l’environnement est nettement contestable. À long terme, est-on réellement sûr que les rendements seront maintenus ? Surtout si l’état des sols est affecté et dégradé par l’utilisation répétée d’intrants chimiques. À la lecture de la fiche de données de sécurité, on apprend que le produit est dangereux mais aussi persistant. Ainsi, il y a bioaccumulation dans le cas du prosulfocarbe (800 grammes par litre de produit), que sa dégradation par période de demi-vie est de 159 – 279 jours (c’est-à-dire qu’au bout de ce temps, il restera la moitié de la dose) et que le prosulfocarbe est persistant dans l’eau. En effet, le DEFI© est relativement permanent mais peut-être pas pour le meilleur. Cette publicité aurait dû faire l’objet de modifications. Elle ne respecte pas les articles 2-1, 2-2, 2-9 et 2-12 de la Recommandation arguments écologiques de l’ARPP d’octobre 1998.
Herta : « 100% (anti ?) naturel »
La publicité pour cette gamme de produits Herta, en utilisant l’accroche « 100% naturel » est trompeuse et caractérise deux grands travers de l’éco-blanchiment : être flou et imprécis, être tout simplement mensonger. Cette qualification ne signifie pas que le jambon est issu de l’agriculture biologique, mais signifie seulement que le jambon n’est pas 100% artificiel. D’ailleurs, en disant cela, le présupposé peut nous amener à croire que le jambon n’était pas 100% naturel. Cette appellation renvoie à l’univers de la santé. Seulement, naturel n’est pas synonyme de sain. Le plomb et l’uranium sont des éléments issus de la nature.
Le caractère rural est représenté dans la version télé par le décor qui exprime l’authenticité. Il est recomposé à partir d’aliments. Une prairie en tranches de jambon, des arbres en persil, des fagots de bois en cornichon et des bottes de paille en beurre. Ce décor transmet l’idée d’un monde d’abondance. Le ciel bleu, les oiseaux qui chantent et le jingle bien connu qui nous rappelle l’identité de la marque intensifient l’ambiance de campagne qui doit caractériser l’état d’esprit d’Herta et, par extension, les origines du porc. Ceci est une contrevérité. Les porcs de cette gamme ne gambadent pas dans les prairies. Les élevages dits « hors-sol », qui représentent plus de 90% des élevages de porcs français sont réalisés dans des bâtiments, sur caillebotis. Les porcs ne sont pas nourris avec des céréales issues d’un processus naturel comme le bio (donc sans ajout de produits phytosanitaires) et Nestlé (propriétaire de la marque, ndlr) ne veut pas dire si le soja de l’alimentation porcine n’est pas OGM, laissant ainsi planer le doute.
Le 100% naturel est inséré dans un visuel qui représente un tampon. Il représente l’engagement d’Herta pour la qualité de ses produits. Le tampon certifie. Mais quoi ? Il est en fait un effet visuel qui auto valide un cahier des charges que l’entreprise Herta a elle-même réalisé et dont le contenu est loin d’apporter les éléments nécessaires à étayer l’allégation « 100% naturel ». Cette publicité aurait du faire l’objet de modifications. Elle ne respecte pas les articles 2.1, 2.2, 2.6, 2.7, 2.9, 2.11 et 2.12 de la Recommandation arguments écologiques de l’ARPP d’octobre 1998. Pour l’heure Herta continue de jouer sur la confusion et les raccourcis.
Article réalisé par l’Observatoire indépendant de la publicité, extrait du livre « Lobby Planet Paris, ces mains invisibles qui guident les politiques… », édité par l’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs (Aitec), 100 pages, 5 euros.
"La publicité violente nos enfants"
Par MARIE-CHRISTINE BLANDIN député et sénateur Vert, JACQUES MULLER député et sénateur Vert, JEAN-PIERRE SUEUR sénateur, EVELYNE DIDIER Sénateur, GUY FISCHER Sénateur, JEAN-PIERRE GODEFROY Sénateur
"Comment un jeune enfant pourrait-il résister le mercredi matin aux soixante spots publicitaires qui lui sont destinés ? Ce déferlement d’images vantant jouets et sodas colorés, crèmes onctueuses, vêtements et téléphones portables dernier cri l’atteint de plein fouet. Pourquoi ce déferlement ? Parce que le matraquage publicitaire du public infantile est rentable : l’enfant, prescripteur et futur consommateur, est devenu une cible privilégiée.
Les enfants regardent, en moyenne, la télévision plus de trois heures par jour. Son impact est considérable. Les publicités télévisées destinées aux jeunes enfants sont identifiées comme la cause directe du surpoids d’un cinquième d’entre eux. En juin 2008, vingt-trois sociétés savantes de pédiatrie, de cardiologie, d’épidémiologie et de nutrition avaient adressé une lettre ouverte à la ministre chargée de la Santé, lui demandant instamment la suppression de la publicité alimentaire sur tous les créneaux horaires durant lesquels les enfants sont présents devant la télévision. Pour ces professionnels, «les enjeux de santé publique sont majeurs et ne peuvent être balayés au seul profit des intérêts économiques des chaînes de télévision et des entreprises alimentaires».
Or le gouvernement refuse, depuis des années, de prendre ce problème à bras-le-corps. Et les slogans du type «Evitez de grignoter entre les repas»,«Attention aux aliments gras, salés ou sucrés»et «Bougez plus», n’ont en rien modifié les comportements alimentaires des enfants. Les programmes destinés à la jeunesse, censés faire rire ou rêver, sont utilisés pour conditionner les jeunes esprits à enregistrer les spots publicitaires. Il s’agit, là aussi, de vendre«du temps de cerveau disponible», pour reprendre l’expression employée par Patrick Le Lay lorsqu’il était président de TF1…
Pourtant, des réponses existent. En Suède, la loi interdit toutes les publicités destinées aux enfants de moins de 12 ans sur les chaînes de télévision. Nous demandons qu’un débat ait lieu à ce sujet au Parlement. Diverses législations peuvent être envisagées. Mais s’en tenir au statu quo serait à la fois irresponsable et dangereux. Il en va de la protection de nos enfants, devenus des proies sans défense. Il en va de la santé publique. Il en va aussi de l’avenir de nos sociétés industrielles, gangrenées par la surconsommation… et invitées à mieux respecter l’environnement. Un autre débat ? Pas si sûr !"
Les usagers du métro parisien bientôt espionnés par la publicité
31 mars 2009
La RATP et sa régie publicitaire Metrobus prévoient le déploiement dans les couloirs du métro parisien de 1200 écrans publicitaires interactifs, qui seront capables d’espionner les réactions et comportements des passants… Cinq associations assignent le "service public" au tribunal.
Jour après jour, la réalité dépasse toujours un peu plus la fiction. Concernant l’accès au « temps de cerveau humain disponible » si cher à Patrick Le Lay, l’ancien PDG de TF1, les publicitaires et les industriels de la surveillance, disposent désormais de trouvailles technologiques proches de celles exposées dans les films d’anticipation comme Blade Runner ou Minority Report… Car l’urgence est là : l’attention portée aux programmes de télévision « de masse » ne fait que diminuer d’années en années, notamment chez les jeunes générations. D’après les chiffres de Médiamétrie, la chaîne TF1 a enregistré sur la semaine du 16 au 22 mars 2009, une part d’audience de 25,6% contre 26,8% une semaine avant. Rappelons également que la part d’audience sur la semaine du 2 au 8 mars 2009 était de 27,5%.
Des écrans partout…
Dans notre environnement, les écrans se multiplient : en France, on compte désormais 31 millions de télés, 55 millions de mobiles, 30 millions d’ordinateurs. Sans parler des consoles, webcams, GPS, appareils photo numériques... Dix écrans rayonnent en moyenne dans chaque foyer, selon la Sofres. Au Japon, on peut déjà lire son journal ou un roman sur un écran tactile.
Mais devant la baisse d’audience de la télévision traditionnelle, les annonceurs cherchent néanmoins à continuer d’abreuver d’images de pub ce réservoir de jeunes et moins jeunes (potentiels) consommateurs. C’est là qu’interviennent les nouvelles technologies, et l’invasion dans l’espace public d’écrans à vocation publicitaire. Ainsi, la RATP et sa régie publicitaire Metrobus (filiale de Publicis et de JCDecaux) a décidé l’installation de 1 200 dispositifs publicitaires animés avec des écrans LCD haute définition, hauts de 1,60 mètre (écrans à cristaux liquides). Quatre écrans sont déjà actifs à la station Étoile, et 400 autres sont prévus d’ici à fin juin 2009. Par ailleurs, 800 écrans doivent être installés dans les gares SNCF d’ici à la fin de l’année 2009.
…truffés de capteurs !
Écrans équipés de capteurs qui permettront d’analyser le comportement des passants et de recueillir des informations sur eux… Dans un premier temps, ils pourront mesurer le nombre de personnes qui passent et analyser leurs réactions afin de détecter quel élément de l’image a retenu leur attention. Selon l’AFP, ces capteurs pourront également calculer le temps d’arrêt de chaque usager devant le mobilier. Et, à terme, ces capteurs pourraient aussi donner des informations sur l’âge et le sexe des passants réceptifs à chaque campagne ! Enfin, à la fin du premier semestre 2009, les panneaux pourront communiquer en Bluetooth (technologie de communication sans fil) avec les téléphones mobiles compatibles des usagers de la RATP et leur envoyer des publicités ou des coupons de réduction, même si Maurice Levy, PDG de Publicis, a déclaré dans 20 minutes que, en ce qui concerne l’acceptation des publicités sur les téléphones portables, « la démarche resterait volontaire de la part du consommateur ».
Pas d’autorisation de la préfecture
Et bien sûr, ce dispositif n’a pas fait l’objet d’une demande d’autorisation en préfecture puisque, selon Métrobus, il ne s’agit pas d’un système apparenté à de la vidéosurveillance… Cinq associations (Résistance à l’agression publicitaire, Souriez vous êtes filmés, Big brother awards, Robin des toits et Le Publiphobe) viennent d’assigner la RATP et sa régie publicitaire Métrobus (filiale de Publicis et JCDecaux) devant le juge des référés du Tribunal de grande instance de Paris, pour leur projet d’installation massive d’écrans publicitaires « espions » dans les couloirs du métro parisien.
Quand JC Decaux se lance dans le numérique…
Mais cette expérience avec la RATP risque de se généraliser. Depuis deux ans, JC Decaux, le numéro un mondial du mobilier urbain s’est lancé dans le numérique, en partenariat avec l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique). Conséquence : panneaux d’affichages, colonnes Maurice, abris bus… seront bientôt remplacés à Paris par une nouvelle génération de mobiliers « communicants ».
« Le futur de la Ville est de devenir à terme un vaste espace communicant constitué de nouvelles formes de boîtes de dialogue, s’enthousiasme ainsi Albert Asseraf, directeur Stratégies, Etudes et Marketing de JC Decaux. La multitude de services en ville (orientation, localisation de points remarquables, transports…) trouvera ainsi un relais au sein du réseau physique JCDecaux ». Comme pour le Velib, on présente le projet comme une opportunité de rendre de nouveaux services à ces chers citadins de plus en plus pressés et perdus dans la grand ville : « L’information diffuse a pour objectif d’assister implicitement les individus dans leur vie quotidienne », nous explique-t-on sur la plaquette de partenariat entre JCDecaux et l’INRIA.
… et rêve d’une ville 2.0
Mais derrière ce souci « d’assistance », l’objectif de l’entreprise est clair : devenir incontournable dans la diffusion de la publicité « mobile » en faisant valoir auprès de ses clients la densité de son réseau de mobiliers urbains dans les plus grandes mégalopoles. Bref, bientôt ces mobiliers seront autant de mouchards publicitaires pour le paisible citoyen.
Car l’idée est bien de profiter des nouvelles technologies pour étendre les éléments du monde virtuel au monde physique. Passer du Web 2.0 à la ville 2.0. Autrement dit, rendre les promeneurs équipés de portables totalement transparents, en leur envoyant des messages publicitaires « ciblés » en fonction des informations récupérées via leur portable. Comme lorsque les internautes surfent sur Google, et laissent des traces sur leurs goûts, leurs habitudes… Ouvrez les yeux, c’est la réalité.
Écologie critique de la pub
La publicité est au cœur du système capitaliste. Érigée en grande régulatrice de nos échanges marchands, elle empiète désormais sur l’ensemble des activités humaines, réduisant à un unique désire de consommation la multitude d’envies et de besoins de chacun. Elle favorise les plus grandes entreprises, qui diffusent leurs messages dans des formes omniprésentes. Occupant l’espace public, la presse, la radio et la télé, s’immisçant dans les écoles et les hôpitaux, la pub diffuse des messages forgés par quelques-uns mais imposés à tous. On criera au scandale face à un graffiti mais on s’accommode des 40 % des panneaux publicitaires qui, en France, sont illégaux. Aucun espace dialogique dans la pub donc, et aucune diversité du propos non plus. Sous des couverts d’extravagance créatrice, la pub uniformise non seulement la façon de consommer, mais également la façon de vivre et la façon de penser. La standardisation des produits et des modes de consommation est mal dissimulée par la recherche d’innovation que les multinationales prétendent caractériser. Et cette uniformisation est d’autant plus prononcée que le fonctionnement publicitaire se répand partout, des campagnes politiques qui reproduisent ses modèles, à l’information qui se réduit de plus en plus à une communication commerciale. Il se répand aussi par les modes de production qu’il engendre en incitant à une consommation insoutenable à l’échelle de la planète.
« Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible » a dit le P.-D.G. de TF1. Le champ de bataille de la pub est plus que jamais concentré sur le cerveau, car les nouveaux modes de production d’un capitalisme immatériel », basés sur des produits facilement reproductibles, nécessite un contrôle accru des comportements cognitifs des consommateurs potentiels. Le slogan publicitaire « J’en ai rêvé, Sony l’a fait » est une aliénation de sens : l’objet de la pub est de placer un besoin artificiel dans un environnement réel, qu’il soit matériel ou rêvé, à l’image des « maladies sociales » que les industries pharmaceutiques sont en train de créer.
Quel est l’impact de la publicité sur l’environnement ? La machine publicitaire est un dangereux ennemi de la nature. En voici deux exemples parmi d’autres :
- La publicité est un immense gaspillage des ressources limitées de la planète. Combien de centaines de milliers, ou de millions, d’hectares de forêts sont abattues tous les ans dans le monde pour imprimer la masse croissante de prospectus publicitaires qui encombrent nos boîtes à lettres, et d’affiches qui couvrent les murs de nos rues et cachent nos paysages ? Combien de centaines de milliers ou de millions de kilowatts d’électricité sont dépensés annuellement par les publicités au néon et les écrans qui « embellissent » nos villes, de Shanghai à New York, en passant par Paris ? Combien de tonnes de déchets produits par cette activité ? Et ainsi de suite. Les dégâts sont difficiles à calculer, mais sont sans doute gigantesques.
- La publicité est l’un des principaux responsables de l’obsession consommatrice des sociétés modernes, de la tendance de plus en plus irrationnelle à l’accumulation de biens (le plus souvent inutiles), bref d’un paradigme de consommation parfaitement insoutenable. Comment convaincre les gens de changer leurs habitudes de consommation incompatibles avec la sauvegarde des équilibres écologiques, si l’on ne met pas un frein au matraquage publicitaire qui les incite à acheter encore et encore ? Dans la spirale infernale capitaliste de production/consommation/accumulation toujours croissante, toujours en expansion – c’est le nom d’une prestigieuse revue économique patronale –, qui conduit à la dégradation, à une échelle géométrique, de la nature, et qui nous mène, par le moyen du changement climatique, à des catastrophes monumentales, la publicité est un rouage indispensable. Ou, plus précisément, elle est l’huile dans laquelle baignent ces engrenages terriblement efficaces, qui broient la planète et risquent, dans quelques décennies, de la rendre invivable.pour demain.
Dans ce cadre, ce dossier d’Écologie & Politique entend participer à la critique écologique de la pub, critique nécessaire pour démonter le fonctionnement de cette entreprise de falsification et d’endoctrinement. Mettre des limites à l’agression publicitaire – en attendant de pouvoir, un jour, s’en passer entièrement – est un devoir écologique, un impératif moral et politique pour tous ceux qui voudraient sauver de la destruction notre environnement naturel. Il s’agit, à terme, de supprimer la publicité et de jeter les bases d’un nouveau paradigme de consommation.
Dossier coordonné par Michael Löwy et Estienne Rodary
Écologie & Politique n° 39 - Décembre 2008
Jusqu'ici, tout va bien pour les grands groupes publicitaires mondiaux
Le britannique Aegis a confirmé la tendance : les groupes publicitaires ont fait preuve d'une belle résistance en 2008. En publiant après tous ses concurrents, jeudi 19 mars, des résultats solides, Aegis a contribué à rassurer encore les investisseurs. Mais en annonçant un plan de réduction des coûts de 5 %, il admet aussi que la tension sur les budgets publicitaires sera plus forte en 2009. Ce plan pourrait conduire au départ de 800 salariés du groupe.
L'année 2008 n'a pas provoqué de changement majeur dans le palmarès des grands groupes mondiaux de communication. Même si quelques écarts se sont réduits. En particulier, entre le leader mondial, l'américain Omnicom, et le britannique WPP. Le patron de ce dernier, Martin Sorrell, fidèle à sa ligne de conduite, a poursuivi sa stratégie offensive d'acquisitions. Il a jeté cette fois son dévolu sur un autre groupe britannique, TNS, spécialiste des études marketing et d'opinion. De son côté, Aegis a réduit aussi son écart avec le français Havas. Deux sociétés qui ont en commun d'avoir le même actionnaire de référence, Vincent Bolloré.
La plupart de ces sociétés avaient tiré la sonnette d'alarme à l'automne. Pourtant, l'année 2008 se présentait sous les meilleurs auspices, avec la présence d'événements contributeurs de croissance comme les Jeux olympiques, la Coupe d'Europe de football ou les élections américaines. Mais la crise financière, les incertitudes économiques et les difficultés de l'industrie automobile ont bousculé le jeu. Certains signaux ont commencé à virer au rouge. Les marchés publicitaires américains, anglais ou espagnols ont été touchés de plein fouet. En France, les dépenses des annonceurs ont aussi terminé en retrait. Cette révision à la baisse des prévisions publicitaires a fait plonger lourdement les valeurs boursières des groupes publicitaires fin 2008.
Finalement, à l'heure des bilans, les groupes publicitaires s'en sortent plutôt bien. Le groupe français Publicis peut se targuer de détenir la meilleure marge opérationnelle du secteur, à 16,7 %. Havas se félicite d'avoir consolidé sa situation financière avec un bénéfice en progression de 25 % à plus de 100 millions d'euros.
Quant à Aegis, même si son bénéfice net est en recul de 6 %, le britannique a réussi à dégager une croissance à périmètre et taux de change constants de 4,6 %. Ces performances s'expliquent par la bonne dynamique du premier semestre, mais aussi par la progression toujours vive, même si le rythme s'est ralenti, des marchés de la communication numérique et des pays émergents. Des secteurs où les groupes ont investi pour trouver des relais de croissance. Le numérique représente par exemple 19 % du chiffre d'affaires de Publicis, et les pays émergents 23 %.
Ces annonces ont redonné des couleurs au titre des groupes publicitaires en Bourse. Le titre Havas a repris plus de 20 % depuis le 1er janvier et l'action Publicis plus de 7 %.
Toutefois, l'heure est à la prudence. L'année 2009 sera plus tendue. Tous en conviennent et ne se risquent pas à fixer des objectifs financiers pour l'exercice en cours. Déjà, faire des prévisions sur l'évolution du marché global reste aléatoire : Maurice Levy, président du directoire de Publicis, a réactualisé, en février, les prévisions faites par ZenithOptimedia, filiale du groupe. En décembre 2008, elle prévoyait une baisse du marché mondial de 0,2 %. M. Levy concède que le marché s'est dégradé et qu'il s'attend désormais à un recul de 1,8 %. Avec une chute de 6,3 % aux Etats-Unis, de 6 % au Japon, de 8 % en Espagne. En France, la baisse devrait être limitée à 1,9 %. Et la Chine semble échapper à la récession avec une espérance de progression de 8,8 %.
Selon l'exposition géographique respective des groupes de publicité, certains ont déjà été affectés. Au quatrième trimestre 2008, l'américain Omnicom a accusé une croissance organique (à taux de change et périmètre constant) négative de 2,9 %. Plus grave, le japonais Dentsu, dont l'activité est très liée à son pays d'origine, a prévenu qu'il s'attendait à une baisse de ses recettes de 10 % pour l'exercice qui s'achève fin mars 2009.
Dans ce contexte, chacun tente de réduire la voilure. Publicis a annoncé un plan de baisse des coûts de 5 %, sans préciser l'impact qu'il pourrait avoir sur les effectifs. Les agences américaines ont déjà dévoilé des plans de départs. Quant à Aegis, il veut aussi réduire ses coûts de 5 %. Chacun s'apprête à défendre ses positions et la concurrence devrait encore s'intensifier.
La question d'une nouvelle étape de consolidation se pose aussi. Les spéculations sur un rapprochement entre Havas et Aegis sous l'impulsion de M. Bolloré, récurrentes, reprennent de plus belle. D'autant que Robert Lerwill, le patron d'Aegis, hostile à ce rapprochement, a été contraint de partir en novembre 2008. M. Bolloré a félicité son nouveau dirigeant, John Napier, pour ses résultats. Mais ce dernier a assuré qu'il n'avait pas évoqué la question de la fusion avec Havas avec M. Bolloré.
Chiffre d'affaires. En 2007, les investissements publicitaires en affichage ont atteint 1,102 milliard d'euros (+ 1,5 %).
Affichage grand format. Ces panneaux installés aux entrées des villes ou sur les grands axes représentent un chiffre d'affaires de 460 millions d'euros (+ 0,2 %).
Transports. Dans les gares, les métros ou les bus, l'affichage pèse 276 millions d'euros (+ 2 %).
Mobilier urbain. Abribus et panneaux de deux mètres carrés génèrent un chiffre d'affaires de 271 millions d'euros (+ 4,5 %).
Ailleurs... Vitrines et tables de bar contribuent aussi au chiffre d'affaires pour 95 millions d'euros.
Source : Le Monde 27/02/2009
Publicité animée dans le métro - Martine Billard 17/02/09
Nouveauté RATP : des pubs qui nous épient !
La RATP et sa régie publicitaire Métrobus sont sur le point de déployer, dans le métro parisien, 400 écrans ACL diffusant en boucle de la publicité animée. 4 écrans sont déjà actifs à la station Etoile. Processus enclenché sans aucune concertation, et au mépris de nombre d’usagers et d’associations qui souhaiteraient au contraire une réduction de la pression publicitaire.
Au delà cette agression publicitaire dernier cri, l’intégration de nouvelles technologies dans ces dispositifs pose de sérieux problèmes de liberté et de santé publiques : vidéosurveillance, étude des passants à des fins publicitaires, électro-pollution par transmission Bluetooth...
Des capteurs installés dans les écrans permettent de mesurer le nombre de personnes qui passent, et analysent les réactions des passants afin de détecter quel élément de l’image a retenu leur attention, donc de constater de manière précise l’efficacité des publicités. Ces capteurs doivent aussi pouvoir donner, à terme, des informations sur l’âge et le sexe des passants réceptifs à chaque campagne…
Le tout… à l’insu des citoyens ! Un tel procédé est-il moralement acceptable ? Est-il même légal ?
La diffusion de publicités sonores sera aussi une possibilité ; par ailleurs, les voyageurs pourraient, à terme, être amenés à recevoir des messages sur leur téléphone mobile via le Bluetooth.
Dangers sanitaires de l’électro-pollution : où est le principe de précaution ?
L’Electro Hyper Sensibilité (EHS) est officiellement reconnue comme pathologie dans de nombreux pays européens. Or, la technologie Bluetooth est dans le collimateur des experts. L’installation de ce nouveau dispositif, probablement dangereux (notamment pour les enfants et les personnes électro-sensibles), est d’autant plus scandaleuse que de récentes études internationales, validées notamment par l’OMS et le Parlement européen, dénoncent le risque sanitaire des technologies sans fil.
Alors que La RATP refuse à ce jour de répondre à nos sollicitations, nous demandons la suspension immédiate de l’installation de ces nouveaux écrans publicitaires, et la tenue d’un débat public.
À l’initiative de "Résistance à l’Agression Publicitaire", "Souriez Vous Etes Filmés", "Big Brother Award" et "Robin des Toits".
Un antipublicitaire condamné pour publicité illégale !
Un militant antipublicitaire a été condamné jeudi 12 février à 75 euros d'amende pour "publicité non-autorisée". Le tribunal de police de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne)
l'a sanctionné pour avoir apposé, en octobre 2007, un autocollant antipublicitaire sur une voiture du RER.
Le juge a également accordé un euro symbolique au titre des dommages et intérêts à la SNCF, qui s'était constituée partie civile, a-t-on appris auprès du contrevenant.
Le lapin RATP pastiché
Alexandre Baret, 34 ans, père de quatre enfants, avait été surpris le 8 octobre 2007 par des agents de la SNCF alors qu'il affichait un autocollant antipublicitaire sur une voiture du RER en gare de
Vert-de-Maisons, dans le Val-de-Marne.
L'autocollant pastichait celui apposé par la RATP sur les portes du métro où un lapin prévient les enfants du risque de se faire pincer les doigts : "Attention! Ne mets pas tes yeux sur les pubs : tu
risques de te faire manipuler très fort".
Alexandre Baret avait refusé de payer l'amende de 45 euros réclamée, au nom de la "désobéissance civique". Une médiation ayant échoué, il avait été cité à comparaître devant la justice où il
entendait ouvrir un débat: "vendre du temps de cerveau disponible, est-ce bien la vocation de la SNCF?".
Un "acte mûrement réfléchi"
Démentant tout "acte de dégradation", Alexandre Baret, membre de plusieurs associations militant contre la pub, avait revendiqué à l'audience en décembre un "acte mûrement réfléchi", un "geste
symbolique" témoignant de sa "volonté d'établir un débat" sur la nocivité de la publicité, face aux "57.000 affiches du réseau SNCF".
Selon son avocate, Me Caroline Marcel, le jugement a "pris en compte et respecté l'idéologie de Alexandre Baret en faisant une application modérée de la loi".
La représentante du ministère public, qui avait souligné que le tribunal n'était "pas une tribune", avait requis une amende de 300 euros à l'encontre du militant et la SNCF avait demandé un euro
symbolique de dommages et intérêts et 500 euros au titre des frais de justice.
Des élus réclament le retrait des écrans de pub animés dans le métro
Un collectif d'associations et des élus d'Ile-de-France ont demandé, mercredi 28 janvier, la suspension des panneaux publicitaires ACL (affichage à cristaux liquides) dans le métro parisien, et annoncé leur intention de lancer une action en référé devant le tribunal administratif dans les prochains jours.
Ces écrans, qui diffusent en boucle de la publicité animée, sont équipés de capteurs détectant le comportement des visages des passants et d'un dispositif Bluetooth. Quatre d'entre eux sont déjà actifs à la station Etoile, mais la RATP s'apprête à en déployer 400 cette année et la SNCF 800 dans les gares franciliennes. Dans un communiqué, la régie publicitaire de la RATP, Metrobus, précise que ce dispositif "puissant" et "avant-gardiste" pourrait à terme diffuser des images 3D.
Mais pour Charlotte Nenner, présidente de Résistance à l'agression publicitaire (RAP), l'implantation de ces panneaux revient à "instaurer la vidéosurveillance à des fins commerciales et une publicité intrusive via le dispositif Bluetooth". La technologie Bluetooth permet de transmettre des données entre des appareils sans liaison filaire. Les voyageurs pourraient ainsi être amenés à recevoir des messages émanant de ces panneaux sur leur téléphone mobile, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Paris, en présence de la députée Martine Billard (Verts) et du maire adjoint PRG du XIe arrondissement Christophe Mikhaïloff.
"EN AUCUN CAS UNE COLLECTE D'INFORMATIONS PERSONNELLES"
Dans un communiqué, la RAP dénonce de "sérieux problèmes de liberté et de santé publiques", dont l'"électro-pollution par transmission Bluetooth". L'association affirme également que "ces capteurs doivent aussi pouvoir donner, à terme, des informations sur l'âge et le sexe des passants réceptifs à chaque campagne".
Une accusation que réfute la RATP. Dans un communiqué, la société affirme que les capteurs"détectent les formes des visages orientés vers l'affiche, mesurent le nombre de passages devant l'écran et le temps d'exposition au message". Il s'agit "d'un simple système de comptage et en aucun cas d'une collecte d'informations personnelles concernant les voyageurs", assure-t-elle.
La RATP et sa régie publicitaire précisent par ailleurs que "la fonctionnalité Bluetooth est installée mais non activée". Il s'agirait d'une "perspective de développement qui permettrait la mise à disposition gratuite d'informations, de contenus ludiques ou culturels pour les voyageurs qui auraient choisi de les télécharger en approchant leur téléphone de l'affiche à un endroit signalé".
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