Origines de la LCR
Jusqu'en Mai 1968 : le PCI et la JCR
La LCR est issue du mouvement communiste trotskiste, anti-stalinien. Elle rassemble des militants de deux entités déjà existantes : le Parti communiste internationaliste et la Jeunesse
communiste révolutionnaire :
- Le PCI est la section française de la Quatrième Internationale, qui s'est particulièrement distingué par son soutien aux luttes de libération nationale en Indochine et en Algérie ainsi que par
son soutien critique à Tito lors de la rupture de la Yougoslavie avec l'URSS[3].
- la JCR est une organisation de jeunesse trotskiste, qui s'identifie aux trois secteurs de la révolution mondiale : révolution anti-coloniale au Viêt Nam et en Amérique latine, mouvements
étudiants et luttes ouvrières en Europe, luttes antibureaucratiques à l’Est (Tchécoslovaquie)[4].
La JCR aborde Mai 1968 dopée par ses activités dans la lutte contre la guerre du Viêt Nam et son soutien aux mouvements anti-coloniaux[4]. L'activité de la JCR et du PCI pendant les évènements de mai aboutit à
leur dissolution par décret gouvernemental, le 12 juin 1968.
L'après-mai 1968 : la Ligue communiste
Livre de la ligue communiste, paru en 1972 aux éditions François Maspero/poche rouge
Après Mai 68, le PCI et la JCR fusionnent en avril 1969 pour créer la Ligue communiste, qui devient la section française de la Quatrième Internationale.
Considérant que Mai 1968 avait été une « répétition générale »[5] par
analogie avec la révolution russe (1905/1917), elle cherche à intervenir sur tous les fronts de la lutte, multipliant les secteurs d'intervention (la « dialectique des secteurs
d'intervention ») pour en dégager le parti d'avant-garde qui mènera la révolution.
Dans un climat politique tendu, la LC juge la situation favorable pour affronter l'extrême droite (et « l'État qui la protège »), ce qui la conduit à attaquer un meeting d'extrême droite
d'Ordre nouveau.
Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Raymond Marcellin, décide alors la dissolution de la Ligue communiste le 23 juin 1973, ce qui forcera ses militants à rester clandestins durant
deux mois sous le nom de Front communiste révolutionnaire. Puis elle se reformera officiellement sous le nom de « Ligue communiste révolutionnaire ».
De nombreux débats parcourent la LCR après cet évènement, notamment sur la stratégie révolutionnaire, le rôle de la violence ou la notion d'« avant-garde ouvrière large ». Ces débats
entraîneront un changement de stratégie politique de la LCR et la fin de la période dite « gauchiste ». En même temps se mettait en place l'Union de la gauche.
L’Union de la gauche
Mai 1968 est un évènement qui a modifié les données de l'ensemble de l'échiquier politique. De Gaulle se retire, les énarques prennent le premier plan, la gauche définit une nouvelle
politique : pendant les évènements elle est disloquée (Parti socialiste) ou débordée (Parti communiste). Elle se reconstruit. Au congrès d'Épinay en 1971, François Mitterrand s'allie au CERES de
Jean-Pierre Chevènement pour proposer ce qu'ils appellent un « Front de classe » à savoir une alliance entre le Parti communiste, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche à travers
un programme commun qui contient la rupture avec le capitalisme, les nationalisations de certains secteurs industriels et le droit de veto des comités d'entreprise.
La LCR considère que ce programme est « vidé de sa substance », le jugeant comme un programme radical, anticapitaliste mais pas sur la question centrale : l'État. Elle considère
également qu'il s'agit d'un programme de « collaboration de classe ». Elle soutient cependant l'initiative sans soutenir le programme, dans le cadre d'une stratégie dite « unité,
action, débordement ». Une minorité se constituera progressivement autour de Gérard Filoche (Matti), puis de Dominique Losay (Letourneau), pour aller vers un « Front unique ouvrier ».
La LCR appelle à voter pour la gauche au deuxième tour des élections.
Progressivement la LCR s'éloigne du gauchisme soutenu par Daniel Bensaïd (Jebracq, Ségur), Pierre Rousset, Pierre de Verbizier la Treille (Vergeat), Yves Salesse (Boris)… qui soutiennent certaines
actions de guérillas, notamment celles du PRT Combatiente en Argentine, du FPLP-CG au Proche Orient, de l'ETA dans l'Etat Espagnol. Charles Michaloux, « Garcin », Jeannette Habel, François
Sabado et d'autres recentrent la LCR vers des positions plus ancrées sur le mouvement social (gauche de la CFDT notamment) qui laissent envisager à certains un éventuel rapprochement avec l'OCI (voir
par exemple les écrits d'Edwy Plenel alias Krasny). Les anciens dirigeants de la JCR (Krivine, Weber, Bensaïd) sont marginalisés.
En 1975, une des tendances de la LCR, la tendance bolchévik-léniniste, rejette l'électoralisme de l'organisation, ainsi que son analyse de l'URSS. Elle rompt avec la LCR et constitue
l'Union ouvrière qui évoluera vers des positions proches de l'ultra-gauche.
De 1975 à 1978, la majorité de la LCR perd tout contrôle sur son secteur étudiant pourtant formellement dirigé par François Sabado, expérience qui se répète en 1996-98.
Fort de son poids dans le mouvement étudiant de 1976, Dominique Losay (Stackhanov/ Letourneau) prend le contrôle du secteur étudiant et commence à imposer un tournant vers le syndicalisme. Avec
François Cortes (Ulysse) ils ont la majorité absolue sur les étudiants de la Ligue. Derrière, avec Gilles C. (Swanee) une minorité plus polarisée sur les mouvements sociétaux échappe aussi au
contrôle de la direction. Ces courants préfigurent les scissions et les exclusions ultérieures (vers les CCA autogestionnaires pour Swanee, vers la LCI/OCI pour Letourneau et Ulysse).
De 1977 à 1981, la LCR dénonce la « politique de division » du PCF qui voit l'union se faire à son détriment. La LCR défend le maintien de « l'unité des organisations
ouvrières ». En 1981, la LCR n'obtient pas le nombre de 500 signatures d'élus pour pouvoir présenter un candidat à l'élection présidentielle. Elle appelle à voter pour Arlette Laguiller ou
Georges Marchais au premier tour et pour François Mitterrand au second.
En novembre 1979, la direction de la LCR est mise en minorité concernant sa volonté d'appuyer l'intervention soviétique en Afghanistan. Dans le même temps, l'exclusion de la tendance
léniniste-trotskyste produit du regroupement de partisans français du Socialist Workers Party américain (SWP) (Dominique Losay alias Letourneau et Daniel Gluckstein alias
Seldjouk) et de pro-lambertistes (Némo, Ulysse) ainsi que de la tendance bolchévique, pro-Nahuel Moreno (PST Argentin) lors du congrès de l'Haye les roses. Dans son intervention de réponse à Daniel
Bensaïd pour la majorité, Dominique Losay alias Letourneau, au nom de la TLT, appelle au regroupement avec l'OCI (devenue PCI puis Parti des travailleurs) au sein une « conférence mondiale
ouverte ». Les dissidents exclus, qui représentent 25 % de l'organisation,[réf. nécessaire]comme ceci apparait des résultats des votes préparant le Congrès, fondent la Ligue
communiste internationaliste (LCI) qui fusionnera en octobre 1980 avec l'Organisation communiste internationaliste (OCI) « lambertiste ». Dominique Losay
(Letourneau) et Christian « Leucate » (Némo) ne feront qu'un très bref passage à l'OCI alors que Daniel Gluckstein en deviendra le principal dirigeant.
1981-1988
Décembre 1981, les dissidents les plus connus sont :
- Julien Dray, ancien secrétaire général du MAS
- Harlem Désir (président de SOS Racisme de 1984 à 1992)
- Laurence Rossignol (militante du MAS puis de l'UNEF-ID, conseillère régionale de Picardie)
- Jean Marie Vincent, ancien directeur de publication de Tribune socialiste.
Question socialiste prend le contrôle du courant Pour l'unité syndicale (PLUS, socialiste) de l'UNEF-ID et fonde SOS Racisme en 1984.
La LCR considère que la victoire de François Mitterrand en 1981 est un effet différé de Mai 1968. Elle compare cette élection à celle du Front populaire de 1936 et considère que la dynamique de
l'élection doit déboucher sur un nouveau « juin 1936 » (grève générale). Cette analyse de la situation l'amène à une stratégie politique qu'elle nomme « tournant ouvrier »[6]. En effet, prévoyant la possibilité de la grève générale, elle veut être « là où ça
se passe », c'est-à-dire dans les usines. La LCR veut « changer sa composition sociale par effet mécanique d'implantation ».
400 militants sont impliqués dans ce « Tournant ouvrier ». Mais, selon le bilan fait plus tard par la LCR, « le tournant ouvrier fut une mauvaise réponse à un vrai problème : sa
faiblesse d'implantation dans les concentrations ouvrières, mais une mauvaise réponse car on ne peut se fabriquer une implantation ouvrière en transformant intellectuels, étudiants et employés en
ouvriers »[réf. souhaitée]. Les maoïstes expérimentent cette politique dès les années 1960-1970 et font les mêmes constats. Plus tard, suite à la grève
de 1995, un groupe d'étudiants appartenant à la Tendance minoritaire "R!" décide à nouveau d'abandonner ses études pour se consacrer au militantisme ouvrier, dont Olivier Besancenot.
En 1983, la situation politique change brusquement avec la « rigueur » du gouvernement de Laurent Fabius pour maintenir la France dans le système monétaire européen : suppression de
l’indexation des salaires, report des 35 heures, blocage des salaires des fonctionnaires. La LCR juge que le gouvernement adhère aux thèses capitalistes et considère que cela accélère le
« déclin du PCF » et la transformation « social-libérale » du Parti socialiste.
Puis vient la défaite électorale de la gauche en 1986, et l'arrivée de Jacques Chirac comme premier ministre. La LCR amorce alors un déclin, ayant surestimé les possibilités révolutionnaires de
1981. De plus, le virage brusque de la politique de François Mitterrand ne leur profite pas. Au contraire, tous les mouvements d'extrême gauche décroissent durant cette période (beaucoup d'électeurs
se tournant vers le Front national). La LCR perd beaucoup de militants et donc de visibilité. Elle s'est cependant investie dans des conflits sociaux de l'époque, notamment dans les mouvements des
ouvriers de l'automobile (Peugeot, Talbot) ou de la sidérurgie. Elle s'implique aussi dans la création et le développement de SOS Racisme, dans les mouvements de grèves étudiantes de 1986 contre la
loi Devaquet ou le mouvement de grève à la SNCF la même année.
En 1988, pour l'élection présidentielle, la LCR décide de soutenir et de s'investir dans la campagne de Pierre Juquin, candidat dissident du Parti communiste. Sa candidature suscite le soutien du
Parti socialiste unifié et de la LCR. Des comités de soutien se mettent en place dans toute la France, mélangeant des militants communistes, des militants du PSU, de la LCR. Le résultat est
décevant : Pierre Juquin n'obtient que 2,08% des voix, tandis que Les Verts recueillent 3,8%, Lutte ouvrière 1,9% et le Parti des travailleurs 0,4%.
Chute du mur de Berlin
En 1989, le mur de Berlin s'effondre, puis en 1991 l'URSS. L'économie de marché s'installe dans tous les pays de l'Est. Cela provoque un profond changement politique à l'échelle internationale.
Les partis communistes s'effondrent, les partis socialistes de toute l'Europe abandonnent l'anticapitalisme et acceptent l'économie de marché. L'hypothèse politique défendue par la LCR n'est pas
validée, à savoir qu'à l'effondrement du régime de l'Union soviétique succède une « révolution anti-bureaucratique » vers le socialisme. Or rien de tout cela ne se produit; même, une vague
d'optimisme souffle sur les pays occidentaux durant les années 1990 (croissance économique, révolution numérique).
La LCR s'oriente alors vers la création d'un nouveau parti. Elle fait une analyse de la situation : « Nouvelle époque, nouveau programme, nouveau parti ».
- Nouvelle époque car elle considère que le socialisme a perdu le siècle mais que le capitalisme n'a pas résolu ses problèmes, que ce n'est pas la fin de l'histoire et que la lutte des classes
continue, et qu'il y aura donc de nouvelles crises, de nouvelles contradictions affichées par le capitalisme, de nouvelles guerres et donc de nouvelles révolutions.
- Nouveau programme qui puisse prendre en compte le bilan du stalinisme et de la social-démocratie, pour une nouvelle stratégie de transition du capitalisme vers le socialisme, les effets de la
mondialisation, l'aspect central de la démocratie socialiste ainsi qu'une première étape « à gauche du possible ».
- Tout ceci doit donc entraîner la création d'un nouveau parti, un « parti anticapitaliste large » appelé de ses vœux. Ce projet a pour originalité de s'ouvrir également à ceux qui ne se
reconnaissent pas nécessairement dans le « marxisme révolutionnaire » de la LCR. Il est défini comme étant « stratégiquement non délimité ».
Juin 1994 : scission des militants de Démocratie et Révolution (Gérard Filoche). Démocratie et Révolution rejoint le Parti socialiste (PS) en octobre 1994 et devient sous le nom de Démocratie
et Socialisme le mensuel de la Gauche socialiste, courant du PS où se retrouvent notamment les anciens de Questions Socialistes.
Scission de militants du Mouvement d'action syndicale (MAS) qui fondent Questions Socialistes. En mai 1982 Questions Socialistes rejoint le Parti socialiste (PS).
1995 - 2006
En 1995, la LCR ne présente pas de candidat à l'élection présidentielle, et appelle à voter pour Robert Hue, Arlette Laguiller ou Dominique Voynet.
La LCR se revigore à partir du mouvement de novembre-décembre 1995 contre le plan Juppé. La LCR considère que ce fut la « première révolte anti-libérale ». Par la suite, la LCR s'immerge
dans le mouvement altermondialiste, né suite aux manifestations de Seattle en 1999 ou Gênes en 2001.
En même temps, se met en place la « gauche plurielle » rassemblant le Parti socialiste, le Parti communiste, le PRG, le MRC ou encore les Verts, cette
fois-ci sans programme commun. La LCR ne participe pas à cette nouvelle union de la gauche, qui ne s'inscrit pas dans une lutte contre le capitalisme (Clermont-Ferrand est la ville la plus importante
qui, après un accord électoral ayant pour clause prérequise l'autonomie des élus trotskistes, eut sur ses listes des militants de la LCR. Ces militants constituaient l'opposition de gauche de la
majorité et n'ont pas voté le budget de la municipalité, jugé contraire à leurs idées).
En 1999, lors des élections européennes, la LCR se présente derrière une candidature commune avec Lutte ouvrière. Pour la première fois lors de cette élection, l'extrême-gauche obtient cinq
députés dont deux sont de la LCR (Alain Krivine et Roseline Vachetta). Le 20 janvier 2000, les eurodéputés LO/LCR ne votent pas (3 contres et 1 abstention) une initiative du parlement européen sur la
taxe Tobin, ce qui est critiqué par des députés français comme Alain Lipietz[7]. La
LCR confirme ce refus car il s'agissait d'établir une commission sur la question dirigée par Charles Pasqua.
Manifestation en faveur des services publics à Paris, France, 19 novembre 2005
Lors de l’élection présidentielle de 2002, après le refus de LO de continuer l'aventure des listes communes de 1999, la LCR décide de présenter un candidat LCR pour la première fois depuis 1974 et
la candidature d'Alain Krivine. Il s'agit d'Olivier Besancenot un jeune facteur de 27 ans inconnu dans le monde politique qui a été un an assistant parlementaire de Krivine au Parlement européen
(1999-2000) Sa personnalité connaît un réel succès médiatique et remporte 4,25% des voix soit plus que le PCF qui obtient 3,37% des voix. Entre les deux tours, la LCR appellera à « battre Le Pen
dans la rue et dans les urnes », qui sera interprété par presque tout le monde comme un appel à voter Chirac, au contraire de LO et du PT. Suite à cette élection, la LCR connaît une inflation du
nombre de ses militants (environ 3000 membres) et de sa popularité.
Pour les élections régionales et européennes de 2003 et 2004, Lutte ouvrière ayant proposé de faire liste commune, la LCR accepte pour créer un pôle « à gauche de la gauche plurielle »
mais malgré un résultat supérieur à celui des élections régionales de 1998, elle n'arrive pas à profiter de sa popularité avec l'effet « vote utile » en faveur du PS. En 2005, la LCR
s'engage dans la campagne pour le « non » à la constitution à travers les collectifs unitaires de la Fondation Copernic auxquels participent certains militants du « non » de
gauche (PC, PS, Verts, etc.). Grâce à cette campagne, la LCR et son porte parole, Olivier Besancenot connaissent un regain de popularité. Alain Krivine n'a pas souhaité se représenter pour être élu
au bureau politique en janvier 2006.
La suite de la campagne pour le Non à la constitution européenne a amené d'importants remous au sein de la LCR. De nombreux débats ont animé l'organisation quant à l'attitude à adopter à propos du
projet de candidatures unitaires de la gauche antilibérale. Lors d'une conférence nationale en juillet 2006 la LCR a déclaré la candidature d'Olivier Besancenot. Les tendances partisanes du processus
unitaire antilibéral ont maintenu leur participation aux collectifs antilibéraux. Une minorité de la LCR avec Christian Picquet et Léonce Aguirre a cherché à poursuivre l'objectif d'une candidature
unitaire antilibérale. La conférence nationale ayant déclaré la possibilité d'un retrait de la candidature d'Olivier Besancenot en cas d'accord avec les autres composantes et les collectifs. La
majorité, avec François Sabado, Alain Krivine, Daniel Bensaïd, Ivan Lemaitre, a essentiellement appuyé la nécessité de refuser tout accord avec le Parti socialiste. Le Parti communiste français ne
semblait pas répondre aux critères d'indépendance vis-à-vis du Parti socialiste. Toutes les tendances de la LCR estimaient indispensable l'affirmation de l'indépendance vis-à-vis du PS. Le désaccord
à l'origine de cette forte polémique dans la LCR est de nature stratégique : la minorité pensant qu'il était possible de mener une bataille politique dans les collectifs pour obtenir une
amélioration du programme et affirmer l'indépendance face au PS et la majorité pensant qu'il n'était plus possible de gagner des avancées positives dans les collectifs antilibéraux.
2007
Olivier Besancenot en meeting
Le 22 avril, la LCR, par la candidature d'Olivier Besancenot, recueille 1 498 581 voix, soit 4,08%, à l'élection présidentielle, ce qui représente une augmentation de 287 019 voix par rapport à
2002 et la place en 5e position[8]. Suite au 2e tour qui oppose Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal, Olivier Besancenot appelle ses électeurs à manifester le 1er mai pour les « mesures d’urgence sociales » qu'il a défendues durant la campagne, avant d'appeler à « voter contre Nicolas Sarkozy, sans pour autant
soutenir Ségolène Royal » dans ce qui lui semble un « référendum anti-Sarkozy »[9].
Au premier tour des élections législatives, la LCR décide de présenter pour la première fois 492 candidats sur tout le territoire français. Avec un total d'un peu moins de 529 000 voix, la LCR
progresse de 209 000 suffrages par rapport à 2002 (elle avait alors totalisé 320 000 voix dans 441 circonscriptions)[10].
La LCR échappe donc au recul qui touche l'ensemble des autres composantes de la gauche en dehors du PS. La majorité des militants estiment qu'il s'agit d'une « victoire » qui cautionne
la ligne politique de critique ferme de la social-démocratie et du social-libéralisme (PS, PCF, Verts, etc.) ; d'autres, très minoritaires, pensent que la présence de la LCR lors de ce cycle
électoral a pu participer à l'échec des autres partis de la gauche du « non ».
Construction d'un nouveau parti anticapitaliste
À l'issue des élections de 2007, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a annoncé la volonté de créer un nouveau parti anticapitaliste implanté dans la jeunesse, les entreprises, les services
publics, les quartiers populaires. Elle propose ainsi à tous les anticapitalistes de se rassembler pour construire les mobilisations qui, pour elle, doivent préparer un changement radical,
révolutionnaire, de la société.
Cette voie la conduit à programmer un congrès de "dissolution politique" en janvier 2009, qui devrait voir la disparition de l'organisation, fondue dans le Nouveau parti Anticapitaliste.
Résultats électoraux
À l'élection présidentielle de 2002, la LCR était représentée par Olivier Besancenot, le plus jeune candidat à ce poste (4,25% des voix).
Aux élections régionales de 2004, l'alliance Lutte ouvrière (LO)-LCR a obtenu un score national de 4,97% alors que les scores additionnés des candidats de Lutte ouvrière et de la LCR à l'élection
présidentielle de 2002 approchaient les 10%.
Elle n'enregistre cependant qu'un léger recul par rapport aux élections européennes, où la candidate de l'alliance, Arlette Laguiller avait totalisé 5,18% des voix, et améliore même les scores
globaux de l'extrême gauche aux élections régionales de 1998.
Élections présidentielles
- 1969 : candidature d'Alain Krivine 1,05 % (239 106 voix)
- 1974 : candidature d'Alain Krivine 0,37 % (93 990 voix)
- 1981 : appel à voter Arlette Laguiller (LO) ou Georges Marchais (PCF) au 1er tour
- 1988 : implication dans la campagne de Pierre Juquin (dissident de gauche du PCF) 2,09 % (639 133 voix)
- 1995 : appel à voter indifféremment pour Dominique Voynet (Les Verts), Robert Hue (PCF) ou Arlette Laguiller (LO)
- 2002 : candidature d'Olivier Besancenot 4,24 % (1 210 505 voix)
- 2007 : candidature d'Olivier Besancenot 4,08 % (1 498 835 voix)
(source : Wikipedia)
COURANTS de la LCR :
- "Socialisme par en bas", courant créé par les anciens majoritaires de Socialisme International (autodissout en mai 1997), a rallié la LCR les 17-18 janvier
2004.