Le Camp Action Climat vous appelle à rejoindre la lutte contre le système capitaliste responsable du changement climatique et du chaos social et humain qui en
résulte !
SONDAGE
Pétition en soutien à Charles Hoareau et contre la criminalisation du mouvement social et de la résistance
syndicale.
Signer la pétition contre la ligne THT Cotentin-Maine
Au soir du premier tour des élections régionales, alors qu’il avait obtenu le score plutôt honorable – en cette période de recul et d’atonie des luttes – de 3,4 % (il est vrai en y
intégrant les résultats des trois régions où il avait fait alliance avec le Front de gauche), le NPA jugeait par communiqué ses résultats « décevants ». Alors qu’aucun
signe ne pouvait laisser présager un score élevé des listes d’extrême gauche, ce commentaire en dit long sur les illusions que le NPA avait entretenues en son sein, tout au long de la
campagne.
Mais ces élections régionales auront au moins permis d’y voir un peu plus clair dans la politique de ce Nouveau parti anticapitaliste. En dehors de toute possibilité de juger sur le terrain
des luttes, les élections et les campagnes électorales donnent la possibilité de juger sur pièces de la politique que les uns et les autres mettent en avant.
***
Le NPA a vu le jour, en même temps que la LCR disparaissait, il y a un peu plus d’un an, en février 2009. La seule chose qui apparaissait certaine à ce moment, c’est ce que ce parti n’était
plus ni communiste ni trotskyste, les références à ces idées ayant disparu, et du nom, et du programme du NPA.
En revanche, il était alors bien plus difficile de savoir ce qu’il était.
« Anticapitaliste » ? Certes. Mais c’est un terme qui veut à la fois tout et ne rien dire. Être « anticapitaliste », c’est être « contre les capitalistes »,
mais cela ne signifie pas automatiquement que l’on milite pour leur expropriation complète et pour la socialisation de tous les moyens de production. Après tout, les capitalistes sont bien
« antiouvriers » sans que pour autant ils souhaitent la disparition de la classe ouvrière !
Révolutionnaire ? Là-dessus, le NPA a toujours été volontairement flou. Si son programme parle de « révolutionner la société », cette expression n’équivaut pas à se
réclamer de la révolution prolétarienne.
Il subsiste, au sein de ce parti, une « vieille garde » issue de la LCR, un noyau de militants dont certains étaient trotskystes ou, du moins, se réclamaient du trotskysme. Mais le
NPA a aussi recruté au sein de ses comités de nouveaux militants, dont nous connaissons mal les références. Tout au plus est-il évident, en discutant ou en lisant ce que produisent
quelques-uns de ces nouveaux militants, que certains sont farouchement anticommunistes. Mais que pèse l’ancien noyau trotskyste au sein du NPA ? Que pèsent les nouveaux militants qui,
eux, ne le sont pas ? Et surtout, quels efforts la « vieille garde » fait-elle pour tirer vers les idées communistes les nouvelles recrues – si même elle en fait ? Il est
difficile de le mesurer.
La préparation de la campagne des élections régionales, puis la campagne elle-même, ont donné quelques éléments de réponse à ces questions. Elles ont permis de vérifier qu’en abandonnant le
terrain du communisme révolutionnaire, le NPA a amorcé un glissement de plus en plus net vers l’électoralisme.
Mais en vain : si ce parti a montré qu’il n’avait d’autre ambition que d’essayer d’occuper un espace à la gauche du PS, le résultat du scrutin a montré que cet espace est efficacement
occupé par le Front de gauche… Quelque effort que le NPA ait fait pour se comporter en copie conforme de ce même Front de gauche. Voire, pour s’y intégrer.
La quête de l’unité… ou le grand bluff ?
C’est dès le lendemain des élections européennes de juin 2009 que le NPA a cherché à engager une « dynamique unitaire », convoquant des réunions tous azimuts avec le Parti
communiste, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, divers groupes « rouges et verts » et « alternatifs ». « En ce qui concerne les régionales, écrivait
le NPA au début de l’été 2009, nous avons proposé un accord durable sur un programme écologique, anticapitaliste, social et démocratique de rupture. »
On notera au passage l’ordre des mots, qui n’est pas anodin : pour les besoins de la cause, l’écologie passait déjà avant « l’anticapitalisme » dans l’ordre des
priorités. Mais ce n’est pas l’essentiel. Le NPA proposait donc à ses interlocuteurs un accord « durable ». C’est-à-dire, si les mots ont un sens, un accord qui aille
au-delà des seules élections régionales – et donc valable, au moins, jusqu’aux prochaines échéances électorales, à savoir la présidentielle et les législatives de 2012.
On peut se demander ce que signifie une telle proposition. Naturellement, un accord circonstanciel, pour une élection, est possible entre des formations et des partis qui n’ont pas les mêmes
idées – c’est une affaire de tactique. Sauf qu’un tel accord, dans ce cas, est discuté au cas par cas, dans une période précise, en fonction de conditions circonstancielles. En revanche,
proposer un accord valable pour les trois prochaines années – on était alors en 2009 – signifie à tout le moins que l’on estime avoir une convergence d’idées et de programme permettant non
seulement de militer ensemble, mais de se présenter sur les mêmes bases pendant des années.
Si l’on comprend bien, la proposition d’un accord « durable » entre le NPA, le Parti communiste et le Parti de gauche signifie que, pour le premier, les points d’accord sont
suffisants pour pouvoir envisager de discuter ensemble de ce qui se passera en 2012 – lorsqu’il sera question, faut-il le rappeler, non plus d’échéances régionales mais de gouverner le pays.
Proposer une telle démarche à des partis réformistes est un élément permettant de juger de l’évolution du NPA.
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Mais revenons aux élections régionales. Dans sa quête de l’unité, le NPA posait à ses interlocuteurs un seul préalable : chacun devait s’engager par avance à ne pas participer aux
exécutifs avec le Parti socialiste pour diriger les régions.
Bien qu’il eût été parfaitement évident, dès le début, que ni le PCF ni le Parti de gauche ne voulaient d’un tel accord, le NPA a continué, tout au long de l’été et de l’automne 2009, à leur
courir après en proposant une candidature unitaire PCF-PG-NPA dans toutes les régions.
Quels qu’aient été les abandons du NPA en matière d’idées, il est tout de même peu probable que ses dirigeants aient cru une seule seconde que le PCF et le PG allaient céder à leur
exigence : de même qu’il est absurde de demander à un bouc de produire du lait, il est ridicule de demander à deux partis de gouvernement de se refuser à gouverner – fût-ce des régions.
Il faut malheureusement le rappeler, puisque le NPA s’est bien gardé de le faire pendant toute cette période : le PCF est un parti de gouvernement qui a par deux fois fourni des
ministres à la bourgeoisie dans les trente dernières années. Quant au Parti de gauche, il a été fondé par un vieux cheval de retour du Parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon, sous-ministre dans
le gouvernement Jospin, qui tente de se servir de ses indiscutables talents d’orateur pour lancer une sorte d’OPA sur les militants du PC. Que Mélenchon fasse mine de redécouvrir les vertus
du « radicalisme » et cite le Manifeste communiste est une chose. Que le NPA délivre un blanc-seing « anticapitaliste » à cette petite manœuvre politicienne est,
en revanche, assez triste.
D’autant que dirigeants et militants du PG n’ont aucune envie, en ce qui les concerne, d’être assimilés de près ou de loin aux révolutionnaires. À ce titre, une anecdote est
symptomatique : pendant la campagne, dans une des régions où le NPA a réussi à s’allier avec le Parti de gauche – la Champagne-Ardenne – le journal L’Union a publié un article
assassin et particulièrement anticommuniste sur les listes Lutte Ouvrière et NPA-Parti de gauche, assimilant notamment l’extrême gauche et le terrorisme. Un des porte-parole de la liste
NPA-PG, Daniel Monnier, a demandé un droit de réponse au journal, où il s’est insurgé en ces termes : « Je réfute catégoriquement l’assimilation à « l’extrême
gauche » qui m’est appliquée ainsi qu’à la liste « Tous ensemble à gauche ! » dont je suis le porte-parole. C’est à la fois méconnaître mon parcours
personnel et l’identité du parti auquel j’ai contribué à la création [le Parti de gauche]. […] Les citoyens doivent être informés que cette « autre gauche » n’est pas un
avatar de l’extrême gauche mais bien une construction politique nouvelle, […] à la fois radicale dans ses convictions et prête à s’engager dans la responsabilité démocratique. »
Dont acte. Comme tous les politiciens sociaux-démocrates, les dirigeants du Parti de gauche ont des « convictions » radicales, mais sont prêts à les oublier dès lors qu’il
s’agit de « s’engager dans la responsabilité démocratique », c’est-à-dire d’aller aux affaires. Voilà donc le parti après lequel le NPA a couru pendant des mois.
Répétons-le, il est bien peu probable que les dirigeants du NPA – du moins ceux qui ont une certaine expérience politique – aient cru que le PCF et le PG allaient renoncer, nationalement, aux
postes de conseillers régionaux distribués par le PS, pour les beaux yeux d’Olivier Besancenot. Mais il leur fallait en revanche donner le change à tous ceux qui, au sein même du NPA, ne se
sentaient absolument pas de porter la responsabilité d’une candidature non unitaire ; voire – et ils sont apparemment nombreux parmi les nouveaux adhérents du NPA – à ceux qui avaient
sincèrement envie de faire alliance avec les partis réformistes. Le NPA s’est donc vu obligé de poursuivre le bluff jusqu’au bout, jouant le jeu du « plus unitaire que moi tu
meurs », dans le seul objectif de prouver à la face du monde que c’était bien les autres, et non lui, qui avaient rejeté l’unité. Jusqu’à la farce : alors même, à la fin de
l’automne, que le PCF et le PG étaient ouvertement en train de conclure un accord sans le NPA, celui-ci continuait inlassablement de convoquer des « réunions unitaires », qui
n’étaient qu’un jeu de dupes.
Pour aller au bout de sa démarche, le NPA a bu le calice jusqu’à la lie puisqu’il a fini, lui qui faisait du refus de participer aux exécutifs dirigés par le PS un préalable absolu à tout
accord, par tenter de trouver un compromis même sur ce sujet : une proposition de plate-forme du mois de novembre précise ainsi : « La possibilité de participer aux
exécutifs régionaux dépend des rapports de force politiques et sociaux […]. Nous refuserons donc de participer à un exécutif dominé par le PS ou Europe écologiequi mènerait
une politique libérale conforme aux exigences du patronat et de l’Union européenne » (souligné par nous, NDLR). Autrement dit, voilà le NPA prêt à participer à un exécutif
régional avec un PS… qui ne serait pas soumis aux « exigences du patronat » !
Le NPA était parfaitement conscient du recul que représentait cette proposition, puisqu’un des rédacteurs du journal Tout est à nous écrivait dans l’édition du 19 novembre :
« Il est tout de même significatif qu’au plan national personne ne veuille de cette formulation qui représente de la part du NPA une concession de taille. […] C’est bien
dommage. » Derrière ces pleurnicheries se cache la découverte de la dure réalité : le NPA a eu beau tout faire pour tenter de faire oublier que ses origines étaient à l’extrême
gauche, ses interlocuteurs, eux, ne l’ont pas oublié.
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Finalement, comme il fallait bien commencer à établir des listes, le NPA a pris acte de l’impossibilité d’un accord national avec le Front de gauche. Il a donc choisi de « consulter
ses adhérents » sur l’attitude à avoir par rapport à cette gauche qui se dit à gauche du PS. Début décembre 2009, trois motions ont été soumises au vote des adhérents du NPA. La
première (Position A) proposait de « poursuivre la politique de rassemblement », mais région par région. La deuxième (Position B), tout en estimant que le NPA avait eu
bien raison de tenter l’alliance avec le Front de gauche, demandait de ne pas poursuivre les négociations au niveau régional et d’engager une campagne en solo. Quant à la troisième (Position
C), rédigée par les plus irréductibles « unitaires », elle proposait de… reprendre les négociations avec le Front de gauche.
La consultation en question n’a apparemment pas passionné les foules au sein du NPA : à peine plus de la moitié des « 8 000 membres recensés à ce jour », selon les
dirigeants du NPA eux-mêmes, soit 4 500, ont voté. Et le résultat du vote a été à l’image de ce NPA, qui se fait une fierté de n’avoir pas de ligne politique claire et de privilégier la
pluralité des points de vue par rapport à l’homogénéité. Le vote a été une grande réussite en la matière, puisqu’il n’en est sorti aucune majorité, chaque motion recueillant environ un tiers
des voix1.
Il ne restait plus à la direction du NPA qu’à prendre acte de cette situation et à laisser chacun se débrouiller seul. Rappelons que dans ses statuts le NPA écrit : « Nous
voulons un parti qui innove dans la manière d’organiser l’action militante. » Cet objectif, nous devons bien le reconnaître, a été atteint au-delà de toute espérance : le NPA a
« innové » en disant à chaque fédération de faire, dans cette campagne, ce qui lui plaisait.
Une carte électorale aux allures de patchwork
Paradoxalement, cette attitude du « chacun fait ce qui lui plaît » était sans doute le seul garant… de l’unité du NPA. Une unité faite de bric et de broc, sans axe, sans principe,
sans lisibilité, mais qui permettait d’éviter que le NPA explose avant même les élections, comme cela se serait peut-être produit si la direction nationale avait tenté d’imposer une position
unique.
La carte de France des listes du NPA est donc un peu compliquée – constituée de listes NPA indépendantes ici, d’alliances avec le Front de gauche là, avec le PG seul ailleurs, avec des
morceaux du PCF ailleurs encore, le tout saupoudré, partout où c’était possible, de quelques accords avec les décroissants, dont les raisonnements réactionnaires séduisent un certain nombre
de nouveaux adhérents du NPA.
Le résultat est résumé dans le tableau suivant :
Dans trois régions sur 21, le NPA était présent sur la liste sans la conduire – ces régions (Languedoc-Roussillon, Limousin et Pays de la Loire) étant celles où un accord local avait été trouvé
avec le Front de gauche.
Il n’est pas nécessaire de s’attarder sur le programme de ces trois régions dans lesquelles, comme de bien entendu, les revendications du NPA ont été noyées dans un méli-mélo acceptable par
n’importe quel parti de gouvernement. Ainsi en Pays de la Loire, la liste « Tous ensemble la gauche vraiment ! » se définissait-elle comme « une bonne gauche
pour battre la droite ». Pour ce qui avait trait aux compétences de la Région, la liste d’union présentait un vaste programme de gestion allant de « la mise en place d’un
observatoire régional de la démocratie » à la création d’un « Pôle régional de l’énergie », en passant par la création d’une « charte contraignante
d’écoconditionnalité » (sic) et la revendication fondamentale de « produire local pour manger local ».
Rien d’étonnant à tout cela, pour des programmes qui ont été élaborés essentiellement par le PCF ou le PG.
On aurait pu croire en revanche que, là où le NPA se présenterait seul, il profiterait de sa liberté d’action pour parler d’autre chose. Erreur. Le NPA seul a choisi de se présenter, à peu de
chose près… sur le même programme.
La liste NPA de PACA (comprenant il est vrai des « alternatifs ») proposait rien moins qu’un programme de gestion de la Région de 32 pages, comprenant entre autres la création d’une
« Chambre régionale de la santé », le « soutien au spectacle vivant », sans oublier « la sauvegarde des espaces naturels (forêts, garrigues,
zones humides), patrimoine essentiel pour la biodiversité et la qualité de vie en Provence ». La liste alsacienne (100 % NPA celle-ci) s’organisait essentiellement autour du
transport gratuit, mais mettait en premier point de son programme « l’adéquation entre l’urgence sociale et l’urgence écologique » : « Les élus du NPA
s’engageront, apprend-on, pour organiser un plan d’urgence énergétique régional, […] protéger les terres agricoles », notamment les « prairies sèches »,
« défendre une agriculture agro-écologique s’appuyant sur les circuits courts », etc.
Et ne parlons pas de la liste Picardie, qui mettait sur le même plan l’interdiction des licenciements, la régularisation des sans-papiers et le soutien aux logiciels libres. Ou de la
revendication trouvée en bonne place sur le matériel de campagne de la liste Aquitaine réclamant « l’adoption par la Région de la Charte européenne du droit des langues
régionales » – ladite charte étant un document essentiel de la Commission européenne réclamant, entre autres, la reconnaissance et la promotion de langues telles que le Frison
septentrional et le Haut-Sorabe, sans oublier le Bas-Sorabe.
En fait, quasiment le seul point commun de toutes les listes NPA est d’avoir fait campagne sur le thème des transports gratuits – ce qui est une revendication juste – mais sans mettre l’accent
sur le fait que cette gratuité devait être à la charge du patronat – ce qui l’est moins. Et encore, il semble que tous les membres du NPA ne soient pas d’accord sur les conditions d’une telle
réforme, puisqu’en Auvergne du moins les troupes d’Alain Laffont, qui était déjà « à droite » de la LCR, ne réservaient cette gratuité qu’à ceux « qui gagnent moins de 1 000
euros par mois ». Tant pis pour les smicards, donc, puisque le smic est à 1 055 euros net.
Et dans toutes les régions le NPA a évidemment fait la part belle aux idées de la décroissance, proposant « la relocalisation de l’agriculture » ou « un autre modèle
de consommation » – sans trouver choquant, apparemment, de militer pour une réduction de la consommation, dans une période de crise qui se traduit par l’appauvrissement général des
classes populaires.
Des objectifs réformistes
Pendant toute la campagne, le NPA a entretenu l’idée que ses éventuels élus seraient en mesure de « peser » au sein des Conseils régionaux, de « faire avancer les
dossiers », pour reprendre une expression utilisée à la télévision par Olivier Besancenot. Le NPA a même utilisé, lors de sa campagne, l’expression de «
contre-pouvoir » pour désigner ses futurs élus – contre-pouvoir aux majorités de gauche.
C’est un recul du NPA par rapport aux idées que la LCR avait défendues dans d’autres élections, où elle ne parlait que d’être le « représentant des travailleurs » au sein des
institutions, ou l’équivalent de « délégués du personnel ». Dans « contre-pouvoir », il y a « pouvoir », et une telle vision de l’activité des élus est une
approche gestionnaire, c’est-à-dire réformiste, bien éloignée des conceptions fondamentales du mouvement ouvrier. Car n’oublions pas que nous parlons ici de Conseils régionaux, c’est-à-dire de
machines essentiellement dédiées à la distribution d’argent public au patronat, dirigées par des politiciens bourgeois qui tous, à un degré ou à un autre, sont des partisans du capitalisme et de
son ordre.
Il s’agit bien ici d’une démarche électoraliste. Des révolutionnaires, dans une campagne telle que celle des régionales, ne peuvent rien faire d’autre que mettre en avant l’idée que ces Conseils
régionaux ne servent à rien, qu’il ne pourra en sortir aucun changement profond dans la vie des travailleurs, aucune réponse aux problèmes vitaux qui touchent aujourd’hui le monde du travail.
Cela a été, pour ce qui nous concerne, le sens de notre campagne. Si le terme « d’anticapitalisme » a un sens, cela devrait être de défendre l’idée que, sous le capitalisme, il n’y a
d’autre perspective pour le monde du travail que de mener des luttes d’ensemble pour améliorer lui-même son sort, plutôt que de s’en remettre à quelque « élu » que ce soit.
Le NPA, lui, a confirmé le fait qu’il croit dans les possibilités d’action de ses élus en envisageant, dès avant le premier tour, de quémander auprès du Parti socialiste des places éligibles au
second, là où il réaliserait plus de 5 %. Obtenir de tels élus en Île-de-France paraissait par exemple « envisageable » à Olivier Besancenot, si Jean-Paul Huchon «
acceptait d’avoir un contre-pouvoir à sa gauche ». Un ou deux élus du NPA auraient donc été un « contre-pouvoir » aux 142 élus du PS, du PC et des écologistes ? C’est
prêter de bien curieuses vertus à la possession d’un petit strapontin.
Quoi qu’il en soit, les demandes du parti d’Olivier Besancenot n’ont remporté aucun succès. Car quels qu’aient été les efforts du NPA pour faire oublier que son ancêtre a été révolutionnaire, le
PS, lui, ne l’a pas oublié, comme en témoigne l’attitude de François Hollande en Limousin, qui a catégoriquement refusé qu’un candidat du NPA (allié au Front de gauche) figure sur une liste
d’union au second tour.
Et lorsqu’il s’est présenté seul, le NPA n’a atteint nulle part les 5 % lui permettant de fusionner avec d’autres listes. Cela ne l’a évidemment pas empêché, à peine le premier tour terminé,
de s’empresser d’appeler à voter pour le Parti socialiste afin de « battre la droite ». Et la foi assez irrationnelle du NPA dans le pouvoir des Conseils régionaux – et,
réciproquement, son manque de confiance dans les luttes – s’est clairement exprimée dans la bouche d’Omar Slaouti, l’une des têtes de liste de la région Île-de-France : « Nos
mobilisations sociales dans la période à venir sont complètement légitimes – sans dire que seules ne comptent que les luttes, loin de là ! Il va falloir confirmer cette claque électorale à
Sarkozy, il faudra compter sur le NPA, on ne sera pas aux abonnés absents. »
« Sans dire que seules ne comptent que les luttes, loin de là ! » Si cette petite phrase d’un dirigeant du NPA exprime les nouvelles orientations de ce parti – et on peut
le croire, puisque cette déclaration en vidéo figure en bonne place sur le site Internet du NPA – il ne fait aucun doute que nous sommes plus éloignés de lui que nous l’étions de feu la
LCR : car nous sommes, pour notre part, profondément convaincus que « seules ne comptent que les luttes ».
Rien de nouveau sous le soleil ?
Quelles que soient les raisons qui ont conduit le NPA à mener campagne sur un terrain aussi électoraliste, ce parti n’a finalement pas attiré autant d’électeurs qu’il l’aurait souhaité. Le NPA,
il le dit lui-même, a connu un recul en nombre de voix par rapport aux élections européennes : « Dans les dix-huit régions conduites par une tête de liste NPA, nous perdons 285 000
voix, soit 35 % des suffrages de juin 2009. »
Apparemment, la tentative d’attirer les électeurs du Front de gauche, en tenant grosso modo le même discours que lui, a échoué.
Peut-être que le NPA a aussi payé le prix du choix désastreux d’avoir cautionné la candidature d’une militante voilée, en affirmant que l’on pouvait parfaitement être à la fois féministe, laïque,
et voilée : le choix du NPA a probablement détourné de lui un certain nombre d’électrices féministes. Il y regardera peut-être à deux fois la prochaine fois qu’il aura envie de faire de la
démagogie vis-à-vis de ce qu’il croit être « les jeunes des quartiers ». Mais quand bien même ce choix lui aurait rapporté des voix, cela ne le rendrait pas plus pardonnable :
présenter une jeune femme voilée comme candidate aux élections – non une simple adhérente, mais une représentante du parti – est une façon de cautionner le voile, ce signe d’oppression des
femmes. En ce qui nous concerne, notre solidarité va aux femmes qui se battent contre le port du voile, partout où des militants de l’intégrisme ou des États réactionnaires tentent de l’imposer.
Redisons-le : le débat, sur cette question, ne se plaçait nullement sur le terrain de la « laïcité », comme le NPA a tenté de le faire croire, mais sur celui de la lutte contre
l’oppression des femmes. Et quand bien même ! La ligne de défense d’Olivier Besancenot suite à « l’affaire » de la candidate voilée a été d’énumérer le nombre d’ecclésiastiques qui
ont été élus à l’Assemblée nationale depuis qu’elle existe – pour prouver que la présence de religieux au Parlement n’est pas incompatible avec la République. Curieuse défense ! Il y a eu
aussi un certain nombre d’élus qui étaient hauts officiers de carrière ou grands capitalistes, et l’on suppose que ce n’est pas ce qui pousserait le NPA à prendre sur ses listes de pareils
individus. Et arguer, comme l’a fait Besancenot, que l’abbé Pierre a même siégé à l’Assemblée en soutane, c’est prendre ses interlocuteurs pour des imbéciles : il ne nous semble pas que
l’abbé Pierre était candidat de la LCR. Il ne s’agit pas de discuter si des religieux ont, ou non, leur place à l’Assemblée nationale ou dans les Conseils régionaux, mais de savoir s’ils y ont
leur place sur des listes d’un parti qui se revendique de l’anticapitalisme et… du féminisme.
***
Aux élections européennes, le NPA avait fait quasiment jeu égal avec le Front de gauche. Il s’est alors engagé dans une compétition électorale avec celui-ci : espérant apparemment faire de
même aux régionales, il a mis tellement d’eau dans son vin qu’il n’était guère possible de distinguer ce breuvage de celui des réformistes. Au final, sa tentative a échoué.
Peut-être que l’axe de campagne platement réformiste du NPA aux régionales représente les convictions de ses membres et de sa direction. Ou peut-être que le NPA a hérité des traditions politiques
de la LCR, consistant à s’adapter en permanence à toutes les modes politiques.
Mais lorsque la LCR a courtisé, tour à tour, les staliniens, les réformistes, les nationalistes tiers-mondistes, les maoïstes, les écologistes, cela ne lui a jamais rien rapporté – car, selon une
formule tristement célèbre les gens « préfèrent toujours l’original à la copie ». Cela ne rapporte apparemment pas plus au NPA de courtiser, aujourd’hui, les électeurs du Front de
gauche.
La gauche aborde le second tour de scrutin des régionales, dimanche 21 mars, en position de grande favorite, le PS et ses alliés ayant totalisé plus de 50 % des voix
face au score historiquement bas de l'UMP (26,2 %). Les listes de la majorité présidentielle sont arrivées en tête dans seulement neuf régions, ce qui situe nettement à gauche la dynamique du
second tour. L'effet est renforcé par la présence du Front national dans 12 régions, ce qui devrait aussi favoriser la gauche. Les triangulaires avec le FN privent en effet l'UMP d'une réserve de
voix éventuelle. Lors du scrutin de 2004, le FN avait imposé des triangulaires dans 17 régions. Neuf présidents de région, tous de gauche, avaient été élus avec moins de 50 % des voix.
TROIS RÉGIONS VRAIMENT INCERTAINES
Les 1, 7 million d'électeurs alsaciens, dont seulement 43,36 % ont participé au premier tour, sont l'objet de toutes les attentions. Seule région avec la Corse restée à droite en 2004, l'Alsace
constitue le principal - pour ne pas dire l'unique - espoir, pour l'UMP, d'éviter une déroute totale en métropole. La Guyane et la Réunion pourraient aussi permettre à la majorité de sauver
l'honneur.
En Alsace, les 34,94 % obtenus par le candidat de la majorité présidentielle, Philippe Richert, font face aux presque 39 % totalisés par les listes
de gauche, à l'issue du premier tour.
C'est le plus petit écart observé, d'où l'espoir, pour l'UMP, de conserver ce territoire de tradition centriste et gaulliste, où Nicolas Sarkozy avait obtenu son
meilleur score à la présidentielle de 2007 (65,5 %). Mais la partie se jouera à trois. Comme en 2004, le FN est en mesure de se maintenir. Les deux derniers sondages publiés donnaient droite et
gauche à égalité des intentions de vote (43,5 %), le FN conservant 13 % des suffrages.
Pour chacun des deux camps en compétition, c'est la mobilisation des abstentionnistes qui devrait faire la différence. Les marges de manoeuvres sont sans doute importantes à droite puisque, des
neuf régions où l'UMP est arrivée en tête le 14 mars, l'Alsace est l'une des trois où l'abstention a été supérieure à 56 %, contre 53,63 % en moyenne. Mais dans cette région placée sous les
projecteurs, la gauche pourrait aussi mobiliser très fortement ses troupes.
A La Réunion, Le candidat de l'UMP, Didier Robert, maire du Tampon, est arrivé en deuxième position. Il peut créer la surprise face au président
sortant, Paul Vergès, tête de liste du Parti communiste réunionnais. Tous deux affronteront dans une triangulaire, Michel Vergoz, pour
le PS. Entre le PCR et le PS, les négociations ont échoué. L'abstention massive du premier tour (54,61 %), inhabituelle dans l'île, aurait essentiellement pénalisé la gauche.
En Guyane, la dynamique joue en faveur de Rodolphe Alexandre, candidat de la majorité présidentielle, ancien dirigeant exclu du Parti socialiste
guyanais (PSG). Mais la députée PRG, Christiane Taubira a réussi à fédérer toutes les forces de gauche, qui ont totalisé 46 % des suffrages le 14 mars. L'issue du
scrutin dépend du report des voix de Joëlle Prévot-Madère (7,41 %), une chef d'entreprise ex-UMP, qui n'a pas donné de consigne de vote.
LES DEUX RÉGIONS OÙ LA DROITE PLACE ENCORE DES ESPOIRS
La droite a abandonné tout espoir de reconquête en PACA, Ile-de-France ou Centre, trois régions où elle est arrivée en tête le 14 mars mais où l'addition des voix de gauche l'emporte largement.
Sauf mobilisation massive des abstentionnistes de droite, la Basse-Normandie semble également hors de portée. Reste Champagne-Ardenne et Franche-Comté, deux régions ayant basculé à gauche en 2004
à la faveur d'une triangulaire avec le FN. Mais les espoirs sont minces.
En Champagne-Ardenne. Même si, de toutes les régions où l'UMP est arrivée en tête le 14 mars, Champagne-Ardenne est celle où l'abstention a été la plus forte (56,95 %), on voit
mal comment la majorité présidentielle pourrait l'emporter. La gauche avait fait basculer la région en 2004 avec une avance de voix de 3 points sur l'UMP à l'issue du premier tour. Elle part
cette fois-ci avec 14 points d'avance sur la droite. Et comme en 2004, le FN (15,89 %) se maintient, ce qui devrait avantager la gauche.
En Franche-Comté. Comme en Champagne-Ardenne, les alliances conclues sans grande difficulté entre le PS et ses alliés devraient permettre à la gauche de l'emporter. La liste UMP
conduite par le secrétaire d'Etat à la coopération, Alain Joyandet, est certes arrivée en tête mais de deux points seulement. Et, là aussi, le maintien du FN jouera
en faveur de la gauche. Par ailleurs, des neuf régions où la droite est arrivée en tête, la Franche-Comté est, derrière la Corse (37,62 %), celle où l'abstention a été la moins forte (48,7 %).
DEUX RÉGIONS OÙ LA GAUCHE EST SOUS PRESSION
La gauche, même si elle sort victorieuse du scrutin, pourrait n'être pas totalement sortie d'affaire dans deux régions.
En Bretagne, les électeurs sont conviés à départager une triangulaire avec les écologistes. C'est un peu l'exception qui confirme la règle de l'union scellée, partout ailleurs,
entre le PS et Europe Ecologie. Jean-Yves Le Drian, le président (PS) sortant, et Guy Hascoët, ancien ministre de Lionel Jospin, candidat d'Europe Ecologie arrivé en troisième position (12,21 %), n'ont pas fusionné leurs listes. Europe Ecologie devrait donc, en Bretagne, intégrer
l'opposition du conseil régional.
En Corse, la gauche qui a fusionné ses quatre listes, part favorite mais pourrait être obligée de négocier avec les nationalistes si elle n'obtient pas au moins 40 % des
suffrages. C'est le seuil permettant d'obtenir la majorité absolue (26 sièges) à l'Assemblée de Corse. Ensemble, les autonomistes ont obtenu 27,8 % des suffrages.
ILE-DE-FRANCE, RÉGION SYMBOLE
La gauche est quasi assurée de l'emporter, grâce aux bons scores du Front de gauche et d'Europe Ecologie qui, ensemble, sont à deux points du score du PS (25,26 %). Le résultat de Valérie Pécresse, arrivée en tête au premier tour, sera regardé à la loupe. Sans avoir l'effet d'une victoire, un score honorable de la ministre de l'enseignement supérieur lui
sauverait la mise et récompenserait partiellement les efforts investis par l'exécutif dans la campagne francilienne.
Une affiche peu ordinaire dans ces régionales, ce jeudi soir à Limoges (Haute-Vienne) : Alain Krivine, un des fondateurs de la LCR et désormais membre du NPA,
est venu soutenir le communiste Christian Audouin et «Limousin, terre de gauche», unique liste du Front de gauche encore en lice au second tour. A ses côtés,
Jean-Luc Mélenchon, président du Bureau national du Parti de gauche, et Patrice Bessac, porte-parole du Parti communiste français et conseiller régional en
Ile-de-France.
Devant plus de 1 800 personnes réunies au Parc des expositions, Christian Audouin s'est félicité d'une «aventure politique chargée de symboles et de responsabilité» qui a une «résonance
nationale». Le Limousin est en effet la seule région où le NPA est présent au second tour et où le Front de gauche ne s'est pas allié au PS. Des socialistes de Haute-Vienne qui ont refusé
d'intégrer sur une liste de fusion les «camarades du NPA», explique-t-il.
Interrogé sur ce point sur Radio Classique, le député PS parisien Jean-Christophe Cambadélis avait déclaré : «C'est le problème du NPA. On ne ne peut pas à la fois attaquer le Parti socialiste au
niveau national et en même temps vouloir être sur une liste avec le Parti socialiste».
«Expérimenter la constitution d'une force nouvelle»
Réplique de Christian Audouin : «Nous avons décidé d'expérimenter, sur cette terre limousine, le rassemblement unitaire des partis politiques antilibéraux», «nous avons décidé d'expérimenter la
constitution d'une force nouvelle». Patrice Bessac, au nom de la direction du PCF, a appelé à voter pour une liste «qui a choisi le chemin de l'honneur» pour «corriger la mauvaise soupe
électorale qu'on fait quelques barons» socialistes.
«Les gens confondent fusion de listes et capitulation sans conditions», a renchéri l'ex-PS Mélenchon, pour qui «ce deuxième tour prend une signification nationale». «Je suis plus à l'aise
aujourd'hui à soutenir les miens, que de prendre un café avec le parti qui les ostracise», avait confié l'ex-sénateur PS dans le train le menant à Limoges, faisant allusion à Martine Aubry (PS),
Cécile Duflot (Verts) et Marie-George Buffet (PCF), qui se félicitaient jeudi matin dans un bar parisien branché.
Krivine «remercie Sarkozy et sa politique de guerre civile»
Alain Krivine s'est dit «très content d'être là», se présentant comme le «facteur» d'Olivier Besancenot «qui a pris quelques jours de congés» après la campagne. Le leader trotskiste a tenu à
«remercier Nicolas Sarkozy» et «sa politique de guerre civile» ainsi que «les dirigeants du PS qui préfèrent le MoDem au NPA», qui ont permis de «rassembler la véritable gauche» en Limousin. Tout
en reconnaissant que le NPA seul «a foiré au niveau national» (2,5%), il a estimé que «la meilleure formule pour l'unité, c'est de se mettre d'accord sur les luttes», avant de s'allier aux
élections.
L'alliance de gauche a obtenu 13,13% des voix au premier tour, derrière la liste PS, emmenée par le président sortant de la région, Jean-Paul Denanot (38,05%) et la liste UMP, conduite par
Raymond Archer (24,16%).
Le résultat est sans appel : la droite au pouvoir a essuyé un échec cuisant et il faut s’en réjouir. Une victoire, même relative, au premier tour des régionales aurait conforté Sarkozy dans la
poursuite de sa politique de casse sociale. Le score des européennes (même médiocre au regard de la participation aux votes) avait incité l’équipe au pouvoir à accélérer les mauvais coups. Avec
26 % environ des suffrages exprimés, elle est derrière le Parti socialiste dans quasiment toutes les régions, sans aucune réserve de voix pour le second tour. Même les huit ministres en lice ont
été défaits, parfois plus que les autres candidats de l’UMP. Une preuve de plus que, malgré les enjeux régionaux, c’est bien la politique du pouvoir qui a été désavouée.
L’impopularité grandissante de ce gouvernement et de son président qui se croyait tout-puissant, explique ce mauvais score électoral de l’UMP. Dimanche dernier, une partie de l’électorat a
souhaité sanctionner la politique dévastatrice de Sarkozy et Fillon. Aussi l’idée du « tout sauf Sarkozy » a grandi : si on ne peut pas, pour l’instant, arrêter les attaques de la droite dans la
rue, on peut la sanctionner dans les urnes. Le vote utile, doublé d’un vote sanction, a fonctionné à plein, plus qu’une adhésion de fond en faveur du Parti socialiste.
Ainsi, le PS rafle la mise et, dans une moindre mesure, Europe Écologie qui réussit moins bien qu’en juin 2009, obtient autour de 12 % des voix. Les aspirations écologistes légitimes de la
population expliquent ce résultat, même si Europe Écologie n’incarne en rien un parti « anti-système », différent de la gauche institutionnelle aux manettes dans les régions.
Et si beaucoup pensent, dans ce pays, que les élections ne changent rien, ils n’ont pas fait payer au PS et à ses alliés la gestion, en réalité libérale, des régions et ce, d’autant que le PS
s’est bien attaché à ne pas mener de campagne électorale. Sa posture étant uniquement celle d’un parti gestionnaire qui sait bien tenir les cordons de la bourse !
Pour marquer son ras-le-bol, il a paru plus « utile » alors de saisir un bulletin PS, voire EÉ. Le type même de scrutin (absence de proportionnelle, donc peu de chances de faire élire des
représentants de partis politiques plus petits et non présents dans les institutions) amplifie le phénomène.
Mais ce qui marque à nouveau cette élection, c’est évidemment l’abstention massive (autour de 54 %, un chiffre jamais atteint aux régionales). Que révèle-t-elle ? Elle confirme un désamour
profond et durable entre une grande partie de la population, la classe politique et ses institutions.
À quoi sert de voter si on ne voit jamais d’amélioration dans son quotidien ? Certes, tous les partis sont concernés et ont été touchés par l’abstention. C’est pourtant encore et toujours parmi
les classes populaires, au sein de la jeunesse que l’on s’abstient le plus. C’est-à-dire ceux et celles pour qui la note de la crise est particulièrement salée. Ce mouvement abstentionniste
semble profond et risque d’être durable. La crise actuelle avec ses conséquences sociales désastreuses ne peut qu’approfondir la tendance.
Dans ce contexte, comment s’étonner du score du Front national. Si ce « retour » du FN a de quoi inquiéter, ce n’est malheureusement pas une surprise. Si les frontistes ont repris du poil de la
bête (immonde), ils le doivent en partie à l’UMP avec son débat glauque et nauséabond autour de l’identité nationale et sa désignation haineuse de boucs émissaires que l’on va toujours chercher,
en période de crise, du côté des immigrés, des sans-papiers et des jeunes des quartiers, et non pas des capitalistes fauteurs de crise. Au-delà des élections, il est urgent et nécessaire de
reconstruire un front antifasciste et antiraciste large.
Pour la suite, même si on ne se fait aucune illusion sur l’alliance électorale de type gauche plurielle qui se dessine aujourd’hui entre le PS, Europe Écologie et le Front de gauche, et même si
la défaite de la droite dimanche 21 mars est quasi annoncée, il faut qu’elle soit la plus cinglante possible : le NPA appelle donc à battre la droite et l’extrême droite dans toutes les régions.
À nous de convaincre maintenant que cela ne sera pas suffisant et que les prochains rendez-vous devront être sociaux et dans la rue.
Battre la droite le 21 mars, avancer vers un front permanent de toute l'autre gauche
Déclaration de «Convergences et Alternative», courant unitaire du NPA
Le verdict du premier tour des régionales 2010 est sans appel: c'est une vraie claque, un désaveu de la droite et du gouvernement de Sarkozy. Le mythe du "travailler plus pour gagner plus" ne
fonctionne plus, et la manipulation du thème de l'identité nationale aboutit à relancer le Front national. Ces discours démagogiques, cachant des politiques antisociales, provoquent une
abstention massive et ouvrent une crise politique qui va rebondir sur le terrain social. Qu’une minorité décide pour une majorité devienne l’habitude électorale démontre un échec du système de
représentation politique.
Car la prétendue « pause » annoncée par Sarkozy ne masquera pas longtemps sa volonté de mettre en place, dès maintenant, une austérité renforcée contre les régimes de retraite, la fonction
publique, la protection sociale, les salaires et l’emploi. Sarkozy cherchera à faire payer la crise économique aux salariés et à la population, et surtout pas aux banques et aux actionnaires qui
en sont responsables. Ce qui se passe en Grèce, Islande, Espagne, Portugal, présage de ce que la droite a l'intention de faire en France.
Il faut enfoncer le clou en battant la droite et le FN au second tour le 21 mars
Toute la gauche doit s’unir pour infliger une défaite cuisante au gouvernement. Plus il sera en difficulté, moins seront légitimes ses attaques antisociales, meilleur sera le rapport de force
pour les salariés dans les combats qui s’annoncent. Pas une seule région ne doit passer aux mains de la droite pour servir de relais à la politique du gouvernement. Et l'unité doit se faire à
gauche, pas avec un parti de droite comme le Modem.
Les listes de gauche recueillent, à ce premier tour, plus de 50% des voix. Beaucoup se sont servis du vote PS pour sanctionner cette droite insupportable, sans pour autant adhérer à la politique
du Parti socialiste. Le score important des listes Europe Ecologie, malgré l'impasse qu'elles font sur la nécessaire rupture avec le libéralisme pour forger une alternative écologique, souligne
que la lutte contre les dangers menaçants notre environnement est devenue une préoccupation majeure. Mais tout projet de transformation sociale et écologique doit intégrer la rupture avec les
modes de production et de consommation engendrés par la logique du profit.
Faire bloc pour une autre gauche rassemblée
Les résultats soulignent encore la nécessité d’accentuer l'unité sociale et politique de l'autre gauche, cruciale si l’on veut construire des résistances à la droite et fournir une alternative à
la politique du Parti socialiste. L'absence d'union complète entre toutes les composantes de la gauche de transformation sociale a affaibli ses résultats. Mais ils montrent clairement que cette
volonté d'unité est dominante en son sein ; les écarts entre des listes « Ensemble/Front de gauche », ou les listes d’unité plus partielle, et celles du NPA isolé sont sans appel : les électeurs
ont préféré choisir les listes qui indiquent le début d’un rassemblement, à la posture du NPA, qui a été désavoué. Cet échec exige du NPA qu’il se tourne vers une autre politique, qu’il rediscute
du projet même du NPA, qui ne peut prétendre représenter à lui seul l’alternative dont les salariés ont besoin et se dérober aux exigences de l’union. Un congrès rapproché du NPA s'impose.
Là où l’unité a été complète, du Front de gauche au NPA, là où des rassemblements unitaires ont vu le jour, des dynamiques se sont créées dans les urnes mais aussi sur le terrain de l’action
collective. Elles montrent la voie à suivre: un front politique et social permanent, capable de fournir une alternative politique à gauche et d’aborder ensemble les prochaines échéances sociales
et électorales. Capable aussi de construire collectivement une autre représentation politique. C’est à cette urgence et à cette nécessité unitaire que le NPA doit répondre dès maintenant: un bloc
de l’autre gauche, large, ouvert à toutes les composantes, aux représentants et acteurs du mouvement social, s’appuyant sur des collectifs unitaires locaux. Cette fois, personne ne doit manquer:
les militants de toutes les forces, et notamment du NPA, doivent engager ensemble les initiatives allant dans ce sens.
Le 14 mars, « Convergences et Alternative »
Benoît Hamon, porte-parole du PS, a dit mardi 16 mars au cours d'un point de presse à Solférino, à l'issue des négociations des socialistes avec ses
partenaires écologistes et de gauche: "On a fait le rassemblement de toute la gauche pour le 2e tour des régionales".
Benoît Hamon n'a cité que la Bretagne (pas d'accord avec Europe Ecologie) et le Limousin (pas d'accord avec le Front de gauche allié au NPA) comme exceptions à ce rassemblement.
Interrogé sur le cas de la Picardie, il a indiqué ne pas être au courant d'une absence d'accord. Pourtant, aucun accord n'a été conclu en Picardie entre le PS et le Front de Gauche. Quant au Nord-Pas-de-Calais, où les négociations ont failli échouer, le Front de Gauche et le PS ont fini par aboutir à un
accord de dernière minute.
"C'est la confirmation du rassemblement de la gauche, une amplification par rapport à 2004 (précédentes régionales). Rien n'est véritablement joué. Tout le sera le 21 mars", a dit Benoît Hamon, à
propos d'une victoire de la gauche.
"Il ne faut pas s'abstenir parce que Nicolas Sarkozy ne s'abstiendra pas de faire porter le fardeau de la crise" sur les salariés et les retraités, a-t-il ajouté.
"La campagne du 2e tour est lancée", a-t-il conclu.
Une déclaration commune est attendue
L'accord national entre le PS et Europe Ecologie est "acté de fait", avait indiqué plus tôt Jean-Vincent Placé, numéro deux des Verts.
"L'accord général régional est acté de fait, à part l'exception bretonne", a-t-il déclaré à la presse, à l'issue des négociations franciliennes qui se tenaient dans un hôtel parisien du quartier
des Halles.
"On a travaillé en bonne intelligence sauf en Bretagne" où le président de région, Jean-Yves Le Drian, "a refusé tout dialogue", a renchéri Cécile Duflot secrétaire nationale des
Verts.
Jean-Vincent Placé a évoqué la possibilité d'un meeting commun entre Martine Aubry et Cécile Duflot à Nantes, mercredi.
Martine Aubry (PS), Cécile Duflot et Marie-George Buffet (PCF) préparent une "déclaration commune" sur les alliances, selon Christophe Borgel, secrétaire national PS aux élections.
Union en Ile-de-France
En Ile-de-France, Jean-Paul Huchon (PS) a annoncé un accord à trois, en présence de Cécile Duflot (Verts) et Pierre Laurent (FG). "C'est le temps de l'unité, l'unité où il y aura
la possibilité pour chacun de faire respecter ses priorités et ses identités", a-t-il commenté.
Cécile Duflot s'est dite "très satisfaite de l'accord". Elle a indiqué que les responsables de la liste seraient "tous ensemble à Aubervilliers" cet après-midi pour faire campagne.
Pierre Laurent, le numéro 2 du PCF, chef de file du Front de gauche en Ile-de-France, s'est aussi félicité de l'accord et a dit "l'urgence à nous rassembler pour battre largement" l'UMP Valérie
Pécresse.
Pour concourir dimanche prochain, une liste doit avoir obtenu 10% des suffrages au premier tour (7% en Corse). Celles qui ont réalisé un score entre 5% et 10% pouvaient fusionner avec une liste
présente au second tour.
Outre les triangulaires provoquées par les désaccords à gauche, il y aura également trois listes dans les douze régions où le Front national a fait plus de 10% et en Aquitaine, seul endroit où le
MoDem s'est qualifié et affrontera les listes PS et UMP.
Le président (divers gauche) de la région affrontera l'UMP et le FN dans une triangulaire, dimanche, sans le soutien des candidats d'Europe Ecologie, du PS et du Front de gauche, tous
éliminés.
Georges Frêche est-il de droite? En tous cas, malgré son étiquette «divers gauche» et la présence de socialistes avec lui, aucun des candidats des trois listes de gauche battues hier soir
n’appelle à voter pour le président sortant.
Il y aura pourtant une triangulaire au second tour, avec Georges Frêche (34,28%), l’UMP Raymond Couderc (19,63%) et la candidate du FN France Jamet (12,67%). Mais aucune des trois listes de
gauche, Europe Ecologie (9,12%), Front de Gauche-NPA (8,59%) et PS (7,74%), ne compte fusionner avec celle menée par Georges Frêche. Et aucune n’appelle à voter pour lui. Chacune avec des
nuances.
Du côté d’Hélène Mandroux, la candidate PS sortie du chapeau par Martine Aubry fin janvier: «nous appelons à faire barrage contre la droite et l’extrême droite et laissons notre électorat
libre de voter en son âme et conscience». Une consigne donnée suite à sa conversation avec Martine Aubry et le député PS Arnaud Montebourg dimanche soir. La maire de Montpellier ne
récolte que 11,36% dans la ville qu’elle dirige, où Georges Frêche, qui en a été le maire de 1977 à 2004, reste fort avec plus de 40% des voix. Elle regrette «le triomphe du
régionalisme», estimant que «le populisme l’a emporté».
«Chacun votera comme il l’entend»
Du côté du Vert Jean-Louis Roumégas, leader d’Europe-Ecologie, la position est encore plus tranchée.
«Dans le contexte régional, il n’y a aucun risque d’une victoire de l’UMP ou du Front national. Les écologistes et la gauche officielle ne sont pas représentés. Nous ne donnons donc
aucune consigne de vote. Chacun votera comme il l’entend». Lui regrette «le maelstrom médiatique et le réflexe émotionnel» provoqué par la décision du PS national d’investir
Hélène Mandroux à la dernière minute, qui n’a pas permis d’entendre le fond. Il fustige également la présence d’une liste écologiste menée par l’animateur météo Patrice Drevet,
«sous-marin avec des proches de Georges Frêche», qui avec 3,87% des voix a également empêché Europe Ecologie d’être présente au second tour.
Enfin, la liste commune Front de Gauche-NPA appelle «à ne donner aucune voix à la droite et l'extrême droite», tout en
précisant qu'«avec la liste conduite par le président sortant, aucune politique de gauche ne pourra être mise en oeuvre dans notre région». A bon entendeur…
Ce soir la droite connaît une cuisante défaite. Elle est à la mesure du rejet de sa politique dans la société. Depuis 3 ans, le pouvoir n’a eu de cesse de s’attaquer aux travailleurs, à la
jeunesse et à l’ensemble de la population pour imposer une régression sociale et démocratique de grande ampleur. Il récolte aujourd’hui les fruits de la colère qu’il a semée.
Le Front de gauche et les listes « Ensemble », avec plus de 6 % des voix confirment qu’il existe un espace pour une gauche digne de ce nom. Il s’agit d’un encouragement à poursuivre sur la voie
d’une unité de lutte, et de la construction d’une gauche de gauche. C’est le sens de la proposition de Gauche Unitaire de tenir des assises du Front de Gauche.
La démagogie raciste de l’UMP lors de la campagne électorale et du « débat » sur l’identité nationale profite comme cela était prévisible au Front National.
L’heure est maintenant au rassemblement de toute la gauche en vue du second tour pour amplifier la sanction que la droite mérite.
Dimanche 14 mars 21h : communiqué national des Alternatifs
Elections régionales
L’abstention a encore progressé, à une faible participation d’un électorat populaire, que la gauche, dans toutes ses composantes, n’a su convaincre, s’ajoute l’abstention d’une partie
d’un électorat de droite désorienté par le sarkozysme. Une crise de légitimité est en train de s’ouvrir à droite, elle peut conduire à une paralysie du pouvoir comme à une fuite en avant
antisociale et répressive.
Le vote d’une moitié du corps électoral révèle cependant des tendances fortes :
La perte de légitimité de l’équipe au pouvoir accompagne celle de l’ultra libéralisme. La sanction est sans appel.
Une partie non négligeable de l’électorat, y compris au sein des couches populaires,reste polarisée par les solutions xénophobes du Front National : la manipulation de la droite autour
du thème de l’identité nationale se retourne contre ses auteurs.
Une alternative de gauche offensive ne s’exprime pas suffisamment sur le terrain électoral.Le Parti Socialiste retrouve une position centrale, assez habituelle pour des élections
territoriales. Le score d’Europe Ecologie, en recul par rapport aux élections Européennes, se maintient à un bon niveau. C’est un phénomène positif pour ce qui concerne la mise en évidence des
enjeux écologiques, mais ambigu quant aux réponses à la crise, qui impliquent d’affronter le système.Et non de l’accompagner. Il faut construire une alternative rouge et verte.
La gauche de transformation sociale et écologique conserve des positions électorales non négligeable. Les listes Ensemble/Front de Gauche maintiennent les scores réalisés aux élections
européennes, le NPA est en recul.
Pour le second tour, les Alternatifs défendent la fusion démocratique des listes des gauches et d’Europe Ecologie. Dans chaque région ils appellent à battre la droite, l’enjeu étant à la fois
régional et national.
L’affaiblissement politique du pouvoir est une nécessité à la veille d’affrontements sociaux majeurs.
Les Alternatifs ne cautionneront aucun accord politique passé entre le PS et le MODEM.
La campagne de la gauche de gauche dans plusieurs régions a manifesté la capacité de celle ci d’avancer dans la voie de l’unité et de porter des réponses alternatives communes.
Les Alternatifs s’engagent dans la période qui suivra pour :
que soient confortées et prolongées les dynamiques unitaires engagées dans les régions ;
que ces dynamiques convergent et permettent à toute la gauche de transformation sociale et écologique d’avancer sur la voie d’un projet commun;
la constitution d’un collectif de liaison des organisations de la gauche de gauche, car l’unité de ces organisations est, au delà de leurs différences, indispensable
la construction durable de l’unité entre organisations politiques et mouvements sociaux, permettant de contribuer aux mobilisations écologistes, sociales, féministes, démocratiques,
antiracistes.
Dans le respect de l’indépendance des mouvements sociaux, cette unité sera un point d’appui précieux pour eux. Elle donnera force et crédibilité à une alternative globale au capitalisme et au
productivisme.
Contribuer au rassemblement d’une gauche de combat et d’une écologie anticapitaliste, porter un projet rouge, vert, féministe, altermondialiste et autogestionnaire, telles seront les priorités
des Alternatifs.
Pour que la défaite de la droite ouvre la voie d’une alternative.
Jean-Jacques Boislaroussie
Rachel Lafontaine
Porte-paroles des Alternatifs
LO :
Sur les résultats des élections régionales
"Lutte Ouvrière remercie celles et ceux qui ont voté pour les listes qu’elle a présentées dans ces élections régionales. C’est une petite minorité, mais une minorité qui a montré, par son
bulletin de vote, qu’elle ne fait pas confiance au jeu politique institutionnel, qu’elle n’attend rien de l’alternance à la tête de l’État comme des régions de deux coteries politiques qui,
une fois aux affaires, mènent toutes les deux la même politique en faveur de la grande bourgeoisie. Une minorité qui est consciente que le rapport de forces qui compte pour l’avenir n’est pas
celui entre majorité et opposition au conseil régional ou au parlement mais celui entre le grand patronat et la classe des exploités et que seule la lutte collective des exploités peut
inverser ce rapport des forces. Par cette conscience, cette minorité est susceptible de jouer un rôle majeur dans les grèves, les manifestations, les luttes à venir.
Les objectifs que Lutte Ouvrière a cherché à populariser pendant cette campagne électorale restent entièrement d’actualité. Contre le chômage, il faut imposer l’interdiction des licenciements
et la répartition du travail entre tous sans diminution des salaires. Contre la spéculation et la répétition des crises financières, il faut exproprier les banques. Contre la recherche
irresponsable du profit par la classe capitaliste, il faut lui enlever le monopole du pouvoir sur les entreprises en les soumettant au contrôle de leurs travailleurs et de la population, en
commençant par la suppression du secret industriel, du secret bancaire, du secret des affaires !
Lutte Ouvrière n’a participé à aucune tractation, à aucun marchandage avant le premier tour et n’y participera pas après. Elle ne donne aucune consigne de vote. Nos électeurs n’ont pu
exprimer leur véritable choix que lors du premier tour où nous étions présents. Au deuxième tour, ils sont libres de faire ce qu’ils veulent. Les uns, en ne prenant pas part à cette deuxième
élection qu’est le deuxième tour et où leur opinion n’est plus représentée. Les autres, en accordant leur vote à une liste de gauche. Mais nous avons confiance dans le fait que les uns comme
les autres se retrouveront dans les luttes futures qui sont inévitables avec l’aggravation de la crise et la multiplication des attaques du grand patronat et du gouvernement à son service
contre les travailleurs salariés et les classes populaires."
Nathalie Arthaud
"Après une campagne atone, le NPA conditionne son soutien pour le second tour"
La salle de la Mutualité s’est remplie doucement. Les slogans se sont faits timides et les discours un peu poussifs. Même le traditionnel "Tous ensemble, tous
ensemble, ouais, ouais" a eu du mal à prendre. Pour le dernier meeting de sa campagne, Olivier Besancenot, tête de liste du Nouveau Parti anticapitaliste en Ile-de-France, a du mal à mobiliser.
Mercredi 10 mars, devant quelque 800 personnes – une petite "Mutu" pour le facteur révolutionnaire –, il a tenté une nouvelle fois de reprendre son antienne sur "la crise sociale
profonde" et "la répartition des richesses" qu’il préconise, discours qui a fait son succès.
Mais les dirigeants ont du mal à cacher leur difficulté à faire campagne. "C’est compliqué cette fois-ci", admet Basile Pot, un proche de M.Besancenot. Malgré une campagne militante "à
l’ancienne" axée sur les mots d’ordre nationaux classiques et la revendication des "transports gratuits pour tous" en Ile-de-France, le leader du NPA reconnaît que "c’est
difficile".
Les mobilisations sociales sur lesquelles surfe le facteur ne sont pas au rendez-vous, à la différence du printemps 2009, point de journée d’action massive ou de mouvement de grève symbolique
fort, carburant politique du NPA.
Le Nouveau Parti anticapitaliste ne peut pas non plus s’appuyer sur ses élus régionaux – seuls deux élus en 2004 – pour faire vivre sa campagne. Et son électorat traditionnel – jeunes et ouvriers
– risque de s’abstenir massivement. Avec sa stratégie solitaire refusant, dans une majorité de régions, l’alliance avec le Front de gauche, le NPA s’est aussi coupé d’une frange de la gauche
radicale.
ENTRE 2% ET 3, 5% DES VOIX
Et puis, il y a eu la polémique sur la candidature d’Ilhem Moussaid, la jeune militante du Vaucluse, et son foulard. Les bagarres internes autour de la légitimité de sa candidature ont laissé des
traces. "Ça n’a pas favorisé la mobilisation des militants", avoue Pierre-François Grond, bras droit du porte-parole. "On a eu de très fortes tensions, et c’était lourdingue",
renchérit Ivan Lemaître, membre de l’exécutif.
Avec des prévisions donnant le NPA entre 2 % et 3, 5 % des voix, les sondages ont traduit à leur manière ce ressac. "Alors qu’en 2007, avec un PCF à 1, 93 % et un Besancenot à 4, 8 %, la
messe semblait être dite, le NPA n’est plus le seul audible à la gauche du PS", analyse Jérôme Fourquet, directeur de l’IFOP.
Seule éclaircie, le dernier sondage TNS-Sofres/Logica, réalisé pour Le Monde, France 2, France 3 et France Inter, qui place le leader du NPA à 6% des intentions de vote en Ile-de-France. La
popularité du "camarade Olivier" serait encore forte. C’est donc autour de son seul visage et d’un slogan, "Tout changer, rien lâcher", que s’affiche la campagne. Mais même au NPA, on doute de la
possibilité de faire un tel score : "On attend le jour du vote."
Quoi qu’il en soit, la stratégie pour le 14 mars au soir est déjà arrêtée. M.Besancenot conditionnera son appel au vote PS à l’attribution d’élus au prorata du nombre de voix. Sans participation
à la gestion, évidemment. "Parce que la gauche mérite mieux que d’être représentée par le PS et ses alliés actuels", dit-il.
L'alliance entre les deux partis d'extrême-gauche n'aura pas lieu non plus aux régionales 2010. Plus qu'une querelle d'egos, c'est un vrai fossé qui les sépare.
Myriam Martin, tête de liste NPA dans la région, pendant la campagne des européennes en juin 2009 (photo Flickr)
Le NPA ne recule devant rien, dans sa stratégie d'opposition au président de région Martin Malvy. Lundi, les militants manifestaient devant l'Institut Catholique de
Toulouse. Contre une subvention d'1,7 million d' euros. Une prise de position qui illustre bien le fossé entre le parti et le Front de gauche (FG) dans ces élections régionales.
En Midi-Pyrénées comme dans la plupart des régions, le NPA ne fera pas liste commune avec le FG, qui rassemble le Parti Communiste (PC) et le Parti de Gauche (PG).
Pourtant, face aux socialistes assurés de la victoire et à Europe Ecologie, formation politique grandissante, l'unité n'aurait pas été superflue. Si on additionne leurs résultats aux européennes
de juin 2009, on arrive à près de 14% de votes. Et sur ce point, les têtes de liste de Haute-Garonne NPA Myriam Martin et FG Charles Marziani s'accordent: la division est regrettable. «En
politique l'unité est importante », concède Myriam Martin. Mais ici comme dans le paysage national, chacun s'accuse, laissant peu d'espoir à une évolution pour les prochaines
élections.
Si le NPA refuse une fusion avec le FG, c'est par certitude que la « politique du PS sera encore aux manettes». Pour le NPA, la connivence entre les communistes et le PS est ancrée:
« le PC ne s'oppose pas au PS, et le PS accompagne le capitalisme ». « Le bilan des deux mandats de Martin Malvy n'est pas très positif. On est dans une région très
touchée par le chômage (*). Les élus communistes votent les mêmes décisions, notamment des subventions aux entreprises qui licencient.», accuse Myriam Martin. « L'important pour
nous est d'avoir des élus, dans une politique de résistance. »
Un Front de Gauche derrière le PS
De son côté, Charles Marziani, tête de liste Haute-Garonne, affirme que le Front de Gauche était tout à fait enclin à déposer une liste avec le NPA. Avec le PS, la fusion n'est pas exclue au
second tour, « sauf en cas d'alliance [de celui-ci] avec le Modem ». Il ne le conteste pas, le Parti de Gauche n'est pas dans une logique radicale face au PS.
« La politique de Martin Malvy pendant ces deux mandats a été bonne, que ce soit pour les lycées, les transports ou le social. »
L'échec de l'alliance résulte d'une logique nationale. Les exemples contraires font exception, comme en Limousin ou en Languedoc-Roussillon. En Limousin, le monopole socialiste est tellement fort
et ancien que l'extrême-gauche a vu le rassemblement comme une nécessité. En Languedoc-Roussillon, la candidature de Georges Frêche l'a suscité.
Il faudra 5% de votes au NPA ou au FG pour envisager la fusion au second tour. Si c'est envisageable pour le FG, cela l'est moins pour le NPA, au plus bas dans les intentions de vote. Alors que
Malvy est à peu près assuré de sa réélection, le NPA risque de se retrouver de nouveau en marge. Et pourrait voir le piège se refermer.
(*) 9,1% au 3e trimestre 2009, même taux pour le pays. (source INSEE)
Beaucoup de journalistes ont souligné l’ironie de l’histoire qui a réuni, le 18 février, au siège montpelliérain d’AGM !, Alain Krivine venu apporter le soutien national du NPA et Roland Leroy,
paisible retraité de Clermont-l’Hérault, venu aussi soutenir AGM !, mais surtout ancien directeur du quotidien communiste L’Humanité et l’un des artisans de l’exclusion de …Krivine du PC dans les
années 60 !
Mais la roue tristement ironique de l’histoire c’est aussi le déraillement politique du camarade cheminot Gayssot qui, après avoir œuvré, au gouvernement superprivatiseur de Jospin, à l’embardée
du projet d’émancipation, s’enlise aujourd’hui dans un soutien sans faille à Georges Frêche. A ce social-libéral-autoritaire-sarkocompatible, fossoyeur de ce que la gauche gestionnaire pouvait
garder encore d’apparence de gauche.
Ces deux itinéraires comparés, celui de Leroy et celui
de Gayssot, sont cruels pour le second et signent une dérive irrémédiable, partagée avec 3 autres vice-présidents communistes de la Région, que nombre de communistes (une écrasante majorité) du
Languedoc-Roussillon désapprouvent, comme le montre l’article du jour de Midi Libre [1].
Le NPA, sans s’immiscer dans les débats internes du PCF, est très attentif à ce qui se joue dans cette affaire car elle pèse et pèsera sur la capacité de la gauche d’alternative à se construire
de façon crédible. C’est l’occasion de dire ici que nous sommes très heureux de pouvoir travailler dans ce sens, celui de l’alternative, dans le cadre unitaire d’AGM ! et nous souhaitons que
cette démarche se prolonge au-delà des Régionales.
Il n’en reste pas moins qu’il convient d’éviter de faire de l’ « antigayssotisme » comme nous évitons de faire en ce moment de l’antifrêchisme. Car ces deux arbres politiques issus des deux
branches les plus importantes de la gauche ne sauraient masquer la forêt des compromissions avec le désordre établi : hier, dans le gouvernement Jospin, Gayssot n’était pas le seul à accompagner
(précéder ?) la dérive gestionnaire des socialistes. Aujourd’hui encore ce n’est pas Gayssot qui vote, avec Mandroux, à la municipalité de Montpellier les crédits à l’enseignement privé !
[2] Notre politique unitaire ne peut pas biaiser avec les électeurs que nous sollicitons et les cartes politiques doivent donc être, fraternellement mais ouvertement, mises sur
la table
Gayssot comme Frêche ne sont que les deux emblèmes d’une politique de renoncement à défendre les intérêts des salariés et de tous ceux qui souffrent du capitalisme. Mais celui-ci tire trop son
efficacité des bilans mal menés, des non-dits qui éclatent au grand jour certains mauvais jours où des décisions de rupture sont à l’ordre du…jour mais restent ajournées !
Alors, une fois Gayssot renvoyé à sa désastreuse signifiance/insignifiance politique, continuons à ouvrir la voie qui déblaye le terrain vers une alternative qui se pose en candidate crédible au
pouvoir. Réfléchissons ensemble à ce qui, autour des trois urgences qui nous unissent dans cette campagne (urgences sociale, écologique et démocratique), doit nous amener à rompre ENSEMBLE avec
la gauche qui, via Frêche ou via Mandroux, s’accommode, chacune à sa façon, du sarkocapitalisme! Question cruciale qui se posera dès le soir du premier tour dans la façon que nous aurons
d’aborder, quels que soient les résultats, les alliances au second tour !
Sodol Colombini, ancien conseiller général (1973/1985) et maire d’Aigues-Mortes (1977/1989), délégué CGT, pendant les grèves de 1968, et délégué syndical central CGT aux Salins du Midi de 1991 à
2000, pose avec beaucoup de clarté, dans le texte que nous publions ci-dessous, bien des choses utiles pour que l’unité perdure [3]. Un autre communiste, le biterrois Jacques Cros, a publié un
texte qui mérite aussi notre attention [4]. Voilà des prises de position qui, contrairement aux hypocrites clameurs de Gayssot and Co dénonçant la division qu’induirait toute campagne
indépendante de Frêche, favorisent l’unité. La seule qui vaille en ces temps de crise, l’unité anticapitaliste et antilibérale contre l’unité prosystème d’une gauche qui est capable de ratisser
du côté du Modem (Mandroux à la mairie), des chasseurs fréquentant ou ayant fréquenté De Villiers (Frêche), une jeune patronne réglant des comptes personnels-professionnels avec Couderc (Frêche),
des catalanistes de droite (Mandroux), etc. C’est bien cette unité mettant le cap sur la droite qui est une promesse de division, d’affaiblissement et de démoralisation des salariés. AGM !, par
le protocole d’accord et le programme qui la fondent, est une alternative à cette gauche de droite. L’alternative de gauche !
Antoine (NPA 34)
[1] Régionales Les divisions des communistes (Midi Libre, 1er mars 2010)
Après le PS et l’UMP, c’est au tour du PCF d’afficher ses divisions ! Les quatre vice-présidents communistes alliés de Frêche se sont affranchis du PCF - sans en être exclus - et de sa ligne
officielle. Car le PCF a scellé une alliance avec le NPA et le Front de gauche engagés avec la liste Revol.
C’est pourquoi, aujourd’hui, ils éprouvent le besoin de « justifier » leur engagement auprès du président de région. Jean-Claude Gayssot, Josianne Collerais, Jean-Paul Boré et Henry Garino se
sont fendus d’une lettre aux militants communistes de la région. Dans cette missive, ils défendent le bilan de la majorité régionale « qui porte sans ambiguïté l’empreinte des communistes » ; le
projet et surtout la promesse de Didier Codorniou et de Frêche d’engager « une politique vraiment sociale et démocratique ». Avant de confier leurs états d’âmes : « Oui, l’union est un combat.
C’est un combat pour le progrès. C’est un combat contre les diviseurs qui font le jeu de la droite et du capital (…) La division actuelle et le refus de tout rassemblement des autres listes de
gauche au deuxième tour avec Georges Frêche fait courir au peuple de gauche un grand danger », disent-ils. Appelant leurs « camarades » à voter Frêche.
Certains militants saluent le « courage » de ces vice-présidents, à l’instar de Françoise Prunier, adjointe à Montpellier, mais d’autres fustigent la démarche. A l’image de la tête de la liste A
gauche maintenant ! (Parti de gauche, PCF, NPA). René Revol se félicite, en revanche, du soutien de « personnalités historiques du PCF régional ». En effet, en réaction à la lettre aux militants
de « la bande des quatre », des personnalités, jadis membres du comité central du PCF, ont écrit elles aussi aux militants. « Comment peut-on se prétendre "communiste" et adopter une posture de
complète complicité avec Frêche ? », écrivent Myriam Barbera, Bernard Deschamps et Marie-Thérèse Goutmann, ex-députés, Henri Costa, Roland Leroy, membre honoraire du parlement ou encore Claude
Mazauric. Ils pointent les défauts de Georges Frêche qui « flatte le vieux fonds colonialiste et xénophobe » ; qui « accompagne ou précède les réformes sarkozystes »…
Olivier SCHLAMA
[2] Voici ce qu’écrit notre élu NPA-CUAL à la municipalité à ce sujet dans son compte rendu du conseil municipal du 8 février dernier :
« J’ai voté contre la délibération 41. Il s’agit du financement des écoles privées.
René Revol, tête de liste A Gauche Maintenant pour les élections régionales, avait indiqué lors d’une conférence de presse que les élus PC et NPA allaient demander le retrait de cette
délibération. Ma surprise a été de courte durée vu que les élus PC étaient en désaccord complet avec cette proposition et ont voté, comme d’habitude, le financement des écoles privées.
Reconnaissons à Revol le souci de la cohérence, vu que, pour les élections régionales notre liste a fait du refus du financement des écoles privées un point fort de son programme.
La Mairie de Montpellier finance les écoles maternelles alors quelle n’a aucune obligation légale de le faire. Concernant l’école élémentaire, le PS se refuse à combattre les lois anti-laïques et
paye au prix fort. Au total, il s’agit de 515 euros par enfant, le total d’enfant concerné est de 3 549. Nous avons là un bon exemple du refus du PS de s’affronter au gouvernement et de faire en
sorte que les fonds publics aillent à l’école publique. Quand ils sont au gouvernement, ils ne changent pas les lois. Dans l’opposition, ils vont même au-delà de ce que leur demande la loi.
Nous nous sommes retrouvés 2 à voter contre ( N. Medeiros des Verts et moi-même), tous les autres élus votant pour. »
[3] Sodol Colombini répond aux 4 vice-présidents communistes
Non ! Le bilan de la région Languedoc-Roussillon n’est pas à la hauteur de la situation
Vous dites : « qu’entre votre bilan et celui de l’équipe précédente il n’y avait pas photo »… Avec le doublement des impôts, il n’aurait plus manqué que vous ne fassiez pas mieux que la
Droite…
Mais il n’y a pas de quoi pavoiser.
Il y a plus urgent aujourd’hui que de reconduire, en l’état, une gauche dominée par le social-libéralisme qui, dans notre région, au-delà des comportements insupportables, et d’un autre âge, de
votre Président, prend carrément des allures d’accompagnement de la mondialisation. Sur Canal+, votre président est allé jusqu’à se féliciter que la mondialisation apporte des emplois aux
ouvriers chinois. Emplois que, selon notre Empereur de Septimanie, nous ne pourrions conserver… Et qu’il voulait en Languedoc favoriser les pôles d’excellences…
Pôles d’excellences ? Pourquoi pas ! Mais dit ainsi, et avec l’exemple des huîtres sud de France, huîtres importées, qui ne passent que quelques jours dans l’étang de l’or, on sait très bien que
pour votre président, comme pour tous les tenants de la mondialisation, il faudrait que les agriculteurs, les ostréiculteurs, les pêcheurs, les saliniers, bref tous ceux qui représentent
l’économie locale soient réduits au minimum pour faire place nette à la spéculation immobilière et au tourisme de luxe.
On voit ce qu’une telle politique donne en Espagne.
Et combien d’argent dépensé (et souvent en pure perte) pour vendre notre région ? On avait, à juste raison, critiqué Blanc pour sa maison du Languedoc à Barcelone. Frêche a fermé Barcelone… Mais
pour ouvrir des maisons à Shanghai, à New York. Certes, ça a servi à 40 «obligés» pour aller, au frais de la région, serrer la main au président du FMI . (DSK qui, lorsqu’il était ministre des
finances, exonéra de fiscalité les stock-options).
« Soutien des services publics » dites-vous. Quel soutien ? Dans les 5 lycées construits (sur les 12 promis) vous avez privatisé l’entretien et la restauration. Est-ce un hasard si un Nicollin
(qui s’est gavé avec l’argent des collectivités) est un grand supporteur de notre petit timonier ? Vous déclarez : « un bilan qui porte sans ambiguïté l’empreinte des communistes »…
Quel crédit aurez-vous, auprès des salariés qui luttent contre l’externalisation de leur travail, quand ils sauront qu’à la Région (et dans les collectivités) vous retardez toujours la reconquête
des services publics cédés au privé ?
Et la gestion de l’eau ? Et la formation professionnelle ? Partenariat public/privé ou véritable service public ?
Et Agrexco ? Un fauteuil de vice-président vaut-il plus que notre solidarité envers le peuple palestinien chassé de ses terres depuis plus de 60 ans ? Sans compter que les produits importés des
colonies d’Israël (dont la production prive d’eau les Palestiniens) vont concurrencer nos agriculteurs.
« Ne pas donner de chance à la droite ». Certes, mais la droite ce n’est pas seulement au plan électoral qu’il faut la battre, c’est d’abord et surtout au plan des idées…Et le premier tour d’une
élection doit permettre à chacun de pouvoir exprimer un choix réel et non par défaut.
Votre choix, qui consiste à vouloir effacer le premier tour, sous prétexte de vote utile, conduit à renoncer à changer la donne à gauche.
Si on veut durablement changer le sort du monde du travail, il faut, sans attendre, changer la donne à Gauche.
Depuis le virage libéral de 1983 (1), que les maigres succès du gouvernement de la Gauche plurielle (1997/2002) n’a pas remis en cause, bien au contraire, avec la
poursuite des privatisations, dont certaines ont été patronnées par le camarade-ministre Gayssot, ce qui presse, c’est que toutes les forces qui luttent pour sortir de la logique capitaliste
s’unissent et renversent la domination social-libérale sur la Gauche.
Face à la crise généralisée du capitalisme, il est urgent, au plan local, comme au plan national, en passant par nos régions et nos départements, de résister et de s’opposer aux politiques d’un
monde financiarisé et aux directives libérales de Bruxelles.
Et cela ne peut se faire sans se dégager d’une gauche dominée par le social-libéralisme qui de plus, dans notre région, est marquée par une gouaillerie affligeante.
(2)
Changer la donne à gauche, cela ne peut se faire qu’en votant pour la liste « A Gauche maintenant » !
Sodol Colombini, Conseiller Général (1973/1985) Maire d’Aigues-Mortes (1977/1989)
(1) Depuis 1983, la part des revenus du travail dans les richesses produites a dégringolé de 10%. Soit, une perte de 180 Milliards d’€ par an au profit des revenus du
capital.
(2) Quel Aigues-Mortais, aurait accepté que, dans l’exercice de ma fonction de Maire, j’ai, au cours d’une cérémonie traité deux responsables (quels que soient les
responsables) d’association (quelle que soit l’association) de sous-hommes ? Après de tels propos, seule la démission s’impose… Nous avons eu droit à la pantalonnade Gayssot.
Aigues-Mortes, 1er mars 2010
[4] Ni cet excès d’honneur ni cette indignité (Jacques Cros)
Un ancien élu communiste, aujourd’hui candidat contre son parti sur la liste de Georges Frèche, Jean-Claude Gayssot pour ne pas le nommer, a fait état au cours d’une réunion publique qui s’est
tenue le 18 février dans nos murs (cf. l’édition du vendredi 19 février de Midi Libre) de l’évolution démographique respective de Béziers et de Montpellier.
Selon lui il y a une cinquantaine d’années la capitale du vin faisait, question population, jeu égal avec la préfecture de l’Hérault. Cinquante ans, c’est un peu court, mais en remontant un
demi-siècle plus tôt ce ne doit pas être faux.
Depuis ? On connaît tous la suite : Béziers à fortement décliné. Haro donc sur Couderc qui… Mais enfin voyons, nous avons connu d’autres municipalités qui n’ont pas plus enrayé la dégradation des
choses au plan économique, social, démographique… que l’actuel maire de la ville !
Le problème dépasse largement la responsabilité d’un conseil municipal. La crise viticole qui conditionne largement la situation de Béziers et du Biterrois n’est pas étrangère à une certaine
conception de l’Europe et aux conséquences d’une mondialisation au service du capital.
Montpellier ? Oui, c’est la ville d’Europe qui a connu l’expansion démographique la plus importante. Le devons-nous à la personne qui a occupé ici le fauteuil de maire pendant presque trente ans
où à la conjoncture ? Et par ailleurs, la vie est-elle idyllique pour les Montpelliérains ? Pour ceux de La Paillade plus particulièrement ?
Monsieur Gayssot s’égare et, comme c’est écrit dans la lettre que j’ai reçue et qu’il a cosignée avec les trois autres renégats, je refus de « transformer les élections régionales en un champ de
manœuvres et d’ambitions personnelles ».
Pour être plus clair je me refuse à cautionner des gens qui subordonnent leur orientation politique à leurs intérêts de carrière. Et là c’est précisément le cas, c’est patent pour celui qui
accepte d’analyser les choses avec un minium d’honnêteté ! Gayssot ne représente pas grand-chose à Béziers. En tout cas il ne représente en rien le parti communiste.
En meeting à Paris, la secrétaire nationale du PCF et le leader du Parti de gauche, réunis sous la bannière du Front de gauche, veulent se placer devant le Modem au premier tour.
Ils ont le sourire au Front de gauche. En meeting lundi soir à Paris, communistes, partisans de Jean-Luc Mélenchon et autres militants des listes «Ensemble pour des régions solidaires,
écologiques et citoyennes» ont réuni près de 2000 personnes à la Mutualité, toutes flanqués d'autocollants et drapeaux rouges.
Pour leur deuxième campagne commune après l'essai des européennes (6,5% et 5 élus), PCF, Parti de gauche et les autres petites formations de la gauche radicale visent une place de numéro 4 au
soir du 14 mars. «Devant le Modem et le Front national, insiste le leader du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Notre union est pure car elle est exempte de toute tentation
vis-à-vis de la droite qui, quand elle se rapproche de la gauche, porte un nom: c'est le Modem.» Et aussi devant le Nouveau parti d'anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot, histoire de
s'adjuger le titre de leader de la gauche radicale en vue de 2012.
«C'est une impression de bonheur»
Pour l'instant, au niveau national, ils oscillent entre 5 et 7%. En Ile-de-France, un dernier sondage Ifop pour le Journal
du dimanche donne la liste menée par Pierre Laurent, numéro 2 du PCF, à 7% contre 3% pour Olivier Besancenot. «Oui quelque chose est en train de se passer, s'est essayé Jean-Luc
Mélenchon dans un grand numéro de lyrisme. Ca vaut pas un sondage, c'est une impression de bonheur. Une certaine gauche est de retour». «Plus notre score sera haut et plus nous aurons de
force dans les régions pour imposer des politiques sociales et écologiques de rupture avec le système», l'avait devancé Marie-George Buffet.
La secrétaire nationale du PCF voit même son dauphin, Pierre Laurent, «au-delà» de son score de 2004 (7,4%). «C'est le moment de mettre une raclée à la droite. Trop de gens n'en
peuvent plus», a plaidé ce dernier, juste après un numéro de slam d'une jeune artiste invitée sur scène.
«Quelle est l'efficacité d'un grand chelem [voulu par Martine Aubry] si on garde une gauche raplapla?», a fustigé Marie-George Buffet pour justifier une nouvelle fois le choix
d'autonomie au premier tour du PCF dans 17 régions sur 22. «Nous ne voulons pas une gauche qui minaude et tergiverse», a renchéri Pierre Laurent.
«Un Front de gauche durable»
Partisan dans l'avenir d'une nouvelle formation qui regrouperait tout le monde, Jean-Luc Mélenchon voit dans un bon score, le 14 mars, les raisons de poursuivre, voire de dépasser la formule
initiée aux européennes: «Si vous votez massivement pour le Front de gauche, vous fonderez un Front de gauche durable qui fera toutes les élections ensemble et ceci jusqu'au sommet de
l'Etat!»
«Ce Front de gauche a bien un projet de long terme», a confirmé Christian Picquet. Le leader de la Gauche unitaire et ex-camarade d'Olivier Besancenot avait proposé, dans la matinée, des
«Assises du Front de gauche» pour préparer un «contenu» pour les élections présidentielle et législatives de 2012. Avec un candidat commun? Jean-Luc Mélenchon est pour. Christian Picquet
le souhaite. Marie-George Buffet a précisé récemment que la question sera discutée par les communistes en juin, lors de leur prochain congrès.
L’AdOC propose ainsi d’ouvrir le débat sur dix chantiers de la Décroissance dont, entre autres, les transports, l’agriculture, la dotation inconditionnelle d’autonomie et les monnaies
locales.
Nous vous proposons ce panorama des listes Décroissance ou avec des objecteurs de croissance pour les régionales :
-Auvergne : pour l’allier, 2 objecteurs de Croissance sur une liste commune avec les alterékolos, le NPA et la FASE (liste de 15 personnes).
-Bretagne : présence de 6 Objecteurs de Croissance sur la liste unitaire anticapitaliste et pour une écologie radicale (LUAER) avec le NPA, des membres du PG et
d’autres sympathisants : VraimenT A Gauche
-Franche-Comté-Décroissance : une liste 100% décroissance pour les élections régionales
intitulée Ecologie Solidaire en Franche-Comté a été déposée. Nous commençons à organiser la campagne, des rencontres/débats vont avoir lieu. Plus d’infos ici.
-Limousin : nous avons créé un collectif « Gauche Alternative
et Ecologiste du Limousin » (GAEL) composé des Alternatifs, de l’AdOC et de non encartés, avec lequel nous avons rejoint le rassemblement Front de Gauche/NPA. Néanmoins, ce collectif a pour
vocation de perdurer dans le temps afin de réunir les militants souhaitant œuvrer pour un large rassemblement des forces de transformation sociale et écologiste.
Deux de nos camarades seront sur les listes (7ème position et 22ème en Haute-Vienne pour être plus précis).
- Midi-Pyrénées : Accord avec le NPA avec des objecteurs de croissance sur les listes (3 en Haute-Garonne, 1 dans le Tarn et un
dans le Lot).
-Aquitaine : 12 candidats (20 en procédant par clônage) !
- Basse-Normandie : nous venons de naître il y a à peine un mois et notre petit groupe a au programme un communiqué de presse annonçant la création du collectif des objecteurs de
croissance en Basse-Normandie et la prochaine mise en ligne d’un site web.
- Guadeloupe : pas de liste AdOC, faute de candidats. Contexte politique particulier…
- Île-de-France Décroissance : en Île-de-France, nous avons décidé d’y aller seuls, avec un budget de 0 euro mais avec notre projet et une belle ambiance conviviale. Une
réunion de lancement a eu lieue à Paris le 7 février à 14h00 à Paris. Par contre, nous n’avons pas réussi à avoir les 209 candidats en temps et en heure.
Mais c’est pas grave nous continuons quand même à défendre notre projet !
- Languedoc-Roussillon : Pour construire lentement et ensemble un groupe d’OC, nous proposons des
informations, des discussions et surtout des rencontres.
- Lorraine : l’AdOC ne présentera pas de liste pour les élections régionales, et n’a pas signé d’alliance.
-Pays de la Loire : un objecteur de croissance de l’AdOC est présent sur la liste « Tous ensemble, la Gauche vraiment ! », ainsi que Objecteurs de Croissance en Pays de la Loire.
-Picardie : aucun candidat, région en construction au rythme d’un escargot…
-Provence-Alpes-Côte d’Azur : nous sommes un groupe en devenir. Nous nous réunissons
régulièrement pour apprendre à nous connaitre, discuter, réfléchir comment fonctionner ensemble et diffuser les idées de la décroissance.
-Rhône-Alpes : pour construire lentement et ensemble un groupe d’OC, nous proposons des
informations, des discussions et surtout des rencontres.
Le porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste, Olivier Besancenot, a de nouveau exclu dimanche tout accord de gestion avec le Parti socialiste, si son mouvement
venait à obtenir des élus aux élections régionales, "pour ne pas voter des choses qui sont contre-nature".
"On pourra envisager la possibilité d'alliances démocratiques comme ça s'est fait dans certaines municipalités", a-t-il toutefois déclaré lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI,
Mais il a insisté sur les divergences avec le PS, en redemandant notamment que l'argent des impôts "ne soit utilisé qu'à des services publics", ce qui selon lui "n'est pas le cas", "même dans
des régions de gauche". "En Ile-de-France par exemple, au nom du financement des PME et des PMI, on va financer des groupes comme EADS ou Alcatel, qui ne sont pas tout à fait des petites
entreprises et qui pourtant licencient", a-t-il déclaré.
Il a également affirmé qu'il n'était pas possible pour le NPA de faire alliance avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon parce que la condition pour cela était de "co-gérer les régions
avec le PS". "C'est demander au NPA de renoncer à son identité politique", a souligné Olivier Besancenot, qui est candidat en Ile-de-France.
"On ne se trompe pas de camp dans ces élections régionales, on veut mettre une claque à la droite", a-t-il toutefois observé.
Il a estimé que malgré des sondages défavorables, l'objectif d'atteindre 5% des suffrages pour avoir des élus restait "accessible, envisageable". "Vous aurez des délégués du personnel, des
vigies citoyennes", a-t-il déclaré en s'adressant aux électeurs.
Il a insisté par ailleurs une nouvelle fois sur la volonté du NPA d'imposer la gratuité des transports publics. "La gratuité, c'est pas absurde", a-t-il souligné.
Interrogé sur son avenir politique, il a noté qu'"heureusement", le NPA pourrait survivre sans lui le cas échéant. "Il n'y a pas de politicien professionnel" au NPA, a-t-il souligné, en
ajoutant qu'une éventuelle candidature de sa part à la présidentielle de 2012 était "le dernier de (ses) soucis". AP
Le Front de gauche, qui tient meeting lundi à Paris avec Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet pour soutenir sa liste en Ile-de-France, creuse l'écart avec le NPA, certains tournant déjà les yeux vers l'après-régionales avec l'espoir de poursuivre le rassemblement jusqu'en
2012.
Dans le dernier sondage Ifop, le Front de Gauche (PCF-Parti de gauche-Gauche unitaire) se maintient à 6,5%, loin devant le NPA d'Olivier Besancenot qui recule de 0,5 point à 2% et se retrouve
désormais au coude à coude avec Lutte ouvrière (1,5%).
En Ile-de-France, le populaire facteur de Neuilly n'est crédité que de 3% face à la liste conduite par Pierre Laurent (PCF) à 7%.
A deux semaines du scrutin, "l'écart n'a jamais été aussi fort" entre ces formations, note Frédéric Dabi (Ifop) qui constate un "effet femme voilée" à l'encontre d'un NPA "vu comme un parti qui
ne rassemble pas".
"C'est la prime à l'union", on n'est "pas dans un épiphénomène de témoignage" mais pour agir dans des majorités, explique à l'AFP M. Mélenchon, assurant, à quelques heures du meeting à La
Mutualité, que les sondages sous-estiment le résultat du Front au soir du 14 mars.
M. Besancenot "contribue lui-même à son isolement" en faisant mine, dans ses dernières déclarations, d'"oublier qu'on est allié" dans plusieurs régions, poursuit le président du Parti de gauche
(PG).
Le NPA, qui refuse tout accord de gestion avec les socialistes, s'est en effet associé au Front de gauche (FG) en Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire et Limousin, et part en campagne avec le
PG en Bourgogne, Champagne-Ardenne et Basse-Normandie, trois des cinq régions où le PCF s'est allié dès le premier tour avec le PS.
Mais pour Christian Picquet (Gauche unitaire, ex-NPA), le Nouveau parti anticapitaliste s'installe "dans un isolement mortifère" et continue à "n'occuper que le strict espace de l'extrême
gauche". La tête de liste FG en Midi-Pyrénées qui se bat pour "sauver la gauche" se demande "quel projet il porte qui justifie de ne pas être dans le Front de gauche".
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, juge aussi que "l'appel incessant à l'unité" paye: le FG "arrive à faire reculer l'abstention en gagnant des électeurs par des propositions concrètes"
sur l'emploi, les services publics ou l'aménagement du territoire, mais "l'essentiel va se jouer dans les 15 prochains jours", prévient-il.
Si les régionales sont un succès pour le Front, neuf mois après celui des européennes, la question de la suite du rassemblement va très vite se poser.
Le PG, partisan d'un Die Linke à la française (La Gauche en Allemagne), milite, depuis l'an passé, pour un "paquet régionales, présidentielle, législatives" et verrait bien son leader Mélenchon à
la tête d'un FG "élargi à d'autres formations" pour la présidentielle 2012 alors que des communistes craignent une OPA de l'ex-sénateur PS sur le PCF.
M. Picquet, qui juge toutefois "prématuré de parler de parti commun", propose, lui, de mener cette année des "assises" du FG associant syndicalistes et associatifs pour aboutir à un projet de
société pour 2012 et un candidat unique qui devra être désigné sans primaires pour éviter "l'hyperpersonnalisation".
Mais au PCF, la question est renvoyée au congrès du Parti en juin. Pour M. Dartigolles, il faut d'abord mener la campagne régionale "jusqu'à la dernière heure" car "les opérations sur
l'après-régionales agacent les gens". Selon le porte-parole communiste, la gauche ne gagnera "pas sur une question de casting, mais sur la qualité du projet".
Cécile Duflot, tête de liste Europe Ecologie aux régionales en Ile-de-France, ne renonce pas à l'idée que sa formation
soit "en tête dans une ou deux régions", et rappelle samedi 26 février, au PS, en vue des accords pour le second tour, que les Verts et Europe Ecologie ne sont pas ses
"vassaux".
"On ne renonce pas à l'idée d'être en tête dans une ou deux régions. En juin, aux européennes, il y a eu une énorme bouffée d'air. Sur le score, je reste prudente", affirme la secrétaire
nationale des Verts dans une interview au Journal du Dimanche à paraître samedi. Alors qu'Europe
Ecologie a évoqué la possibilité de se maintenir au second tour en Poitou-Charentes, en Rhône-Alpes ou en Midi-Pyrénées, Cécile Duflot précise:
"ce n'est pas une menace, c'est un rappel au PS que nous ne sommes pas des vassaux".
"Nous souhaitons battre la droite"
"Nous souhaitons battre la droite. Mais la question, c'est sur quel projet de transformation on fait gagner la gauche. Le 21 mars, cela ne peut pas se résumer à réélire des sortants ou à voter
pour des ministres. On a besoin d'un changement face aux urgences écologiques et sociales", ajoute-t-elle.
La patronne des Verts décèle dans cette campagne "un changement de regard sur l'écologie". "C'est la première fois que je ressens une attention aussi forte sur la question de la
conversion écologique de l'économie. Il y a aussi un truc touchant pour moi, c'est que les gens me reconnaissent et me disent "Ne changez pas"..."
Pour 2012, alors que Daniel Cohn-Bendit a proposé un soutien au candidat PS en échange d'un accord aux élections législatives, Cécile Duflot affirme: "L'élection présidentielle
devient une telle obsession qu'on oublie l'essentiel. Je me refuse à participer de cette obsession". "On discutera de la stratégie par la suite".
Décidément, il ne fait pas bon être jeune, non blanc, issu des quartiers populaires et candidat aux élections régionales. La candidate du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) en Provence-
Alpes-Côte d’Azur, Ilham Moussaïd, a déchaîné les passions à cause de son voile. C’est au tour d’Ali Soumaré, candidat socialiste dans le Val d’Oise, de s’attirer les foudres d’une partie de
la droite à cause de son casier judiciaire. Ali Soumaré avait auparavant été qualifié de « joueur de l’équipe réserve du PSG » par le maire UMP de Franconville, Francis
Delattre (Ali Soumaré habite Villiers-le-Bel et a été le porte-parole des familles des deux adolescents tués en 2007 lors d’un accident avec une voiture de police). Bref, soit c’est un
footballeur, soit c’est un délinquant.
« Ce début de campagne électorale nous a malheureusement montré que les propos sexistes, racistes et homophobes étaient largement partagés par l’ensemble de la classe politique de
droite mais aussi de gauche », commente le collectif féministe Tumulteuses, qui monte au créneau pour défendre Ilham Moussaïd. Pour le collectif, plutôt que d’exiger un certificat
de « bon féminisme » à la candidate d’extrême gauche, l’ensemble des partis politiques devrait « s’assurer de la réalité et de l’authenticité de l’engagement
féministe », et antiraciste, de leurs élus et candidats. Il y a du boulot.
« Que pense Xavier Bertrand des déclarations racistes de Brice Hortefeux ? », interpellent les Tumultueuses. A propos des Arabes, le ministre de l’Intérieur, candidat
en Auvergne, avait confié le 5 septembre 2009 à Seignosse, lors de l’université d’été de l’UMP : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça
va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. » Elles demandent également à Aurélie Filippetti et Jean-Paul Huchon ce qu’ils pensent des « déclarations
racistes » de Manuel Valls. Lors d’une tournée dans les rues d’Evry, le maire PS avait soufflé le 7 juin 2009 : « Belle image de la ville
d’Évry... Tu me mets quelques Blancs, quelques white, quelques blancos. » Quant à George Frêche, il avait qualifié ses interlocuteurs harkis de
« sous-hommes », le 11 février 2009 à Montpellier. Le Front de gauche n’est pas oublié, avec l’attitude quelque peu islamophobe du communiste André Gérin, député du Rhône
et pourfendeur de la burqa.
Les attaques contre Ali Soumaré s’ajoutent à cette longue liste. Il n’y a plus qu’à attendre que l’UMP balaie devant sa porte : Patrick Balkany, par exemple. Le député-maire de
Levallois-Perret a un lourd passé judiciaire. Le 7 mai 1996, il avait été condamné par le tribunal de grande instance de Nanterre (jugement confirmé en appel et en cassation) à 15 mois de
prison avec sursis, deux ans d’inéligibilité, 30.000 euros d’amende et près de 120.000 euros de dommages et intérêts, « pour avoir affecté trois agents municipaux de la ville de
Levallois-Perret à son usage personnel ». Il n’a jamais eu à rembourser intégralement cet emprunt aux contribuables de sa ville. Il y a deux ans, le Conseil municipal a voté une
« demande de remise gracieuse » de 230 800 euros. Le passé du délinquant Balkany ne semble pas déranger Valérie Pécresse.
Une “force qui ne renonce pas”, mais une “force qui appliquera ce pour quoi elle a été élue”. Pierre Laurent, tête de liste du Front de gauche – alliance du PCF, du Parti de
gauche et de la Gauche unitaire – pour les élections régionales en Ile-de-France, présentait, mardi 16 février, son programme.
Entouré de deux conseillères sortantes, Claire Villiers (Alternative citoyenne) et Pascale Le Néouanic (Parti de gauche), le candidat communiste a défendu son projet d’une alliance, mettant en
avant une gauche radicale mais responsable. Une manière de se démarquer du NPA qui ne cesse de dénoncer la gauche “sortante” (PS, PCF et Verts) et en même temps de justifier la présence en
autonome au premier tour.
S’affichant avec le soutien de l’ancien secrétaire général de la FSU, Gérard Aschiéri, M. Laurent a assuré qu’avec sa liste “100% mouvement social” la gauche gagnerait au second tour, le
21 mars, si les électeurs “donnent de la force au premier tour à une gauche combative”.
Préoccupation environnementale et priorité sociale
Dix propositions, ressemblant fort à une réponse tant à la préoccupation environnementale chère aux Verts qu’à la priorité sociale défendue par le NPA, ont donc été déclinées.
Pour la première catégorie, cela passe, dans les transports, par un “pass unigo”, carte d’abonnement au tarif unique quelle que soit la zone de transport en Ile-de-France et la gratuité pour
les chômeurs, les jeunes et les précaires. Au menu aussi une planification écologique avec réduction de 30 % à 40% des émissions de gaz à effet de serre. Ou encore un soutien aux collectivités
qui veulent revenir à une gestion publique de l’eau et des déchets.
Pour le volet social, la liste propose un triplement des moyens consacrés au logement social avec 100 000 logements écologiques dont 50 000 sociaux sur la mandature ; une
suspension des subventions aux communes qui ne respectent pas la loi SRU (imposant 20 % de logements sociaux) ; un moratoire sur les restructurations de l’hôpital public ; un arrêt des
subventions aux lycées privés ; “un “plan d’urgence” pour l’implantation des services publics dans les quartiers populaires ; un fonds régional pour l’emploi et la formation
professionnelle réservé aux entreprises qui ne licencient pas….
C’est un “vrai projet” pour une gauche “combative” et surtout qui entend passer devant le MoDem. “Notre objectif est d’être la quatrième force en Ile-de-France”, a
précisé Eric Coquerel, tête de liste parisienne.
Il n’est en effet pas question de participer à un exécutif avec les amis de François Bayrou ont martelé ses colistiers. Le Front de gauche obtient pour le moment le même pourcentage d’intentions
de voix dans les sondages que le MoDem sur la région : plus ou moins 5%…
Complètement faussée" par l'éventuelle annulation de la liste PS en mars à quelques jours du 1er tour, c'est ainsi que Jean-Luc Mélenchon (Parti de
gauche) a qualifié samedi 13 février l'élection en Languedoc-Roussillon. Il a jugé que le PS avait mis la démocratie "en situation périlleuse". Le socialiste Didier Codorniou,
allié de Georges Frêche, a assigné jeudi le Parti socialiste afin de faire annuler la liste PS anti-Frêche, conduite par Hélène Mandroux. La plainte en référé sera examinée le 10
mars au TGI de Paris.
"Processus profondément perturbé"
"C'est une utilisation de la justice pour régler un différend politique donc en soi c'est absurde, à la limite de l'acceptable", a déclaré à l'AFP l'ex-PS au retour d'un
déplacement à Guéret (Creuse) pour soutenir la liste PCF-PG-NPA en Limousin. Que la date de l'audience soit fixée au 10 mars, soit à quatre jours du scrutin, fait que "l'élection
est complètement faussée", a ajouté le président du PG, souhaitant que "la justice tranche bien avant".
"Tout le débat va être surplombé par l'idée que la liste de Mme Mandroux n'existera peut-être pas mais ça ne l'empêchera pas de faire campagne" et "tout le processus démocratique de l'élection en
Languedoc-Roussillon risque d'être profondément perturbé", a martelé l'eurodéputé.
"Les statuts ne prévoient pas ce genre de procédure"
Selon l'ex-sénateur PS, "il y a de fortes présomptions que sa liste soit annulée dans la mesure où - si je me souviens bien - les statuts du PS ne prévoient pas le genre de
procédure auquel a eu recours Martine Aubry et son équipe à la direction nationale". Les socialistes "se sont mis dans une situation assez périlleuse". "Ils mettent tout le monde
et la démocratie elle-même en situation périlleuse du fait d'une décision visiblement ni préparée, ni mûrie et qui ne fait que perturber le débat en Languedoc-Roussillon", a-t-il
conclu.
Le Languedoc-Roussillon est une des trois régions, avec le Limousin et les Pays de la Loire, où PCF, PG et NPA se présentent ensemble au premier tour.
Le Parti socialiste et Europe-Ecologie ne sont pas parvenus à s'entendre sur la constitution d'une liste commune au premier tour pour faire barrage à Georges Frêche en
Languedoc-Roussillon.
Georges Frêche (AFP)
Le Parti socialiste et Europe-Ecologie ne sont pas parvenus à s'entendre sur la constitution d'une liste commune au premier tour pour faire barrage à Georges Frêche en
Languedoc-Roussillon. Les négociations qui se poursuivaient dans la matinée du mercredi 10 février se sont achevées sans accord, a annoncé la tête de liste des Verts, Jean-Louis
Roumégas.
Rivalité pour la tête de liste ?
Une première réunion avait eu lieu mardi entre la tête de liste d'Europe Ecologie et la candidate socialiste Hélène Mandroux.
La secrétaire générale des Verts, Cécile Duflot, avait prévenu qu'elle s'opposait au "principe de considérer que de façon unilatérale le Parti socialiste doit occuper la tête de liste". Elle a
rappelé que les Verts s'étaient opposés "depuis des années" à Georges Frêche, alors que le PS a décidé récemment de rompre avec lui "après
des années d'atermoiements".
Ancien vice-président du Parlement européen et tête de liste d’Europe-Écologie pour la région Midi-Pyrénées, Gérard Onesta se déclare prêt à revoir les alliances traditionnelles de
son mouvement.
Avec quel parti seriez-vous prêt à faire alliance au second tour ?
Gérard Onesta
: Nous avons toujours envisagé un partenariat avec le PS comme étant probable – si ce n’est naturel – tant il est évident que les politiques socialistes ont besoin des écologistes pour
évoluer. Mais impossible d’obtenir une quelconque assurance sur la clé de répartition des responsabilités, le PS semblant avoir une interprétation très personnelle du mot “proportionnelle”. Plus
grave, il ne souhaite aucune confrontation – publique ou privée – sur le fond pendant la campagne, renvoyant un éventuel accord programmatique à un “bidouillage” bâclé en quelques heures au soir
du premier tour. Si son bilan est si bon, pourquoi Martin Malvy, le président sortant, ne vient-il pas le confronter à notre projet ? En démocratie, pour mener un débat, il faut être deux. Où est
donc le deuxième ? Pour corser l’affaire, le PS toulousain vient de déchirer l’engagement qui le liait aux Verts et à la population sur la question des transports. Comment dès lors convaincre
notre électorat de l’intérêt de signer un nouvel accord, si le PS n’apporte aucune garantie de fiabilité ? Nous sommes donc amenés à envisager désormais sereinement un second tour “plus ouvert”…
Chacun peut en effet observer que le Front de gauche et Europe Écologie partagent les trois mêmes objectifs : battre résolument la droite et le libéralisme, modifier profondément le rapport de
force à gauche, et porter des projets vraiment alternatifs à la logique du système en crise. Le NPA n’est pas loin de dire la même chose, la répulsion d’avoir à gouverner en prime. Le complexe
attelage politique de cette gauche-là va-t-il vraiment faire vivre cette autonomie retrouvée et saluée par sa base, ou va-t-il se précipiter dans les bras du PS alors même que les urnes seront
encore tièdes ? Difficile à dire. En ce qui nous concerne, nous sommes cohérents et pouvons déjà dire qu’un tel partenariat pourrait être fécond pour pousser les socialistes à tuer leur vieux
démon hégémonique.
Que retenez-vous, dans votre région, de la mandature qui se termine ?
Gérard Onesta : Midi-Pyrénées est une des très rares régions où le PS a fait barrage – refus de fusion de liste – à l’entrée des écologistes au conseil régional. Le bilan s’en
ressent. Certes des lycées ont été construits, des rails posés, et des projets de toute taille ont reçu leur enveloppe financière. Mais derrière cette gestion notariale, on a du mal à lire une
ambition politique de nature à répondre aux crises en cours ou à venir.
Notre région n’a pas su corriger ses déséquilibres structurels. Toulouse est en expansion effrénée, les villes moyennes marginalisées, et la ruralité en déshérence. L’an dernier, le taux de
chômage est passé de 7 % à 9 %. Notre région ne s’est en rien préparée à affronter la société du “post-pétrole”, alors qu’elle doit aussi relever un déficit générationnel car un quart de sa
population active et des dirigeants de ses PME approchent ou dépassent les 60 ans. Au-delà de la monoculture d’Airbus – arbre fragile qui cache mal une forêt clairsemée – notre région rayonne peu
sur le plan économique et, malgré de beaux atouts, quasiment pas sur le plan culturel. A part quelques amateurs de rugby, la plupart des étrangers ont du mal à situer Midi-Pyrénées sur la carte.
Si l’on doit retenir une seule chose de cette mandature, c’est surtout l’incapacité d’anticiper les problèmes.
Quelle est votre priorité pour la prochaine ?
Gérard Onesta : Changer de logiciel politique. Comprendre que derrière la crise il y a une opportunité pour une société nouvelle et apaisée, à condition de faire sortir le
développement durable des simples discours. Il faut lancer la révolution verte de l’économie, qui est une vraie mine d’or en termes d’emplois, de santé et de bien-être social : relocalisation de
l’emploi, circuits courts, agriculture bio, refonte du parc immobilier, rééquilibrage territorial, éco-conditionalité des aides, économies sociale et solidaire, énergies renouvelables, sauvegarde
de la biodiversité et du climat, transports publics, il y a tant à faire…
Languedoc-Roussillon: le NPA demande au PCF que Gayssot quitte la liste Frêche
NPA29 janvier 2010
PARIS, 29 jan 2010 (AFP) - Le NPA a souhaité vendredi que le PCF demande à l'ex-ministre Jean-Claude Gayssot de quitter la liste de Georges Frêche en Languedoc-Roussillon, jugeant que ce serait
"un comble" que des communistes soient sur cette liste alors que "les socialistes en sortent".
"On est en droit de demander au PCF de demander à Jean-Claude Gayssot (vice-président PCF du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, ndlr) de quitter la liste de Frêche", a déclaré à l'AFP
Pierre-François Grond, porte-parole national du NPA. "Il y a des communistes sur la liste de Georges Frêche, ce serait un comble que les socialistes en sortent et qu'il reste des communistes",
a-t-il ajouté, à quelques heures d'un meeting commun entre NPA, PCF et Parti de gauche à Montpellier, avec Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon mais sans Olivier Besancenot qui a décliné
l'invitation pour mener sa campagne en Ile-de-France.
Alors que le PS propose une liste de rassemblement gauche-Verts, le NPA se dit "en situation de défense absolue de la liste A gauche
vraiment", conduite par René Revol (Parti de gauche) qui réunit l'ensemble de la gauche radicale. "On est pour le maintien de cet accord politique comme une relève de la gauche, la vraie
gauche en Languedoc-Roussillon", a assuré M. Grond. "Au deuxième tour, on est pour un accord anti-Frêche et anti-droite", a-t-il ajouté, se disant favorable à des "accords techniques", mais pas
de gestion, avec Europe-Ecologie et le PS.
Pour le NPA, "tout le système Frêche se rajoute aux critiques qu'on fait traditionnellement du PS" sur le libéralisme. "Le fait d'être anti-Frêche c'est bien, mais être complètement indépendant
du PS, c'est encore mieux".
PARIS — Le porte-parole du NPA Olivier Besancenot a fixé mercredi à "au moins l'équivalent" du score réalisé aux européennes (4,9%) l'objectif de son parti pour les élections régionales.
L'objectif est "de faire au moins l'équivalent de ce qu'on a fait aux européennes, d'autant plus qu'aux régionales il faut faire plus de 5% pour avoir des conseillers régionaux", a déclaré sur
RMC la tête de liste en Ile-de-France du NPA.
Interrogé sur un récent sondage ne donnant que 3% des voix au NPA pour les régionales, il a reconnu qu'un tel score ne "serait pas génial". "Mais moi je suis motivé" et, "avant d'envisager les
échecs, on va essayer de créer une dynamique politique", a-t-il ajouté.
Le facteur de Neuilly a aussi affirmé qu'il soutenait "des deux pieds et des deux mains" la liste "A Gauche maintenant" en Languedoc-Roussillon où le PCF et le Front de gauche lui reprochent de
s'être décommandé d'un meeting anti-Frêche prévu vendredi à Montpellier.
« Avec Frêche, la gauche a un problème de valeurs »
MIDI LIBRE 25/01/2010- Tête de liste de "A Gauche maintenant", René Révol a accordé une interview à Midi Libre. Il nous présente ses objectifs pour les régionales et tire un bilan du mandat
de Georges Frêche à la tête de la région Languedoc-Roussillon.
Vous avez été, il y a 6 mois, avec François Liberti, l’un des premiers antifrêchistes déclarés. Pourquoi ?
Nous sommes une liste de gauche alternative fidèle aux valeurs de gauche. Elle représente toute la diversité de la gauche sur la base du non au référendum de 2005. Il y a des écolos, le NPA, le
PCF, le Parti de gauche auquel j’appartiens, la Fédération, les Alternatifs et tous ceux qu’on rencontre dans la bataille du quotidien et qui ne sont jamais représentés aux élections comme
Réseau d’éducation sans frontières (RESF). Il y a des personnalités du monde médical, des services publics et des militants PS qui ne se reconnaissent pas chez Frêche. Jean-Luc Mélenchon
participera à la campagne. Qu’il soit sur la liste n’est pas décidé.
Aubry vote Frêche…
C’est le problème du PS qui soutient sans soutenir tout en soutenant… Nous ne sommes pas antifrêche. Avec Frêche, il y a un problème de valeurs quand il se rallie aux propos du ministre Besson.
Nous voulons infliger une défaite à Sarkozy qui a instauré le bouclier fiscal et qui démantèle l’hôpital public. Ces questions-là, Frêche ne les aborde pas. Sauf sur la réforme territoriale qu’il
défend ! Frêche est un centre mou qui cherche une alliance avec le MoDem.
Quel est votre but ?
Il n’y a pas de problème de personne mais un problème politique : avec Frêche, les gens de gauche ne se reconnaissent pas dans leur vote de 2004. Nous voulons rendre la région à gauche au moment
où Sarkozy veut en faire un levier politique, où il veut mettre les régions en concurrence. Frêche suit cette politique nationale : Sanofi par exemple a reçu des aides de la Région, mais elles
n’étaient pas conditionnées à la création d’emplois et aujourd’hui Sanofi engage un plan de restructuration. C’est un fleuron de l’industrie régionale en danger. La stratégie économique de Frêche
vise à développer des fleurons mais, derrière, les habitants ne voient aucune retombée. Au lieu de favoriser ces grandes entreprises qui cachent un désert, nous prônons des coopérations
territoriales. Que l’argent public permette une relocalisation de l’activité. Que Frêche déclare vouloir faire de l’étang de Thau une marina, c’est un scandale ! On ne veut pas d’un littoral
bronze cul de l’Europe. Il faut réinsérer le tourisme dans les pratiques, les savoir-faire et les métiers locaux ; s’appuyer sur des circuits courts, en agriculture. Cela génère une autre façon
de vivre ensemble en étant moins soumis à la mondialisation.
Quel bilan tirez-vous de Frêche ?
Il y a des réalisations incontestables. Les travaux anti-inondations ou les livres gratuits. Heureusement : les impôts ont été multipliés par deux ! Il y a des échecs. Il avait promis 12 lycées :
sous cette mandature, seulement 5 ont été réalisés ; la fréquence des TER devait augmenter jusqu’à 3 trains par heure. Promesse non tenue. En 2004, le produit intérieur brut de la région par
habitant était le dernier de France juste devant la Picardie. Cela a-t-il changé ? Non. Le taux de chômage est de 12,7 % (3 points au-dessus de la moyenne nationale) et un Languedocien sur six
vit en dessous du seuil de pauvreté (1 sur 14 en France).
Votre accord avec Europe Écologie pour le second tour ne fausse-t-il pas le scrutin ?
Nous sommes prêts à fusionner avec toutes les listes de gauche sur un programme de gauche, sans Frêche. A ce jour, il n’y en a que deux. S’il y a une autre liste de gauche investie par le PS, on
discutera pour fusionner.
Comment gérer une région avec le NPA qui par essence est un parti contestataire ?
Je gérerais avec tous les partenaires. Nous voulons le pouvoir pour transformer les choses sans augmenter les impôts, en affectant les ressources différemment.
Êtes-vous prêt à aller jusqu’à faire perdre la gauche ?
Si le bloc écologique de gauche et nous, nous faisons plus que Frêche, est-ce qu’il se maintiendra ?
« Ensemble pour une Bretagne à gauche, solidaire, écologique et citoyenne !»
Réunis le 25 janvier 2010, les signataires de l’accord d’Hennebont (les composantes régionales du Front de Gauche - Communistes, Parti de Gauche,
Gauche Unitaire-, la FASE, les Alternatifs, République et Socialisme, le M'PEP) ont acté la constitution d’une liste
« Ensemble pour une Bretagne à gauche, solidaire, écologique et citoyenne ! »
Cette liste unitaire vise à recréer l’espoir à gauche pour les bretonnes et les bretons victimes de la politique néo-conservatrice de Sarkozy et de la
crise du capitalisme.
Elle se situe dans la continuité de la campagne du Front de Gauche aux élections européennes de juin 2009, tout en
s’élargissant à d’autres composantes.
Elle portera en lien avec le mouvement social les valeurs de la gauche de transformation sociale et écologique, pour une
politique régionale en rupture avec les logiques sociales-libérales dont s’accommode la majorité actuelle.
Elle sera conduite par Gérard PERRON Maire d’Hennebont et fera l’objet d’une première présentation
lundi 1° février à 18 h 30 à Hennebont.
Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique
COMMUNIQUÉ DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA FASE DES 23/24 JANVIER 2010 SUR LES ÉLECTIONS RÉGIONALES
Pour l’unité la plus large possible dans chaque région
Dans la perspective des élections régionales de mars 2010, la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE) s’est donné comme objectif la convergence de toute la gauche de
transformation sociale et écologique.
Il faut bien sûr se réjouir qu’une unité large de la gauche de transformation allant, pour le dire vite, « du NPA au PCF », ait pu être réalisée dans un certain nombre de régions : un
rassemblement aussi ample, dans des élections de ce niveau, c’est un fait inédit ! Pourquoi ce qui a été possible, par exemple, dans le Languedoc-Roussillon, dans le Limousin et dans les Pays
de la Loire n’aurait-il pas pu l’être ailleurs, dans d’autres régions, dans toutes les régions, au niveau national ?
La FASE apporte également son soutien aux listes qui se constituent dans l’indépendance vis-à-vis-du PS et dans une démarche unitaire en Champagne-Ardenne, en Lorraine avec la liste « Front
Lorrain de gauche » et en Auvergne avec la liste NPA/Alter-Ekolo.
Force est de constater, et nous le regrettons, qu’il n’y a pas d’accord national « Ensemble, pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes » dont la FASE pourrait être
partie prenante. Non seulement parce qu’il n’y a rien de conclu, mais aussi et surtout parce que la réalité des listes régionales contredit frontalement l’existence d’un tel accord national.
Quelles que soient les disparités régionales, il ne sera donc pas possible d’utiliser le nom de la FASE sur du matériel national.
Ceci dit, nous appuyons l’action des camarades de la FASE impliqué-e-s dans des listes régionales « Ensemble » en Alsace et dans le Nord-Pas-de-Calais. Ces listes sont la réalité de l’unité
qui était possible dans ces régions, et nous les soutenons donc pleinement.
Plus que jamais, nous devons continuer à créer au quotidien les conditions pour que se constitue une force politique large, rassemblant les diverses traditions et courants qui veulent une
alternative au système capitaliste et indépendante des politiques sociales-libérales et écolos-libérales, ce qui ne pourra se faire de manière efficace qu’en changeant les rapports entre le
social et le politique.
Bien entendu, la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE) continuera jusqu’au bout, jusqu’au dépôt des listes, à oeuvrer pour que l’unité la plus large possible dans
chaque région se réalise.
Passer devant le Parti socialiste… au moins dans deux ou trois régions - par exemple en Île-de-France - lors des élections régionales en mars prochain : tel est bien l’objectif des
listes Europe Écologie, la coalition dont les Verts constituent la charpente.
Pour Europe Écologie, l’espoir est de rééditer le score des Européennes de juin dernier où, avec 16,28 % des voix, ils avaient talonné la liste socialiste (16,48 %). Lors du meeting de
lancement de la campagne nationale, ce week-end à Montreuil (Seine-Saint-Denis), il y avait d’ailleurs comme un parfum de défi vis-à-vis du PS. Un parfum de revanche aussi, si l’on en croit
les déclarations des principaux dirigeants Verts. Ainsi, après avoir égratigné un PS qui « en est au programme des écologistes… il y a dix ans », il annonce l’ambition de la coalition :
« être, de manière définitive, la troisième force politique nationale » avec, comme perspective, d’avoir en 2012 « entre 50 et 100 députés écologistes à l’Assemblée nationale ».
Quant à Dominique Voynet – pensant sûrement aux années passées au ministère de l’Écologie sous le gouvernement de Lionel Jospin – elle s’est lâchée : « Nous ne voulons plus jouer les seconds
rôles, les forces d’appoint, les camarades compréhensifs qu’on câline dans l’entre deux tours pour les négliger voire les humilier pendant tout le reste du mandat » !
De fait, le développement du vote en faveur de la coalition écologiste se nourrit du brouillage d’image et des difficultés du Parti socialiste, beaucoup plus que du caractère offensif de
leurs propositions… En effet, jusqu’à présent, Europe Écologie n’a nullement réussi à surmonter la contradiction originelle qui a toujours fragilisé les Verts : la dénonciation souvent juste
des catastrophes écologiques présentes et à venir – ce qui appellerait donc des solutions radicales – débouche sur des propositions extrêmement modestes, ne s’attaquant pas aux causes, le
tout dans une perspective de cogestion institutionnelle avec des partenaires fort peu préoccupés d’écologie.
Pourtant, chacun peut constater que la montagne du « Grenelle de l’environnement », salué en son temps par les Verts, a accouché d’une souris. Et la faillite du sommet de Copenhague est
récemment venue rappeler que l’on ne peut s’attaquer au problème du réchauffement climatique sans remettre en cause le système économique et productif – le capitalisme – qui en est la cause.
Ainsi, pour les régionales en Île-de-France, il semble que l’idée phare d’Europe Écologie soit la proposition d’une zone unique de tarification pour les transports en commun. Pourquoi pas ?
Mais pourquoi, tout simplement, ne pas oser la gratuité comme le propose le NPA ?
Reste que, sur fond de crise généralisée de la gauche et du mouvement social, la composition même des listes d’Europe Écologie constitue un premier succès pour ses initiateurs. La présence
sur ces listes, aux Européennes et aux Régionales, d’Eva Joly ou de Laurence Vichnievsky, de José Bové ou de Marie… Bové, d’Augustin Legrand – animateur des Enfants de Don Quichotte – ou
d’Emmanuelle Cosse – ancienne porte-parole d’Act-Up - montrent la capacité de la coalition à attirer des personnalités représentatives de prises de positions radicales et de combats légitimes
ainsi que de secteurs militants. À cela s’ajoutent le ralliement de « politiques » venus des sensibilités écologistes du PS ou des opposants du PCF, tels Stéphane Gatignon et Jacques Perreux.
Autant de raisons d’approfondir notre profil écosocialiste et de faire, en pratique, la démonstration que l’écologie politique institutionnelle et néolibérale ne peut ni résoudre les
questions qu’elle pose ni répondre aux aspirations des acteurs du mouvement social.
Le NPA décide de relever le gant. Après six mois de déprime sociale et électorale, du reflux des luttes à la remise en cause de la direction par un vote militant, en passant par
le faible score des européennes – derrière le Front de gauche –, le parti d'Olivier Besancenot a choisi d'investir son porte-parole comme tête de liste aux régionales en
Île-de-France.
Dans un entretien au Parisien, l'ancien candidat à la présidentielle (4,25% en 2002 et 4% 2007) explique avoir décidé de «mouiller (sa) chemise», afin que
«ceux qui ne sont pas représentés dans les discussions, qui ne votent pas ou peu, se sentent un peu mieux représentés cette fois-ci».
Pour le n°2 du mouvement anticapitaliste, Pierre-François Grond, «on a pris la décision assez tardivement, car on est désormais convaincu que la campagne va être nationale.
Avoir Olivier comme tête de liste, c'est évidemment une manière d'être plus audible».
Sur le fond, assure-t-on au NPA, «l'enjeu va être de déplacer le débat pourri de l'identité nationale vers celui de la question des richesses», Olivier Besancenot
évoquant déjà comme propositions phares «la gratuité des transports collectifs pour tous» et l'arrêt «des subventions au patronat et aux grandes entreprises
capitalistes en utilisant l'argent public à des fins publiques».
Sur la forme, Pierre-François Grond est convaincu qu'«un espace politique existe à nouveau». Et d'expliquer:«Après avoir plutôt réussi à affranchir le PS de la
mainmise de la droite, Aubry est en train de replonger dans l'UMPS d'antan sur les retraites. Et comme le PCF verrouille finalement les listes du Front de gauche, pour parler de
rupture tout en assumant un retour dans le giron du PS, on a beaucoup de réserves de voix à aller chercher chez les jeunes et les classes populaires. Le contexte n'est plus le
même qu'aux européennes, où le Front de gauche avait très bien su jouer sur la fibre de la nostalgie “noniste”, alors que nous, en gros, on s'adressait à ceux qui ne sont
pas allés voter.»
Le coup de gueule de Clémentine Autain
En s'investissant sur l'Île-de-France, Olivier Besancenot a donc fait le choix de renouer avec la personnalisation du NPA autour de sa personne, malgré ses réticences récurrentes.
«Oui mais en même temps il va labourer la région et n'ira faire des meetings que dans très peu d'endroits, où sont confirmées de nombreuses têtes de liste des
européennes, justifie Pierre-François Grond. En agissant de la sorte, ça nous permet de fidéliser des porte-parole régionaux, comme Myriam Martin dans les
Hautes-Pyrénées, Christine Poupin en Haute-Normandie, ou Pascale Montel dans le Nord-Pas-de-Calais.»
Tête de liste francilienne aux européennes, et tenant d'une ligne unitaire lors du dernier vote militant, Omar Slaouti se félicite de la décision d'Olivier Besancenot: «Il
avait effectivement des réticences, mais on l'a collectivement convaincu du sens politique de sa présence, capable d'entretenir et de revigorer la dynamique de construction du
NPA. Nous ne nous sommes pas du tout arraché la gueule pour mener la liste, contrairement à d'autres.» Directement visés, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, qui se sont
disputé la tête de liste du Front de gauche, dont les accusations de «verrouillage» au profit du seul PCF et, dans une moindre mesure, du Parti de gauche, se font jour.
Clémentine Autain, figure de la jeune génération de la gauche de gauche, a ainsi poussé un coup de gueule, dans Libération: «On reste dans une construction
autour du PCF.Ils choisissent leurs partenaires, distribuent les places sur les listes et mettent des veto sans aucune forme d’arguments.»
D'autre part, la situation n'est pas forcément rose pour le Front de gauche en Île-de-France, et les oukazes contre la frange rénovatrice du PCF ont entraîné le départ d'une
partie d'entre eux vers Europe-Ecologie, déçus par la mise à l'écart de Patrick Braouezec, qui se voyait lui aussi dans le rôle idéal du candidat de rassemblement.
Quant au Parti de gauche, il a connu une première scission pour cause de «centralisme bureaucratique» selon les mécontents, dans les Hauts-de-Seine et le Val-d'Oise (une
cinquantaine de ses adhérents démissionnaires ont créé une nouvelle association, Gauche en mouvement). Enfin, le Mouvement citoyen des quartiers populaires (émanation politique du
FSQP) a lui aussi rompu les discussions avec le Front de gauche. Avant de les reprendre avec le NPA.
Une primaire à la gauche de gauche, avant 2012 ?
«Tout cela est révélateur d'un climat qu'on dénonçait dès le départ, soupire Omar Slaouti. Le PCF démontre que les places coûtent cher.» Leïla Chaibi a elle
aussi expérimenté la «raideur» communiste. Démissionnaire de la direction du NPA, cette militante de l'association Jeudi Noir et du collectif
L'appel et la pioche avait décidé, avec les militants de la tendance minoritaire Convergence & alternative, de s'adresser au Front de gauche. «Histoire de
vérifier par nous-même si les conditions de l'union étaient réellement insurmontables», explique-t-elle.
Elle en retient que «tout tourne autour du PCF, sans aucune concession. Déjà que c'était assez délicat de faire campagne pour une autre liste que celle de notre parti, si
c'est pour faire la campagne du PCF…». Privée de deuxième position sur la liste parisienne, elle préféra jeter l'éponge. Désabusée, elle préfère «rester en dehors des
régionales, sans même être sûre d'aller voter», mais reste «fidèle au NPA». Et se prépare à repartir au «combat pour le rassemblement», dès le lendemain des
régionales, aux côtés de l'altermondialiste Raoul-Marc Jennar. «C'est vraiment déprimant, soupire-t-elle, surtout quand on voit la complémentarité entre
Mélenchon et Besancenot.»
Mais le NPA ne craint-il pas, en lançant Besancenot dans la course, de «griller» son atout présidentiel, ainsi que l'espèrent certains chez ses alliés potentiels. «Imaginez
s'il finit une deuxième fois derrière nous, ça la ficherait mal quand même…», glissait ainsi Jean-Luc Mélenchon en marge du meeting du Front de gauche, le 10 janvier, pensant
que le facteur de Neuilly se désisterait, refusant de «devenir la Arlette du XXIe siècle».
«Ceux qui voient dans le scrutin de mars une primaire dans la gauche de gauche sont dans l'erreur», certifie Pierre-François Grond, avant de reconnaître: «Le fait que
Laurent soit choisi plutôt que Mélenchon a un peu joué, à la marge. Mais si on repense aux régionales de 2004, on avait pris une belle veste alors qu'on faisait liste commune avec
LO, et ça n'a pas empêché Olivier d'être l'une des figures du référendum européen, puis des luttes contre le CPE. Avant de finir en tête de la gauche de gauche à la présidentielle
de 2007.»
De son côté, Omar Slaouti préfère «se frotter à la droite que de rejouer la course poursuite malsaine, entretenue par L'Huma, pour savoir qui plumerait l'autre».
Selon lui, «on sait très bien que Mélenchon a des ambitions présidentielles mais il faut continuer à travailler avec lui, car ce genre d'objectif n'a de toute façon d'intérêt
que si on parvient à lever des luttes sociales d'ici là».
Aux Européennes de juin, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) est arrivé derrière le Front de gauche en lle-de France (4,26%, contre 5,71 %). A l'occasion des élections régionales,
Olivier Besancenot, son leader, a décidé de s'engager davantage dans la campagne.
Serez-vous candidat aux régionales ?
Olivier Besancenot. Oui, je serai tête de liste en lle-de-France. Les comités départementaux du NPA me l'ont demandé et je l'ai accepté. Je ne serai danc pas le porte-parole
national pour la campagne et ferai très peu de meetings dans les autres régions.
Etes-vous candidat pour essayer de rattraper le score du NPA aux européennes ?
Au-delà des élections européennes, l'lle-de-France n'est pas une région facile pour nous. J'ai décidé de mouiller ma chemise car l'lle-de France est la région la plus riche de France mais,
paradaxalement, c'est là que les inégalités sociales sont les plus fortes. Nous voulons que ceux qui ne sont pas représentés dans les discussions, qui ne votent pas ou peu se sentent un peu mieux
représentés cette fois-ci.
Quelles seront vos propositions fortes ?
Nous proposerons la gratuité des transports collectifs pour tous. En lle-de-France, le coût est estimé entre 1 et 1,5 milliard. Avec le Grand Paris, l'Etat est prêt à mettre 20, voire 30
milliards d'euros sur la table pour faire des projets qui profiteront à des pôles économiques et non pas à la population. Pourquoi ne pourrait-il donc pas assurer cette gratuité des transports ?
Cette mesure sociale permettrait de désenclaver les quartiers populaires et serait environnementale.
Le deuxième axe, ce serait d'arrêter de subventionner le patronat et les grandes entreprises capitalistes en utilisant l'argent public à des fins publiques.
Comment qualifiez-vous le bilan de Jean-Paul Huchon ?
Nous faisons un bilan critique de toutes les régions gérées par les socialistes qui n'ont pas été un lieu de contre-pouvoir au sarkozysme. Le PS a eu 20 régions sur 22, cela aurait dû être un
lieu de résistance et de meilleure répartition des richesses. Cela n'a pas été le cas. La région lle de-France, sous couvert de subventionner l'insertion professionnelle ou
les petites entreprises, a ainsi subventionné, par le biais des pôles de compétitivité, des groupes comme Alcatel ou EADS, qui sont des entreprises du CAC 40 et qui ont licencié.
Que ferez-vous au second tour ?
On se bat clairement contre la droite. Mais on a aussi l'intention de faire entendre une gauche anticapitaliste et indépendante. II ne s'agit pas de ne battre la droite qu'au moment du second
tour. II faut s'y opposer tout le temps et ne pas cautionner, par exemple, un recul social sur les retraites. Nous ne pouvons pas cogérer une politique qui s'inscrit dans un bilan qu'on ne
partage pas. Nous voulons avoir des élus pour appuyer dans le bon sens, mais être suffisamment indépendants pour ne pas voter des projets sur lesquels nous ne sommes pas d'accord.
Si vous êtes élu, siégerez-vous au conseil régional ?
Cécile Duflot, patronne des Verts, a jugé «étonnant» et «bête» le refus de Besancenot de vouloir «mettre en oeuvre» un projet. «Avoir des propositions politiques, mais ne jamais vouloir les mettre en oeuvre et ne jamais être prêt à discuter pour être en capacité d'assumer la responsabilité, je ne comprends pas», a observé
Cécile Duflot lors de l'émission Questions d'info (LCP-France Info-AFP).
«Je ne comprends pas quel est l'intérêt de s'engager dans le débat politique électoral en disant: on ne sera jamais en situation de vouloir discuter projet», a
insisté la chef de file d'Europe Ecologie en Ile-de-France. «Si son objectif, c'est de remplacer Arlette Laguiller et d'être durablement, comme ça, une espèce de petite image dans le paysage
politique sans vouloir faire bouger les choses au niveau où on peut les faire bouger quand on est élu, je trouve ça bête», a encore dit Mme Duflot. Elle a assuré l'avoir déclaré directement au
porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste.
Pour ces régionales, le NPA a, tant au plan national que local, engagé des discussions pour parvenir à l'unité de toutes les forces qui affirment ne pas avoir renoncé à un changement radical
de société c'est à dire avec le PCF, Lutte ouvrière, le Parti de gauche, les Alternatifs, la Fédération, les Objecteurs de croissance... Le fossé qui sépare le programme du PS et celui d'une
gauche digne de ce nom justifiait la présentation de listes séparées de celles des socialistes partout.
A l'inverse de son choix de 2004, le PCF a cette fois décidé de présenter des listes «autonomes» dans 17 régions sur 22. Mais la prise de distance avec le vieil allié socialiste n'est que
formelle. En effet, le PCF a annoncé qu'il constituerait de toute façon avec les socialistes des majorités de gestion. Quitte à reproduire la politique qu'il mène actuellement dans 16 régions
puisqu'il en juge le bilan «plutôt satisfaisant».
Contrairement à l'image qu'on veut lui coller, le NPA ne refuse ni d'avoir des élus, ni de prendre ses responsabilités pour appliquer un programme radical s'il en a le rapport de force. Ce
qu'il refuse, c'est de cautionner dans les institutions l'inverse de ce pourquoi il se bat au quotidien. Les dirigeants nationaux du PCF – et leurs alliés du PG – ont refusé d'adopter la même
attitude et nous le regrettons. Quant à Lutte ouvrière, cette organisation a tout simplement refusé toute discussion.
Il ne faut toutefois pas tirer de leçons définitive de cette situation. Une vaste recomposition du paysage politique est en cours. A la gauche du PS, deux projets contradictoires
s'affrontent. Celui d'une gauche anticapitaliste qui pose comme base de rassemblement la volonté de lutter jusqu'au bout pour la transformation radicale de la société et celui de la direction
du PCF qui refuse de s'émanciper de la tutelle du parti socialiste au risque de voir les rêves de transformation sociale se transformer en cauchemar gestionnaire. C'est bien cette question
qui a provoqué l'échec des discussions nationales, notamment avec le PCF.
Le parti de Marie George Buffet s'enfonce de plus en plus dans la crise. Dans de nombreuses régions, des élus sortants et militants communistes ont fait le choix d'affronter les listes de
leur propre parti en participant aux listes des socialistes ou à celles d'Europe-Ecologie.
Loin de se résigner face à l'échec des discussions nationales, les comités du NPA ont discuté dans toutes les régions avec les mêmes formations.
Dans quelques régions, et c'est positif, des listes unitaires associant le NPA, le PG et parfois le PCF, constituées sur des bases plus claires ont pu voir le jour.
En Languedoc Roussillon, le Front de gauche et le NPA mèneront campagne ensemble. La personnalité très controversé de la tête de liste socialiste, Georges Frêche, a agi comme un repoussoir
sur les militantes et militants communistes et facilité un accord unitaire. La liste NPA-Front de gauche ne fusionnera pas avec celle du PS à l'issue du premier tour. Un programme de rupture
sur le terrain social et écologique a été adopté et la composition de la liste permet un équilibre entre les diverses composantes. Des discussions se poursuivent également avec le Front de
gauche en Limousin, Poitou-Charente.
En Pays de Loire, le PCF s'est coupé en deux. Dans trois départements, il participe à la liste des socialistes. Deux fédérations discutent avec le NPA et le PG pour une liste commune.
Dans 5 régions, le PCF a fait le choix d'une alliance avec le PS dès le premier tour. Ainsi un accord a pu être conclu avec le le Parti de gauche notamment en Basse Normandie et en Champagne
Ardennes. Les discussions se poursuivent en Lorraine, Alsace et Bourgogne. En Bretagne, le PG s'est divisé, une partie contractant un accord avec le NPA, l'autre avec la Fédération.
Enfin, dans un plusieurs régions, le NPA mènera campagne aux côtés de militants écologistes radicaux, et de la mouvance des objecteurs de croissance. Un communiqué national NPA - Mouvement
des objecteurs de croissance lance un appel à «ceux qui ne se résignent pas à accepter comme inévitable la domination du capitalisme, ceux qui sans attendre les catastrophes planétaires à
venir veulent dès à présent, engager des luttes de résistances et des alternatives concrètes (y compris dans les institutions ), à se regrouper dans une Convergence de la Gauche
anticapitaliste et de l'Ecologie radicale pour les élections régionales.»
L'accord est ainsi dores et déjà conclu en Auvergne avec les «alterekolos».
Que cela soit dans un cadre unitaire ou pas, le NPA mène campagne dans les 21 régions métropolitaines pour y défendre un même programme de rupture sociale et écologique. Une campagne contre
la droite au pouvoir et en toute indépendance du PS et de ses alliés. Une campagne pour envoyer dans les conseils régionaux des élus aussi fidèles à la jeunesse et aux travailleurs que le
droite l'est du patronat.
L'accouchement des listes a été long mais cette fois le Front de gauche est parti en campagne. Après plusieurs semaines de tractations tendues, entre le PCF et le
Parti de gauche, c'est devant plus de 3 700 personnes que Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon et Christian
Picquet ont tenu, dimanche 10 janvier, leur premier meeting pour les régionales.
M. Mélenchon glissait qu'il avait été content d'avoir fait l'événement deux fois : "La première en annonçant qu'[il était] candidat en Ile-de-France, la seconde en disant qu'[il
ne l'était] plus". "Chaque individu a son caractère", souriait Mme Buffet, soulagée. C'est Pierre Laurent, comme prévu après l'éviction de
Patrick Braouezec, qui sera tête de liste dans cette région cruciale pour le PCF. Mme Buffet tirera, elle, la liste en Seine-Saint-Denis.
Pourtant depuis un mois, les communistes avaient du fil à retordre avec leur turbulent allié. Mécontent des régions et départements qui étaient laissés à son parti, M. Mélenchon avait menacé de
"rentrer en faisant ses valises", paraphrasant Georges Marchais lors de la rupture de l'Union de la gauche en 1977.
Comme d'autres partenaires, il estimait que le PCF se taillait une part trop importante dans la répartition des sièges éligibles. La numéro un communiste avait rétorqué, cinglante : "Il y a
ceux qui donnent beaucoup et ceux qui veulent beaucoup". L'ambiance était telle qu'à une semaine du premier meeting, on ne savait plus si le député européen allait y prendre la parole…
L'accord a été signé la veille. Sachant que leur salut dépend de leur politique unitaire, les communistes se sont faits plus coulants. Le Parti de gauche a obtenu deux départements de plus et
trois têtes de listes départementales en Ile-de-France. La Gauche unitaire de Christian Picquet, une région et quatre départements et les Alternatifs obtiennent l'Alsace. Le reste sera pour le
PCF, soit environ 90 à 95 candidats pour 184 sortants.
La fin des négociations s'est faite au détriment des autres petites formations comme la Fédération pour une alternative sociale et écologique et des personnalités comme Clémentine Autain ou Leila Chadli, minoritaire "unitaire" du NPA.
Mais, promis, tout cela ne compte plus ! Le Front de gauche, élargi aux Alternatifs, au Parti communiste des ouvriers de France et au Mouvement politique d'éducation populaire – qui se présentera
aux électeurs sous l'appellation "Ensemble pour des régions à gauche solidaires, écologistes et citoyennes" –, est "dans les starting-blocks", jurent-ils tous. "Le PCF est
sorti de sa volonté d'un Front de gauche autour de lui", assure Christian Picquet de la Gauche unitaire.
Le lancement de la campagne s'est donc fait dans la bonne humeur volontariste. Jean-Luc Mélenchon a abjuré les électeurs d'envoyer dans les régions "une gauche de combat à la place d'une
gauche routinière".
Mais, cette fois, il s'est fait voler la vedette par une "Marie-George", très en verve. "Notre combat contre la “bande du Fouquet's ” n'est pas seulement un combat revendicatif, c'est un
combat éthique, un combat de société", a lancé la secrétaire nationale en appelant "tous ceux qui n'ont pas de Rolex" à voter pour ses listes, celles de "la gauche qui relève la
tête".
Reste à se faire une place dans un match à gauche qui se joue dorénavant entre le PS et Europe écologie. S'ils comptent faire plus que les 5 % à 7 % donnés par les sondages, tous savent que la
tâche ne sera pas facile.
Résolution de la Coordination Générale des Alternatifs
10 janvier 2009
En décembre 2009 la majorité des adhérent-e-s des Alternatifs a décidé de s’engager dans la construction du cadre national et régional « Ensemble ».
L’orientation des Alternatifs reste le rassemblement sans exclusive et durable de la gauche de transformation sociale et écologique.
Ce rassemblement durable vise à combattre efficacement la droite, changer radicalement les rapports de force à gauche, s’inscrire dans les mobilisations et porter un projet alternatif.
Les Alternatifs se réjouissent d’accords régionaux larges comme celui réalisé en Languedoc-Roussillon ; ils agiront pour que de tels accords se réalisent dans d’autres régions.
Des garanties ont été obtenues en terme de présence des Alternatifs dans la campagne « Ensemble » : une tête de liste régionale et quatre départementales, comme en terme
d’éligibilité.
La discussion se poursuit sur les contenus programmatiques et la conduite de la campagne. Les Alternatifs agiront :
pour une campagne citoyenne et populaire reposant sur l’organisation de forums, et liée aux mobilisations sociales, féministes, écologistes et anti-racistes.
pour un programme articulant démocratie active, écologie et priorités sociales.
C’est l’offre nationale dont les Alternatifs sont porteurs. Elle se construira en fonction des réalités politiques régionales ; les adhérent-e-s des Alternatifs restent maîtres de sa
mise en œuvre dans chaque région.
La Coordination des Alternatifs décide donc de confirmer et de valider l’engagement du mouvement dans la démarche « Ensemble pour des régions à gauche solidaires, écologiques et
citoyennes ».
Communiqué du NPA et du MOC à propos des élections régionales
A tous les Objecteurs de Croissance qui
pensent possible l'hypothèse d'une Convergence de l'Anticapitalisme anti-productiviste et de l'Objection de Croissance,
Aux Ecologistes, qui continuent à croire à la radicalité d'une écologie sociale, qui doit proposer une rupture avec le modèle économique dominant,
A la Gauche Alternative qui cherchent une autre perspective que de gérer les régions avec le Parti Socialiste,
Ceux qui, dans les régions adhèrent à cette proposition commune du NPA et du MOC, nous leur demandons de prendre contact, avec le NPA, les Gauches alternatives et les collectifs locaux
d'écologistes radicaux et d'Objecteurs de Croissance afin de voir les possibilités de liste commune.
Nous vous demandons de nous tenir informés de vos démarches et nous préparons un site coopératif de partage d'expériences.
Christian Sunt
Pour une convergence de la gauche anticapitaliste et anti-productiviste et de l’écologie radicale.
Le capitalisme multiplie les crises majeures, économique, écologique et politique.
Les licenciements, le chômage et la précarité progressent. Les droits sociaux reculent. L'humanité est menacée par une catastrophe climatique et l'épuisement des ressources, conséquences d'un
mode de production capitaliste qui n'est pas supportable, sur le plan écologique comme sur le terrain social.
De Copenhague à Paris, les pouvoirs au services des classes dominantes agissent pour sauver les banques et les profits, pas pour améliorer le sort de ceux qui souffrent, pas pour sauver le
climat.
Face à la situation, pas de demi-mesure, pas d'eau tiède, il faut des réponses à la hauteur de l'enjeu, qui se déclinent à toutes les échelles. Ni accompagnement, ni évitement : chaque
région doit pouvoir proposer un programme de rupture, décliné en mesures régionales, en relation avec les mouvements sociaux, liant systématiquement les injustices sociales, les irresponsabilités
environnementales, les indécences sur le sens même de nos vies, les atteintes à la démocratie, les compétitions interrégionales (les arrogances des pays riches vis à vis des pays qu'ils
appauvrissent sans cesse).
Il s’agit de :
proposer une politique en faveur du monde du travail, des salariés, des chômeurs, des précaires, pour le droit, de chacun, à vivre de son activité, des agriculteurs aux artistes; contre
l’accumulation des profits capitalistes qui contraint le plus grand nombre à vivre de plus en plus difficilement.
proposer également une alternative écologiste radicale, pour promouvoir des choix politiques courageux face aux logiques de rentabilité et de productivité sans limites qui se mènent au
détriment de notre environnement, de notre santé, de l’avenir de la planète.
favoriser - au sein des institutions régionales - le renforcement mutuel des luttes sociales, des alternatives concrètes et des contre-pouvoirs.
Convaincre que la décroissance des inégalités et de notre empreinte écologique nous amènera à revoir notre façon de vivre.
Nous appelons donc, ceux qui ne se résignent pas à accepter comme inévitable la domination du capitalisme, ceux qui sans attendre les catastrophes planétaires à venir veulent dès à présent,
engager des luttes de résistances et des alternatives concrètes (y compris dans les institutions ), à se regrouper dans une Convergence de la Gauche anticapitaliste et de l'Ecologie radicale pour
les élections régionales.
Car s'il s'agit de s'opposer à la droite ultralibérale, nous ne pouvons continuer laisser la gauche sociale-démocrate adapter nos régions au libre échange européen, à la globalisation financière
et à la destruction des ressources planétaires.
À la gauche de la gauche, le Nouveau parti anticapitaliste et le Parti de gauche feront liste commune. Sans les alternatifs.
Le NPA (Nouveau parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot) et le PG (Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon) ont trouvé un accord pour les élections régionales de mars. Ce samedi à Caen, ils
présenteront quatre têtes de listes, et non trois. En effet, NPA et PG proposent une tête de liste bas-normande : Christine Coulon, NPA, conseillère municipale d'Alençon et trois têtes de
liste départementales : Nathalie Ménard, NPA, dans la Manche ; Fabrice Fourré, PG, dans le Calvados et Jean-Claude Marie, PG, dans l'Orne ; soit deux femmes, deux hommes, deux NPA,
deux PG.
Au-delà de l'arithmétique, cette présentation de liste ne réjouit pas la gauche « alternative » : Anpag dans le Calvados,
Gauche Alter dans la Manche. « Nous souhaitions des listes unitaires. Si les choses en restent là, nous ferons de la politique autrement, sans être candidats » dit
Etienne Adam de l'Anpag.
Sauf changement, quatre listes seraient présentes à gauche : la liste PS-PCF-PRG avec ou sans le MRC, la liste Europe-Ecologie et Verts, la liste NPA-PG et la liste Lutte Ouvrière.
Jean-Luc Mélenchon va briguer les régions avec le Parti communiste, dans le cadre de leur alliance "Front de gauche". L'eurodéputé ne sera pas tête de liste en Ile-de-France, où il a cédé sa
place à un communiste.
Le député européen Jean-Luc Mélenchon (Sipa)
Jean-Luc Mélenchon a annoncé, vendredi 8 janvier, qu'un accord était conclu entre sa formation et le PCF pour des listes communes aux
régionales. Il a aussi promis une campagne "enthousiaste" contre la droite. A l'issue de longues négociations, les deux formations font listes communes dans 16 régions - et 17 si un accord
intervient sur la Corse - dans le cadre de leur alliance le "Front de gauche". "C'est considérable, c'est un événement politique", s'est réjoui le président du Parti de gauche.
"On se battra comme des lions"
L'eurodéputé ne sera pas tête de liste en Ile-de-France, comme il l'aurait souhaité - "cela m'aurait follement amusé", reconnaît-il- et a fini par se soumettre aux voeux du PCF
qui imposait son numéro deux Pierre Laurent. Mais il se défend d'avoir "cédé". "Ce n'était pas l'affaire du siècle, je ne me sens frustré de rien", affirme-t-il,
promettant de se battre "avec enthousiasme" dans toute la France. "On se battra comme des lions" autour de Pierre Laurent, assure Jean-Luc Mélenchon, soulignant que des dirigeants de son parti
conduiront les listes dans trois départements franciliens, dont Paris.
Faire barrage à Georges Frêche
Le Parti de gauche conduira les listes de l'alliance dans les régions Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Pays-de-la-Loire, Rhône-Alpes et Franche-Comté et aura 24%
des places éligibles.
"La vitrine de notre stratégie est le Languedoc-Roussillon", où le Front de gauche s'est allié avec le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot,
contre le président sortant Georges Frêche. Il a aussi annoncé que dans cette région, un accord est en train d'être conclu entre le Front de gauche et les Verts
pour une fusion des listes au second tour, en faveur de celle arrivée en tête. Ceci pour faire barrage à Georges Frêche.
"Viser la droite"
Dans les autres régions, le Front de gauche soutiendra au deuxième tour le candidat de gauche le mieux placé. "Notre campagne vise la droite" et non le Parti socaliste. "Il ne
s'agit pas de rajouter des plaies aux bosses", a souligné l'eurodéputé, qui interviendra à la tribune du premier meeting de lancement de campagne du Front de gauche, dimanche à Paris.
Accord Front de gauche-NPA pour les régionales en Languedoc-Roussillon
NPA 8 janvier 2010
MONTPELLIER, 7 jan 2010 (AFP) - Le Front de gauche et le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) sont parvenus à un accord en Languedoc-Roussillon pour présenter des listes aux élections
régionales dans cette région, qui seront conduites par le maire de Grabels (Hérault), René Revol (Parti de gauche).
Lors d'un point de presse organisé jeudi à Montpellier, les représentants du Parti de gauche, du PCF et du NPA notamment, ont souligné qu'ils étaient tombés d'accord sur le programme et la
stratégie, y compris concernant le second tour pour lequel les signataires excluent toute fusion avec des listes de Georges Frêche.
Le président sortant (divers gauche) du Conseil régional, candidat à sa propre succession, "a rompu avec les valeurs de la gauche", a déclaré René Revol.
Au second tour, "on est prêts à fusionner avec des listes de gauche, sans Frêche", a-t-il dit. "Nous sommes prêts à fusionner avec Europe Ecologie -- (conduite par Jean-Louis Roumégas, ndlr) --
pour battre la droite", a-t-il ajouté.
Pour le représentant du NPA, David Hermet, Georges Frêche n'est d'ailleurs "plus un homme de gauche".
"Dans cette région, ceux qui prennent le risque qu'il n'y ait pas de rassemblement, ce sont les socialistes qui ont choisi Georges Frêche", a-t-il ajouté.
M. Frêche, exclu du PS en 2007, est tête de liste en Languedoc-Roussillon et bénéficie du soutien des cinq fédérations départementales du Parti socialiste.
Les instances nationales du PS, muettes pendant plusieurs mois sur cette candidature, ont finalement décidé de ne pas lui proposer d'investiture officielle mais de ne pas non plus lui opposer de
liste alternative.
L'accord Front de gauche/NPA prévoit que le PCF sera tête de liste dans le Gard et l'Hérault. Le NPA conduira les listes dans les Pyrénées-Orientales et l'Aude. En Lozère, la décision n'avait pas
encore été prise jeudi soir.
"Notre programme passe par des mesures de résistance et de rupture à l'offensive sarkoziste", a commenté René Revol.
"On va faire du Languedoc-Roussillon un pôle de résistance aux politiques les plus violentes, les politiques ultra-libérales", a ajouté François Liberti (PCF).
"Lutte Ouvrière présentera des listes aux élections régionales du 14 mars, afin de défendre et de populariser son programme de défense des intérêts du monde du travail face à la crise.
Ce programme ne pourra être imposé au grand patronat, au gouvernement et aux riches par des votes, ni lors des élections régionales, ni par quelque élection que ce soit. Les classes populaires ne
peuvent imposer leurs exigences aux classes privilégiées et au gouvernement que par une lutte énergique, déterminée, mettant en mouvement des millions de salariés, de chômeurs, de retraités, des
femmes et des hommes qui n'acceptent pas d'être poussés vers la misère uniquement pour permettre à une petite minorité de s'enrichir encore plus.
Les élections régionales offrent cependant l'occasion d'affirmer par son vote son accord avec ce programme. Voter pour une liste Lutte Ouvrière permettra d'affirmer la conviction que, pour
défendre les conditions d'existence des classes populaires, il faut faire payer le grand capital, les banquiers, les propriétaires et les actionnaires des grandes entreprises.
Il faut que les électeurs des classes exploitées puissent exprimer leur indignation devant cette organisation sociale qui, pour permettre à une minorité de parasites de continuer à s'enrichir,
même pendant la crise qu'ils ont provoquée, pousse vers la pauvreté ceux qui travaillent et produisent. Le mieux qui puisse être fait dans ces élections, c'est de se prononcer sur les objectifs
des luttes, qui viendront inévitablement car les exploités ne peuvent laisser les riches les dépouiller toujours plus."
>> Pour CONSULTER les listes LO aux régionales : ICI
Compte rendu rencontre entre les Alternatifs et le Parti de Gauche
dimanche 3 janvier 2010
Un long échange politique a eu lieu le mercredi 30 décembre entre des délègations du Parti de Gauche (Eric Coquerel et Jean-Luc Melenchon) et des Alternatifs (Jean-Jacques Boislaroussie, Roland
Merieux, Henri Mermé) à la demande de ces derniers.
L’échange a principalement porté sur la séquence politique des élections Régionales, mais s’est prolongé sur les perspectives de rassemblement durable de l’autre gauche. En effet, dès la
création du Parti de Gauche, les deux organisations avaient acté leur perspective commune d’un front commun durable des forces de la gauche de transformation sociale et écologique, front
commun sans exclusive dans les luttes et dans les urnes, front commun pour combattre la droite, changer radicalement les rapports de forces à gauche, porter un projet alternatif au
capitalisme et au productivisme dans la société et les institutions.
Les Alternatifs considèrent l’alliance "ENSEMBLE pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes" non comme un dépassement ou un élargissement du Front de Gauche, mais comme
la possibilité d’articuler les acquis du Front de Gauche, , et un cadre de rassemblement associant les partis rassemblés dans le Front de Gauche et les organisations n’y participant pas..
Pour le Parti de Gauche ce n’est pas contradictoire avec sa vision du Front de Gauche qui n’est pas un cartel mais une dynamique électorale, un outil visant à rassembler la gauche de
transformation dans une vision durable. Raison pour laquelle il aurait souhaité depuis le départ que les Alternatifs et d’autres en fassent leur outil. Il n’en a évidemment pas fait un
préalable pour que l’alliance large se fasse aux Régionales sous l’identité commune « Ensemble pour des Régions à gauche ».
Parti de Gauche et Alternatifs regrettent que le NPA ne participe pas au rassemblement ENSEMBLE, et agiront pour que, dans le plus grand nombre de régions, les conditions politiques d’un
rassemblement de toutes les forces de l’autre gauche soient réunies.
Le Parti de Gauche et les Alternatifs partagent les mêmes inquiétudes sur les conditions actuelles de construction, au niveau national comme dans de nombreuses régions, du rassemblement pour
les régionales. Pour qu’il réussisse, il est indispensable que soient clarifiées le plus rapidement possible les conditions d’un accord national tant pour ce qui concerne le programme, les
modalités de conduite de campagne et de gestion financière. Il en est de même pour la composition des listes, les têtes de listes départementales et régionales qui doivent exprimer la
richesse et la diversité du rassemblement. Tout ce qui s’apparenterait à la construction d’un rassemblement autour d’une seule force politique serait contre-productif.
Dans les 5 régions où le PCF participera à des listes avec le PS au premier tour, les Alternatifs et le Parti de Gauche se prononcent pour la constitution de listes de large rassemblement
sans exclusives associant toutes les forces disponibles de l’alliance « Ensemble pour des régions à gauche », le NPA et d’autres courants prêts au rassemblement de la gauche de
transformation sociale et écologique.
Au delà de la séquence politique des élections Régionales, les délégations du Parti de Gauche et des Alternatifs ont acté la nécessité de poursuivre débats et initiatives en vue d’un large
rassemblement de l’autre gauche, en s’appuyant sur les leçons de diverses expériences européennes, celle du Front de Gauche en France comme celle de Die Linke allemande, du Bloc de Gauche
portugais ou de Synaspismos-Syrisa en Grèce.
Compte rendu réalisé par les Alternatifs et validé après modifications par le PG
L’AdOC propose ainsi d’ouvrir le débat sur dix chantiers de la Décroissance dont, entre autres, les transports, l’agriculture, la dotation inconditionnelle d’autonomie et les monnaies
locales.
Dans certaines régions, des appels ont été lancés et des rendez-vous ont déjà été programmés :
Communiqué de l’exécutif des Alternatifs du 30 décembre 2009
Régionales :
ensemble, vraiment ?
"Après une consultation de leurs adhérent-e-s, les Alternatifs se sont prononcés pour la constitution au plan national d‘un cadre unitaire « ENSEMBLE pour des régions
solidaires, écologiques et citoyennes » regroupant le Front de gauche ( GU, PCF, PG) et d ‘autres forces (FASE, PCOF, M’PEP, R&S, Alternatifs) indépendant du social et de
l’écolo-libéralisme. Ils ont regretté que le NPA ne fasse pas partie de ce rassemblement. Ce choix exprime la volonté de notre mouvement de construire dans les luttes comme dans les urnes,
une alternative à la politique de la droite et un large rassemblement pour œuvrer à une transformation sociale, démocratique et écologique de la société.
Malgré de très nombreuses réunions, force est de constater que le processus de construction de ces listes n’avance pas. A ce jour les éléments essentiels d’une campagne nationale ( programme,
animation, composition des listes ….) n’ont toujours pas été actés au plan national. Et ce qu’il ressort des réunions en cours dans les diverses régions est pour l’essentiel une demande
d’intégration au Front de gauche et non pas la construction d’une dynamique plus large. Les Alternatifs réaffirment leur souhait que le pluralisme de l’alliance ENSEMBLE se concrétise
notamment par une tête de liste régionale en Poitou Charentes et 7 têtes de listes départementales pour notre mouvement.
Les Alternatifs s’inquiètent de la situation actuelle de blocage. I Ils souhaitent que les discussions en cours puissent déboucher très rapidement sur un accord général permettant que
la campagne des listes ENSEMBLE puisse être lancée, dans les meilleures conditions, dans les premiers jours de janvier."
"Un pas important a été fait à la dernière réunion le mardi 22 décembre. Les discussions se poursuivront le mardi 5 janvier et pourraient déboucher sur un accord unitaire de la gauche
anti-libérale, anticapitaliste et de l’écologie radicale.
Les organisations suivantes, Alternatifs, FASE, Front de Gauche (GU, PCF, PG) NPA, M’PEP, Objecteurs de Croissance, se sont réunies le mardi 22 décembre dans le but de présenter au premier tour
des élections régionales de mars 2010 une liste unitaire dans le Languedoc Roussillon.
Un accord est en bonne voie, mais nous restons prudents après les volte face précédentes.
Un protocole d'accord a été validé par les organisations concernant le programme et le positionnement de la liste ainsi que le second tour. Pour régler les points encore en suspens notamment les
têtes de liste départementales et la répartition des candidats, les organisations ont décidé de se retrouver le mardi 5 janvier. Le NPA qui s'est battu avec obstination pour un accord unitaire
équitable, politiquement clair espère que la nouvelle année apportera une bonne nouvelle à tous ceux qui veulent offrir une alternative vraiment de gauche à la droite sarkoziste comme aux dérives
fréchistes."
Appel pour une liste unitaire de l'autre gauche
en Bourgogne
"La colère sociale s'accumule face aux inégalités croissantes dans notre société, les droits et les libertés reculent,la situation dans les quartiers populaires se
dégrade, l'environnement est sacrifié sur l'autel du profit. Mais la politique Sarkozy-Fillon ne sera pas mise en échec si on ne sort pas des politiques néo-libérales qui ont dominé à gauche
jusqu'à présent.
Dans ce contexte, notre responsabilité est de proposer un autre chemin, une autre méthode pour que les citoyenNNEs puissent faire un autre choix. Sinon, comment en finir avec le libéralisme et le
productivisme? C'est pourquoi les forces politiques et individus signataires de ce texte se sont accordées sur la nécessité d'aller vers une liste commune au 1er tour des élections régionales de
mars 2010 en Bourgogne qui pourrait s'intituler:
ENSEMBLE, pour une Bourgogne à GAUCHE solidaire, écologique, et citoyenne.
Cette liste indépendante du PS et d'Europe Écologie se fixe pour objectifs de:
1. Changer les rapports de force à Gauche en faveur d'une ligne de transformation sociale et écologique.
2. Battre la droite, empêcher N . Sarkozy et l'UMP de récupérer des régions pour en faire des relais de leur politique de régression sociale et autoritaire.
3. Rassembler une majorité autour d'un projet vraiment alternatif à la logique du système capitaliste qui est en crise aujourd'hui.
Les mesures que nous porterons ensemble répondront à ces 3 objectifs:
Notre liste s'engage à défendre ce programme dans le futur Conseil Régional. Elle affirme sa volonté de mettre en oeuvre une politique de rupture cohérente, applicable dans le champ des
compétences régionales, qui donne la priorité aux besoins sociaux, écologiques et démocratiques contre les logiques capitalistes, libérales et productivistes.
Cette liste pourra fusionner démocratiquement au second tour avec celle qui sera en capacité de battre la droite, c'est-à-dire proportionnellement aux résultats du 1er tour. En cas de présence du
MODEM, notre liste se maintiendra au second tour si le résultat du premier tour le lui permet.
La participation éventuelle des éluEs de notre liste à l'exécutif régional sera conditionnée à la possibilité de mettre en oeuvre les points essentiels de notre programme et du rapport de force
permettant effectivement de les appliquer.
Un tel programme entraîne l'impossibilité d'un vote positif lors de l'examen du budget si celui-ci n'est pas en rupture avec les politiques existantes. En conséquence cela exclut pour les élus de
notre liste commune, de participer à un exécutif qui serait dominé par le PS et Europe Écologie et qui mènerait une politique soumise aux exigences du patronat et des traités de l'Union
Européenne.
Ce qui n'exclut pas d'appuyer au cas par cas d'éventuelles mesures positives en faveur des citoyens et des travailleurs.
Les différentes organisations s'engagent à ne prendre aucune décision unilatérale sans avoir débattu collectivement entre les composantes de la liste afin de permettre d'associer dans la durée
les citoyenNEs engagés dans notre démarche au-delà des partis la composant.
La construction collective des axes de campagne doit démarrer dès aujourd'hui; elle se fera avec tous les réseaux militants et citoyens concernés afin que la dynamique en soit le passage des
colères et attentes sociales à la politique. Pour engager une vraie dynamique populaire, la campagne devra reposer sur l'organisation de forums citoyens dans les villes et départements et la
constitution de collectifs unitaires. Un collectif régional d'animation de la campagne sera constitué pour avancer dans les premières tâches (élaboration des listes dans la diversité des
composantes politiques et ouvertes aux actrices et acteurs du mouvement social qui le souhaitent, finances, conduite de campagne)
Dans les jours qui viennent nous poursuivons nos contacts avec les forces encore en débat dans le but d'aboutir au rassemblement le plus large pour répondre aux aspirations profondes de la
population, pour préparer l'avenir."
Organisations qui ont déjà rejoint cet appel :
Alternatifs, FASE Bourgogne, NPA 71, NPA 89, PG Bourgogne, La Gauche qui ne renonce pas (Auxerre).
Jean-Luc Belpaume (à droite) a quitté Maxime Gremetz et rejoint le NPA.
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L'ex-premier lieutenant de Maxime Gremetz vient de rejoindre le parti de Besancenot. Il lui apporte son expérience d'élu à la Région et surtout, ses réseaux au sein de la CGT.
À y regarder de près, il n'avait pas beaucoup de choix ; Jean-Luc Belpaume, « ex-porte-flingue » de Maxime Gremetz, député suppléant mis au placard par son boss dans le cadre des élections
régionales, vient d'adhérer au NPA d'Olivier Besancenot. Et selon toute vraisemblance, on le retrouvera sur les listes de ce même NPA aux prochaines régionales.
« De par mon éducation, mon parcours tant professionnel que personnel, de par ma formation syndicale, il était impensable d'abandonner l'action politique, rappelle Jean-Luc Belpaume.
C'est donc naturellement que j'ai accepté de rejoindre le NPA, sans opportunisme, sans exigences. Juste avec cette volonté qui m'anime de vouloir combattre toutes les injustices, où qu'elles
se trouvent. Je me mets avec d'autres, à la disposition d'une organisation qui respecte ceux qui y militent, dans leurs diversités. »
Cette adhésion à la gauche radicale pourrait n'être qu'anecdotique si elle ne risquait de bouleverser, en partie au moins, le paysage à la gauche de la gauche, lors des régionales.
Syndicaliste influent, Jean-Luc Belpaume, après avoir fait ses armes sur la plateforme logistique de Go'Sport à Camon, a longtemps été l'une des chevilles ouvrières de l'Union locale CGT
d'Amiens. À l'articulation entre Maxime Gremetz et les sections syndicales CGT de la zone industrielle d'Amiens, il quitte son mentor en emportant dans ses bagages ses réseaux. Des réseaux dont
il pourra, en partie au moins, faire bénéficier le NPA.
Une épine dans le pied de Gremetz
Jusqu'à quel point ce ralliement au NPA sera-t-il de nature à changer la donne à gauche ? Difficile à dire. Unique certitude, c'est une épine dans le pied de Maxime Gremetz qui perd là un point
d'appui dans ce monde ouvrier qu'il courtise tant.
Effet des vases communicants : le NPA gagne ce que Maxime Gremetz perd. Pas forcément négligeable au moment où l'un et l'autre cherchent à capter les voix de ceux qui, à gauche, n'envisagent pas
d'union au second tour avec le PS, et encore moins une participation à un exécutif.
Le NPA partira donc seul mais en cultivant une image d'ouverture. Pas forcément suffisant mais indispensable néanmoins, pour prétendre piétiner les plates-bandes de Maxime Gremetz et celles de
Lutte Ouvrière, puisqu'ils sont à trois à briguer les suffrages de la gauche radicale.
Les fédérations du NPA ont tenté de constituer une liste unitaire de la gauche anticapitaliste et antilibérale en Midi-Pyrénées, déclare le mouvement de Besancenot dans un communiqué:
«Nous avons poursuivi des négociations pendant trois mois avec le PCF, le Parti de gauche, les Alternatifs et la FASE. Malgré de très nombreuses tentatives de concilier nos programmes et
notre tactique, nous nous sommes heurtés à une fin de non-recevoir du PCF et du PG. Ces deux partis exigeaient du NPA un engagement à diriger la région main dans la main avec le PS. Or
c'est précisément ce que refuse le NPA, voulant défendre dans les conseils régionaux ce qu'il défend dans les luttes, à l'opposé des politiques social libérales menées jusqu'à aujourd'hui
dans les gouvernements des régions. Le PCF et le PG considèrent positifs leur bilan aux côtés du PS en Midi-Pyrénées et souhaitent reconduire cette majorité. Les millions d'euros versés
depuis six ans au patronat et à l'enseignement privé suffisent à considérer cette politique comme contraire à notre programme».
L’unité de toute l’autre gauche : pourquoi un nouvel échec ?
"Depuis quelques jours, l’affaire est entendue. Le NPA partira en solo aux régionales de mars prochain et le Front de Gauche, avec d’autres partenaires alternatifs, du sien. Depuis l’été,
des négociations avaient été engagées en vue d’une grande unité.
Les journalistes n’y croyaient pas, comme si ces réunions n’étaient que le théâtre d’un jeu tactique pour savoir qui, du PCF ou du NPA, repartira avec le mistigri de la division. Depuis
l’échec de la candidature unitaire à la présidentielle de 2007, les commentateurs ne misent plus un kopeck sur les chances d’aboutir d’un large processus unitaire. Pourtant, et c’est un
paradoxe, les raisons de l’union n’ont jamais été aussi fortes et les discussions n’ont sans doute jamais été aussi avancées et sur le point d’aboutir. Malgré les échecs répétés depuis grosso
modo les « Comités Juquin » des tentatives de rassemblement, le désir d’unité est croissant chez les militants, à tel point que chacune des organisations doit répondre à cette
aspiration.
Et pour cause… quel sens ont aujourd’hui les clivages d’hier, ceux qui ont structuré les partis du XXe siècle, entre trotskystes et léninistes par exemple ? Par ailleurs, les déçus du PS
adeptes d’une gauche digne de ce nom se tournent maintenant vers l’espace traditionnellement occupé par les communistes. Dans le même temps, l’articulation entre écologie et anticapitalisme,
qui se croisent et se mêlent dans les mouvances altermondialistes depuis pas mal d’années, se cherche politiquement. Bref ! Une refondation s’impose. Ne serait-ce que pour une bonne et
simple raison : ce qui rassemble cette gauche de transformation, dont les forces sont encore éclatées, est infiniment supérieur à ce qui la divise. Dans les collectifs antilibéraux en
2007, tout l’arc des forces avait adopté un programme de 125 propositions. Et pourtant, ce travail collectif a débouché sur… trois candidatures - Bové, Buffet, Besancenot. Un concours de
nains politiques, pour lequel il ne restait plus qu’à attendre l’ordre du tiercé perdant.
Alors qu’est-ce qui achoppe ? Est-ce, comme on l’entend souvent, une simple affaire de boutiques ou d’égos ? Cela joue mais je ne crois pas que ce soit l’essentiel. D’abord, il y a
la différence des cultures politiques, le poids des traditions et des histoires, parfois fratricides. Ce qui ne se surmonte pas d’un coup de cuillère à pot. Mais au fur et à mesure, les
expériences de discussion et d’action en commun donnent le goût à travailler ensemble. La preuve : le Front de Gauche, initié aux européennes, se poursuit avec d’autres composantes aux
régionales, alors que beaucoup s’attendaient à l’alliance du PCF avec le PS dès le premier tour. La deuxième pierre d’achoppement porte sur la question stratégique. Le NPA, qui vient donc de
refuser la proposition unitaire du Front de Gauche pour les régionales, au prix de fortes divisions internes, réclame une indépendance totale vis-à-vis du PS et un refus de toute gestion avec
lui. Olivier Besancenot rappelait hier dans Le Parisien que la première tâche du NPA est d’être – je cite - « un outil politique au service de la résistance sociale ». Pour les
régionales, l’objectif serait de construire une « opposition de gauche ». Mais les luttes sociales de la dernière période n’ont-elles pas pâti d’un manque cruel de perspective
politique ? Autrement dit, l’espérance dans une alternative tangible à échelle humaine n’est-elle pas un moteur indispensable pour les mobilisations sociales ? Et l’existence d’une
force politique, sortie des marges de la vie politique, n’est-elle pas la condition quasi sine qua non d’une opposition efficace à la droite au pouvoir ? D’où l’hypothèse suivante :
toutes les composantes de l’autre gauche ne prennent pas au sérieux leur capacité à être majoritaire et à peser sur le cours des choses. Comme si elles avaient peur de gagner, peur des
victoires qui les mettraient devant des responsabilités nouvelles, peur des écarts avec la perfection révolutionnaire. Or seule la tension entre quête de majorités – sociales, politiques,
d’idées – et quête de radicalité peut permettre d’être utile, d’entraîner et de recréer une espérance. Sinon, comment ne pas désespérer Billancourt ?"
Ensemble, pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes
18 décembre 2009
Nos organisations, celles d’une gauche de transformation sociale, affirment leur volonté de mener campagne ensemble pour les élections régionales de 2010.
Avec le Front de Gauche (Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Gauche Unitaire) avec les Alternatifs, République et Socialisme, La Fédération pour une alternative sociale et écologique
(FASE), le M’Pep, le PCOF nous comptons faire entendre fortement une autre voie à gauche.
Ce rassemblement, en construction, se veut ouvert, nationalement et régionalement, à toutes celles et tous ceux qui, à gauche, dans le mouvement social dans le monde du travail
et de la culture, souhaitent élaborer et porter avec nous un programme qui réponde aux besoins de la population.
C’est urgent ! Les difficultés s’accumulent : davantage de licenciements, de précarité, de pauvreté, et en même temps moins de services publics, moins de pouvoir d’achat moins
d’enseignement et de culture ! Cette situation devient insupportable, notamment dans les quartiers les plus populaires. L’environnement est sacrifié sur l’autel du profit. Les ravages de la crise
sont amplifiés par la politique impulsée par Nicolas Sarkozy et la droite. Avec eux c’est toujours plus pour les riches, toujours moins pour l’ensemble du peuple. Et le président sème la division
en puisant des idées nauséabondes dans l’arsenal de l’extrême droite qui du coup, relève la tête.
Face à cette offensive redoublée, notre peuple, les salarié-e-s et les plus précaires résistent ; ils refusent de payer la crise. A la division, au chacun pour soi, ils opposent la lutte et la
solidarité. Ils souhaitent un débouché politique à leurs luttes.
C’est pourquoi les listes qui nous rassembleront pour ces élections régionales, répondront à trois objectifs indissociables : changer les rapports de force à gauche en faveur de la ligne de
transformation sociale et écologique ; battre la droite, empêcher Nicolas Sarkozy et l’UMP de reconquérir des régions pour en faire des relais de leur politique de régression sociale,
autoritaire, basée sur la peur ; construire des majorités solidement ancrée à gauche, portant des projets vraiment alternatifs à la logique du système en crise, un projet de transformation
sociale et écologique que nous voulons porter jusque dans les exécutifs, à l’exclusion de tout accord avec le Modem, si les conditions de ces avancées en sont réalisées. Il s'agit de la
possibilité de mettre en œuvre les points essentiels de notre programme et du rapport de force permettant effectivement de les appliquer.
Nous voulons faire des régions des points d’appui pour développer une politique au service des hommes, des femmes, des jeunes, de tous ceux qui travaillent et vivent ici.
Une politique en faveur de l’emploi, respectueuse des salariés, de leurs droits, favorisant l’extension de ces droits. Une politique qui donne la priorité aux services publics. Une politique qui
fasse des citoyennes et des citoyens, dans leur diversité, les acteurs de la transformation de nos régions par un développement de toutes les formes de démocratie. Une politique exigeante en
matière écologique.
Une politique qui reconstruit le tissu social, à la ville et dans les campagnes.
Ce programme devra être porté par des listes unitaires dans les régions, des listes rassemblant nos organisations et ouvertes aux actrices et acteurs du mouvement social qui le souhaitent.
Nous vous donnons rendez-vous le 10 janvier, pour un meeting national commun.
Le Front de Gauche : Parti Communiste français, Parti de Gauche, Gauche Unitaire
et Les Alternatifs, République et Socialisme, La FASE, le M’PEP, le PCOF.
Le Parti de gauche a accueilli avec une très vive satisfaction la décision du parti des Alternatifs ce week-end. En choisissant la proposition d'une campagne nationale aux côtés du Front de
Gauche, les Alternatifs ont opté pour une voie nouvelle et différente de celle qui fut la leur lors des élections européennes. Une semaine après la décision identique de la Fédération
(FASE ), le vote des militants Alternatifs est une très bonne nouvelle. Il rend possible une alliance élargie pour les Régionales entre les militants du Front de Gauche (PCF, GU et PG),
les Alternatifs, la Fase, le PCOF, République et socialisme, le FSQP et le M'Pep. Nous voulons maintenant conclure un protocole national respectueux de la nouvelle diversité politique de
notre alliance.
Cette évolution conforte le Parti de gauche dans sa volonté d'être un outil de l'autonomie et de l'unité de l'autre gauche. Elle guide nos appréciations et nos
comportements. Bien sûr nous regrettons la décision du NPA de présenter une nouvelle fois seul ses propres listes. Une nouvelle occasion est ainsi manquée. Elle n'éteint pas
notre objectif de parvenir une fois ou l'autre à réussir l'union de toute l'autre gauche. C'est pourquoi nous appelons nos comités à maintenir partout un
dialogue respectueux et ouvert avec les militants du NPA et à ne favoriser aucun recul de l'habitude prise de se parler et de se retrouver dans l'action. Nous notons d'ailleurs que la résolution
du CPN du NPA autorise des exceptions unitaires. Dans les régions concernées, le Parti de gauche mettra tout en oeuvre pour rendre possible la jonction des forces chaque fois que cela est
compatible avec l'orientation que nous avons proposé dans le document du 28 octobre qui lie le Front de gauche et ses partenaires.
D'un autre côté le Parti de gauche regrette également la décision qui conduit dans cinq régions le Parti Communiste à faire le choix d'une alliance avec le PS dès le premier tour. Ces
décisions locales nuisent gravement à la cohérence et la lisibilité de l'action unie des partis qui composent le Front de gauche. Elles affaiblissent notre message sur la nécessité de
l'autonomie de l'autre gauche pour ouvrir la voie d'une nouvelle orientation pour toute la gauche. Au niveau national elles vont également conduire à une sous évaluation du score du Front de
gauche. Pour autant, le Parti de gauche ne renoncera pas dans ces régions là également à faire valoir cette orientation pour l'autonomie vis-à-vis du PS et d'Europe Ecologie et le refus
de l'alliance avec le Modem.
Le Parti de gauche n'a qu'une seule orientation dans tout le pays, il n'est pas un parti fédéral. Il agira donc partout pour réaliser l'unité la plus large du bloc des gauches.
Nous allons naturellement nous tourner vers les mêmes partenaires pour construire, dans ces régions, de telles listes : ceux avec qui nous prolongerons ainsi une stratégie nationale commune
(Alternatifs, Fédération, Gauche Unitaire, République et Socialisme, PCOF, M'Pep, FSQP) et de la même manière avec le NPA dans les régions concernées. Naturellement cette démarche s'adressera
aussi aux communistes au niveau local, car ceux-ci restent nos partenaires essentiels et nous savons qu'ils sont nombreux à partager notre choix et celui de leurs camarades dans le reste du pays.
Dans tous les cas, nous savons que ce choix est celui qui rend possible le changement à gauche. L'avenir du pays en dépend s'il veut en finir avec la domination de la droite.
En affirmant notre refus intransigeant de toute alliance avec le Modem nous voulons donner à la gauche toute ses chances de battre la droite et de marginaliser
l'extrême-droite. Le caractère local de ces élections régionales ne nous fait pas perdre de vue leur contenu national. Notre but à terme est d'aider à former une majorité de
gouvernement capable de porter des mesures de ruptures avec les exigences du capitalisme et du productivisme. Le Parti de Gauche se donne pour objectif de porter cette exigence dans les
22 régions de France. Dans l'unité de l'Autre Gauche...
Après une semaine de tensions internes, le NPA a décidé de ne pas conclure d’alliances pour les élections régionales. Malmené dans son parti, le porte-parole s’explique.
Olivier Besancenot sort de son mutisme. Silencieux depuis qu’il a été mis en minorité dans son propre parti au sujet de la stratégie à adopter pour les prochaines
élections régionales, le facteur de Neuilly-sur-Seine, que l’on dit en perte de vitesse, contre-attaque. Il se félicite notamment de l’accord trouvé hier soir par les dirigeants du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) qui, à 70 %, ont décidé de déposer des listes autonomes au premier tour.
L’accord trouvé hier soir par les dirigeants du NPA vous satisfait-il ?
Olivier Besancenot. A l’heure du sommet de Copenhague, c’est la preuve que la température baisse, au moins chez nous… Les adhérents étaient partagés, mais la direction a réussi à faire
une synthèse, même si tout n’est pas réglé. Le NPA est désormais en ordre de bataille pour affirmer nationalement l’existence d’une gauche anticapitaliste et indépendante lors des élections
régionales, sous la forme de liste NPA ouvertes, ou de listes unitaires dans quelques régions.
En partant en solo au premier tour, le NPA ne contribue-t-il pas à son isolement ?
A notre initiative, nous avons entamé des discussions avec le Front de gauche (NDLR : PC et Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon) en faveur de l’unité. Aujourd’hui, c’est un constat de
rupture. Les conditions que le Front de gauche veut nous imposer consistent à renier notre identité. Cogérer les régions avec le PS est, pour nous, impossible puisque nos programmes sont
contradictoires. Nous proposons, par exemple, que les régions portent plainte pour détournements de fonds contre les grands groupes qui licencient plutôt que de les inonder d’aides publiques.
La stratégie que vous défendiez n’a obtenu que 36 % des suffrages des adhérents. Avez-vous été déçu ?
C’est le jeu d’une consultation démocratique. On ne va quand même pas nous reprocher d’avoir donné la parole aux adhérents… Mais je ne vais pas me cacher derrière mon petit doigt : nous avons
effectivement été mis en minorité.
Certains ont parlé de « désaveu »…
La direction a montré ce week-end qu’elle pouvait aussi se rassembler sur une synthèse qui l’engage à 70 %. Le NPA existe. Il débat et doute quand la situation est complexe. Mais c’est le
capitalisme qui est malade, pas le NPA.
Mais peut-on diriger un parti quand seulement 36 % des adhérents vous soutiennent ?
C’était une consultation sur une question précise, pas un congrès sur une orientation globale. Il n’y a pas de désaveu.
Il y a un an, vous étiez « l’ennemi public du PS ». Aujourd’hui, on vous voit moins dans les médias…
Mon moral n’est pas indexé sur la une des journaux, mais sur mon degré de révolte. Et si certains doutent encore, je le leur dis : ma volonté de combattre ce système politique et économique n’est
absolument pas entamée. Mon énergie est intacte.
Neuf mille adhérents au moment de la création du NPA l’an dernier, plus que huit mille aujourd’hui : le NPA est-il en échec ?
Un échec, non, même si la situation est plus compliquée pour nous. Nos solutions politiques sont liées à la capacité qu’une partie des salariés reprennent confiance dans leurs forces. Cela
nécessite des victoires politiques et sociales comme lors de la mobilisation contre le CPE (NDLR : Contrat première embauche).Or les grandes mobilisations du début de l’année n’ont pas
abouti. Le NPA est présent et sa première tâche est d’être un outil politique au service de la résistance sociale.
Après le succès de la votation citoyenne, la mobilisation contre le changement de statut de la Poste semble s’essouffler…
La semaine est cruciale puisque les députés vont devoir voter. Elle doit servir d’électrochoc. On est en droit d’attendre de la gauche une bataille dans, mais aussi hors de l’Assemblée. Nous
proposons d’ailleurs à l’ensemble de la gauche sociale et politique une grande initiative pour la défense des services publics au mois de janvier. Pourquoi pas une manifestation unitaire ? La
seule force de ce gouvernement, c’est la faiblesse de la riposte.
Le « copenhaguisme aigu » de la classe politique française fait sourire la verte Cécile Duflot. Etiez-vous à votre place là-bas ?
J’étais à l’autre sommet, celui de l’écologie sociale et des mouvements altermondialistes. On s’est opposés au sommet officiel, celui des puissants et des riches, qui fait croire au consensus
contre le réchauffement climatique et qui recycle l’écologie en marchandise. Je suis donc à l’aise dans mes baskets.
Consultation interne des Alternatifs
ELECTIONS REGIONALES :
LES MILITANT-E-S DES ALTERNATIFS ONT CHOISI UN ACCORD NATIONAL
Les adhérent-e-s des Alternatifs se sont prononcé-e-s sur l’orientation du mouvement pour les élections régionales.
58,5% ont choisi la construction d’un cadre unitaire au niveau national avec les formations du Front de Gauche (GU, PCF, PG) et d’autres forces (FASE, PCOF, M’PEP, R&S,
…).
33,1% ont refusé ce cadre qu’ils jugeaient trop restreint et se sont prononcés pour la recherche de l’unité la plus large au niveau régional.
Les Alternatifs réaffirment ensemble leur volonté de construire au delà des difficultés actuelles un rassemblement politico-social pour la transformation sociale et écologique regroupant
toutes les forces politiques, du PCF au NPA.
Les Alternatifs participeront aux élections régionales pour défendre, et mettre en oeuvre si les conditions en sont remplies, des politiques publiques alternatives sur le plan des
solidarités, de la démocratie et de l’écologie, en rupture avec la logique du système capitaliste et productiviste.
Leur objectif est de construire un cadre unitaire national sous l’intitulé « Ensemble, pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes ». Ce choix d’un accord
national, décliné dans les régions, devra se concrétiser, outre l’intitulé commun, par le respect de la diversité des composantes politiques, dans la constitution des listes, la répartition
des têtes de liste régionales et départementales, ainsi que par l’animation et la conduite de la campagne. Pour engager une vraie dynamique populaire, la campagne devra reposer sur
l’organisation de forums citoyens dans les villes et départements et la constitution de collectifs unitaires.
Les Alternatifs défendront dans tous les cadres unitaires les priorités suivantes :
La démocratie active : budget participatif, élaboration des projets avec les citoyen-ne-s, reprise autogestionnaire d’entreprises, participation des usagers et des salariés à la
gestion des services publics, …
L’orientation des financements publics au profit des services publics (notamment de l’enseignement professionnel) et de l’économie sociale et solidaire.
La priorité aux transports publics et l’évolution vers leur gratuité.
Une politique d’économie d’énergie (habitat, transports, …), le recours aux énergies renouvelables, l’aide à la relocalisation des productions, le soutien à l’agriculture paysanne et
biologique.
Une politique de solidarité et de coopération avec les pays du sud.
Dans toutes les régions, les Alternatifs défendront le rassemblement le plus large de l’autre gauche, y compris dans celles où le PCF a choisi pour sa part l’alliance avec le PS.
Conformément à leur mode de fonctionnement autogestionnaire, les Alternatifs respecteront les choix effectués dans chaque région par leurs adhérent-e-s.
Contre la droite et l’extrême droite, pour une alternative à l’écolo et au social libéralisme, dans les luttes et dans les urnes, l’heure est au rassemblement de la gauche de transformation
sociale et écologique.
Avant les régionales, le NPA en plein débat sur son identité électorale
Enquête
Alors que la question des alliances divise la formation anticapitaliste, certains militants commencent à se démobiliser. Une «motion de rassemblement» doit être discutée dimanche en
conseil politique national.
Al’approche des élections régionales, le Nouveau Parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot s’embourbe. Après l’échec d’une alliance nationale avec les autres partis de la gauche radicale, le
NPA, tiraillé entre trois tendances à sa base, s’apprête à un nouveau solo électoral dans la plupart des régions en mars. Le deuxième après celui des européennes de juin (4,9% et aucun élu).
Dix mois seulement après son congrès fondateur, la démobilisation guette déjà une partie des troupes anticapitalistes, découragée de constater, une fois de plus, les divisions de la gauche
radicale. «On sent qu’il y a beaucoup de confusion parmi les militants en ce moment», observe un membre de la direction. «Nombre d’entre eux se disent : "Si c’est pour
partir tout seul à chaque élection, à quoi ça sert ?"» poursuit un responsable de l’est de la France.
«Déception». La semaine dernière, le vote des militants NPA a révélé un parti coupé en trois courants : ceux qui, à l’image de la majorité de la direction, défendent des
listes d’union excluant toute participation aux exécutifs dans les régions (36,3% des voix lors du vote des militants) ; les partisans de listes NPA pur jus (28,5%) et l’autre minorité
«unitaire» (31,5%), qui plaide pour une alliance avec les communistes et le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon. «On est victimes des questions laissées en suspens lors de la
création du parti», analyse un responsable. De fait, le NPA se retrouve écartelé entre les réalistes, prêts aux compromis, et les plus révolutionnaires, allergiques à toute idée d’union.
«On n’est plus dans la dynamique qu’on a connue avant le congrès de fondation», concède Pierre-François Grond, bras droit d’Olivier Besancenot. S’il comprend qu’il y ait «de la
déception chez certains», il souligne cependant que «les discussions [avec le PCF] ont montré qu’il y a deux orientations politiques différentes à la gauche du PS». Or, une
alliance avec des communistes gestionnaires est trop risquée en termes d’identité pour le parti. «Il faut faire gaffe à ne pas être mélangés à tout ce qui est de la politique
politicienne», assure Alain Krivine, leader historique de la défunte LCR. «C’est un moment de crise, pas seulement sur les questions d’alliances mais aussi pour l’identité de notre
organisation», lâche un autre responsable.
Tout l’enjeu est de réussir la transformation de la LCR, formation trotskiste orthodoxe, en un parti creuset de l’ensemble des sensibilités de la gauche radicale, le NPA. Le
problème, comme le souligne un adhérent, «c’est qu’on est pas mal à être rentrés au NPA sur des positions contradictoires». Voire inconciliables. «L’urgence est de rassembler le
NPA pour qu’il soit prêt à affronter la campagne des régionales sur des bases qui n’excluent personne», défend Sandra Demarcq, de la direction. Pour cela, une «motion de
rassemblement» doit être discutée dimanche en conseil politique national (CPN). Mais, une fois de plus, sauf exception, une grande alliance à la gauche du PS ne se fera pas. De quoi
désespérer les militants les plus «unitaires».«On ne s’est pas engagés dans ce parti pour aller tout seuls aux élections et faire 2% !» se décourage Leila Chaibi, autre membre
de la direction. «Le NPA était un moyen de passer à la politique crédible», ajoute un camarade qui se désole des «guérillas de chapelle» entre communistes et
anticapitalistes. «Le NPA ne veut pas bouger, le PCF non plus», déplore Chaibi qui voit dans cette nouvelle division électorale«un aveu d’échec de la gauche radicale».
«Ruptures». Après la déception des européennes, des départs ont eu lieu. La formation revendique désormais près de 8 000 adhérents, 1 000 de moins que lors de son
congrès fondateur de février. «Logique pour un parti en construction», relativise Alain Krivine. Arrivés enthousiastes en 2007 en provenance du mouvement social et associatif,
beaucoup de ces militants risquent de partir sur la pointe des pieds. «C’est plus compliqué»,oppose Krivine. «Certains nouveaux sont aussi sur une ligne ouvriériste, plus
dure», explique Yann Cochin, chef de file des plus unitaires au sein de la direction. Pour Edouard, responsable au CPN, «les départs seront des gens lassés qui ne voudront pas vivre
une traversée du désert».
Pour l’instant, aucune scission n’est annoncée. Mais certains au NPA revendiquent un «droit à l’expérimentation» pour faire campagne avec le Front de gauche. «Il n’y aura pas de
démobilisation si on ouvre la possibilité de mener la campagne que l’on souhaite», juge Cochin, de la direction. «Ce droit à l’expérimentation, je ne sais même pas ce que
c’est ! lui répond Grond, proche de Besancenot. On va voir qui ça représente au CPN, mais ce sera très très peu de monde.»«Si on nous ferme la porte, il y aura des
ruptures», prévient Cochin. «Nous sommes pour qu’il puisse y avoir des expériences différentes selon les régions», explique pour sa part Léonce Aguirre, membre du CPN. Mais,
selon lui,«ce que propose Cochin, c’est autre chose» : il s’agirait ni plus ni moins d’accepter que des militants NPA «unitaires» puissent faire campagne pour le Front de gauche
alors même que des listes autonomes NPA se présenteraient en face.
Dans une période pauvre en mouvements sociaux, les temps sont durs pour les anticapitalistes.
À quelques semaines du lancement de la campagne régionale, un premier état des lieux s’impose pour le NPA au lendemain de notre consultation nationale et à la veille d’un Conseil politique
national le 13 décembre qui lancera la campagne nationale de notre parti.
En l’absence d’un accord national satisfaisant les conditions politiques que nous avons posées, c’est désormais dans les régions que se discutent les listes et d’éventuels accords régionaux. Il
est vrai que les dernières embardées de Jean-Luc Mélenchon qui désormais s’intéresse de près à Europe-Écologie, montrent bien que, dans la gauche radicale, les problèmes ne sont pas des
oppositions entre unitaires et sectaires, mais bien des choix d’orientation et de cohérence. Choix d’indépendance vis-à-vis de la gestion libérale menée par le PS. Cohérence dans les partenaires
choisis: après avoir fait de la gauche du «non» aux traités constitutionnels l’alpha et l’oméga de sa politique, voilà le leader du Parti de gauche qui part draguer dans les eaux
d’Europe-Écologie.
Dans un contexte de crise économique et écologique, d’offensive globale du Medef et de la présidence Sarkozy, nous voulons faire de ces élections, en lien avec les mobilisations, un moment de
riposte. Sur le terrain même des offensives de la droite: l’emploi, la répartition des richesses, la lutte des sans-papiers, la relance des opérations guerrières en Afghanistan, le retour d’une
offensive sécuritaire aux relents racistes. À mi-mandat présidentiel, ces élections régionales prendront incontestablement valeur de test national. Il s’agit dès lors pour nous de défendre des
mesures marquant une rupture sociale et écologique afin que la crise ne soit pas payée par le plus grand nombre.
La gauche, comme on le sait, gère la plupart des régions. Ces élections auront valeur de bilan pour les majorités sortantes qui associent le plus souvent à une majorité d’élus socialistes, des
communistes et des écologistes voire des élus du Parti de gauche. Le PS avait promis de faire des régions des espaces de résistance aux politiques de la droite. Avec le résultat que l’on connaît:
subventions aux entreprises, aux lycées privés, privatisations.
C’est donc avec l’ambition d’un regroupement des forces de la gauche radicale, en indépendance complète avec les politiques social-libérales, que le NPA a abordé nationalement, et maintenant
régionalement, ces élections. Il y a aujourd’hui des accords unitaires en gestation dans deux des cinq régions où le PCF se présente directement avec le PS. En Bretagne, entre autres, le NPA, le
PG et des forces du PCF du Morbihan, mettent en place un cadre commun pour aborder cette échéance. De la même façon, en Lorraine, des discussions entre le PG, le NPA, les Alternatifs, et des
militants antilibéraux locaux pourraient déboucher sur un accord politique. Des discussions se poursuivent dans certaines régions, dont celle du Languedoc-Roussillon, un cas un peu à part lié à
la personnalité de son président Georges Frêche. Dans beaucoup de régions, le processus de discussion qui s’est poursuivi a été interrompu unilatéralement par le PCF. Pour être complet, il faut
également ajouter que les Alternatifs organisent une consultation nationale.
Il reviendra au Conseil politique national du NPA, dimanche 13 décembre, de définir, à partir de la consultation des militants du NPA, le profil et l’activité de notre parti.
Jean-Luc Mélenchon a proposé à Daniel Cohn-Bendit un « accord préalable » au second tour des régionales.
Quelle mouche a piqué Mélenchon pour qu’il tende la main à Cohn-Bendit ? Mercredi soir, sur France Inter, le président du Parti de gauche (PG) a proposé une alliance au deuxième tour des
élections régionales au leader d’Europe-Écologie.
Rappelant la décision du Front de gauche de constituer des listes autonomes au premier tour, il précise : « On arrive au second tour et là tout se joue. Nous pouvons avoir un accord
préalable, c’est-à-dire, nous, le Front de gauche et vous, les Verts, nous pouvons nous entendre à ce moment-là, nous sommes la majorité. » Cette offre politique tranche pourtant avec la
stratégie adoptée collectivement avec ses deux autres partenaires de la coalition, le PCF et la Gauche unitaire. Pour François Delapierre, « Mélenchon a saisi l’occasion de cette
émission avec Cohn- Bendit pour tendre la main à Cécile Duflot et aux Verts, qui se sont prononcés contre une union avec le Modem au second tour. Nous voulons leur signifier que nous sommes
prêts à dialoguer avec eux. » Le délégué général du PG ajoute : « Nous sommes confrontés à une difficulté politique car Martine Aubry a clairement parlé d’alliance avec le
Modem. Elle est allée trop loin. » François Delapierre fait référence aux propos tenus récemment par la première secrétaire du PS, sur France 2, où elle indiquait vouloir
« travailler » avec la formation centriste. « Nous souhaitons rassembler la gauche, les démocrates et les humanistes, donc le Modem par exemple, et tous ceux qui partagent
notre projet », détaillait Martine Aubry.
La proposition du PG jette le trouble, d’autant que Daniel Cohn-Bendit a précisé qu’il n’est « pas pour une exclusion du Modem », et qu’il « ne veut pas d’accord sur le dos du
PS ».
MINA KACI
Consultation nationale des Alternatifs
Régionales : la parole aux adhérent-e-s
des Alternatifs
Votes jusqu’au 12 décembre minuit
En l’absence d’unité de toute la gauche de transformation sociale et écologique, les adhérent-e-s des Alternatifs sont consulté-e-s à partir de deux orientations.
La consultation sera close le samedi 12 décembre, les résultats rendus publics le dimanche 13 décembre.
Ci-dessous, deux courtes contributions éclairant les orientations en débat :
MOTION 1:
"Accord national avec le Front de Gauche et d'autres forces :
Oui, ensemble !"
MOTION 1
"Accord national avec le Front de Gauche et d’autres forces : OUI, ENSEMBLE !"
Les élections régionales sont devenues un véritable casse-tête au Parti communiste français. Et une occasion de régler quelques comptes avec ses partenaires et en
interne.
La secrétaire nationale, Marie-George Buffet doit gérer les impatiences de son appareil. Voire même un certain esprit de revanche sur le congrès de décembre 2008 où
la minorité dite des "transformateurs" avait contesté la direction. Dans deux régions, ses leaders viennent de se faire écarter.
PIERRE LAURENTPRÉFÉRÉ À PATRICK BRAOUEZEC EN ILE-DE-FRANCE
Le premier, le plus emblématique, est Patrick Braouezec. Le député de Seine-Saint-Denis avait postulé pour conduire la liste en Ile-de-France et tenter d'élargir la
coalition électorale à des personnalités comme Clémentine Autain, la conseillère régionale sortante Claire Villiers, ou encore des
syndicalistes et des intellectuels.
D'intenses négociations ont agité les couloirs du parti depuis un mois, la direction tentant à plusieurs reprises de contrer cette candidature. En présentant d'abord Pierre
Laurent, numéro 2 du PCF ; puis, devant le peu d'enthousiasme interne, en faisant circuler le nom de la secrétaire nationale. Même insuccès. Enfin, en sollicitant d'autres élus connus. En
vain : les soutiens du député de Seine-Saint-Denis étaient réels parmi les élus.
Coincée, la direction a mis en place un "groupe de travail" avec les candidats et les secrétaires fédéraux. Pendant ce temps, Michel Laurent, le responsable de la
région pour le PCF et frère de Pierre, concoctait ses listes avec les courants internes les plus identitaires du parti. Objectif : garder Pierre Laurent comme tête de liste et conforter les
militants en présentant des listes où le PCF se taille la part du lion.
Lundi 8 décembre, Michel Laurent a obtenu par un vote une courte majorité au sein du groupe de travail en faveur de son frère. La tête de liste du "93" a été réservée à Marie-George Buffet. Et
comme lot de consolation, il a été proposé à M. Braouezec d'animer le comité de soutien... de Pierre Laurent.
MARIE-PIERRE VIEU JETTE L'ÉPONGE EN MIDI-PYRÉNÉES
Marie-Pierre Vieu, chef de file des "tranformateurs" au dernier congrès, a aussi fait les frais de cette fermeture en Midi-Pyrénées. Dans un vote au couteau, lors
d'une réunion des secrétaires fédéraux, elle se retrouvait à égalité avec un conseiller régional sortant, Charles Marziani, un fidèle de Mme Buffet.
Dans le débat, il lui a été clairement indiqué qu'il n'était pas question de confier un tel poste à une "liquidatrice du parti". Quant aux huit têtes de listes fédérales, la fédération
régionale PCF propose huit communistes. Mme Vieu a donc jeté l'éponge.
LES PARTENAIRES DU FRONT DE GAUCHE SE REBIFFENT
Du côté des amis de Jean-Luc Mélenchon et du Parti de gauche, on estime que la "deuxième force" du Front de gauche "mérite respect" et que les
listes doivent "refléter la diversité".
Le Parti de gauche revendique six têtes de listes régionales : outre l'Ile-de-France pour M. Mélenchon ("Ce sera l'Ile-de-France et rien d'autre", répère celui-ci), Rhône-Alpes, la
Franche-Comté, le Languedoc-Roussillon et les Pays de Loire.
La Gauche unitaire de Christian Picquet, plus modeste, aimerait conduire le Front de gauche dans deux régions : Rhône-Alpes et Haute-Normandie. Et avoir une tête de
liste pour son leader Christian Picquet dans un département d'Ile-de-France.
Toutes ces demandes ont pour le moment été refusées Place du Colonel Fabien.
"Le Front de gauche, ce n'est pas l'union autour du PCF. S'ils continuent comme ça, ils vont faire dérailler le train", grince un ami de M. Picquet.
Régionales : les militants du NPA partagés sur la stratégie du parti
NPA 7 décembre
2009 (AFP) - Les militants NPA se sont montrés partagés sur la stratégie de leur parti pour les régionales, la position défendue par Olivier Besancenot n'étant pas majoritaire
après le vote des adhérents qui s'est tenu la semaine dernière dans les assemblées départementales.
Une "motion de synthèse" sera présentée au Conseil politique national (parlement) du NPA qui se tient dimanche pour définir une "position nationale", a indiqué à l'AFP, Pierre-François Grond, du
comité exécutif du NPA.
Trois positions étaient soumises au vote des militants dans les assemblées départementales. 4.500 adhérents se sont exprimés sur les 8.000 membres à jour de cotisation, selon le NPA qui
revendiquait il y a peu 9.000 adhérents.
La première position (A), signée notamment par MM. Besancenot et Grond, a obtenu 36,3% des suffrages. Contre tout accord de gestion des exécutifs régionaux avec le PS et Europe-Ecologie, ce qui
empêche une alliance nationale avec le Front de gauche (PCF-Parti de gauche-Gauche unitaire), cette motion compte "poursuivre la politique de rassemblement dans les régions".
Le texte B de la fraction l'Etincelle de Lutte Ouvrière qui veut passer "directement" à la campagne du NPA, a recueilli 28,5% des voix.
Enfin, 31,5% des voix se sont portées sur la position C, soutenue par Leila Chaïbi (membre de la direction) et Yann Cochin (courant unitaire), favorables à des "listes unitaires" de la gauche de
gauche, à l'échelle nationale et régionale.
"On n'est pas majoritaire", le NPA est "assez partagé sur la politique régionale", a reconnu M. Grond qui signale un "double reproche" de la part des militants. "On a été un peu pris en tenaille"
entre ceux pour qui la politique unitaire est "vouée à l'échec", et "ceux qui reprochent de ne pas être allé jusqu'au bout" dans les discussions unitaires.
M. Cochin (Convergences et Alternative), qui espérait "un choc" en faveur de l'unité grâce au vote des militants, craint que la motion de synthèse ne soit "pas à la hauteur des enjeux". "On veut
laisser la liberté aux militants"
de rejoindre des listes Front de gauche "ouvertes à des alliances plus larges", demande-t-il.
"Avoir 36% des voix, ce n'est pas bon pour la direction d'un parti, il y a un vrai désaveu", a-t-il ajouté, se félicitant de la percée du courant unitaire depuis le congrès de fondation du NPA en
février 2009 (+15 points).
Selon M. Grond, le NPA devrait partir seul dans "deux-tiers des régions" et des "accords unitaires régionaux" se feront dans le tiers restant, citant la Bretagne où "tout est bouclé avec le Parti
de gauche, le Parti communiste du Morbihan et les Alternatifs", mais aussi la Basse-Normandie.
C'est "en bonne voie en Lorraine", a-t-il ajouté, parlant également du Languedoc-Roussillon, une "situation à part" avec "le cas George Frêche".
Nathalie Arthaud :
Lutte Ouvrière se lance
dans la bataille des régionales
Conférence de presse du
7 décembre 2009
Conclusions du congrès de décembre 2009
Politique aux élections régionales
Lutte ouvrière a tenu son congrès annuel, le week-end dernier. Ce congrès a été consacré comme tous les ans, à faire le bilan de nos activités et de nos interventions de l’année écoulée, de
décider de l’orientation de l’année à venir et bien sûr à élire notre direction.
Nos discussions ont été marquées par la crise et par son aggravation que nous mesurons très directement au travers de nos activités.
D’abord parce que les conséquences de cette crise touchent directement nos camarades, nos sympathisants, notre milieu, qui sont directement confrontés, années après années, mois après mois à
des plans de licenciements, à des fermetures d’usines, au chômage partiel qui ont connu une accélération brutale depuis un an.
Nous le mesurons précisément à travers l’activité de nos bulletins que nous continuons de distribuer dans les grandes entreprises, que ce soit dans la métallurgie, dans l’automobile, dans la
chimie, dans les hôpitaux ou à la SNCF où, partout, les effectifs fondent littéralement. Le même bulletin d’entreprise qui touchait il y a quelques années 2000 voire 5 000 travailleurs, ne
s’adresse plus qu’à des effectifs réduits, tombés parfois en dessous du millier de travailleurs. Et lorsque nous créons de nouveaux bulletins nous le faisons la plupart du temps dans de plus
petites entreprises. Mais cette activité qui permet de nous adresser directement, toutes les semaines, à des milliers de travailleurs, nous la poursuivons. Nos camarades sont toujours sur la
brèche et avec la crise ils sont plus que jamais encouragés à défendre les idées communistes dans leur milieu de travail.
Ce sont les classes populaires les plus touchées. Cette année où nous avons continué à assurer une présence militante dans les quartiers populaires, en allant directement discuter avec les
habitants, nous avons constaté semaines après semaines l’étendue de la catastrophe. Les restaurants du cœur mesurent l’explosion de la pauvreté au nombre d’inscrits, et bien nous, nous le
voyons au nombre de femmes et d’hommes que nous rencontrons et qui nous parlent de leur situation. Un tel nous explique qu’il vient d’être licencié d’une boulangerie une autre qu’elle vient
de perdre son emploi dans une maison de retraite et ainsi de suite. On se rend compte à quel point il y a des suppressions d’emplois non seulement dans les grandes entreprises dont on entend
parler, mais aussi dans de toutes petites structures.
Et tout cela s’ajoute au chômage, à la misère que l’on connaissait déjà avant. C’est ce qui rend la situation catastrophique pour des millions de gens, c’est ce qui les pousse dans la
détresse, dans le dénuement le plus total. Alors pour oser parler de reprise, de retour de la croissance ou de la fin du tunnel, il faut vraiment ne s’intéresser qu’aux actionnaires, qu’aux
financiers, qu’aux banquiers !
Nous avons fait aussi un bilan sur le plan international, de la guerre en Irak et en Afghanistan, avec la participation des troupes françaises et de la situation au Moyen-Orient.
Et comme nous le faisons chaque année nous avons consacré un temps important aux interventions des camarades étrangers, qui militent sur la même base que nous dans une dizaine de pays, aux
Etats-Unis, en Cote d’Ivoire, en Haïti, en Turquie, en Grande-Bretagne ou en Belgique. Leurs interventions ont montré une chose : que ce soit dans les pays riches ou dans les pays les
plus pauvres, eh bien la crise se traduit par un sauvetage des couches les plus riches et par une aggravation catastrophique des conditions de vie des classes populaires.
Nous avons procédé à l’élection de notre Comité Central, car je vous rappelle que notre direction collective est soumise chaque année au vote des militants.
Par ailleurs le congrès a donné quitus au CC sortant de la politique de l’année qui vient de s’écouler et il a approuvé le projet d’orientation pour l’année à venir, parmi laquelle il y a la
décision de présenter des listes LO aux élections régionales. A ce propos nous avons voté la motion suivante : « Le congrès approuve le choix du Comité central de présenter des
listes Lutte Ouvrière, dans toutes les régions de la France continentale, aux élections régionales du 14 mars 2010 ».
Nous serons donc présents dans ces élections régionales. Notre objectif dans cette campagne sera de défendre un programme pour les travailleurs face à la crise.
Aujourd’hui on nous parle de reprise, mais ce n’est pas la reprise de la production, ce n’est pas la reprise des investissements, ce n’est pas la reprise de l’emploi, c’est le redémarrage de
la finance, le redémarrage de la spéculation, c’est la formation de nouvelles bulles spéculatives. Voilà le résultat des milliards que le gouvernement a donné aux banques.
Les caisses de l’Etat ont été vidées pour que ces messieurs les capitalistes puissent sauver leurs profits, pour qu’ils puissent continuer leurs affaires nuisibles à toute la société et
maintenant, le gouvernement demande à toute la population de payer et de faire des sacrifices sur les services publics.
La société est littéralement étranglée par une mince couche de possédants qui continuent à s’enrichir en laissant derrière eux un champ de ruines dans l’économie, avec des usines fermées et
des travailleurs poussés au chômage puis à la pauvreté.
Nous dirons que cela ne peut pas continuer ainsi et cela ne continuera pas.
Nous expliquerons que le changement, l’espoir pour les travailleurs ne peut venir que d’une explosion sociale, il ne peut venir que d’en bas. Le changement ne viendra pas d’en haut. Il ne
suffira pas de changer une fois de plus l’équipe au pouvoir, de remplacer la droite par la gauche pour mettre fin aux licenciements et à la catastrophe sociale. Cela, ce n’est pas vrai et
nous ne le ferons pas croire.
Pour mettre fin au chômage, aux bas salaires, à la précarité et à la misère, il faut combattre ceux qui détiennent le pouvoir économique. Il faut imposer l’interdiction des licenciements, le
partage du travail entre tous, sans diminution de salaire. Il faut enlever aux banquiers la direction des banques en les expropriant. Il faut imposer un contrôle de la population sur les
décisions des grands actionnaires, sur leurs agissements, pour les empêcher de nuire.
Voilà en substance les idées que nous nous efforcerons de populariser dans ces élections.
Il ne s’agit pas à proprement parler d’un programme électoral pour les régions mais vu la situation catastrophique des classes populaires, il s’agit du programme indispensable aux
travailleurs.
Jeudi 03 décembre, les représentants des Alternatifs, de la FASE, du Front de Gauche (GU, PG, PCF), du MPEP, du NPA, et des Objecteurs de Croissance se sont à nouveau rencontrés à
Montpellier et ont discuté du projet de protocole d'accord que le NPA avait proposé.
Conclusion : un accord de la gauche de la gauche est possible en Languedoc-Roussillon.
Élections Régionales: communiqué commun
Alternatifs, FASE, Gauche Unitaire, M'PEP, NPA,
Objecteurs de croissance, PCF et PG
"Jeudi 3 décembre les représentants des organisations suivantes Alternatifs, FASE, M'PEP, NPA, Objecteurs de Croissance, et les composantes du Front de Gauche: Gauche unitaire, PCF et PG
se sont réunis pour envisager de présenter une liste unitaire de la gauche de transformation sociale et de l'écologie radicale aux prochaines élections régionales.
Les débats ont fait apparaître des convergences fortes: d'une part sur le programme régional qui nous serait commun, d'autre part sur la nécessité de présenter une liste unitaire de nos
organisations à cette échéance électorale.
Les débats ont également fait apparaître l'accord de tous pour considérer impossible une alliance au second tour avec une liste conduite par Georges Frèche que ses dérives populistes,
autoritaires et racistes disqualifient pour rassembler la gauche.
Nous souhaitons au second tour battre la droite en permettant un vote de gauche. Pour cela nous sommes favorables à des fusions démocratiques entre toutes les listes de gauche qui ne sont pas
derrière Frèche, à l'exclusion du MODEM et de toute formation de droite.
Les participants ont décidé de se retrouver sous peu pour poursuivre le dialogue en vue d'aboutir à une liste commune de la gauche antilibérale et anticapitaliste, et pour commencer à
formuler les axes d'un programme régional de rupture avec le capitalisme et le productivisme."
**********************
Régionales : accord historique en vue pour
“la gauche de la gauche”
"Qui a dit que Georges Frêche était un diviseur ? Il semblerait bien au contraire qu’il soit le catalyseur d’une alliance inédite du NPA et du Front de gauche en
Languedoc-Roussillon. Il reste néanmoins un point d’achoppement entre ces deux composantes : les têtes de listes."
La présidente du Poitou-Charentes est prête à garantir «5 places éligibles» dans sa région au parti de Bayrou.
Ségolène Royal (PS) a proposé publiquement samedi au Modem une alliance de premier tour aux régionales, en lui garantissant «cinq places éligibles» en Poitou-Charentes, a-t-elle indiqué
qui l’interrogeait sur «l’arc central» pour l’alternance suggéré par François Bayrou, ce dernier proposant une alliance allant de la gauche républicaine à la droite sociale.
«Il a raison, il faut faire cet arc central», a déclaré Ségolène Royal, interrogée par l’AFP. «Pourquoi attendre les prochaines élections?», a-t-elle interrogé en relevant que
«cinq places permettront de pouvoir constituer un groupe à la région».
La responsable socialiste, qui a indiqué avoir fait cette proposition au MoDem local, dit espérer que «le Modem central donnera son aval à cette innovation politique». L’ancienne
candidate à l’Elysée est «prête à rencontrer le président François Bayrou» et elle veut «faire de sa région un laboratoire du rassemblement, des altermondialistes au MoDem».
Elle fait valoir les points communs avec le projet de Bayrou, citant «éducation, valeurs, développement durable, identité».
Interrogée sur de possibles divergence avec la ligne de la direction du PS, elle a répondu: «il faut bien qu’il y ait des pionniers». «Il faut se rassembler, j’ai fait cette
proposition aux partenaires de gauche, aux communistes, à un certain nombre de Verts, à la société civile», a poursuivi la présidente et candidate indiquant qu’il y aurait un ouvrier de
Fabris, équipementier automobile de Châtellerault «en place éligible dans la Vienne».
début du vote des militants NPA sur la stratégie du parti
Les militants du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot ont commencé à voter lundi sur la stratégie de leur parti pour les régionales, alors que certains de ses membres espèrent
toujours s'allier au Front de gauche Parti communiste français (PCF)-Parti de gauche-Gauche unitaire.
"Ce qui est en jeu, c'est la position nationale du NPA" même s'il "peut y avoir des votes régionaux sur des spécificités d'accords régionaux", a déclaré à l'AFP Pierre-François Grond, du comité
exécutif du NPA.
Trois positions sont soumises au vote des militants qui se poursuit jusqu'à dimanche dans les assemblées départementales.
La première (A), signée notamment par Olivier Besancenot et Pierre-François Grond, s'oppose à tout accord de gestion des exécutifs régionaux avec le Parti socialiste (PS) et
Europe-Ecologie, ce qui empêche une alliance nationale avec le Front de gauche, tout en souhaitant "poursuivre la politique de rassemblement dans les régions".
Enfin, la position C, soutenue par Yann Cochin (courant unitaire), réaffirme "sa volonté d'aboutir à des
listes unitaires" de la gauche radicale, à l'échelle nationale et régionale.
Les membres du NPA sont invités à s’exprimer sur l’orientation que doit prendre notre parti à l’occasion des élections régionales. Il est extrêmement important qu’ils le fassent et que, pour ce
faire, ils participent massivement aux assemblées qui vont être convoquées. Car c’est de l’avenir du NPA dont il s’agit.
Deux questions préalables se posent :
1) un parti radicalement anticapitaliste et antiproductiviste doit-il se présenter aux élections si celles-ci sont uniquement considérées comme des moments de propagande et de témoignage, si
la perspective d’avoir des élus est perçue comme le début d’une perversion ?
2) dans l’hypothèse où avoir des élus n’est pas considéré comme une dérive électoraliste, mais bien comme un atout pour les luttes, un parti radicalement anticapitaliste et antiproductiviste
qui entend se présenter aux élections peut-il passer des alliances électorales avec d’autres si ceux-ci sont automatiquement considérés comme moins radicaux, moins purs et présentant donc un
risque sérieux de contamination réformiste ?
Il est utile d’avoir des élus s’ils sont soumis à des règles qui interdisent toute forme de professionnalisation (mandat impératif du parti ; pas de cumul ; nombre de mandats
successifs limités à deux ou trois selon les mandats, révocabilité). Des élus, ce sont des voix qui peuvent faire entendre avec plus d’efficacité la voix de celles et de ceux qui souffrent.
Des élus sont en situation de recueillir des informations utiles pour les luttes à mener et d’exprimer nos positions avec plus de chances qu’elles soient relayées. Des élus sont en capacité
de dénoncer et de lancer des alertes. Des élus enfin, ce sont des moyens financiers pour l’action.
Il faut pouvoir s’allier sur un contenu et des enjeux. Mais cela réclame un réel volontarisme. Et cela demande une maitrise de la crainte obsessionnelle de perdre sa pureté.
Si le NPA a pris l’initiative d’une démarche unitaire pour les élections régionales, s’il a manifesté l’indispensable volontarisme dans les premiers temps des rencontres, il s’est crispé, il
s’est raidi. Sans doute, le PCF lui a-t-il donné d’excellentes raisons. Ce durcissement s’est encore accentué après le CPN, bien que la position majoritaire n’y ait recueilli que 56% (et non
davantage ; puisque nous exigeons publiquement que les abstentions soient comptabilisées lors des scrutins officiels, commençons par le faire entre nous). Il s’est même encore fortement
durci entre la dernière position majoritaire du CE et le texte de la position A soumis au vote des membres du NPA. Ce durcissement s’est également traduit par des petites phrases
dévastatrices prononcées à dessein. Au volontarisme unitaire a succédé un volontarisme solitaire. Le retour au naturel des origines.
Malgré un bon début, nous avons échoué à manifester une volonté crédible d’unité.
Je considère comme contraire au principe même du débat démocratique la formule trop entendue depuis des mois du type « si on n’adopte pas mon point de vue, je m’en vais ». Mais
force m’est de constater la réalité d’une érosion née d’une déception croissante. Le parti, dans ses choix électoraux comme dans son fonctionnement, ne répond pas aux espérances qu’il a
suscitées. Il se voulait contagieux ; il est crispé dans la crainte d’être contaminé. Il se voulait ouvert ; il demeure très largement contrôlé par celles et ceux qui ont initié sa
création. Il n’attire plus. Il retient encore, faute de mieux. Mais pour combien de temps ?
Et pourtant, les attentes sont fortes. Et il n’est pas trop tard. Le NPA peut présenter une nouvelle offre. Elle est contenue dans la position C. Si celle-ci l’emporte, un signal fort sera
envoyé qu’on peut résumer en ces mots : au terme d’un intense débat, le NPA est en capacité de faire des propositions qui ne renient en rien ses principes fondateurs et qui sont
acceptables par ses partenaires.
Une telle offre ne pourra pas être négligée. Elle constituera un fait nouveau majeur. Si on peut douter qu’elle modifie la position de la direction du PCF, elle ébranlera. Sans nul doute chez
les autres partenaires potentiels, mais également à la base du PCF. Et si, en fin de compte, le NPA continue à être traité en paria, nous éviterons qu’on dise que le NPA a choisi de partir
seul. Sans avoir besoin d’explications tortueuses comme celles déjà préparées pour justifier la position A.
Et nous donnerons un nouveau souffle à la construction d’un NPA ouvert, démocratique, volontariste, anticapitaliste et antiproductiviste. A un parti de masse.
Je me joins donc à celles et à ceux qui souhaitent que la position C l’emporte.
Il faut plus que le sentiment d’avoir raison pour que le peuple nous donne raison.
Résolution de la Coordination Générale des 21 et 22 novembre 2009
Les Alternatifs participeront aux élections régionales pour mettre en oeuvre des politiques publiques alternatives sur le plan des solidarités, de la démocratie et de l’écologie,
en rupture avec la logique du système capitaliste et productiviste.
Pour cela ils continuent leur combat pour l’unité de toutes les composantes de la gauche de transformation sociale et écologique. Cette démarche converge avec l’appel unitaire “Réussir le
rassemblement”. Ainsi, ils poursuivront leur participation aux discussions initiées le 29 septembre pour aboutir à la constitution d’un cadre national unitaire large. Dans le même esprit,
ils continuent les discussions commencées au niveau régional et départemental.
Une charte de fonctionnement garantira une conduite et animation de campagne et une composition des listes reflétant la diversité des composantes du rassemblement.
Pour les Alternatifs, ce cadre doit conduire à un accord sur des orientations programmatiques et une démarche citoyenne. Nous défendrons les propositions suivantes :
Mise en place d’une démocratie active dans l’optique de l’autogestion : mise en œuvre d’un budget participatif, élaboration des projets avec les populations
Impulsion et soutien à des initiatives de reconversion écologique du système de production, notamment pour une politique agricole et alimentaire de qualité accessible à tous
Défense du bien public (eau et biodiversité …),
Refus du financement des établissements scolaires privés,
Développement des services publics avec association des usagers à leur gestion
Mise hors marché des biens communs à chaque fois que c’est possible,
Aménagement social, écologique et équilibré du territoire,
Politique de transition énergétique, notamment pour une sortie du nucléaire,
Réorientation des aides aux entreprises vers l’économie sociale et solidaire et les services publics Aide à la reprise par les salariés de leur entreprise en difficulté ou pas,
Priorité aux transports collectifs, notamment ferroviaires, gratuité, développement du ferroutage,
Un véritable service public de la formation professionnelle, et une valorisation des lycées professionnels publics,
Une réelle égalité femmes/hommes, des mesures et des équipements favorisant l’autonomie des femmes
Renforcement des solidarités à l’intérieur des régions et coopération internationale solidaire en priorité avec les pays du Sud
Contre les politiques de délégation de services publics au privé, création ou retour à des régies publiques.
La démarche doit associer et impliquer citoyens, citoyennes, associatif-ve-s, syndicalistes. Elle ne peut se limiter à un rassemblement cartellisé d’organisations politiques. Les
Alternatifs constatent les convergences avec d’autres courants de la gauche alternative, dont la FASE, sur les contenus et la démarche de la campagne pour les élections régionales.
Partout, dans chaque département, des forums citoyens seront mis en place. Cette démarche initiée lors de la campagne sera appliquée et développée tout au long du mandat.
Si un accord unitaire large est possible, la coordination générale donne mandat à l’exécutif pour l’adopter.
Si le 6 décembre un tel accord national large n’apparaît pas possible, les Alternatifs participeront aux élections régionales pour défendre et appliquer leurs propositions soit dans un
cadre national plus restreint, soit à l’échelle régionale.
Les Alternatifs devront choisir une des options suivantes :
Accord national avec le Front de Gauche et d’autres forces,
Accord national avec le NPA et d’autres forces,
Décision dans chaque région en recherchant une alliance la plus large possible.
Une consultation des adhérent-e-s sera lancée au plus tôt et devra être achevée au plus tard le 13 décembre. Pour que les débats dans les fédérations et les groupes locaux puissent se
dérouler dans les meilleures conditions, des motions présentant les différentes options seront envoyées aux adhérent-e-s, si possible par bulletin interne. Ces motions devront être
rédigées rapidement par ceux et celles qui les soutiennent. Les fédérations et les groupes locaux doivent d’ores et déjà organiser leurs débats. Le vote sera validé par une réunion de
l’exécutif.
Les axes essentiels pour Les Alternatifs dans le cadre d’une éventuelle participation aux exécutifs régionaux sont :
Mise en place d’une démocratie active :
Mise en œuvre d’un budget participatif, élaboration des projets avec les populations
Aide à la reprise par les salariés de leur entreprise en difficulté ou pas,
Participation des usagers à la gestion des services publics,
Défense et développement des services publics, en particulier de la formation professionnelle, et de l’éducation nationale et leur renforcement particulièrement dans les zones
rurales et les quartiers populaires.
Mise en œuvre d’une politique de transition énergétique basée sur les énergies renouvelables et les économies d’énergie, dans la perspective d’une sortie du nucléaire civil et
militaire.
Consultation des militants du NPA sur les élections régionales...
Le Conseil Politique National du NPA a lancé, comme nous nous y étions engagés, une procédure de consultation démocratique de l’ensemble des membres concernant l’orientation du NPA
pour les élections régionales de mars prochain. Vous trouverez ci dessous les 3 positions nationales en présence qui seront soumises à un vote contradictoire dans les réunions de militants d'ici
le 6 décembre.
Position A
Sur la politique du NPA pour les élections régionales des 13 et 20 mars 2010
Texte présenté par : Myriam Duboz, Catherine Faivre d'Arcier, Anne Leclerc, Yvan Lemaître, Galia, Trépère, Ingrid Hayes, Fredéric Borras, Sandra Demarcq, Olivier Besancenot, Basile Pot,
Myriam Martin, Béatrice Walylo, Coralie Wawrzyniak , Gérard Nicol, Alain Castan, Alain Pojolat, Pierre Baton, Christine Poupin, Guillaume Liegard, Vanina Giudicelli, Pierre-François Grond.Texte présenté à partir de la position 1 exprimée au CPN de novembre et par les camarades qui ont présenté la position 5.
Position B
"Dans les luttes comme dans les élections: une politique de rupture avec le capitalisme"
Texte présenté par Alex (CPN, 76), Annie (CPN, 85), Armelle (CPN, 92), Audrey (CPN, 21), Caroline (CE, 92N), Dimitri (CPN, 92N), Dominique (CE, 25), Françoise (CPN, 68), Fréderic (CPN, 78),
Gaël (CPN, 92N), Jacques (CE, 68), Jean-François (CPN, 93), Jean Noël (CPN, 55), Joaquin (CPN, 68), Jules (CPN, 44), Mahmoud (CPN, 37), Mathilde (CE, 92N), Pauline (CPN, 31), Sébastien (CPN, 74),
Siar (CPN, 67), Simone (CPN, 17), Sophie (CPN, 54), Vincent (CPN, 68), Virginie (CPN, 75), soutenue par les représentants de la Fraction l'Etincelle de Lutte ouvrière au CPN (Bernard 92, Flores
75, Jihane 75, Marie-Hélène 76).
Position C
"Pour des listes unitaires des forces antilibérales et anticapitalistes"
Texte proposé par Aguirre (CPN 75), Anne (CPN 93), Anthony (CPN 51), Christian (CPN 23), Danièle (CE, 93), Edouard (CPN 75), Fanny (CPN 75), Flavia (CPN 75), France (CPN 75), Jeremy (CPN 57),
Karel (CPN 59), Leila (CE, 75), Maël (CPN 75), Mireille (CPN 26), Monique (CPN 92), Morand (CPN 54), Olivier (CPN 63/93), Philippe (CPN 75), Régis (CPN 44), Robert (CPN 34), Roxane (CPN 75),
Stéphanie (CPN 94), Yannick (CPN 75), Yann (CE 92).
Parce que les élections régionales sont une occasion de débattre des politiques menées sur nombre de sujets essentiels à nos vies, l’AdOC propose d’agir pour une sortie du
capitalisme et du productivisme tout en cherchant à mieux vivre en région.
Même si la décroissance constitue un projet politique de gauche parce qu’elle se fonde sur une critique radicale de la société de consommation, du libéralisme et renoue avec l’inspiration
utopique du socialisme originel, nous réfutons les politiques d’accompagnement de la quasi-totalité des régions qui ont surtout brillé par leurs options développementistes.
C’est pourquoi, en cohérence avec sa plate-forme, l’AdOC lance cet appel dans les régions
:
Proposer des uto-pistes dans chaque région.
Se rencontrer, créer des réseaux régionaux et, pour celles et ceux qui le souhaitent
créer des listes et participer aux régionales.
Nous souhaitons ouvrir le débat sur les politiques régionales et proposer des « Uto-pistes » Régions-Décroissance, s’appuyant sur les « 10 chantiers de la Décroissance », et en
particulier :
Favoriser l’expérimentation locale, associative et collective, encourager le bon usage. Faire évoluer le rapport à la propriété et au partage des richesses. Construire une
politique de « ménagement du territoire » au service des individus. Améliorer la coopération territoriale.
Favoriser le transport par TER par une politique tarifaire incitative, privilégier les transports doux (vélo, marche à pied) ou collectifs dans le sens de la
gratuité. Créer des sites de co-voiturage et de voitures partagées.
Développer une agriculture paysanne et biologique de proximité qui protège l’environnement et enrichit la vie rurale, en favorisant la mise à disposition de terres.
Rechercher l’autonomie individuelle et locale par les jardins partagés, les réseaux d’acteurs et les circuits courts.
Mettre en œuvre des plans de réduction de la consommation d’énergie notamment dans les lycées, encourager la production locale d’énergie, agir pour le recyclage et le tri à
la source des déchets organiques.
Promouvoir la mise en place d’une dotation inconditionnelle d’autonomie (DIA) à travers des droits de tirage sur les services collectifs tels que l’énergie, l’information, la
formation, la santé, la culture, les transports.
Concevoir des conférences régionales sur l’innovation sociale et écologique en particulier sur les expériences coopératives, l’habitat partagé, l’économie sociale et
solidaire et la limitation des revenus.
Relancer la « production » de biens basés sur les échanges relationnels et conviviaux par le soutien ou la création de monnaies locales et régionales, de Systèmes d’Echanges
Locaux, de groupement d’achats et de banques du temps.
Encourager une croissance de la richesse des rapports humains en soutenant la transmission des savoir-faire traditionnels locaux. Soutenir les pédagogies alternatives et les
initiatives d’auto-construction dans le domaine de l’habitat.
Réorienter la recherche et la formation vers la transition écologique et création de filières dans les domaines de l’alimentation, de l’énergie, de l’habitat, des transports,
de l’artisanat et du tourisme écologique.
Permettre aux citoyens de s’impliquer réellement dans les instances de démocratie participative, organiser rencontres et débats. Œuvrer contre l’agression publicitaire et
soutenir la mise en place de médias locaux indépendants.
Nous vous invitons à rejoindre les collectifs régionaux et à venir enrichir nos réflexions pour une Décroissance régionale sereine, soutenable et conviviale.
"Pour la première fois depuis 23 ans, les écologistes d’Alsace se présentent unis aux élections régionales", se félicitent les membres de la liste Europe Ecologie Alsace (EEA), dévoilée aujourd'hui. Menée par Jacques
Fernique, secrétaire régional des Verts et tête de liste dans le Bas-Rhin, elle compte des écologistes sans
parti, des Verts, des membres du Mouvement écologiste indépendant d'Antoine Waechter -deuxième de la liste dans le Haut-Rhin, derrière
Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts- et du parti régionaliste Unser
Land. Il s'agit de "dépasser les prés carrés, les blessures du passé, les clivages ordinaires de l’action publique". Waechter, qui fut l'un des fondateurs des Verts, les avait quittés en
1994, pour fonder le MEI. Aux élections européennes du printemps dernier, sa liste Alliance écologiste indépendante
dans le grand Est avait obtenu 5,85 % des suffrages en Alsace. La liste Europe-Ecologie avait quant à elle atteint 16,88 %, devançant le PS dans la région. Une performance que la liste EEA entend
rééditer au printemps 2010, alors que chef de file PS, Jacques Bigot, aurait souhaité une alliance PS-Verts de premier tour.
"Reçus 16 sur 22. Consultés depuis vendredi dans toutes les régions, les militants du Parti communiste se sont prononcés largement pour des listes «Front de gauche élargi»,
indépendante du PS, au premier tour des régionales de mars."
Dans chaque région, les adhérents du PCF se sont prononcés sur le type de liste qu’ils entendent présenter au premier tour des élections régionales. A l’issue des trois
jours consacrés à cette consultation, 41 284 communistes avaient déposé un bulletin dans l’urne, soit 63,92 % des adhérents à jour de leur cotisations. Les résultats confirment le choix fait
par les conférences régionales, puisque dans 16 régions sur 22 le PCF ira à la bataille au premier tour sous l’égide de listes Front de gauche.
Inscrits : 5 388 Votants : 3 079 (57,1 %) Blancs et nuls : 225 Exprimés : 2 854
Liste Front de gauche élargi : 2 730 ( 95,6 %)
Liste de rassemblement avec l’ensemble des forces de gauche et écologiques dès le 1er tour : 124 (4,34 %)
ALSACE
Inscrits : 321 Votants : 140 (43,6 %) Blancs et nuls : 1 (1,3 %) Exprimés :139
Liste Front de gauche élargi : Pour : 128 (92,09 %) Contre : 11 (7,9 %)
AUVERGNE
Inscrits : 2017 Votants : 1 180 (58,5 %) Blancs et nuls 12 Exprimés : 1 168
Liste Front de gauche de large rassemblement :Pour 1 158 (99,14 %) Contre 10 (0,86 %)
BOURGOGNE
Inscrits : 1912 Votants : 1 477 (77,25 %) Blancs et nuls : 16 Exprimés : 1 461
Liste de rassemblement de la gauche dès le 1er tour avec le PS et les formations
de gauche qui le souhaitent : 718 (49,14 %)
Liste Front de gauche élargi : 706 (48,32 %)
Liste autonome du PCF : 37 (2,53 %)
BRETAGNE
Inscrits : 2 628 Votants : 1 891 (71,96 %) Blancs et nuls : 46 Exprimés : 1 845
Liste de rassemblement de toute la gauche y compris le PS dès le 1ertour : 1 052 (57,02 %)
Liste Front de gauche élargi : 793 (42,98 %)
CENTRE
Inscrits : 3 151 Votants : 2 333 (74,04 %) Blancs et nuls : 30 Exprimés : 2 303
Liste Front de gauche de large rassemblement : 1 427 (61,96 %)
Liste d’union des forces de gauche (PC, PS, PG, PRG, Verts, G.U...) : 876 (38,04 %)
CHAMPAGNE-ARDENNE
Inscrits : 1205 Votants : 741 (61,49 %) Blancs et nuls : 21 Exprimés : 720
Liste de rassemblement de toute la gauche dès le 1er tour : 499
(69,31 %)
Liste Front de gauche : 221 (30,69 %)
CORSE
Inscrits : 391 Votants : 257 (65,73 %) Blancs et nuls : 0 Exprimés : 257
Liste Front de gauche élargi : 249 (97 %)
Liste PCF : 8 (3,11 %)
FRANCHE-COMTÉ
Inscrits : 766 Votants : 572 (74,67 %) Blancs et nuls : 7 Exprimés : 565
Liste du PCF Front de gauche : 383 (67,79 %)
Liste du PCF ouverte au monde social, syndical et associatif : 169 (29,91 %)
Liste d’union avec le PS : 13 (2,3 %)
ILE-DE-FRANCE
Inscrits : 14 265 Votants : 7 740 (54,26%) Blancs et nuls : 203 Exprimés : 7 537
Liste Front de gauche élargi : 6 711 (89,04 %)
Liste présentée et conduite par le PCF : 719 (9,54 %)
Union dès le 1er tour avec la liste conduite par le PS : 107 (1,42 %)
LANGUEDOC-ROUSSILLON
Inscrits : 5 082 Votants : 3 245 (63,8 %) Blancs et nuls : 59 Exprimés : 3 186
Liste Front de gauche élargi : 2 797 (87,7 %)
Liste d’union avec le PS dès le 1er tour : 389 (12,2 %)
LIMOUSIN
Inscrits : 1424 Votants : 914 (64,19 %) Blancs et nuls : 13 Exprimés : 901
Liste Front de gauche : 792 (87,9 %)
Liste de reconduction de la majorité sortante (PCF, PS, ADS, Verts) :109 (12,1 %)
LORRAINE
Inscrits : 1 143 Votants : 808 (70,6 %) Blancs et nuls : 37 Exprimés : 771
Liste de rassemblement de toute la gauche dès le 1er tour : 496
(64,3 %)
Liste Front de gauche élargi : 275 (35,6 %)
MIDI-PYRÉNÉES
Inscrits : 4 200 Votants : 2 795 (66,5%) Blancs et nuls : 54 Exprimés :2 741
Liste Front de gauche élargi : 2 039 (74,3 %)
Liste de toute la gauche avec Front de gauche, PS, mouvement syndical et associatif : 533 (19,4 %)
Liste de rassemblement progressiste à l’initiative du PCF, ouverte au mouvement social : 169 (6,1 %)
BASSE-NORMANDIE
Inscrits : 691 Votants : 564 (81,6 %) Blancs et nuls :14 Exprimés : 550
Liste de rassemblement de toute la gauche incluant les composantes du Front de gauche, les citoyens, le MRC, le
PRG, le PS et les Verts :288 (52,36 %)
Liste Front de gauche élargi : 262 (47,6 %)
HAUTE NORMANDIE
Inscrits : 2 078 Votants : 1 459 Blancs et nuls : 20 Exprimés :1 439
Liste de la gauche combative incluant le Front de gauche et ouverte au mouvement social ouverte : 1 206
(83,8 %)
Liste d’union dès le 1er tour avec majorité sortante à direction PS :110
(764 %)
Liste PCF : 123 (8,55 %)
NORD-PAS-DE-CALAIS
Inscrits : 2 724 Votants : 1 689 (62 %) Blancs et nuls : 25 Exprimés : 1 664
Liste large rassemblement représentative de la région allant bien au-delà du Front de gauche : Pour : 1
613 (96,9 %) Contre : 51 (3,06 %)
PAYS-DE-LA-LOIRE
Inscrits : 2 999 Votants : 1 879 (62,6 %) Blancs et nuls : 35 Exprimés : 1 844
Liste Front de gauche élargi : 1 052 (57,05 %)
Rassemblement de toute la gauche sans exclusive : 792 (42,9 %)
PICARDIE
Inscrits : 1 424 Votants : 868 Blancs et nuls : 46 Exprimés : 822
Liste Front de gauche élargi : 748 (91 %)
Liste avec Maxime Gremetz : 48 (5,8 %)
Liste union dès le 1er tour avec le PS : 26 (3,1 %)
POITOU-CHARENTES
Inscrits : Votants : Exprimés :
Liste de rassemblement de toute la gauche dès le 1er tour
Liste Front de gauche élargi :
PROVENCE-ALPES-CÔTE DAZUR
Inscrits : 5 704 Votants : 4 196 Blancs et nuls : 178 Exprimés : 4 018
Liste Front de gauche : 3 788 (94,2 %)
Liste d’union dès le 1er tour avec le PS : 230 (5,7 %)
RHÔNE-ALPES
Inscrits : 5 826 Votants : 3 469 (59,5 %) Blancs et nuls : 48 Exprimés : 3 421
Liste Front de gauche élargi : 2 507 (73,2 %)
Liste de large rassemblement présentée par le PCF : 705 (20,6 %)
Liste de large rassemblement de toute la gauche dès le 1er tour : 209
(6,1 %)
Élections régionales : quelle politique unitaire ?
Face à la politique de la droite, l’unité doit être sans concessions vis-à-vis de la gauche de gestion et de renoncement, incarnée par le PS et Europe-Écologie.
Tout au long de ces derniers mois, le NPA a mené une politique unitaire offensive, et c’est lui qui a été à l’origine de la première réunion unitaire. Il ne s’agit pas d’une quelconque posture
visant à démontrer on ne sait quoi, mais bien de la compréhension qu’une telle politique est une nécessité profonde et durable.
Dans une situation marquée tout à la fois par la crise globale du capitalisme, une politique brutale de la droite sur le terrain social comme sur les questions des droits démocratiques et la
démission des forces traditionnelles du mouvement ouvrier syndical et politique, il importe d’apporter des réponses à la hauteur des enjeux. Il s’agit pour nous de mener un combat frontal contre
la politique du gouvernement dans l’indépendance politique vis-à-vis de la gauche de renoncement et d’adaptation au système incarnée par le PS ou Europe-Ecologie.
Mais l’unité s’entend pour nous avec un contenu. Pour ces élections, il nous faut de manière indissociable lier un positionnement anti-crise et anti-droite, la défense sur les terrains
programmatique et stratégique d’une orientation clairement alternative à la gestion socialiste des régions.
Du côté du PCF, la position est claire, pas d’accord possible avec le NPA. Les multiples déclarations de ses dirigeants ne laissent aucune ambiguïté sur le sujet et c’est pour des raisons
politiques de fond que le Parti communiste nous évince aujourd’hui du cadre unitaire. Le préalable mis par ce parti, la gestion commune des régions avec le Parti socialiste, est inacceptable pour
le NPA.
Ce n’est pas une coquetterie de notre part vis-à-vis d’un PS abstrait, mais l’appréciation du cours de ce parti, des politiques qu’il défend. C’est peu dire que nous sommes en désaccord avec le
bilan de la gestion socialiste dans vingt régions. Il s’agit par exemple des multiples subventions publiques à des grands groupes privés ou le financement de la formation professionnelle
contrôlée par le Medef, pour ne prendre que ces deux exemples. La cerise sur le gâteau, c’est l’évolution même des débats au sein du PS avec la perspective de nombreuses alliances avec le Modem
au deuxième tour des élections régionales.
Là encore, il ne s’agit pas d’un procès d’intention, mais d’une politique d’ores et déjà annoncée par de nombreux présidents socialistes sortants. Pour notre part, nous avons la volonté
d’appliquer les points essentiels de notre programme, pas de faire le contraire de ce pourquoi nous sollicitons les suffrages des électeurs. C’est aussi avec cette vieille pratique qu’il faut
rompre, si l’on souhaite réellement susciter un renouveau à gauche.
Le PCF participe à la gestion de seize régions et entend continuer, voire étendre cette politique. Il l’a dit et redit avec une belle constance. Ce n’est pas, ce ne sera pas notre orientation.
Fondamentalement, c’est pour cette raison que depuis deux mois, le PC a refusé toute discussion programmatique. Et il y a bien évidemment un lien entre programme et stratégie: ou bien défendre
une politique de rupture avec le système, ou bien un programme «socialo-compatible», il n’y a pas moyen de ruser, car pendant la campagne électorale, la gestion va continuer.
Dans le cours même de la discussion, nous avons essayé de lever les obstacles à un rassemblement de l’ensemble de la gauche antilibérale et anticapitaliste à ces élections. Certains auront même
trouvé que nous sommes allés trop loin dans les concessions. Mais parce que nous souhaitons réellement l’unité, nous avons modifié nos positions en cherchant des compromis (*). Il n’est en
revanche pas possible d’accepter l’oukaze du PCF. Ce dernier porte donc la responsabilité du processus d’éclatement du cadre unitaire.
Pour ces raisons, disons-le clairement, les possibilités d’un accord national sont aujourd’hui réduites. Mais que ce soit au niveau national ou dans les régions, le NPA, dans les semaines qui
viennent, poursuivra les discussions en cherchant à rassembler toutes les forces disponibles pour une telle politique. Ni adaptation au cadre proposé par la direction du PCF ni satisfaction d’un
repli solitaire, qui ne constitue pas notre politique. Voilà les deux écueils qu’il faut éviter.
Guillaume Liégard
Voici la proposition que le NPA a faite lors de la réunion du 16 novembre où le Front de Gauche n'est pas venu :
"La possibilité de participer aux exécutifs régionaux dépend donc des rapports de force politiques et sociaux qui conditionnent la politique qui pourrait y être réellement mise en œuvre. Nous
avons la volonté d’appliquer les points essentiels de notre programme, pas de faire le contraire de ce pourquoi nous sollicitons les suffrages des électeurs. Nous refuserons donc de participer à
un exécutif dominé par le PS ou Europe Ecologie qui mènerait une politique libérale conforme aux exigences du patronat et de l’Union Européenne. Nous refuserons bien évidemment toute alliance
avec le Modem ou une quelconque organisation de droite. Notre campagne, comme notre politique si nous sommes élus, n’ont pas d’autre objectif que de permettre aux travailleurs et aux classes
populaires d’imposer leurs exigences contre la politique du patronat et de la droite, de porter ces exigences.
Dans le cadre des mesures d’urgences contre la politiques des classes dirigeantes face à leur propre crise, nous proposons quelques mesures de rupture, sur lesquelles nous ferons campagne et que
nous sommes prêts à porter dans les conseils régionaux en aidant les mobilisations et en nous appuyant sur elles :
- les transports gratuits et 100 % publics,
- le refus des subventions au patronat et la récupération des aides versées aux entreprises qui licencient,
- un service public de la formation professionnelle et l’arrêt du financement de la formation contrôlée par le Medef, -
- l’arrêt des fonds publics pour les lycées privés, le refus de la précarité pour les personnels des régions…
C’est sur ces points clés programmatiques que s'établit notre stratégie dans les conseils régionaux . Notre campagne comme la politique de nos élus viseront à créer les conditions de leur mise en
oeuvre."
Il est tout de même significatif qu'au plan national, personne ne veuille de cette formulation qui représente de la part du NPA une concession de taille. La raison de fond, c'est que le PCF a
justement une longue tradition de gestion conforme aux exigences du patronat et de l'UE. Il a participé de nombreuses fois à des gouvernements dominés par les socialistes, que ce soit à la tête
de l'Etat ou, actuellement, dans 16 des 22 régions. Il ne veut ainsi rien écrire qui l'empêche de continuer. Pourquoi les autres partenaires n'osent refuser cela ? C'est bien dommage.
Considérant qu'il n'était en fait pas invité à une réunion excluant explicitement d'un point de vue "stratégique" sa démarche concernant les exécutifs de région, le NPA n'était pas présent à la
réunion du 18 novembre convoquée par le Front de Gauche.
Une réunion très positive en vue d'un accord pour les Régionales
Le Parti de Gauche se félicite des conclusions de la réunion du 18 novembre. Ce rendez-vous avait été proposé lors de la dernière assemblée du groupe du travail du 10 novembre par les composantes
du Front de Gauche à partir de son texte dit du 28 octobre. Il a réuni, outre les trois formations du Front de Gauche (GU, PCF, Parti de Gauche) les Alternatifs, la Fédération (FASE), le PCOF, le
MPEP et République et Socialisme. Toutes ont décidé d'entamer en commun un processus de travail concret en vue d'un accord pour les Régionales.
Ce processus respectera cependant les consultations internes en cours ou prévues de plusieurs des formations présentes. Il s'agit d'une étape positive en vue d'une large unité de l'autre gauche
aux élections régionales. Etant entendu que pour le Parti de Gauche, ce processus, dont le cadre stratégique est le texte du 28 octobre, devra rester ouvert jusqu'au bout aux forces absentes de
cette réunion dont le NPA.
Contact Eric Coquerel SN Chargé des relations unitaires et extérieures
RELEVE DE DECISION COMMUN DE LA REUNION DU 18 NOVEMBRE
Mercredi 18 novembre a eu lieu une réunion à partir du texte proposé le 28 octobre par les composantes du Front de Gauche à l'ensemble des mouvements réunis au sein du groupe de travail.
A l'issue de cette réunion, les organisations présentes (Alternatifs, FASE, Gauche Unitaire, PCF, PCOF, Parti de Gauche, M'PEP, République et Socialisme, *) ont décidé de
poursuivre ce processus de travail qui reste ouvert. Plusieurs rendez-vous ont été fixés dans les deux semaines à venir pour discuter de ce qui pourrait constituer le projet, l'intitulé et la
charte de fonctionnement de l'accord national sur des listes unitaires larges. La prochaine réunion plénière est, elle, fixée au 3 décembre.
La forme et le calendrier de ce processus a été élaboré afin de respecter les consultations militantes et donc les décisions de chacune des forces présentes comme de celles qui pourraient le
rejoindre.
(*) la FASE a expliqué que le Forum Social des Quartiers Populaires - FSQP - ne pouvait venir ce mercredi mais déclarait rester intéressé par le processus en cours.
Cécile Duflot et Augustin Legrand en piste pour les régionales
L'"enfant de Don Quichotte" considère que les écologistes ont "le plus de courage politique pour engager les réformes".
Cécile Duflot brigue la tête du Conseil Régional d'Ile-de-France avec Augustin Legrand. (AFP)
Cécile Duflot a lancé samedi 14 novembre sa campagne des régionales de mars lors d'un forum d'Europe-Ecologie, en
insistant sur la dimension sociale de son projet.
"Région réconciliée"
La secrétaire nationale des Verts a appelé à une "région village qui rassemble les Franciliens", une "région réconciliée", après des tables-rondes où la
répartition inégale des richesses et la spéculation foncière ont été vivement critiquées.
Convaincu
Augustin Legrand fait partie des "gens qui s'engagent vraiment, sincèrement, sur une conviction très forte", s'est enthousiasmée Cécile Duflot. Le porte-parole des "Enfants de Don Quichotte" considère quant à lui que ce sont les écologistes qui ont "le plus de courage politique
pour engager les réformes" nécessaires pour lutter contre l'exclusion, alors qu'avec la crise, "les gens sont de plus en plus précarisés". Il a déclaré qu'"il était là non parce
que déçu mais parce que convaincu".
Plan climatique
Alors que la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques se tiendra à Copenhague en décembre, Cécile Duflot a redit l'urgence d'adopter un plan pour lutter
contre le changement climatique. "Il ne s'agit plus de subir le changement mais d'être le moteur de la transformation (...) de faire des régions de demain les laboratoires de la
transition écologique", a-t-elle lancé. "Quel que soit le résultat de Copenhague, il faudra en Ile-de-France, un plan d'adaptation au changement climatique".
Déclaration du NPA sur les régionales
La réunion unitaire afin de préparer les échéances électorales des régionales était attendue. Quelques jours après son Conseil Politique National, le NPA a porté des amendements au texte
commun proposé il y a une dizaine de jours par le Front de Gauche.
Ces amendements portent sur les questions suivantes : le programme, le profil national et l’indépendance vis-à-vis de l’orientation social-libérale qui domine le PS et Europe-Ecologie. Nous
avons pu constater que, sans partager l’ensemble de nos propositions, nos amendements rejoignaient les préoccupations de beaucoup de composantes de cette réunion qui entendent débloquer la
situation et non pas la figer.
A notre grande surprise, les forces constitutives du Front de Gauche se sont prononcées dans un sens de rupture et d’exclusive vis-à-vis du NPA. Elles ont refusé de poursuivre la discussion,
en convoquant une nouvelle réunion, le 18 novembre, dont la base est la constatation d’un « désaccord stratégique avec le NPA ». Le texte du Front de Gauche est à prendre ou à laisser, et
celui-ci souhaite commencer sans attendre la campagne électorale. Cette attitude inélégante n’est pas à la hauteur des enjeux. Pourtant, plusieurs forces, dont le NPA, ont annoncé
qu’ils devaient consulter leurs militants qui, seuls, pouvaient entériner la position de leur parti.
Nous regrettons cette situation. Nous avons proposé une nouvelle réunion unitaire à partir de nos amendements, qui ne sont pas à prendre ou à laisser, et que nous sommes prêts à compléter
d’autres éventuellement. Cette réunion est ouverte à l’ensemble des forces qui se sont réunies depuis septembre et qui souhaitent offrir une véritable alternative à gauche. Elle aura lieu le
16 novembre et le NPA y fera de nouvelles propositions.
Enfin, des réunions se tiennent aussi dans les régions, preuves que le processus unitaire se poursuit et c'est positif.
L'assemblée générale d'ADS, réunie le 9 novembre 2009 à Limoges, souhaite la poursuite et l'approfondissement de la politique de gauche engagée au Conseil régional du Limousin depuis de
nombreuses années.
C'est pourquoi, afin de battre la droite autour d'un projet commun, elle appelle :
- à la constitution dès le 1er tour d'une liste d'union comprenant les formations de la majorité sortante ;
- et à son élargissement aux autres forces de progrès.
Cet appel s'appuie sur :
- le bilan de la majorité de gauche sortante élue en 2004 qui a tenu ses engagements au service du Limousin et de ses habitants ;
- la gestion commune et la participation active du groupe ADS à l'exécutif du Conseil régional sans discontinuer depuis 1992 ;
- l'impact national de cette élection : le rassemblement est indispensable face à une droite qui remet en cause la démocratie locale et qui affirme ses ambitions de reconquête des régions.
L'assemblée générale d'ADS mandate donc sa direction pour participer à toute discussion et négociation permettant de réaliser cet objectif en veillant à la juste représentation d'ADS.
Cette résolution a été adoptée à l'unanimité moins deux abstentions
NDLR : La majorité sortante du Conseil régional du Limousin est composée d'ADS, du PCF, du PS et des Verts. Le Conseil est présidé par Jean-Paul Denanot (PS).
Désaccord Front de Gauche-NPA
Le NPA et le Front de gauche (PCF-Parti de gauche-Gauche unitaire) restent en net désaccord sur la question de la
participation aux exécutifs régionaux suite à leur rencontre (qui comprenait d'autres formations comme la Fédération pour une alternative sociale et écologique, les Alternatifs,…) mardi soir au
siège du PG à Paris.
Lors de cette rencontre de plus de trois heures trente, en présence de Jean-Luc Mélenchon - parti avant la fin -, Olivier Besancenot (NPA) qui souhaite “discuter de 3 ou 4 éléments-clefs
programmatiques”, a proposé “une nouvelle réunion de travail”, vendredi ou lundi, sur la base du texte du Front de gauche amendé par le Conseil politique national du NPA ce week-end. Selon cette
version amendée, la participation aux exécutifs “ne sera pas possible dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe-Ecologie qui mènent des politiques d’adaptation au
libéralisme”, une proposition inacceptable pour le PCF comme pour le PG
“Nous, on invite à une réunion de ceux qui sont d’accord sur la base stratégique”, c’est-à-dire un premier tour des
régionales en autonomie du PS avant de rejoindre socialistes et écologistes pour participer à des majorités de gestion, a expliqué Francis Parny, représentant le PCF à cette réunion. Même si “la
porte n’est jamais fermée”, “on ne peut pas obliger un âne à boire quand il n’a pas soif”, a résumé F. Parny, en direction du NPA.
“On ne peut pas accepter l’idée de ne pas aller dès le départ dans des majorités avec le PS et Europe-Ecologie”, a
renchérit Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche qui ne veut “pas de réunion sur la base de l’amendement du NPA”. Pour le parti de Gauche, le NPA veut «imposer en réalité, quelque
soient les conditions mises, le refus à l'avance de participer a la gestion d'une région dès lors que notre alliance n'aurait pas, à elle seule, la majorité absolue à gauche. Olivier
Besancenot a d'ailleurs explicité à plusieurs reprises cet amendement, en alléguant qu'il ne pouvait être question d'une majorité de gestion avec le PS et les Verts».
Du 30 novembre au 6 décembre, les militants du NPA trancheront. D'ici là, les militants du PCF auront également tranché
après les conférences régionales du PCF des 7 et 14 novembre.
Question de cohérence ...
Chaque jour, l'envie de chasser Sarkozy grandit. Pour y parvenir, on veut nous vendre une solution «pragmatique», celle d'une alliance rose/orange/verte rendue possible par la dérive du PS vers
la droite.
Le NPA propose une autre voie. Il œuvre à l'unité la plus large dans les luttes et les mobilisations. Pour les régionales à venir, il propose l'unité de la gauche antilibérale et anticapitaliste
sur la base de mesures d'urgence sociales et écologiques inédites. Souvent à son initiative, les réunions unitaires au plan national et dans les régions se multiplient. Rien n'est encore joué.
Les dirigeants du PCF multiplient les déclarations hostiles au NPA, accusé de ne pas vouloir mettre «les mains dans le cambouis». L'accusation vise à masquer la vraie divergence.
Le fossé qui sépare les programmes du PS et celui d'une gauche digne de ce nom justifie la présentation de listes séparées de celle des socialistes partout. Mais à quoi bon se rassembler dans une
campagne électorale de façon indépendante du PS si c'est pour se faire satelliser pendant les cinq ans qui suivent dans les parlements régionaux ? À quoi bon défendre la mobilisation des fonds
publics pour satisfaire les besoins sociaux et les mesures écologiques, si c'est pour voter ensuite des budgets qui dilapident l'argent public en cadeaux au patronat licencieur et aux lycées
privés ? Les politiques d'union de la gauche sous direction socialiste ont souvent été expérimentées à toutes les échelles, sans que cela améliore le sort des populations.
En 2004, la gauche remportait les élections dans 20 régions sur 22 et annonçait qu'elles constitueraient un bouclier pour protéger les populations contre les méfaits du gouvernement de droite.
Malgré la participation du PCF, il n'en a rien été. Prendre nos responsabilités pour appliquer un programme radical si nous avons le rapport de force, oui.
Accepter de cautionner dans les institutions l'inverse de ce pourquoi nous nous battons tous les jours, non. C'est une question de cohérence.
La réunion du 10 novembre, qui se déroulait à notre siège, constituait la 6ème rencontre du Groupe de travail qui rassemble, depuis le 28 septembre, les Alternatifs, la FASE,
le FSQP, Gauche Unitaire, le M'PEP, le NPA, le PCF, le PCOF, le Parti de Gauche et République et Socialisme.
Il est utile de rappeler à quel stade de discussion s'inscrivait cette réunion.
Le 28 octobre dernier, les formations du Front de Gauche ont proposé à l'ensemble du groupe de travail un texte présentant les points stratégiques essentiels à partir desquels
nous pensions possible de conclure un accord national. Nous avions conçu cette proposition non seulement à partir des positions des formations du Front de Gauche, mais également en
tenant compte le plus possible des points de vue et arguments exprimés par l'ensemble des organisations participant déjà au groupe de travail lors des trois premières
réunions.
A des degrés divers, ce texte a été reçu favorablement par toutes les organisations présentes ce jour-là, bien que certaines délégations nous aient dit devoir consulter leurs
instances pour apporter une réponse plus affirmée. Nos camarades du NPA ont notamment expliqué que c'était leur CPN du 7 et 8 novembre qui jouerait ce rôle. Nous avons donc décidé de
reporter la réunion sur le cadre stratégique au 10 novembre.
Cette date constituait donc un rendez-vous important et concernait en réalité des points dont nous discutons maintenant depuis les 5 dernières réunions.
Depuis le début de ces discussions, nous avons considérablement avancé. Le Parti de Gauche a d'ailleurs rappelé mercredi que nous avions réussi à régler quasiment tous les points
stratégiques qui faisaient débat entre nous, y compris ceux que les « observateurs » annonçaient infranchissables.
Il parait nécessaire de rappeler ces acquis communs :
des listes autonomes du PS et des Verts au premier tour, principe renforcé depuis le vote du CN du PCF ; les premières conférences régionales du PCF vont quasiment toutes dans ce
sens, confirmant ainsi la dynamique en cours.
l'accord sur les trois objectifs indissociables de la campagne : changer la donne à gauche, battre la droite, rassembler une majorité sur un programme de transformation.
l'engagement à une fusion démocratique de notre liste avec le PS et les Verts au 2ème tour pour battre la droite, en excluant toute présence du Modem.
Il ne reste donc qu'un dernier point pour parvenir à un accord : s'entendre sur la volonté de participer aux exécutifs dès lors que trois conditions sont remplies : la possibilité de
mettre en œuvre les points essentiels de notre programme, le rapport de force permettant effectivement de les appliquer et l'exclusion de toute participation du Modem ou d'une quelconque
organisation de droite.
Ces quatre points composent la proposition du Front de gauche à l'ensemble du groupe de travail.
Plusieurs mouvements ont confirmé hier soir se reconnaître sur la globalité de ce texte. Certains, notamment la FASE et les Alternatifs, précisant bien qu'il faudrait vérifier, sur
la base de cette entente stratégique, que nous soyons d'accord sur les points essentiels du programme sur lesquels se jouerait notre place dans les exécutifs. La question des
modalités d'application du rassemblement et de la campagne (notamment le nom de l'alliance et les lieux commun de prises de décision) est également à affiner. La possibilité de nous accorder
rapidement avec de nombreux mouvements présents hier est déjà une bonne nouvelle car elle est la promesse de l'élargissement de l'unité de l'Autre gauche engagée lors des élections européennes.
Reste évidemment l'alliance que nous continuons à souhaiter avec le NPA. Sa délégation, menée par Olivier Besancenot et Pierre-François Grond, a proposé les amendements issus de son CPN du
week-end dernier. La plupart ne changeaient pas la nature du texte du 28 octobre et d'autres introduisaient des propositions programmatiques. Un seul pose en réalité une véritable
difficulté. Le débat de plus de 3 heures s'est donc centré sur lui. Il indique en effet un point de blocage stratégique qui, s'il n'est pas résolu, ne peut nous permettre de mener une
campagne suffisamment homogène pour être efficace et espérer atteindre les objectifs que, par contre, nul n'a demandé de modifier.
Il s'agit de la phrase qui, au sujet des exécutifs, en plus des trois conditions déjà énoncées, dit : " Cela ne sera pas possible dans le cadre d'exécutifs qui seraient
dominés par le PS et/ou Europe-Ecologie qui mènent des politiques d'adaptation au libéralisme". Au cours des échanges sur cette question est apparu rapidement que le problème
n'était pas de conditionner la participation à la gestion des régions au refus "des politiques d'adaptation au libéralisme", ce dont chacun convient. La raison d'être de cet
amendement tient donc dans la première moitié de la phrase : il s'agit d'imposer en réalité, quelles que soient les conditions mises, le refus à l'avance de participer a la gestion d'une
région dès lors que notre alliance n'aurait pas, à elle seule, la majorité absolue à gauche. Olivier Besancenot a d'ailleurs explicité à plusieurs reprises cet amendement, en alléguant qu'il
ne pouvait être question "d'une majorité de gestion avec le PS et les Verts".
Nous respectons cette position mais elle ne peut être celle de l'alliance large à laquelle nous aspirons. Elle rend impossible à l'avance, dans quasiment toutes circonstances, l'ambition
majoritaire que nous fixons à notre projet et notre objectif commun de changer la donne a gauche pour mettre en œuvre les points essentiels de notre programme. Même si elle est de taille, nous
espérons sincèrement que cette objection puisse être traitée. Nous observons d'ailleurs que dans certaines régions où les discussions ont lieu, le NPA n'exige pas un amendement de cette nature.
Mais à ce stade, nous ne pouvons faire semblant d'ignorer que cette position ne nous permet pas de mener une campagne nationale ensemble.
Depuis deux mois, nous avons pris le temps de discuter de tous les points stratégiques qui nécessitent un accord entre nous pour faire campagne. Nous avons respecté le calendrier que nous
avait indiqué à l'avance chaque parti (dont le CN du PCF puis le CPN du NPA). D'ici début décembre, un certain nombre d'entre eux vont continuer à avoir des consultations de leurs
militants dont les Alternatifs, le PCF, le FSQP et le NPA.
Aujourd'hui, nous estimons qu'il est temps d'aller plus avant sur les conditions concrètes qui permettraient un accord national à partir des axes stratégiques décrits dans
ce texte, dont nous espérons qu'il devienne le cadre commun du rassemblement de toute la gauche de transformation. Nous ne pouvons ignorer que d'autres sont déjà en campagne
pendant que nous prolongeons un feuilleton qui n'est pas à la hauteur de la situation. Nous restons persuadés qu'en travaillant sur les principaux points du programme qui conditionneraient notre
participation aux exécutifs, nous pourrions déboucher sur un accord qui conviendrait à tout le monde. Il nous engagerait en effet à gérer les régions à la condition de pouvoir y mener la
politique que nous présenterions aux suffrages de nos concitoyens. C'est en dernière instance la seule chose qui importe à ceux qui souffrent aujourd'hui de la crise du capitalisme. Or tout
démontre, y compris les propositions programmatiques faites par le NPA dans leur texte, que déterminer ensemble une série de mesures phares ne constituerait pas une difficulté insurmontable.
L'unité de tous ceux qui n'ont pas renoncé à la transformation sociale et écologique est en effet décisive pour la population et pour l'avenir de la gauche dans notre pays mais
elle doit se réaliser sur une stratégie qui la rend utile. C'est en conscience et responsabilité de cette nécessité que les formations du Front de Gauche vont proposer dès la semaine
prochaine aux membres du groupe de travail qui se reconnaissent dans la stratégie contenue dans la déclaration du 28 octobre, de poursuivre la réflexion, notamment sur les questions
programmatiques. Le parti de gauche poursuivra le même type de démarche dans les régions avec, là aussi, tous les mouvements qui le souhaitent. Cette construction est ouverte et restera ouverte à
tous tant que nécessaire.
Le Conseil politique national (direction nationale) qui s’est tenu les 7 et 8 novembre à Clichy a principalement débattu de la position du NPA pour les
régionales.
Il a eu lieu à Clichy en banlieue parisienne, réunissant 140 membres de la direction du NPA, environ. Il a essentiellement porté sur la prochaine campagne des élections régionales, avec
également à l’ordre du jour une réunion non mixte des camarades femmes et un débat sur l’impérialisme et l’internationalisme.
Concernant les élections régionales, il fallait à la fois débattre du bilan de la politique unitaire offensive menée par le NPA depuis le lendemain des élections européennes et des modalités
de sa poursuite. Pour la suite, le cadre de la discussion était donné par une résolution proposée par une majorité de membres du Comité exécutif et des propositions d’amendements à la
proposition unitaire faite par le Front de gauche à la réunion du 28 octobre.
Des débats, sont ressorties cinq positions apportant chacune leur éclairage sur notre position politique, la manière de poursuivre ou au contraire d’arrêter le cadre des discussions
unitaires, sur le contenu de notre campagne et la consultation des militant-e-s. Notons d’abord les points qui font accord pour toutes et tous, et notamment la conviction que la participation
aux majorités de gestion était inenvisageable pour les militants du NPA pour des raisons de fond. D’autre part, une grande majorité des membres du CPN ont exprimé la volonté de ne pas rompre
le cadre unitaire mis en place à l’initiative du NPA. Il n’y a pas de « fin de non-recevoir », malgré les affirmations du PCF, mais un désaccord maintenu.
Difficile ensuite de résumer chaque position. Notons simplement que la discussion s’est centrée sur le lien entre les alliances et le programme et qu’une majorité du CPN s’est prononcée à
nouveau pour ne pas participer aux exécutifs dominés par le Parti socialiste et Europe-Ecologie, réaffirmant notre volonté de ne pas appliquer des politiques d’aménagement du libéralisme qui
échouent à porter les revendications de tout le monde du travail. Cela signifie parvenir à faire porter la discussion sur les contenus. D’autres amendements au texte du Front de gauche ont
été adoptés.
C’est sur ce mandat (les amendements, leur interprétation politique et la consultation) qu’une délégation du NPA se rendra à la réunion du 10 novembre. L’ensemble des positions qui se sont
dégagées au CPN pourront ensuite être affinées et formulées dans le cadre de la consultation interne au NPA.
Car le CPN a également décidé de consulter les militant-e-s, comme prévu précédemment, en reculant la période des assemblées générales locales à la semaine du 30 novembre au 6 décembre, pour
prendre en compte la réunion du cadre unitaire et estimer la manière dont les discussions vont pouvoir se poursuivre, aux niveaux national et régional.
Ce CPN a aussi été l’occasion pour les camarades femmes de se retrouver pour une réunion non mixte. Il s’agit d’un droit permanent des militantes, inscrit dans les statuts. Son exercice au
CPN fait suite à une prise de conscience collective des camarades qui ont suivi le stage de formation à Tôtes, à la fin du mois d’octobre. Nous constatons en effet que nous sommes nombreuses
à éprouver des difficultés et à douter de notre légitimité. Grâce à la parité, les instances du parti comportent beaucoup de femmes, ce qui est très positif, mais notre fonctionnement n’aide
pas toujours les militantes à trouver leur place. Celles-ci doivent donc se donner les moyens de discuter ensemble de ces problèmes afin de ne pas être renvoyées à des difficultés
individuelles et pour être en mesure d’instaurer un rapport de forces collectif permettant aux femmes de militer à égalité avec les hommes. Rappelons que le NPA, qui doit tendre à représenter
la société telle qu’elle est, ne compte qu’un tiers de militantes.
Enfin, comme à chaque CPN, un grand débat a permis aux camarades d’appréhender un des domaines d’intervention du NPA qui constitue aussi un des fondements de son identité. Nous avons ce
week-end abordé la situation politique internationale, les liens et les contradictions entre sphères économique et politique.
Quelle place pour le NPA dans les luttes contre l’impérialisme et la militarisation ? Il nous faut réfléchir dès aujourd’hui à notre implication dans le processus de construction d’une
nouvelle Internationale réunissant les organisations anticapitalistes du monde.
Le Front de gauche (PCF, PG, Gauche unitaire) et ses éventuels partenaires, dont le NPA, se réunissent ce mardi soir. Les discussions achoppent toujours sur la question de
l'indépendance à l'égard du PS.
A la table des négociations, encore et toujours. Les composantes de la gauche radicale se retrouvent à nouveau, ce mardi soir, au siège du Parti de gauche, pour se prononcer sur un projet de
listes communes aux régionales. Une réunion qui pourrait être celle «de la dernière chance», mais qui ne suffira sans doute pas à concilier les positions du Front de gauche — PG de
Jean-Luc Mélenchon, PCF, Gauche unitaire — et du NPA.
Les discussions continuent en effet d’achopper sur la question de la participation aux exécutifs régionaux avec les socialistes et les écologistes. Sur ce point, le NPA, qui a voté sa ligne
dimanche dernier, lors de son conseil politique national, écarte toute
participation«dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe-Ecologie qui mènent des politiques d’adaptation au libéralisme».
En clair, le parti anticapitaliste propose un «accord national» sur «des listes indépendantes» du PS et d’Europe Ecologie au premier tour des régionales et des «fusions
démocratiques» au second, pour battre la droite sans se mouiller dans des majorités dominées par le PS. «On n’ira pas avec le PS car les divergences sont profondes sur le programme.
Mais si certaines mesures vont dans le bon sens, on pourra les voter, explique Myriam Martin, du NPA. On demande cette liberté.»
Là où le NPA dit «non», le Front de gauche pose, lui, des conditions: la mise en oeuvre des principaux points du programme qu’il aura défendu au premier tour, le «rapport de force
permettant de les appliquer», et l’exclusion d’une alliance avec le Modem. Si ces conditions «sont réunies», banco pour un exécutif régional avec le PS et les écologistes.
«Deux approches sont sur la table, résume Christian Picquet, chef de file de Gauche unitaire - anciens NPA: «Pour nous, au Front de gauche, il s’agit de sortir de la posture de
témoignage et d’affirmer une ambition majoritaire à gauche. On ne veut pas faire un tour de piste au premier tour et chacun vit sa vie.» Le NPA, lui, réclame des précisions sur ce lot de
conditions: «On veut clarifier cette question. L’unité c’est trop sérieux pour accepter de la brader», prévient Myriam Martin, qui dit le NPA toujours ouvert aux discussions.
«On ne partage pas la même feuille de route»
Reste que les lignes du Front de gauche et du NPA semblent difficilement conciliables et compliquent sérieusement une perspective d’accord. «Il y a un désaccord de fond, nous sommes dans
le dur, on ne partage pas la même feuille de route», constate Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF.
La faute à qui? «C’est le PCF qui met des préalables», reproche Myriam Martin. «Le NPA nous donne la même réponse, ils ne sont pas disponibles pour construire des rassemblements
de gauche pour la mise en oeuvre de politiques de gauche», coupe Dartigolles, qui avait parlé dimanche d’une «fin de non recevoir» de la part du NPA. Et s’agace: «On ne va
pas attendre Besancenot comme on attend Godot.»
D’autant que l’heure tourne. A trois mois des régionales, la gauche de la gauche, en stagnant dans les négociations, donne l’impression de «s’enfermer dans un petit cénacle pour bloquer
sur des petites formules», déplore un participant. Et se laisse devancer par ses concurrents: «Pendant qu’on tergiverse, les écologistes sont en campagne, le PS a ses têtes de liste.
Et nous n'avons pas bougé d’un iota», s’inquiète Picquet. «On veut commencer à travailler, on ne peut pas attendre encore un mois alors que pour l’instant, il y a un point de
blocage», conclut Eric Coquerel, chargé des relations extérieures au PG.
Pour autant, les discussions pourraient ne pas se clore définitivement même si la réunion de ce mardi soir ne débouche pas sur un accord. «On laisse les portes ouvertes jusqu’au
bout», assure Coquerel.
Entre-temps le soin de trancher la stratégie de chaque composante reviendra à leurs militants respectifs: une consultation des adhérents du NPA se tiendra du 30 novembre au 6 décembre
«sur ce qui est sorti du CPN et de la réunion du 10 novembre» alors que les communistes se se prononceront, eux, du 19 au 21 novembre.
Le NPA se divise sur l'unité aux régionales par Stéphane Alliès (mediapart.fr)
«C'est la première fois que le NPA est confronté à un débat politique pas simple.» Pierre-François Grond, n°2 du NPA, ne cherche pas à cacher son embarras. A l'issue du conseil
politique national (CPN), le nouveau parti anticapitaliste se débat dans les affres de l'unité de la gauche de gauche en vue des prochaines régionales.
La réunion des 130 conseillers nationaux a vu s'affronter différentes positions, quant à l'attitude à observer face au Front de gauche réunissant le PCF, le Parti de gauche et
Gauche unitaire (ex-minoritaires de la LCR), avant une ultime réunion unitaire, prévue mardi 10 novembre avec les autres composantes de la gauche radicale (Front de gauche,
Alternatifs, Fédération). Des cinq textes soumis au vote du CPN, on retiendra une division entre trois lignes de force internes: une majorité de 66% autour d'Olivier Besancenot
visant à continuer les négociations pour constater le désaccord ; une minorité issue de la direction (autour de 20%, constituée d'historiques de la LCR et de la JCR, d'anciens de Lutte
ouvrière et de la CGT Mulhouse) se prononçant pour une fin de non-recevoir vis-à-vis du Front de gauche ; une minorité «unitaire» (également autour de 20%, constituée de la tendance
«Convergence & Alternative», auxquels sont venus s'ajouter quelques figures du parti) prônant des listes communes au-delà des divergences.
Pour Besancenot, «mardi soir aura lieu la réunion de la dernière chance, car nous allons concrètement discuter des conditions de participation du PCF à des exécutifs. Pour l'heure,
l'offre du PCF est inacceptable: si l'on est tous d'accord sur l'idée de se regrouper, c'est bien parce qu'il y a deux lignes politiques qui s'affrontent à gauche, et non pour servir de
vivier au PS pour le second tour».
Ainsi, les propositions d'amendements au texte du Front de gauche se concluent par le refus de participation aux exécutifs régionaux «dominés par le PS et/ou Europe-Ecologie qui mènent
des politiques d'adaptation au libéralisme». Une condition déjà jugée inacceptable par la direction du PCF. Mais qui semble non négociable pour le porte-parole du NPA. «Si on part
tous ensemble, on va susciter beaucoup d'enthousiasme dans nos meetings, explique Besancenot. Or, il est hors de question de trahir cet enthousiasme en faisant ce qu'on veut avant le
second tour. Et j'imagine déjà la presse se régaler, à raison, face à une campagne schizophrène, en moquant un attelage politicien et en nous posant sans cesse la question de qui ira où après
le premier tour.»
Et de menacer: «On veut nous faire passer une nouvelle fois pour les vilains petits canards, mais on est prêts à l'assumer, car c'est nous qui avons initié le processus de discussions
unitaires et c'est nous qui avons fait les efforts pour essayer de se rapprocher, en se prononçant pour des fusions démocratiques avec le PS!»
Pierre-François Grond renchérit: «On n'a pas créé le NPA pour se mettre dans le formol! Le PCF ne fait aucune concession et nous demande de participer à des majorités le plus à gauche
possible, mais avec le PS, Europe-Ecologie, et on verra ce qui se passera vraiment avec le MoDem…» Lui ne ferme toutefois pas la porte à des accords «en fonction des spécificités
locales», notamment dans les régions où le PCF partirait dès le premier tour avec le PS (ce qui est déjà acté en Poitou-Charentes, et en débat en Bretagne et Pays de la Loire, à l'issue
des premières conférences régionales – lire ici). «Des listes à géométries variables, ce ne sera pas optimum, mais au moins le NPA tiendra le même discours dans toutes les régions,
lui.»
Pour autant, certains ne désespèrent pas d'obtenir un assouplissement de la direction en remportant la majorité du vote militant, prévu du 30 novembre au 6 décembre, afin d'entériner la
stratégie nationale anticapitaliste.
«On espère que les "puristes" sont surreprésentés dans le conseil national»
Chef de file de la tendance «Convergence & Alternative», Danielle Obono estime que «le NPA ne peut pas prendre le risque de tout faire capoter et doit rompre avec son image de
propagandistes abstraits». Pour elle, «il faut faire un pas en permettant la liberté de vote pour toutes les composantes d'une liste unitaire. Il faut tenir compte de l'électorat et
de nos interlocuteurs. Si on veut que les choses bougent, le NPA doit bouger. Sinon, on ne sortira jamais du duo NPA/PCF où chacun cherche à mettre l'autre au pied du mur.»
Alors, les "mino" du NPA comptent sur la consultation interne des adhérents pour inverser le rapport de force du CPN, jusqu'ici hostile à des listes largement unitaires où chacun pourrait
faire le choix de sa participation ou non à des exécutifs régionaux à majorité socialiste. Mais, pour la première fois depuis la création du NPA, une partie de la direction se prononce pour
ne pas faire de cette condition un préalable au regroupement de toutes les forces de la gauche de gauche.
Ainsi, des têtes de liste aux dernières européennes ont fait connaître leur volonté de faire un pas vers le PCF, comme Christian N'Guyen ou Omar Slaouti. Ce dernier se dit en effet convaincu
que «les militants du PCF que l'on croise dans les luttes ont envie de faire un bout de chemin avec nous». Selon Slaouti, «il y a aujourd'hui au NPA deux appréciations des
opportunités actuellement offertes par le Front de gauche: ceux qui, à juste titre, estiment que Marie-George Buffet nous ferme la porte, et ceux qui estiment que, malgré tout, nous avons une
responsabilité collective à assumer. Même si je condamne l'attitude du PCF, je pense qu'il faut répondre à la volonté unitaire de la base».
Autre membre de la majorité et militante de Jeudi noir, Leïla Chaïbi veut croire que les aspirations de cette base militante du NPA sont différentes de celles de la direction autour d'Olivier
Besancenot: «Le PCF ne veut clairement pas de nous, mais ce n'est pas une raison. On espère maintenant que les "puristes" sont surreprésentés dans le conseil politique national
et que le scrutin interne sera l'occasion pour les militants du NPA de faire pencher la direction, qui tente encore aujourd'hui de faire l'équilibriste entre les radicaux solitaires et les
unitaires, en faveur de listes communes.»
Si le NPA décidait de partir seul aux régionales, elle et ses amis réunis dans le collectif L'Appel et la pioche se demanderaient «si on ne s'est pas trompés de parti. Les luttes,
toujours les luttes, c'est bien, mais on n'a pas foncièrement besoin du NPA pour cela. A un moment donné, il faut bien offrir un débouché politique au mouvement social…»
Débandades au PCF ?
Régionales : le maire PCF de Sevran rejoint Europe-Ecologie...
Le maire PCF de Sevran (Seine-Saint-Denis) Stéphane Gatignon annonce qu'il sera candidat aux élections régionales d'Ile-de-France mais sur la liste d'Europe Ecologie,
dans un entretien publié lundi par "Libération".
A la question de savoir s'il quitte le parti communiste, Stéphane Gatignon déclare: "C'est plutôt le parti qui m'a quitté. Mais je reste communiste."
Europe Ecologie "crée un cadre où chacun peut apporter son histoire, sa vision du monde et des éléments concrets pour un projet", apprécie l'élu, qui voit l'écologie comme "une question sociale"
avant tout.
Au contraire, "c'est tellement le marasme intellectuel et le désarroi dans le parti" communiste, juge Stéphane Gatignon, estimant que le PCF "devra participer à la recomposition qui se fera après
les régionales autour d'Europe Ecologie. Sinon il mourra".
"Depuis la chute du mur de Berlin, on est resté dans le tunnel de la fin du communisme", explique-t-il, regrettant que le parti n'ait "jamais travaillé" sur la portée de "l'écroulement du monde
soviétique", ni "réussi à remettre en cause (sa) matrice marxiste-leniniste, y compris en terme d'organisation".
"Aujourd'hui, la gauche a un genou à terre parce que le PS, à force d'accompagner la social-démocratie, s'est fondu dans le social-libéralisme et que le PCF a été incapable de proposer autre
chose", résume l'élu, critiquant la gestion socialiste du conseil régional qui n'a pas tenu sa promesse "très symbolique" de faire une "carte orange à tarif unique" en Ile-de-France.
08 novembre 2009 : Myriam Duboz, Pierre-François Grond et Olivier Besancenot ont animé la conférence de presse sur les régionales,
tenue à la fin du Conseil Politique du NPA.
Régionales : une alliance apparaît improbable entre NPA, PCF et Parti de gauche
La réunion "unitaire" sur les régionales entre le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), le PCF, le Parti de gauche et les autres formations de la gauche
radicale, mardi 10 novembre, sera celle de "la dernière chance". Olivier Besancenot a ainsi résumé les possibilités d'un accord pour des listes communes à la fin du Conseil politique
national de son organisation, qui se tenait samedi 7 et dimanche 8 novembre.
Le NPA est prêt à retourner à la table des négociations mais il a posé ses conditions pour toute alliance : pas question de participer à des exécutifs régionaux dans des majorités "dominées
par le PS et/ou les Verts qui appliquent une politique libérale".
Le porte-parole du NPA a tenu à rappeler sa "volonté d'aboutir à un accord unitaire". Il semble pourtant que son organisation soit prête à partir seule aux régionales même si elle ne
claque pas pour l'instant la porte pour éviter d'endosser la responsabilité de la rupture des négociations.
Les conditions posées, votées à une large majorité dimanche (66 % des cadres du NPA), sont telles qu'elles ne peuvent être acceptées ni par le PCF ni par les amis de Jean-Luc Mélenchon.
BARRE TROP HAUTE
Les partenaires du Front de gauche estiment qu'ils ont fait une "offre" où les conditions de listes communes sont claires. Le texte qu'ils ont proposé précise que les listes présentées
seraient "différentes de celles présentées par le PS et Europe-Ecologie". Qu'elles ont pour objectif de fusionner avec celles du PS et des Verts pour battre
la droite, mais en excluant le MoDem. Et que, si "les conditions en sont créées" – c'est-à-dire si ses principales propositions politiques sont reprises –, elles pourraient participer
aux exécutifs régionaux avec le reste de la gauche.
Ce n'est pas assez "indépendant" du PS pour les amis d'Olivier Besancenot qui veulent, eux, qu'aucune alliance ne puisse être faite au second tour et que
des "fusions démocratiques" se mettent en place pour "battre la droite". En clair, le NPA veut des élus pour constituer la nouvelle "opposition de gauche" dans les
conseils régionaux. Des élus "qui restent libres dans leur vote", martèle M. Besancenot.
La barre est décidément trop haute pour le reste de la gauche radicale qui, elle, entend peser au second tour. "Semaine après semaine, le NPA nous répète toujours la même chose. Leur position
est une fin de non recevoir à la proposition d'unité pour des majorités et une politique de gauche dans les régions", estime Olivier Dartigolles, porte-parole
du PCF.
Même analyse du côté du Parti de gauche : "Un accord sur de telles exigences n'est pas possible. Vouloir en rajouter sur les exigences, c'est vouloir une alliance sur ses propres bases",
assure Eric Coquerel, secrétaire national chargé des relations unitaires. La réunion de mardi risque de tourner vite au dialogue de sourds.
Compte-rendu de la réunion unitaire de l'autre gauche du 28/10/09.
Discussion pour des listes unitaires de l'Autre Gauche pour les régionales.
Compte rendu de la réunion du groupe de travail de l'AUTRE GAUCHE qui s'est tenue le jeudi 28 octobre 2009 en présence des organisations suivantes :
les composantes du Front de Gauche - Parti de Gauche (PG), le Parti Communiste Français (PCF), Gauche Unitaire (GU)-, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), République & Socialisme, la
Fédération, le Forum Social des Quartiers Populaires, les Alternatifs, le Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) et le MouvementPolitique d'Education Populaire (MPEP).
INTERVIEW - Le secrétaire national adjoint des Verts se prononce pour un rapprochement de tous les écologistes au 1er tour des régionales.
Crédits photo : Le
Figaro
Êtes-vous prêts à saisir la main tendue de François Bayrou pour les régionales ?
La réponse est non. Notre ligne est très claire. Au premier tour, nous sommes pour le rassemblement de tous les écolos. Nous ne cherchons pas d'accord au niveau national. Toutefois, des accords
régionaux avec Cap 21 et le Mouvement écologiste indépendant (MEI) d'Antoine Waechter sont envisageables. Notamment en Alsace, en Haute-Normandie et dans les Pays de la Loire.
Pourquoi dialoguer avec Cap 21, qui est un parti associé au MoDem, et pas avec le MoDem lui-même ?
Le MoDem n'est pas clair et est uniquement tourné sur l'ambition personnelle d'un homme. En revanche, dans les régions nous accueillons bien volontiers les militants de Cap 21 qui nous
rejoignent.
Les convergences politiques existent pourtant entre vos deux partis...
Non, je ne crois pas que nous ayons la même vision des enjeux de la planète. Et, en politique, quand ce n'est pas clair, 1 + 1 ne font pas forcément 2 et font rapidement 0,5 !
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