« La propagande est aux démocraties,
ce que la violence est aux dictatures. »
Noam Chomsky
Rouge & Vert 310
Didier Porte :
« C’est un contre-pouvoir de plus qui s’effondre »
jeudi 1er juillet 2010, par
"Les humoristes Didier Porte et Stéphane Guillon ont été brutalement licenciés de France Inter. Didier Porte affirme que l’on voulait sa peau en raison de ses critiques du pouvoir. L’affaire survient en pleine préparation, pour le moins chaotique, de la grille de rentrée de la radio.
CAMPAGNES SOLIDAIRES - Le mensuel de la Condéfération Paysanne
Nous, paysans, produisons notre journal pour vous offrir un autre regard sur l'actualité agricole. Nous témoignons de nos pratiques soucieuses de l'environnement, respectueuses du travail des hommes et de la qualité de la vie et des actions de la vie syndicale de la Confédération paysanne. Nous proposons des solutions pour maintenir et installer des paysans nombreux sur l'ensemble du territoire, pour maîtriser les productions afin d'assurer un revenu et un statut à tous les actifs agricoles. Nous débattons sur des sujets de société tels que les OGM, la sécurité alimentaire, la mondialisation : avec tous les acteurs de la vie sociale et avec les organisations travaillant à l'instauration d'échanges internationaux.
EDITO
Retrouver un revenu pour les paysans
L’assemblée générale de la Confédération paysanne, tenue à Montreuil les 4 et 5 mai, a été une bonne AG, constructive et efficace, avec des débats riches d’idées, de détermination et d’avenir. La réunion a été organisée sur deux jours, ce qui n’avait plus été le cas depuis 2006. La situation l’exigeait : il nous fallait travailler de manière urgente et attentive à la question du revenu des paysans. Les échéances étaient là : des crises dans toutes les filières, une nouvelle loi de modernisation d’inspiration libérale et dont l’objectif principal est d’organiser la disparition des paysans jugés non compétitifs, une réforme de la Pac qui se dessine avec des incertitudes importantes. D’où le thème de notre AG :
« Retrouver un revenu pour les paysans avant et après 2013 ».
Trois axes de travail ont été déclinés :
1 – Développer, argumenter nos revendications immédiates : maîtrise, répartition, revendications qui constituent la colonne vertébrale de la Confédération paysanne et dont
l’actualité prouve une nouvelle fois la justesse et la nécessité.
2 – Travailler sur le terrain, inventer l’agriculture de demain, ne pas laisser aux politiques le champ libre pour détruire une agriculture dont nous pensons, plus que jamais,
qu’elle peut être un gisement fort pour l’emploi paysan.
Plus qu’un slogan lancé en cours d’AG, « Un million de paysans » est un objectif que l’on peut atteindre si on travaille un tant soit peu le contenu.
Les porteurs de projets se multiplient, les projets innovants émergent. Ils nous questionnent dans nos pratiques, bousculent nos habitudes. Ce phénomène de société prend une ampleur nouvelle
chaque jour.
Vente directe, pluriactivité, installation atypique, hors cadre familial, paysans boulangers, Amap, agriculture urbaine : les porteurs de ces projets feront les paysans et les confédérés de
demain. A nous de savoir nous adapter pour les écouter, les accueillir dans une Confédération paysanne avec des adhérents nombreux, forte de nouvelles idées, d’un nouvel imaginaire pour
l’agriculture.
3 – Batailler pour que l’Assemblée nationale puisse modifier dans la loi de modernisation de l’agriculture ce que le Sénat qui vient de l’examiner n’a pas eu la volonté politique
d’ajouter (foncier, représentativité des syndicats, volet social…) ou de retrancher (financiarisation de l’agriculture, objectif ultime de cette loi).
La période que nous vivons oriente l’agriculture de demain. Notre devoir est de marquer cette orientation afin de retrouver rapidement un revenu pour des paysans nombreux sur tous les
territoires.
Philippe Collin,
Paysan dans l’Yonne,
Porte-parole de la Confédération paysanne
"LE PUBLIPHOBE"
Sporadique, épineuse et cristalline, la prose d'Yvan Gradis est désormais téléchargeable dans son intégralité depuis cette page.
N'hésitez pas à la distribuer autour de vous !
Ce numéro 120 peut être photocopié et diffusé
Revue publiée par la Fraction L' Etincelle de Lutte Ouvrière
Le Lot en Action mag
n°19 - été 2010
16 pages d'actualités locales, nationales et internationales
avec un autre regard.
Sommaire
Page 2
Penser et agir autrement
Mieux consommer = décroissance ?
Page 3
Consommer autrement
Peut-on se passer des grandes surfaces ?
Les groupements d'achat
Page 4
Rejoindre ou créer une AMAP
Page 5
Les systèmes d'échanges locaux (SEL)
Pages 6
Consommer différemment, une expérience concrète !
Faire ses produits ménagers
Page 7 à 9
Habiter autrement
Construire en paille et le réseau Campaillons
Page 10
Les yourtes, retour à la nature
Page 11
Construction d'un éco-hameau au Vigan : le hameau d'Andral
Page 12
L'économie autrement
Les SCOP
Page 13
Penser autrement
Créer c'est résister, résister c'est créer
Page 14 à 16
Agenda des festoches du lot cet été
Le mensuel de la gauche anticapitaliste de l'Hérault.
Le NPA 34 publie "Motivé-e-s",
centré sur l’actualité dans la région Languedoc-Roussillon.
ALTERS ECHOS est le journal de l’Alternative en Midi Pyrénées.
Il existe depuis février 2006.
Le journal ouvre ses colonnes aux adhérents de l’Alternative, mais pas seulement. Ainsi, le journal se trouve au carrefour d’une grande diversité d’opinions qui ne font pas nécessairement l’unanimité. Ces débats existent tant à l’AMP que dans les colonnes du journal.
Editorial
Pour en finir avec la civilisation
La civilisation est la plus belle création de l’humanité. Il faut la préserver à tout prix.
Hors de la civilisation, il n’y a que la barbarie.
Les lumières de la civilisation nous préservent des ténèbres.
La civilisation est l’évolution normale des sociétés humaines.
Il n’y a rien de mieux que la civilisation.
Mais est-ce vrai ? Qu’est-ce que la civilisation exactement ?
Et la vie sauvage, qu’en sait-on ? Les sauvages passent-ils vraiment leur temps à lutter pour la survie et à souffrir de la famine ?
Les preuves et données énumérées dans l’article « Agroécologie : nouvel oxymore ? » en surprendront plus d’un.
Dans ce numéro nous continuons à tenter de déconstruire le mythe de la civilisation, à montrer ce qu’elle est réellement mais nous verrons aussi quelques visions de l’après civilisation.
Bonne lecture.
La Tendance CLAIRE du NPA (pour le Communisme, la Lutte Auto-organisée, Internationaliste et RévolutionnairE)
a été fondée le 14 février 2009.
EDITO
OFFENSIVE INDEXÉ SUR LA BOURSE ? On pourrait se poser la question vu les variations de prix de la revue ces derniers temps !
Jusqu’au numéro 18, elle faisait 44 pages pour 3euros sauf les numéros réalisés en commun avec Courant alternatif. Puis, la revue a augmenté sa pagination pour passer à 52 pages et surtout son tirage à 7000 exemplaires pour assurer une diffusion en kiosque. Du coup, son prix a connu une hausse est est passé à 5 euros. Au printemps 2009, Offensive a perdu sa commission paritaire : une aide à la presse écrite qui permet notamment d’avoir des tarifs réduits d’affranchissement pour envoyer le journal dans l’Hexagone. Une hausse des frais que l’on avait discrètement reportée sur le prix de l’abonnement. Cette inflation continue pour les lecteurs et lectrices habituel-le-s de ce journal qui n’était pas forcément faite pour nous plaire. L’objectif restant que le plus grand nombre de personnes possible nous lisent, on pouvait considérer ces hausses de prix comme des freins à la découverte de notre prose. Pourtant, pas de gabegie à la revue, ni de billets d’avion pour d¹éventuel-le-s envoyé-e-s spéciales et spéciaux ! Rédactrices et rédacteurs, correcteurs et correctrices et autres graphistes ne touchent pas un kopeck. Et puis les bonnes nouvelles se sont additionnées. À la fin 2009, Offensive a récupéré une commission paritaire (le fameux « CPPAP » mentionné en petit page2). Et, surtout, les ventes en kiosque des derniers numéros ont sensiblement augmenté : de 700 exemplaires, on est passé à 1500 exemplaires ! Du coup, alors que nous rentrions à peine dans nos frais, nous avons réussi à mettre quelques deniers de côté. Lors de notre dernière coordination, nousa vons discuté de ce qu’on allait faire de cette petite cagnotte : livret A ? campagne de pub dans le métro parisien ? séminaire à Acapulco ? Même pas ! À l’unanimité, il a été décidé de baisser le prix de la revue. C’est donc grâce à vous si, à partir de ce numéro, la revue passe à 4 euros. Une mesure populiste, populaire, en faveur du pouvoir d’achat, à faire pâlir de jalousie un Michel-Édouard Leclerc ! Espérons que nous puissions poursuivre avec ce nouveau prix quelques numéros, histoire de ne pas trop donner le tournis...
éditorial du n°1600
Quel déconcertant paradoxe sur les ondes et dans les pages des journaux : d’un côté, ce ne sont que titatas cocardiers des commentateurs de jeux de baballe – et bientôt de pédale — qu’inquiètes et lancinantes conjectures sur le « mental » ou la couleur des selles de nos joueurs professionnels multimillionnaires, gonflés de muscles ou d’EPO ; d’un autre côté, c’est le silence honteux des mêmes pisse-copie à propos des mouvements de révolte et de grève en Grèce puis en Espagne. Comme s’il ne fallait pas s’attendre, dans notre bel Hexagone, à ce que la récession et la misère suivent de peu la rigueur et le chômage dus aux extravagants jeux boursiers des grands de ce monde. Pas plus que les actionnaires, il ne faut effrayer le populo, pensent-ils : pendant qu’ils picolent devant leurs écrans plats en suivant de droite à gauche puis de gauche à droite les mouvements hypnotiques de balles et ballons, ils ne songent pas à « grogner » comme des cochons ni à se révolter. Comme quoi, effets d’annonces et reculades sont bien la règle en Sarkosie. Ainsi on oublie dare-dare la « zone noire » charentaise ; de braves propriétaires préfèrent rester dans leur douillet chez-eux au risque de se réveiller à nouveau les pieds puis la tête sous l’eau. Ils l’ont fait bruyamment savoir au gouvernement et aux élus. Pourtant, ça semblait logique de vouloir leur éviter que ça recommence ! Mais 2012 approche et c’est pas le moment de chatouiller de futurs électeurs. De même, on tempère le fameux « coup de rabot » aux niches fiscales bruyamment promis en haut lieu. Ça défrisait des députés et sympathisants UMP qui s’étaient bien habitués à n’avoir à payer ni impôts ni charges sur leurs dépenses consacrées à rétribuer chichement, à coups de chèques emploi, boniches, larbins et autre serviteurs à domicile. Les seules promesses que tienne l’Élysée sont celles de ne pas augmenter les impôts directs, de maintenir la TVA à 5 % sur la limonade, de préserver contre tout bon sens le gaulois mais scandaleux bouclier fiscal, de passer à la hussarde ses contre-réformes ultralibérales, bref de faire payer les pauvres puisqu’ils sont nombreux et faits pour ça. Quand on lira ces lignes, d’importantes décisions concernant les retraites auront été rendues publiques ; nul besoin d’être grand clerc pour en prédire la teneur. On taxera les cotisations des fonctionnaires, ces bêtes immondes et inutiles ; on fera travailler tout le monde deux ou trois ans de plus pour commencer ; puis encore plus, en douceur et profondeur, au fil des années à venir. On épargnera ainsi aux salariés les fâcheuses dépressions consécutives à l’oisiveté sénile ainsi que les frais excessifs d’une introuvable maison de vieux. Quant aux SDF, étrangers et autres indigents, ils pourriront en taule ou à la fosse commune. Si avec ça, il n’y a pas de quoi se faire anarchiste !SOMMAIRE de CA n° 199 avril 2010
Edito
Antinucléaire
•Du rififi dans le réseau
Social
•A Strasbourg comme ailleurs, le 23 mars a été une nouvelle manifestation saute-mouton
•“Quand la base se rebiffe”
•La convention 66 : Un projet de restriction du social au profit du capital
Italie
•Rosarno :
L’alibi du racisme et de la ‘Ndrangheta
•Le Fichage ADN en procès
Fondu au noir
•“Avatar” de James Cameron
•Le Temps des Graces de Dominique Marchais
Dossier : Peur et Immobilisme
•Y a-t-il plus de répression qu’avant, comme on l’entend souvent ?
•Surveillance totale ou totale paranoïa
•Peur, conscience de classe et solidarité
Grèce
•“Il n’y a qu’une chose à régler :
nos comptes avec le capital et son Etat”
Livres de Femmes
•Juana Doña, Femmes dans les prisons franquistes.
Des mots pour agir
•Contre les violences faites aux femmes
Kurdistan
•Un automne kurde ?
Ce qui nous enrichit
•Armand Gatti à Saint Nazaire
Livre de notre histoire
•Marika Kovacs, L’Octobre hongrois de 1956
International
•L’état des gauches au Liban
• Collaboration de Classe
Rubrique p. 32
Vive la vie bonne !
La presse dominante se moque trop facilement des mises en garde des militants antiproductivistes contre les agressions sensorielles dont nous sommes victimes. Oui, nous sommes des militants de la lenteur ; oui, nous revendiquons le droit à la nuit ; oui, nous pensons que l’on n’accorde pas assez d’importance au « prendre soin ». De plus en plus, nous prévoyons des moments artistiques lors de nos rassemblements militants (chanteurs, musiciens, slameurs, chorégraphes, plasticiens, etc.). Ce choix est politique : mettre en acte la volonté de développer les autres dimensions de nos personnalités pour ne plus subir l’économisme dominant (se vivre uniquement en forçats du travail et de la consommation). Nous pourrions nous moquer de cette attention accordée au sensible, sauf si nous admettons que la société productiviste fait au quotidien l’économie du sensible. Prenons nos objets ordinaires. Songe-t-on assez aux conséquences de nos choix d’écriture ? Que signifie sensoriellement le passage de la plume au stylographe, puis au clavier ? Que signifient aussi ces lycées qui ressemblent à des quartiers de haute sécurité ? Que signifent ces abords de centre-villes pub-tréfiés par l’urbanisme commercial ? Le choix d’une vie bonne, donc simple, |
est aussi celui d’une vie sensible. L’éveil de la sensibilité a besoin de temps, de gratuité, de profondeur : toutes qualités déniées dans un système dirigé par la seule impulsion quantitative. Norbert Elias a montré que le culte de la raison produit une éviction du sujet : il songeait alors notamment à la fin de l’artisanat. On pourrait aujourd’hui parler de la crise de la culture, et en particulier de la poésie. Les antiproductivistes sont fortement engagés dans la défense de la poésie, car l’inexplicable relève nécessairement du poétique. Or, c’est justement cette part humaine la plus profonde qui est aujourd’hui refoulée par le capitalisme. La crise du poétique est donc révélatrice de la guerre souterraine que mène la civilisation du symbole et du chiffre, c’est pourquoi nous devrions accorder de l’importance dans nos messages militants au beau, au poétique, au sensible. Le système d’oppression a pénétré très profondément dans nos imaginaires. Conséquence : ils sont en deuil, qu’il s’agisse de notre imaginaire alimentaire (celui de la malbouffe), ou sexuel (celui des films porno). L’imaginaire est toujours lié à une perception du monde, or la perception spontanée dominante est aujourd’hui à la consommation du monde. Le politique n’est plus capable de permettre au poétique de se formaliser sous une forme symbolique : songeons à la disparition des visionnaires et des tribuns, |
puisque le seul discours autorisé est celui des économistes, des technocrates. Est-il insignifiant que le conseil scientifique d’ATTAC soit impulsé par des économistes, alors que les combattants de Massoud se disaient des poèmes ? A-t-on assez pensé à l’importance de la poésie et des poètes dans la Résistance ? Qui se souvient que c’est le grand poète roumain, Mircéa Dinescu qui a lancé, sur les ondes radiophoniques, l’appel à l’insurrection contre les Ceausescu ? Écoutons ce que nous dit le poètemilitant guadeloupéen Patrick Chamoiseau : le principe d’une poétique, c’est de parier sur les formes invisibles qui se trouvent dans le réel. Cette dimension poétique du vivant, c’est celle des grands mythes, y compris révolutionnaires. Une vie simple, c’est déjà une vie qui rappelle l’urgence et la beauté de vivre. Voilà pourquoi Le Sarkophage sera présent lors de la Biennale de Lyon, le 27 novembre, à 20 heures, à l’occasion de la conférence sur le thème « Le local sans les murs » dans l'espace même où est présentée l'oeuvre du sculpteur Sarkis. Voilà pourquoi Le Sarkophage co-organise le samedi 30 janvier 2010 avec la municipalité de Vaulx-en-Velin un grand colloque international sur le thème « Ralentir la ville », pour faire société de façon plus belle.
Responsable rédaction : Paul Ariès
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N° 70 - avril 2010
POLITIQUE - Printemps social Défendre les retraites. / Régionales La vie à gauche va-t-elle changer ? / Candidate du NPA. Fichu foulard / 50 ans d'indépendances. Demain l'Afrique ? SOCIÉTÉ L’idée de justice. Sauver les libertés dans un monde dangereux / Grève. Sans-papiers, utiles et indispensables CULTURE Willy Ronis. Humaniste engagé / Cinéma. Du poil de la bête / Créations. Trentenaires égarés
L'Édito de Regards
Politique
- Séparations de corps et divorces
- Régionales. Le PCF gagnant ou perdant ?
- Printemps social. Jean-Christophe Le Duigou « Taxer des revenus financiers des entreprises engrangerait 20 à 25 milliards d’euros » (2)
- Printemps social. Défendre les retraites (1)
- Régionales. La vie à gauche va-t-elle changer ?
Editorial
La tête ailleurs
Pleins Feux Retraites
Hold-up : le mode opératoire de l’État
Syndicats : l’impossible front commun
Face aux inégalités actuelles
Quatre systèmes, quatre projets de société
L’alternative : Redistribuer les richesses en faveur des travailleurs
Luttes
Total Dunkerque : Sarko, on dit merci
qui ?
Journée d’action du 23 mars : Vivement la suite !
RSA : La solution miracle a fait long feu
Représentativité syndicale : premiers jugements sur les « valeurs
républicaines »
Sans-papiers : l’État pris en tenaille
Éducation : Mobilisations et victoires locales
Multipro : Agression patronale caractérisée !
Social
Carte d’identité : « l’exigence de preuves est totalement
illégale »
Armand : Victoire contre la xénophobie administrative
Sylvain Laurens (sociologue) : "dire que la crise a obligé à fermer les
frontières est un raccourci
Antipatriarcat
Féminisme et écologisme
Culture
Yann Levy, photographe des marges
Anthologie de la connerie militariste, de Lucien Seroux
Anarchistes, d’Irène Pereira
Luttes de classes dans la Chine des réformes, de Bruno Astarian
Chroniques d’un incroyant, de Bruno Alexandre
Les classiques de la subversion : Histoire de la sexualité de
Michel Foucault (1976)
Le Temps des grâces, documentaire de Dominique Marchais
Affaire Brigneau : Troubles aux éditions Baleine
la critique de Cluny : My Own Love Song, d’Olivier Dahan
International
Espagne : Sociaux-traîtres et libéraux-loyaux
Afrique du Sud : Zabalaza, là où la lutte est cruelle
Grèce : Mythe de la faillite et tragédie sociale
Irlande : Une contestation encore très timide
Histoire
Il y a 100 ans : « Meure Biribi ! Sauvons Rousset »
Hommage à Jean Ferrat
Leur monde et le nôtre
On dirait un mauvais roman policier : une veuve multi-milliardaire, héritière d'une des plus grandes fortunes du pays ; une dispute familiale glauque, comme savent en sécréter les familles
bourgeoises lorsqu'elles se déchirent autour d'un héritage ; un maître d'hôtel indiscret qui enregistre les conversations privées de sa milliardaire de patronne pour donner les cassettes à la
fille, en procès avec la mère ; une île aux Seychelles ; de l'argent planqué en Suisse ; un artiste à ce qu'il paraît doué, qui l'est en tout cas pour les affaires puisqu'il a réussi à se faire
offrir pour un milliard d'euros de cadeaux.
Et il y aussi les ministres, dont l'un, ministre du Budget en son temps, une femme employée dans l'officine chargée de gérer la fortune professionnelle de la milliardaire...
En décortiquant l'affaire Bettencourt-Woerth, la presse apporte chaque jour de nouvelles révélations. Lorsqu'il était ministre du Budget, Woerth prétendait faire du combat contre l'évasion
fiscale sa marque de fabrique. Cela la fichait déjà mal que son épouse soit embauchée comme conseillère fiscale d'une des plus grosses contribuables, ou du moins qui devrait l'être. Cela la fiche
encore plus mal lorsque le bras droit de la milliardaire reconnaît quelques tricheries fiscales ! Ce bras droit s'est vu épingler la Légion d'honneur à sa boutonnière par Éric Woerth, peu de
temps après avoir embauché sa femme !
Et voilà qu'un hebdomadaire fait état d'un déjeuner entre Éric Woerth et Robert Peugeot peu après que celui-ci, victime d'un cambriolage, s'est fait voler 500 000 euros en lingots d'or.
Excusez du peu ! Éric Woerth aurait-il conseillé à Peugeot de réduire la valeur déclarée, pour réduire son impôt sur la fortune ? Jamais de la vie, proteste Woerth, Robert Peugeot est simplement
un ami avec qui il est normal de déjeuner !
Mais justement ! Toutes ces affaires braquent au moins un petit rayon de lumière sur leur monde, le monde des grands bourgeois avec leurs serviteurs politiques, le monde de ceux qui dirigent la
société, le monde de ceux qui peuvent faire des cadeaux d'un milliard ou se faire dérober 500 000 euros en lingots d'or sans que cela écorne leur fortune.
En étant l'actionnaire principale du premier groupe mondial de cosmétiques, L'Oréal, Mme Bettencourt pèse sur la politique. Pas parce que son défunt mari avait été ministre lui-même, mais parce
que des ministres, elle peut se les acheter ou se les fabriquer sur mesure.
Car, dans son écurie, il n'y a pas que l'épouse de Woerth. Il y a aussi Luc Chatel, l'actuel ministre de l'Éducation nationale, qui a commencé sa carrière comme chef de produit chez L'Oréal pour
y devenir DRH. Même s'il dément avoir été poussé à la politique par les Bettencourt, cela crée tout de même des liens. Des liens entretenus au fil des ans par de l'argent versé par la famille aux
grands partis politiques susceptibles de se retrouver au gouvernement. Aux partis de droite de préférence, car le cour de la famille est tout naturellement de ce côté-là. Mais sans être sectaire
pour autant : Bettencourt, le défunt mari, était lié d'amitié avec Mitterrand, dans un parcours commun qui les avait conduits de l'extrême droite d'avant-guerre à la Résistance.
Voilà le beau monde qui nous gouverne. Un beau monde où l'argent coule à flots au point d'éclabousser de temps à autre un ministre, mais qui est impitoyable vis-à-vis du pauvre qui ne peut plus
payer sa facture de gaz ou son loyer.
Toute cette affaire tombe mal pour Éric Woerth, qui est en pointe dans l'attaque du gouvernement contre les retraites. Elle lui coûtera peut-être sa carrière, car la solidarité témoignée par ses
collègues ne les empêchera pas de lui faire des crocs-en-jambe. Mais, au-delà des avatars du moment, tout ce beau monde est lié par une profonde complicité, une complicité de classe. Celle de
cette haute bourgeoisie qui sait que ses richesses, ses hôtels particuliers, ses îles paradisiaques, sa capacité à s'acheter les services des hommes politiques, tout cela vient de l'exploitation.
Tout cela vient des salaires dérisoires payés aux conditionneuses des usines de L'Oréal et de l'usure des ouvriers sur chaîne de Peugeot-Citroën. Il vient aussi des euros volés aux retraités
poussés à travailler plus longtemps et qui, grâce à Woerth et Cie, ont de moins en moins de chances d'obtenir une retraite à taux plein.
Alors, Éric Woerth, coupable ou pas de complicité avec Mme Bettencourt dans une affaire de fraude fiscale ? Ils sont en tout cas, chacun à sa place, les rouages et les profiteurs d'un système
dont les crimes vont bien au-delà d'une affaire fiscale.
Arlette LAGUILLER
LA GAUCHE ANTICAPITALISTE
La Gauche anticapitaliste (GA) est un nouveau collectif politique qui se développe dans toute la Suisse. Sa raison d’être est le refus du capitalisme, un système où une poignée de multinationales font la loi, au détriment des besoins de la grande majorité de l’humanité: 100 000 personnes meurent chaque jour de faim ou de ses suites immédiates; la crise économique, consubstantielle au système, remet gravement en cause nos conditions de vie, au Sud comme au Nord; les catastrophes climatiques se multiplient, menaçant la planète de destruction; les guerres, provoquées par un impérialisme conquérant, profilèrent. Bref, un autre monde, substituant à la logique du profit la logique de la satisfaction des besoins sociaux, est plus que jamais nécessaire.
La Suisse ne fait pas exception. Les capitalistes et le gouvernement à leur service veulent nous faire payer la crise, dont ils portent, assoiffés de profit, la responsabilité. Au menu: blocage des salaires, suppressions massives d'emplois, élévation de l’âge de la retraite, augmentation de la TVA sur les produits de première nécessité, nouvelles libéralisations et privatisations, etc.
Seule notre mobilisation collective permettra de faire face à cette politique réactionnaire. De même, aucune remise en cause fondamentale du capitalisme n'est envisageable que si les opprimés prennent leur destin en main. Loin de toute logique de gestion du système, qui est le propre de la gauche traditionnelle, l'"option préférentielle" de la GA est dès lors de contribuer à stimuler l'auto-organisation et la mise en mouvement les plus larges des salariés, des jeunes, des femmes. D'où notre participation active aux récentes manifestations anti-WEF et contre le G20 à Genève, aux mouvements de grève des salariés de la fonction publique vaudoise, aux mobilisations contre l'agression israélienne à Gaza, etc.
Notre bi-mensuel, L'Anticapitaliste, sera le moyen de faire connaître les orientations et les combats de la GA, tout en étant ouvert à des contributions de personnes et collectifs qui n'en font pas partie; l'association attac, par exemple, y tiendra une rubrique régulière. Il paraîtra toutes les deux semaines, pour être en phase avec l'actualité, et sera supporté par notre site, régulièrement mis à jour.
Vous vous en doutez : L'Anticapitaliste ne bénéficiera d'aucune subvention de la part des grands groupes industriels et financiers. Journal d'opinion, journal militant, sans publicité, il ne pourra compter que sur votre soutien. Nous vous invitons dès lors à vous abonner. Vous le recevrez ainsi directement dans votre boîte aux lettres. Merci d'avance!