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Europe Ecologie

à l’âge critiques

 

récit

Les propos de Jean-Vincent Placé ont attisé les tensions entre les Verts et Cohn-Bendit ce week-end.


Par MATTHIEU ECOIFFIER in Libé 07/06/2010

Le leader d'Europe-Ecologie (EE) Daniel Cohn-Bendit s'entretient avec Cécile Duflot, secrétaire

Le leader d'Europe-Ecologie (EE) Daniel Cohn-Bendit s'entretient avec Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, lors d'une convention nationale, le 5 juin à Paris (© AFP Francois Guillot)


«Vieille, dans les sociétés africaines c’est un compliment !» plaisantait - encore - samedi en marge de la convention d’Europe Ecologie (EE) à Paris, Jean-Vincent Placé. Le numéro 2 des Verts faisait allusion à sa saillie sur les deux écologistes pressenties pour la présidentielle : Eva Joly, 66 ans, «vieille éthique» et Cécile Duflot, 35 ans, «jeune dynamique», rapportée le matin dans Libération. «T’aurais dû dire : "veille peau éthique", ça aurait fait jeu de mots lacanien», s’amusait un dirigeant des Verts.

 

Le problème c’est qu’à la Cigale, où étaient réunis 500 dirigeants et militants Verts et non-Verts, ces propos comme ceux où Placé qualifiait de «bide total» l’adhésion de 6 000 personnes - en un mois - au processus de structuration de l’écologie politique, n’ont guère fait rire. Notamment les sexagénaires d’EE : «Ce n’est pas une question de politiquement correct, c’est humainement incorrect», s’étranglait l’eurodéputé Jean-Paul Besset. Pendant ce temps, l’ex-juge, créditée de 12% dans certains sondages, se taillait, avec José Bové, un franc succès à l’applaudimètre en narrant son expédition à Gaza «où Israël refuse de laisser passer les sacs de ciment».

 

L’après-midi, c’est Daniel Cohn-Bendit et Cécile Duflot qui se sont pris le bec à la tribune, en l’absence de Placé parti à la finale dames de Roland-Garros. Assis aux côtés de la secrétaire nationale des Verts, livide et agacée, l’ex-leader de Mai 68 s’échauffe. Exige que la future force soit dotée d’une «charte éthique». «Moi, je ne veux pas d’une organisation où l’on peut dire des choses comme ça. Ça doit être clair, merde alors !» Duflot, qui avait dû prendre ses distances la veille avec son complice Placé, vole à son secours : «Toi, tu as aussi dit [de lui] "crétin", "réactionnaire", etc.»


«Dégueulasse». Un échange anecdotique ? Plutôt le signe des crispations inhérentes au double dépassement d’EE et des Verts qui en constituent la principale force. Lancé le 1er mai par l’ouverture des adhésions directes à EE, il doit aboutir en novembre aux assises du rassemblement. La polémique sur le choix entre Joly et Duflot recoupe deux questions : quel sera son périmètre et qui sera aux manettes ? Une question centrale pour certains Verts qui redoutent une dérive centriste et veulent garder les clés. «EE avance. Placé est affaibli, il a tenté un coup de poker dégueulasse et ça a raté», juge l’eurodéputé Yannick Jadot. «J’ai voulu donner un coup de pied dans la fourmilière. Car ça tanguait vers un unanimisme de façade», réplique Placé.

 

Si le non-dit a explosé samedi, c’est du fait des tensions accumulées sur plusieurs sujets. La veille, la direction des Verts avait bloqué la demande de doter EE d’une cellule de communication chargée de réagir à l’actualité. «Cécile a un double langage. Elle estime qu’on consacre trop d’énergie à l’organisation et pas au projet. Et quand on demande qu’EE ait une parole sur les retraites ou les plans de rigueur, ils bloquent», regrette Besset. «Placé et Cécile se sont échangé des regards et des SMS pendant la réunion. Ils se partagent les rôles», assure une participante.

 

Autre signe de tension : Cohn-Bendit a vivement pris à partie, samedi, un proche de Placé, auteur d’un mail interne dans lequel, selon l’eurodéputé, «il dit : "on peut leur laisser Eva Joly pour 2012, mais il faut bloquer Cohn-Bendit, Jadot et garder le parti".»


Sur la structuration du futur mouvement, des différences existent aussi. Pour Duflot, «nous devons être géniaux et modestes. Nous trouverons cette organisation imparfaite mais nécessaire». «Il y a le choix entre des "Verts +" ou "Europe Ecologie +"», a résumé Cohn-Bendit. Trois schémas se dessinent. Duflot défend un «parti réseau» : soit un parti articulé avec une «fondation» permettant de travailler avec les associations, les syndicats et les ONG. La plupart des europe-écologistes penchent pour un «mouvement unifié». Inspiré du Parti démocrate américain, il s’appuierait sur des comités régionaux et sa structure nationale évoluerait en fonction des échéances électorales.

 

«Fan-club». Enfin, Jean-Vincent Placé et une partie des Verts veulent une fédération où l’on pourrait adhérer directement ou via une de ses composantes : les Verts, les communistes unitaires de la Fase, le MEI d’Antoine Waechter, voire Cap 21 de Corinne Lepage. Cohn-Bendit et Besset ne conçoivent cette double appartenance que de façon «transitoire», un ou deux ans, le temps d’absorber tout le monde dans le rassemblement, politiquement et juridiquement. «Je ne me sens pas chez moi ici. C’est le fan-club de Dany», pestait un proche de Dominique Voynet. «La moindre critique et on est accusé d’être contre le rassemblement. Dany c’est pas De Gaulle», fulminait Placé de retour après le match. Face au tollé, il s’est fendu hier, d’une lettre d’explication à Eva Joly : «Peut-être trop vieille et au profil plus centriste», que Cécile Duflot, «peut-être trop jeune et plus à gauche».

 

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  • #1

    Finance Dissertation (lundi, 07 février 2011 10:39)

    An entity whose income on loan expenses or invest the excess income. On the other hand, a company whose income is less than its expenditures by borrowing or capital to selling shares to increase its spending reductions or revenue increases.

Placé,

le Vert qui fait crisser

 

Portrait

 

Réputé abrupt, le numéro 2 du parti écologiste, Jean-Vincent Placé, a créé un tollé en parlant d’un «bide total» d’Europe Ecologie. Il détonne dans un milieu où il a autant d’amis que d’adversaires.

 

[Lire la suite...]


Par MATTHIEU ECOIFFIER

Jean-Vincent Placé, le n°2 des Verts, le 15 mars 2010.

"Urgence écologique,

urgence démocratique"

Vers une sortie civilisée du productivisme ?

 

Editorial EcoRev mars 2010

 

Crise climatique, crise énergétique, crise alimentaire, crise économique, crise de sens, crise de civilisation... La crise écologique, d’ampleur mondiale et aux conséquences "glocales" et transgénérationnelles, n’est plus une menace. C’est une réalité, une urgence. Face à cet impératif écologique, André Gorz nous mettait en garde contre la tentation du "fascisme vert" où "la production programmée d’un milieu de vie optimal sera confiée à des institutions centralisées et à des techniques lourdes" (Écologie et liberté) et où il expliquait que "la sortie du capitalisme aurait lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare" (ÉcoRev’ 28). Parce que nous croyons que l’écologie politique peut apporter une réponse civilisée à l’urgence écologique, il est indispensable de se pencher sur la théorie et la praxis démocratiques qui peuvent accompagner cette sortie du productivisme et la mise en place d’une gestion soutenable, respectant libertés individuelles et intérêt général aujourd’hui et demain, au Nord et au Sud.

 

De son côté, Cornelius Castoriadis, qui est ici notre classique, rappelait de même qu’il n’était pas impossible que, face à une catastrophe écologique mondiale, des régimes autoritaires imposent des restrictions draconiennes à une population affolée et apathique. Ce pour quoi il prônait une indispensable "insertion de la composante écologique dans un projet politique démocratique radical" et, comme l’expliquent Antoine Chollet et Romain Felli – qui nous proposent une vision condensée de la pensée du philosophe de Socialisme ou barbarie – un nécessaire passage de l’autonomie à l’écologie et d’une l’émancipation vis-à-vis du système technico-productif.

 

Pour réaliser cette émancipation Bruno Latour réfléchit, dans un entretien réalisée par Isabelle Lamaud, à la place, et à la signification, de la nature et des non-humains en politique et à la redéfinition de fond en comble de "la fonction politique, du rôle même des parlements, de la notion de porte-parole pour retrouver des règles d’autorité, de procédure, de débats" pour décider de notre futur. Bruno Villalba et Luc Semal nous incitent à intégrer le plus tôt possible dans nos sociétés démocratiques les contraintes temporelles, exogènes, égalitaires et sociales de la crise écologique, "c’est-à-dire la prise en compte d’un compte à rebours (…) et l’acceptation d’une courte période pendant laquelle nous serons contraints à effectuer les choix salutaires."

 

Nous nous demanderons ensuite avec Hervé Kempf si la démocratie peut être la voie de sortie face au capitalisme, à une élite et une oligarchie prédatrices. De leur côté, et c’est l’objet de l’article de Myriam Cau, nos représentants ont-ils conscience de l’impératif écologique et le prennent-ils en compte dans leurs décisions et pratiques courantes ? La représentation est-elle pour autant morte ? Avec Aude Vidal, nous nous pencherons sur les propositions d’une "démocratie écologique" de Dominique Bourg et Kerry Whiteside, qui souhaitent s’appuyer d’une part sur la légitimité politique des ONG écologistes et d’autre part sur la mise en place d’une "chambre haute" du long terme.

 

Au-delà de grandes réformes structurelles et au travers d’un regard critique sur les potentialités et faiblesses des mécanismes participatifs existants, Florent Marcellesi et Hans Harms nous indiquent qu’il est d’ores et déjà possible, et ceci "sans attendre aucune nouvelle société, ni nouvelle morale, ni un engagement pour toute la vie" de repenser la démocratie de façon concrète. C’est d’ailleurs une de ces pistes, le "jury citoyen", qu’Antoine Vergne étudie en se demandant quelles sont les conditions de réalisation du potentiel de la démocratie participative et délibérative face à l’urgence écologique. De même, en suivant ce besoin de concrétion, ce numéro d’ÉcoRev’ interroge la façon dont il est possible d’envisager une relocalisation démocratique de l’économie, à l’aide par exemple de monnaies locales (Patrick Viveret), une démocratisation de l’espace éducatif grâce à une "université coopérative" (Mikaël Chambru et Davy Cottet) ou une réappropriation démocratique et écologique des processus productifs dans le monde rural, comme le propose le Mouvement des sansterre au Brésil (Tiago Bueno Flores et Luiz Henrique Gomes de Moura).

 

Au coeur de cette révolution lente de nos systèmes démocratiques, quelle place reste-t-il alors aux partis politiques ? Pour apporter quelques éléments de réponse, nous avons demandé à André Gattolin de nous donner son point de vue sur la mise en oeuvre de la démocratie au sein de la nébuleuse Europe Écologie. Sa réflexion est suivie d’une défense optimiste et engagée des apports du numérique par Anita Rozenholc et Emmanuel Dessendier, alors que balbutie la société de l’intelligence telle que l’imaginait André Gorz.

 

Nous finirons ce parcours en faisant nôtre la maxime "penser global, agir global". D’un côté, alors que le besoin d’Europe se fait de plus en plus sentir pour mettre en place une meilleure "gouvernance" supranationale répondant aux défis écologiques transnationaux, Gérard Onesta tente de concevoir une "démocratie" à l’échelle mondiale. De son côté, au vu de l’échec des négociations sur le climat à Copenhague, Jérôme Gleizes réfléchit aux conditions d’un cycle post-Seattle.

 

Il s’agit d’être d’une extrême vigilance dans une période où pointent les risques totalitaires induits par une gestion capitaliste du monde dénuée de toute prise en compte de l’écosystème. La construction d’une société écologiste ne pourra advenir sans affirmer le besoin fondamental d’une réelle démocratie.

 

 

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Les écologistes mettent en sourdine leurs divergences sur l'avenir du mouvement

 

LEMONDE 17.04.10

 

La "pax ecologica" a été signée, vendredi 16 avril. Après plusieurs jours d'échanges aigres-doux entre Daniel Cohn-Bendit et les partisans de Cécile Duflot, les principaux responsables d'Europe Ecologie se sont mis d'accord pour stopper la polémique et réaffirmer leur volonté d'aller vers une seule organisation commune d'ici à la fin 2010. Il était temps, l'inquiétude était montée de tous côtés de voir les écologistes se déchirer.

 

Le 12 avril, Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts, répondait à l'interpellation de Daniel Cohn-Bendit qui avait proposé, au lendemain des régionales, une structuration rapide d'Europe Ecologie susceptible de dépasser la forme partisane des Verts. Dans un courrier aux militants, elle exprimait son souhait de voir émerger un "mouvement polymorphe articulant à la fois un parti transformé et un réseau informel ouvert à tous", sans disparition des Verts. En réponse, Daniel Cohn-Bendit avait critiqué sa "vision passéiste", mettant le feu aux poudres.

 

Le député européen avait notamment reproché à la secrétaire natiole de vouloir simplement faire d'Europe Ecologie "une succursale des Verts". De leur côté, les amis de Cécile Duflot ne cachaient pas leur agacement devant cette réaction du leader européen, jugée "bonapartiste" et "dirigiste". "C'est une réaction de vieux mâle soixantenaire qui veut imposer ses vues", taclait Francine Bavay, conseillère régionale d'Ile-de-France.

 

Il fallait siffler les arrêts de jeu : Jean-Paul Besset, député européen, a proposé une "réunion de crise" aux ténors écologistes, jeudi. "Après le pugilat médiatique entre Cécile et Dany, il fallait tenter une psychologie collective", explique-t-il. "C'est un peu le syndrome du baby-blues après l'accouchement d'une nouvelle force électorale : les épidermes sont sensibles, alors on se rassemble", renchérit Noël Mamère, député de Gironde.

 

La réunion a duré trois heures pour afficher un bel ensemble. Auparavant, Cécile Duflot avait déjeuné avec "Dany", entouré des casques bleus Jean-Paul Besset, Philippe Mérieu et Laurence Vichnievsky pour "percer l'abcès et dissiper les malentendus".

 

Pas question d'étaler ses querelles et de gâcher "l'avenir radieux" ouvert par les élections européennes et régionales. Le calendrier prévu pour le débat sur l'avenir du rassemblement des écologistes - et déjà avalisé par tous - a donc été à nouveau annoncé : conférences régionales le 8 mai, réunion nationale de synthèse les 5 et 6 juin, journées d'été communes fin août et assises nationales du rassemblement fin 2010. Pour bien afficher l'harmonie retrouvée, les adhésions à Europe Ecologie sont lancées : une cotisation à 10 ou 20 euros sera demandée à tous ceux qui veulent participer ; les Verts, qui paient déjà leurs propres cotisations, en sont membres de droit. Tous devront signer une "charte" pour acter ce nouvel engagement. Enfin, finie la double commande entre les instances d'Europe Ecologie et celles des Verts : elles se réuniront en commun et leurs décisions seront désormais collectives.

 

La crise est passée, mais le débat n'est pas tranché sur la nature de la métamorphose. "Personne n'est obligé de se faire hara-kiri, on va vers un même mouvement", assure Yannick Jadot, député européen, proche de "Dany". "On va voter et chacun sera fixé", s'amuse Mme Duflot.

 

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Cécile Duflot prône un rassemblement des écologistes ancré à gauche

 

LEMONDE 12.04.10

 

Cécile Duflot a pris son temps avant de répondre à l'"Appel du 22 mars" de Daniel Cohn-Bendit. Dans un courrier qu'elle adresse, lundi 12 avril, à tous les militants Verts, comme à ceux d'Europe Ecologie, la secrétaire nationale des Verts donne sa vision de l'avenir des écologistes. Elle prend le contre-pied du député européen qui préconise la structuration rapide d'Europe Ecologie et le dépassement des Verts, mais ne le désavoue pas complètement.

 

Première différence : la façon d'entrer dans le débat. C'est par une "lettre personnelle" adressée aux militants qu'elle fait ses propositions, en précisant : "Je n'ai pas souhaité participer aux élans médiatiques d'un débat interne qui se contenterait d'être projeté sur la place publique." Elle prévient que la forme que prendra le mouvement ne peut procéder d'une "formule magique".

 

Si elle trouve "juste" l'idée de "coopérative politique", proposée par M. Cohn-Bendit, elle précise qu'il faut se "méfier des rénovations hâtives de la vie politique qui n'ont de modernes que le nom derrière lesquelles se reproduisent bien vite les formes anciennes de l'oligarchie et du bonapartisme". Et de citer le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ou le MoDem et les "déceptions" qu'ils ont engendrées.

 

"MOUVEMENT POLYMORPHE"

La jeune dirigeante marque aussi sa différence en réaffirmant que son écologie porte "l'héritage de la pensée du mouvement ouvrier" et des "combats" que la gauche a su porter sur le féminisme ou la diminution du temps de travail. En insistant sur ces valeurs comme "socle" de la force écologique nouvelle, elle reprend les thèmes chers aux Verts.

 

Mme Duflot précise ensuite les contours qu'elle souhaite voir prendre au futur mouvement. Au lieu de "figer" les choses en créant tout de suite des collectifs locaux d'Europe Ecologie, comme le voudrait M. Cohn-Bendit, elle se dit partisane d'un "mouvement polymorphe", articulant un "parti transformé" et un "réseau informel ouvert". Elle enjoint aux Verts de "muer" en se transformant en "espace politique nouveau", avec des instances "transformées" et un nouveau nom.

 

Mais sans abandonner leurs "acquis" que sont la parité, le non-cumul des mandats et l'absence de "culture du chef". Là encore, une pierre dans le jardin de "Dany", soupçonné de jouer un jeu trop personnel. Pour dépasser le parti, Mme Duflot propose que chaque comité local des Verts ou d'Europe Ecologie se transforme en "maison de l'écologie", lieu de "rassemblement" des écologistes dans toutes leurs composantes.

 

Ce sont les adhérents de cette nouvelle forme d'organisation qui seront amenés à désigner les candidats pour les prochaines échéances cantonales, présidentielle et législatives lors de primaires de l'écologie. La numéro un des Verts tente ainsi de couper l'herbe sous le pied des amis de Daniel Cohn-Bendit, qui cherchent à imposer une "candidature naturelle", comme celle d'Eva Joly.

 

Enfin, pour répondre aux attentes de tous ceux qui ont été attirés par Europe Ecologie sans vouloir adhérer à un parti, Mme Duflot propose de créer un "réseau-mouvement" avec ses comités locaux, ses cotisations et même son journal. La jeune leader termine son propos, en affirmant que ces propositions sont faites en toute "modestie". Et sans arrière-pensée, "alors que d'aucuns s'aventurent à [lui] donner de supposées ambitions pour 2012", ajoute-t-elle. Voire.

 

C'est désormais aux militants et sympathisants de dire leur préférence lors d'une rencontre nationale début juin, avant des assises prévues à la fin 2010.

 

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Cécile Duflot rejette toute "dissolution" des Verts

 


 


Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, a estimé samedi 27 mars que l'avenir d'Europe Ecologie ne supposait "ni la dissolution" des Verts, "ni le repli" sur soi, mais une "construction commune différente" avec pour objectif un projet "décidé en commun" pour 2012.
Lors de son discours devant quelque 200 délégués réunis au Conseil national interrégional (Cnir) des Verts, Cécile Duflot, en "garante et responsable de l'avenir en commun d'Europe Ecologie et des Verts", a assuré qu'il fallait "mener deux chantiers ensemble" : la suite d'Europe Ecologie (EE) et "l'approfondissement du projet" pour "garantir le succès".
"Nous sommes ensemble, nous serons ensemble. Il ne pourra y avoir d'un côté le projet des Verts et le projet des écologistes de l'autre. Nous aurons le même!", a-t-elle lancé, en réponse à "l'appel du 22 mars" de Daniel-Cohn-Bendit qui souhaite une "coopérative politique" dépassant les Verts.

 

Recherche d'un projet commun pour 2012


Pour les prochaines échéances électorales, Europe Ecologie "doit avoir des modes de désignation qui seront votés par tous et toutes", "sans quotas ni cooptation", a précisé Cécile Duflot.
La secrétaire nationale des verts a déclaré que "ce qui nous attend, ce n'est ni la dissolution, ni le repli de qui que ce soit, mais bien une construction commune qui sera encore différente". Les eurodéputés Yannick Jadot, Sandrine Bélier ainsi que les Verts Noël Mamère et Yves Cochet, ont paru satisfaits par le discours prononcé par Cécile Duflot, après quelques atermoiements en début de semaine.
Pour 2012, "nous devons travailler ensemble à la stratégie sur l'élaboration de notre projet", "ce projet partagé et décidé en commun portera de lui-même la naissance, par la transmutation des Verts et la métamorphose d'Europe Ecologie, du mouvement de l'écologie politique dont nous avons besoin demain", a-t-elle lancé, très applaudie.
La chef de file des Verts a également assuré que le texte sur la poursuite du rassemblement qui sera soumis au vote du Cnir dimanche après-midi, "fera consensus et sera un élément de la dynamique pour la suite et les mois qui viennent".

 

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Les écologistes entre union

et confusion...

 

LEMONDE.FR | 23.03.10 |

 

Au lendemain d'un scrutin régional qui a vu les 159 conseillers régionaux Verts élus en 2004 laisser place à 263 élus Europe-Ecologie, le mouvement écologiste s'interroge à haute voix sur le mode d'organisation qu'il doit adopter pour aborder la campagne présidentielle de 2012.

 

Le premier a avoir dégainé est le député européen Daniel Cohn-Bendit, qui souhaite un mouvement d'un genre nouveau, "ni parti-machine, ni parti-entreprise : une coopérative politique". Pour amorcer le lancement de cette structure hybride, l'élu lance dans Libération un "appel du 22 mars", en référence à l'appel de 68. Sans surprise, la proposition de Daniel Cohn-Bendit est fraîchement reçue par les dirigeants des Verts, Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé, pour qui il ne faut "pas tout remettre à plat".

 

L'appel de Daniel Cohn-Bendit est encore tiède que sa colistière de la campagne européenne en 2008, Eva Joly, lance également un appel pour des "états généraux de l'emploi et de l'écologie" : "Nous allons faire de la politique autrement en entamant un débat important sur l'évolution de notre organisation et de nos pratiques démocratiques."

 

EUROPE-ÉCOLOGIE EST "CADUC"

 

Puis vient une autre tribune publiée sur Médiapart, signée par une vingtaine de représentants des Verts et d'Europe-Ecologie, qui appellent à "soutenir l'appel" de Daniel Cohn-Bendit.

 

Et l'offensive de communication des élus écologistes ne s'essouffle pas. Pour ajouter à la confusion, une quarantaine d'élus Verts et Europe-Ecologie, dont Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly, Dominique Voynet et José Bové, ont publié sur Médiapart, mardi 23 mars, un autre texte qualifiant le mouvement Europe Ecologie de "caduc". Il invite "à la métamorphose d'Europe Ecologie et des Verts en un mouvement politique unifié et pérenne qui porte le projet de transformation écologique et social".

 

 

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Un nouvel appel au rassemblement écologiste...



Cécile Duflot, Dominique Voynet et Daniel Cohn-Bendit (Sipa)

Cécile Duflot, Dominique Voynet et Daniel Cohn-Bendit (Sipa)

 

 

 

 

Une quarantaine de personnalités écologistes, dont l'eurodéputé Europe Ecologie Jean-Paul Besset et les parlementaires Verts Dominique Voynet et Noël Mamère, ont lancé mardi 23 mars

un appel pour "métamorphoser" le rassemblement écologiste, au lendemain de celui de Daniel Cohn-Bendit.
Intitulé "Europe Ecologie à l'heure de l'affirmation", cet appel propose de "construire l'autonomie organisationnelle". "La métamorphose pour nous, c'est dépasser Europe Ecologie", a expliqué Jean-Paul Besset, à l'initiative du texte, lors d'une conférence de presse à la Ferme Opéra à Paris (2e), au côté de Dominique Voynet, Noël Mamère, Eva Joly, Yves Cochet ou Alain Lipietz.


"Une maison commune"


"L'heure est à l'unité", "l'égalité", "la clarification", "la transparence démocratique" et "l'ouverture", selon le texte signé par "44 personnalités, dont 28 Verts", a affirmé Jean-Marc Brûlé, secrétaire national adjoint des Verts, tentant de minimiser les réserves de la patronne des Verts Cécile Duflot et de son adjoint Jean-Vincent Placé sur le futur de l'organisation.
Cet appel, également signé par "Dany", Jean-Louis Roumégas (porte-parole Verts) et Yves Contassot (aile gauche du parti), n'est "pas un appel contre Cécile Duflot" ni "pour canaliser 'Dany'", a lancé l'eurodéputé EE Yannick Jadot, "c'est un appel constructif" pour la suite.
"On doit donner naissance à un nouveau mouvement politique de l'écologie politique où se fondent les courants", "créer un nouveau creuset" pour une "maison commune", a martelé Jean-Paul Besset, proche de Nicolas Hulot.

 

"Ça naît, ça meurt et ça évolue au fil du temps"


"Personne ici n'a le fétichisme des organisations", a renchéri Dominique Voynet pour qui "une organisation, ça naît, ca meurt et ça évolue au fil du temps". "La nouvelle organisation devra être mieux armée pour nourrir le débat avec les autres partis de gauche", a souligné la sénatrice-maire de Montreuil.
Selon Pascal Durand, délégué national EE, le calendrier se fera "en quatre étapes", "sous réserve" des décisions du Comité d'animation et de pilotage (CAP) d'EE vendredi et du Cnir (parlement) des Verts ce week-end : convention régionale en mai, convention inter-régionale début juin, Journées d'été en août avant des "grandes assises de l'écologie politique" à l'automne.

 

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Cohn-Bendit : "Inventons ensemble une coopérative politique"

 


Daniel Cohn-Bendit (Sipa)

Daniel Cohn-Bendit (Sipa)

Daniel Cohn-Bendit, le leader d'Europe Ecologie, propose aux écologistes d'inventer "ensemble une coopérative politique" pour 2012, soulignant que "Verts, socialistes, Cap 21, communistes" et d'autres peuvent être "partie prenante de cette dynamique collective". Dans une tribune publiée lundi 22 mars dans Libération et diffusée dimanche soir sur son site internet, l'ex-leader de Mai 68 lance un nouvel "appel du 22 mars", 42 ans après celui de Nanterre : "inventons ensemble une coopérative politique", "un corps nouveau, une forme politique largement inédite, décloisonnée", "ni parti machine, ni parti entreprise". Pour lui, "cette coopérative a évidemment pour objectif de décider collectivement aussi bien des échéances institutionnelles d'ici 2012 que des grandes questions de société". "L'écologie politique s'installe désormais comme un espace autonome dans le paysage politique français", c'est un "tournant historique", se félicite le co-président des Verts au Parlement européen, refusant qu'EE, après ses succès aux européennes (16,3%) et aux régionales (12,5%) entre "au cimetière, déjà bien encombré, des espérances déçues".

 

Loin de "la folle tempête des egos"


"Dany" indique ne "pas oublier l'apport important des Verts pendant 25 ans pour défendre et illustrer nos idées" mais "la forme partidaire classique est désormais inadaptée aux exigences nouvelles de nos sociétés" et "entre en contradiction avec notre culture anti-autoritaire", pense-t-il.
"L'enjeu de la maturité" pour EE, "c'est sa métamorphose en véritable sujet politique écologiste autonome, transcendant les vieilles cultures politiques", martèle-t-il.
Ce sont les membres de cette coopérative qui devront en "définir les contours, la structure et la stratégie", selon Cohn-Bendit qui "appelle à la constitution de 'collectifs Europe Ecologie-22 mars'", notamment sur internet. "On peut être Vert, socialiste, Cap 21, communiste, que sais-je encore, et partie prenante de cette dynamique collective", selon lui.
Souhaitant une "structure pérenne et souple à la fois" loin de "la folle tempête des egos en compétition", il "imagine une organisation pollinisatrice, qui butine les idées, les transporte et féconde avec d'autres parties du corps social". Une réunion entre "écolos" doit se tenir lundi soir en sa présence, vers 20h au Comptoir général, quai de Jemmapes à Paris (10e).


"Une équipe de championnats amateurs"


"Europe Ecologie, c'est une famille écologiste recomposée (...) On a eu de beaux succès, on a remis en selle l'écologie politique mais le fonctionnement n'est pas à la hauteur : on est organisé comme une équipe de championnats amateurs et on nous dit maintenant 'vous allez jouer en première division'! Ca ne peut pas marcher. Si on veut être à la hauteur des espoirs, nous devons nous dépasser, ensemble, pour être à la hauteur des défis", a déclaré Daniel Cohn-Bendit sur RTL lundi matin. Evoquant les "plus de 18.000 personnes" qui avaient signé l'appel d'Europe Ecologie pour les européennes, il a estimé qu'il y avait "des milliers de militants qui n'ont pas d'espace pour s'organiser. Nous voulons récupérer tous ces militants". "On dit que l'on veut faire de la politique autrement, eh bien, appliquons nous cet 'autrement' à nous-mêmes!", a-t-il ajouté. "On a tous besoin de nous remettre en question. Ce que je veux c'est comment décider des stratégies pour 2012 et après. Le plus important, a-t-il encore dit, c'est d'avoir un groupe à l'Assemblée nationale". A propos de son nouvel "appel du 22 mars", lancé après celui de 1968, Cohn-Bendit a dit "j'espère qu'on va faire bouger l'histoire, autant qu'on l'a fait il y a quelques années !"

 

"Un peu tôt", estime Martine Aubry


"Je trouve que tout cela est un peu tôt : d'abord ce que propose Dany Cohn-Bendit, c'est-à-dire une ouverture vers la société, moi je la comprends mais cette question s'adresse d'abord aux Verts", a déclaré Martine Aubry interrogée sur Europe 1. "Moi, je respecte nos partenaires, c'est à eux de prendre une décision", a-t-elle ajouté. Elle a fait valoir que le PS avait "créé un réseau social il y a quelques mois qui s'appelle 'coopol', c'est-à-dire coopérative politique, ça veut dire ouvrir vers la société". Interrogée sur la perspective d'un candidat écologiste à la présidentielle, Martine Aubry a jugé que "c'est beaucoup trop tôt pour le dire" car "nous ne savons pas dans quelles circonstances politiques nous serons à ce moment-là". "Nous devons d'abord en discuter ensemble et puis la décision elle appartient aux Verts", a-t-elle jugé et "tout dépendra de l'environnement politique"
"L'essentiel c'est d'avoir un projet", a aussi déclaré la maire de Lille soulignant qu'"avant 2012, il y a d'abord 2010, 2011". Alors qu'on lui demandait si elle postulerait aux primaires pour désigner le candidat de la gauche en 2012, elle a indiqué que "le moment n'est pas venu" pour elle se prendre sa décision.

 

 

Appel/Cohn-Bendit : Cap-21 "intéressé"...

 

c'est le Figaro qui le dit !

 

 

 

Appel/Cohn-Bendit : Waechter "présent"...

 

c'est (encore) le Figaro qui le dit !!

 

 

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Les dérives de l' «écologisme»


 --> MATIERE A REFLEXION

L’écologie, devenue un « fromage politique » pour des organisations politiciennes et des arrivistes, est entrain de perdre sa pureté d’origine, en un mot sa crédibilité et son efficacité, et en passe de servir toutes les causes, même les moins nobles. 
 
DE L’ECOLOGIE A L’ECOLOGISME….
 
Une idée dégénère lorsqu’elle est accaparée par une bureaucratie qui en fait une fin en soi,… pour sa promotion et sa survie. L’intérêt général, qui était censé la fonder, passe alors au deuxième plan et ne devient que le prétexte à une politique tournée vers des intérêts privés, ceux des possesseurs du capital et de leurs relais dans la sphère du politique.
 
Tout le monde est, en effet, devenu « écologiste », même les pires pollueurs donnent des leçons d’écologie et s’en servent d’argument pour leurs publicités mensongères… Des noms ?
 
Au fur et à mesure de son développement, l’écologie perd de sa substance et s’égare dans des considérations et des pratiques qui, tout en faisant référence à elle, servent essentiellement des intérêts qui lui sont parfaitement étrangers et surtout n’aide en rien à régler les véritables problèmes.
 
Certes, devant la dégradation de l’environnement un sentiment collectif de crainte et d’angoisse est de plus en plus palpable, mais devant la passivité citoyenne, largement entretenue par les politiciens – « votez pour nous on s’occupe de tout » -, ces derniers en profitent pour, non seulement n’apporter aucune solution aux problèmes écologiques qui se posent, mais profiter politiquement et financièrement de cette crainte. Accaparée par les pouvoirs en place, ceux qui sont les garants du système marchand, elle devient une caution, un alibi, pour donner l’impression au bon peuple que l’ « on s’en occupe », que l’ « on fait le nécessaire », … mais que l’ « on ne peut pas avoir tout, tout de suite »… conclusion « on ne fait rien ou pas grand-chose ».
 
L’écologie n’est certes pas une exception… toutes les bonnes causes ont tourné au « vinaigre » : démocratie, socialisme, humanisme,….
 
C’est ainsi que l’écologie devient de l’écologisme.
 
UNE NOUVELLE « ARISTOCRATIE » POLITICIENNE
 

 Des carrières, des promotions sociales, des ambitions démesurées, se fondent aujourd’hui sur l’écologie… Des noms ?. Les nouveaux grands prêtres de l’écologie bâtissent une véritable Eglise avec sa Divinité, son dogme, ses fidèles et ses dissidents.
 
D’une combat honorable au début, dans les années 70, on est passé à la gestion d’un misérable, mais juteux, fond de commerce  Les « nouveaux écologistes » professionnels constituent aujourd’hui une caste parasite qui vit de la culpabilisation du bon peuple, tout en vivant comme vivent tous les élus avec des privilèges exorbitant au regard du reste de la population.
 
Mais les politiciens traditionnels ne sont pas en reste. Ils se sont jetés avec avidité et indécence sur ces problèmes, ne voulant pas se faire doubler par des nouveaux (par)venus et voyant là un moyen commode de gruger le citoyen naïf et surtout de taxer partie ou totalité de la population, avec l’excuse de la « bonne conscience écologique ». Ils sont de plus assurés d’être soutenus par les nouveaux venus décider à avoir leur part de « fromage »… et même plus si possible.
 
Toute contestation des mesures prises est immédiatement condamnée au non des intérêts supérieurs de la Planète et de l’ « avenir des générations futures »… Ben voyons, rien que ça !
 
L’intolérance, la culpabilisation, la manipulation, la dissimulation, le racket sont devenus des pratiques courantes des pouvoirs qui se drapent de l’ « écharpe verte ».
 
Des exemples ?
 
La taxe carbone - provisoirement stoppée -  qui n’est rien d’autre qu’un nouvel impôt et qui, bien évidemment ne contribue en rien à l’amélioration de l’équilibre écologique, sinon a combler le déficit budgétaire.
 
La taxe sur les puits, qui pénalise ceux qui ont un jardin et cultivent leurs fleurs et légumes… taxe qui va désormais permettre de dépasser le stade de la responsabilité et de justifier une utilisation inconsidérée de l’eau…. « pourquoi se priver puisqu’on paye ! ».
 
Demain à n’en pas douter une taxe sur les cheminées, prenant prétexte l’émission de CO2. Et pourquoi pas non plus une taxe sur la respiration, l’eau de pluie récupérée ( tout se paye) et la non récupérée (gaspillage), les fenêtres, l’accès aux forêts, … etc…
 
Il n’y a en fait aucune limite à ce racket car, bien évidemment, pendant que l’on taxe le bon peuple, les industriels ne se gênent pas pour saccager la planète avec l’accord implicite des pouvoirs en place… voir COPENHAGUE.
 
Ainsi un nouveau type de soumission est imposé au bon peuple,… et bien évidemment pour son bien.
 
Quels crédits peuvent alors avoir les écologistes-politiciens qui profitent de ce racket en tant qu’élus.
 
Ils prennent en otage la vie pour sauver leur système.
 
UN AVATAR DU « LIBERAL-ECOLOGISME »
 
  Traiter des problèmes d’environnement dans le cadre d’un système marchand libéral était la pire des options… Nous en vivons aujourd’hui les affres,… et les générations futures n’ont pas fini d’en payer le prix.
 
Alors que les rapports de l’Homme dans la Nature sont affaire de conscience et de responsabilité, l’option libérale, celle qui gère tout aujourd’hui, le soumet aux « lois du marché »… autrement dit à un mécanisme aveugle et qui met en action les pires réflexes de l’esprit humain : concurrence, cupidité, individualisme, intérêt à court terme.  Par exemple, la mise entre les mains de la « finance » des « droits de polluer » ne peut conduire qu’à un désastre.
 
Tous nous font croire que c’est en payant que l’on sauve la planète ( ?). « Faire payer » est leur seul mode d’action…
 
Le libéralisme place la conscience dans le porte monnaie.
 
Le traitement des problèmes d’environnement, aujourd’hui, démontre l’incompétence et la cupidité des pouvoirs en place, dont certains dits « démocratiques », c'est-à-dire fondés sur une légitimité populaire.
 
Tout ceci en dit long sur l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons. Non seulement nous n’arrivons pas à résoudre des problèmes qui risquent à terme d’engager l’Humanité dans une catastrophe, mais se répètent des processus politiques qui nous enfoncent encore plus dans la crise et dans l’impasse.
 
L’écologie, qui est au départ une prise de conscience des rapports de l’Homme à la Nature, est entrain de tourner en cuisine politicienne et est accaparée par des profiteurs.
 
Il est temps de se réveiller et de ne plus écouter les chants de sirènes des nouveaux sauveurs qui nous sollicitent pour obtenir une légitimité.
 
Il est temps de ne compter que sur nous mêmes pour créer des conditions sociales de vie compatibles avec les lois de la nature.
 
Peut-être que nous, nous ne souffrirons pas de notre inconsistance, mais nos descendants ont tout à craindre.
 
Patrick MIGNARD

 

In Solidaires, Ecologistes et Libertaires

 

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Les écolos

contre les prolos ?

 

Par Ivan du Roy, 5 janvier 2010, in Basta !

 

Tombé dans le piège de la taxe carbone version Sarkozy, le mouvement écologiste, pour ne pas s’aliéner une partie des classes populaires et moyennes en 2010, va devoir s’intéresser à trois dossiers chauds : la Sécurité sociale, les retraites et les conditions de travail.

 

La conférence internationale sur le climat a donc conclu cette première décennie du nouveau siècle. La présence à Copenhague des dirigeants des pays les plus puissants de la planète, dont les présidents états-uniens et russes ainsi que le Premier ministre chinois, illustre l’importance de l’enjeu. Et symbolise la prise de conscience, de plus en plus répandue ces dernières années, des questions environnementales. Longtemps confinées aux milieux militants écologistes, elles apparaissent désormais comme incontournables. Mais l’échec du sommet, par l’absence d’accord contraignant les Etats les plus pollueurs, vient paradoxalement relativiser cette prise de conscience. Si les chefs d’Etat eux-mêmes n’arrivent pas à placer l’intérêt planétaire avant celui des intérêts économiques et commerciaux, ne serait-ce pas le signe que la situation n’est pas si grave qu’on le prétend ? Tel est le message que les 192 pays présents à Copenhague ont implicitement adressé au monde, involontairement ou pas.

 

Triple peine écologique

 

Le retour du scepticisme vis-à-vis de l’écologie risque de trouver en France un terrain fertile. Premier piège : la taxe carbone. Cette mesure-phare du Grenelle de l’environnement a été retardée pour cause de trop nombreuses exonérations. C’est bien le signe que chacun n’a pas les mêmes devoirs face à la pollution qu’il émet. Son impact financier sur les particuliers sera d’abord faible (la tonne de CO2 est fixée à 17 euros mais augmentera ensuite). Le principe même de la taxe est source de grandes inégalités à venir. Ainsi, un couple très aisé sans enfant, qui surchauffe son vaste appartement à l’électricité et se déplace en 4X4, paiera moins de taxe carbone qu’un ménage d’ouvriers ou d’instituteurs avec deux enfants, dont les modestes pavillons sont chauffés au gaz ou au fioul, et qui sont obligés de recourir à leur véhicule diesel pour se rendre au boulot [1]. La raison en est simple : le gaz ou le fioul sont taxés, pas l’électricité. Plus la tonne de CO2 augmentera, plus cette inégalité s’accroîtra.

 

Les ménages des classes populaires ou moyennes sont triplement sanctionnés. La taxe carbone ne prend pas en compte les inégalités de revenus. A cause de la spéculation immobilière, les moins riches sont souvent obligés de s’éloigner des centre villes et de leurs réseaux de transport en commun, restant dépendants d’un usage quotidien de leurs véhicules. Ils devront également supporter les augmentations à venir de l’essence, du fioul ou du gaz sans forcément avoir les moyens d’investir dans des équipements écologiques ou des maisons à énergie passive (matériaux de construction écologiques, meilleure isolation, chauffage au bois, panneaux photovoltaïques…), encore très onéreuses, même si, localement, des politiques volontaristes les rendent accessibles.

 

La taxe carbone risque bien, demain, d’être source de mécontentement social. Le mouvement écologiste, malgré ses critiques envers le dispositif mis en œuvre par le gouvernement Sarkozy, sera, qu’il le veuille ou non, associé à cette taxe et aux inégalités qu’elle accentuera. C’est bien là le piège tendu.

 

Ecologie contre social ?

 

Cette tension, réelle ou apparente, entre considérations écologiques et sociales n’est pas nouvelle : produits bio pour « bobos » contre « hard discount » pour chômeurs, ouvriers et employés ; diminution des industries polluantes aux dépens, pour les syndicats, de la sauvegarde de l’emploi ; agriculture biologique présentée comme élitiste contre agriculture productiviste très polluante mais peu chère ; développement économique et créations d’emplois contre préservation de la biodiversité…

 

Comment dépasser ce menaçant antagonisme entre aspirations écologiques et aspirations sociales ? Trois dossiers cruciaux s’ouvrent en 2010 : celui de la Sécurité sociale, des retraites et de la souffrance au (ou du) travail. Il serait opportun que le mouvement écologiste, dans son ensemble, se manifeste sur ces sujets sur lesquels, traditionnellement, il s’exprime encore trop peu. Ces trois dossiers concernent pourtant, au premier chef, les écologistes. La Sécurité sociale, c’est la préservation de la santé et du bien être de chacun. Un impôt spécifique aux activités et produits polluants et source de pathologies (pesticides et cancers par exemple) serait probablement le bienvenu pour élargir les ressources de l’assurance maladie en déficit. A quand un appel de la Fondation Nicolas Hulot ou de France nature environnement sur le sujet ?

 

La retraite pose la question des conditions de vie dans un modèle où l’on serait, un temps, productif pour devenir ensuite un coût. C’est aussi celle de la pénibilité physique au travail et de la manière de l’alléger ou de la supprimer pour les salariés à partir d’un certain âge. Alors que le gouvernement prépare un énième allongement de la durée de cotisations, les négociations sur la pénibilité s’éternisent, elles, depuis 5 ans ! Cela rejoint le problème du stress et de la souffrance au travail. Mis en exergue par la situation à France Télécom, elle concerne bien des salariés du privé, comme du public. Les conditions de travail, et de vie au travail, l’environnement des salariés au sein de l’entreprise, demeurent encore – et bizarrement - des sujets étrangers à bien des militants écologistes. Le bien être, la réalisation et l’épanouissement de chacun, passent aussi par une profonde transformation de ces conditions de travail. Signe des temps : parmi les administrations les plus touchées par les suicides, figure le ministère de l’Ecologie et de l’Equipement avec 150 à 250 tentatives de suicide par an et un taux de suicide de 25 pour 100.000 salariés. La lutte contre les dérèglements sociaux connaîtront-ils les mêmes mobilisations que celle contre le dérèglement climatique ? Quoiqu’il en soit, Basta !, malgré ses modestes moyens, s’emploiera à ce que luttes sociales et écologiques se métissent.

 

Ivan du Roy

 

Notes

 

[1] Selon une estimation que nous avons réalisée à partir du simulateur mis en place par la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV)

 

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Pourquoi le changement climatique n’est pas une question environnementale.

 

CADTM 04/11/2009

 

Le COP 15 réunira prochainement « dirigeants » mondiaux, multinationales et grosses ONG pour dessiner l’après-Kyoto et tenter d’empêcher une crise climatique catastrophique. L’objectif de ce texte n’est pas de monter à bord du train fonçant des élites et de dépeindre une apocalypse imminente, encourageant les politiques basées sur la peur. Il est, en reliant les différents points que sont les différentes luttes, de faire apparaître l’image dans sa globalité. De montrer les enjeux réels des négociations sur le changement climatique, et de dénoncer ce dernier, non comme une question purement « environnementale », mais comme le symptôme qu’il est de la faillite d’un système qui nous détruit et ravage notre planète. Les « solutions » de ce système, dont on sait déjà qu’elles seront les seules abordées à Copenhague, sont basées sur le marché, afin de satisfaire les puissants lobbies des multinationales. Marché du carbone, agrocarburants, énergie nucléaire, mécanismes de « compensation »... Ces fausses solutions n’envisagent pas un instant de réduire les émissions de gaz à effet de serre directement à la source, dans nos pays industrialisés, et sont par conséquent très loin de permettre les réductions d’émissions réellement nécessaires. Elles se révèlent par ailleurs parfois extrêmement dangereuses dans leurs applications, en accroissant dramatiquement les inégalités Nord/Sud, les problèmes environnementaux et l’injustice sociale au sein des pays en voie de développement. Ces pays, ces paysan-ne-s, ont pourtant des solutions. La justice climatique, ces alternatives et solutions réelles qui viennent de la base, sont les enjeux de la lutte globale à laquelle appellent des réseaux comme CJA et CJN (« Climate Justice Network », Réseau pour la Justice Climatique, qui regroupe de nombreux groupes des pays du Sud).


Le capitalisme, ou à qui profite le crime climatique ?

La prise de conscience environnementale généralisée actuelle est utile à ceux qui développent activement la notion de « capitalisme vert ». Il permet de recréer l’adhésion citoyenne à des structures dépassées et discréditées par la crise systémique qui les secoue. Les multinationales repeignent leurs enseignes en vert, leurs campagnes publicitaires rivalisent de « greenwashing » |1|, et elles poursuivent les mêmes pratiques destructrices.

Avec l’effondrement des marchés financiers, la foi dans le futur du capitalisme a été sérieusement ébranlée. Malgré cela, le même principe qui a conduit à la crise, celui de marché immatériel de produits dérivés |2|, est à l’origine de la création du marché du carbone, qui invente un prix au CO₂ contenu dans l’air. C’est cela, la proposition principale de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC) : un marché du carbone mondialisé, au sein duquel les entreprises vendent et achètent des crédits symbolisant leur droit à polluer. Ce type de marché immatériel, dont le prix du « bien » est inventé, conduit immanquablement à une spéculation et des pratiques frauduleuses gigantesques, puis à une bulle géante, et à son éclatement. Or cette fois, ce ne sont pas les profits des banques et des multinationales ou nos emplois qui sont en jeu, mais un changement climatique irréversible de grande ampleur qui pourrait laisser nos enfants hériter d’un terrain vague.

 

Le nouveau « CO₂LONIALISME »

 

Les multinationales qui en ont les moyens peuvent obtenir des crédits-carbone ; et des mécanismes à la complexité bien pratique peuvent leur en faire obtenir encore davantage, comme le « mécanisme de développement propre », MDP (en anglais Clean Development Mechanism ou CDM). Au sein de ces « mécanismes flexibles », les entreprises reçoivent des crédits en investissant dans les pays du Sud ou en Europe de l’Est, dans des projets qui émettent moins de dioxyde de carbone qu’un autre projet potentiel qui aurait pu être construit à la place. Ce système est infesté de fraudes, parce que l’ « autre projet potentiel » est décrit par l’entreprise elle-même, qui décide ensuite de la quantité de CO₂ « évitée ». Ces mécanismes flexibles ne réduisent pas les niveaux d’émissions actuels. Ils sont devenus un prétexte pour augmenter l’expansion industrielle au Sud, en investissant dans des projets de l’industrie chimique ou dans des centrales à charbon.

De plus, selon de nombreuses études, ces projets (qui comptent aussi des plantations d’agrocarburants en monocultures, des constructions de méga-barrages, de fermes éoliennes gigantesques, etc) provoquent de graves problèmes environnementaux, sociaux et économiques là où ils sont implantés. Ces mécanismes légitiment et accélèrent l’expropriation des terres et l’appropriation des ressources naturelles dans ces pays. L’accord REDD (« Reducing Emissions from Deforestation in Developing countries », réduire les émissions liées à la déforestation dans les pays en voie de développement), actuellement en cours de négociations, intensifie ce processus. Les terres forestières sont privatisées et délivrées aux multinationales, abolissant le pouvoir de décision des populations indigènes ou des communautés locales, ou les bannissant simplement de leurs terres, afin que l’entreprise puisse « préserver » la forêt et profiter des crédits-carbone gagnés. Ironie du sort, « sauver l’environnement » est en passe de devenir la dernière excuse à la mode des autorités oppressives, alliées du nouveau colonialisme vert.

 

Changer le système, pas le climat !

 

Au lieu de reconnaître le changement climatique comme l’avertissement ultime nous indiquant que nos systèmes actuels d’organisation, d’utilisation de l’énergie, de production et de consommation ne fonctionnent simplement pas à long terme, les gouvernements et les multinationales prennent en otage l’environnement pour nous embarquer dans une nouvelle vague d’accumulation réservée à une élite. Devant un danger de l’ampleur du changement climatique, la création de nouveaux marchés est la seule solution qu’ont produit près de deux décennies de négociations, sous la coupe des lobbies industriels. Le système capitaliste a peut-être fonctionné suffisamment pour fournir un certain niveau de confort matériel à une minorité d’habitant-e-s de la planète, mais il repose malheureusement sur la croyance fantaisiste que les ressources naturelles, y compris atmosphériques, sont inépuisables. Cette croyance s’effondre. Et comme pour tout ce qui perdure après la disparition des conditions matérielles qui l’ont vu évoluer, le règne de ce système tire à sa fin. Ce qui peut et doit le remplacer, ce sont des alternatives qui existent déjà, communes à maintes expériences locales ; et toutes celles qui restent à créer, pour des modes de vie différents, adaptés au temps présent et à la réalité de la planète.

 

La production alimentaire et le changement climatique

 

Agriculture industrielle, fermes-usines et effondrement des écosystèmes

 

Nous savons que nos méthodes modernes de production alimentaire – agriculture industrielle et production intensive de viande – sont largement dépendantes des carburants fossiles et génèrent des quantités énormes de gaz à effet de serre (GES). Nous savons aussi que notre capacité à produire de la nourriture sera sévèrement réduite par les conséquences du changement climatique. A travers le monde, de petit-e-s fermier-e-s et des réseaux comme Via Campesina luttent pour la souveraineté alimentaire et la production agricole soutenable à petite échelle. En Amérique du Sud, de nombreux-ses paysan-ne-s n’ont pas accès à la terre en raison de l’accaparement de celle-ci par des multinationales comme Monsanto, qui l’utilise pour des monocultures de céréales et de soja destinées à nourrir le bétail. Ces compagnies agro-industrielles et agro-chimiques sont invitées aux négociations intergouvernementales et poussent pour une intensification de l’agriculture industrielle, présentée comme leur « solution ». Ce type d’agriculture injecte dans les sols de vastes quantités d’engrais et de pesticides pétrochimiques toxiques, transporte la nourriture à travers les continents sur des distances absurdes en la réfrigérant. L’agriculture fermière traditionnelle repose sur la plantation de cultures variées, attirant un large éventail d’insectes dont certains sont les prédateurs naturels de ceux qui endommagent les récoltes. Les monocultures nécessitent au contraire une utilisation accrue de pesticides ; ceux-ci s’écoulent dans les nappes phréatiques et représentent une source majeure de pollution dans toutes les zones agricoles du monde. Ils appauvrissent les sols et provoquent une érosion en tuant des millions de micro-organismes qui maintiennent la fertilité et la structure de la terre. Cet appauvrissement et cette érosion nécessitent par la suite des engrais pétrochimiques en augmentation constante pour maintenir le niveau de production. En dépit de la quantité de bétail élevé, les exploitant-e-s de fermes industrielles utilisent des engrais artificiels au lieu du fumier animal. Cela entraîne des émissions d’oxyde d’azote, un gaz à effet de serre environ 275 fois plus puissant que le CO₂.

 

L’agriculture et la déforestation

 

L’agriculture industrielle et l’élevage animal intensif requièrent une déforestation importante, qui provoque des émissions de CO₂ massives alors que le carbone absorbé par les arbres est libéré en brûlant. L’assèchement des marais aux mêmes fins relâche de vastes quantités de méthane, un gaz à effet de serre qui a environ 62 fois l’effet du dioxyde de carbone. Alors que les sols sont appauvris, la pression augmente sur les forêts. La déforestation entraîne une diminution de l’eau qui s’évapore dans une zone, réduisant les précipitations. Des récoltes plus maigres en résultent, ce qui pousse les producteur-trice-s de soja et de bétail à utiliser ce qui reste de forêt tropicale humide plus rapidement, perpétuant le cercle vicieux.

 

Expropriations

 

Le système industriel, depuis quelques siècles et à travers le monde, a « enclot » les espaces fermiers, forçant les paysan-ne-s pratiquant l’agriculture de subsistance et les petit-e-s fermier-e-s hors de leurs terres afin qu’elles soient utilisées par les multinationale pour faire pousser des denrées rentables pour l’export comme le cacao, la canne à sucre ou le soja. Des millions de personnes perdent leur terre, leur indépendance et leur capacité à faire pousser leur propre nourriture : elles ne peuvent plus accéder à la nourriture que par le biais du marché. Augmenter le rendement agricole, utiliser la pétrochimie et les nouvelles technologies génétiques a un effet minime sur les taux de la faim dans le monde car cela ne prend pas en compte les questions de l’accès à la terre et du pouvoir d’achat, et cela masque les vraies solutions comme la redistribution des terres et l’accès abordable à l’agriculture.

 

Production de viande : 51% des émissions globales

 

Le pourcentage utilisé jusqu’à aujourd’hui, basé sur un rapport des Nations Unies de 2006, indiquait que la production de viande générait 18% des émissions globales de gaz à effet de serre, ce qui représente déjà davantage que tous les transports réunis. Récemment, dans un document publié par le Worldwatch Institute, un « think-tank » américain, deux conseillers environnementaux de la Banque mondiale déclarent que le pourcentage est en fait de 51%. Le rapport précédent mésestimait la contribution aux émissions dans trois domaines : la production de méthane durant la digestion, l’utilisation des terres et la respiration des bêtes.

En plus de toutes les horreurs bien documentées sur le monde de l’industrie de la viande, sa production intensive, ainsi que celle de produits laitiers, est donc responsable à elle seule de davantage d’émissions de GES que n’importe quelle autre activité.

Dans de nombreux pays du monde, la consommation de viande est considéré comme un luxe. L’augmentation de la prospérité dans les pays du Sud mène à l’adoption de modes de consommation de viande calqués sur ceux des pays occidentaux, ajoutant à la pression sur la terre pour produire la nourriture du bétail, ce qui signifie que de moins en moins de terre est disponible pour la production de nourriture humaine elle-même. Le ratio est approximativement le suivant : pour produire un kilo de boeuf, on utilise huit kilos de céréales. En théorie, on peut donc nourrir huit fois plus de personnes avec une alimentation de base végétarienne. De même pour l’eau : la production de viande en utilise en quantités bien supérieures à la production de cultures végétales.

 

L’agriculture industrielle : une nouvelle source de crédits-carbone

 

Depuis peu, l’intensification de l’agriculture industrielle est présentée dans les négociations intergouvernementales comme une « solution » au changement climatique, problème qu’elle contribue à faire empirer. Des propositions sont faites pour inclure l’agriculture dans les sources de crédits-carbone, à travers les mécanismes de compensation (CDM). Par exemple, les agrocarburants et les plantes génétiquement modifiées sont utilisées en les faisant passer pour des « solutions » au changement climatique.

 

Les dangers des agrocarburants

 

Les agrocarburants sont promus comme une alternative « écologique » aux carburants fossiles. Ils sont fabriqués à partir de plantes qui produisent du sucre ou de l’huile, comme la canne à sucre, le colza, l’huile de palme, le soja, ou le jatropha, et peuvent servir pour les voitures, les avions, et pour générer de l’électricité dans les centrales.

De vastes étendues de terres sont nécessaires pour faire pousser suffisamment d’agrocarburants pour remplacer une petite quantité de carburants fossiles. Ils sont devenus la raison principale de la déforestation des forêts tropicales humides. Ils génèrent davantage d’émissions de GES que les carburants fossiles car ils détruisent des écosystèmes entiers. Or, c’est la biodiversité qui garantit un climat stable. Les agrocarburants sont produits par l’agriculture industrielle à grande échelle ; celle-ci est l’une des plus importantes causes du changement climatique. L’étendre pour créer du carburant est une idée dangereuse.

Un porte-parole de l’ONU a déclaré que 60 millions de personnes pourraient devenir des « réfugié-e-s des agrocarburants » - forcé-e-s à quitter leurs terres pour faire place à des régions entièrement couvertes de monocultures d’agrocarburants. En Argentine, 200 000 familles ont d’ors et déjà été forcées à quitter leurs terres pour la culture du soja – bien davantage le seront avec le nouveau boom du soja produit comme carburant.

 

« Nous devons remplir nos réservoirs, alors vous aller devoir mourir de faim. »

 

Cette équation basique n’est pas loin de la réalité. L’expansion rapide des agrocarburants était l’une des causes principales de la crise alimentaire de 2007-2008, lorsque les prix de différents produits alimentaires ont augmenté de plus de 100%, générant des émeutes à travers le monde alors que les populations ne pouvaient plus acheter de riz ou de maïs. Utiliser des récoltes de produits alimentaires pour faire du carburant pour les voitures et utiliser les terres à ces fins, provoque une augmentation des prix de la nourriture et des terres, ce qui signifie que de plus en plus de personnes ne peuvent plus se nourrir.

 

Les OGM entrent dans la danse

 

Les organismes génétiquement modifiés sont déjà présentés par les multinationales comme la solution à l’insécurité alimentaire qui va résulter des effets du changement climatique. On nous dit que les récoltes OGM vont améliorer la productivité et que la technologie va créer des plantes résistantes à la sécheresse et autres problèmes agricoles liés au changement climatique.

Ce qu’on ne nous dit pas, c’est que la contamination des OGM dans le système alimentaire provoque une perte de la biodiversité et affaiblit les écosystèmes agricoles en les rendant vulnérables aux épidémies, en créant une résistance aux pesticides chez les insectes ; et que la perte de la variété des cultures réduit le potentiel d’un écosystème à s’adapter au changement climatique. L’expansion des cultures OGM justifie davantage de déforestation, contribuant au problème. La plupart des OGM produits aujourd’hui servent à nourrir l’industrie hautement émettrice de la production animale (empoisonnant d’ailleurs à couvert la chaîne alimentaire). Et, ce qui est bien pratique pour les entreprises de produits chimiques (comme Monsanto, qui possède déjà 95% de toutes les cultures OGM au monde, en même temps qu’ils produisent les pesticides et engrais nécessaires à ces cultures), les OGM nécessitent une utilisation d’engrais et de pesticides chimiques accrue, créant de graves problèmes de santé parmi les populations locales.

Les cultures OGM conviennent bien au désir des multinationales de breveter les semences pour qu’elles soient commercialisables de façon exclusive et hautement rentables. Dans les communautés rurales en premier lieu, qui sont les plus répandues au monde et les plus directement affectées par le changement climatique, la modification génétique de l’agriculture va les empêcher d’accéder aux semences (les semences OGM étant quatre fois plus chères que les semences traditionnelles, celles-ci rendues de plus en plus difficiles d’accès dans de nombreuses zones). Ce qui va entraîner davantage de pauvreté, de faim, et la destruction de ces communautés, créant davantage de réfugié-e-s environnementaux-ales.

Ultimement, les cultures OGM sont une étape de plus en direction du modèle d’une agriculture exclusivement industrielle, en monocultures intensives pour l’export mondialisé, basées sur l’utilisation intensive d’énergie et de carburants, et affaiblissent considérablement notre capacité à faire face à un effondrement majeur – en pratique, politiquement et physiquement.

 

Une autre agriculture est possible... et nécessaire !

 

Cette situation n’est pas inéluctable. Le réseau international des organisations paysannes, Via Campesina, démontre et souligne que l’agriculture soutenable à petite échelle réduit de fait les émissions de carbone et le changement climatique, et minimise l’impact environnemental de l’agriculture sur les plantes et les animaux, de même que sur l’air, l’eau et la terre. Les pratiques d’agriculture biologique et diversifiée augmentent les populations d’oiseaux et de mammifères sur les terres agricoles et assurent la diversité biologique nécessaire aux écosystèmes et à la stabilité des phénomènes climatiques. En terme de préservation et d’augmentation de la productivité des sols et de la biodiversité, l’agriculture soutenable à petite échelle est bien plus efficace que les pratiques industrielles. Elles garantissent de plus la souveraineté alimentaire au niveau local.

La possession centralisée du système de production alimentaire par quelques grosses multinationales détruit les communautés agricoles partout dans le monde, menant à la pauvreté de masse et à la faim. Les responsables de ces multinationale sont assi-e-s à la table des négociations, et utilisent le changement climatique comme un prétexte pour augmenter leur mainmise et étendre ce système insoutenable et hautement polluant. Le problème ne peut pas être résolu en régulant l’utilisation de tel ou tel composant chimique, ou en bannissant les produits finis qui comportent des OGM dans certains pays. Le problème est systémique, et il requiert une solution qui démonte et remplace le système dans son intégralité.

 

Le dernier mot (pour l’instant)

 

Le désastre social qu’est le changement climatique apparaît clairement. On ne peut plus le considérer comme un problème « environnemental » seulement, ou un sujet dont les scientifiques doivent débattre entre eux-elles. La vraie question maintenant est de savoir jusqu’à quel point le capitalisme va tourner le changement climatique à son avantage, ou bien si ce problème est celui qui va générer la rupture systémique complète dont le monde a tant besoin.

Nous avons vu l’Empereur sans ses habits – bien des fois déjà – mais par peur du changement climatique nous sommes prêt-e-s à lui laisser encore une fois le bénéfice du doute. Car si ce n’est pas lui qui s’en occupe, qui peut nous sauver ? Quand les gouvernements assis à la table des négociations sont si loin des peuples qu’ils sont censés représenter, quand les multinationales ont obtenu leur puissance et leur place à cette même table par les pratiques qui sont responsables du changement climatique, vont-ils faire amende honorable et changer de voie, au bénéfice de l’humanité et des écosystèmes desquels nous dépendons ? Ou bien vont-ils continuer à étendre le système de la propriété privée, de l’exploitation et de la technocratie, avec l’aide des frontières et des guerres nécessaires à leur maintien ? Certes, nous devons continuer à poser des questions et à exposer l’empereur dans sa nudité, mais le temps est venu de le pousser loin du trône pour de bon et de brûler cet objet répugnant – et ça fait combien, déjà, en crédits-carbone ?

La volonté d’en finir avec le règne du capitalisme qui a créé ce désastre nous mettra en conflit avec les intérêts des puissants, et leurs valets. La création et la défense des vraies solutions venant de la base ne se feront pas sans lutter. Comme le changement climatique, notre lutte ne doit pas connaître de frontières.

 

NOTES

 

|1| Jeu de mots anglais difficile à traduire, relatif au fait rendre les choses opaques en y appliquant une couche de vernis vert « écolo ».

 

|2| Produit financier dont la valeur dépend de celle d’une marchandise ou d’un autre actif financier.

 

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RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE :

 NE PAS CÉDER À L’ILLUSION TECHNOLOGIQUE

 

 

climat-cinq244.jpg

 

La seule réponse du néolibéralisme à ceux qui s’inquiètent de sa capacité à détruire le monde c’est que le marché nous sauvera de la faillite et la technologie de la technique. Toujours plus vite vers l’abîme. Cette fuite en avant montre, s’il en était besoin, un véritable autisme technocratique.

On assure, depuis quarante ans, que la science trouvera une solution aux problèmes des déchets nucléaires. Il en est de même avec le réchauffement.

Pour esquiver une réduction massive des émissions de carbone et la fin d’un mode de production ravageur, pour nier la nécessité d’un changement radical de civilisation, le technocapitalisme propose des solutions financières et technologiques qui seraient autant de problèmes nouveaux.


Le nucléaire est donné pour une énergie « propre », alors que les déchets radioactifs sont une grave source de contamination et que cette technologie menace l’humanité tout entière par la prolifération d’armes et le risque d’accidents apocalyptiques. Par ailleurs, l’uranium n’est pas inépuisable.


Les agrocarburants, solution miracle ces dernières années, ont eu pour principal effet d’augmenter l’utilisation de pesticides, le recours au « génie génétique », la déforestation, et, en remplissant les réservoirs des riches avec la nourriture des pauvres, la misère.


L’exploitation des sables bitumineux, actuellement en vogue, qui consiste à séparer certains sables des matières fossiles auxquels ils sont mêlés, met en œuvre des procédés complexes, qui polluent d’immenses quantités d’eau, consomment plus d’énergie qu’ils n’en produisent, et détruisent les territoires de populations indigènes.


Les « puits de carbone » ne sont que le nom idéologique des plantations d’arbres. Compenser seulement les immenses surfaces défrichées à chaque minute impliquerait de reboiser immédiatement toute la Terre, et pour un résultat douteux, car pendant sa croissance, un arbre rejette plus de carbone qu’il n’en absorbe.


La séquestration du carbone en sous-sol, qui ressemble furieusement à l’enfouissement des déchets nucléaires, aboutirait à creuser sous nos pieds un monde épouvantable. Et pour quel résultat, puisque les capacités de stockage resteront nécessairement limitées alors que la fringale de pétrole, elle, semble insatiable ?


Augmenter l’efficacité énergétique de la production électrique et industrielle, valoriser les déchets, contribuerait certainement à une réduction de la consommation, mais bien insuffisante, et à condition que la capacité du capitalisme d’exploiter ce potentiel ne soit pas limitée par la demande solvable.


Il convient d’ajouter à ces fausses solutions les trouvailles plus ou moins farfelues comme couvrir le ciel de miroirs pour renvoyer la chaleur vers l’univers, jeter de la limaille de fer dans les océans pour piéger le carbone, et celles que les Géo Trouvetout nous proposeront demain pour faire croire que la solution aux problèmes du monde est d’abord une affaire technique.

 

Pour le capitalisme productiviste, sauver le climat équivaut à la quadrature du cercle. La confiance insensée en un avenir technologique radieux dépasse l’illusion et s’apparente à une croyance. Pour éviter le pire scenario climatique, il appartient décidément à d’autres forces de proposer des solutions rationnelles, écologiquement efficaces et socialement justes.


Armand Farrachi

Un des enjeux du sommet de Copenhague est de populariser des alternatives aussi bien aux mécanismes marchands qu’à cette fuite en avant technologique.


Vous êtes intéressé-e-s pour participer au sommet alternatif et à la manifestation internationale à Copenhague le 12 décembre ?

Contactez-nous à copenhague@npa2009.org

 

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Appel pour un Parti de Gauche écologiste

 

 

appel-parti-gauche-ecologiste

 

par Paul Ariès, objecteur de croissance, Directeur du Sarkophage et Martine Billard, écologiste, Députée de Paris

 

"Les résultats des élections européennes témoignent de la montée en puissance d'une abstention des jeunes et des milieux populaires qui reflète à la fois le refus de l'Europe libérale, la crise de la représentation et la défiance politique qui touche l'ensemble des partis.

 

Dans le même temps, chacun peut constater la demande d'écologie exprimée dans le vote pour Europe Ecologie et le refus des régressions sociales et du libéralisme incarné par les scores du Front de Gauche et du NPA. Dans ces deux domaines, l'urgence nous impose des décisions courageuses. Or le système capitaliste productiviste a sombré dans la démesure en consommant l'équivalent de plusieurs planètes! Les pays les plus pauvres, qui en sont pourtant les moins responsables, sont les premières victimes des catastrophes. Les pays  les plus riches doivent donc montrer l'exemple. Faisons comprendre qu'il n'est pas possible d'avoir courir derrière une croissance infinie dans un monde fini. La décroissance de l'empreinte écologique est une absolue nécessité: il revient au politique d'en dessiner les contours.

 

En France, il y a urgence à faire front au sarkoproductivisme. Pour cela les réponses aux crises écologique, sociale et démocratique nécessitent de s'attaquer au mal à la racine en proposant une rupture franche avec les modes de production et de consommation dominants et de rejeter sans ambiguïté les assauts des démarches marketing d' « écolo-blanchiment » qui, au-delà de l'effet de mode, participent à l'aggravation de la crise écologique. Le « capitalisme vert » ou la croissance verte, derniers avatars de l'économie de marché, n'offrent pas de solutions à la hauteur des enjeux du XXIème siècle.

 

Il n'y aura donc pas d'alternative crédible tant qu'une nouvelle construction politique ne prendra pas en compte les exigences d'une transformation à la fois sociale et écologiste. Nous sommes convaincus que le Parti de Gauche peut être l'un des vecteurs de cette convergence. Il doit pour cela tirer les leçons de la nouvelle situation et des limites actuelles de la gauche.

 

Pour nous, qui avons le souci de la préservation de la planète chevillé au corps tout autant que le désir d'égalité sociale et la lutte contre la société du mépris, le Parti de Gauche doit accomplir un geste symbolique à la hauteur des enjeux historiques en montrant qu'il est la force qui rompt avec l'aveuglement du passé. Cela suppose qu'il revendique explicitement l'identité écologiste, seule façon d'ancrer clairement sa volonté de se positionner tout autant dans les riches traditions de gauche que dans celles de l'écologie politique.

 

L'écologie ne va pas de soi, elle n'est pas une demi mesure et doit compter à part entière dans l'identité - et donc dans le nom-même - de cette force politique nouvelle. Le Parti de Gauche doit franchir ce pas pour construire une dynamique collective de convergences qui dépasse de simples ralliements individuels. Il a décidé de tenir en fin d'année un congrès refondateur et propose pour cela un comité de co-organisation.

 

Nous prenons nos responsabilités en rassemblant des écologistes antilibéraux et des militants de gauche antiproductivistes pour participer à cette refondation vers un parti de gauche écologiste."

 

Pour se joindre à cette démarche envoyer un mail à

gauche-ecologiste@orange.fr Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

 

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DCB et... Sarnez (MoDem)
DCB et... Sarnez (MoDem)

Rapprochement entre Europe-Ecologie et les écolos de droite...

 

 

 

Régionales :

l'Alliance écologiste reste ouverte à Europe-Ecologie

et au MoDem

 

 

Romandie.com 30/10/2009

 

PARIS - L'Alliance écologiste indépendante (AEI) qui souhaite présenter des listes aux régionales, a indiqué vendredi qu'elle restait ouverte à des alliances avec Europe-Ecologie et le MoDem, selon Jean-Marc Governatori, un des ses fondateurs.

 

Créée à la mi-mars pour la campagne des européennes, l'AEI qui rassemble le Mouvement écologiste indépendant (MEI) d'Antoine Waechter, Génération Ecologie et France en Action et revendique "plus de mille adhérents", avait recueilli en juin dernier près de 4% des suffrages.

 

"Il y a des négociations dans toutes les régions avec le MoDem et Europe-Ecologie", a expliqué, lors d'une conférence de presse M. Governatori, président de France en Action et tête de liste AEI en Ile-de-France.

Ce dernier, qui doit rencontrer François Bayrou en novembre, juge également "pas inimaginable un accord national avec le MoDem".

 

Mais en Alsace par exemple, où Antoine Waechter "souhaite être tête de liste dans un des départements", les négociations sont "plus avancées avec Europe-Ecologie", a expliqué M. Governatori.

 

Une présentation des "22 têtes de liste" de l'AEI doit avoir lieu le 24 novembre mais la décision finale sur les alliances se sera prise qu'en "janvier 2010", a-t-il encore précisé.

 

Gabriel Cohn-Bendit (les Amis d'Europe-Ecologie) a indiqué à l'AFP "tout faire pour que Génération Ecologie et le MEI soient sur les listes" d'Europe-Ecologie et "aient des élus", notamment en Provence-Alpes-Côte-d'Azur où le frère aîné de "Dany" souhaite que Patrice Miran (MEI) rejoigne la liste de la juge Laurence Vichnievsky.

 

Renvoyant dos à dos le PS et l'UMP "pro-chimique, pro-chasse, obsédés par la croissance économique", M. Governatori juge que c'est "une grosse erreur de positionner l'écologie politique sur une ligne de gauche", comme le font les Verts.

 

Quant à Francis Lalanne qui avait mené la liste AEI dans le Sud-Est aux européennes, c'est un "électron libre", "on verra ce qu'il fera", a déclaré M. Governatori.

 

 

LIRE AUSSI...

 

Les retrouvailles Waechter - Cohn-Bendit...

 

01/11/2009

 

Antoine Waechter sera candidat aux régionales sous l'étiquette Europe-Ecologie.

 

Lors des élections régionales de mars 2010, Antoine Waechter sera en deuxième position sur la liste d'Europe Ecologie dans le Haut-Rhin. Un rapprochement très symbolique: aux européennes de juin dernier, l'ancien leader historique des Verts avait affronté les listes parrainées par Daniel Cohn-Bendit.

 

(L'Express)

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Manifestation pour la fermeture de Fessenheim : combien l’Etat a-t-il dépensé pour empêcher une manifestation pacifiste ?

Communiqué de presse des Verts

3 octobre 2009

 

 

 

(JPEG) La police mobilisée depuis plusieurs jours à Colmar, les policiers en faction toute la journée autour de la place de la Gare, les contrôles tout autour de Colmar - touchant même les cyclistes - jusqu’aux filtrages aux frontières suisses et allemandes , les rondes incessantes des hélicoptères, sans oublier tous les commerces « obligés » de fermer un samedi.

 

(JPEG) Tout ça pour quoi ?

 

Pour surveiller, intimider des femmes et des hommes souvent accompagnés d’enfants venus exprimer leur désaccord avec le développement du nucléaire, leur désaccord avec le fait que l’on va reconduire pour dix ans de plus la plus vieille centrale nucléaire de France ?

 

Dans la période de crise environnementale, financière et sociale que nous vivons, ce choix politique est irresponsable.

Alors que la crise climatique s’accentue - inondations en Sicile, désastre en Indonésie pour ne parler que des dernières catastrophes environnementales - que la crise sociale s’accélère - fermetures d’entreprises quotidiennes, augmentation vertigineuse du chômage, locataires de plus en plus nombreux chaque jour qui ne peuvent plus payer leur loyer ... - l’Etat avec la complicité de certains élus locaux, gaspille notre argent pour empêcher des citoyens pacifistes et responsables de s’exprimer.

 

Tout ça pour quoi ?

 

(JPEG) Pour continuer à financer la plus vieille centrale nucléaire de France qui n’est plus rentable mais coûte très cher aux citoyens et qui en plus connaissant incident sur incident est dangereuse.

 

Au lieu de dépenser les deniers publics pour surveiller des manifestants débonnaires, rafistoler une vieille centrale et repartir dans un programme nucléaire coûteux, dangereux et stérile, il serait plus responsable d’investir dans les économies d’énergie, le développement des énergies propres - domaines créateur de centaines de milliers d’emplois - mais aussi dans les services aux personnes pour soutenir les plus démunis de plus en plus nombreux - sans emploi, sans logement... - dans cette période difficile.

 

(JPEG) Voilà ce que voulait exprimer les milliers de personnes qui sont venues de partout aujourd’hui à Colmar.

 

L’Etat et son complice Gilbert Meyer, maire de Colmar ont dépensé beaucoup d’argent et beaucoup d’énergie négative mais ils ont échoué. La démocratie a gagné, nous étions là. Et nous serons encore là jusqu’à l’obtention de la fermeture de Fessenheim.

 


José Bové:

 

 

 

 

 

"L’important,

c’est d’agir"

 

Elu député européen le 7 juin dernier avec Europe-Ecologie, José Bové tente aujourd’hui l’expérience d’être à la fois dehors et dedans les institutions. Place de l’écologie politique dans l’échiquier politique, lutte contre le capitalisme, nouvelle politique européenne, union de la gauche de gauche : autant de questions qu’il cherche à résoudre.

 

José Bové est membre de la Confédération paysanne et de Via campesina. Figure du mouvement social, il a été candidat à l'élection présidentielle de 2007 et a été élu député européen le 7 juin dernier.

 

Vous avez été élu député européen en juin dernier, sur la liste Europe Ecologie. Trois mois plus tard, quel est votre sentiment sur cette période et le fait d’être passé du rôle de leader du mouvement social à celui de député européen ?

 

José Bové. Je vis cela plutôt bien. Mon premier sentiment est que je suis content. Parce que quand une telle dynamique se met en place et qu’en plus, elle obtient un tel succès à l’arrivée, cela veut dire que c’est possible. Il y a eu une vraie adhésion populaire. Mais en même temps, serons-nous capables d’assumer ce qu’on a fait, de construire et de ne pas décevoir ? Y compris par rapport à nos engagements en ce qui concerne le Parlement européen. Nous avons mené la campagne sur un projet. Maintenant nous sommes au pied du mur. Europe Ecologie, ce n’est pas simplement un bon coup politique. Quand, comme moi, on s’est beaucoup investi sur des dossiers concrets, quand on mène des batailles comme celle que nous avons menée contre l’OMC, ce qui compte, c’est d’arriver à des résultats visibles, à être efficace. Au Parlement européen, allons-nous être capables d’y arriver ? C’est un vrai défi à relever.

 

Justement, avec vos pratiques issues du syndicalisme et du militantisme, comment envisagez-vous de travailler en tant que député européen ?

 

J.B. Le premier jour de notre entrée en fonction officielle, le 14 juillet à Strasbourg, il y avait 1 500 paysans producteurs de lait avec leurs tracteurs et leurs vaches devant le Parlement. Nous avons donc commencé dans la rue. Puis, j’ai imposé à la commission agriculture, dont je suis vice-président, qu’à sa première réunion, les producteurs paysans européens soient invités à présenter leurs revendications et qu’il y ait un débat avec les députés. Jusque-là, cela ne s’était jamais fait. Tout cela me paraît complètement cohérent comme fonctionnement. Je ne suis pas là pour me substituer aux copains syndicalistes mais il faut faire jouer notre complémentarité. Etre parlementaire, ce n’est pas être un béni oui-oui, un notable.

 

Est-ce que cela veut dire qu’avec les autres députés d’Europe-Ecologie issus du mouvement associatif, vous avez mené une réflexion en termes de stratégie d’action, face à cette énorme machine qu’est l’Union européenne ?

 

J.B. Oui. Pour se répartir les fonctions, nous nous sommes interrogés sur ce qu’on avait envie de faire et sur nos légitimités. C’est très important car nous avons aussi été élus en raison de nos pratiques. Ce qui veut dire que les délégations que nous obtenons ou les commissions dans lesquelles nous siégeons doivent être cohérentes avec nos pratiques. C’est pour cela que je suis dans les commissions agriculture et commerce international. Ensuite, nous avons effectivement des objectifs fixés en termes de calendrier. La priorité des mois à venir, c’est le sommet de Copenhague sur le climat, pour que Copenhague devienne le Seattle du climat. En tant que parlementaires européens, nous devons être capables de faire bouger les lignes. Mais je ne sais pas si on y arrivera. Il faut déjà trouver des majorités au sein des commissions, ensuite faire en sorte que le Parlement vote nos propositions. Ce qui se joue, c’est à la fois la question de la visibilité de nos positions et aussi la capacité du Parlement à les suivre. Et même si on n’a pas toujours les majorités nécessaires, l’important, c’est d’agir. Ce n’est pas parce qu’on est député qu’on n’est plus citoyen. Il faut jouer de cette dualité. Des gens comme moi, Yannick Jadot ou Sandrine Bélier (1), nous ne sommes pas des institutionnels au départ. Ce qui implique dans notre réflexion un rapport différent au pouvoir et à l’Etat. En France, ce n’est pas un débat neutre. La gauche s’est construite sur le culte de l’Etat. Et elle a toujours nié l’autre partie de la gauche, cette gauche antiautoritaire, qui ne met pas l’Etat au centre. Faire de la politique en remettant en cause la centralité de l’Etat, ce n’était pas évident. Sauf qu’avec la mondialisation, avec l’autonomisation des multinationales et de la sphère économique, on se rend compte que l’Etat n’est plus le lieu où se font les régulations.

 

Disons que l’Etat n’a plus le même rôle, il n’arbitre plus de la même façon, mais il joue toujours un rôle clé.

 

J.B. Oui, mais il suffit de voir ce qui se passe avec les conflits actuels contre la fermeture des usines. L’Etat ne fait rien. Comme la gauche au pouvoir n’avait rien fait non plus. Globalement, pas un Etat ne dira aux entreprises qu’elles n’ont pas à licencier ou qu’elles ne doivent pas délocaliser. L’Etat peut être à la fois un élément d’expansion du capitalisme et un outil d’opposition pour que les bénéfices du capital servent des questions sociales. Aujourd’hui, on n’a pas d’outils équivalents au niveau international. Et contrairement à ce que racontent des gens comme Pascal Lamy (2), ce n’est pas l’OMC qui joue ce rôle de régulation du grand capital. C’est d’ailleurs toute la bagarre que nous avons eue avec le PS sur la mondialisation.

 

Votre présence au sein d’Europe-Ecologie a été dénoncée par une partie de la gauche antilibérale et vous a valu des accusations de « traîtrise ». Comment percevez-vous ces critiques venues d’une gauche que vous avez incarnée ?

 

J.B. Et dont je fais partie. Je crois qu’il faut resituer tout ce débat dans une période allant de 1998 à aujourd’hui. Ces attaques, je les ai trouvées un peu blessantes et vraiment pas saines. Nous, je veux dire la Confédération paysanne, avons été, en 1997-1998, les premiers à monter au créneau sur la question de la mondialisation et de l’OMC, après avoir dénoncé l’AMI, le GATT (3). En tant qu’organisation syndicale, on a mené cette bataille et on a contribué à la rendre populaire. Grâce à ce travail, le mouvement altermondialiste a pu sortir d’un cénacle d’intellectuels qui avaient une légitimité, mais étaient incapables de faire comprendre aux gens ce que cela signifait dans leur vie quotidienne. Il y a eu Seattle, le Mac-Do, Gênes… Il y a eu le rassemblement de l’été 2003 contre l’OMC sur le plateau du Larzac où quand même 300 000 personnes étaient présentes. C’est d’ailleurs à la clôture de ces trois jours que nous avions clairement dit que nous ne voulions pas organiser le mouvement alter derrière une seule bannière ou une seule charte. Ensuite, il y a eu la bataille du TCE. Toutes ces batailles, où il s’agissait très clairement de dénoncer un modèle économique, on y a cru. Il y a eu ensuite les collectifs antilibéraux, avec les organisations politiques qui ont tout fait pour sauvegarder leurs boutiques. Et enfin, l’élection présidentielle, où j’ai assumé de représenter une partie des collectifs. Cette campagne a eu au moins l’avantage de défendre l’idée qu’un citoyen de base, sans organisation, pouvait porter un message dans l’élection présidentielle. C’était une gageure totale. Après, la logique des appareils a encore repris le dessus. Le seul endroit qui me permette de faire le lien entre tous ces combats que nous avons menés, de manière cohérente, c’est Europe Ecologie. Je n’ai pas du tout l’impression que ce que je fais aujourd’hui est en opposition avec ce qu’on a fait auparavant. Bien au contraire. C’est un lieu de débat, donc nous n’allons pas discuter uniquement avec des gens avec qui nous sommes d’accord. L’idée, c’est de construire. Dans le respect. Et à Europe Ecologie, nous ne sommes pas dans une ambiance où le plus proche de toi est ton pire ennemi. C’est terrifiant, cette logique-là.


Comprenez-vous néanmoins que certains puissent y voir le signe que vous avez « abandonné » le combat contre le TCE ? Le leader d’Europe Ecologie, Daniel Cohn-Bendit, a ardemment défendu le Traité, comme toute une partie des Verts, même si le parti était divisé sur la question…

 

J.B. Ce débat, nous l’avons eu avec Daniel Cohn-Bendit. Lui défendait les quelques avancées institutionnelles qui renforçaient le Parlement et pouvaient permettre de nous donner plus de poids. Pour lui, même s’il s’agissait d’avancer d’un millimètre, c’était bon à prendre. Ce fut la position de ceux qui ont défendu sincèrement le « oui » chez les Verts. Dans le camp du « non », nous étions dans un combat contre le modèle libéral. Cette bataille a été bien menée et nous avons remporté une belle victoire commune. Elle a permis de montrer qu’il faut une vraie alternative, pour une Europe sociale et écologique. Ensuite, en ce qui concerne le Traité de Lisbonne, j’ai toujours dénoncé très clairement ce texte qui est un copié-collé mal foutu et complexe du TCE. Il faut prendre ses responsabilités. A partir du moment où le combat institutionnel en France est terminé, on fait quoi ? On ressasse ? Ce qui m’importe, c’est comment construire autre chose et s’opposer. Globalement, les gens qui ont voté Europe Ecologie ne sont pas des libéraux. Ils remettent en cause le modèle économique et social mais en même temps, ils estiment que cela passe par une transformation radicale des modes de production et de consommation. Et nous sommes les seuls à dire que nous avons à la fois une responsabilité collective et une responsabilité individuelle dans nos modes de vie.

 

Quelles doivent être alors les prochaines étapes institutionnelles au sein de l’UE, notamment si le Traité de Lisbonne entre en vigueur ?

 

J.B. Ce que j’ai écrit avec Dany (4), c’est qu’il faut une Constitution européenne, fondée sur d’autres principes. Comment construire une Europe fédérale, donner du pouvoir au citoyen, renforcer et recréer une vraie démocratie ? Il faut dès à présent construire l’après-Lisbonne. Aujourd’hui, ceux qui gueulent contre Lisbonne, se contentent du Traité de Nice. Mais nous étions plusieurs milliers à Nice à dénoncer ce traité-là. La bataille continue. Ce n’est pas parce qu’à un moment, on a pu bénéficier d’une fenêtre pour porter un débat – je pense au référendum – que l’histoire s’est arrêtée. Il faut créer en permanence du neuf. Dans Europe Ecologie, on trouve des positions différentes, qui cherchent à construire une alternative, ce qui explique pourquoi des gens qui ont voté « oui » ou « non » au TCE se retrouvent aujourd’hui ensemble.

 

Mais l’écologie politique peut-elle contrer le modèle économique qui nous est imposé ? Ne risque-t-elle pas de n’être qu’une mesure d’accompagnement du capitalisme ?

 

J.B. C’est marrant, mais j’ai l’impression que ce débat est déjà un peu réglé. Car le combat antiproductiviste est lié à une remise en cause du capitalisme d’Etat et du capitalisme privé. Tous les modèles, qu’ils soient libéral, néolibéral ou marxiste, ont été construits dans un monde d’expansion infinie. Alors que le modèle économique que nous devons repenser s’inscrit dans un monde fini et limité. On joue complètement sur un autre registre. L’écologie est le nouveau paradigme qui permet de construire cette réflexion. Ce qui veut dire, et je sais que cela va faire hurler à gauche, que le rapport central entre travail et capital n’est plus l’alpha et l’oméga de la planète. Ça ne signifie pas que le combat contre l’exploitation ne doit pas être mené. On doit se battre pour la justice sociale, l’équité, l’égalité. Dans un monde fini, il faut une répartition des richesses, sinon, c’est la guerre de la pénurie. Or, l’écologie en est une partie intégrante. C’est pour cela qu’il faut repenser les rapports sociaux et contrer l’aliénation par la consommation, qui est devenue l’opium du peuple, avec les outils marxistes, comme l’ont fait Cornelius Castoriadis, André Gorz ou encore Jacques Ellul.

 

Comment envisagez-vous la suite d’Europe-Ecologie ? Est-il possible de l’élargir sans y perdre en cohésion ?

 

J.B. Ce rassemblement a la capacité de s’élargir. Nous ne construisons pas un parti. Il faut être très clair là-dessus. Il y a un parti, les Verts, et il y a des gens venus d’horizons divers, avec des pratiques différentes. Cela ne sera pas facile de faire vivre ensemble cette diversité. Mais cela se construit en marchant. Il faut continuer à fonctionner sur une logique affinitaire : il me paraît vraiment très important de sortir d’une logique de rapport de forces, de places sur les listes électorales, de courants. Mais il y aura certainement à un moment une institutionnalisation d’Europe-Ecologie et donc des rapports de pouvoir. Il va falloir y être très vigilants.


Mais ce rassemblement peut-il être vecteur d’un pôle de radicalité ?

 

J.B. Le terme de radicalité ne me va pas, car je le trouve trop souvent galvaudé. On se demande qui est vraiment radical. Il ne suffit pas de le crier tous les matins pour l’être. Et ce n’est pas parce qu’on fait appel aux luttes et qu’on occupe des usines qu’on est radical. Surtout, tout le monde ne s’y reconnaît pas. Il faut trouver de nouvelles idées, de nouvelles façons d’agir. Chez les faucheurs, le terme de radicalité n’inspire pas grand chose. Ça ne fait pas partie de leur vocabulaire. Ils sont citoyens, ils agissent, les institutions les bloquent, ils désobéissent à la loi. Je ne crois pas non plus qu’Act Up se reconnaisse dans ce terme de radicalité. Si on commence à se donner une étiquette, par exemple « être de l’écologie politique radicale », ça veut dire quoi ? Tu fais quoi ? Tu es radical parce que tu es contre le capitalisme ? Ce n’est pas suffisant, cela ne veut rien dire. Car là, on est encore dans de vieux concepts politiques.


Propos recueillis par Emmanuelle Cosse

 

1. Élus députés européens sur les listes Europe-Ecologie, ils viennent respectivement de Greenpeace et France Nature Environnement.

 

2. Directeur de l’OMC.

 

3. Respectivement, Accord multilatéral sur l’investissement et Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce.

 

4. Le Monde, 29 mai 2009.

 

 

Paru dans Regards, n°64, septembre 2009

 

Régionales :

les militants Verts votent pour des listes autonomes



Les militants se sont massivement prononcés pour des listes autonomes au premier tour des élections régionales de mars 2010, plutôt que pour des listes d'union avec le PS.

 

Jean-Marc Brûlé, directeur de campagne des Verts pour les régionales (AFP)

Jean-Marc Brûlé, directeur de campagne des Verts pour les régionales (AFP)

Les militants Verts ont très largement validé la stratégie de l'autonomie. Ils ont voté oui, dimanche 20 septembre, à des listes écologistes autonomes au premier tour des élections régionales de mars 2010. Le oui a été massif dans toutes les régions où les militants étaient appelés à se prononcer: Picardie et Haute-Normandie (100% des militants pour), Basse-Normandie et Alsace (99%), Pays de la Loire (85%) et Franche Comté (82%).
les militants ont préféré des listes autonomes, sur le modèle d'Europe Ecologie, plutôt que des listes d'union avec le PS au premier tour, a déclaré Jean-Marc Brûlé, secrétaire national adjoint en charge des élections et directeur de campagne pour les régionales.
Jean-Marc Brûlé n'a pu préciser combien de militants Verts s'étaient exprimés lors de ces assemblées régionales, évoquant le chiffre de 500 pour certaines.


"Au deuxième tour on scelle une alliance"


Dans les autres régions, les consultations des militants auront lieu dans le courant de l'automne. Le Poitou-Charentes se prononcer le 17 octobre. Les militants Verts "ne sont pas demandeurs d'une négociation avec Royal" pour le premier tour, selon Jean-Marc Brûlé.
En Ile-de-France, les militants voteront le 15 novembre. "Je ne connais personne qui soit pour l'Union avec le PS dès le premier tour", assure Jean-Marc Brûlé, qui est élu en Seine-et-Marne.
Les Verts devraient en revanche choisir l'union avec le PS au second tour. "Au premier tour on expose notre projet au deuxième on scelle une alliance", a expliqué Jean-Marc Brûlé.
Actuellement, les Verts ont des vice-présidences dans la plupart des 20 régions que dirige le PS.

Europe-Ecologie :
responsables et militants divisés sur une alliance avec le MoDem

NÎMES — Forts de leur succès aux européennes, les responsables et militants Vert et d'Europe-Ecologie sont pleins d'espoir pour les régionales face à un PS en crise mais les perspectives d'alliance proposées par Daniel Cohn-Bendit avec le MoDem pour battre la droite crispent les esprits.

 

Jeudi soir, lors d'une table ronde des Journées d'été des Verts, "Dany" a déclaré qu'il fallait "changer la gauche et défier la droite" et que dans cet objectif, "s'il faut y ajouter le MoDem, on ajoutera le MoDem". Quelques huées ont alors fusé dans l'amphithéâtre de l'université de Nîmes, avant des applaudissements nourris.

 

La direction des Verts ne s'est pas encore prononcée clairement sur le sujet et renvoie à la question du "projet". Interrogé vendredi par l'AFP, François Bayrou, lui, a estimé qu'"il n'y a rien d'autre que de très logique" pour le MoDem à se retrouver au centre du jeu d'alliances à gauche.

 

Pour Dominique Voynet, il n'est "pas tabou de discuter avec le MoDem". Mais l'ex-candidate à la présidentielle juge que "la question n'est pas tant de conclure des accords d'appareils que d'envoyer de bons signaux d'ouverture".

Mais "nos électeurs ne comprendraient pas", prévient Francine Bavay (aile gauche des Verts). "Pas question!", lance Annick Delhaye, vice-présidente Verts "profondément de gauche" de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur cogérée par le PS, les Verts et le PCF. Jugeant que le MoDem "ne sait pas où il se situe", elle estime que "trois quarts des Verts sont opposés à cette alliance".

 

"Dany va trop vite en besogne", assure l'élue, regrettant que beaucoup à Europe-Ecologie "s'alignent sur le fameux +ni droite ni gauche+ d'Antoine Waechter" d'il y a vingt ans.

 

"Le MoDem, je ne vois pas à quoi ça sert. On s'est rarement rencontré dans les combats qu'on mène", explique Claude Reznik, élu à Montreuil où Mme Voynet est maire. Pour lui, un "accord à gauche avec Jean-Luc Mélenchon" (Parti de gauche) serait "plus favorable qu'un accord à droite avec le MoDem".

Pierre Ottin Pecchio, militant Europe-Ecologie du Mouvement région Savoie (MRS), critique un "sectarisme interne" aux Verts et se prononce "pour l'ouverture" au MoDem. Aurélien, jeune militant parisien (Europe-Ecologie), estime aussi qu'il "faut être réaliste" pour battre la droite aux régionales et Nicolas Sarkozy en 2012.

 

Et même si "le MoDem n'est pas de gauche", renchérit Pierre Mathon (Verts), "on ne doit pas avoir l'illusion de croire qu'à nous tout seuls on peut battre Sarkozy".

 

Depuis leur succès aux européennes (16,28% juste derrière le PS), beaucoup d'"écolos" ont en effet le sentiment que leur rassemblement peut devenir un "pilier central" de la politique française.

 

"L'autonomie au premier tour vis-à-vis du PS est indispensable aux régionales", fait valoir Matthieu, militant breton, car "le PS, qui reste évidemment un allié naturel, n'a rien compris à l'écologie politique".

"Notre grande crainte, c'est pas nous, c'est les socialistes", dit un autre militant pour qui un PS toujours en crise après son Université d'été à La Rochelle (28-30 août) laisserait "la porte ouverte à un très bon score d'Europe-Ecologie aux régionales".

 

Pour Pierre Ottin Pecchio, La Rochelle sera "le cimetière des éléphants et des éléphanteaux", "ce qui conduira à un vote massif Europe-Ecologie aux régionales".

 

"Si le PS se suicide lui-même, je n'irai pas lui faire de bouche-à-bouche pour qu'il survive", admet un militant de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) qui trouve malgré tout "dommage" l'état actuel des socialistes.

 


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Corinne Lepage souhaite une alliance MoDem/Europe-écologie


Corinne Lepage, présidente de CAP 21 et vice-présidente du MoDem, a souhaité dimanche qu'une alliance entre Europe Ecologie et le Mouvement démocrate "puisse être explorée" pour les élections régionales de mars 2010. Dans un communiqué, Corinne Lepage a expliqué qu'elle souhaitait que cette alliance avec Europe Ecologie soit "explorée" au "même titre que d'autres alliances éventuelles".

 

Après l'échec des listes MoDem aux européennes (8,45%) où elles ont été distancées par celles d'Europe Ecologie menées par Daniel Cohn-Bendit (16,3 %), Corinne Lepage a "réaffirmé son attachement au MoDem" dont Cap 21 est un parti fondateur, ainsi que "sa volonté de prendre toute sa part dans la rénovation souhaitée par une grande partie des militants du MoDem".

"CAP 21 souhaite que soit engagé le plus rapidement possible un véritable effort programmatique fondé sur un développement solidaire et soutenable, démocratique et humaniste", a-t-elle ajouté.

 

Dans la perspective des régionales, elle a souligné que "CAP 21 lan(çait) un appel à candidature de ses militants et souhait(ait) que le MoDem respecte le calendrier prévu à son règlement intérieur pour la définition de la stratégie et le choix des candidats".

 

 

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thème du forum :

Université

d'été des Verts

mercredi 19 août 2009

Avec Cécile Duflot, Secrétaire nationale des Verts

Trois mois après les Européennes, que vont faire les écolos de leur bon résultat ? Projets, alliances, combats à venir... comment garder sa ligne (verte) sans perdre son âme

Question de : bibi

bonjour, je ne vous connais pas, parlez-moi de vous. ! (bien sûr, je vous connais. Mais je n'ai pas compris comment vous avez fait pour être réélue secrétaire nationale des Verts dans ce parti où les chefs changent tout le temps) Est-ce que votre déficit de notoriété est un atout ?

 

Réponse : Bonjour à toutes et tous.
Je ne fais pas de la politique pour "être connue". J'essaie de remplir mon mandat avec sincérité et enthousiasme. Je suis loin d'être la seule à être dans ce cas. Tant mieux si ça marche !

 

Question de : internaute

Ne croyez-vous pas que les voix qui allaient au PS vous ont été données cette fois-ci, les sympathisants n'ont-ils pas voulu donner une leçon au PS. Que comptez-vous faire pour les Régionales ?

 

Réponse : personne n'est "propriétaire" de ses voix. Nous avons fait campagne sur le fond de notre projet européen. Nous ferons de meme pour les régionales en expliquant en quoi l'écologie politique est la réponse aux crises que nous connaissons.

 

Question de : internaute

Bonjour Madame Duflot,
Comme vous le savez, Ségolène Royal a un très bon bilan en Poitou-Charentes d'un point de vue écologique, donc ne pensez-vous pas que les Verts doivent s'allier à elle dès le 1er tour sachant qu'en face l'UMP vient de s'allier à De Villiers et Nihous pour la "battre" d'après les propres mots de Monsieur De Villiers.

Merci.

 

Réponse : De Villiers ne se situe pas dans la même région que Ségolène Royal. Que certains socialistes aient une prise de conscience écologique plus importante que d'autre, c'est inconstestable. Pour autant les projets socialistes et écologistes restent différents.

 

Question de : internaute

Bonjour, Cécile Duflot!
Dans la rubrique "perdre son âme": l'alliance avec Daniel Cohn-Bendit, libéral avéré, pro-nucléaire et partisan de la privatisation d'EDF n'a-t-elle rien de dérangeant pour vous?

 

Réponse : Daniel Cohn-Bendit a été très caricaturé en France. Dire qu'il est pro-nucléaire relève du pur mensonge. Il suffit d'écouter ces interventions. Sur les autres sujets, comme les services publics, je vous invite à ne pas en rester à la caricature et de regarder notamment son intervention au meeting du Zénith à Paris.

 

Question de : internaute

Du temps de la Gauche plurielle, les Verts ne se sont pas imposés. Ni Voynet, ni Cochet n'ont rien apporté, moins que Lepage. A Paris, au conseil régional d'IdF, les Verts ne pèsent pas, ils s'agitent sans exister vraiment. vous ne croyez pas que les Verts devraient faire preuve de plus de courage, rompre leurs alliances s'il le faut pour ne pas être de simples comparses du PS ?

 

Réponse : Votre question n'en est pas une. Cette prise de position ne tient pas face à la réalité. Loi chasse, Kyoto, sûreté nucléaire... Il ne faut pas oublier qu'il n'y avait qu'une seule ministre Verte sur 27 membres du gouvernement.

 

Question de : internaute

Serez-vous candidate aux Régionales en Aquitaine, sachant que vous avez des attaches dans les Landes. Cette région pourrait être un bon laboratoire pour les Verts : gestion de la crise forestière, forte pression sur le littoral, problèmes d'infrastructures, relations métropoles, grandes villes et ruralité, sans parler des accords avec le PS

 

Réponse : Vous avez touché juste, c'est une région à laquelle je suis très attachée. Les problématiques que vous soulevez sont effectivement fondamentales, je note notamment la sylviculture qui sera une des clés pour lutter contre le réchauffement. C'est pour cela qu'il faudra massivement voter pour des écologistes en Aquitaine. Toutefois, même si j'ai de fortes attaches avec les Landes, je vis à Villeneuve Saint Georges ;-)

 

Question de : internaute

Bonjour. Votre victoire est, à mes yeux, moins la vôtre que celle d'un rassemblement bien vu (Europe Ecologie) mais, surtout, ce sont les divisions du PS qui vous ont portés si loin, avec le report des voix. Moralité, en tant que Verts, vous êtes passés inaperçus. Difficile, donc, pour vous, de miser sur cette élection bien particulière pour bâtir la suite. Qu'en pensez-vous ?

 

Réponse : Bien sûr, le rassemblement est quelque chose qui dépasse les Verts, même si les Verts y ont joué un rôle fondamental. Par ailleurs ce qui structure ce rassemblement c'est un projet commun très solide. En renforçant le projet, on pourra poursuivre l'élargissement du rassemblement.

 

Question de : internaute

Le nucléaire n'a causé qu'un accident sérieux en bientôt 50 ans d'exploitation, avec un nombre de morts tout à fait comparable à d'autres procédés industriels.
C'est une énergie relativement propre et éprouvée, qui permet notamment de produire quand le soleil fait défaut. Alors pourquoi garder une position dogmatique vis-à-vis de cette source d'énergie?

 

Réponse : Vous oubliez la question cruciale des déchets nucléaire, problème qui n'a toujours pas de solution et qui va en aggravant, et de la prolifération. Je vous renvoie l'accusation de dogmatisme : le septième des réacteurs nucléaires dans le Monde est en France. Par ailleurs, avec 2% de l'énergie mondiale consommée, cette énergie ne pourra pas être la solution à la crise climatique et la fin du pétrole.

 

Question de : internaute

Le libéralisme tue notre planète, Pensez-vous vraiment que l'écologie soit compatible avec l'économie de marché? Les Verts ne gagneraient-ils pas à s'allier avec l'ensemble de la gauche antilibérale ( PG, PCF, NPA, alterékolos...)? Merci de votre réponse
François Le Havre

 

Réponse : L'écologie est incompatible avec une économie à courte vue, qui détruit les ressources et accroit les inégalités. Le débat du XXI sera celui du productivisme. Nous regrettons que certaines organisations que vous cités soient incapables de changer de mode de pensée, et ne voit l'écologie que comme un petit truc en plus.


Question de : Antoine

Pouvez-vous dire que Les Verts ne participeront à un gouvernement que si ce gouvernement supprime définitivement les bonus des traders?

 

Réponse : Les Verts ne participeront à un gouvernement que s'ils sont en accord avec le projet gouvernemental. Les bonus indécents ne sont pas que scandaleux. Nous ne pourrons pas de sortir des crises environnementales si nous n'assurons pas un meilleur partage des ressources à l'échelle de la planète. 20 % des humains accaparent 80% des ressources. C'est intenable à long terme.

 

Question de : internaute

L'Ecologie étant un problème majeur ni de Gauche (surtout pas de gauche) ni de droite, comment les écologistes vont-ils aborder les prochaines élections et en premier lieu les Régionales?
merci Romeo

 

Réponse : Ce n'est pas parce que l'on parle vaguement d'environnement et que l'on imprime ces documents sur du papier recyclé que l'on devient écologiste. En continuant dans un mode de développement à courte vue, en accroissant les inégalités avec des paquets fiscaux, on aggrave les problèmes de la planète. Le débat est celui du mode de développement. Si cette question vous intéresse je vous renvoie au programme d'Europe écologie (disponible sur le site Internet).

 

Question de : Dominique

Daniel Bouton, l'ancien pdg de la Société générale, touche une retraite annuelle de 700 000 € alors qu'il a rendu sa société déficitaire de plusieurs milliards (et n'oublions pas l'affaire Kerviel de la Société générale...).
Face à cette retraite d'un montant obscène que proposez-vous de concret?

 

Réponse : Lors des dernières européennes nous étions en faveur d'un revenu maximal acceptable. Nous restons sur cette position.

 

Question de : Diane

Êtes-vous favorable à la suppression de tous les panneaux publicitaires? Êtes-vous favorable à la pollution visuelle? Êtes-vous favorable au massacre des forêts?

 

Réponse : Nous ne sommes pas favorables au massacre des forêts ;-) La publicité est un des instruments privilégiés de la société de consommation pour nous faire consommer des produits qui ne sont pas indispensables. Réduire sa place est bien sur une priorité. Il est important de la réglementer fortement, notamment les messages alimentaires ou ceux en direction des enfants.

 

Question de : Elise

La suppression des voitures dans Paris, c'est pour quand?

 

Réponse : Il est indispensable de prévoir un meilleur partage entre véhicules dans les villes. Le bilan parisien est à ce titre positif, notamment pour la qualité de l'air et la qualité de vie des habitants. Cela ne peut se faire qu'en privilégiant les modes de transports doux et/ou collectifs.

 

Question de : internaute

Nathalie : Bonjour, pour la première fois j'ai voté Verts (aux Européennes), dégoutée par les luttes au sein du P.S et séduite par l'engagement d'Eva Joly. Quelle est sa place chez les Verts ? J'ai toujours eu du mal à identifier qui fait quoi chez vous.

 

Réponse : L'expérience d'Eva Joly dans sa lutte contre les paradis fiscaux nous a été extrêmement précieuse. Son combat peut maintenant se prolonger au Parlement européen où elle est Présidente de la commission développement. Eva a bien sur toute sa place dans Europe écologie. Elle sera à nos côtés demain aux Journées d'été de Nîmes et reste un membre clé du rassemblement et participera à la campagne des élections régionales.

 

Question de : Joanna

En lisant un hebdo satirique j'ai appris qu'une filiale de la Caisse des dépôts verserait 3 millions d’euros au bas mot à Jean-Marie Messier en tant que conseiller dans la vente de 26 000 logements. Voilà un prédateur nuisible transformé en spécialiste du logement social. Pourquoi les Verts sont-ils silencieux sur ce scandale?

 

Réponse : Je viens de répondre à cette question :)

 

Question de : Marina

Par amour de l'idéologie capitaliste la droite a privatisé les autoroutes. Les Verts veulent-ils le retour des autoroutes dans le secteur public?

 

Réponse : La privatisation des autoroutes a été une politique à courte vue du gouvernement Raffarin. La relance des projets autoroutiers est une politique à courte vue du gouvernement Fillon. Il faut surtout que le coût du transport routier soit à son réel prix, ce qui permettra une relocalisation de l'économie.

 

Question de : papyro38

Pensez-vous qu'une union de tous les partis de l'opposition soit possible ?

 

Réponse : Il doit y avoir des mobilisations très larges contre certaines projets du gouvernement. Mais on ne fait pas l'union pour faire l'union. Les électeurs ne sont pas dupes. On fait une union autour d'un projet politique. Il faut créer les conditions du débat entre forces de l'opposition.

 

Question de : internaute

Concrètement une université d'été, ça sert à quoi ? A dilapider l'argent du contribuable en offrant de bonnes bouffes à des hordes de journalistes cire-pompes ?

 

Réponse : Nos universités d'été ne sont pas payées par les contribuables. Elle sont entièrement auto-financées par les 1500 militants des Verts et d'Europe écologie qui participeront à une centaine de forums, plénières et ateliers sur des sujets extrêmement larges dans la convivialité. Je vous invite à regarder le programme de ces journées sur le site jde.lesverts.fr et à y participer. Vous verrez qu'elles sont éloignées de votre vision réductrice et fausse.

 

Question de : internaute

Bientôt la rentrée. Les résultats au bac ont à nouveau atteint des sommets en 2009. Enseignant-chercheur dans une grande université parisienne, je constate pourtant à chaque fois que j'officie en première année l'état lamentable du néo-bachelier moyen : connaissances quasi-inexistantes, capacité de travail "limitée", incapacité pour beaucoup à ne serait-ce que rendre une copie propre... Compte-tenu de l'enjeu et du budget colossal affecté à l'enseignement secondaire dans ce pays, je n'hésite pas à qualifier de criminelle la posture de déni démagogique ("le bac est une valeur sure") de la plupart des formations politiques. Quel est la position des Verts sur cette question ?

 

Réponse : Il est temps de réformer en profondeur l'éducation nationale. A en croire les études internationales, notre système est assez inégalitaire, avec un taux très important d'élèves dans l'école privé. Je ne suis pas certaine que le bac sous sa forme actuelle, très lourde et privilégiant le contrôle final comme moyen d'évaluer les compétences soit le plus judicieux. Il est temps de faire plus confiance aux personnels -très compétents- de l'éducation nationale et d'arrêter de vouloir de mettre en place des programmes bâclés, de modifier des rythmes de travail à toute vitesse, d'imposer des pédagogies éculées, de supprimer la transmission de la pédagogie et de réduire chaque année 10.000 postes comme le fait le gouvernement actuel. Il faut réformer l'éducation nationale, pas la supprimer.

 

Question de : internaute

Bonjour, si le PS vous propose une alliance, vous y allez ?

 

Réponse : Nous sommes déjà en alliance avec le PS dans certaines collectivités locales. Mais ces alliances ne sont pas automatiques. Elles font autour d'un projet. Et bien sur je souhaite que des élus écologistes puissent mettre en place des politiques publiques. Mais il est souhaitable que les électeurs le décide eux mêmes. Par ailleurs l'écologie politique est incompatible avec un projet libéral et autoritaire, qui est celui de la droite actuelle.

 

Question de : internaute

Bonjour Cécile Duflot, que pensez-vous de la situation du PS ? A l'agonie avant une mort certaine ou juste en phase de transition douloureuse ? Est-ce que vous estimez que son état vous sert ?

 

Réponse : Je ne permettrai de donner des leçons au Parti socialiste. Les Verts ont eux même connus des périodes compliquées dans le passé. Cette situation ne sert pas les Verts : elle dessert l'ensemble de l'opposition. Elle ne s'en sortira qu'en privilégiant le débat sur le projet aux querelles personnelles.

 

Question de : internaute

Quel bilan tirez-vous du grenelle de l'environnement ? Beaucoup de bruit pour des mesurettes ?

 

Réponse : La Loi Grenelle I a mis près de deux ans pour être adoptée. La Loi Grenelle II n'est toujours pas passée au Parlement. Depuis l'automne 2007, un deuxième EPR a été lancée, des projets autoroutiers sont sortis des cartons, la loi OGM n'a rien réglée, la contribution climat énergie reste assez flou (et on peut se demander si elle servira l'écologie ou si malheureusement elle servira plutôt à remplir des caisses vidées par le paquet fiscal) ... des associatifs comme Sandrine Bélier de FNE ou Yannick Jadot de Greenpeace avaient fait le bilan du Grenelle et de ses insuffisances et ont rejoint Europe écologie pour que les politiques soient mises en place par des écologistes.

 

Question de : internaute

Quelle est la différence entre Europe écologie et les verts ?

 

Réponse : Les Verts sont un parti politique. Europe écologie est un réseau qui inclut personnalités et groupes politiques. Europe écologie n'a pas vocation à devenir un parti politique. Les européennes nous ont montré qu'il y avait une demande pour un autre type d'engagement différent de l'engagement partidaire.

 

Question de : Nathan

Les commissaires européens ne sont pas désignés démocratiquement. Est-ce normal?

 

Réponse : Lors des dernières européennes nous avons milité pour une modification des institutions en profondeur. Le Parlement n'a pas assez de poids dans les institutions européennes. Il s'agit de le renforcer pour améliorer la démocratie européenne. Il faut "desétatiser" l'Europe.

 

Question de : Harmonie

Jean Daniel parle de la nécessaire politisation de l'écologie et de la nécessaire écologisation de la politique. Votre avis?

 

Réponse : C'est ce que les Verts défendent depuis leur création. Depuis le départ, notre projet est celui de l'écologie politique, projet qui considère qu'économie, social, environnement et démocratique sont liés et que la planète étant finie, la croissance économique et la prédation des ressources ne peut être infinie.

 

Question de : Alain

Quel a été le taux de participation aux dernières européennes? Quel était le taux de participation aux 1ères européennes de 1979? Quelle analyse faites-vous de l'écart entre les deux taux?

 

Réponse : L'absentéisme est un problème qui concerne l'ensemble des politiques. Nous avons souhaité lutter contre le marketing politique et la dépolitisation des politiques qui ont vidé les isoloirs, en défendant, pendant toute la campagne, un projet écologiste, audacieux, fort et européen. Mais le combat contre l'absentéisme sera long.

 

Question de : internaute

Bonjour Cecile Duflot,
Pensez-vous que le rassemblement des écologistes puisse s'élargir davantage et notamment à des personnalité de gauche proche des idees des Verts? Si oui, à qui pensez-vous ?

 

Réponse : Nous sommes dans une logique de débats et de projet. Nous souhaitons élargir le projet et poursuivre le rassemblement. Si des personnalités sont en accord avec ce projet ou souhaitent débattre avec nous, toutes les énergies sont bien sûr les bienvenues.
Nous ne sommes pas dans une logique de racolage où nous souhaiterions débaucher des personnalités des autres organisations politiques.

 

Question de : internaute

Madame Duflot
Ne pensez-vous pas qu'une politique écologique de taxes ne va pas à l'encontre de l'écologie comportementaliste ? La culpabilisation par le recours au porte-monnaie des consommateurs est-elle vraiment juste ? Ou ne vaudrait-il pas mieux substituer au système de consommation jetable un système de consommation durable .

 

Réponse : Il faut repenser globalement la fiscalité, qui reste un outil privilégié pour modifier les comportements qui sont à long terme nuisible. La fiscalité écologique peut au contraire nous aider pour privilégier les produits durables, qui restent plus chers que les produits jetables.
Par exemple, la contribution climat énergie peut être intéressante à deux conditions :
- il faut qu'elle prévoit un renversement pour éviter qu'elle pèse sur les plus pauvres, qui payent déjà plus, étant éloignés des centre-villes et disposant de logement moins bien isolés.
- il faut qu'elle prenne en compte l'énergie, pour privilégier la sobriété à la substitution entre pétrole et électricité. Nous ne sauverons pas la planète si nous ne consommons pas moins.


Merci pour ce tchat, bon après midi à toutes et tous.

 

Forum NOUVEL OBS 19/08/2009

 

 

Les Verts prêts à défier le PS

 

LIBE 20/08/2009

 

Alors que la perspective des régionales de 2010 attise les tensions à gauche, notamment entre socialistes et écologistes, les Verts, forts du succès de Daniel Cohn-Bendit et d'Europe-Ecologie, ouvrent ce jeudi leurs journées d'été à Nîmes.

 

Le député européen Daniel Cohn-Bendit et la secrétaire nationales des Verts, Cécile Duflot au

Le député européen Daniel Cohn-Bendit et la secrétaire nationales des Verts, Cécile Duflot au lancement du rassemblement Europe Ecologie, en octobre 2008. (Reuters)

 

La galaxie écologiste, trou noir pour le PS. Et si, après Europe-Ecologie, Régions-Ecologie continuait de tailler des croupières aux socialistes en mars 2010 ? Alors qu’ils ouvrent leurs journées d’été ce matin à Nîmes, l’ambiance est chaleureuse chez les Verts. Pas seulement à cause de la canicule, mais en raison du carton réalisé par le rassemblement allant de José Bové aux amis de Nicolas Hulot aux européennes (16,28 %), qui leur a permis de devancer le PS dans la plupart des grandes villes… et dans huit régions métropolitaines.

 

«Autonomie». Cela n’a pas échappé à Cécile Duflot, patronne de Verts, qui appelle à «continuer en mieux» la dynamique de rassemblement, dont les Verts sont la principale force constituée. Pour Daniel Cohn-Bendit, l’enjeu est de faire de l’écologie sociale - constituée en «réseau» et non pas «en parti» - le levier du changement de la gauche (lire page suivante). «On n’est pas dans la cavalerie électorale, mais dans la construction d’un projet à long terme, assure Duflot. Avec le PS, c’est la stratégie de l’honnêteté. On va discuter avec eux sur le fond et on verra s’ils bougent. Pour l’instant, je ne le vois pas.»

 

Résultat, pour le premier tour des régionales, la ligne officielle veut que les écologistes présentent des listes autonomes. Cette stratégie devrait faire l’objet d’un quasi-consensus en interne lors des AG régionales des Verts, et chez les écolos associatifs lors de la convention d’Europe-Ecologie à l’automne. Pour l’heure, le climat de gagne rassure la plupart des 170 élus régionaux sortants. «Même les voynétistes, qui pensaient qu’il était plus réaliste de s’allier tout de suite avec le PS, se rallient à l’autonomie», s’amuse un dirigeant. Dans une tribune au site Mediapart, la maire de Montreuil, Dominique Voynet, estime d’ailleurs que les socialistes ne peuvent «plus résumer l’union de la gauche à l’alignement de tous sur le projet d’un seul». Cette stratégie «projet contre projet» n’est évidemment pas sans arrière-pensées électorales.

 

Les régionales, à deux tours, sont certes des «élections traditionnellement plus difficiles», rappelle Jean-Vincent Placé, le numéro 2 des Verts. N’empêche, «là où il y a une minuscule chance d’arriver premiers, il faut la jouer», explique Jean-Marc Brûlé, chargé des élections. C’est le cas en Ile-de-France et en Rhône-Alpes, où Europe Ecologie a devancé le PS aux européennes. «En Midi-Pyrénées, reprend Brûlé, la dynamique est clairement de notre côté. En Picardie, c’est très difficile sur le papier, mais le PS a pris un tel avertissement qu’il est déstabilisé. Enfin, en Languedoc, c’est compliqué, à moins qu’on récupère les âmes perdues entre les listes Frêche et celles du PS officiel.»

 

Reste la question épineuse du casting, puisque les têtes d’affiche d’Europe-Ecologie sont parties à Strasbourg. En Ile-de-France, un ticket Cécile Duflot-Jean-Vincent Placé est dans les cartons, dans l’attente d’une personnalité non verte. Et puis il y a des risques : «On peut arriver au coude à coude avec le PS, voire le dépasser, mais si au final c’est la droite qui gagne, on aura moins d’élus», rappelle un responsable Vert.

 

Querelles d’egos.Même pas peur, réplique-t-on rue Solférino. «On ne peut pas décalquer les régionales sur les européennes. Ni penser qu’elles les amplifieront», assure Christophe Borgel, chargé des élections. A preuve, «depuis le 7 juin, il y a eu une kyrielle d’élections partielles où les candidats d’Europe-Ecologie n’ont pas retrouvé leurs voix». Pour les socialistes, l’objectif reste «la maison commune» de la gauche. «Est-il hégémonique de constater qu’ayant gouverné ensemble, on a un bon bilan ? Il faut que chacun pousse ses idées au premier tour, mais n’obère le rassemblement au second pour battre la droite.»

 

Pour l’heure, la stratégie de la direction des Verts est de conforter Martine Aubry. Cécile Dulfot ira donc déjeuner avec la première secrétaire à La Rochelle. «L’objectif est d’expliquer qu’on est des gens de gauche. 80 % de nos électeurs du 7 juin étaient des socialistes, un cinquième des centristes. Les socialistes qui ont voté Europe-Ecologie seraient prêts à revoter pour nous si on ne tue pas la maison mère», explique un responsable Vert. «C’est moins les Verts qui nous siphonnent que nous qui avons une capacité à nous autosiphonner, avec nos querelles d’egos», conclut Borgel. A la grande satisfaction des écologistes…

 

 

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Christiane Taubira ne se laisse pas séduire par les Verts


LE MONDE | 20.08.09 |

 

 

Cela aurait été une belle prise mais elle a dit non. Christiane Taubira ne conduira pas la liste d'Europe Ecologie en Ile-de-France. Ni dans une autre région.

 

L'ancienne candidate à la présidentielle de 2002, issue du Parti radical de gauche (PRG), a bien rencontré début juillet Gabriel Cohn-Bendit, qui lui a proposé de conduire la liste écologiste. Le frère du député européen est à la manoeuvre pour tenter de débaucher des personnalités "d'ouverture" et continuer d'afficher que les listes Europe Ecologie ne se résument pas au parti Vert.

 

Les 16,3 % obtenus en juin ont donné des ailes aux Verts et à leurs amis : ils sont persuadés de pouvoir arriver en tête de la gauche dans certaines régions et de revendiquer des présidences. Ils veulent montrer qu'ils sont désormais capables d'attirer de nouvelles figures. Déjà, début juillet, ils avaient enregistré le ralliement de Bruno Rebelle, ex-directeur de Greenpeace France et ancien conseiller de Ségolène Royal. La venue de Mme Taubira en Ile-de-France aurait été une pierre de plus dans le jardin du PS.

 

Mais la députée de Guyane n'a pas envie de concourir pour des élections locales. "La gauche s'est trop installée dans une gestion locale. Ce n'est pas l'enjeu d'une alternative dont la France a besoin", explique-t-elle. "Si jamais je vais aux régionales, ce sera chez moi en Guyane, où j'ai mon parti (Walwari). Je n'ai pas besoin d'étiquette nationale."

 

"LE PRG N'EXISTE PAS"

Elle ne se voit pas non plus tirer une liste des Verts. La vice-présidente du PRG en veut beaucoup à son parti - "il n'existe pas" - et peste contre la gauche, mais elle n'est pas prête à rejoindre les Verts. "J'ai soutenu les listes écologistes aux européennes car ils étaient les seuls à être clairs et à avoir une ligne constante sur l'Europe", explique-t-elle. Elle se rendra, jeudi 20 août, aux journées d'été à Nîmes, où elle participera à une table ronde avec Daniel Cohn-Bendit et José Bové. "Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on se parle", lâche Mme Taubira, qui avait soutenu Dominique Voynet à la présidentielle de 2007. Mais tous ces signes de sympathie en direction des amis de "Dany" n'auraient pas plus de conséquences que cela.

 

Sa démarche est plus large, assure la députée. La preuve ? Elle ira aussi à la rencontre organisée par Vincent Peillon et son courant Espoir à gauche à Marseille, samedi 22 août. "La dynamique d'un renouveau à gauche va au-delà des Verts. J'accepte toutes les initiatives qui permettent de penser l'alternative à gauche, et où l'on peut réfléchir aux réponses qu'on lance aux grands défis actuels", argumente la députée guyanaise.

 

Quant à son rôle pour les régionales, elle veut bien présider un comité de campagne de la gauche réunie au second tour, comme elle l'avait fait en 2004 - "à condition que les Verts et le PS ne se castagnent pas au premier tour" - mais ce sera tout, assure-t-elle.

 

Chez les Verts, on fait mine de ne pas s'en froisser. La secrétaire nationale, Cécile Duflot, a répété, mercredi 19 août, sur France Info que les Verts veulent "approfondir la démarche du rassemblement des écologistes", et en faire une "aventure durable et pas électorale". Mais promis, "on n'est pas dans le débauchage", assure Jean-Vincent Placé, bras droit de Cécile Duflot. Le vice-président du conseil régional d'Ile-de-France ne semble pas affecté par le refus de Christiane Taubira. Voilà déjà des semaines qu'il a fait acte de candidature pour l'Ile-de-France.

 

 

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PS-Verts : vraies divergences ou fausses ruptures ?


Réponses de Daniel Cohn-Bendit et de Vincent Peillon

 

A gauche, la rentrée politique est dominée par les conséquences de la secousse née des élections européennes de juin. Jusqu'alors, le Parti socialiste donnait le ton et dominait les débats. Talonné par les listes Europe Ecologie (16,2 %) menées par Daniel Cohn-Bendit, le PS qui n'a totalisé que 16,4 % des voix doit non seulement reconsidérer son discours sur la crise - en particulier sa capacité à répondre à la crise écologique - mais aussi prendre acte qu'un rééquilibrage est intervenu. A l'approche des régionales de mars 2010, qui verront les Verts chercher à faire cavalier seul au premier tour, et des présidentielles de 2012, l'avenir de l'opposition sera tributaire de la capacité des écologistes et des socialistes à faire converger leurs propositions. Parmi les débats les plus saillants, figurent la définition d'une réforme de la fiscalité capable à la fois de protéger l'environnement et de réduire les inégalités mais aussi la mise en oeuvre de nouveaux instruments de régulation de l'économie.

 

Daniel Cohn-Bendit, dont la personnalité a largement contribué au succès des listes Europe Ecologie, constitue la figure de proue des écologistes qu'il a su fédérer en allant au-delà des seuls Verts. Favorable à un élargissement du système d'alliances du PS, Vincent Peillon a pris la tête du principal courant du Parti socialiste. Leurs réponses à la crise sont souvent convergentes.

 

Les écologistes vont présenter leurs propres listes au premier tour des élections régionales de mars 2010. Y aura-t-il un code de bonne conduite au sein de la gauche pour préparer le second tour ?

 

Daniel Cohn-Bendit. Je ne sais pas si on en aura besoin. Les écologistes vont mettre en pratique un mot d'ordre : présenter des listes autonomes pour changer la gauche et défier politiquement la droite au pouvoir. Nous ferons campagne pour notre propre projet, pour montrer la spécificité de l'écologie politique, pas contre le PS. Ensuite, ce seront les citoyens qui décideront du rapport de forces dans les majorités en fonction des résultats du premier tour. On n'aura pas besoin de faire un code de bonne conduite si on comprend que ce que cherchent les citoyens, c'est une confrontation de projets. Pour les alliances au second tour, ce seront tous ceux qui veulent défier la droite au pouvoir : c'est-à-dire la gauche traditionnelle autant que des forces présentes par exemple au MoDem, qui ne se disent pas de gauche mais qui pour moi font partie d'un potentiel majoritaire anti-droite.

 

Vincent Peillon. Si l'on veut éviter des mésaventures, il faut se rassembler. Il ne faudrait pas que le succès des listes Europe écologie conduites par Daniel Cohn-Bendit pousse nos amis Verts à penser qu'il y a là une manne pour l'éternité. Puisqu'on dirige ensemble des villes, des départements et des régions, ce rassemblement est non seulement souhaitable mais doit être possible. De toute façon, pour gouverner, nous devrons construire des rassemblements larges et des majorités fortes allant jusqu'au MoDem. La France, si elle veut être moderne, pratiquer une culture du dialogue, du respect, du compromis, et accomplir les réformes structurelles dont elle a besoin, va devoir moderniser son système politique et sortir de la brutalité du scrutin majoritaire.

 

Une minorité ne peut pas gouverner pour une majorité de façon efficace et durable. Or c'est à cela que conduit notre système et c'est pour cela que la France prend trop de retard : on arrive à conjuguer arrogance et impuissance. Je souhaite qu'en 2012 le choix d'un scrutin proportionnel pour construire les majorités parlementaires soit au coeur du projet et du contrat que nous proposerons aux français.

 

Pourquoi le PS a-t-il eu tant de mal à prendre la mesure de la crise écologique ?

 

Vincent Peillon. Ce n'est pas spécifique au Parti socialiste. Les esprits n'ont évolué que récemment sur ces sujets. En Europe, ce sont les sociaux-démocrates, pas les libéraux ni les conservateurs, qui ont été les premiers à reprendre les thèses du développement soutenable, en particulier dans les pays nordiques. En France, lorsque les socialistes reviennent au pouvoir en 1997, c'est sur la thématique de la priorité à la lutte contre le chômage. La gauche "plurielle" conduit alors à sous-traiter aux Verts la question écologique. C'est aussi lié à la culture productiviste du socialisme français, très imprégné de marxisme, et au fait, plus conjoncturel, que les grands dirigeants socialistes, Jospin, Mauroy, Rocard, sont de la génération des trente glorieuses.

 

Aujourd'hui, cette question est pour nous réglée. L'enjeu est de donner un contenu précis à l'idée de nouveau modèle de développement, de le traduire en programme cohérent de réformes pour une action gouvernementale.

 

Daniel Cohn-Bendit. La crise écologique nous oblige à repenser toute la politique sociale traditionnelle. Cela place forcément le PS, comme tous les partis sociaux démocrates, devant leurs contradictions. Prenons un exemple : Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, vous dira "mais bien sûr qu'il faut une politique écologique conséquente". Mais dans le même temps, dés que l'on discute de la construction d'un nouvel aéroport dans sa région, il est pour ce grand projet écologiquement discutable. Le PS est aussi contradictoire que les citoyens : ils sont pour une politique écologique conséquente s'ils ne doivent pas en supporter les conséquences.

Mais ce n'est pas possible ! C'est pourquoi nous avons besoin d'une force écologiste autonome qui permette ce débat qui traverse tous les citoyens.

 

Vous acceptez l'un et l'autre le principe d'une taxe carbone. Comment rendre ce prélèvement juste ?

 

Daniel Cohn-Bendit. La contribution climat énergie est une nécessité reconnue par tous les grands spécialistes sur le climat pour amener nos sociétés à consommer moins d'énergie. C'est vital si on veut s'attaquer aux dérèglements climatiques. Il faut donc annoncer dés le départ que cette taxe augmentera de 5 % chaque année : cela nous obligera tous à faire des économies d'énergie.

 

Mais il y a un vrai problème social. La proposition de la commission Rocard qui est de redistribuer les bénéfices de cette contribution - les familles reçoivent un chèque et le système leur donne la possibilité de gagner de l'argent s'ils font plus d'économies d'énergie - me paraît aller dans la bonne direction. Mais cela veut dire qu'il faut arrêter de discuter de la contribution climat-énergie en y intégrant la taxe professionnelle ou je ne sais quoi ! Cette taxe n'est pas un moyen de renflouer le budget de l'Etat mais une mesure qui nous permettra à moyen terme de faire d'énormes économies d'énergie.

 

Vincent Peillon. S'il s'agit de taxer un peu plus les ménages, avec une augmentation qui serait d'après les calculs des économistes d'environ 7 centimes au litre à la pompe, pour exonérer en plus les entreprises, la ficelle est grosse. C'est inefficace écologiquement, injuste socialement, stupide économiquement. C'est pourtant ce qu'on semble nous proposer ! Soyons concret : la personne habitant en grande banlieue et ne disposant pas d'autres moyens pour se rendre à son travail que sa voiture ne changera pas son comportement parce qu'elle ne le pourra pas. Elle sera donc juste plus lourdement taxée. Si en plus le produit de cette taxe supplémentaire est versée aux entreprises de telle sorte que même l'entreprise la plus polluante soit exonérée, alors là bravo !

 

Pour éviter cette catastrophe fiscale supplémentaire, il faut au minimum deux choses. D'abord une véritable politique écologique globale, ce qui suppose des investissements lourds afin de construire des alternatives (transports en commun, véhicule électrique) et d'opérer une réelle mutation des comportements.

 

Ensuite, une redistribution intégrale aux ménages des produits de cette taxe, pour encourager ces nouveaux comportements. La fiscalité écologique ne doit pas être une perversité ou une incongruité de plus de notre système fiscal. C'est dans le cadre d'une réforme d'ensemble de notre système fiscal qu'il faudra en définir les modalités et les niveaux Cette réforme doit être une des principales propositions de la gauche et des progressistes pour 2012, un des chantiers majeurs de discussion. L'impôt en France n'est ni progressif ni redistributif ni transparent. Contrairement à l'idée reçue, entre les prélèvements sociaux, les impôts indirects et la fiscalité locale, les salariés modestes et moyens sont presque aussi taxés que les plus aisés, et parfois même davantage selon les opportunités pratiquées à travers les niches fiscales par ces derniers. Dés lors, je crois qu'il faut créer un grand impôt progressif, lisible, simple, à partir d'un socle qui serait la fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu et qui inclurait les impôts locaux. Un impôt juste, efficace et lisible c'est aussi une conception de la citoyenneté et une certaine idée de la République. C'est avec de telles réformes qu'on pourra construire l'union et retrouver la confiance des français.

 

Les Verts et le PS sont-ils capables de se mettre d'accord sur cette réforme fiscale ?

 

Daniel Cohn-Bendit. C'est une nécessité. Mais la grande réforme fiscale dont nous avons besoin ne se résume pas à une simplification de l'impôt sur le revenu. Elle doit intégrer la fiscalité écologique et répondre ainsi à la fois aux inégalités et à la dégradation climatique en imposant l'empreinte écologique et en défiscalisant le travail. C'est un changement de paradigme : nos impôts ne doivent plus être calculés sur la seule base du travail. La même logique doit prévaloir dans la manière dont nous repensons le financement de la protection sociale : il faut trouver des moyens de financement qui déchargent le travail, imposer la circulation de l'argent et de tous les revenus qui ne sont pas liés au travail. Nous devons réduire les inégalités en laissant plus d'argent aux salariés et en finançant autrement l'Etat social.

 

La question de la réforme fiscale soulève de manière générale un problème fondamental de nos sociétés modernes : comment marier autonomie et liberté des citoyens avec un sens des responsabilités nécessaire pour répondre aux défis économiques et écologiques auxquels nous sommes confrontés. Une réforme fiscale symbolise ou ne symbolise pas cette responsabilité collective.

 

Vincent Peillon. Je crois qu'il nous faut relancer l'idée d'une taxe sur les transactions financières. Je suis étonné que la crise financière n'ait pas remis l'idée de la taxe Tobin ou d'un équivalent dans le débat public. On pourrait prendre ensemble une initiative en ce sens au Parlement européen. Par ailleurs, il faut prendre la juste mesure du fait que malgré cette crise très peu de choses ont changé, et qu'elles ne changeront qu'avec une volonté forte, instruite, constante. Lorsque j'ai présidé la mission anti-blanchiment du Parlement français, nous avons terminé par la conférence de Paris avec l'ensemble des Parlements nationaux européens et le Parlement européen où nous avons adopté 50 mesures. Presque toutes restent d'actualité : elles portent sur la supervision bancaire, la coopération judiciaire, beaucoup de sujets techniques mais qui détiennent les clés d'un véritable changement.

Il faut rompre avec la culture de l'autorégulation pour construire un pouvoir de contrôle et de sanction. C'est l'affaire du XXIe siècle : puisque le marché est mondial - et on le ne fera pas rentrer dans les cadres nationaux -, il nous faut construire des régulations démocratiques, sociales, économiques, environnementales dans le cadre multilatéral, et donc, on peut l'appeler comme on veut, une puissance publique mondiale. C'est dans cette perspective aussi que l'Europe a du sens.

 

LE MONDE 20/08/2009

 

 

 

Quelques pistes pour une agriculture anticapitaliste....

 

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La transformation écosocialiste de l'agriculture ne pourra avoir lieu sans une profonde remise en cause des règles de production.

 

Une démarche anticapitaliste ne peut soutenir les cumulards de foncier (terre), de quota (quantité de production attribuée sous forme de droit à produire), de bâtiments agricoles et de gros tracteurs, bref, ceux que l'on appelle les "Agrimanager", qui sont aussi éloignés de la terre que les actionnaires de Continental le sont des pneus...

 

Cette agriculture anticapitaliste, nous la défendons quand nous revendiquons un maintien du système des quotas avec un plafonnement des droits à produire par actif (c'est-à-dire par travailleur), l'arrêt des exportations européennes (qui ravagent les agricultures du Sud) et la restauration de barrières douanières et de taxes à l'entrée de l'Europe pour empêcher l'arrivée de produits soumis aux dumpings social et environnemental. L'urgente nécessité que nous voulons imposer par les luttes, c'est la réorientation de la politique agricole vers une logique de souveraineté alimentaire basée sur des fermes à « taille humaine », respectueuses de la dignité des travailleurs et des conditions environnementales dans lesquelles est réalisée la production.

 

L'ensemble de nos arguments vise à mettre en lumière le fait que sans une profonde remise en cause des règles collectives qui nous sont dictées pour organiser la production, la transformation « écosocialiste » de l'agriculture, à laquelle nous aspirons, n'aura pas lieu.

 

L'immense majorité des producteurs qui livrent leur lait en filière industrielle se retrouvent aujourd'hui dans des structures profondément capitalistes et productivistes. Cette situation dramatique pour l'emploi et pour le respect de l'environnement ne relève pas uniquement du simple choix individuel des paysans, mais résulte en grande partie de la pression de l'environnement social, politique et économique. Lorsque le prix du lait est en baisse du fait des politiques libérales et de la concurrence exacerbée, certains producteurs ont le réflexe de jouer la carte de l'augmentation de la productivité de leur travail par la "capitalisation" d'outils de plus en plus gros, croyant ainsi sauver leur peau. C'est aussi pour standardiser le travail dans ces grosses structures et augmenter les cadences qu'ils troquent la logique familiale, l'herbe et les vaches qui pâturent contre le maïs fourrager, les engrais et produits phytosanitaires, le soja OGM d'Argentine ou du Brésil, la mécanisation à outrance et les énormes bâtiments qui vont de pair avec ce modèle « zéro pâturage ». Tous les enjeux sociaux et environnementaux de l'agriculture du XXIe siècle résident à l'inverse de cette logique, dans la substitution du travail en intelligence avec la nature et de la matière grise au capital, à l'énergie fossile et à la chimie. Mais la juste rémunération d'un travail respectueux de la dignité humaine et des ressources naturelles a un prix en dessous duquel il ne faut pas descendre.

 

Certains agriculteurs ont réussi à se mettre en marge de ce schéma destructeur, au moyen de logiques autonomes et économes et de petite structures, mais ils sont malheureusement peu nombreux aujourd'hui, et bénéficient souvent de conditions structurelles particulières (climat et regroupement des terres favorables au pâturage, et/ou bon potentiel agronomique et/ou peu d'endettement au départ...). De plus, le choix d'une agriculture sans engrais, sans achats d'aliments pour le bétail, sans bâtiments et sans machines surdimensionnées ne préserve pas de la course aux hectares et à la production, comme peuvent en témoigner les énormes structures à base d'herbe de Nouvelle-Zélande ou d'Argentine.

 

Le prix de l'alternative

 

Même si le prix du lait ne résout pas tout, il peut fortement aider à la préservation et à la constitution des petites structures agricoles autonomes. Les producteurs des zones AOC comme le Comté ou le Beaufort, qui ont su construire des outils collectifs pour garder la majeure partie du contrôle de la planification et de la transformation de leurs productions, perçoivent actuellement un prix du lait deux fois supérieur à leurs collègues des filières industrielles, ce qui leur permet d'assumer les surcoûts à court terme d'une agriculture moins productive, à taille plus humaine et particulièrement attentive au respect de l'environnement dans des zones difficiles.

 

Ce type de modèle devrait pouvoir s'exporter à d'autres zones et être encouragé et encadré par des politiques nationales et européennes ambitieuses pour aller encore plus loin dans la valorisation du travail, du droit à un revenu décent et au respect de l'environnement. Ces pistes d'alternatives prouvent que ce que défend le NPA peut se développer, mais pour cela, il faut pouvoir être présent et accompagner les luttes actuelles, non pas comme des considérations corporatistes mais comme le début de mesures transitoires. Dans un rapport de forces plus favorable que celui qui existe aujourd'hui, il est évident que des revendications plus profondes décidées dans un processus démocratique large seront légitimement mises en place.

 

Commission pêche et agriculture du NPA

 

Taxe carbone :

socialement injuste et écologiquement inefficace !


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Les travailleurs et les plus pauvres sont une fois de plus victimes de la stratégie gouvernementale. Il s'agit cette fois de lutte contre le changement climatique. 

 

Michel Rocard, à qui Nicolas Sarkozy a confié la mise sur pied de la Contribution climat énergie, ou taxe carbone, a remis son rapport vendredi 24 juillet. Sous couvert de politique écologique, ce sont les intérêts des travailleurs et des plus démunis qui seront encore une fois attaqués. Alors que les dépenses énergétiques représentent déjà 2 300 euros en moyenne pour un foyer français, soit plus d'un mois de revenus pour de très nombreux ménages, c'est en alourdissant encore cette facture que le gouvernement envisage de lutter contre le changement climatique. En effet, la proposition formulée par Rocard est d'alourdir les factures énergétiques en les taxant à hauteur de 32 euros par tonne de CO2 émise. Cela représentera environ sept centimes d'euros par litre d'essence et une augmentation d'environ 15% des factures de gaz. Et ce n'est qu'un début… la taxe devant tripler d'ici 2020 et être multipliée par dix d'ici 2030 !

 

Alors que l'accès à l'énergie devrait être un droit reconnu à tous les ménages, à commencer par les plus modestes, cette nouvelle taxe nous en éloigne encore un peu plus.

 

La taxe carbone, qui rapportera, dans un premier temps, 8 milliards d'euros par an à l'Etat, doit être compensée par la diminution équivalente d'un autre impôt afin de remplir la promesse de Sarkozy de non augmentation globale des prélèvements fiscaux. Sur ce point, rien ne semble encore décidé, mais la tentation est forte d'utiliser ce pactole pour compenser la disparition de la taxe professionnelle ou pour offrir aux patrons un allégement de « charges sociales ». Dans ce cas, les travailleurs seraient doublement perdants : sous prétexte de lutte contre le changement climatique, le gouvernement leur ferait payer un nouveau cadeau au patronat. Pour de très nombreux foyers, rendre plus coûteux l'accès à l'énergie ne changera rien à leur consommation qui permet tout juste de répondre à leurs besoins élémentaires (se chauffer, se déplacer, s'éclairer, cuisiner…), mais elle les appauvrira encore un peu plus.

 

Une grande part de la consommation énergétique est induite par l'organisation capitaliste de la société. En effet, l'usage de la voiture individuelle, l'allongement des distances quotidiennes parcourues par les travailleurs, la multiplication des transports de marchandises sont des conséquences de l'organisation de la production, dictée par la recherche permanente du profit maximum. Or, cette taxe ne s'attaque en rien à cette logique mortifère. Pour preuve, les gros industriels, pourtant fortement contributeurs à l'aggravation de l'effet de serre, en seront exemptés.

 

Damien Joliton

 

Pour une lutte déterminée contre le changement climatique 

 

Inefficace écologiquement et injuste socialement, le projet de taxe carbone doit être abandonné. Il est indispensable de baisser de 80 à 95% nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, mais ce n'est pas en s'attaquant aux travailleurs et aux populations les plus en difficulté que cet objectif pourra être atteint. Cela demandera des changements sociaux et structurels profonds. Pour faire face aux défis climatiques qui nous attendent, il est urgent de prendre des mesures permettant vraiment aux travailleurs de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre :

  • transports en commun gratuits et de qualité,

  • plan de réhabilitation des logements mis en œuvre par un nouveau service public du logement et financé grâce aux surprofits des compagnies pétrolières et gazières,

  • politique ambitieuse en matière de logement et d'urbanisme, mettant à disposition des travailleurs des habitations à proximité de leur lieu de travail,

  • programme public de développement de l'énergie solaire financé par la réorientation des crédits actuellement alloués au nucléaire,

  • remise en cause de la flexibilité du travail qui contraint les travailleurs à l'utilisation de leur voiture…

 

 

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Une occasion manquée pour la taxe carbone !

 

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Annoncée à grand renfort médiatique lors du Grenelle de l'environnement, la taxe carbone proposée par la « commission Rocard » présente malheureusement de nombreuses insuffisances. Non seulement elle manquerait sa cible - permettre la réduction des émissions de gaz à effet de serre - mais en plus elle pénaliserait une fois encore les ménages au profit des entreprises.

 

En premier lieu, cette proposition de taxe ne concerne pas les entreprises les plus fortement émettrices, sous prétexte qu'elles sont déjà soumises à des quotas de CO2. Or ces entreprises bénéficient surtout pour l'instant de quotas gratuits, et peuvent en outre acquérir des « droits à polluer »  supplémentaires sur le marché des émissions de gaz à effet de serre, à des prix inférieurs à ceux annoncés pour les particuliers et les PME ! Gros pollueurs, petits payeurs ?

 

Ensuite, cette taxe carbone exclut l'électricité d'origine nucléaire et risque donc d'entraîner un report vers le chauffage électrique dont le rendement énergétique est très faible et qui grève chaque hiver le budget chauffage des Français. Sans compter que ce périmètre réduit encore la probabilité que la France envisage enfin la nécessaire sortie, à terme, du nucléaire.

 

En apparence, la logique de cette taxe est limpide, elle s'appuie sur l'hypothèse hélas bien connue d'un marché libéral vertueux : « hausse du coût = baisse de la consommation ». Que n'y a-t-on pensé avant ! Sauf que cette hypothèse néglige un fait essentiel : aujourd'hui, la plupart des consommations énergétiques des particuliers sont contraintes. En milieu rural et péri-urbain notamment, l'insuffisance du réseau des transports en commun ne permet guère de se passer de voiture. Surtout quand le gouvernement relance, comme avec la loi de modernisation de l'économie, l'ouverture des supermarchés en périphérie et le travail du dimanche !

 

Quant à la facture énergétique liée au logement, les locataires risquent de se retrouver à en supporter les frais, tandis que les petits propriétaires n'auront pas tous les moyens d'investir suffisamment pour que la réhabilitation de leur logement ait un effet sur leur facturation. Or, le mécanisme de redistribution vers les particuliers, volet pourtant essentiel de ce projet de taxe carbone, reste dans un flou complet.

 

Enfin, sous prétexte de ne pas augmenter les charges des entreprises, la droite exige que la « taxe Rocard » s'accompagne de nouvelles exonérations de cotisations sociales ; on en entend même certains proposer qu'elle compense la suppression de la taxe professionnelle... Mais si les cotisations sociales permettent de financer la sécurité sociale, la taxe carbone, elle, ne le permettra pas !

 

Voilà la vision qu'a la droite de l'écologie : faire payer la facture aux plus pauvres, tout en augmentant encore les profits des entreprises. On ne peut que déplorer qu'un ancien Premier Ministre « socialiste » se prête au jeu et qu'un dirigeant « écologiste » qualifie cette taxe de révolutionnaire !


Parce que l'accès à l'énergie est un droit fondamental, et qu'une politique conséquente de lutte contre le dérèglement climatique ne peut pas se résumer à une « taxe miracle », le Parti de Gauche se prononce pour une politique énergétique plus globale, ambitieuse, en rupture avec le système capitaliste et la logique productiviste :

 

1/ une planification écologique permettant, par une réorientation profonde de nos modes de production et de consommation, à la fois de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de préparer la sortie progressive du nucléaire et d'anticiper la raréfaction des ressources naturelles en articulant les conditions sociales et environnementales nécessaires à la mutation écologique ;

 

2/ l'ouverture d'un large débat public sur les politiques énergétiques en France et en Europe, qui permette de sortir des débats techniques réservés aux experts, et favorisent l'implication populaire sur des choix d'avenir qui engagent la société toute entière ;

 

3/ l'organisation de tables rondes réunissant organisations écologistes et partenaires sociaux, syndicats et représentants du personnel sur la planification de la reconversion des industries les plus polluantes ;

 

4/ un plan d'investissement massif dans les énergies renouvelables, la recherche en matière d'efficacité énergétique et la promotion de la sobriété en matière de consommation ;

 

5/ la mise en place d'un service public de l'énergie, avec le retour d'EDF et GDF à 100% public, permettant à la fois de réduire la fracture énergétique et de planifier, sur le long terme et de manière volontariste, la nécessaire transition énergétique ;

 

6/ la mise en place d'un vaste plan de rénovation et d'isolation des logements ainsi qu'un plan de développement des transports les moins polluants à l'échelle du territoire (transports en commun de passagers, frêt ferroviaire et navigation fluviale) ;

 

7/ la réorientation des aides de la Politique Agricole Commune vers une agriculture paysanne relocalisée, pourvoyeuse d'emplois et plus sobre en matière énergétique ;

 

8/ la mise en place d'une fiscalité écologique aux frontières de l'Union Européenne  permettant, dans le cadre d'accords de coopération avec les pays du Sud, de réduire les importations des marchandises les plus lointaines et les plus polluantes.

 

 

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La « taxe carbone »

ou comment faire payer les pauvres


LO 31 juillet 2009

 

La commission Rocard sur la « taxe carbone » a rendu ses propositions. Sarkozy avait annoncé cette taxe au même moment où il avait annoncé la suppression de la taxe professionnelle, cadeau de plus de 6 milliards d’euros aux entreprises.

Apparemment, concernant cette « taxe carbone », les propositions se résumeraient essentiellement à une augmentation du prix des carburants : de 7 à 8 centimes du litre, voire plus pour le diesel. Ainsi qu’autour de 60 € de plus pour le chauffage dans le cas d’une logement collectif au gaz et 170 € de plus pour la facture de fioul d’un pavillon.

Derrière le vocabulaire écologiste, très à la mode ces derniers temps, se cache en fait un moyen de plus pour l’Etat de faire payer à la population ses largesses envers le patronat.

 

 

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TAXE CARBONE : Inefficace pour l’écologie, injuste pour les citoyen-nes

 

PCF 31 juillet 2009

 

L’avenir de la planète est une chose trop sérieuse pour le laisser dans les mains du gouvernement Sarkozy. On aurait pu penser que, pour lutter contre l’effet de serre et le réchauffement climatique, une mobilisation de moyens humains et financiers, dévoués à la recherche par exemple, serait décrétée. Pas du tout ! Michel Rocard, ancien Premier ministre socialiste, a rendu le rapport demandé par François Fillon et propose un nouvel impôt, « la taxe carbone », visant, selon ses mots « à dissuader les consommations énergétiques excessives ». En langage clair : 300 euros annuels supplémentaires pour le seul chauffage par ménage, 7 à 8 centimes d’augmentation de l’essence au litre, 15% d’augmentation prévisible du prix du gaz...

 

 

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Communiqués de presse

 

 

Contribution climat énergie (taxe carbone) :

"Sortir du nucléaire" propose que seule l'électricité

d'origine renouvelable soit exonérée

 


 

Les listes Cohn-Bendit ont-elles été poussées par l’UMP contre les listes du centre et de gauche ?

 

L’affaire « Home », le film de Yann Arthus-Bertrand interroge. Le 23 juin, le quotidien Le Monde révélait qu'un des ministres d’Etat du gouvernement, Jean-Louis Borloo, avait envoyé une lettre aux préfets de région, à la veille du début de la campagne officielle pour les élections européennes, leur prescrivant de diffuser le film produit par l'ami du Président de la république François Pinault (ici). « Nous rentrions dans une période de réserve. Il n’était pas question pour moi d'organiser une séance publique. » « De ma carrière, je n’avais jamais reçu une telle demande à la veille d’une échéance électorale », déclarent des préfets au Monde. A la télévision publique, sur France 2, le film était diffusé deux jours avant les élections européennes. Dans le même temps, le président du groupe PPR, François Pinault, pouvait faire pression sur les médias pour lancer une extraordinaire campagne de promotion du film qu’il venait de financer. Les premières images du film représentent les dizaines de marques de luxe et de grandes franchises du groupe PPR qui s’assemblent pour former le mot « Home ». L'avertissement du groupe PPR à l'attention des journalistes est clair : on ne critique pas sous peine de perdre autant d’annonceurs. Le système reproduit, en plus puissant encore, le « Pacte Écologique » de l'animateur de TF1 Nicolas Hulot. L'omerta que recouvre cette gigantesque opération de propagande fonctionne à plein : sous couvert de protection de l'’environnement, l'idéologie que diffuse ce film en filigrane est destinée à légitimer le capitalisme sous couvert d'application des lois naturelles. Cette perspective est bien décrite dans une récente émission de Daniel Mermet « Là-bas si j’y suis » (ici). Née de la volonté de citoyens de contester le modèle productiviste fondé sur la croissance, l’écologie est devenue pour les multinationales un moyen publicitaire de se refaire une virginité.

Parallèlement, les initiateurs des listes « Europe-écologie » se sont clairement affichés comme les prolongateurs du mouvement associatif environnementaliste qui avait contribué au Grenelle de l’environnement de Nicolas Sarkozy. Loin de remettre en cause le modèle productiviste lié aux multinationales, l'’écologie défendue dans cette perspective est celle du « développement durable » et de la « croissance verte » destinée à « convertir au vert » le capitalisme (ici). Leader de cette liste, présenté comme « l'enfant chéri des médias » par la revue Médias, Daniel Cohn-Bendit a été un acteur de la construction de l’Europe du libre-marché (ici). En accord, voire en avance, sur les thèses néolibérales, le député européen vert s’était prononcé pour le travail le dimanche, pour la privatisation des services publics, pour le SMIC jeune... Le leader altermondialiste José Bové, quant à lui, avait donné des gages de bonne volonté en intervenant sur France Inter pour féliciter une ex secrétaire d’Etat à l’écologie du gouvernement Sarkozy (ici). Dans ce contexte, on peut facilement comprendre tout l’intérêt que le gouvernement ait pu avoir à pousser la liste Europe-écologie contre le Parti socialiste, la gauche radicale et le centre. Le soir des élections, Jean-Louis Borloo ne cachait d'ailleurs pas sa satisfaction sur les plateaux de télévision et déclarait sa connivence avec les listes Cohn-Bendit.

Yann Arthus-Bertrand a affiché son soutien à la liste Europe-écologie à la veille des élections (ici). Un soutien dont s'est félicité les listes de Daniel Cohn-Bendit. Les mêmes questions se posent que lors du Grenelle du l’environnement : Les Verts ont-ils été poussés par le gouvernement Sarkozy dans l'objectif de combattre les thèses remettant en cause le capitalisme ? Dans ce cas, comment des associations environnementalistes, des intellectuels, des médias qui se revendiquent critiques, ont-ils pu soutenir les listes Europe-Ecologie ? Comment ont-ils pu, une nouvelle fois, se laisser instrumentaliser par le gouvernement Sarkozy ?

 

IEESDS

 

Bruno Clémentin et Vincent Cheynet, le 26 juin 2009

 

 

 

 

« Ce qu'il y a de fascinant chez [Nicolas Sarkozy], c'est son énergie, sa capacité d'avancer. Mon fils me dit souvent : “Arrête d'attaquer Sarko, il est comme toi !” » Daniel Cohn-Bendit, Le Monde, 18-4-2009. « Dis à ton fils qu’il a raison. On se ressemble beaucoup. » Nicolas Sarkozy, Libération, 19-6-2009 « Sarkozy fait Dany-ami »

 

 


 

 

EDF :

PICSOU du SOCIAL,

PINOCCHIO de l'EVIRONNEMENT


Par une décision en date du 9 juillet (EDF/voltalis), la commission de régulation de l’électricité (CRE) veut imposer une taxation des économies d’électricité réalisées par les consommateurs.

 

Cette décision constitue une_prime au gaspillage énergétique et se révèle incohérente avec les engagements du Grenelle de l’environnement visant à diminuer la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre.

 

Ainsi, les Verts estiment que la CRE a dérogé complètement à sa mission en se faisant le porte voix des intérêts des fournisseurs d‘électricité, en premier lieu ceux d’EDF, et ce au détriment des consommateurs et de l’environnement.

 

EDF entend ainsi profiter d’une rente de situation qu’elle veut voir accroître au travers de sa demande d’augmentation de 20% du prix de l’électricité pour les trois prochaines années.

 

Ce racket organisé de consommateurs captifs entend justifier une politique jusqu’auboutiste d’expansion du parc nucléaire, tant en France qu’à l’étranger, incompatible avec une véritable sécurité énergétique.

 

En déposant plainte, EDF a montré une fois encore que ses discours sur la maîtrise de l’énergie n’étaient que de vains mots oubliant ainsi que l’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas.

 

Les Verts 19 juillet 2009

 

 

 

 

    Martine BILLARD

(aile gauche des Verts) :

 

 

 

 

"Pourquoi je démissionne des Verts"

 

 

J’ai décidé de démissionner aujourd’hui d’une organisation dont le projet n’a plus que de lointains rapports avec celui auquel j’avais adhéré il y a 16 ans. A cela, il y a 3 raisons majeures :

 

1/ l’incompréhension des réalités du monde du travail

 

Du fait de leur composition sociale (très peu de salariés du secteur privé en dehors des secteurs de la communication et de l’informatique) et de leur vision restreinte de l'écologie, les Verts se préoccupent peu des questions sociales et encore moins du travail, en dehors de déclarations généralistes. A l'exception du champ environnemental, ce sont toujours les mêmes militants, ceux qu’on appelle la « gauche des Verts », qui sont présents depuis des années sans réel soutien du parti Verts et souvent même en opposition avec d'autres militants pour qui il est incongru de perdre son temps avec le social lorsqu'on est écologiste. Les Verts apposent leur signature sur beaucoup d’appels à mobilisations ou de déclarations de soutien mais, concrètement, sont très peu impliqués dans les collectifs et réseaux associatifs non-environnementaux et encore moins syndicaux.

 

2/ un parti de plus en plus institutionnel

 

J’ai rejoint les Verts en 1993 pour l’écologie, le féminisme et la politique autrement. C’était un parti bouillonnant, parfois imprévisible mais toujours vivant. Ce n’est plus le cas aujourd’hui où tout débat véritable est étouffé au profit d’un seul objectif, obtenir le plus d’élus possibles. Certains appellent cela du pragmatisme, malheureusement cela tourne souvent à l’opportunisme.

 

La politique autrement a aussi été rejetée au rang des vieilleries à jeter au rebut : le cumul des mandats s’étend et se revendique (la moitié des parlementaires nationaux, bon nombre de conseillers régionaux). La course aux postes est constante et manifestement déjà relancée par le récent succès d’Europe Ecologie. La démocratie interne s'est réduite à une peau de chagrin et le fonctionnement clanique imprègne beaucoup de décisions : la transparence est en net recul et nombre de demandes d’éclaircissements y compris au sein des instances de délibération des Verts (Conseil national interrégional) restent lettre morte.

 

3/ l’effacement du clivage droite/gauche

 

J’ai toujours été une femme de gauche et je le reste. Je sais que certains considèrent cela comme dépassé, archaïque, ringard. C’est vrai que les partis de gauche sont souvent désespérants et incapables de comprendre les enjeux du 21ème siècle. Mais, à droite, Nicolas Sarkozy est porteur d'un projet libéral-autoritaire pleinement assumé et il faudrait avoir honte d’être de gauche ? Lorsque la gauche se délite, comme dernièrement en Italie, c’est la droite dure et populiste qui occupe l’espace politique, et non le centre ou l’écologie.

 

J’ai été élue députée en 2002 sur la base d’une candidature écologiste soutenue par le Parti socialiste au premier tour et par l’ensemble des forces de gauche au second tour. J’ai été réélue en 2007 dans une configuration similaire (Verts-PS-PRG, au premier tour et toute la gauche au second).

Je ne peux donc me réjouir de la crise de la gauche alors qu’aucune force de gauche n’est encore prête à prendre le relais pour proposer un nouveau projet politique de transformation sociale, écologique et démocratique à la hauteur des réponses à apporter à la crise globale du système à l’échelle de la planète.

 

Mes convictions écologistes n’ont pas changé, elles se sont même renforcées. Mais justement, parce que l’urgence est de plus en plus grande, je ne peux me résoudre à une simple gestion environnementale du système, toute positive qu’elle soit, sans que cela ne s’articule à un projet global clair. Pour affronter la crise actuelle - économique, sociale, démocratique et écologique -, il faut apporter des réponses qui ne se contentent pas de changements à la marge. Les Verts n’ont plus cette audace : d’un parti pour la transformation de la société, ils sont devenus un parti d’accompagnement.

 

Les résultats des européennes constituent certes une bonne nouvelle pour l'écologie mais je suis en désaccord avec le projet politique d'Europe-Ecologie, tel que confirmé ces derniers jours par ses animateurs. En effet, je ne peux me retrouver dans un rassemblement qui entretient la confusion quant au clivage droite/gauche, au point, pour certains, de prôner un élargissement du rassemblement jusqu'à des environnementalistes membres du gouvernement UMP ou participant à des exécutifs municipaux de droite.

 

J’ai donc décidé de faire le pari de construire ailleurs la synthèse entre le social et l’écologie pour laquelle je me suis battue pendant 16 ans chez les Verts. C'est pourquoi, avec Paul Ariès, objecteur de croissance et directeur du journal Le Sarkophage, nous lançons un appel aux écologistes de gauche afin d'oeuvrer à l'évolution du Parti de Gauche en ce sens, en participant à la préparation de son congrès programmatique de fin d'année.

 

Face à l’hégémonie de la droite en Europe, c’est une force de gauche et écologiste qui est nécessaire, et non une force centriste.

 

Martine Billard
Paris, le 8 juillet 2009

 

Blog de Martine BILLARD

 

 

 

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Petits remous à la gauche des Verts troublée par le positionnement d'Europe-Ecologie

 

LE MONDE | 08.07.09 |

 

 

 

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Appel pour un Parti de Gauche écologiste

 

Paul Ariès, objecteur de croissance, directeur du Sarkophage, et Martine Billard, écologiste, députée de Paris

 

Les résultats des élections européennes témoignent de la montée en puissance d’une abstention des jeunes et des milieux populaires qui reflète à la fois le refus de l’Europe libérale, la crise de la représentation et la défiance politique qui touche l’ensemble des partis.

 

Dans le même temps, chacun peut constater la demande d’écologie exprimée dans le vote pour Europe Ecologie et le refus des régressions sociales et du libéralisme incarné par les scores du Front de Gauche et du NPA.

 

Dans ces deux domaines, l’urgence nous impose des décisions courageuses. Or le système capitaliste productiviste a sombré dans la démesure en consommant l'équivalent de plusieurs planètes! Les pays les plus pauvres, qui en sont pourtant les moins responsables, sont les premières victimes des catastrophes. Les pays les plus riches doivent donc montrer l’exemple. Faisons comprendre qu'il n’est pas possible d’avoir courir derrière une croissance infinie dans un monde fini. La décroissance de l’empreinte écologique est une absolue nécessité: il revient au politique d’en dessiner les contours.

 

En France, il y a urgence à faire front au sarkoproductivisme. Pour cela les réponses aux crises écologique, sociale et démocratique nécessitent de s’attaquer au mal à la racine en proposant une rupture franche avec les modes de production et de consommation dominants et de rejeter sans ambiguïté les assauts des démarches marketing d' « écolo-blanchiment » qui, au-delà de l'effet de mode, participent à l'aggravation de la crise écologique. Le « capitalisme vert » ou la croissance verte, derniers avatars de l’économie de marché, n'offrent pas de solutions à la hauteur des enjeux du XXIème siècle.

 

Il n’y aura donc pas d’alternative crédible tant qu’une nouvelle construction politique ne prendra pas en compte les exigences d’une transformation à la fois sociale et écologiste.

 

Nous sommes convaincus que le Parti de Gauche peut être l'un des vecteurs de cette convergence. Il doit pour cela tirer les leçons de la nouvelle situation et des limites actuelles de la gauche.

 

Pour nous, qui avons le souci de la préservation de la planète chevillé au corps tout autant que le désir d’égalité sociale et la lutte contre la société du mépris, le Parti de Gauche doit accomplir un geste symbolique à la hauteur des enjeux historiques en montrant qu’il est la force qui rompt avec l’aveuglement du passé. Cela suppose qu'il revendique explicitement l'identité écologiste, seule façon d’ancrer clairement sa volonté de se positionner tout autant dans les riches traditions de gauche que dans celles de l’écologie politique. L’écologie ne va pas de soi, elle n’est pas une demi mesure et doit compter à part entière dans l’identité – et donc dans le nom-même – de cette force politique nouvelle. Le Parti de Gauche doit franchir ce pas pour construire une dynamique collective de convergences qui dépasse de simples ralliements individuels.

 

Il a décidé de tenir en fin d’année un congrès refondateur et propose pour cela un comité de co-organisation. Nous prenons nos responsabilités en rassemblant des écologistes antilibéraux et des militants de gauche antiproductivistes pour participer à cette refondation vers un parti de gauche écologiste.

 

Appel pour un Parti de Gauche écologiste

 

 

Cohn-Bendit appelle les écologistes du PS et du MoDem à le rejoindre...

 

LEMONDE.FR | 04.07.09 |

 

Daniel Cohn-Bendit a appelé samedi les écologistes du PS et du MoDem à rejoindre Europe-Ecologie, lors de la fête "Ecology-Day" du mouvement, samedi. "Que ce soit à Cap 21 (le mouvement de Corinne Lepage, MoDem), le pôle écologiste des socialistes, des personnalités qui n'ont pas cru en notre aventure, nous devons dire que l'avenir de l'écologie politique passe par notre rassemblement et leur avenir politique passe par leur intégration dans notre rassemblement", a-t-il déclaré devant environ 600 personnes à Saint-Ouen.

 

"Europe-Ecologie doit être un réseau en marche où la double appartenance est possible", a-t-il poursuivi. "On peut être Verts et Europe-Ecologie, on peut être Cap 21 et Europe-Ecologie, on peut être pour l'écologie socialiste et Europe-Ecologie, on peut être une personnalité sans être de nulle part et être Europe-Ecologie, tout cela c'est l'avenir de l'écologie politique", a-t-il ajouté. "Nous devons continuer cette culture du rassemblement, de l'ouverture.

 

OUVERTURE À DROITE COMME A GAUCHE

M. Cohn-Bendit a également défendu sa vision de l'ouverture politique. Il n'a, a-t-il expliqué, "aucune animosité contre le MoDem et François Bayrou": "demain peut-être, nous nous retrouverons ensemble". Il estime qu'il faut "être en permanence ouvert au débat politique" et ne "pas en permanence regarder dans le rétroviseur de ce qui s'est passé aux élections européennes", où Europe-Ecologie avait recueilli 16,28 % des voix.

Déjà annoncé aux ateliers d'été du courant PS "L'Espoir à gauche" de Vincent Peillon, à Marseille fin août, M. Cohn-Bendit a déclaré: "si demain le Modem m'invite à son université d'été, j'irai!", annonçant qu'il ferait de même pour l'UMP, le NPA d'Olivier Besancenot ou le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon.

 

DES PRÉSIDENCES DE RÉGIONS EN OBJECTIF

Tout en jugeant "évident" que des alliances avec le PS se fassent au deuxième tour des régionales de 2010,  Daniel Cohn-Bendit souhaite toutefois que les listes Europe-Ecologie "concurrencent les socialistes et l'UMP" pour les présidences de région. "Dans certains régions, nous pouvons peut-être avoir la prétention de gagner la présidence" des exécutifs, a-t-il déclaré.

"Il faut que nous ayons comme têtes de liste des personnalités qui, de par leur standing, leur personnalité, leur savoir-faire, signalent à tous les électeurs de la région que nous concurrencerons les sociaux-démocrates, les socialistes et l'UMP pour la présidence de la région, et pas simplement pour être le partenaire second d'une des forces politiques en présence", a-t-il lancé, sous les applaudissements.

 

"La gauche doit comprendre qu'elle va dans le mur, qu'elle n'a plus de projet (...) Le socialisme européen est moribond", a dit M. Cohn-Bendit, qui propose que les écologistes soient "les gentils animateurs d'une gauche qui doit retrouver son âme et ses projets". "Sans autonomie, il n'y aura que des alliance au rabais où nous serons les perdants", juge-t-il, répondant "non" à des listes communes avec le PS au premier tour au "brave" porte-parole PS Benoît Hamon.

 

 

 

L'écologie consensuelle :

entre véritable élan et fausses avancées

 



capitalisme-vert-1

 

 

L'écologie a le vent en poupe, tout du moins c'est ce qu'on nous fait croire. Le 5 juin dernier, 9 millions de téléspectateurs ou spectateurs français ont vu « Home », le film de Yann-Arthus Bertrand financé par François Pinault. Deux jours plus tard, les listes comprenant « écolo » dans le titre (Europe Ecologie, Alliance Ecologiste Indépendante) totalisaient 3,4 millions de suffrages (près de 20 % des exprimés). Le gouvernement affirme vouloir en tenir compte. Un nouveau consensus semble en marche. Tout va bien pour la planète alors, non ? 

 

Non. Car, à l'opposé d'un certain discours dominant, les véritables solutions écologiques ne sont pas consensuelles, et seule une majorité authentiquement de gauche pourra les mettre en œuvre. Certaines voies prétendues « vertes » semblent même dangereuses ou inefficaces. Démonstration.

 

Certains écologistes médiatiques justifient la poursuite de la libéralisation de l'énergie et de l'électricité par la lutte antinucléaire et le « libre choix » du consommateur : il y a de quoi s'étrangler ! Soyons sérieux : quels opérateurs vont s'attaquer au démantèlement des centrales ? Comment appliquer par exemple le scénario Negawatt (économies d'énergie, efficacité énergétique, développement des renouvelables et sortie progressive du nucléaire) avec un marché dérégulé de l'électricité et de l'énergie aux intérêts (privés) diamétralement opposés à ce scénario ? Pour s'appliquer, le scénario Négawatt nécessite un pôle public de l'énergie (je dis bien "pôle" et non "entreprise") et de la planification, toutes choses que le Parti de Gauche propose...

 

Certains écologistes de salon n'hésitent pas à souhaiter la ratification du traité de Lisbonne, au motif que celui-ci permettrait au Parlement de voter le budget de la PAC. Ce prétexte ne tient pas. D'abord parce que le traité de Lisbonne est une nouvelle ode au libéralisme économique, ensuite parce que l'orientation productiviste de la PAC continue d'être imposée (article 39 du TFUE).

 

Les eurodéputés verts sortants ont massivement voté (30 pour, 2 contre, 4 abstentions) une résolution du Parlement européen favorable au grand marché transatlantique de 2015. Leur soutien à cette initiative très libérale, mise en lumière par le Parti de Gauche , serait selon certains d'entre eux un satisfecit à Obama (qui n'est élu que jusqu'en 2012 !) et une critique des mesures protectionnistes des États-Unis. Mais un écologiste conséquent, soucieux de privilégier des circuits courts, peut-il être pour l'intensification des échanges entre l'Union européenne et les États-Unis ?

 

Selon certains écologistes officiels, le débat précédant la conférence de Copenhague (l'après-Kyoto) tournerait entre les partisans d'une relance productiviste et le choix d'un New Deal Vert. Dans la préparation de cette conférence, un débat important est pourtant à signaler : celui de la mise en place des marchés d'émission de CO2, alors que leur inefficacité et leur dangerosité ont été démontrées (lire les publications d'Aurélien Bernier ou des Amis de la terre à ce titre). Il est mauvais pour la planète qu'on élude la question...

 

Cela dit, la lutte contre le productivisme est effectivement une nécessité, c'est même à la base d'une écologie vraiment politique, et elle fait partie de la carte d'identité du Parti de Gauche. Mais peut-on critiquer le productivisme sans critiquer la logique capitaliste de l'accumulation qui le sous-tend ? A l'évidence, « écologiser l'économie » (capitaliste) est insuffisant.

 

La crise écologique globale a montré qu'on ne pouvait plus penser la société en dehors de son écosystème. D'où la nécessité d'une écologie politique. Mais il faut aller plus loin dans le constat : le « capitalisme vert », comme on l'a vu, est une impasse. C'est donc bien d'une écologie ancrée à gauche dont on a besoin, de transformation et non d'accompagnement, et c'est un défi que le Parti de Gauche, avec d'autres, entend relever.

 

 

 

Lettre d’une écologiste pour construire l’espoir

 

23 Juin 2009 par Cécile Duflot

 

Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, répond à Arnaud Montebourg«dangereux». Elle pose d'autres priorités pour rénover la vie politique française. sur la question d'une primaire ouverte à l'ensemble de la gauche, débat qu'elle juge

 

Dans sa réponse à la lettre d'Edwy Plenel, Arnaud Montebourg propose comme principale réforme aux enjeux qui nous attendent l'instauration d'une primaire populaire ouverte à l'ensemble de la gauche. Si tentant qu'il soit, notamment pour les esthètes des procédures que sont souvent les politiques, ce débat m'apparaît en l'état inopportun, voire dangereux. La vie politique française a en effet trop souffert de sa présidentialisation et de sa personnalisation, les querelles de personnes prenant trop souvent le pas sur les débats de fond.

 

La campagne d'Europe écologie nous l'a démontré, un casting n'est jamais suffisant. Les participants d'Europe écologie ne se sont pas rangés derrière un chef de file: ils se sont d'abord retrouvés autour d'un projet. Mais c'est bien parce que ce projet avait été suffisamment travaillé et clairement défini qu'Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit, José Bové ont pu ensuite en être de formidables porte-parole et dérouler un message européen et écologiste commun. Se concentrer sur la question du ou de la candidate et de sa désignation (primaires ouvertes, fermées, semi-ouvertes,...) en délaissant le travail sur le fond du projet serait une catastrophe. Un chef d'orchestre ne peut jouer sans sa partition.

 

Ces primaires risquent au contraire d'étouffer les enjeux idéologiques sous des querelles d'égo. Elles risquent également pour le Parti socialiste d'être une manière renouvelée d'imposer son hégémonisme à ses partenaires, au moment même ou sa prédominance est menacée. Le but du Parti socialiste ne doit pas être de caporaliser les écologistes mais de construire une alternative au projet sarkozyste, libéral et autoritaire, par nature anti-écologique.

 

Le chemin pour la victoire n'est pas à chercher dans la façon dont le casting s'effectuera. Il faudra d'abord élaborer les bases communes qui rassemblent l'ensemble des opposants à la politique actuelle. Car primaires ou non, les retrouvailles entre le PS et le reste de la gauche et des écologistes ne pourront se faire entre les deux tours de la présidentielle.

 

Pour élaborer ces bases communes, nos échanges ne peuvent se limiter à une unité de façade régulièrement ripolinée à coups d'appels communs sans lendemain ou de réunions unitaires d'affichage. Au mois d'octobre dernier nous tirions le bilan de l'échec du Groupement de la gauche et des écologistes (Glege), qui n'évoquait jamais les questions de fonds et préférait les vagues communiques communs. Nous proposions alors dans une lettre ouverte aux partis de gauche une démarche pour construire un projet alternatif. Le seul à nous avoir alors répondu fut le Parti communiste français qui nous a proposé une réunion bipartite.

 

Les chantiers sont pourtant nombreux. Sans vouloir être exhaustif, quatre s'imposent. Sur chacun de ces enjeux, il reste pour l'instant difficile d'élaborer une base commune entre la gauche et des écologistes :

 

1. L'URGENCE ENVIRONNEMENTALE

La gravité de la crise climatique et de ses causes humaines est désormais indéniable. Malheureusement les programmes environnementaux de la quasi-totalité des partis politiques (Modem, UMP, PS, Front de gauche confondus) aux dernières européennes étaient identiques : objectifs ambitieux affichés en matière de réduction de gaz à effet de serre, mais absence de mise en œuvre de politiques conséquentes pour les atteindre ; flou maintenu sur une taxe carbone (à laquelle nous préférons la contribution énergie-climat), avant tout destinée à être un outil de protectionnisme ; absence des thématiques de biodiversité (alors que nous sommes dans la sixième grande vague d'extinction des espèces), de lutte contre les pollutions de l'air ou de l'eau, du nucléaire, des maladies du mode de vie,...

 

Les questions environnementales étaient également absentes des interventions des principales personnalités politiques, il est vrai peu à l'aise sur ces enjeux. Mais pourquoi attendre le lendemain des élections pour parler d'environnement alors que la question est l'une des attributions majeures de l'Union européenne ?

 

2. LA CROISSANCE CONTRE LE DEVELOPPEMENT

 

Toutefois cette urgence environnementale ne pourra être résolue si on ne repense pas le modèle de développement qui nous y a conduit. Il ne s'agit pas de défendre une illusoire croissance verte à laquelle ne peuvent se raccrocher que les vieux productivistes. Il s'agit de proposer un nouveau mode de développement délié de la question du sacro-saint PIB.

 

Il est donc nécessaire d'adopter de nouveaux indicateurs de richesses. Mais il faut également que la gauche cesse de vouloir reproduire les vieilles recettes des années 70-80 qui ont fait ses succès d'antan. Comment le PS peut-il au XXIème siècle présenter un plan de relance uniquement axé sur la relance de la consommation, quand l'enjeu est justement de sortir de cette société de consommation ?

 

Il est urgent également de repenser l'avenir de certaines filières industrielles. Il ne faut pas faire avec l'automobile ce qui a été fait il y a trente ans avec la sidérurgie : subventions massives, plans sociaux successifs, mort lente programmée masquée par de grands discours enflammés sur le sauvetage de la dite filière. L'enjeu ici n'est pas de sauver les voitures, mais de permettre aux salariés de l'automobile d'être les salariés de la mobilité de demain en leur assurant un revenu de (trans)formation. La conversion écologique de l'économie doit être une priorité. Cela est valable également pour la chimie, l'agriculture,... Cela nécessite également de repenser l'ensemble de la fiscalité, qui doit être plus écologique et plus juste.

 

3. UN NOUVEAU PACTE SOCIAL

 

De la même façon qu'on ne pourra sauver la planète sans réflexion sur notre modèle de développement, les Verts ont toujours refusé de séparer les questions sociales et environnementales. La matrice de l'écologie politique est bien de lier l'ensemble des questions. Sur une planète où 20% des habitants accaparent 80% des ressources, et où ces ressources sont de plus en plus limitées, la question de la redistribution des richesses est fondamentale. Cela passe par une modification des rapports Nord-Sud. Cela passe également par une lutte des inégalités dans les pays riches. Il faut repenser les différents minima sociaux en faveur d'un revenu universel et d'un revenu maximum soutenable.

 

L'un des axe important de cette redistribution des richesses reste la question du partage du temps de travail. Pendant plusieurs mois, les écologistes étaient souvent les seuls à se scandaliser de la défiscalisation des heures supplémentaires, qui fait que la France est l'un des seuls pays au monde où l'heure supplémentaire coûte pour le patron moins cher que l'heure normale. Comment accepter qu'une partie des salarié-e-s soit sous-pression tandis qu'une autre ne trouve pas de travail ?

 

Pour lutter contre ces inégalités, il faudra également repenser certaines bases de notre société. Exemple, comment la gauche peut-elle accepter de maintenir en l'état un système éducatif aussi inégalitaire et élitiste? Pourquoi les Français font-ils si massivement appel à l'école privée par rapport aux autres pays occidentaux ? Comment se satisfaire d'un enseignement supérieur divisé entre une minorité choyés dans des Grandes écoles quand la majorité des étudiants est reléguée dans des universités paupérisées. Il est temps d'en finir avec un système pyramidal, hérité d'une IIIème République bourgeoise et élitiste. Il faudra également combler le fossé générationnel en faveur d'une jeunesse majoritairement déclassée, qui n'a d'autre espoir que de naviguer entre stages et emplois précaires, tout en devant résoudre les problèmes que les générations précédentes lui ont laissés (crise environnementale, dette, retraites). Pourquoi ne pas refondre les multiples aides actuelles, qui empêchent l'étudiant d'acquérir son indépendance (allocations et quotient familial) en un vrai revenu d'autonomie étudiant.

 

Dans ce nouveau pacte social, les questions de sécurité ne sauraient être éludées. Il faut cesser de tomber dans un piège qui consiste à amalgamer sécurité et sécuritaire. Prévention et réinsertion ont été oubliées par la gauche depuis une décennie par peur de se voir taxer d'un angélisme qui n'a d'ailleurs jamais existé. Une politique de prévention ne peut plus se limiter à de coûteux et inutiles programmes de vidéo-surveillance. Une politique de réinsertion ne peut être sérieusement mis en place quand l'inflation carcérale est affolante et que la prison est devenue la voie de garage d'un état providence à bout de souffle. Notre police ne peut plus être dressée contre ses citoyens et les citoyens ne doivent plus être constamment dressés contre leur justice.

 

4. LA RENOVATION DEMOCRATIQUE

 

Les solutions aux crises que nous traversons ne trouveront de solutions que démocratiques. Quand on est persuadé, comme le sont les écologistes, de la gravité de la situation actuelle, il importe de ne pas attendre l'effondrement de l'humanité avant d'agir. Il faut être radical et réformiste. Mais les bases mêmes de notre démocratie doivent pour cela être rénovées.

 

La démocratie française souffre d'une présidentialisation de l'ensemble de la vie politique. La démocratie ne devrait pas se résumer à élire un nouveau monarque tous les cinq ans. Le Parlement doit être véritablement revalorisé, et enfin s'ouvrir à l'ensemble de la société. L'UMP/Nouveau centre et le PS qui n'ont rassemblé que 44% des votants le 7 juin, ne peuvent plus représenter à eux seuls 90 % des députés à l'Assemblée nationale. L'instauration du scrutin proportionnel, si souvent refusée par les partis hégémoniques, est un préalable indispensable et permettrait en plus d'éviter la caricature actuelle d'une Parlement monocolore, masculin (18,5% de députées), âgés (âge médian 58 ans), cumulard et absentéiste.

 

Le scrutin majoritaire aboutit à l'Assemblée comme dans les conseils généraux à la création de multiples petites baronnies qui s'auto-reproduisent et nuisent au débat d'idées. Il suffit de voir les conservatismes des professionnels de la politique autour de la question de la réforme des institutions locales et de la suppression, pourtant indispensable des cantons, pour s'apercevoir des maux dont souffre notre démocratie. Les questions du cumul des mandats, du statut de l'élu, de la réforme de l'ensemble des instances démocratiques, de l'instauration de nouveau modes de gouvernances pour les services publics, de la citoyenneté de résidence sont vitales pour donner un nouveau souffle à notre démocratie, afin qu'elle puisse affronter les enjeux qui l'attendent.

 

Le travail à effectuer sera donc long. Il est pourtant indispensable pour que l'ensemble de la gauche et des écologistes puissent un jour se retrouver derrière un projet de transformation sociale, pour que cesse la politique libérale et autoritaire qui nous mène dans le mur tout en accélérant constamment.

 

Cécile Duflot,

Secrétaire nationale des Verts

 

MEDIAPART

 

 

 

Principaux textes adoptés lors du Conseil National Inter Régional des Verts les 13 et 14 juin 2009

 

 

 

 

>>  Poursuivre le rassemblement Europe-Ecologie dès aujourd’hui

 

Extrait...

 

"Les résultats des élections européennes marquent un tournant historique pour l’écologie politique. Les électrices et les électeurs ont fait d’Europe Ecologie la troisième force politique du pays, au coude à coude avec le PS. L’écologie politique qui a obtenu 16,3 % et 2 800 000 voix peut devenir désormais une force incontournable et majeure. Cette campagne, faite en commun avec l’ensemble du Parti Vert Européen a vu une vague verte déferler en Europe de Belgique en Angleterre, d’Allemagne en Grèce. Le groupe Vert au Parlement Européen passe de 41 députés à au moins 53 et devient un groupe charnière pour la construction d’une autre Europe et d’une majorité anti Barroso."

 

>>  Motion relative aux élections régionales de mars 2010

 

Extrait...

 

"L’excellent score réalisé par les listes Europe-Ecologie lors des élections européennes du 7 juin montre, entre autres, la capacité des écologistes à convaincre lorsqu’ils savent s’inscrire dans une démarche d’ouverture et de rassemblement."

 


>>  Décision relative au Congrès du 22 juin à Versailles

 

 

"Le CNIR des 13 et 14 juin invite les parlementaires Verts à ne pas participer au congrès du 22 juin à Versailles.

L’argent consacré à ce nouveau « meeting de l’UMP » pouvait certainement être mieux utilisé qu’à une accentuation de la présidentialisation du régime. Les Verts considèrent que la revalorisation du rôle du parlement et en particulier de l’opposition parlementaire ne peut se limiter à un simple monologue présidentiel.

Les Verts appellent tous les parlementaires qui se sont prononcés contre la réforme constitutionnelle à les rejoindre dans ce boycott."

 

 

 

 

Cécile Duflot sur BFM TV au soir du

Conseil National des Verts des 13 et 14 juin 2009

 

Mamère :

"Devenir la première force de la gauche française"


JDD 13.06.2009

 

Six jours après le succès des élections européennes, les 120 élus Verts étaient réunis en conseil national interrégional (Cnir) à Paris. Contacté par leJDD.fr, Noël Mamère revient sur les décisions prises: la volonté de conduire des listes autonomes au premier tour des élections régionales de 2010, mais également l'appel au boycott du discours de Nicolas Sarkozy devant le Congrès.

 

Ce samedi s'est réuni à Paris "le Parlement" des Verts. Quelles décisions ont été prises?
Nous avons pris la décision de poursuivre le rassemblement de toute la famille de l'écologie politique sous la bannière d'Europe-Ecologie et de lui donner une forme politique à part entière qui dépassera le cadre des Verts. C'est sous la bannière Europe-Ecologie que nous allons continuer à proposer nos idées dans les élections qui viennent et notamment lors du scrutin régional de 2010 pour lequel nous présenterons des listes autonomes dans chaque région.

Vous avez donc officialisé votre stratégie d'autonomisation vis-à-vis du PS...
Ce samedi, nous avons effectivement pris la décision de partir en autonomie au premier tour des régionales de 2010, et ce dans toutes les régions. Mais rien n'empêche des alliances avec le PS au second tour.

N'est-ce-pas dangereux pour des élections régionales, traditionnellement moins favorables aux Verts que des élections européennes?
Loin d'être un feu de paille, les élections européennes ont marqué pour nous un véritable tournant politique. Nous sommes passés de 1,5 million à trois millions d'électeurs, ce qui signifie que nous avons su convaincre au-delà de notre électorat traditionnel. Nous avons la tête froide, mais le coeur chaud. Nous abordons donc les échéances futures non seulement avec envie, mais aussi avec ambition.

"Pourquoi aller faire la claque à quelqu'un qui méprise le Parlement?"

Aujourd'hui, disputez-vous clairement au PS le leadership à gauche?
Nos alliés socialistes n'ont plus aujourd'hui la capacité politique d'être hégémoniques et de nous considérer comme une force d'appoint. Nous sommes un partenaire à part entière. Le résultat des européennes a montré que nous étions au coude-à-coude avec le PS. Il n'y a donc pas de raison que nous ne cherchions pas à devenir la première force de la gauche française...

Samedi, vous avez également appelé au boycott du discours de Nicolas Sarkozy devant le Congrès prévu le 22 juin. Pourquoi?
Nous n'avons pas vocation à devenir la caution d'une dérive monarchique du pouvoir. Nicolas Sarkozy incarne une dérive personnelle du pouvoir que nous condamnons. En outre, nous dénonçons une équivoque institutionnelle, dans la mesure où, malgré tous les bidouillages de la Constitution opérés par le pouvoir, le président de la République reste irresponsable devant le Parlement. Du coup, je ne vois pas au nom de quoi nous irions écouter quelqu'un qui n'est pas responsable devant nous, qui s'arroge le droit de venir nous parler, mais sans nous laisser le droit de voter sur ce qu'il nous dit.

Son intervention sera toutefois suivie d'un débat...
Oui, mais sans vote et donc sans utilité puisqu'il sera impossible pour les parlementaires de sanctionner, positivement ou négativement, le discours du chef de l'exécutif. Nous sommes dans le dévoiement des institutions. Si le président de la République veut changer de régime, qu'il organise un référendum. Pour l'heure, nous sommes toujours dans un régime parlementaire. On ne peut pas prendre les avantages du régime présidentiel sans ses inconvénients, comme le fait actuellement Nicolas Sarkozy. Dans ses conditions, pourquoi aller faire la claque, coûteuse au passage, à quelqu'un qui méprise le Parlement et qui passe son temps à escamoter son autorité?

Vous invitez l'ensemble de l'opposition à suivre votre exemple. Pensez-vous être entendus?
Je ne sais pas, mais je l'espère. D'une manière générale, nous espérons convaincre l'ensemble des élus encore attachés aux droits du parlement. Des contacts ont déjà été pris. Et cela va continuer, dans des modalités qui sont encore à définir.

Si Nicolas Sarkozy ne devait s'exprimer que devant la majorité, n'auriez-vous pas l'impression de passer pour "des mauvais joueurs" aux yeux de l'opinion?
Pas du tout, nous assumons nos idées. Nous n'avons pas pour habitude de nous faire prendre pour des imbéciles et d'aller en outre remercier celui qui nous prend pour des imbéciles...

 

 

 

La reconversion écologique de Sarkozy



Communiqué de presse du 10 juin 2009

Après le succès électoral d’Europe Ecologie, le gouvernement reprend sa posture d’écologiste de salon. Il prétend se rallier enfin à une partie des positions défendues depuis des années par les écologistes en matière de développement des énergies renouvelables, en déterrant la taxe carbone pour un avenir lointain ou en diffusant le film Home à l’Assemblée Nationale.

 

Concernant les énergies renouvelables, les Verts proposent de mettre en place le scénario négawatt avec le concept 1+1+1 : zéro euro pour le nucléaire, mais pour un euro dépensé dans les énergies renouvelables, un euro sera dépensé pour l’efficacité énergétique et les économies d’énergie ainsi qu’un euro dans la recherche. A l’exemple des centaines de milliers d’emplois créés en Allemagne et en Espagne dans ces secteurs, ce concept pourra permettre de créer avec 10 ans de retard sur ces pays une véritable filière industrielle des énergies renouvelables et les emplois qui vont avec.

 

Les Verts regrettent que les nouvelles énergies renouvelables soient utilisées comme prétexte par le gouvernement pour justifier la gabegie financière engendrée par le choix du nucléaire. A dépense égale, cette filière crée moins d’emplois, moins d’énergie et plus de danger que celles des énergies renouvelables.

 

Par ailleurs, Les Verts émettent des doutes quant à la capacité de financement des belles paroles gouvernementales. La France est en situation de déficit budgétaire aggravé par la crise et par le bouclier fiscal. Où trouver les milliards pour les renouvelables si l’on maintient les financements faramineux destinés à la construction de nouvelles centrales EPR au demeurant inutiles ? Au lieu de diffuser le film Home aux députés, sans doute aurait-il mieux fallu leur éviter de voter le bouclier fiscal qui subventionne les riches au lieu d’investir dans la reconversion écologique de l’économie.

 

 

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"Arrêter de faire croire que

la droite est devenue écolo le

7 juin"

Paris, 9 juin 2009 (AFP) -

 

Le député Noël Mamère (Verts) a estimé mardi qu’il fallait "arrêter de nous faire croire que la droite serait par miracle devenue le 7 juin au soir écologiste", appelant le patron des députés UMP, Jean-François Copé, à "balayer devant sa porte".

 

"Le Grenelle de l’environnement n’a été qu’un leurre, une imposture politique. Dès qu’il s’est agi de mettre en oeuvre un plan de relance, on a oublié tout ce qui avait été décidé dans le Grenelle", a déclaré M. Mamère dans les couloirs de l’Assemblée.

 

"Le Grenelle de l’environnement a oublié deux sujets tabous qui étaient les OGM et le nucléaire", a-t-il souligné.

 

"Que M. Copé balaye devant sa porte et, avant de donner des leçons aux autres, qu’il apprenne à l’UMP ce qu’est réellement l’écologie", a rétorqué M. Mamère au patron des députés UMP, qui a notamment estimé que le score élevé réalisé par les listes Europe Ecologie aux élections européennes ne constituait pas "un problème" pour l’UMP.

 

"Il faut que chacun sache aujourd’hui, et particulièrement à gauche, que les écologistes ne sont plus une force d’appoint mais le moteur d’un nouveau monde et d’une nouvelle société", a également jugé M. Mamère.

 

 

 

 

Europe-Ecologie :

score en surchauffe ? 

 

 

 

 

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Europe Ecologie a créé la surprise: 16,28 %, quatorze eurodéputés, et des scores devançant parfois le PS, comme en Ile-de-France (20,86 % contre 13,57%). 

 

Dans les médias, tout le monde y va de son commentaire pour expliquer cette percée inédite des écolos : l'altercation entre Bayrou et Cohn-Bendit du jeudi 4 juin sur les plateaux de France 2, la diffusion du documentaire « Home »,de Yann Artus Bertrand, vendredi 5 juin,  avec une audience de 9 millions de téléspectateurs, les enjeux européens et seuls ces enjeux-là mis au coeur de la campagne, commencée très tôt, des Verts, expliqueraient ces bons résultats. Ce faisceau de circonstances a sans doute contribué au succès. Mais, à y regarder de plus près, la crise du « politique » et les préoccupations profondes de la population sur la crise écologique peuvent expliquer cet engouement pour les listes Europe écologie: à la fois, un vote pas « très politique », séduit par la présence de « personnalités » (Bové, l'altermondialiste, Eva Joly, la juge anticorruption et, bien sûr « Dany le vert », en meneur de liste), et un vote révélant une inquiétude forte face aux dangers menaçant la planète.

 

Mais qui a exprimé ces préoccupations ? Là encore, force est de constater qu'il faut être prudents sur cette « percée » : après une première analyse des résultats globaux, le vote pour la liste Europe écologie est fortement un vote de citadins. C'est à Paris, dans les centres des villes, dans les capitales régionales notamment, qu'on observe des pourcentages très élevés, au-dessus de la moyenne nationale. Le vote vert n'est pas franchement un vote des classes populaires, qui se sont largement abstenues (abstention relativisant la portée des résultats) et qui majoritairement ne vivent pas dans les centres-ville.

 

Europe Ecologie a sans doute grignoté l'électorat du Modem, mais a aussi mordu sur les autres listes à gauche. Le PS, en particulier, semble en avoir fait les frais. Ainsi, la liste Europe écologie a réussi à apparaître comme à part, en dehors du système. Or, son orientation globale se situe entièrement dans le cadre du système, pour un capitalisme vert: la préoccupation majeure des abstentionnistes, la crise et ses conséquences sociales, est absente de sa campagne. Cohn-Bendit ne cache pas son ralliement à l'économie de marché. Preuve en est ses positions sur les services publics : d'après lui,  pour sortir du nucléaire, il faut en finir avec le monopole d'EDF et il faut des services publics d'intérêt régional! C'est-à-dire en finir avec les services publics. On est bien loin des services publics européens sous monopole public, ce qu'exigeaient ceux qui se battaient contre la Constitution libérale en 2005, dont… José Bové !

 

Alors quel avenir pour ce type de rassemblement hétéroclite ? Durable ou éphémère comme une poussée de fièvre ? Peut-être que Cohn-Bendit a apporté un élément de réponse dès le lendemain des votes : les Verts européens négocient déjà avec les socialistes européens « pour essayer de faire une majorité ». Du déjà vu.

 

Communiqué NPA

 

Fort d'un succès historique, Europe-Ecologie promet de "s'incruster" dans le paysage

 


Au lendemain du succès historique du rassemblement Europe Ecologie aux élections européennes, les amis de Daniel Cohn-Bendit venus des différents courants de l'écologie ont promis de poursuivre l'aventure pour "essayer de s'incruster dans le paysage politique", avec comme première ligne de mire les régionales de 2010 et sans complexe vis-à-vis du Parti socialiste.

 

Fruit d'une union improbable il y a encore quelques mois entre les Verts, l'altermondialiste paysan José Bové, l'ancienne juge Eva Joly ou encore les amis de Nicolas Hulot, le rassemblement a payé, portant le score écolo à des niveaux jamais atteints, au-delà des 16%.

 

"Pour beaucoup de gens, ce qui s'est passé hier, c'est un séisme politique", a jugé José Bové, tout frais député européen et désormais chargé, avec ses amis, d'inventer une suite au rassemblement. Au-delà de la satisfaction du résultat, c'est une "obligation", a jugé Daniel Cohn-Bendit devant les journalistes réunis lundi dans la salle parisienne de la Bellevilloise.

 

"Il faut maintenant que l'écologie politique débarque et essaie de s'incruster dans le paysage politique", a souhaité le président sortant du groupe écologique au Parlement européen. En écho, la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot s'est dit "certaine qu'il y a une volonté collective pour que (le rassemblement, NDLR) soit poursuivi".

 

Le débat sur la suite qui sera donnée à la campagne devrait débuter le 4 juillet lors d'une fête baptisée "Ecologie Day". Il se poursuivra en août lors des universités d'été des Verts à Nîmes et à l'automne lors d'une convention. "Ces trois moments vont nous permettre de clarifier comment nous allons nous installer dans le paysage français", a déclaré Daniel Cohn-Bendit.

 

Cécile Duflot a promis de veiller à ce que la "diversité d'origine" d'Europe Ecologie soit respectée parce qu'elle "a fait la grande force de ce rassemblement". José Bové a immédiatement rappelé qu'il n'y avait pas que des politiques dans la salle en lançant un appel à manifester à l'occasion des négociations sur le climat prévues en décembre à Copenhague.

 

Le prochain combat électoral devrait être les régionales de 2010. "On sera présents", a promis José Bové. Daniel Cohn-Bendit a prévenu que la nouvelle force risquait alors de se trouver encore dans "un entre-deux" entre sa forme actuelle et un mouvement aux ambitions plus structurées. Et au Parlement européen, les nouveaux élus ont promis d'essayer de faire échouer la reconduction à son poste du président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

 

En attendant, les écolos ont montré qu'ils entendaient se débarrasser de la traditionnelle tutelle du Parti socialiste qui ne les a devancé que de 35.000 voix. "Il y a un message des électeurs qui est (...) de donner de la force à l'autonomie politique" des écologistes, a claironné Cécile Duflot.

 

Daniel Cohn-Bendit a d'emblée rejetée l'idée d'une "UMP de gauche" autour du Parti socialiste, qui serait "la mauvaise solution". Il a au contraire prôné un "partenariat décomplexé avec tous ceux qui veulent se battre par exemple contre la majorité actuelle", promettant de discuter avec les forces de gauche et le MoDem car "autonomie ne veut pas dire refuser l'alliance, refuser les discussions".

 

 

Europe-Ecologie crée la surprise en troisième place

 


Grosse surprise en troisième place des élections européennes: les listes Europe Ecologie, longtemps annoncées en quatrième position, ont réalisé un score historique pour les écologistes, doublant très nettement celles du MoDem et se permettant même le luxe de bousculer le Parti socialiste.

 

Selon les premiers résultats partiels publiés dimanche vers 22h30, Europe Ecologie avait réuni 15,02% des suffrages, contre 16,96% pour le Parti socialiste et seulement 8,52% pour le MoDem de François Bayrou.

 

Le meilleur score des écologistes aux européennes remontait jusque-là à 1989, quand Antoine Waechter avait fait 10,5%. En 2004, les Verts avaient réuni 7,4%.

 

Les projections en siège attribuaient 14 sièges pour le PS comme pour les listes emmenées par Daniel Cohn-Bendit, qui s'est offert de devancer Harlem Désir en Ile-de-France. Le porte-parole du PS Benoît Hamon, qui s'y présentait, en a perdu sa réélection.

 

"Je suis triomphant", s'est exclamé Daniel Cohn-Bendit sur le plateau de France-2.

 

Le président sortant du groupe écologique au Parlement de Strasbourg a promis de poursuivre "cette aventure extraordinaire qu'a été ce rassemblement" entre les Verts et des militants écologistes classés à gauche comme José Bové ou l'ancienne juge Eva Joly -tous les deux élus. Il entend faire désormais en sorte qu'il "s'incruste dans le paysage politique français".

"La question de l'écologie est devenue une question centrale", a souligné José Bové ce que l'ensemble des forces politiques ont reconnu tour à tour. François Fillon a donc promis que la France serait "en première ligne" pour relever le défi du réchauffement climatique et Martine Aubry a relevé que le "message sur la question environnementale (était) fort"

 

"Je suis content pour la planète", a aussi soufflé Jean-Luc Benhamias, transfuge des Verts qui a rejoint le MoDem, grand battu de la soirée. "Si le MoDem veut un avenir, il faut d'abord qu'il s'écologise beaucoup plus (...) et qu'il joue collectif", a déclaré dimanche soir l'ancienne ministre Corinne Lepage, autre représentante de l'aile "écologiste" du parti centriste.

François Bayrou a reconnu dans une courte allocution que le résultat de son mouvement constituait "une déception". "La vie, c'est comme ça; ce sont des succès et des revers. Des revers il faut tirer des leçons et je le ferai", a-t-il promis.

 

Dans les derniers jours de la campagne le président du MoDem s'était énervé à plusieurs reprises, d'une part contre les "manipulations sondagières" et d'autre part contre Daniel Cohn-Bendit, lors d'un débat télévisé. "Je me suis laissé entraîner dans une polémique excessive qui a troublé", a-t-il regretté.

Cette quatrième place marque en tout cas un important revers pour François Bayrou, issu de la droite mais devenu très critique envers Nicolas Sarkozy sans pour autant avoir explicitement rejoint l'opposition.

 

Après l'échec des municipales, il n'a pas su prouver que sa formation était capable de s'imposer dans le paysage politique à la hauteur des 18,6% qu'il avait réalisés sur non nom au premier tour de la présidentielle de 2007. Il n'a pas non plus su profiter de la tradition très pro-européenne du centre-droit français dont il est issu.

 

"Ce soir, François Bayrou est dans une impasse politique", a attaqué son ancien compagnon de route Hervé Morin, président du Nouveau centre, selon lequel le président du MoDem paie là ses "ambitions personnelles" pour 2012.

 

Ecologie et libéralisme économique sont incompatibles

 

Réponse à Alain Lipietz

 

Alain Lipietz vient de publier une critique de l'Appel des 42 économistes en faveur du Front de gauche. Ci-dessous la réponse de six de ces économistes parmi lesquels Bernard Guibert, ancien responsable de la commission Economie des Verts (de 1998 à 2006)

 

L'écologie, à l'instar du « social », ne s'accommode pas du libéralisme économique : cette conviction est au cœur de l'Appel des économistes en faveur du Front de gauche.


Si le marché et la concurrence ont parfois du bon, il est des choses qu'ils ne savent pas faire : assurer le plein emploi, la satisfaction d'une série de besoins sociaux ou répondre à l'impératif écologique. Cela s'explique aisément au fond, si du moins on accepte de considérer, à l'encontre des libéraux, que le tout n'est pas réductible au jeu des parties, l'intérêt général à celui des intérêts particuliers.

 

L'écologie engage le long terme et le collectif : deux dimensions que le marché et la recherche du profit à court terme sont bien en peine d'assumer. C'est bien pourquoi elle exige une intervention publique forte, une « véritable planification ». Or les traités européens empêchent cela. Dès le traité de Rome, la concurrence a été élevée au pinacle. Et depuis l'Acte unique de 1986, cela n'a cessé d'être durci : la concurrence est première, le reste lui est soumis. D'où ce résultat qui peut difficilement être nié : dans les traités, l'Union européenne est d'abord définie et structurée comme un espace marchand où règne la liberté de circulation des marchandises et des capitaux à la fois « en interne » (entre les 27) et avec le reste du monde. L'intervention publique est systématiquement combattue, corsetée : politiques monétaire, budgétaire (à la fois des Etats et de l'Union), industrielle, commerciale, services publics - appréhendés sous l'angle des Services d'intérêt économique général (SIEG) ouverts à la concurrence, etc.  La crise écologique exige de déployer tous ces instruments, et c'est pourquoi il nous semble judicieux de réhabiliter la notion de planification : les traités ne l'autorisent pas. Pas plus celui de Lisbonne que les traités antérieurs.

 

C'est bien là l'essentiel : au lieu de se contenter de fixer des règles institutionnelles de « vie en commun » qui permettraient ensuite aux peuples d'exercer leur choix, les traités dictent, avec un souci du détail qui confine à l'obsession, les « bonnes politiques » économiques libérales à mettre en œuvre. La question que nous posons à Alain Lipietz est simple : peut-on mettre l'écologie au cœur d'une action publique qui n'a de cesse de valoriser des politiques économiques libérales ? Notre réponse est : non.


Alain Lipietz indique que nous n'accordons que trois lignes à l'écologie. C'est inexact. L'écologie irrigue l'ensemble des deux textes que nous avons soumis au débat (Europe : sortir du dirigisme libéral et Europe : pour changer de cap). Juste en dessous des lignes qu'il cite, il est d'ailleurs indiqué : « la mondialisation libérale est une catastrophe pour l'environnement. Fermer des usines en Ecosse, proches du lieu de pêche, pour décortiquer des langoustines en Thaïlande, puis les réimporter : est-ce cela le rêve européen ? Favoriser la relocalisation des activités et celles qui polluent peu - comme la plupart des services publics - est une première façon de concilier plein emploi et écologie. Il en est une autre : la baisse du temps de travail ». Le cauchemar de la langoustine résume parfaitement l'Europe telle qu'au fond elle se fait : libre-échange et liberté de mouvements de capitaux conduisent aux désastres social et écologique.

 

L'écologie exige de relocaliser drastiquement certaines productions et de privilégier les circuits courts : cela passe par la domestication de la finance, le contrôle des mouvements de capitaux et la remise en cause du libre échange. Elle suppose un vaste plan de soutien (nous proposons un emprunt de 2 % du PIB de l'Union) pour les transports collectifs, la rénovation énergétique des bâtiments ou bien encore la recherche en faveur des énergies renouvelable, car la réduction de la consommation énergétique - en tout premier lieu - et le développement des énergies renouvelables sont indispensables pour envisager une sortie progressive du nucléaire qui ne se traduise pas par un surcroît de consommation d'énergie fossile émettrice de GES.

 

A la suite des traités antérieurs, tout cela est interdit par celui de Lisbonne. Pire, l'Union vient de s'engager - avec le soutien des députés Verts européens dont nombre d'entre eux se sont par ailleurs prononcés en faveur de la libéralisation du secteur de l'énergie et de l'électricité - dans la mise en place du grand marché transatlantique en 2015.


Au sujet de la PAC, les quelques prérogatives supplémentaires offertes au Parlement européen permettront-elles de lutter contre son productivisme auquel il convient de façon générale de s'opposer ? Il aurait fallu au préalable que les traités ne lui assignent pas comme premier but d'« accroître la productivité de l'agriculture en développant le progrès technique, en assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu'un emploi optimal des facteurs de production, notamment de la main-d'œuvre » (repris dans l'art. 39 du Traité de Lisbonne sur le fonctionnement de l'UE).

 

Les marchés de droits à polluer - qui ont le défaut de ne concerner que les émissions de CO2 - passent certes par une certaine forme de planification par les quantités puisque des droits sont distribués par la puissance publique. Alain Lipietz, qui n'est pas un économiste libéral, n'ignore cependant pas que ce système a été conçu par des économistes libéraux avec l'idée suivante : les imperfections sur les marchés peuvent être gérées par le marché lui-même... en inventant un « marché des imperfections » ! La défense de ces marchés ne cesse d'autant plus de surprendre qu'ils s'accompagnent d'ores et déjà d'innovations financières familières (produits dérivés...) et qu'ils autorisent, via le Mécanisme de développement propre (MDP), ce que certains n'hésitent pas à qualifier de « nouveau néocolonialisme vert ». Une entreprise d'un pays développé peut, en effet, accroître ses « permis à vendre » au Nord en encourageant un projet « moins sale que la moyenne » dans un pays du Sud.

 

Alain Lipietz soutient enfin que « les Non successifs à toute réforme » seraient responsables de l'incurie de l'Union. Il se félicite des bribes de pouvoir supplémentaire données au Parlement européen par le traité de Lisbonne. Notre conception de la démocratie est plus exigeante. A l'instar des précédents, ce traité fige, dans un sens libéral, le contenu des politiques. A quoi sert de renforcer les pouvoirs du Parlement européen, si, sur ces questions essentielles, tout est tranché en amont ?  Cela n'est pas acceptable et rend d'ailleurs largement superfétatoire, aux yeux des citoyens, les débats « institutionnels » (pondération des voix au Conseil, champs de la majorité qualifiée, domaines de codécision entre le Conseil et le Parlement, etc.), lesquels méritent mieux que le simple éloge indifférencié des pouvoirs d'un Parlement bien mal élu. Quoiqu'il en soit, ce traité reprend la quasi-totalité des dispositions du Traité constitutionnel qui a été massivement rejeté - avec un taux de participation record cette fois - par référendum. C'est une entorse particulièrement grave à la démocratie.

 

La crise du capitalisme libéral est globale : à la fois économique, sociale, écologique et démocratique. Elle exige une réponse globale, certainement européenne, mais qui passe par la « remise à plat » de la construction l'Union et des traités. C'est le sens des deux textes que nous avons soumis au débat et de notre soutien à la démarche unitaire du Front de gauche. Dans cet engagement, la dimension écologique est essentielle. La dimension démocratique l'est tout autant : notre premier texte s'intitulait, et ce n'est pas pour rien, « Europe : pour sortir du dirigisme libéral ».

Eric Berr (Bordeaux 4),  David Flacher (Paris 13), Bernard Guibert (économiste-statisticien), Florence Jany-Catrice (Lille 1), Dominique Plihon (Paris 13),Christophe Ramaux (Paris 1),

 

 

Europe-Ecologie : écolibéralisme ?

 

Afin « d’intéresser la partie », les grands médias cherchent à créer un peu de suspens dans cette campagne électorale européenne. Donc, depuis quelques jours, la question récurrente, qui tourne en boucle, est : qui sera en troisième position ? Le Modem, de François Bayrou, ou Europe Ecologie de Daniel Cohn-Bendit ? Les protagonistes se prêtent d’ailleurs complètement au jeu en alimentant la polémique : Cohn-Bendit accuse Bayrou de détourner le scrutin européen en faveur de sa candidature présidentielle en 2012. A quoi Marielle de Sarnez répond en accusant Cohn-Bendit de… faire le jeu de Sarkozy !

 

Mais, derrière ce spectacle, il y a bien une réalité : la compétition entre deux courants politiques, d’autant plus farouche qu’ils ont en commun de nombreuses conceptions politiques (libéralisme tempéré et culte de l’Union européenne comme remède à tous les maux, par exemple), un même « cœur de cible » électoral (les catégories socioprofessionnelles diplômées supérieures et qu’ils se disputent le même terrain politique : être, demain, le concurrent et partenaire privilégié du Parti socialiste.

 

En forçant les Verts qui étaient assez largement en perte de vitesse à s’insérer - voire à se diluer … - dans une coalition sensiblement plus large, allant des écologistes les plus « environnementalistes » à José Bové, en passant par Eva Joly, l’icône de la lutte contre la corruption, Daniel Cohn-Bendit semble avoir réussi son pari : liquider ce qui, chez les Verts, pouvait subsister d’aspirations subversives et de culture mouvementiste, au profit d’une stratégie strictement institutionnelle. Et, forcément, quand l’idée d’un autre système que le système capitaliste devient « hors champs » et que la seule préoccupation est de dégager des majorités parlementaires transcendant les « clivages politiques », alors, très vite, on en rabat sur ses revendications et ses ambitions, même dans les domaines que l’on prétend incarner.

 

Ainsi, les Verts français et européens se réjouissent du « paquet climat » et de l’objectif de réduction de 20% de l’émission des gaz à effet de serre, alors qu’il s’agit là d’un objectif très insuffisant, tant pour les scientifiques que pour les écologistes de terrain. Et que dire des nombreuses déclarations de Cohn-Bendit en faveur de la dérégulation de l’énergie et la fin du monopole public d’EDF, sous prétexte que cela créerait de meilleures conditions pour une sortie du nucléaire ? Alors que cela n’aura pour unique conséquence que de confier le nucléaire au secteur privé…

 

S’agissant d’élections européennes, on retiendra aussi que les listes Europe Ecologie (comme d’ailleurs les listes socialistes), regroupant anciens partisans et adversaires du traité constitutionnel européen, en acceptent totalement le cadre antidémocratique et néolibéral. Comment ensuite s’étonner que Cohn-Bendit s’en prenne aux Verts italiens, coupables à ses yeux de ne s’intéresser qu’à la gauche, campant ainsi dans une hostilité excessive vis-à-vis de Berlusconi ?

 

NPA 28.05.2009

 

tribune libre

La barbarie programmée du capitalisme vert

 

 

Par Paul Ariès, politologue, directeur du bimestriel Sarkophage.


Un contre-Grenelle à Lyon face aux destructions écologiques

Le Grenelle 1 à peine adopté, Tsarkozy veut transformer l’essai avec son Grenelle des ondes . Cette première étape est bien finie, comme l’atteste le transfert de la pétulante Nathalie Kosciusko-Morizet du secrétariat d’État à l’Écologie à celui de l’Économie numérique, où elle aura de nouveau la tâche de rassurer ceux qui veulent bien l’être face à la généralisation des ondes électromagnétiques… La deuxième étape se prépare avec la loi Grenelle 2 et la volonté de nombreux pays (dont les États-Unis et l’Europe) de faire leur propre Grenelle : 2009 sera donc une année décisive pour l’écologie, avec l’élection en juin des députés européens et l’organisation en novembre du grand marchandage de Copenhague destiné à trouver un successeur au protocole de Kyoto.

 

Les gauches internationales, les milieux écologistes, les antiproductivistes sous-estiment pourtant encore la gravité de tous ces mauvais coups.

 

Le Grenelle a désarmé une fraction des opposants, incapables d’oser simplement dire « non » à cette « mascarade verte ». Le Grenelle a aussi montré aux productivistes qu’ils pouvaient espérer (re)prendre la main afin de se préparer au grand conflit du XXIe siècle dans un rapport de forces qui leur soit favorable. Les milieux d’affaires et ceux qui les servent ne referont pas la grande erreur commise au XIXe siècle en sous-estimant la crise et la capacité des peuples à faire des révolutions. Les milieux économiques et technoscientistes ne veulent pas être victimes de l’effondrement écologique, mais entendent bien faire encore plus de profit et asseoir davantage leur domination. Ce capitalisme vert montre de plus en plus son vrai visage : on n’entend presque plus parler de « développement durable » tant que la droite et le patronat se gargarisent désormais de « croissance verte » ou « propre ».

 

Ce « capitalisme vert » repose sur trois grands piliers. Le premier pilier consiste, comme le proclame l’ancien ministre ex-socialiste Claude Allègre, à passer d’une « écologie dénonciatrice » et culpabilisatrice à une « écologie réparatrice ». La patronne du MEDEF, Laurence Parisot, précise : un peu de croissance pollue, beaucoup dépollue. Cette contamination de l’écologie par l’économisme est préparée depuis des décennies, y compris au sein d’une fraction de la mouvance écologique (de Jouvenel, Ignacy Sachs, Paul Hawken, Lester R. Brown, que Borloo donne comme son inspirateur).

 

Ce « capitalisme vert » est celui du principe « pollueur-payeur », de la monnaie carbone, autant de recettes qui espèrent de la « marchandisation » de l’écologie la grande solution miracle. Le second pilier du capitalisme vert est son parti pris antidémocratique, avec son mythe du l’écopouvoir qui enterre tous les rêves d’autogestion, d’hétéronomie, d’autonomie, etc. Le « capitalisme vert » sonne comme la revanche des chefs d’entreprise et des ingénieurs sur les citoyens. L’entreprise, accusée d’être responsable de l’effondrement écologique, est promue principal acteur du changement et ses dirigeants deviennent les champions de l’écologie. L’écologie passe aussi de l’utopie au « réalisme », de la contestation à la compromission, du militantisme à l’expertise appointée, le tout grâce à l’utilisation d’un jargon technocratique qui sert à dépolitiser les enjeux, à créer un sentiment d’impuissance chez les plus humbles. Qui serions-nous pour oser dénoncer les OGM, le nucléaire, les nanotechnologies ? Le Grenelle a institutionnalisé la mouvance des ONG autoproclamées, affirmant ainsi que le débat doit avoir lieu entre gens informés et compétents, pas avec des « agités du bocal » (sic). Le troisième pilier du « capitalisme vert » est sa volonté d’adapter la planète et les humains aux besoins du productivisme. Adapter la planète ? Tout est prêt, les capitaux, la techno-science, le fantasme d’un monde sans limites : généralisation des techniques de manipulation artificielle du climat, projet d’enterrer le CO2 sous la mer du Nord, fertilisation des océans à base de fer, bouclier autour de la Terre pour la protéger des rayons solaires, etc. Adapter les humains ? Tout est prêt, les justifications à la Jacques Attali en faveur d’un « transhumanisme », les fantasmes de toute-puissance, les lobbies y compris économiques : avec plusieurs grandes évolutions possibles, celle vers le robot sapiens (l’homme appareillé), celle vers « l’homme pharmaceutique » (pour augmenter ses performances), etc. Tout sera fait plutôt que de renoncer à la domination des uns sur les autres et de tous sur la planète. Tout sera fait plutôt que de transformer les logiques économiques dominantes. Les peuples doivent se mobilier pour résister à cette barbarie programmée du « capitalisme vert ». Nous ne pouvons accepter que les pauvres (peuples ou individus) fassent les frais de cette crise. Les mesures prises depuis le Grenelle de l’environnement prouvent que nous avions raison : le Grenelle était bien sarkocompatible, mais le sarkozysme, lui, ne sera jamais écolocompatible. Un nouveau contre-Grenelle est donc nécessaire pour durcir notre opposition. Organisé le 2 mai à Lyon, à l’initiative du journal la Décroissance, il sera l’un des grands rendez-vous unitaires d’avant les élections européennes, puisque le Front de gauche, le NPA, des écologistes, des objecteurs de croissance, des membres d’Utopia, des élus communistes, des syndicalistes et des militants associatifs engageront le débat pour dire trois fois « non » ! Non au bradage de l’écologie politique sous couvert d’une ouverture aux écologistes de marché ! Non aux capitulards du « développement durable », même maquillés en défenseurs d’une nouvelle régulation capitaliste ! Non aux tartuffes de l’écologie médiatique qui pillent le vocabulaire de l’antiproductivisme sans jamais parler une seule fois d’anticapitalisme ! Ce contre-Grenelle sera aussi un lieu de propositions pour construire ensemble des alternatives. Oui à un autre partage d’un autre gâteau, puisque celui-ci est totalement indigeste. Oui à un vrai débat démocratique dans la clarté : on ne changera pas le monde dans la confusion idéologique et avec comme partenaires les transnationales. Oui à une autre Europe démocratique où chaque pays soit capable de relocaliser ses activités économiques.

 

Tribune libre de l'Huma 23.04.2009

 

Daniel Cohn-Bendit : "La fragilité de nos sociétés est dangereuse"

 

LE MONDE | 18.04.09 |

 

Daniel Cohn-Bendit revient sur la scène nationale, dix ans après sa première campagne européenne en France. Il parle de la crise, du mécontentement social, de la panne d'Europe et de Nicolas Sarkozy dont il admire "l'énergie" mais ne supporte pas "la dépendance qu'il crée". A 64 ans, l'ancien leader de Mai 68 explique au Monde qu'il juge la France "fragile" et trop encline à "se donner" à un homme politique ou à une cause, au risque de la déception.

 

A la tête de la liste Europe Ecologie en Ile-de-France, il fait campagne aux côtés de José Bové et d'Eva Joly, brigue un troisième mandat européen davantage en rival de François Bayrou que des amis d'Olivier Besancenot. Pour lui, pas question d'appeler à un vote-sanction contre Sarkozy. Mais prôner une conversion écologique de l'économie.

 

Près de 70 % des Français disent que les élections européennes ne les intéressent pas. C'est un nouveau désamour ?

 

On a toujours eu des difficultés, en France, à faire de la pédagogie sur l'Europe. Ce n'est pas nouveau. Un autre phénomène joue : la délégitimation du politique. Il s'observe partout, mais frappe encore plus la politique européenne car elle est la plus difficile à percevoir.

Et puis il y a cette particularité française : l'élection présidentielle rend la classe politique folle. Tout se conçoit, tout s'organise autour de cette échéance. Ailleurs aussi, les élections européennes sont biaisées par les campagnes nationales. En Allemagne par les législatives, en Belgique par les régionales. Or la politique européenne ne répond pas à la même logique : elle ne se réduit pas à l'opposition droite-gauche et ne peut s'imposer que par son contenu, parce que les majorités sont mouvantes.

 

L'Europe a-t-elle été assez protectrice dans cette crise ?

 

Aucun responsable gouvernemental n'a osé avancer de propositions pour transformer les statuts de la Banque centrale européenne ou réformer les institutions. La crise a conduit à la renationalisation des comportements au détriment de l'intérêt général européen. On l'observe chez les commissaires comme chez les parlementaires. Prenez le premier paquet climatique, un très bon projet. A peine présenté par José Manuel Barroso (président de la Commission), le commissaire à l'entreprise et à l'industrie, Günter Verheugen, déclare que cela nuit à l'industrie automobile allemande. Barroso aurait dû dire : "Verheugen, tu te tais ou tu te tailles ! Tu n'es pas le représentant de l'industrie allemande !"

Même chose au niveau du Parlement : pour la défense de l'industrie allemande, vous avez les conservateurs allemands, poussés par le patronat de l'industrie automobile allemande, et les socialistes, poussés par les syndicats de l'industrie automobile allemande. Ce n'est pas ça, l'intérêt général européen. Cette renationalisation des comportements est quelque chose de très dangereux.

 

A 64 ans, Dany l'europhile baisse les bras ? L'Europe politique, c'est fichu ?

 

On a gagné deux paris fondamentaux : la paix et la démocratie. Ce qu'on n'a pas réalisé, c'est le rêve social et le rêve écologique. Notre tâche, c'est ça : construire les possibilités pour les générations futures de réaliser ce rêve. L'Europe politique se fera avec une Europe constitutionnalisée.

Le non au traité constitutionnel est une réalité. Mais en tout état de cause, si on veut une Europe politique, responsable, si on veut répondre de manière intelligente à l'élargissement à la Turquie ou à l'Ukraine, on doit entrer dans un nouveau processus constituant.

 

La crise est-elle une menace pour l'Europe ?

 

J'avoue que je ne me posais pas la question jusqu'à ce que je déjeune il y a une dizaine de jours avec Joschka Fischer (ancien ministre des affaires étrangères (Verts) du gouvernement Schröder). J'ai été frappé par son inquiétude, ses références à l'histoire, notamment la crise de 1929. L'incapacité des acteurs européens à faire jouer à l'Europe le rôle qui devrait être le sien est une mise en danger de l'utopie européenne. Je pensais l'unification européenne irréversible. J'en suis moins convaincu aujourd'hui.

 

A quoi la présidence française a-t-elle servi ?

 

Nicolas Sarkozy a eu de bonnes intuitions mais il n'a pas compris que, pour faire bouger les lignes, il fallait mettre les autres en confiance. L'Europe n'a que cinquante ans, elle est fragile, elle a besoin de confiance. Nicolas Sarkozy n'a pas su la lui donner parce qu'il éprouve toujours le besoin de se mettre en avant. En face de lui, Angela Merkel avait peur de son ombre à cause des élections à venir. A eux deux, ils ont été incapables de faire avancer l'Europe.

 

Pourtant, vous semblez parfois séduit par Nicolas Sarkozy ?

 

Ce qu'il y a de fascinant chez lui, c'est son énergie, sa capacité d'avancer. Mon fils me dit souvent : "Arrête d'attaquer Sarko, il est comme toi !" Moi, je ne suis pas d'accord, parce que ce qui est insupportable chez lui, c'est la dépendance qu'il crée : si vous n'êtes pas avec lui, vous êtes contre lui. Dès que vous êtes dans sa roue, vous devez renoncer à vos convictions.

A la Commission européenne, Michel Barnier défendait l'adhésion de la Turquie à l'Europe. Aujourd'hui, il est contre. Mon ami Bernard Kouchner a écrit un livre avec moi pour défendre cette adhésion. Aujourd'hui, il argue du comportement d'Erdogan (le premier ministre turc) au sommet de l'OTAN pour changer d'avis. C'est minable comme argument, car qu'a fait Erdogan pendant quarante-huit heures ? Du Sarko, pour obtenir un maximum d'engagements des Etats Unis.

 

Pourquoi la gauche a-t-elle tant de peine à s'opposer à Nicolas Sarkozy ?

 

Normalement, c'est elle qui incarne le volontarisme. Là, elle se trouve débordée. C'est pour cela qu'il ne faut pas chercher à faire campagne contre Sarko. Il faut se différencier de lui.

 

En quoi consiste la relance écologique que vous préconisez ?

 

Les plans de relance actuels sont beaucoup trop faibles, au regard de la gravité de la dépression. Je lis Krugman, je lis Stiglitz - Prix Nobel d'économie. On n'est pas près de sortir de la crise. En outre, ces plans ne serviront à rien s'ils ne transforment pas en profondeur le fonctionnement de l'économie. Dans notre contrat écologique, nous proposons un emprunt de 1 000 milliards d'euros sur cinq ans qui serait levé à un taux identique par les banques nationales, garanti par la Banque centrale européenne, pour financer la transformation écologique de notre modèle économique et social...

 

Défendre la conversion écologique de l'économie, est-ce audible en période de crise ?

 

Une enquête de la Sofres montre que 92 % des Français veulent plus de réponses écologiques. Mais devant la violence de la crise, une partie de la population réclame des réponses immédiates de protection. Donc ce n'est pas toujours facile. Prenez le conflit des marins pêcheurs, il est très symptomatique. Face aux images de familles dans la dèche, il est beaucoup plus facile de s'en prendre aux quotas, comme l'ont fait le PCF et l'extrême droite, que de les défendre alors qu'ils représentent la garantie d'un avenir pour la pêche : sans poisson, plus de pêcheur. Le pari de cette élection est de voir si 10 % à 15 % des électeurs sont capables d'adhérer à cette idée de transformation.

 

Pour l'instant, on les sent surtout en colère.

 

De plus en plus de salariés se sentent à bout, on le voit avec les séquestrations de patrons. En même temps, la société est complexe. Les gens ne se sentent pas concernés par la crise de la même façon. Certains même y échappent. Je suis aussi intrigué par cette histoire de bonus, de stock-options. En France comme en Allemagne, ça rend les gens fous. Mais, les salaires de la société du spectacle, des animateurs de télé ou des footballeurs ne rendent pas fous, alors que c'est la même folie. Un jeune du PSG gagne, à 22 ans, 90 000 euros par mois. Ça, bizarrement, on le supporte.

 

Comment tout cela peut-il évoluer ?

 

Le grand problème de la société française, c'est qu'elle aime se donner. On se donne à Sarkozy, on se donne à la gauche ou à l'idée révolutionnaire. On se donne facilement et on est déçu facilement. Cela fait d'elle une société fragile, très fragile. La société allemande l'est d'une autre manière. Elle aime la sécurité et la moindre insécurité la déstabilise complètement. Cette fragilité de nos sociétés est dangereuse. Dans les crises, ce n'est pas toujours l'idée démocratique qui sort vainqueur. C'est pour cela qu'il faut relancer l'utopie positive.

Propos recueillis par Françoise Fressoz, Marion Van Renterghem et Sylvia Zappi

 

L’écologie est-elle soluble dans le capitalisme ?

vendredi 17 avril 2009

 

À l’heure où la crise bat son plein, le modèle de développement capitaliste et néolibéral nous montre tous les jours à quel point il nous mène droit dans le mur.

 

Face à cette crise majeure, il est important d’apporter une réponse globale à l’urgence sociale et écologique, qui soit à la hauteur de cette crise, et non pas un bricolage de micro-mesures destinées à repeindre en vert un mode de production qui par sa nature, ne peut pas l’être.

 

L’impasse du « capitalisme vert »

Certains voudraient rendre écologique le système capitaliste. Mais il n’est pas concevable qu’un système basé sur la logique du profit et les intérêts privés puisse être compatible avec l’écologie et la défense de l’environnement. Il n’est pas non plus acceptable de se contenter de « mesurettes écologiques » obéissant aux seuls intérêts de l’économie de marché, et de la rentabilité économique immédiate. Cette vision à courte vue ne répond absolument pas à la catastrophique situation écologique de notre planète. Il n’est pas envisageable de faire de l’écologie sans s’attaquer directement aux intérêts privés, au système capitaliste.

 

La mascarade du Grenelle de l’environnement

Opération marketing sarkozyste pour se donner un vernis écologique, mais évacuant toutes les questions qui fâchent au premier rang desquelles le nucléaire. Participer à cette véritable mascarade était une faute politique inacceptable, car personne ne pouvait croire sérieusement que Sarkozy allait devenir écologiste du jour au lendemain, alors que toutes ses propositions de campagne obéissaient à une logique productiviste et consumériste, et que seule compte, pour lui, la loi du profit.

Pire que tout, les pseudo-écologistes du Grenelle ont donné le feu vert à Sarkozy pour sa politique du « Tout Nucléaire » et de VRP international du lobby nucléaire français, accréditant sa thèse comme quoi le nucléaire ne serait pas un problème écologique puisque son éviction du Grenelle n’a pas posé de problème.

 

Culpabilisation individuelle ou changement global ?

Alors que l’essentiel des dégâts écologiques dans le monde sont la conséquence directe de notre mode de production industriel et de sa folle course aux profits, une tentation classique des écologistes inconséquents est de ne proposer que des mesures visant à culpabiliser toujours plus les individus. Si l’impact des comportements individuels n’est pas négligeable, il paraît tout de même dérisoire et malhonnête de toujours s’attaquer aux classes populaires, qui n’ont bien souvent pas choisi leur mode de vie, tout en épargnant systématiquement les entreprises et leur mode de production au nom du « réalisme économique ». Sans jamais remettre en cause la logique mortifère du capitalisme.

 

L’écologie « ni de droite ni de gauche » ?

Comment prétendre à un projet de société écologique cohérent quand on rassemble au sein d’un même rassemblement José Bové, ex-militant antilibéral de terrain, et Daniel Cohn-Bendit, politicien libéral revendiqué, farouche partisan de la « concurrence libre et non faussée », qui a d’ailleurs géré la ville de Francfort dans une majorité municipale CDU (équivalent allemand de l’UMP) ? L’organisation de notre société, de ses modes de production et d’échange, est intimement liée à notre capacité de prendre en compte son environnement et de le protéger, il n’est pas possible de découpler les questions sociales des questions écologiques. Non, l’écologie n’est pas soluble dans le capitalisme et le libéralisme !

 

L’écologie sera socialiste ou ne sera pas !

(extraits des « Principes fondateurs » du Nouveau Parti anticapitaliste, adoptés lors de son congrès de fondation, du 6 au 8 février 2009)

À l’évolution du capitalisme et l’extension de la sphère marchande à l’ensemble de la planète, correspond une crise écologique sans précédent. Si des sociétés humaines ont déjà eu à faire face à des crises environnementales du fait d’une utilisation non rationnelle de leurs ressources, c’est la première fois qu’une crise prend une telle ampleur, qu’elle concerne désormais tous les habitants de la planète et qu’elle amplifie d’autant les inégalités sociales.

 

Le socialisme que nous voulons : un écosocialisme

Pas plus qu’il n’y a de bon capitalisme productif, il ne peut y avoir de bon « capitalisme vert ». Parce qu’elle seule rendra possible des choix économiques démocratiques et rationnels, pris dans l’intérêt du plus grand nombre, la rupture avec le capitalisme est une condition nécessaire afin de stopper la crise écologique dont les effets catastrophiques commencent à se multiplier. Dans le cadre d’une nouvelle organisation de la société, dont la finalité sera l’utilité sociale et non plus le profit, les producteurs et les citoyens, autonomes et responsables, décideront de développer les activités économiques qui bénéficient à la collectivité, et écarteront celles qui mettent en danger les populations et leur environnement. Le socialisme que nous voulons ne propose nullement un développement illimité de la production, mais se fonde au contraire sur la satisfaction écologique des besoins sociaux : c’est un écosocialisme. Seule une société délivrée de la dictature du capital sera en mesure de réconcilier l’être humain et la nature.

 

Nos positions face à l’urgence écologique

L’urgence écologique implique de rejeter l’idée d’une expansion illimitée et dévastatrice de la domination de l’humanité sur la nature et par conséquent de toute forme de productivisme. Sur les questions climatiques, énergétiques et alimentaires, inverser la logique de destruction de la planète exige une planification démocratique. En opposition aux modes de production et de consommation actuels, nous proposons la relocalisation de l’économie, la redistribution des richesses, la décroissance de la consommation des ressources non renouvelables et la remise en cause de secteurs d’activité énergétivores, inutiles, polluants ou dangereux, en particulier le nucléaire. L’eau, l’air, la terre et le vivant sont des biens communs non privatisables. La maîtrise de leurs usages doit être au coeur de nos préoccupations. Pour cela, les transports, l’eau, l’énergie, doivent être gérés par des services publics contrôlés par les salarié-e-s et les usagers, pour satisfaire les besoins sociaux, économiser les ressources et préserver l’environnement. Nous luttons pour une sortie rapide de l’utilisation de l’énergie nucléaire. L’agriculture n’a pas échappé aux effets dévastateurs du capitalisme en sacrifiant les paysans partout dans le monde au profit de l’agro-business et des spéculateurs de l’agriculture. Il est urgent de mettre en place la souveraineté alimentaire, de redonner au territoire agricole sa vocation de production de biens alimentaires sains et de qualité, d’aménagement dans le respect de la terre et de l’espace rural. Le maintien de paysan-ne-s, nombreux et vivant de leur travail dans une campagne vivante, favorisera la reconstruction du tissu social en milieu rural. Le NPA s’oppose à toute production d’OGM.

 

 

José Bové : «Ne pas prendre les citoyens pour des gogos»

 

Premier meeting, hier à Brest, des listes Europe-Ecologie. José Bové y a défendu l'idée d'un «plan européen de relance écologique», permettant de «créer dix millions d'emplois verts en dix ans».



N'est-il pas difficile pour les écologistes de se faire entendre dans le cadre de cette campagne européenne, quand l'époque est surtout dominée par les préoccupations sociales?
La crise actuelle est née il y a 18 mois, avec les émeutes de la faim dans plusieurs pays. La crise économique et financière a suivi. Pendant ce temps, la crise climatique se poursuit. En réalité, on assiste à une addition de crises mondiales qu'il faut traiter en même temps. A l'inverse de la politique économique catastrophique de Sarkozy, nous proposons un plan européen de relance écologique, permettant d'investir sur le long terme. Nous parions qu'avec 1.000milliards d'euros, nous pouvons créer 10millions d'emplois verts en dix ans. Sans changement radical de politique, l'effet de serre finira par faire exploser la planète et la solution ne peut pas être nationale.

Ne craignez-vous pas que les listes du NPA d'Olivier Besancenot vous taillent des croupières le 7juin?
A l'évidence, la plupart des forces politiques, le NPA comme le PS, l'UMP ou le MoDem, font cette campagne à reculons, en espérant qu'elle sera courte, avec le risque de tromper les électeurs sur les vrais enjeux. Pour en revenir à Besancenot, humainement je n'ai rien à lui reprocher mais je ne pense pas que la critique du capitalisme permette, à elle seule, de résoudre les problèmes écologiques de la planète...

Que vous inspire la radicalisation des conflits sociaux à laquelle on assiste ces derniers temps?
Ce que je remarque, c'est que les actions spectaculaires des salariés se traduisent par des avancées pour leurs revendications. Bien? Mal? Comme dit un vieux dicton chinois, "quand le sage montre la lune, le fou regarde le doigt"... La vraie question est de savoir pourquoi ils sont conduits à de tels modes opératoires pour se faire entendre! Les vrais responsables de ces situations sont clairement le Medef et le président de la République qui bloquent tout dialogue social.

Êtes-vous confiant sur le résultat de vos listes à ces européennes?
Nous espérons au moins un élu dans chacune des huit grandes régions. Et, pour cela, nous menons une campagne sur des thèmes européens, une campagne qui, elle au moins, ne prend pas les citoyens pour des gogos.


Le Télégramme 10.04.2009

 

EDF : le nucléaire barbouze

Communiqué de presse du 9 avril 2009

Après le piratage informatique dont aurait été victime Yannick Jadot, aujourd’hui tête de liste Europe Ecologie dans le Grand Ouest, alors qu’il était directeur des programmes de Greenpeace France, on apprend que Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire aurait également subi l’espionnage d’une société privée commanditée par EDF.

 

Greenpeace et le Réseau Sortir du nucléaire mènent une activité salutaire d’information des citoyens et d’animation du débat sur le nucléaire. Malheureusement on doit constater que le nucléaire civil comme le militaire, échappent en France à tout contrôle démocratique. La politique nucléaire de la France se développe depuis ses débuts dans la plus totale opacité et ne dépend que du Président de la République.

 

Les pratiques illégales qui sont révélées aujourd’hui sont dignes d’une République bananière, et ne devraient pas être possibles dans une démocratie moderne et dans un état de droit.

 

Des cadres d’EDF sont mis en examen pour ces affaires d’espionnage. Il faut espérer que la justice fera toute la lumière sur ces pratiques illégales et que les responsables à tous les niveaux seront condamnés.

 

LES VERTS

 

 

Congrès du Parti Vert Européen
27 et 28 mars à Bruxelles

Extraits du tchat de Cécile Duflot (les Verts) sur Rue89

Rue89 | 20/03/2009 |

 

"Pourquoi ne pas participer au Front de gauche ?"

 

"Pour ou contre la décroissance ?

Pour ou contre le libéralisme ?

Pour ou contre le PIB ?"

 

"En vous opposant aux OGM pour des raisons idéologiques et non scientifiques, puisque leur nocivité n'a jamais été démontrée, ne nuisez-vous pas gravement au développement des pays du Tiers monde, compromettant leur espoir d'atteindre à l'auto-suffisance alimentaire ?"


Pour une écologie anticapitaliste

 

Écologie et anticapitalisme, intrinsèquement liés, doivent être au centre du projet politique du NPA, tant théoriquement que pratiquement. 

 

Après avoir détruit une partie de notre environnement, la folle course au profit menace désormais les équilibres de la planète. Cette dernière traverse une crise écologique sans précèdent due aux conséquences désastreuses d’un système économique et énergétique fondé sur les énergies fossiles, le gaspillage, l’utilisation de technologies dangereuses et l’absence de principe de précaution. La pollution et la destruction engendrées par les activités humaines croissent et s’étendent au même rythme que le capitalisme.

 

Ces crises inédites ne peuvent aller qu’en s’amplifiant : les combattre, c’est remettre en cause le capitalisme. La période tourmentée, et durable, que traverse le cours du pétrole n’est qu’un nouvel exemple d’un système incapable de résoudre ses contradictions. Cette crise pétrolière a des conséquences sur le quotidien de chacun. On ne la résoudra pas par des demi-mesures, qui ne pourront qu’atténuer ces conséquences et ne feront que reculer de quelques années l’échéance d’une catastrophe d’ampleur. C’est dès maintenant qu’une alternative à la société pétrolière est indispensable.

 

Les partis politiques qui défendent ce système et qui, en même temps, prétendent protéger l’environnement sont au mieux inconséquents, au pire hypocrites. L’exercice de tartufferie, auquel s’est livré Nicolas Sarkozy lors du Grenelle de l’environnement, ne doit pas créer d’illusions quant au vernis vert de ce gouvernement : sitôt les micros des journalistes éteints, ce sont les industriels du pétrole, du nucléaire, de l’agrobusiness, les défenseurs du transport routier et des OGM qui ont repris le pouvoir pour qu’au final, tout continue comme avant. On ne peut pourtant pas lutter contre la prédation des sociétés humaines sur l’environnement si on ne se bat pas contre la prédation de quelques-uns sur tous les autres.

 

De son côté, la gauche traditionnelle, qui refuse de s’en prendre aux causes profondes des pollutions, n’est pas en capacité de mettre en œuvre un programme réellement écologiste. Quant à la direction des Verts, sa participation croissante aux rouages de la cogestion sociale-libérale lui fait accepter nombre de compromis, y compris en matière environnementale, l’empêchant d’être porteuse d’une écologie radicale.

 

Il y a pourtant urgence, comme le montrent les nombreuses luttes écologistes qui se mènent sur des terrains aussi variés que le nucléaire, les OGM en plein champ, la poursuite des projets autoroutiers, la défense du transport ferré, le maintien d’une agriculture paysanne, le droit à la santé en particulier pour les salariés des industries polluantes, la défense du climat, la préservation de la biodiversité, la défense de services publics respectueux de l’environnement… Mais celles-ci restent souvent locales et isolées. Il s’agit aujourd’hui de les développer et de travailler à leur convergence. Mais cela ne peut suffire. Un parti anticapitaliste digne de ce nom, donc radicalement écologiste, doit convaincre qu’un autre monde est nécessaire et possible, qu’une société débarrassée de la marchandisation et respectueuse des équilibres naturels peut et doit advenir. Ce projet de société nécessite des bouleversements radicaux de nos modes de production, de transport, mais aussi de consommation et de comportement. Cela implique notamment une transformation profonde, démocratique, des appareils productif et énergétique.

 

Mais cela nécessite aussi d’articuler systématiquement dimension sociale et dimension écologiste. Non content de détruire la planète, le capitalisme rend les pauvres plus pauvres, mais aussi plus vulnérables aux dégradations environnementales. Inégalités sociales et inégalités écologiques se conjuguent de façon accrue, comme le démontrent encore les émeutes de la faim qui ont enflammé nombre de pays du Sud. L’écologie que nous défendons s’inscrit donc dans la perspective de mouvements pour la justice globale et elle ne peut se réduire à une défense frileuse de la nature considérée comme un corps extérieur au fonctionnement de nos sociétés. Elle doit saisir les mécanismes et identifier les premiers responsables de la dégradation de notre environnement. Nous ne sommes pas plus responsables de la crise écologique que nous ne sommes égaux face à elle.

 

Questions de santé, d’agriculture, de pollutions quotidiennes, risques de catastrophes climatiques ou nucléaires : tout concourt à faire de l’écologie un axe central d’une politique émancipatrice pour le XXie siècle. Avec tous ceux et toutes celles qui pensent que l’écologie ne peut se satisfaire de repeindre en vert le capitalisme, tous ceux et toutes celles qui veulent conjuguer au présent luttes sociales et luttes écologistes, nous voulons contribuer à une écologie anticapitaliste, aujourd’hui encore tâtonnante, mais qui se trouve confrontée à d’immenses défis qu’il s’agit, dès aujourd’hui, de relever.

 

 

ALTERS ECHOS N° 12
ALTERS ECHOS est le journal de l’Alternative en Midi Pyrénées. Au sommaire : le rassemblement de Miremont et ses suites.
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Front d'écologie anti-capitaliste, anti-productiviste et altermondialiste

 

 

 Avignon 10 et 11 janvier 2009, les deuxièmes journées de

l'écologie radicale

 

 

 

 

 

  

Jusqu’où les Verts suivront-ils Cohn-Bendit ?

 

A lire dans le dernier numéro de Regards daté de décembre 2008

 

  

Les Verts font preuve d’une unité incroyable, en lançant un rassemblement de tous les écolos pour les élections européennes. Autour de Daniel Cohn-Bendit se retrouvent José Bové, Eva Joly ou Yannick Jadot. Un mélange détonnant dont on peut craindre la dérive droitière.

 

C’est sûr, les Verts ne nous avaient pas habitués à cela. Parti longtemps raillé pour son organisation qui relevait plus de l’AG que d’un comité central, qui a conduit à voir des multitudes de tendances s’affronter et se renverser au fil des congrès, les Verts semblent être passés à autre chose. Lors de leurs assemblées régionales de novembre, préalables au congrès qui se tiendra à Lille les 5 et 6 décembre, les militants ont porté en tête la motion défendue par la secrétaire nationale Cécile Duflot (27 %), devant le courant de Dominique Voynet (25,8 %). Les autres motions arrivent loin derrière (14,5 % pour Yves Cochet et Denis Baupin ; 11,8 % pour Martine Billard). « C’est un grand tournant pour nous, explique Jérôme Gleizes, lui qui a longtemps été dans l’aile gauche des Verts avant de rejoindre la majorité. On a gagné dix points. Cela traduit une certaine reconnaissance de Cécile Duflot. » Reconnaissance qui a de quoi étonner tant la mandature de la secrétaire nationale coïncide avec l’effacement des Verts et avec un contrôle plus fort de l’appareil. Celle qui devrait donc être reconduite à la tête du parti peut d’autant plus savourer sa victoire que la famille écolo se rassemble autour de Daniel Cohn-Bendit.

 

Une alliance improbable. Daniel Cohn-Bendit, José Bové, Eva Joly, Yannick Jadot de Greenpeace, Jean-Paul Besset, le bras droit de Nicolas Hulot : cet alignement bigarré a de quoi surprendre. Surtout quand on sait qu’Antoine Waechter a rejoint le projet. Le pari de la liste Europe Ecologie est simple : obtenir un score électoral conséquent aux européennes. Le manifeste Changer d’ère (1) a donc pour vocation de créer du commun là où ce n’est pas naturel. D’une part, Les Verts laissent à Daniel Cohn-Bendit la direction de la campagne, au sein d’une structure ad hoc où le parti n’est pas majoritaire ; d’autre part, le large rassemblement accueille en son sein des militants des associations environnementalistes dont l’ancrage à gauche ne saute pas toujours aux yeux. Et la présence d’un José Bové ne fait pas oublier celle de l’ancienne juge Eva Joly jusque-là proche du Modem. Pour Jérôme Gleizes, « entre 2006 et 2008, trois stratégies ont échoué : celle de Voynet vers le centre, celle de Bové avec les mouvements sociaux et celle des associations environnementalistes avec le Grenelle de l’environnement. D’où la nécessité du rassemblement. » Même constat chez Denis Baupin, adjoint au maire de Paris : « Nous avons besoin de dépasser la structure verte et d’élargir l’espace de l’écologie politique de tous les côtés. Nous devons réussir à faire cohabiter des visions différentes, avec un corps de doctrine cohérent. » Sauf que justement, ce n’est pas Daniel Cohn-Bendit, partisan à plusieurs reprises d’alliances allant jusqu’au Modem, qui peut garantir un maintien à gauche. Si la députée Martine Billard juge « l’initiative des Verts politiquement floue », son courant ne s’est pas opposé à cette stratégie. « Ce qui est intéressant avec une liste qui va de Bové jusqu’aux proches de Hulot, c’est que ces gens pourront être députés. Ils sont liés au mouvement social. Mais le problème, c’est que nous, les Verts, n’avons pas les moyens de peser dans l’organisation de la campagne. » Martine Billard critique le contenu du manifeste Changer d’ère : « Il fait reposer sur les individus la crise écologique. C’est hallucinant ! C’est comme s’il n’y avait pas de système, pas de rapports de force. Sans compter les nombreux manques, notamment sur l’immigration. » Francine Bavay n’est pas en reste : « Les Verts font un tête-à-queue historique avec un “ni ni”, ni droite ni gauche, venu de Bruxelles en même temps que Cohn-Bendit. Réconcilier les écologistes, ce n’est pas suffisant. Les électeurs, les militants associatifs et même les Verts ont des difficultés à comprendre cette stratégie. L’écologie ne peut être qu’à gauche. On ne répond pas à la question de fond : comment reconstruire un projet de gauche à la hauteur des enjeux ? »

 

Le saut de José Bové. Cela n’a pourtant pas arrêté José Bové qui a finalement rejoint les Verts. S’il reconnaît qu’il s’agit d’une « drôle d’alliance », il estime « qu’il faut dépasser cette logique. Il y a une crise d’un système de production qui est en train de détruire la planète. L’alternative, c’est un rassemblement. Car face à l’urgence, tous ceux qui se réclament de l’écologie doivent proposer une réponse globale, collective. Ce qu’on ne veut pas, c’est que la peur l’emporte. » Le pari n’est pas évident. José Bové a dû s’expliquer avec Daniel Cohn-Bendit pour mettre fin aux désaccords, autour de la Palestine, mais aussi du TCE. « S’engager pour une liste politique, ce n’est pas vilain, on ne se salit pas les mains. Si on n’allie pas l’action associative et l’action politique, on ne pourra pas changer la réalité. »

 

Un leader incontrôlable. Jérôme Gleizes reconnaît que ce rassemblement ne sera pas simple. « Le problème avec Daniel Cohn-Bendit, c’est qu’il parle beaucoup et qu’il ne comprend pas toujours le contexte politique français. Et c’est vrai qu’il manque parfois un peu d’ampleur sur les questions économiques. Mais ce qui me rassure, c’est qu’il écoute et qu’il a su s’y mettre. » Il a fallu néanmoins lui rappeler que les Verts ne voulaient pas d’alliance avec la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet… Pour rassurer ceux qui s’inquiéteraient du flou de la ligne d’Europe Ecologie, Jérôme Gleizes précise que « les Verts auront la maîtrise institutionnelle de la campagne, même si une structure ad hoc a été créée. » Quant au programme, « je ne m’inquiète pas trop de son ancrage à gauche ».

 

Stratégie de survie. Les élections européennes sont un enjeu de taille pour les Verts. Il s’agit ni plus ni moins que de redevenir un parti audible. L’image d’une famille écolo unie, capable de faire cohabiter les tenant du « oui » et du « non » au TCE, arrivera-t-elle à convaincre ? Cécile Duflot assure que « personne n’est propriétaire de ce rassemblement. Si cet appel remporte un succès, ce sera une très bonne nouvelle pour les Verts. Etre plus nombreux, plus mobilisés et convaincre plus d’électeurs : voilà nos objectifs ». Quant à Denis Baupin, il espère que ce n’est qu’une étape : « Il faut une structure politique capable de se présenter aux élections. Et, en même temps, nous devons pouvoir être influencés par le mouvement associatif, et pas seulement environnementaliste. Sans oublier le monde syndical que nous avons négligé parce que nous avons trop longtemps eu la vision d’un syndicalisme productiviste. Oui, c’est un immense chantier que nous entamons mais c’est la seule solution pour que l’écologie politique pèse. » Mais de quel dépassement s’agit-il ? C’est la question que pose Martine Billard : « De quel côté aller ? Doit-on accepter qu’un rassemblement écologique l’emporte, qu’il soit de gauche ou de droite ? La question, c’est de savoir comment dépasser les Verts pour ouvrir le parti à tous les réseaux et construire une gauche de gauche. Que fait-on de tous ces militants de gauche égarés ? L’appel de Politis pourrait être un cadre de rassemblement mais l’échéance des élections européennes complique la discussion. » Cela dit, vu l’état de déliquescence du PS et le débat en cours au sein de l’autre gauche, les sensibilités écologistes pourraient trouver leur compte dans la stratégie de Daniel Cohn-Bendit. Il faut dire que le lien entre la crise du capitalisme et la question écologique n’irrigue pas encore la gauche de gauche...

 

 

E.C.

 

Paru dans Regards n°57, décembre 2008

 

 

 

Les Verts s'unissent lors de leur congrès

 

 

 

6 décembre 2008

 

 

Des Verts rassemblés avec près des trois-quarts des votes. Sur une ligne radicale, écolo et à gauche, derrière le rassemblement pour les Européennes avec Dany Cohn Bendit. Et pour qu’une «majorité alternative à Nicolas Sarkozy l’emporte dans les urnes» en 2012.

Juste avant 13 heures et après une nuit de tractations sur les postes dans la nouvelle direction et de réécriture du texte de synthèse, les 528 délégués de la formation écologiste réunis en Congrès à Lille se sont rassemblés dans une large majorité.

Les quatres motions consituant la nouvelle majorité ont obtenu 70,99% des voix des délégués. La gauche du parti a totalisé 12,57%  de voix et les environnementalistes du tandem Cochet-Baupin 6,44%. A 19h30, Cécile Duflot, très applaudie et très émue a été de facto reconduite dans ses fonctions de secrétaire nationale, à l'âge de 33 ans. «Il fallait franchir le congrès, à nous de nous retrousser les manches et nous engager totalement dans le rassemblement. Pour que toute l'écologie enfin soit en campagne» a lancé Duflot de la tribune.

«La feuille de route est claire, elle réaffirme l’orientation des Verts en faveur de la décroissance “sélective équitable et solidaire”, notre participation active au rassemblement des écologistes (de Bové aux amis de Hulot ndlr). Et sur la volonté de faire en sorte que cette dynamique dépasse les élections européennes et trouve son expression aux régionales (2010) et à la présidentielle de 2012», a commenté la secrétaire nationale.

Cette nouvelle majorité «à quatre» regroupe les mouvementistes autonomistes amis de Cécile Duflot et les écolos «réalos» proche de Dominique Voynet, les environnementalistes autour de Jean-Marc Brûlé et ceux qui, proches de Noël Mamère, avaient lancé l’appel au Rassemblement des écologistes de tout poil.

Au sein des environnementalistes, le tandem Yves Cochet-Denis Baupin qui prône aussi le rassemblement mais comme levier pour une « démolition-reconstruction des Verts » n’a pas rejoint la majorité : «Ils jouent les prophètes de l’apocalypse. Ils veulent casser les Verts et réfléchir après. Nous on veut ouvrir, réformer les Verts, pas les dissoudre», expliquait un proche de Duflot. L’aile gauche du parti – Martine Billard, Françine Bavay, Yves Contassot – est également restée dans la minorité, notamment du fait de leur opposition à la présence du MEI d’Antoine Waechter derrière Cohn-Bendit: «La direction n’a pas voulu intégrer dans le texte de synthèse, le refus que des gens participant à un exécutif avec la droite puissent faire partie du rassemblement aux européennes», expliquait Yves Contassot. Qui se voyait dans une minorité constructive: «C’est la première fois qu’on a un Congrès politique, où les divergences s’expriment sans violence verbales et sans haines de personnes.»

Chez Martine Aubry à Lille, les Verts ont joué le contre-pieds vis-à-vis du PS: «Nous sommes satisfaits d’avoir réussi ce que nos amis socialistes n’ont pas réussi à Reims», trompétait Jean-Vincent Placé.»

 

********************************************************************

 

 DETAIL des RESULTATS :

  

.................................................................

 

Résultats des motions d'orientation stratégique : les motions E,F,C et B ont présenté un texte de synthèse intitulé "L'alternative écologiste", qui a obtenu 70,99 % des suffrages des délégué-e-s. Les motions D et A ont maintenu chacune leur texte (présenté le 16 novembre à l'Assemblée générale décentralisée), faisant respectivement 16,44 et 12,57 %.

 

Nombre de délégué-e-s inscrits : 528

Votants : 519

Blancs : 2

Nul : 0

Total exprimés : 517

 

[pour le détail des motions et courants, voir plus bas l'article : "Les courants Verts du Congrès de décembre 2008"]

 

 

>>  L'ALTERNATIVE ECOLOGISTE :

 

367 voix soit 70,99 %

Rassemblement des motions E (EEA) + motion F (OAI) + motion C (UEUS) + motion B (RECV)

 

>>  UNIR :

 

85 voix soit 16,44 %

Motion D (UNIR)

 

>>  ADEP :

 

65 voix soit 12,57 %

Motion A (ADEP)

 

 

29 OCTOBRE 2008 :

 

 

Roundup : le mensonge publicitaire de Monsanto confirmé

Communiqué : "Eau et rivières de Bretagne"

 

Les magistrats de la 7ème chambre correctionnelle de la cour d’appel de Lyon ont confirmé dans l’arrêt prononcé ce jour, la culpabilité des dirigeants et de la société Monsanto à propos de la publicité du pesticide Roundup. La publicité incriminée présentait le roundup comme étant biodégradable et protégeant l’environnement Selon les magistrats, le mensonge publicitaire résulte pour les emballages d’une « présentation qui élude le danger potentiel du produit par l’utilisation de mots rassurants et induit le consommateur en erreur en diminuant le souci de précaution et de prévention qui devraient normalement l’inciter à une consommation prudente ».

Sur l’utilisation du terme « biodégradable », le caractère trompeur est également assuré car « il est établi que le roundup est constitué de glyphosate et d’un tensio actif et qu’il se dégrade plus lentement que le glyphosate seul. De surcroit, un sous produit de dégradation du glyphosate, l’AMPA, se dégrade lui-même plus lentement ».

Enfin, en ce qui concerne le spot télévisé, celui-ci estime la cour « n’est accompagné d’aucun avertissement sur les précautions d’emploi à respecter et se termine sur des notions d’amour et d’intelligence qui ont pour effet de rassurer le consommateur sur l’innocuité du produit. Il en résulte là aussi que le roundup est présenté sous un jour trompeur d’un produit totalement inoffensif, ce qui ne peut être le cas d’un désherbant même s’il est moins nocif que d’autres pesticides ».

La cour a maintenu les peines d’amendes (2 fois 15000 €) et la publication du jugement dans la presse prononcées en première instance par le tribunal correctionnel de Lyon le 26 janvier 2007.

Eau & Rivières de Bretagne se félicite de la condamnation prononcée par la cour d’appel de Lyon à l’encontre de la société Monsanto et de son dirigeant : les magistrats les ont reconnu coupables d’avoir menti aux consommateurs en prétendant que le roundup était « biodégradable » et « respectait l’environnement ».

Pour l’association dont la plainte en 2000 est à l’origine de ce procès, cette condamnation d’un mensonge publicitaire grossier permet d’ouvrir les yeux des consommateurs sur la dangerosité environnementale et sanitaire du Roundup. L’association relève d’ailleurs que le 7 octobre dernier, une des spécialités commerciales de la gamme Roundup, le « Roundup Allées et Terrasses » a été retiré du marché par décision du Ministre de l’Agriculture (http://e-phy.agriculture.gouv.fr/spe/9800037-17887.htm)

Au-delà de cette condamnation symbolique, Eau & Rivières de Bretagne insiste sur les deux mesures urgentes à mettre en oeuvre : limiter la vente des pesticides destinés aux jardiniers amateurs aux seuls magasins spécialisés offrant un conseil aux consommateurs, et interdire leur publicité .

Jean-François PIQUOT, porte parole de l’association estime que « l’engagement du Grenelle de réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2015 ne sera tenu que si le consommateur est dissuadé d’employer ces poisons et encouragé à désherber autrement ».

 

 

http://ecolopresse.20minutes-blogs.fr/archive/2008/10/29/roundup-le-mensonge-publicitaire-de-monsanto-confirme.html

31 AOUT 2008 :

 

L’appel de Miremont pour une écologie radicale


"Face aux urgences sociale, écologique, démocratique, plusieurs initiatives au sein de la gauche que l’on appelle anti-libérale, tentent d’opérer des regroupements afin de créer une force capable de peser dans le paysage politique, de remobiliser nos concitoyen-ne-s."


"Beaucoup de militant-e-s de l’écologie politique, adhérent-e-s ou non d’un parti partagent des valeurs communes : respect du vivant, idéal de justice sociale, partage des richesses, critiques de la croissance économique, condamnation d’un capitalisme destructeur et corrompu, refus du totalitarisme financier, défense des services publics, des valeurs républicaines …

L’élaboration d’un cadre politique reste nécessaire.

C’est pourquoi, autour du terme de l’écologie radicale, ce sont réuni-es 150 personnes, soit individuelles, soit représentant sept composantes de l’écologie (Alter Ekolo, les Alternatifs, Écologie solidaire, le Mai, Objecteurs de croissance, Utopia, la Zone d’écologie populaire).

Nous avons dégagé cinq axes portant les objectifs de l’écologie globale, celles-ci recouvrant tous les champs de l’action politique :

préservation des biens communs : eau, air, terre, énergie, ressources minérales et biologiques ;

refondation des services publics pour l’accès à tous ; émancipation de tout être humain par l’accès égal aux droits sociaux, économiques, politiques, culturels, redéfinition de la place du travail et du droit à un revenu ;

remise en cause de l’économie mondialisée et des institutions internationales (OMC, FMI, BM, OMS, …), relocalisation des activités économiques, maîtrise collective des objectifs de la production et de la consommation ;

parti-pris de la paix par le désarmement, la culture de la non-violence ; ce qui menace aujourd’hui la paix ce sont les impérialismes et la montée des intégrismes culturels et religieux ;

démocratie réelle, pluraliste, directe, non exclusivement représentative. Indépendance de l’information, de la formation et de la recherche par rapport à la finance.

C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’initier un processus de rassemblement de transformation écologique et sociale.

À cette fin, nous avons décidé d’organiser un front d’écologie anti-capitaliste, anti-productiviste et altermondialiste, lieu collectif d’initiatives et d’élaboration.

De la même façon, nous participerons collectivement aux actions écologiques et sociales en cohérence avec notre démarche.

Nous présenterons notre initiative aux différents rendez-vous de la gauche anti-libérale (Politis, forums sociaux, CUALs, etc.)

Notre volonté commune s’inscrit dans le temps et ne se limite pas aux échéances électorales.

Nous nous retrouverons d’ici la fin de l’année pour poursuivre le processus que nous avons engagé à Miremont.

Nous appelons toute personne, structure ou organisation se reconnaissant dans cette démarche à nous rejoindre."

 

Miremont, le 31 Août 2008

 

Front d'écologie anti-capitaliste, anti-productiviste et altermondialiste

http://wiki.ekolo.org/

 

DOSSIER : Chronologie de l'Union des Ecologistes pour l'Europe (Europe-Ecologie)

  • ORIGINES DE L'UNION DES ECOLOGISTES POUR L'EUROPE : 

Appel du 4 avril 2008 lancé par Bernard JOMIER (élu Vert de Paris) :

 

"Nous appelons José Bové, Dany Cohn Bendit et Nicolas Hulot à assumer leurs responsabilités en lançant avec les Verts une dynamique de regroupement des écologistes pour les prochaines élections européennes."

 

  • CNIR (parlement) DES VERTS - 14 et 15 JUIN 2008 : 

Demande est faite au collège exécutif d’inviter José Bové, Dany Cohn-Bendit et Nicolas Hulot à participer à un débat, lors des prochaines journées d’été, sur les conditions d’un rassemblement des écologistes pour les européennes de 2009.

 

  • DANY COHN-BENDIT ENTRE EN SCENE : 

Il appelle, le 3 août 2008, les Verts à rejoindre une liste "Europe-Ecologie". 

 

  • JOURNEE D'ETE DES VERTS les 21-23 AOUT 2008 :

Un "projet d'accord pour rassembler l'écologie" est élaboré. 

 

  • CONGRES de REGIONS & PEUPLES SOLIDAIRES - 27 AOUT 2008 : 

"Concernant les élections européennes de mai 2009, la fédération « Régions et Peuples Solidaires » approuve la démarche engagée avec les Verts telle qu’elle a été présentée le 23 août à Toulouse autour de Daniel Cohn Bendit, Cécile Duflot, José Bové, les représentants de Nicolas Hulot  et François Alfonsi qui représentait la fédération R&PS. La recherche d’un accord équilibré associant l’ensemble des composantes de R&PS dans les circonscriptions concernées sera la priorité  des prochaines semaines. La participation de R&PS à cette démarche globale d’écologie politique en renforce la dimension fédéraliste et européenne." 

 

  • CNIR DES VERTS - 13 SEPTEMBRE 2008 :

 Adoption à l'unanimité du texte :

 

"(...) Il s’agit de construire un nouvel espace politique comprenant les Verts et d’autres composantes se réclamant des trois urgences écologistes, sociales et démocratiques. La démarche du rassemblement de l’écologie devra intéresser et mobiliser les militants des grandes associations environnementales, les acteurs de l’Economie sociale et solidaire, les réseaux altermondialistes, les objecteurs de croissance, les militants des droits humains, les régionalistes, les acteurs de la solidarité Nord-Sud, les mouvements de consommateurs, et toutes les personnes sensibles aux trois urgences."

 

  •  13 SEPTEMBRE 2008, CAP 21 refuse de participer à l'alliance des écologistes :

 

"(CAP 21) ne participera pas à l’alliance menée par Daniel Cohn Bendit pour les élections européennes car elle ne repose sur aucun idéal commun et ne s’inscrit en aucune manière dans une démarche de long terme de rassemblement de la famille écologiste." 

 

  • LA CNCU (antilibéraux) DIT NON AU RASSEMBLEMENT ECOLOGISTE :

6-7 septembre 2008 :

 

 

"A l’initiative de Cohn-Bendit, au nom de l’écologie, une tentative de regroupement pour ces élections est en cours qui associerait écologistes de droite et de gauche, défenseurs et adversaires de l’Europe libérale et du TCE, pour laquelle José Bové a été sollicité. La coordination nationale dit non à cette opération totalement contradictoire avec nos objectifs."

 

 

  • "RASSEMBLEMENT EUROPE ECOLOGIE"  : 

 

20 octobre 2008 : 1er meeting à Paris d' EUROPE-ECOLOGIE.

Avec Dany COHN-BENDIT (député Vert européen), Cécile DUFLOT (secrétaire nationale des Verts), José BOVE (altermondialiste), Yannick JADOT (ex-Greenpeace), Eva JOLY (ex-juge), Antoine WAECHTER (MEI), Jean-Paul BESSET (proche de Nicolas Hulot) et François ALFONSI (Parti de la Nation Corse).

 

COHN-BENDIT appelle à un «New Deal écologique».

>> Lire l'Appel : "APPEL AU RASSEMBLEMENT"

 

Lancement du site national EUROPE-ECOLOGIE

 

L'opinion de Michel :

 

> Ce rassemblement écologiste a un côté sympathique... c'est un plus pour l'écologie environnementaliste... un "lobby" de l'environnement au parlement européen sera une bonne chose.

 

> Côté négatif : l'écologie politique radicale, elle, n'a rien à gagner de ce regroupement hétéroclite... qui ne doit son existence qu'à la faveur des élections européennes de juin 2009. Comment une alliance allant des proches de Nicolas HULOT à José BOVE pourrait-elle survivre à cette échéance électorale ? Point de salut en-dehors de l'environnement (... et encore !). "Europe-Ecologie" implosera à la moindre tentative de regroupement politique...

Yannick JADOT (ex Greenpeace) a beau espérer "bouger les lignes et refonder l'écologie politique", je suis persuadé du contraire. A moins de reniements ou de vrai "conversions", je crois impossible une symbiose entre des environnementalistes adeptes du "ni droite - ni gauche" (Antoine Waechter et le MEI), et des altermondialistes qui veulent "changer le monde"...

 

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Les courants Verts du Congrès de décembre 2008

 

 

LES 6 COURANTS ACTUELS AU SEIN DES VERTS FRANCAIS...

 

 

 

MOTION A

 

 

ADEP - "ALTERMONDIALISME, DECROISSANCE ET ECOLOGIE POPULAIRE"

  • Courant altermondialiste et décroissants. Motion de la gauche des Verts, proche de "Politis" et des antilibéraux.

 

 

 

  MOTION B

 

 

RECV - "RASSEMBLER LES ECOLOGISTES, CHANGER LES VERTS"

  • Courant "mamérien" (sans Mamère...)

 

 

 

  MOTION C

 

 

UEUS - "URGENCE ECOLO !  URGENCE SOCIALE !"

  • Courant "environnementaliste" des Verts.

 

 

 

   MOTION D

 

 

UNIR - "FACE A L'URGENCE , UNIR LES ECOLOGISTES"

  • Courant favorable à l'union des écologistes, voire à la dissolution des Verts dans un nouveau mouvement.

 

 

 

   MOTION E

 

 

EEA - "RASSEMBLER L'ECOLOGIE : L'ESPOIR EN ACTES"

  • Courant de la gauche des Verts qui revendique l'autonomie vis-à-vis du PS, avec la direction sortante.
  • Signataires : Cécile DUFLOT, Jean-Vincent PLACE,...

 

 

 

   MOTION F

 

 

OAI - "OUVERTURE, AUDACE, IMAGINATION"  

  •  Courant "voynetiste" 

 

 

 

 

Assemblée générale décentralisée des Verts

16 NOVEMBRE 2008

RESULTATS des MOTIONS

 

******************************************

 

 

ADEP                    Motion A              11,8  % 
RECV Motion B             6,24 %
UEUS Motion C            14,33 %
UNIR Motion D            14,57 %
EEA Motion E            27,78 %
OAI Motion F            25,28 %

 

 

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Quelques éléments souvent méconnus concernant l'énergie atomique...

"Nucléaire : jusqu'ici tout va bien..."
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Journal de l'ADES N° 111 octobre/décembre 2008
Le Rouge le Vert N° 111.pdf
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